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    Méditerranée : cinq corps de migrants retrouvés au large de la Tunisie
    Par La rédaction Publié le : 26/03/2024
    Cinq cadavres d’exilés ont été repêchés par les autorités tunisiennes, le 25 mars. Le drame fait suite à deux naufrages survenus au large de Lampedusa, dans lesquels une fillette de 15 mois et un adolescent guinéen de 15 ans notamment ont péri.
    Drames en séries en mer Méditerranée. Lundi 25 mars, cinq corps de migrants ont été retrouvés par les garde-côtes tunisiens. Aucune information sur l’identité des exilés n’a en revanche été communiquée.
    Les autorités tunisiennes ont dans le même temps intercepté en mer 663 personnes « d’origine subsaharienne ». Douze personnes soupçonnées d’être trafiquants et médiateurs de départs illégaux vers l’Europe ont par ailleurs été arrêtées. Lors de ces opérations, deux bateaux, quinze moteurs et du carburant destiné aux traversées maritimes ont été confisqués.
    La découverte des cinq corps fait suite à deux naufrages survenus au large de Lampedusa. Trois exilés - un Syrien, un Bangladais et un Ethiopien - sont portés disparus depuis la nuit du dimanche 24 au lundi 25 mars. D’après Rai News, ils sont tombés à l’eau pendant le transfert des passagers de leur embarcation à un cargo pétrolier. L’équipage a pu accueillir 139 exilés, dont une femme, jusqu’à Lampedusa.
    Quelques heures plus tôt, un autre naufrage a provoqué la mort d’une fillette de 15 mois et d’un garçon guinéen de 15 ans. D’après la presse italienne, à l’arrivée des garde-côtes près du bateau en fer de sept mètres, la majorité des passagers se sont déplacés du côté des secours faisant tanguer le bateau, qui a fini par se renverser.
    Cinquante personnes ont pu être secourues. C’est à l’arrivée au port de Favarolo, à Lampedusa, que le frère de l’adolescent disparu a signalé son absence. La petite fille de 15 mois manquait aussi à l’appel. Des recherches ont alors été lancées sur le lieu du naufrage, sans succès.
    Les passagers étaient partis vendredi soir de Sfax, dans le centre de la Tunisie. Le même jour, les autorités tunisiennes ont intercepté 614 autres migrants au large de leurs côtes. Tous sont subsahariens, et deux sont tunisiens. Deux corps ont par ailleurs été repêchés, d’après un communiqué de TAP News, l’agence de presse tunisienne.
    Le 15 mars déjà, 34 migrants ont disparus et deux ont été retrouvés morts au large de Zarzis, dans le sud de la Tunisie. Au total, 70 personnes avaient pris place dans l’embarcation, partie d’un « pays voisin », terme généralement utilisé par les autorités tunisiennes pour qualifier la Libye. Selon le dernier bilan de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), depuis le début de l’année, 115 personnes au total sont mortes sur la route de la Méditerranée centrale et 253 sont portées disparues.
    L’an dernier, pas moins de 1 313 personnes parties des côtes tunisiennes ont disparu ou sont mortes en mer Méditerranée, selon les chiffres du Forum tunisien des droits économiques et sociaux. Un nombre jamais atteint jusqu’ici. Et au moins deux tiers d’entre eux étaient originaires d’Afrique subsaharienne. Ce funeste bilan « équivaut à peu près à la moitié des morts ou disparus en Méditerranée » de 2023, a précisé Islem Ghaarbi de l’ONG tunisienne.
    Auparavant cantonnées en Libye, les départs d’embarcations sont désormais très nombreux en Tunisie. Les exilés embarquent dans de frêles bateaux en fer complètement inadaptés aux traversées en mer, poussés par des conditions de vie très difficiles dans le pays. Le racisme anti-Noirs, attisé par des propos du président Kaïs Saïed, est légion dans la région de Sfax notamment. Forcés de quitter la ville, des centaines de migrants survivent depuis plusieurs mois dans des camps délabrés, le long d’une route, sous des oliviers.
    Plusieurs associations et ONG de défense des droits humains ont dénoncé lundi 18 mars dans un communiqué une « normalisation des violations des droits humains des personnes migrantes en Tunisie ». D’après elles, « alors que la coopération en matière de migration avec l’UE ne cesse de se renforcer, les autorités tunisiennes continuent de violer de manière flagrante leurs obligations en matière de respect des droits humains ».

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