Pourquoi la scission des activités énergies du groupe américain General Electric inquiète les salariés en France

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  • Pourquoi la scission des activités énergies du groupe américain General Electric inquiète les salariés en France
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    Scindées en deux entités distinctes, les filiales énergies et aéronautique de General Electric font désormais bande à part en bourse. Une opération qui inquiète les syndicats des usines françaises liées à l’énergie, désormais « GE Vernova » : ils craignent des nouvelles suppressions d’emplois.

    Pour les 9.000 salariés français qui travaillent dans l’une des filiales énergétiques de General Electric, c’est officiel : depuis ce mardi 2 avril 2024, ils ne font plus partie du grand conglomérat américain, mais de « GE Vernova ». Les activités aéronautiques et énergétiques de la grande entreprise ont été scindées en deux, quelques mois après le départ des activités liées au domaine médical vers la nouvelle entreprise « GE Healthcare ». Une opération boursière qui inquiète les syndicats, car elle pourrait annoncer de nouvelles grandes restructurations.

    « Tout le monde sera touché »

    « Ça va accélérer les restructurations » soupire Philippe Petitcolin, délégué syndicat CFE-CGC, le premier syndicat chez General Electric (GE) en France et à Belfort.

    « Avec l’aviation, le groupe GE était un groupe rentable financièrement », explique l’élu du personnel, « là, l’entité séparée n’aura pas le niveau de rentabilité attendu ». En 2023, la filiale GE Aerospace, dont les moteurs d’avions sont particulièrement demandés, a enregistré une augmentation de son chiffre d’affaires de 12% et de son bénéfice de 11%, quand la filiale énergies a peiné à « trouver une rentabilité » notamment du fait d’une conjoncture difficile pour l’éolien.

    « On sait que GE Vernova ne sera pas viable financièrement d’un point de vue boursier » résume Philippe Petitcolin. « Ils ont déjà annoncé pour la partie wind off-shore [nrdl : les éoliennes en mer] des restructurations agressives ». Les sites de Nantes, St-Nazaire et Cherbourg sont concernés.

    « Que fait l’État  ? »

    « Cherbourg, c’est la seule usine de pales électriques en France, et elle est amenée à disparaître » s’insurge le délégué syndical. Lui voit dans ces restructurations une menace pour l’indépendance industrielle française : « Que fait l’État par rapport aux objectifs de France 2030 ? Est-ce qu’on compte faire de l’énergie avec des acteurs étrangers ? », s’interroge-t-il « Parce que l’acteur français continue d’être démantelé sous les yeux du gouvernement ».

    Le délégué syndical estime que les décisions de son entreprise n’ont guère plus à voir avec les intérêts français : « c’est une entreprise de plus en plus américaine avec des centres de décisions de plus en plus aux US contrairement aux accords : un staff américain, un projet américain basé sur le marché américain, avec des clients aux US ».

    Cette nouvelle entité « GE Vernova », dont vont dépendre 3.000 salariés à Belfort, est cotée à la bourse de New York.

    #General_Electric #emploi #Alstom #industrie