juillet | 2015 | Les Chroniques de Paige Palmer

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  • Lou Doillon, chronique d’une distribution foireuse de brevets de féminisme. | Coups de Gueule de Lau
    https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2015/07/22/lou-doillon-chronique-dune-distribution-foireuse-de-br

    J’ai par contre envie de grogner sur cette tendance foireuse, personnifiée ici par Lou Doillon, à la distribution de bons points, de mauvais points et de brevets de féminisme.
    Ca n’est pas la première que je vois tenir ce genre de propos, que ça soit de la part de personnalités connues ou de la part de « simples quidames croisées sur des groupes de discussion féministes ».

    Et à chaque fois, j’ai envie de me cogner la tête contre les murs.

    Parce que je trouve cette distribution de brevets juste horriblement essentialiste.
    (définition wikipedia de l’essentialisme : « L’essentialisme désigne en sociologie l’idée selon laquelle hommes et femmes diffèrent (même de façon autre que physique) par essence, c’est-à-dire selon laquelle leur nature (féminine ou masculine) ne détermine pas que leur leur physiologie, mais a une influence sur leurs aptitudes ou goûts personnels »)

    En effet, s’il y a « un seul féminisme valable », ça veut dire que « toutes les femmes sont pareilles ». Qu’elles ont toutes les mêmes besoins, les mêmes aspirations, la même réalité.

    Or, breaking news : ca n’est pas vrai.

    Etre féministe aux USA, ça n’est pas tout à fait pareil que d’être féministe à Paris.
    Etre féministe quand on est blanche, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est non-blanche.
    Etre féministe quand on est riche, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est pauvre.
    Etre féministe quand on est mince, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est grosse.
    Etre féministe quand on est valide, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est handicapée.
    Etre féministe quand on est cis, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est une personne trans.
    Etre féministe en 2015, ça n’est pas tout à fait pareil que ça l’était en 1975.

    Je pourrais sans doute rajouter pas mal de points à cette liste, mais je pense que vous voyez l’idée.

    #féminisme

    • http://paigepalmer.neowp.fr/2015/07/21/feminisme-blanc-le-mepris-de-lou-doillon

      Avant de s’en prendre directement à Beyoncé et à Nicki Minaj, Lou Doillon se gargarise en se vantant de faire partie de la première génération de femmes en mesure « de jeter un mec à la rue, de dispo­ser de son propre salaire, d’avoir une maison à son nom et de pouvoir élever seule son fils ». Ok, donc ça, c’était le passage « je fais la promo de ma réussite, regardez combien j’ai cartonné », presque incontournable dans la vie de toute artiste dont le talent et le succès restent à prouver car quand on est jamais félicitée, autant se féliciter soit même. Ca va les chevilles ? Les femmes qui subissent des violences conjugales et qui ne jettent pas leur mec à la rue, sans disposer d’un salaire, tout en élevant leur gosse dans une maison à leur nom ont de quoi complexer. Elles avaient qu’à faire comme Lou Doillon, bon sang ! venant de la part d’une bourgeoise qui ne doit ses réussites qu’à son entourage familial, cette déclaration fait sourire. Belle essentialisation.

  • Ces fesses de Nicky Minaj et de Kim Kardashian qui divisent - Le ticket de Metro d’Ovidie
    http://www.metronews.fr/blog/ovidie/2015/07/22/ces-fesses-de-nicky-minaj-et-de-kim-kardashian-qui-divisent

    Premier problème, être libre de montrer ses fesses, c’est une chose. En faire son capital, c’en est une autre.

    Je n’ai rien contre le fait que les fesses fassent partie du capital de certaines personnes comme les pornstars et stripteaseuses dont c’est clairement et sans ambiguité le travail. Ce qui me pose plus problème, c’est le cas du porno déguisé en tant qu’argument marketing pour vendre du vent. J’en veux pour exemple Kim Kardashian et son ahurissante célébrité. Qu’est-ce qu’elle fait dans la vie ? Elle chante ? Elle écrit ? Elle crée ? Elle danse ? Elle est championne de course de poney ? Non, elle est célèbre sans n’avoir jamais rien créé si ce n’est son image d’icône de la télé réalité dont une immense partie repose sur la taille de ses fesses. Bravo, magnifique marketing, j’applaudis des deux mains. Dans le cas de Nicky Minaji on se réfère à Anaconda, on voit bien que la célébrité (ou plutôt la viralité) de l’affaire, repose uniquement sur l’omniprésence de fesses qui remuent dans tous les sens pour mieux hypnotiser le spectateur qui, soyons honnête, est plus fasciné par l’image que par la musique. Et d’ailleurs sa musique, on l’a tous remarqué, n’est jamais qu’un immense sampling de Baby got back, qui est tout de même une chanson écrite PAR UN HOMME et sortie il y a plus de vingt ans. En procédant ainsi les musiciennes ne se vendent pas elles, en tant qu’artistes, ni en tant qu’individus. Elles ne se vendent même pas en tant que corps tout entier comme peuvent le faire les mannequins ou modèles de charmes, mais uniquement en tant qu’une seule partie du corps parfaitement localisée, en l’occurrence le cul. Même Britney Spears a eu un jour un éclair de lucidité déclarant que les pop stars comme elles étaient condamnées à se déshabiller dans les clips et qu’on l’avait déjà poussée à aller plus loin qu’elle ne le souhaitait elle-même : « Il y a beau­coup de sexe dans ce que je fais. Mais parfois j’ai­me­rais reve­nir aux vieux jours où il n’y avait qu’une tenue par vidéo, et tu danses toute la vidéo, et il n’y a pas tant de trucs sexuels qui se passent « . Montrer son cul si on en a envie, oui. Être obligée de le montrer quand ton métier c’est musicienne parce que sinon plus personne ne s’intéresse à toi, pardon, mais c’est loin d’être une libération. Et je constate que la nudité n’est argument de vente que quand t’es jeune et bonnasse. Ou que tu fais tout pour paraître jeune (Jennifer Lopez) et que tu consacres ta vie entière à avoir un corps de bonnasse.

    #féminisme #corps #beauté #poids