• NE PAS TRAVESTIR L’HISTOIRE. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/05/01/ne-pas-travestir-lhistoire

    Dans un de vos textes intitulé « Rendre à césar ce qui appartient à césar et à dieu ce qui appartient à dieu », paru sur la page facebook du groupe Algérie Debout en date du 28 avril, vous me citer en utilisant le qualificatif « survivant » sans me nommer et en déformant mes propres propos. Vous auriez pu avoir l’honnêteté intellectuelle de citer mon livre, ou mon témoignage diffusé sur la chaine France2 se trouvant également sur Youtube afin d’éclairer vos lecteurs. Plus encore, vous prenez la phrase qui vous intéresse, vous l’enlevez de son contexte, vous la déformez pour en faire un argumentaire fallacieux. Les règles déontologiques veulent que quand vous parlez de quelque chose ou de quelqu’un, vous avez l’obligation de citer les sources.

    Vous commencez votre texte pour justifier votre colère, par : « plusieurs voix se sont élevées pour attribuer et imputer, de nouveau, les 200 000 morts de la décennie noire à l’armée algérienne. ». Il n’échappe à personne quevous faites exactement la même chose en attribuant tous ces crimes aux radicaux islamistes. Il n’y a que ceux qui ne connaissent rien à l’Histoire de l’Algérie qui croient encore que les assassins étaient dans l’un ou l’autre des deux camps.

    Pouvez-vous dire à vos lecteurs d’où vous sortez le chiffre de 200 000 morts que vous attribuez à M. Abassi El Madani et au FIS ? Les morts n’ont plus aucune importance ? N’y a-t-il plus que les chiffres qui comptent, qui existent simplement pour incriminer l’autre ? 150 000, 200 000, 250 000, de la simple surenchère, alors qu’aucune enquête sérieuse n’a eu lieu en Algérie. Des milliers de personnes sont enterrés sous « x » dans les cimetières, de nombreux charniers jonchent le sol algérien sans volonté des autorités algériennes d’ouvrir des enquêtes, ou de remettre les corps à leurs familles pour qu’elles puissent faire le deuil. Il suffit d’un simple test ADN pour libérer ces familles qui pleurent leurs proches depuis des décennies.

    Vous ajoutez, je cite : « Un survivant racontera que les assaillants leur ont dit : « nous avons toute la nuit pour violer vos femmes et les enfants, boire votre sang. Même si vous nous échappez aujourd’hui, nous reviendrons demain pour vous finir ! Nous sommes ici pour vous renvoyer à votre Dieu ! Le lendemain le GIA revendiquait les massacres de Raïs et de Ben Talha qualifiant les victimes « d’offrandes à Dieu »

    .

    Quelle drôle de coïncidence, Le jour même ou j’appelle à paix, vous, vous appelez à la haine. Je me permets donc de répondre à vos arguments, vos insinuations et mensonges, point par point, afin de rétablir les faits et « vérités » qui permettront d’éclairer vos lecteurs en particulier et l’opinion publique en général.

    Je tiens tout d’abord à préciser que mon livre « qui a tué à Bentalha ? » dont vous taisez le titre, édité par la maison d’éditions « La découverte » en octobre 2000 est toujours interdit en Algérie, comme d’ailleurs beaucoup d’autres. Cela n’a pas empêché les algérien.nes de le photocopier, de le faire circuler « sous le manteau » pendant des années. A l’heure actuelle des vidéos relatant les faits circulent sur internet. Vous pouvez donc tromper une infime partie des algériennes et algériens mais vous ne pouvez pas tromper tout un peuple.

    Si hier, les médias bâillonnés par l’ex-DRS ont manipulée l’opinion publique, il faut savoir qu’aujourd’hui des journalistes courageux se révoltent pour dénoncer cette main mise sur les organes d’information et ces pratiques moyenâgeuses qui sont toujours d’actualité. Depuis 1998, à quelques exceptions près, tous les médias m’ont interdit le droit parler, le droit de répondre à mes détracteurs, à cette gigantesque campagne menée contre ceux qui dénonçaient tous les crimes et non seulement les crimes odieux des radicaux islamistes.

    Si pendant longtemps les défenseurs des deux camps criminels se sont renvoyés la responsabilité, je peux affirmer que la situation à l’époque était plus complexe que l’on ne le pense. Il faudrait des pages entières pour l’expliquer, la développer. Alors je vous renvoie simplement aux déclarations de Madame Louisa Hanoune, présidente du Parti des travailleurs, reprenant les dires de M. Liamine Zaroual, ex-président de la république entre 1995 à 1999, qui parle, lui de 300 escadrons de la mort dirigés par de puissants centres d’intérêts algériens.*

    Aujourd’hui les choses ont changé, internet et les réseaux sociaux existent et sont ouverts à toutes et à tous. La charte pour la paix et la réconciliation de 2005 qui a interdit aux victimes de parler, qui a décrété l’impunité et qui encourage les pires mensonges, ne pourra effacer la mémoire de tout un peuple. Les historiens auront beaucoup de matière pour travailler sur l’histoire de l’Algérie contemporaine et particulièrement sur celle de la décennie noire.

    Au procès pour diffamation de Khaled Nezzar contre Habib Souaïdia qui se déroula à Paris du 1er au 5 juillet 2002, feu Aït Ahmed dit au général : « ce qui nous sépare, monsieur, c’est un énorme fleuve de sang ». Dans son verdict final le président de la cour renvoya dos à dos les deux parties en disant que l’Histoire jugera (voir les minutes du procès sur Algéria-Watch).

     J’ignore ou vous viviez pendant cette période, surement pas en Algérie ? Alors que moi, j’ai vécu dans cette banlieue algérienne, dans ce village tristement célèbre qui s’appelle Bentalha, commune de Baraki. A de nombreuses reprises et au péril de ma vie et celles de mes enfants, j’ai combattu l’intégrisme, l’islamisme radical et dénoncé les crimes injustifiables, inqualifiables des militaires qui sous couvert de la lutte antiterroriste et sous couvert de l’éradication des réseaux d’aide aux islamistes ont prit le peuple algérien, surtout les couches les plus défavorisées, en otage. Ils ont fait exactement ce que nous reprochons toutes et tous à la France coloniale. 

    La torture, le viol, les disparitions forcées, les assassinats politiques, les assassinats extrajudiciaires sont tus volontairement. Ces pratiques inhumaines qui ont été pratiquées par les parachutistes français pendant la guerre d’Algérie, ont été reprises par notre armée contre son propre peuple. Si la torture a été utilisée dans les années 80 contre des militants, toutes ces graves violations des droits de l’Homme, ont été faites de manière méthodique pendant la décennie noire.

    Dans mon livre, j’explique aussi comment beaucoup de jeunes torturés, à plusieurs reprises, ont été contraints de rejoindre le maquis. J’explique aussi comment sur simple suspicion le citoyen algérien devenait l’ennemi à abattre. Les militaires et les policiers ont utilisé les mêmes méthodes de dénonciation (Bouchkara). Il n’échappe à personne que toute personne sous la torture est capable d’accuser n’importe qui, même sa mère, afin que s’arrête le supplice. A cette époque, les Algériens appelaient les brigades de gendarmerie, les commissariats de police : les « les bureaux de recrutement des terroristes ».

    Oui Monsieur, la haine entraine la haine, la vengeance et la haine détruisent tout ce qui les entoure. Ce qui est malheureux c’est que ceux qui ont été victimes de sévices corporelles pendant le printemps berbère et ceux qui l’ont dénoncé après l’avoir subi dans leur chair, l’on laissé faire pendant des années sur d’autres, la justifiant comme le faisait l’ex-colon comme seul outil pour « sauver des vies humaines ».

    Ce que j’ai vu de mes propres yeux, dans ce territoire de non-droit, que les algériens appellent le « Triangle de la mort », que je parcourais pour mon travail, est indicible. Par pudeur, je le tairai. Pendant que les militaires tuaient d’innocents citoyens qui n’avaient rien à voir avec le FIS, ni avec les réseaux de soutien des groupes armés, les journaux aux ordres et complices, affirmaient que c’étaient des terroristes. Tout cela, je ne l’ai pas seulement lu dans les journaux, je l’ai vu de mes propres yeux.

    Je vous renvoie donc, vous et vos lecteurs, au travail laborieux de recherche effectué depuis des années, aux témoignages que nous avons récoltés et que vous trouverez sur le site web d’Algéria Watch.

    Je ne peux, monsieur, empêcher vos insultes, ni vous empêcher de décharger votre haine sur les vivants et les morts. En revanche je ne vous laisserai pas travestir l’Histoire.

    A un moment où le peuple algérien a besoin d’apaisement pour mener la transition, à un moment ou les esprits libres doivent accompagner ce mouvement pacifique pour lui donner les moyens de trouver des issues à la crise politique que traverse notre pays et les moyens de construire une république démocratique, sociale et plurielle, pendant que nous appelons à la paix pour protéger le Hirak, vous et vos semblables appelez à la haine, à la discorde et à la division.

    Pendant ce temps, nous sommes plusieurs à nous battre pour la vérité et la justice, pour un état de droit qui garantirait la protection de chacun et la justice pour tous. Pendant que vous vous amusez à jouer sur les blessures du passé et divisez les algériens, nous, nous travaillons pour que tous les criminels, sans exception, soient jugés un jour. Nous travaillons contre l’oubli imposé et pour que la vérité soit faite et dite au peuple algérien. Nous travaillons pour bâtir des mémoriaux pour toutes les victimes. Dans un état de droit, il ne peut exister de différences entre victimes.

    Nesroulah Yous

    Paris le 30 avril 2019

    – Voir en bas de page le texte que j’ai publié le même jour que vous sur facebook.

    – M. Louisa Hanoune responsable du parti des travailleurs, déclare plus de 300 escadrons de la mort en Algérie « Des escadrons de la mort dirigés par de puissants centres d’intérêts algériens »

    Le Jeune Indépendant, 4 décembre 2001

    – Escadrons de la mort : l’aveu de Zeroual

    Par Abed Charef, Le Quotidien d’Oran, 6 décembre 2001

    – L’Algérie a été condamnée à 8 reprises par la commission des droits de l’Homme de l’ONU sur des cas de disparition forcées. Nous rappelons que des milliers disparu.e.s, personnes enlevés par les forces de l’ordre, tous corps confondus.

    Des plaintes pour torture ont été déposées contre le général Khaled Nezzar.

    Message de paix,

     Je m’interdis de me réjouir de la mort d’une personne, même celle de mon pire ennemi. Pour avoir assisté pendant des années, malgré moi, à d’ignobles tueries, à d’ignobles injustices, à tant de souffrances, pour avoir été profondément touché, physiquement et psychologiquement dans ma chair, celle de ma famille, je sais ce que représentent la haine et la vengeance. Même si je m’en suis débarrassé, je connais les effets destructeurs de ces deux maux, ils m’ont longtemps habité. Aujourd’hui je m’en suis sorti, je suis guéri, par d’énormes efforts, par d’énormes travaux sur moi. Je sais les chemins difficiles qu’il faut prendre pour y arriver, cela n’a pas facile.

     Si à un certain moment, pendant un laps de temps, j’ai pris les armes pour protéger mes enfants, ma famille, je rappelle que c’était une situation très particulière.

     Aujourd’hui, j’appelle les Algériens et les Algériennes au calme et à la raison car je suis persuadé que la haine alimente la haine et que la destruction nourrie la destruction de tout ce qui nous entoure, tout ce qui existe. Cela ne veut pas dire que je pardonne ces crimes abjects. Toute la souffrance que le peuple Algérien a enduré est impardonnable ! Le pardon et le deuil sont de longs processus qui ne peuvent s’accomplir sans la reconnaissance des erreurs de l’autre, surtout quant il s’agit de crimes immondes à grande échelle et de crimes qualifiés de crimes contre l’Humanité.

     Ces ennemis qui ont mis l’Algérie à feu et à sang et ceux qui continuent à le faire en spoliant notre pays, je les combattrai jusqu’à ma mort mais uniquement sur le plan légal, à travers la justice, à travers des instances nationales ou internationales. Ils doivent payer et j’espère qu’ils paieront un jour. Pour celles et ceux qui sont déjà morts, je fais confiance à tous les Algériennes et Algériens pour bâtir des mémoriaux à travers tout le pays, pour lutter paisiblement contre l’oubli que l’on veut nous imposer, et de faire en sorte que l’Histoire les juge, tous sans exception

    Nesroulah Yous

    Le 28 avril 2019

    http://lequotidienalgerie.org/2019/05/01/ne-pas-travestir-lhistoire

  • LE PEUPLE MAÎTRE DE SON DESTIN – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/04/14/le-peuple-maitre-de-son-destin

    Après avoir trompé l’opinion dès son arrivée au pouvoir en 1999, en se prévalant faussement d’être l’artisan de la paix retrouvée, alors que cinq ans plus tôt le pays était ravagé, Bouteflika avait refusé l’offre des militaires de prendre les rênes du pays pour aller se planquer chez ses amis des Emirats dans le confort douillet des palais.

    A son intronisation, Bouteflika, allergique à la démocratie, avait promis la grandeur et la dignité au peuple. Mais il a fait tout le contraire. Puis, fidèle à sa vocation, il a manœuvré, rusé, s’entourant de coteries serviles pour l’accompagner dans sa catastrophique gestion, où la prédation, la rapine, l’absence de contrôle et surtout l’impunité ont fini d’achever la ruine d’un pays tant au plan économique, social que moral. Mais le complot est son sport favori depuis sa jeunesse, dixit le regretté Saad Dahleb, ancien ministre des Affaires étrangères du GPRA.

    « Maître en intrigues et au double jeu » (in Mission accomplie) de Saad Dahleb 1989. Par ailleurs, il est écrit qu’en décembre 1961, alors que la guerre n’était pas finie et que l’OAS appliquait la politique de la terre brûlée, Bouteflika est missionné par Boumediène pour contacter Ben Bella en prison (château d’Aulnay) à Paris, pour le convaincre de faire un coup d’Etat au GPRA et de prendre les rênes du pouvoir. Bouteflika était parti sous un nom d’emprunt, « Boukharta », avec un passeport marocain bénéficiant de la complicité des services aussi bien marocains que français (In La diplomatie algérienne de la guerre d’indépendance, Abdelkader Bousselham, 2015).

    Aujourd’hui, Bouteflika n’est pas parti sans laisser ses traces à travers une Constitution piégée, qu’il a laissée comme une bombe à retardement et que les résidus de son régime s’acharnent à appliquer scrupuleusement. Qu’est-ce qui explique cet empressement soudain à défendre la Constitution ? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait lorsque Bouteflika, au mépris de la Constitution et des candidats, a unilatéralement annulé l’élection présidentielle du 19 avril ? Et ce n’est pas là la seule transgression de sa part du texte fondamental de la nation. Pourquoi le peuple a-t-il marché pour la 8e fois ?

    Chat échaudé craint l’eau froide, le peuple vacciné est bien imprégné des gouvernances factices si décriées. Il marche pour dire son refus du fait accompli et d’être dirigé par des lieutenants du Président démissionnaire. Du bouteflkisme sans Bouteflika ! Vendredi, les barrages filtrants et l’impressionnant dispositif de sécurité n’ont pas eu raison des milliers de marcheurs toujours aussi déterminés. Nous avons été fascinés et désarçonnés par leur vitalité, tous sexes et âges confondus.

    Il fallait les côtoyer pour vivre l’éclat de leur regard, le cuivre de leur voix, les larmes dans leurs trémolos pour crier leur colère et leur espérance. Il faut dire que le génie de notre peuple a su trouver dans les générations futures le ressort d’une nouvelle vocation, celle d’aborder un monde neuf à reconstruire.

    Ce que l’on retiendra à travers les slogans, c’est que les manifestants ne sauraient imaginer que les décideurs actuels non représentatifs puissent constituer un gage de sincérité et de stabilité dès lors qu’ils sont à l’origine de la décomposition des mœurs, de l’économie, de la société et de la vie tout court. Pourquoi les marcheurs visent-ils les 4B, Bedoui, Bensalah, Belaiz et Bouchareb, garde rapprochée de l’ex-Président ? Bedoui n’a-t-il pas été l’architecte de la fraude à grande échelle et celui de la répression ?

    Des manifestants ont rappelé le douloureux souvenir des résidentes en médecine arrêtées et brutalisées comme des délinquantes, entassées comme des sardines dans des fourgons à Alger et d’autres jetées sur l’autoroute, à des dizaines de kilomètres avec tous les risques encourus par des femmes seules en pleine nature ! Un acte odieux passible des tribunaux, indigne et abject. Tout simplement parce qu’elles réclamaient leurs droits ! Et c’est ce même Bedoui qui est appelé à reproduire le système en y mettant sûrement plus de zèle en sa qualité de Premier ministre. Pour mieux appréhender la situation actuelle qui confine au vaudeville.

    Le pdg de Sonatrach, faisant partie du cercle corrompu et corrupteur du clan présidentiel, a fait convoquer le président fraîchement désigné du Mouloudia d’Alger, le Dr Zoubir Bachi, pour lui dire sans rire : « J’ai reçu une injonction d’en haut pour te destituer et mettre à ta place Omar Ghrib. » Interloqué, Bachi le médecin, l’ancien capitaine probe et honnête, a eu cette réponse cinglante : « En haut, il n’y a que le bon Dieu », sans en rajouter en se fiant à son éducation, à sa culture et à son sang-froid. De qui le PDG de Sonatrach a-t-il reçu l’ordre ? Sans doute de celui qui l’a nommé. On pensait qu’il n’était plus en exercice ! Et voilà qu’il fait les heures supplémentaires…

    Ces indus occupants peuvent-ils éhontément tourner le dos à la volonté du peuple souverain qui plébiscite, tous les vendredis, la liberté, la démocratie et l’avènement d’une IIe République ? Basta de ce système périmé et mortifère. Le peuple veut renouer avec la vie…

    HAMID TAHRI

    El Watan 14 avril 2019

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  • TRÊVE DE NIFAQ BOULITIQUE ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/29/treve-de-nifaq-boulitique

    N’étant pas un adepte du nifaq boulitique, des manipulations bassement politiciennes

    Nous entendons certaines voix appeler à ne pas s’attaquer politiquement à l’armée ? Qui s’est attaqué à cette institution qui est celle de la République et de la Nation ?

    Ne confondons pas institution militaire et oligarchie militaro-financière.
    Oui, c’est l’oligarchie militaro-financière (terme dont la paternité revient à notre frère Si Hocine Aït Ahmed, Rahimahu Allah) qui détient le pouvoir réel. Et c’est elle qui fait et défait les « Présidents ». Cette oligarchie est constituée d’une poignée d’officiers corrompus en activité et certains en retraite associés à des « magnats » de l’argent sale (certains connus et d’autres plus puissants, inconnus du public). Elle a prospéré plus particulièrement durant la « sale guerre » contre le peuple et détient pratiquement tous les rouages de l’économie et plus particulièrement de l’Import. 

    C’est cette oligarchie militaro-financière qui a démis Bendjedid et a intronisé Boudiaf, puis Zeroual et Bouteflika.

    Tout comme il serait malhonnête de dire que le pouvoir réel était entre les mains de Bouteflika et de son frère Saïd. 
    Les services de l’action psychologique de cette oligarchie ont, durant longtemps trompé l’opinion publique en distillant via leurs agents-journaleux, cette propagande. 

    Bouteflika (dont on connait le goût immodéré du pouvoir) et sa fratrie, ont été utilisés comme vitrine par ceux qui l’ont ramené, pour permettre à cette oligarchie de piller en toute quiétude les ressources de ce pays avant « d’essuyer le couteau » sur eux, en cette période de révolution populaire. Cela ne signifie pas que le Président désigné n’a pas profité de son pouvoir apparent pour servir ses proches et ses soutiens (éphémères).
    Cinq semaines de marches de plus de 20 millions d’Algérien(ne)s n’ont pas fait broncher le pouvoir apparent et ses appareils.

    Il a suffi d’un discours de quelques minutes d’un chef d’Etat-Major qui n’était pas habilité théoriquement à s’immiscer dans les affaires politiques, pour tout faire basculer !

    Que signifie tout cela ?

    Que la résistance pacifique du peuple qui n’a pas faibli d’un iota, menaçait les privilèges de cette oligarchie. Il fallait actionner le fameux article 102 pour sauver le régime au détriment de la Patrie.
    Pourquoi ne l’a -telle pas actionné en 2013, lors du grave AVC du président désigné ? Car à l’époque, elle pensait avoir anesthésié le peuple !
    Ne soyons pas dupes et hypocrites et disons la vérité à notre Peuple qui nous a montré le chemin de la libération.

    Salah-Eddine SIDHOUM.

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/28/treve-de-nifaq-boulitique

  • DU BUTIN AU REPORT DU SCRUTIN, POUR QUEL DESTIN ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/20/du-butin-au-report-du-scrutin-pour-quel-destin

    « Les bons mûrissent, les mauvais pourrissent. » (Michel Audiard)

    A Hassen

    Premier martyr des manifestations pacifiques du Printemps algérien, neveu de Belhaffaf Ghezali, également premier martyr des manifestations pacifiques du 1er Mai 1945, assassiné par les forces coloniales à Alger, et fils du défunt Benyoucef Benkhedda, président du GPRA, victime d’un coup d’Etat du clan d’Oujda, qui continue à régenter la nation algérienne depuis 1962.

    Je suis l’Algérie toute entière. Je suis l’incarnation du peuple algérien », déclarait le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à la télévision suisse TSR, lors du forum de Crans Montana, en 1999, d’où il annoncera le plan de la « concorde civile » sans vérité et justice, destiné aux… Algériennes et aux Algériens à partir de la Suisse ! Le message était clair : l’Etat, censé être le pouvoir dans sa diversité à travers des institutions qui résistent au temps et aux pouvoirs successifs, c’est un « Homme-Dieu » qui l’incarne.

    Le ton de la nouvelle gouvernance qui nous attendait était donné : détruire l’ordre politique et institutionnel en lui substituant une « mythocratie ». C’est plus qu’une dictature, parce qu’une dictature, elle, peut être combattue, car elle emploie des méthodes et des procédés grossiers et faciles à détecter.

    Par contre, contester un clan ou un pouvoir non institutionnel, qui utilise la « mythocratie » pour atteindre des objectifs inavoués afin de fructifier son butin mal acquis, relève de l’utopie, car il utilise une réalité sociale qu’il scénarise en manipulant les flux de désirs et les croyances comme substance propre du pouvoir.

    Pour cette « camarilla »(1), il n’y a plus de peuple, mais des histoires et des mythes, semant le trouble entre sacré et profane, en passant par la main étrangère, confondant stabilité et immobilisme, complaisamment véhiculés par des médias aux ordres, des ministres sinistres et des oligarques nourris à la manne pétrolière, qui organisaient notre devenir collectif, non pas par la lutte des classes, mais par la lutte pour… des places ! Cet état de fait est sournoisement distillé au sein de la société : pas besoin d’intelligence ni de compétence, l’allégeance ou l’extrait de naissance suffirait pour être aux commandes d’un ministère, d’une entreprise, d’une institution, quelle que soit son importance, ou bénéficier d’un marché juteux. Ainsi, les grands projets structurants piétinent, gangrenés par la corruption, d’où l’indigence et l’indélicatesse de certains responsables à tous les niveaux de l’Etat, avec en prime l’impunité garantie. Comment sommes-nous arrivés à cette catastrophe ?

    Le butin

    Le 2 mars 1956, c’est la fin du protectorat au Maroc. Le roi Mohammed V rentre au pays après son exil forcé à Madagascar. Les autorités françaises lui imposent un certain Oufkir comme aide de camp dès son intronisation. Oufkir, capitaine sous le drapeau français, devient colonel. Il avait pour mission de réduire l’influence de l’Armée de libération nationale marocaine, d’atténuer le plébiscite autour de la légitimité des partis nationalistes, notamment l’Istiqlal et l’UNFP, et de créer les structures policières et de surveillance officielles. Cette ascension spéculaire ne laisse pas indifférents « des lycéens et étudiants d’origine algérienne qui vivaient au Maroc dans des conditions de vie parfaitement pacifiques et heureuses. Des conditions qui étaient tout à fait déséquilibrées, cependant, par rapport à celles de leur peuple et de leurs frères étudiants qui mourraient en Algérie »(2). Ces jeunes lycéens et étudiants constitueront la promotion Larbi Ben M’hidi, ossature du Malg. Leur directeur de stage, Khelifa Laroussi, adjoint de Boussouf, ami du désormais colonel Oufkir , leur avait décrété : « Vous êtes les futurs ministres de l’Algérie indépendante ! »(3) La messe est dite. Attendre l’indépendance du pays pour conquérir le pouvoir par tous les moyens.

    Dès la proclamation de l’indépendance, le 5 juillet 1962, le clan d’Oujda fomente son premier coup d’Etat en démettant violemment le GPRA basé à Tunis et impose à la tête de l’Etat Ahmed Ben Mahjoub Ben Embarek dit Ben Bella, porté par Djamel Abdel Nasser après avoir été travaillé au corps à corps par Fethi Dib, le chef des services de renseignement égyptiens. N’était la sagesse du président Benkhedda, l’indépendance aurait été arrosée d’un bain de sang. Le un million et demi de chouhada aurait été multiplié par deux, avec autant de veuves et de blessures à panser. Une nouvelle série noire commence pour la jeune nation, avec son lot de complots, d’assassinats politiques et d’exils forcés. Le 19 juin 1965, Ben Bella est à son tour déposé par un coup d’Etat militaire, fomenté par son ministre de la Défense, le colonel Boumediène, et son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, entre autres. Comble de l’ironie, le nouveau maître de l’Algérie, dans son allocution télévisée au lendemain du coup de force, annonçait « le redressement révolutionnaire » (ettas-hih ethawri). Rien que ça ! En d’autres termes, nos vaillants révolutionnaires et chouhada du devoir, source de notre indépendance, s’étaient trompés. 1954/1962 a été une sinécure, comme celle passée aux frontières attendant le moment propice pour s’approprier l’Algérie : son sol avec les Algériens que nous sommes et son sous-sol avec ses richesses.

    Confortablement installés aux commandes du pays, les nouveaux « maîtres » de l’Algérie prennent toutes les commandes de la direction de la Sécurité militaire en la structurant à la mode Oufkir : la société toute entière est étroitement surveillée, dédain envers les vrais moudjahidine et réécriture de l’histoire à leur convenance. Toute voix discordante est vouée aux gémonies. Il fallait attendre Octobre 1988 pour respirer un semblant d’accalmie et d’ouverture. Malheureusement, la « décennie noire » et ses douloureux événements plongeront encore une fois l’Algérie dans la douleur.

    1999, nouvelle ère avec des responsables recyclés du défunt MALG en costumes- cravates, bien introduits dans les affaires. C’est le début de la gouvernance par l’offense, par la destruction du collectif et la substitution du citoyen par le croyant. La mythocratie s’installe en profondeur avec un credo : dépenser sans penser en bradant les richesses du pays, idolâtrant le conteneur, se frottant les mains pour le gré à gré et assaisonnant le tout de « tchipa »(4). Juste à titre d’exemple, pourquoi le code des marchés publics a-t-il été amendé au moins sept fois depuis 1999 ? La loi anticorruption n’a-t-elle pas interdit la dénonciation des délits de corruption par le citoyen ? Pour pouvoir le faire, il faut être membre du… conseil d’administration de l’entité dénoncée.

    Ainsi, l’impunité est garantie : « Hommes du sérail, enrichissez-vous ! », semble clamer ce pouvoir de la prédation. Au lieu d’encourager le libéralisme politique, le régime s’empressa d’aller vers le libéralisme économique sauvage, avec son lot d’oligarques qui « organisent » même la vie politique à travers la « chkara ».

    Le scrutin et son report

    « Si les élections devaient changer les choses, il y a longtemps qu’elles auraient été interdites », me disait Ali Yahia Abdennour du haut de ses 98 ans. En effet, la fraude électorale n’est pas une nécessité, mais un principe. Le chef du moment sait qu’il passera, son unique souci réside dans le taux de suffrages amassés à son avantage, toujours au-delà des 90%, sinon « il rentre chez lui ». Le nouveau vice-Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, chargé de mener leur transition, dans une récente déclaration, rassurait les Algériens en leur promettant que cette fois-ci « les élections seront transparentes » ! Une façon explicite de reconnaître l’illégitimité de toutes les institutions. Pour ce qui est du report des élections à une date non arrêtée, cela relève, au-delà de son inconstitutionnalité, de la ruse et de la manigance politicienne. Gagner du temps et se refaire une virginité.

    Le destin

    Après vingt années d’anesthésie générale, distillée par doses homéopathiques, la jeunesse, qui, quand elle se lève se soulève, sort de son fatalisme imposé et réclame sa « liberté ». C’est l’échec de la banalisation de la maladie du Président qui accéléra le processus du recouvrement de la liberté et de la dignité qu’elle procure. Le régime de la prédation et de la faillite, tapi derrière la ligne Morice et qui a remporté la mise en 1962 avec sa communauté d’obligés, a été surpris par cet élan de la jeunesse qui n’a pas connu l’Aqmi ni le FMI, entouré de tout le peuple comme un seul homme.

    Le régime, en terrain conquis, n’avait pas prévu le torrent humain qui risque de l’emporter. En ayant détruit tous les mécanismes de la société, empêché l’émergence d’un leadership, il s’est fait piéger. Car les Algériens n’ont pas eu l’occasion d’exprimer leurs angoisses et leurs espérances, ils n’ont en aucune manière pu fixer l’agenda et les priorités, trop longtemps restés en dehors du jeu politique livré aux seuls appareils des partis qui ont leur propre agenda et qui affichent une rupture inquiétante avec la population. L’Algérienne et l’Algérien, toutes catégories confondues, pensent, qu’à une ou deux exceptions près, en Algérie, il n’y a que des partis uniques ! Le pouvoir l’a ainsi voulu.

    Et pour cause, l’homme du consensus est devenu l’homme du refus général. Aucun interlocuteur avec qui discuter ou négocier son départ. Et pour notre bonheur, ce mouvement populaire, pacifique et civique n’a pas de tête. Le régime l’aurait décapité. Les hommes de « devoir et non de pouvoir » émergeront, et j’en suis convaincu. Ils mettront fin à cette dictature d’adhésion qui a hypothéqué l’avenir de tout un peuple.

    Par Hanafi Si Larbi , 

    hanafisilarbi@gmail.com

    Post-scriptum :

    1- Monsieur le président Macron, soyez rassuré, vous n’aurez pas à vous soucier des boat-people, les jeunes Algériens resteront dans leur pays. Par contre, attendez-vous à des yacht-people à qui vous demanderez, au nom de l’humanité, l’origine, sinon la traçabilité de leur fortune.
    2- BHL : chuuuutttt, c’est une affaire de famille.
    Notes :
    1- Camarilla désigne, avec une connotation péjorative, un groupe de conseillers du prince. Habituellement, ceux-ci n’ont pas de fonctions ministérielles et ne sont pas détenteurs d’une autorité officielle : ils conseillent le souverain de façon informelle.
    2- Colonel Hamlet, ancien responsable du MALG et ensuite des services techniques de la SM – interview in Le Soir d’Algérie 23 et 24 juin 2008.
    3- Idem
    4- Tchipa : terme voulu sympathique pour désigner la désastreuse corruption.
    Bibliographie :
    1- Fethi Al Db Abdel Nasser et la Révolution algérienne Edition L’Harmattan
    2- Hocine Aït Ahmed Mémoires d’un combattant, Edition Sylvie Messinger
    3- Leila Benammar Benmansour La crise de l’été 1962 Collection Etudes et documents

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/19/du-butin-au-report-du-scrutin-pour-quel-destin

  • LA DICTATURE, LA REVOLUTION ET LA FRANCE – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/14/la-dictature-la-revolution-et-la-france

    A rfi (radio France internationale) Le tout nouveau vice-premier algérien déclarait : « Une conférence nationale inclusive indépendante, qui adoptera la nouvelle constitution et fixera souverainement la date de l’élection présidentielle, sera mise en place » et « qu’un gouvernement de compétences nationales sera créé, qui bénéficiera de la confiance de la composante de la conférence nationale ». 

     Ignorant superbement les conditions révolutionnaires qui animent la rue algérienne d’Est en Ouest et du Nord au Sud, le vice premier ministre discoure sur ‘‘l’organisation’’ d’une conférence nationale inclusive. S’il insiste pompeusement sur son côté ‘‘indépendant’’, il occulte totalement toute allusion à la ‘‘souveraineté’’ de ce qui ne pourrait être alors qu’un simple show. Il affirme tout autant, comble de la supercherie, que cette conférence sera gratifiée du pouvoir ‘‘d’adopter’’ la nouvelle constitution, observant un silence complet sur les concepteurs, rédacteurs et du lieu de l’élaboration de cette nouvelle constitution.

     Dans la foulée, et sauf un dérapage verbal, la durée de vie du gouvernement Bedoui devrait être donc éphémère puisque un gouvernement de compétences nationales sera créé. Le vice-ministre sait déjà que ce gouvernement bénéficiera aussi de la confiance de la composante de la conférence en question.

     Question de faisabilité, serait-il possible d’organiser dans la sérénité cette conférence ‘‘nationale inclusive’’ (compte tenu de la renaissance populaire en cours) ? Auquel cas, qu’elle serait dans les conditions actuelles, ou toute l’opposition épouse les revendications populaires, la composante de cette conférence (nomenklatura et apparatchiks mis à part) ? Quand aura lieu cette conférence sachant que, les juristes sont unanimes sur la question, le 19 avril prochain l’Algérie baignera dans une inconstitutionnalité institutionnelle réelle ? A moins que, et faudrait-il encore croire ce nouveau membre du conseil constitutionnel français, ancien maire de la ville de Bordeaux, très proche des cercles du pouvoir algérien parait-il, qui affirmait que la situation algérienne serait sous contrôle dès la fin du mois de mars conseillant dans la foulée aux autorités de son pays de continuer à soutenir le président Bouteflika.

     Le soutien des autorités françaises à leurs homologues algériens est tout ce qu’il y a de plus explicite lorsque dans un communiqué le ministre des affaires étrangères français soulignait solennellement : « Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien ».

     Il y a lieu de remarquer avec force que l’injonction porte sur les mesures qui devront être prises et qui devront avoir pour vocation la rénovation du système. Le système à vieillit, il faut donc le rénover par une réfection de la façade et c’est dans ce registre qu’il y a lieu d’inscrire cette volonté manifeste du pouvoir algérien à ne permettre aucun partage sur la conception et la gestion d’une transition dont l’inéluctabilité est imposée par le peuple. Les algériens insistent et ne cèderont pas. Ils revendiquent justement et absolument un changement systémique total et entier. Les Algériens revendiquent la liberté, revendiquent la vie, revendiquent le développement, ce qui ne peut se faire que simplement et uniquement à travers l’instauration pleine et entière de l’état de droit.

     De son côté, le président français affirmait dans un tweet que : « La jeunesse algérienne a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du Président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect. »

     Cette grossière supercherie qui consiste à rénover la dictature par un subterfuge cosmétique est considérée donc par le président français comme étant une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Il serait à nos côtés dit-il dans cette période nouvelle semblant lui aussi ignorer une jeunesse algérienne ‘‘post indépendance’’ faut-il bien le souligner qui scandait entre autre dans les manifestations des vendredis : ‘‘France, il n’y aura pas de cinquième mandat (ya frança makache 3ohda khamssa) dénonçant avec force une tutelle vampirique comme l’a si bien souligné le vice-président du conseil italien ou encore cet homme politique belge. Ici aussi, il y a lieu de rendre un hommage prononcé à la maturité politique de la jeunesse algérienne qui dénonce ainsi avec force le néocolonialisme avéré de l’ancienne puissance coloniale et forcément donc en parallèle cette étrange et pleine soumission à peine voilée des tenants du système politique en exercice dans notre pays et dont les autorités françaises craignent la chute. 

     Les Algériens n’ont aucun doute sur le sujet. Ils savent que pour s’affranchir de la tutelle française et donc se réapproprier leur indépendance, ils sont dans l’obligation préalable de s’affranchir du système répressif, corrompu, opaque et sclérosant (ainsi décrit par le journal londonien ‘‘The Guardian’’) qui gouverne le pays. Les manifestations en cours, d’algériens de toutes catégories et de toutes tendances confondues à travers l’ensemble du pays et par millions ont un sens profond et une légitimité indéniable. Elles s’exercent malgré toutes les provocations, pacifiquement et dans le calme, appréhendant néanmoins l’alignement et peut être tout autant l’avertissement de cet ‘‘ami’’ du président algérien (ainsi se définit-il lui-même) qui dans le sillage de l’ancien premier ministre Ouyahia ose la comparaison entre les événements en cours en Algérie et le drame syrien. Ce dernier aurait commencé avec des roses avant de finir dans le sang faisant et taisant étrangement l’impasse sur l’entière responsabilité et l’entêtement du pouvoir syrien à garder le pouvoir à l’encontre de la volonté populaire au prix de 300 000 morts et de la destruction de la Syrie. Lakhdar Brahimi commence mal son retour aux affaires et sera tout autant comptable d’un dérapage sécuritaire éventuel en Algérie que la communauté internationale ne saurait accepter elle qui soutient le droit du peuple algérien à l’expression libre à travers ses manifestations pacifiques.

    BARKAT Rachid

    DJEDDOU Mayara

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/14/la-dictature-la-revolution-et-la-france

  • GRENOUILLAGE BOULITIQUE. VIGILANCE ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/03/14/grenouillage-boulitique-vigilance

    Les figures probes du mouvement national que nous avons eu l’honneur et la chance de connaitre et de fréquenter après l’indépendance nous ont toujours appris que la politique devait être basée sur une Ethique (Essiyassa Akhlaq).
    C’est sur cette base fondamentale que je me permets d’émettre humblement ces réflexions, à un moment crucial où notre Peuple et particulièrement sa jeunesse, tentent, grâce à un vaste mouvement populaire qui a forcé l’admiration du Monde entier par son caractère hautement pacifique et par sa discipline, de se réapproprier sa patrie et son indépendance confisquées par un régime illégitime depuis 1962. 

    De par notre modeste expérience du combat politique que nous menons depuis des décennies contre le régime illégitime, il est de notre devoir d’insister sur la VIGILANCE, afin que ce fleuve du changement ne soit ni bloqué par les manipulations pernicieuses du régime, ni récupéré et détourné par les opportunistes qui sont très nombreux à se bousculer pour « affirmer » leur soutien au Mouvement Populaire du Changement radical et pacifique du système politique.

    L’euphorie de ces moments historiques ne doit pas nous aveugler. Le chemin est encore long et semé d’embûches. 
    Nous observons aujourd’hui des larbins, qui, il y a quelques semaines, se faisaient les adorateurs zélés d’un Cadre qu’ils sacralisaient, se faire aujourd’hui les champions du changement, se permettant, toute honte bue, de prendre la tête de certaines marches et de publier des communiqués virulents pour dénoncer ce même régime qu’ils « chérissaient » hier.
    Loin de nous d’exclure quiconque, mais il est encore une fois très important d’être vigilants, pour ne pas permettre à ces opportunistes de prendre une quelconque responsabilité au sein du mouvement Populaire. Ils constituent la réserve de « l’Etat Profond » et le carburant de la contre-révolution éventuelle de demain.

    Autre question lancinante qu’est « l’encadrement » de ce mouvement populaire, auquel appellent certaines voix sincères et beaucoup de voix douteuses, spécialistes du grenouillage boulitique. Nous devons savoir que les laboratoires de la police politique et son département de « l’action psychologique » ne chôment pas. Ils travaillent d’arrache-pied pour tenter de caporaliser le mouvement afin de le récupérer et lui donner une orientation qui permet un changement de façade et par-delà pérenniser leur système.
    La aussi, nous devons être très vigilants. Des noms sont depuis un certain temps colportés sur les réseaux sociaux. Certains ont même l’outrecuidance de dresser des listes de « représentants » du mouvement populaire. Qui les a mandatés pour parler au nom d’un mouvement qui draine des millions de citoyen(ne)s ? 
    Nous avons toujours affirmé que ce mouvement populaire historique qui s’est débarrassé des oripeaux idéologiques et partisans stérilisants, doit garder son authenticité et son autonomie, éléments qui constituent sa force et qui garantissent son union. Ce mouvement, constitué en grande partie de jeunes, n’a nullement besoin de tuteurs. 
    Nous dénoncerons en notre âme et conscience ces basses manœuvres politiciennes d’opportunistes et d’officines qui ont pour but de caporaliser ce mouvement populaire.
    En aucun cas nous ne laisserons des cercles occultes voler sa victoire à notre jeunesse qui a su montrer à la Nation la voie de la libération et du changement, pour une Algérie apaisée et fraternelle.

    Pour ce qui est du dernier point, ce serait une erreur fatale pour ce vaste mouvement populaire et ses dirigeants futurs de s’inscrire dans la stratégie du régime. La dernière déclaration de l’oligarchie militaro-financière sous couvert d’une lettre attribuée au locataire d’El Mouradia est une véritable escroquerie politique. Ce n’est pas avec des cadavres politiques et des chaouchs intellectuels qui ont servi ce régime illégitime qu’on pourra assurer la transition d’un régime totalitaire vers un régime démocratique. Nous avons eu à apprécier leurs conférences-spectacles de 1976, 1991 et 1994 et nous connaissons les résultats.
    Le Mouvement Populaire réclame un changement radical et pacifique du régime ce qui signifie non seulement le changement du personnel politique mais aussi des pratiques et des méthodes de gestion du pays.
    La négociation de cette transition doit se faire entre les représentants authentiques du mouvement et le pouvoir REEL, tout comme la mise en place d’un gouvernement de technocrates, qui, outre la gestion des affaires courantes, doit préparer l’élection d’une Constituante, question fondamentale que tente d’éluder le régime.
    Voici, quelques points que je voulais évoquer en mon âme et conscience et qui n’engagent que ma modeste personne.

    و الله ولي التوفيق

    Salah-Eddine SIDHOUM.

    http://lequotidienalgerie.org/2019/03/13/grenouillage-boulitique-vigilance

  • BASTA ! ASSEZ! CINQ FOIS C’EN EST TROP ?BEZAF ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/02/27/basta-assez-cinq-fois-cen-est-trop-bezaf

    « Le peuple a perdu depuis bien longtemps la confiance de ses élus, dirigeants, responsables, gouvernements et institutions. Ce gouvernement n’a qu’une seule alternative c’est de dissoudre ce peuple illégitime et d’élire un autre plus servile à sa place ».

     Les lambadas algériennes dont une grande majorité de jeunes, une nouvelle génération d’algériens voyeurs d’internet zingués par l idée du visa pour ceux qui ont les moyens, d’un passeur pour « Al-harga » via la mer méditerranée , d’un départ, d’une fuite d’une fugue par tout moyen pour quitter ce pays d’injustice et de malheurs ils sont victimes de ces petits objets « Smartphones » qui les magnétisent et les « virtualisent » de leur réel. Ce sont des jeunes avec une mode à eux , coupe de cheveux à la « casserole » , Mais bien soignée, très attachée aux motos maitres dans les routes, des « Facebookeurs » et « instagram meurs », ils sont chômeurs mais alourdis d’oisiveté. Ils veulent se révolter pour une simple et unique raison qui touche leur dignité, ils savent quand même créer leurs propres slogans. Ils ne veulent plus de « Hogra*1 », ni de passe droits , ni de piston, il demandent et veulent une justice sociale une justice fiscale, d’une équité ou tout le monde se soumet à la force de la loi et des punitions pour les fauteurs parce qu’ ils ont n’en marre de cette injustice qui règne autour d’eux , les grands et gros voleurs , les prédateurs , les fils à papa, les « si flene*2 », les grands responsables ; ont tous les droits , peu de devoir, moins des responsabilité et se permettent de tout faire sans se soucier de quoi et de qui que se soit.

    Ces gens la Monsieur !, se sont des faux bourgeois périmé comme disait J. Brel, ils se permettent d’exporter des capitaux vers les pays d’ailleurs avec une complicité suspecte , dans le but de mieux affamer le pays par le biais de désinvestissements dont découle la valeur négative de notre monnaie, la décroissance économique, le sous emploi….. Enfin pour le recul du développement du pays et la régression sociale.

     Par contre nos jeunes diplômés et autres sans diplôme ne trouvent même pas un pécule de quoi assurer leur avenir ; ils se trouvent dans l’incapacité d’avoir un job, leur permettant d’assurer une vie convenable, encore moins un toit pour la vie …..Ils doivent se faire crever en silence par divers moyens, dans un mutisme obligé ,car ce gouvernement ne les autorise pas de se manifester pour dire et crier leur désarroi, ils se sentent considérés comme sous une forme d’esclavagisme dictatoriale et ce n’est pas l’ANSEJ ni l’ANEM et autres dispositifs qui n’abouti à rien . Ceux qui ont choisi « al harba*3 », d’autres « al harga*4 », l’élite pour la fuite des cerveaux, les sportifs c’est la fugue d’autres par immolation….. Alors qu’un premier ministre, avance de fausses explications trop insensés pour ceux qui ont pratiqué « AlHarga » et sont ailleurs en leur disant : ils sont partis pour aller ramasser les oranges et la pomme de terre oubliant que le travail qui n’ont pas eu ici est un devoir honorifique sur tout le sol du Bon Dieu, ils étaient contraint de partir parce qu’ il n’ont pas trouvé de job ici. Certes, Ils sont sous payé c’est vrai à 800 euros que ce gouvernement d’ici ne peut l’offrir même pas à un simple cadre. Alors cessez Monsieur de se moquer des choses qui ne vous regardent pas et dont vous ignorez le sens même du drame.

    Le pays est désormais en faillite du à la mauvaise gestion des médiocres et incompétents, tout le patrimoine productif existant du temps de H. Boumediene Allah Yarahmah a été liquidé et privatisé à la fois, par un dinar symbolique sous évalué et non conventionnel, cette opération de bradage a été faite sans le consentement du peuple pour vous dire que ce peuple ne vaut pas un sous pour les beaux yeux de ce gouvernement incompétent. Dans sa première sortie ou première rencontre avec la presse algérienne en 1999 ,ou hamida « rachem » avait fait son « pitch » journalistique, personne n’avait saisi ,ni commenté ce que Bouteflika leur avait avancé à propos de ce qu’ il devait projeter de faire de notre pays,Bouteflika avait annonçait : « je vais procéder en économie à privatiser jusqu’à ce que l’esprit ne peut concevoir » il voulait dire par la le chemin de l’ ultralibéralisme sera emprunté quoiqu’il en coute ?.

     Par conséquent, nous y voila, avec une économie de bazar, un marché de biens et services sous le diktat de l’Europe ou l’outil de production européen fonctionne à plein tube et l’Algérie se contente de consommer sa rente avec le plein chômage et un sous emploi qui fait peur.

     L’algérien, le lambda, lui reste l’unique droit ; c’est d’aller gratuitement en prison suite a un mauvais et médiocre arrêt du à une grève, ou une petite manif non violente, ou un indu tandis que le chômage de masse à grande échelle qui est visiblement une forme de terrorisme, il affecte la vie, la santé, le suicide, la fuite , « al harga » ….. tout cela est à la faute au système, un système qui se cache derrière la violence institutionnelle bâti sur le non droit pour les faibles et le gros droit pour les forts, c’est la pérennisation de ce mauvais système que le 5ieme mandat est en train de se jouer en dehors bien sur du peuple qui a été souvent prit pour un ignorant.

    Le peuple admire et aspire à ses devoirs tels : la loyauté, la flexibilité, la rentabilité et la disponibilité dans un cadre légal, juste, respectable et équitable.

    Par ailleurs, il existe plusieurs systèmes ou le capital peut s’accumuler avec la force des travailleurs, seulement certains économistes, des medias serviles, des politiciens et philosophes nommés. Bien avant, ils étaient qualifiés de réactionnaires par ils essayaient de nous faire booster le crane que le capitalisme est la forme sublime de tout système pour l’être humain no nonobstant les différences en intérêts ou les riches prédateurs se font rouler le tapis rouge ou vert au nom de la légalité à eux et dans le même temps la main de fer s’abat sur la masse au nom de la loi pour mieux garantir la pérennité des institutions illégitimes à commencer par la constitution. Le peuple dont les médecins, travailleurs, se font tabasser par des gens de la sécurité bien armés, des gens en robes noire représentant la justice condamne le pauvre et préserve le riche.

     Dans ce système de celui qui triche, pille, détourne, transgresse le droit et la loi et saccage, a beaucoup de considération car ils ont beaucoup d’argent qui leur donne la fonction de tyran car celui qui possède de l’argent tient le pouvoir et delà, il pense détenir la destinée des gens dépourvus .Ces formes injustices lèvent le vent de la révolte.

     C’est bien le signe d’une vaste opération des prédateurs visant la désinformation et intox des gens, la campagne médiatique et mensongère s’accélère et s’enfonce dans la médiocrité la plus détestée. La déontologie journalistique bafouée par les « chiyatines*5 » et disparaît au profit des « fakenews » ou la logique même ne se retrouve pas. C’est la nouvelle propagande, elle remplace le bon sens, l’explication, la réflexion et l’analyse. Avec le traitement des mauvais faits qui sustentent le contexte actuel et ce depuis le 4ieme mandat, on atteint des sommets d’imbécilité, de mensonges, beaucoup de balivernes, de contre-vérités, d’affirmations non vérifiées, Il ne faudra pas s’étonner du désaveu porté par les algériens à l’égard de certains mauvais médias qui se nourrissent des deniers publics et font partis des prédateurs..

    Une révolte populaire légitime se fait entendre un droit de la force illégitime car il n’émane pas de la force de la loi, car toute justice est un idéal de tout être humain, c’est pourquoi la révolte se manifeste et parfois se transforme en révolution, le gouvernement ne possède que la force qui est la seule qui gouverne.

     Le passage d’un système à un autre ne se fait que par une révolution car l’évolution pacifique ne mène pas à la satisfaction du peuple, la résistance, la grève, la désobéissance….. sont les moyens pour bannir et chasser ce système de non droit.

    Le travail en profondeur de la révolution ou même la révolte se fait avec lucidité dans les esprits, la réalisation des idées nouvelles se cristallisent et les consciences évoluent positivement .La concrétisation du corps en mouvement qui font la révolution. Cette révolution se prépare doucement et lentement dans la société suite à une accumulations négatives de problèmes et une préparation positive de la marche en avant , car les révoltés, c’est-à-dire ceux qui veulent garder la pleine responsabilité de leurs actes, agissent en vertu de leurs droits et de leurs devoirs personnels, n’ont personne pour maître et ne sont les maîtres de personne semblable aux actions et idées gilets jaunes français.

    La seule issue est de se dégager de l’emprise de l’état réactionnaire et bourgeois, il faut faire ce « reve..olution », la vie est certes un groupement social ou des valeurs universelles et la morale soient respectées pour que l’être humain se prospère. Seul est impossible de faire avancer le bien en meilleurs, ensemble c’est plus aisé de transformer le monde. Nous nous associons les uns aux autres en personnes libres et égales, travaillant à une œuvre commune et réglant nos rapports mutuels par la justice, l’équité et la bienveillance réciproque.

    Se contenter de voter dans une situation pareille du 5ieme mandat, c’est se démettre ; car élire un nouveau ancien maître devenu fantôme du 4ieme mandat, et un revenant pour une autre période , le peuple doit alors renoncer à sa propre souveraineté. Ce maitre imposé va devenir un monarque républicain ou un prince constitutionnel ou un autre Machiavel. Le candidat du 5ieme mandat que vous portez comme une lettre à la poste au trône ou au fauteuil sera votre supérieur mis sous un paravent : sa seule et unique mission sera de vous( cabinet noir) faire obéir par un « cadre » ;et son seul et unique projet sera de servir l’oligarchie( s’hab chkara-prédateurs) qui ne pense que tarir via le détournement l’unique source de la rente pétrolière.

     Dans le même ordre d’idées, voter pour des faux prétendus élus, c’est de la simple bêtise ; c’est valider et croire que les personnes élues ont la vertu et la faculté de tout savoir et de tout comprendre et vont servir le peuple « Fakou ». Les nouveaux mandataires ayant à légiférer sur toutes choses, ils vous semblent que leur intelligence grandisse en raison même de l’immensité de la tâche(Fakou).

    « Sous un bon gouvernement, la pauvreté est une honte ; sous un mauvais gouvernement la richesse est aussi une honte » Confucus.

     L’Histoire de nos institutions APC-APW et APN nous enseigne que le contraire a lieu : dans toutes les assemblées souveraines, la médiocrité et l’incompétence prévaut fatalement et volontairement .vu la profusion des textes issus de l’exécutif voir aussi la complexité des textes législatifs, on se demande si cette députée coiffeuse et ce député de la « chkara*6 » sont en mesure de créer un article, un alinéa, une phrase, des mots……peuvent ils apprécier et amender et enfin voter une loi, nos journalistes se contentent de nous rabâcher, les constats et de soutenir l’insoutenable par des intox mesquins, les fonds des choses ne sont point dévoiler, enfin de compte c’est le parti qui avance ses propositions égoïstes et ses intérêts abstraction faite de ce peuple qu’ il a propulsé vers de l’avant

    Chaque jour à son lendemain avec la grâce de Dieu et le contexte a tendance de changer donc l’individu lui aussi a tendance de changer. Les candidats pendant la campagne s’inclinent devant le peuple pour mendier des voix et une fois élus ils se redresseront encore plus haut pour donner des ordres.

    Le climat est trop malsain, et a pour cause la médiocrité et l’ incompétence qui ont pollué l’espace et la dimension dans le temps, il est tout a fait normal que les institutions des mandataires, deviennent un souk ou la corruption, les connivences, les groupes de pressions font germer plus le mal que le bien. Notre destinée est entre les mains d’incapables qui deviennent facilement des traitres pour un petit sous non mérité.

    Le peuple n’a pas à recevoir de leçons de ces bons à rien, de ces traitres alors prenez la peine de confier à vous même vos intérêts au lieu à ces corrompus. Tout cela ne même à rien le peuple est bien conscient cette fois ci. L’insurrection pacifique populaire avance à petit feu. La violence policière, les falsifications médiatiques, bataille idéologique gouvernementale du 5ieme ne règlent pas les problèmes cruciaux posés. Les idées de partage des richesses, de réduction des inégalités sociales, de participation des gens ne peuvent être effacées quand les médiocres les incompétents et les prédateurs font leur bal avec les deniers publics.

     Une république bananière devenue contestataire dans notre pays, ce mécontentement ne s’achèvera pas de si tôt . Seule peu être une dissolution de l’APN(assemblée populaire nationale) non représentative et illégitime , ainsi que les APW et APC, représentent dans un premier temps peu être une nouvelle ’issue politique démocratique possible. Le retour aux urnes transparentes permet de résoudre peut être la crise en en cour. Ce que ne veulent ni ce pouvoir, ni son cabinet noir, ni les prédateurs, ni les « chiyattines ». 

    BENALLAL MOHAMED auteur 

    1-Hogra : injustice selective

    2-Si flène :grande personnalité

    *3-Harba : quitter par tout moyen ce pays

    *4-Harga : immigration par voie de mer

    *5-Chiyatines : larbins-vassaux-sbires

    *6-Chkara : embourgeoisement par detournement de deniers publics

    http://lequotidienalgerie.org/2019/02/27/basta-assez-cinq-fois-cen-est-trop-bezaf

  • PRÉSIDENTIELLE : LE POUVOIR A DÉJÀ DÉSIGNÉ SON ADVERSAIRE – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/02/01/presidentielle-le-pouvoir-a-deja-designe-son-adversaire

    Faute de désigner son candidat, le pouvoir a choisi son adversaire.

    Gaïd-Salah, Tliba et maintenant Ouyahia puis Ghoul, les répliques à l’égard de Ali Ghediri, candidat potentiel à l’élection présidentielle d’avril prochain, n’en finissent pas.

    Ce jeudi 31 janvier, Ahmed Ouyahia, s’exprimant en sa qualité de secrétaire général du RND, n’a pas manqué, entre les louanges habituelles au chef de l’Etat et des attaques inattendues à l’adresse du FLN, d’y aller de sa petite pique pour celui qui semble faire l’unanimité contre lui chez toutes les factions du système.

    « Pour certains hommes politiques, l’avenir est dans le changement, pour ne pas dire dans la rupture. Moi, je dis que l’avenir est dans la continuité, parce que nous sommes un pays qui continue à se construire et qui remet de l’ordre dans la maison. » Nul doute que c’est le général-major à la retraite qui est visé.

    Dimanche dernier, pour sa première sortie publique, Ali Ghediri avait réitéré au forum du quotidien Liberté ce qu’il avait promis dans sa déclaration de candidature de réaliser s’il accède au poste de président de la République : la rupture avec le système politique en place depuis l’indépendance. Et dans son programme électoral, publié hier jeudi sur sa page Facebook, sept sur les huit grandes lignes commencent le mot “rompre”.

    Dans l’après-midi d’hier, Amar Ghoul, de passage sur TSA Direct, a promis de répondre pendant la campagne électorale à celui qui parle de rupture après avoir « passé toute sa vie au sein du système ».

    En attendant, « Ali Ghediri peut rêver de ce qu’il veut », ironise le président de TAJ, l’un des principaux soutiens du président Bouteflika.

    Tant que Ghediri n’avait pas fait part publiquement de son intention de présenter sa candidature, l’armée, dont il avait exhorté le chef à « assumer ses responsabilités », donc à investir la sphère politique, pouvait sans gêne lui répliquer et le « remettre à sa place ».

    Cela s’est fait immédiatement après son interview du 25 décembre à El Watan. Le 30 décembre, un long communiqué mis en ligne sur le site officiel du MDN s’en prenait ouvertement à lui, dans des termes crus qui tranchent avec le ton mesuré qu’on connaissait à l’armée. Sans être cité, Ali Ghediri est taillé en pièces, ses capacités remises en cause, son ambition jugée « démesurée » et « les cercles occultes » qui « le commanditent » dénoncés. S’ensuivra un éditorial de la revue El Djeich avec quasiment la même teneur avant que le chef d’état-major de l’ANP ne se charge de prononcer lui-même les mêmes griefs à deux reprises. C’était lors de sa visite dans la deuxième région militaire les 8 et 9 janvier.

    Les répliques de l’armée ne se sont estompées que lorsque le général à la retraite a rendu publique sa déclaration de candidature. Avec cette casquette, toute attaque à son égard serait à juste titre interprétée comme un parti pris flagrant de l’institution militaire en faveur d’une partie au détriment d’une autre dans la course électorale, elle dont la mission, comme l’a rappelé Ahmed Gaid-Salah lors de sa visite dans la première région militaire le 22 janvier, se limite à la sécurisation du scrutin.

    D’autres parties ont donc pris le relais pour s’en prendre à Ali Ghediri qui veut « défier le système ».

    Au lendemain de son passage au forum de Liberté, au cours duquel il avait lancé sa fameuse sentence « ou c’est le système, ou c’est moi », le député FLN Bahaeddine Tliba s’en est violemment pris au candidat qu’il qualifie de « soldat désarmé, avec un passé militaire peu glorieux » qui « espère redorer son image ternie à travers sa candidature à la magistrature suprême ».

    Une candidature qui « ne peut pas aboutir, car il ne peut pas simplement diriger un pays révolutionnaire comme l’Algérie, même s’il a eu le quitus des laboratoires étrangers et des représentations diplomatiques et sécuritaires à Paris », assène le député d’Annaba qui va fouiner dans le passé du général pour déterrer un incident dont il se serait coupable.

    « Ironie du sort, celui qui veut aujourd’hui diriger notre grand pays n’avait pas la compétence requise quand il était commandant dans les forces navales. Il se souvient certainement de l’incident qu’il avait provoqué lorsqu’il était en service dans ce corps. Ce qui lui avait valu d’être écarté par mesure disciplinaire. »

    L’attaque est d’une rare violence. Les propos d’Ouyahia et de Ghoul sont assurément plus mesurés, mais, pour ne pas dire qu’ils cachent mal une action concertée, dégagent au moins la même volonté de remettre à sa place celui qui, non seulement veut se dresser sur le chemin d’un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, mais aspire à dégager tout le système. La réplique de celui-ci ne fait peut-être que commencer…

    TSA

    Par Makhlouf Mehenni 01 Févr.

    http://lequotidienalgerie.org/2019/02/01/presidentielle-le-pouvoir-a-deja-designe-son-adversaire

  • RÈGLEMENTS DE COMPTES A ALGER – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/12/07/reglements-de-comptes-a-alger

    Depuis l’affaire des 701 Kg de cocaïne, la scène politique en Algérie est en ébullition au niveau du pouvoir. Elle est en train d’éructer tout genre de scandales. Des généraux emprisonnés puis relâchés sans explication aux non concernés que nous sommes, des condamnations de journalistes et autres blogueurs sans mandat, des limogeages de hauts gradés, un remaniement au sein du FLN, un premier ministre qui charge la police et la gendarmerie d’étouffer toute manifestation, des fuites de grosses masses de devises, sans parler des scandales antérieurs qui vont, probablement, être mis à nus.

    Que se passe-t-il ?

    Est-ce la rupture, un recadrage, une intrusion d’autres joueurs (l’oligarchie financière), qui a provoqué ce méli mélo ?                                                                                                   Ça m’a tout l’air d’un bref règlement de comptes entre la présidence et l’armée, détentrices du pouvoir. Quelles sont les motifs puisque le mariage de raison a toujours été consommé d’une façon concomitante depuis l’indépendance ?

    Vont-ils divorcer ? Ce n’est pas évident. Ils finiront par s’entendre sur le dos de la bête blessée.

    La rente semble ne plus suffire. Le baril de pétrole avoisine les 50 dollars, à peine de quoi suffire à fixer un budget de fonctionnement. Il faudrait donc couper à tous les niveaux, sans toucher aux ventres budgétivores de la présidence, des faux moudjahidines, de la grande muette et de l’administration du régime. On coupera ailleurs, dans la santé, l’éducation, les services sociaux, les services offerts aux citoyens etc…. là où on peut réprimer en cas de contestation.

    Le pouvoir se renforce du côté de la présidence où règne maintenant la famille du président. Ils sont cinq, sœur comprise, décidés à prendre le pouvoir par succession au moribond. Ils viennent de déstructurer complètement le grand parti FLN où se ramasse toute la saleté du pays. De l’autre côté, ils sabrent dans l’armée et les services de renseignement par des limogeages et des mises en retraite anticipés. Le général major, chef d’état-major et néanmoins vice-ministre de la défense est dans le viseur pour une mise à la retraite dans les prochains jours d’une façon scabreuse. Les comploteurs qui parlent au nom d’un président qui ignore même son existence, abdiqueront-ils ou engageront-ils un bras de fer avec la fratrie bouteflikienne et leurs supports ?

    Si le plan réussira, nous nous acheminerons donc vers une dynastie des plus féroces où tout se décidera à l’image de l’histoire de leurs ancêtres. Nous serons gouvernés par le royaume des nains.

    Le peuple algérien se renforce également. La jeunesse en est très consciente de ce qui l’attend. Les journalistes se mobilisent davantage pour faire leur vrai travail d’informer le peuple. Les avocats et les procureurs ne veulent plus traiter des dossiers vides d’une façon arbitraire. Le peuple s’organise. Il ne sera pas question d’instaurer une monarchie. Ce peuple veut des élections libres. Il veut une transition assurée par une nouvelle armée de jeunes officiers instruits, honnêtes, propres et sincères. Seule garantie pour un passage forcé. Le défi est lancé.

    Dans tous les pays du monde, les campagnes électorales commencent assez tôt. Nous sommes à quatre mois des échéances et rien n’est annoncé. Les nains veulent d’abord s’assurer qu’ils ont tout balayé sur leur chemin et enfin annoncer leur candidat. Avec la venue d’un revenant Belkhadem, l’option Ouyahia, l’énigmatique, est certainement à écarter.

    En attendant, nous sommes dans l’expectative et attendons ce qu’il en sortira de cette guerre mafieuse. Une chose est presque certaine : les éléments constitutifs d’une énorme déflagration sont présents. A Dieu ne plaise, ce régime criminel et ses affidés réitèreront l’OAS et sa politique de la terre brûlée. Le dernier discours âpreté au président qui ne parle plus au peuple depuis le 8 Mai 2012 est très révélateur sur la guerre que le régime prépare encore une fois contre le peuple.

    L’histoire de Blanche Neige et des sept nains ne fait que commencer.              
    Abdellah DZ         Déc.2018                                                      http://lequotidienalgerie.org/2018/12/06/reglements-de-comptes-a-alger

  • AFFAIRE JAMAL KASHOGGI. POUR QUI SONNE LE GLAS ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/28/affaire-jamal-kashoggi-pour-qui-sonne-le-glas

    La mort atroce de Jamal Kashoggi ne peut être que condamnée. Cet acte abject indigne de toute conscience humaine a été de surcroît commis dans un lieu censé être un sanctuaire, une représentation diplomatique. Ce journaliste piégé et assassiné par traîtrise mérite en ce sens le statut de martyr. Mais ces circonstances tragiques n’ont semble-t-il pas encore révélé tous leurs secrets et ne peuvent nous empêcher de nous poser de légitimes questions.

    La médiatisation de ce drame par les faiseurs d’opinion occidentaux ne peut absoudre les crimes commis par leurs gouvernements respectifs et ne peuvent en tous les cas les faire oublier. La Palestine usurpée avec un peuple condamné depuis 1948 à l’errance, les crimes tus de l’entité sioniste et les guerres livrées contre des populations innocentes sont des marqueurs indélébiles. D’abord l’Afghanistan puis l’Irak et enfin la Syrie. L’ingérence en Egypte avec à la clé un président légitime jeté en prison et ses militants assassinés broyés sur la place publique où jetés en prison. Le démantèlement de la Libye puis la guerre au Mali. Ces agressions n’ont en tous les cas rarement suscité l’indignation et encore moins la condamnation chez ceux qui les ont inspirés et soutenus et qui aujourd’hui exploitent l’affaire Kashoggi pour d’obscurs desseins que nous devinons déjà.

    Ce journaliste saoudien que l’on dit proche de la famille royale s’est subitement retrouvé piégé dans un endroit où il avait vraisemblablement rendez-vous. Les Etats-Unis et la Turquie qui continuent de livrer à doses homéopathiques les informations qu’ils détiennent à propos de cette scabreuse affaire auraient-ils failli à la mission qui était aussi la leur, celle de veiller sur un homme qui ne l’oublions pas vivait aux Etats-Unis et se rendait régulièrement au Turquie où il disposait d’attaches solides.

    De quels éléments disposons-nous pour condamner et designer les commanditaires de cet acte barbare même si la gouvernance qu’ils incarnent n’est pas indemne de tout reproche ? Bien au contraire.

    Mais un prince qui prétend incarner le renouveau peut-il à moins d’être extrêmement naïf commettre un tel acte au point d’hypothéquer ses propres chances d’accéder au trône ?

    Qui aurait réussi si tel était le cas à vendre ce projet à un prince que l’on dit extrêmement rusé et prudent ? Serait-ce comme le prétendent certains un proche du Président Trump ?

    Disposons-nous de tous les éléments pour légitimement condamner ce Prince alors que l’unanimité des dirigeants occidentaux commence déjà à se fissurer ?

    Beaucoup d’éléments et aussi de services semblent se télescoper dans ce que l’on peut déjà qualifier aujourd’hui d’affaire Kashoggi.

    La façon dont les médias occidentaux se sont vite emparés de ce crime laisse perplexe et ces géniteurs de l’amalgame Islam et terrorisme ne se sont pas fait priés pour cracher encore une fois le feu.

    Car au delà de la famille royale saoudienne et des frasques qu’on veut bien leur attribuer et après avoir cautionné la mise sous séquestre et la confiscation des lieux saints de l’Islam en Palestine, il s’agit de s’attaquer désormais à ce qui constitue le sanctuaire de milliards de musulmans, la Mecque.

    Il serait donc bien naïf et surtout hasardeux d’obéir aux injonctions de ceux qui manipulent les consciences et qui du haut de leur suffisance et des crimes qu’ils ont depuis des siècles commis osent encore dire à l’opinion internationale ce qu’est le bien et ce qu’est le mal.

    L’Algérie n’a pas à rentrer dans cette danse macabre. Notre pays entretient d’excellentes relations avec l’Iran, la Turquie d’Erdogan, le Qatar et le Royaume d’Arabie saoudite ne doit pas faire exception. Nous ne sommes pas naïfs et notre pays n’ignore pas les enjeux de la géopolitique régionale. Le monde arabe auquel de ce point de vue là nous appartenons a souvent brillé par ses paradoxes et il serait fastidieux de les énumérer tous. Les vertus démocratiques n’ont jamais été les siennes et les revirements ainsi que les mauvais coups souvent sanglants ont toujours jalonné son histoire. Ceux qui aujourd’hui ont déjà condamné Mohamed Ben Salmane seront peut-être demain si la conjoncture venait à changer les premiers à le courtiser. La condamnation sans équivoque de l’assassinat de Kashoggi par l’Algérie a et bien qu’elle soit un peu tardive le mérite d’exister et balise en tous les cas le voyage de ce Prince dans notre pays. Mais la realpolitik a aussi ses vertus. Nous avons souvent été nous-mêmes bernés par notre naïveté et cette fougue congénitale à tout appréhender par l’affect et à mettre souvent en veilleuse la raison. Seuls aujourd’hui les intérêts vitaux de l’Algérie comptent. Nous recevons ce prince comme nous en avons reçu déjà beaucoup d’autres. Il s’agit de notre souveraineté. Une diplomatie sage et sereine nous est absolument nécessaire si nous voulons devenir grands. Et il faut toujours privilégier les compromis. Et condamner sans équivoque et avec force les compromissions.                                                                                      
    Salim METREF                                                                   http://lequotidienalgerie.org/2018/11/28/affaire-jamal-kashoggi-pour-qui-sonne-le-glas

  • L’IGNORANCE AU POUVOIR – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/26/lignorance-au-pouvoir

    Les incultes et les ignorants que le régime promeut seront les télés stars qui occuperont les écrans des chaînes de même acabit. Le débat public sur ces chaines de télévision et sur les réseaux sociaux sera toujours alimenté par toutes sortes de gens qui ne sauront pas réellement de quoi ils parlent, qui vivront dans une confusion intellectuelle permanente et qui affirmeront avec tonitruance des faussetés et des inexactitudes factuelles. N’avions-nous pas rit de ces clowns qui s’affichaient en détenteur de vérité sur la vie des citoyens, de la politique, de l’économie et de la religion tout en débitant sans se démonter des mensonges et tout en étant surpris des raisons qui ont motivé leur choix ?
    Nous serons gavés encore de débilités et d’absurdités à plein temps et en même temps tétanisés de subir de pareils énergumènes sans pouvoir réagir.

    Comment de sinistres personnages accèdent-ils à de si importantes fonctions sans que le bagage culturel et scientifique ne soit de mise ? Comment de pareils énergumènes réussissent-ils, en cette période où l’éducation est devenue en principe la voie aux connaissances, aujourd’hui illimitées, à accéder au pouvoir ? Poser la question c’est y répondre.

    Cette époque est véritablement désespérée, désespérante et inquiétante. Comment des têtes à claques, des têtes brûlées, des clowns, des larbins, des Don quichottes, des Pinocchio de la soi-disant démocratie chancelante ont pu devenir les incontournables de la politique ?
    Parce que la politique est devenue une école où on apprend l’esbroufe et le cynisme.

    Les rêveurs idéalistes d’hier, des hommes et des femmes investis d’une vision civilisatrice, ont tendance à déserter peu à peu la politique. L’aveuglement est volontaire. Trop de nouveaux venus en politique, analphabètes, reprennent à leur compte les règnes d’un pouvoir basé sur l’ignorance. Cette ignorance qu’elle soit politique, économique ou philosophique n’est pas perçue comme un handicap pour bon nombre de citoyens.

    A trop vouloir des gens « comme nous autres« , on finit par se retrouver vraiment avec des candidats mal formés, non formés, incompétents, semi-compétents. D’ailleurs l’ignorance, c’est-à-dire la non connaissance des choses, est davantage perçue comme un trait de personnalité qu’une faille intellectuelle.

    A quoi sert de savoir d’où l’on vient, où on va, à quoi sert de s’instruire, de posséder des notions en sciences, d’accéder à la culture universelle ? De toute façon ne sommes-nous pas dirigés par un président surdoué qui ignore une chose fondamentale en politique : ce que l’on appelle « le monde ordinaire« . Sa distance naturelle l’isole et son sens de sensibilité devant l’inquiétude des Algériens l’a perdu politiquement.

    Quant aux cercles concentriques du club des larbins, ministres et hautes personnalités, ils s’afficheront toujours, parfois en détenteur de vérités infuses et parfois en larmes de crocodile, dépendamment du cours de l’or noir. La politique émotionnelle sera leur ligne de conduite dont la grande masse de citoyens succombera, comme cela a été tout le temps le cas.

    Tout continuera à fonctionner arbitrairement loin des préoccupations du monde ordinaire jusqu’au jour où la terre tremblera sans avertir sous les pieds du pouvoir inculte et ses ignorants de service.
    Le séisme qui emportera ce régime sera la mise en terre de la graine nommée liberté qui permettra au peuple de choisir enfin son chemin. La nouvelle jeunesse Algérienne intelligente et foudroyante mènera le pays vers une indépendance réelle et un monde nouveau, suivant ses ambitions, ses motivations et ses aspirations et où ne prévalent que la compétence, le mérite, l’amour et le dévolu pour notre nation.                                                                          
    Moussa B.                                                                 http://lequotidienalgerie.org/2018/11/26/lignorance-au-pouvoir

  • INCARCÉRATIONS DES CADRES : LE TÉMOIGNAGE D’UN ANCIEN SYNDICALISTE DU COMPLEXE D’EL HADJAR – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/?p=70215

    En 1996, quand le gouvernement avait décidé d’incarcérer des centaines de cadres d’entreprises publiques, Smaïl Kouadria était membre de la section syndicale du Complexe sidérurgique d’El Hadjar. Il était en charge des affaires sociales et conflits.

    QUAND L’AFFAIRE DES 700 CADRES DONT SEPT DE SIDER, À LEUR TÊTE LE PDG MESSAOUD CHITTIH, S’ÉTAIT PRODUITE, VOUS ÉTIEZ MEMBRE DU BUREAU DE LA SECTION SYNDICALE DE CETTE ENTREPRISE PUBLIQUE. UN TÉMOIGNAGE ?
    À l’époque on était choqué par la méthode musclée d’interpellation par des brigades de gendarmerie qui sont venues à l’usine arrêter les cadres incriminés, dans leurs bureaux. Les gendarmes étaient venus munis d’un mandat de dépôt confectionné en 24 heures et ils ont décapité une entreprise de 18 000 travailleurs de 07 de ses cadres occupants des postes névralgiques et stratégiques. Il y avait Chettih ( PDG), Mme Laoudi (DRH) décédé en prison des suites d’un cancer, Mohamed Maiza (DAG), Benmihoub (Directeur des finances), etc. L’avocat des familles des cadres incarcérés nous avait confirmé que la décision du mandat de dépôt avait été établie par le procureur sur la base d’un dossier vide. C’est après l’incarcération des cadres qu’ils avaient commencé à chercher des preuves.

    QU’EST-CE QU’ILS LEUR ONT REPROCHÉ ?
    On leur avait reproché une mauvaise gestion de l’entreprise. Entre autres reproches, qui ont été fait aux cadres de l’entreprise : à l’époque, les dirigeants de Sider étaient en négociations avec des experts de l’entreprise autrichienne Voestalpine pour la réhabilitation du laminoir à chaud. Avec le terrorisme, ils étaient obligés de se rendre à Tunis pour mener les négociations avec la partie autrichienne et cela avait occasionné des frais (frais de missions, hébergement, transport, restauration, etc.). Cela était considéré comme un abus en matière de gestion. Autre acte de gestion reproché aux cadres : le fait d’avoir signé un accord avec la section syndicale portant subvention du repas des travailleurs après avoir signé un autre accord portant revalorisation de la prime de panier. Les salaires étaient bas et les travailleurs préféraient manger ailleurs que dans le restaurant de l’entreprise. Or, le repas chaud était indispensable pour les travailleurs, notamment pour ceux qui travaillaient dans les zones chaudes. C’était un accord légal et enregistré à l’inspection du travail. Çà avait été considéré comme un acte de mauvaise gestion. Autre grief retenu contre eux : la construction de bungalows équipés du strict minimum à l’intérieur du complexe pour pouvoir héberger les étrangers qui venaient nous rendre visite. Il arrivait à des cadres qui travaillaient jusqu’à une heure tardive d’y passer la nuit, il était impossible pour eux, vu la conjoncture de l’époque (terrorisme) de rejoindre leurs foyers. Et cela était considéré comme un acte de mauvaise gestion. Toutes les demandes de la défense pour la remise en liberté provisoire de ses clients avaient été rejetées par le juge. Ils avaient passé quatre ans en prison. Certains étaient morts, d’autres étaient sortis avec des séquelles, d’autres encore avaient refusé de reprendre le service.

    MAIS QUI ÉTAIT RESPONSABLE À VOTRE AVIS ?
    La responsabilité politique incombe à Ahmed Ouyahia qui était chef du gouvernement. La décision a été prise au nom du gouvernement. À mon avis, Ouyahia faisait partie d’un cercle et c’était lui qui a exécuté la décision.

    Et 2001, quand le procès s’était tenu, la justice l’avait d’ailleurs convoqué, il n’était alors plus chef du gouvernement, mais comme témoin à charge. Il était venu à Annaba et avait assisté au procès. Le dossier était vide et la défense a démonté tous les chefs d’inculpation retenus contre eux et autres pièces à conviction. L’actuel Premier ministre n’avait pas pu opposer des arguments solides, mais plutôt des réponses politiques. À à la fin du procès, ils étaient libérés, et même réhabilités.

    MAIS POURQUOI LES A-T-ON MIS EN DÉTENTION PENDANT QUATRE ANS POUR UN DOSSIER VIDE ?
    Il faut rappeler le contexte historique de l’affaire. L’Algérie venait de signer les accords avec le FMI et entamait la mise en application du plan d’ajustement structurel. Mohamed Betchine, qui était conseiller spécial du Président Zeroual, gérait tout. Il s’attelait à lancer un parti politique ouvert à toutes les catégories sociales comme suggéré par le défunt Mohamed Boudiaf et qui a débouché par la suite sur la création du RND. À la veille de l’incarcération des cadres de Sider, le gouvernement avait octroyé des licences d’importation de rond à béton à des privés. C’était une première car à l’époque Sider avait le monopole sur le marché et on était présent partout, y compris au sud du pays. Quand sa production de rond à bétons ne suffisait pas, c’est elle qui achetait à l’étranger. Étant informé à l’avance du projet, Messaoud Chettih avait donné des instructions pour réduire les prix pour contrer les nouveaux concurrents. Sider ne vendait pas à perte, mais sa marge bénéficiaire était minime. Les bateaux contenant le rond à béton des importateurs sont restés en rade pendant plus de 15 jours. C’est pendant cette période qu’on a arrêtés les cadres de Sider. L’entreprise a été par la suite choisie pour une opération pilote de la privatisation. Ils ont décapité toutes entreprises publiques avant de procéder à leur filialisation et par la suite, à leur privatisation. La société d’El Hadjar par exemple a été morcelée en 24 filiales. Une chose est sûre, l’incarcération des cadres de Sider était préméditée et entrait dans le cadre de la stratégie mise alors en œuvre en matière d’ajustement structurel.

    POURQUOI A-T-ON ATTENDU PLUS DE QUATRE ANS POUR LES LIBÉRER ?
    Le Président Bouteflika a été élu en 1999. À son arrivée au pouvoir, il a été mis devant le fait accompli. Le processus de privatisation tirait à sa fin et il ne pouvait pas remettre en cause un processus ayant fait l’objet de négociation avec une organisation internationale. Mais c’était lui qui a libéré les cadres incarcérés avant de les réhabiliter. Et en 2008, il a stoppé l’opération des privatisations. En 2009, il avait pris deux mesures importantes : l’introduction du droit de préemption et l’institution de la règle 49/51. Ce sont là deux verrous pour prémunir le tissu industriel du bradage.                                                                                                                                          Par : Sonia Lyes 14 Nov. 2018 TSA                                                 http://lequotidienalgerie.org/2018/11/14/incarcerations-des-cadres-le-temoignage-dun-ancien-syndicaliste-

  • CES BOUFFONS QUI NOUS GOUVERNENT … – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/ces-bouffons-qui-nous-gouvernent

    « Il faut rappeler à tous les Algériens et Algériennes que, suivant les orientations du président de la République et conformément à son programme complémentaire dans tous les secteurs, que les abus dont ont été victimes dans les années 1990 les cadres de l’État, font partie du passé et ne peuvent en aucun cas se reproduire. »

    C’est ce qu’a déclaré récemment Tayeb Louh à son auditoire, en visant son premier ministre, comme si on ne le savait pas et comme s’il se sentait en dehors du système auquel il appartient. Ce nième règlement de compte au sommet de l’Etat cache mal le désarroi du Pouvoir. Et il est difficile de penser que la charge du ministre de la justice contre Ouyahia soit spontanée. A la veille du prochain scrutin présidentiel, les clans s’organisent et avancent leurs pions. En plus d’un malade qui nous gouverne, nous avons des clowns dans certains ministères et à la tête du principal parti politique algérien qui aura réussi à occuper la scène médiatique par ses ridicules déclarations qui font rire un temps certes, mais qui finissent par agacer n’importe quel citoyen soucieux du bien être de son pays.

    L’arrestation et la libération des cinq généraux, la guignolesque éviction de Bouhadja, ex Président de l’APN, non parachevée puisque les banques algériennes le considèrent encore aujourd’hui , d’après la presse, comme le Président légitime, et son remplacement par Mouadh Bouchareb, autre serviteur du Pouvoir, l’arrestation et l’emprisonnement des journalistes et artistes dénotent d’une effervescence au sommet de l’Etat aggravée par un mutisme d’El Mouradia qui en dit long sur sa capacité à gérer le pays.Et pourtant six mois nous séparent de la prochaine élection présidentielle ! C’est peu six mois ! Normalement, une campagne présidentielle aurait du commencer avec des présidentiables, des partis politiques en lice fussent ils présidentiels, des programmes, des alternatives au Pouvoir actuel etc. Rien de tout cela. Le pays semble figer à la décision que tout le monde attend : la candidature ou non de l’actuel Président, âgé, souffrant, inaudible et dont la dernière apparition publique a suscité autant d’émotions que de révolte.

    L’opposition officielle, très divisée et affaiblie reste muette et attend son heure. Les divisions internes des partis ont fini par décourager plus d’un ! Même les partis présidentiels sont tiraillés de l’intérieur, leur seul consensus commun est la fidélité au Président en place. En revanche, fait unique au monde, on peut signaler l’opportuniste alliance du principal syndicat du pays, du patronat et du FLN en faveur du Président !

    L’opposition officielle ou informelle est donc affaiblie. D’abord, les partis politiques traditionnels y compris le FFS et le RCD font face à de profondes divisions internes. La fameuse alliance qui rassemblait des partis opposés au 4eme mandat n’est qu’un souvenir ! Même Benflis aurait jeté l’éponge dernièrement !

    La TV officielle ne cesse de nous rappeler les réalisations du Chef de l’Etat actuel : la paix sociale c’est lui, les logements c’est lui, les barrages c’est lui, l’organisation des grandes manifestations culturelles ou artistiques c’est lui, le soutien des prix des produits de première nécessité c’est encore lui. Il est omniprésent tout en étant absent. Presque aucun ministre ne prend la parole dans les gros médias sans citer les orientations du Président de la République. Du jamais vu ! Difficile de croire qu’il n y a pas eu une instruction dans ce sens…

    Et face à cette TV officielle, le Pouvoir se sert de certaines TV poubelles privées pour mettre en avant les règlements de compte entre clans et occuper le peuple par des informations sorties de nulle part, de faux débats sur des sujets se rapportant à notre culture, notre société ou notre histoire. Et ça marche, du moins dans les réseaux sociaux…

    Devant ce vide partisan sidéral, des mouvements de la société civile, sous contrôle, tentent vainement de se positionner sur le terrain politique avec un semblant de programme mais dont l’assise populaire reste faible.

    Six mois donc nous séparent de ce rendez-vous populaire qualifié par le pantin Sidi Said de « simple formalité », sans que sa déclaration ne choque. Comme si les algériens étaient résignés à ce triste sort d’un immense pays, riche, avec d’énormes potentiels de développement, et gouverné par un incroyable conglomérat d’opportunistes.

    Si ce Pouvoir a tenu jusque là c’est parce qu’il a réussi à faire perdurer la paix sociale par une politique de distribution d’une partie de la rente énergétique.

    L’APS nous a annoncé le mois dernier que les réserves de change de l’Algérie ont subi une baisse atteignant les 88,6 milliards de dollars à la fin juin 2018 contre 97,3 milliards de dollars à la fin décembre 2017. Le ministre des Finances, avait indiqué que ces réserves de change devraient s’établir à 85,2 milliards $ à fin 2018 et à 79,7 milliards $ en 2019 (18,4 mois d’importations) avant d’atteindre 76,2 milliards $ en 2020.

    On est loin des 194 milliards de $ accumulés en 1993 qui donnaient plus de crédibilité à la politique gouvernementale.

    A cette baisse des réserves de change, il faut rajouter celle de l’augmentation du chômage, notamment chez les jeunes diplômés ou non, une inflation qui ne dit pas son nom, une dépréciation du dinar dont les conséquences se font sentir tous les jours, des « libertés publiques » sous contrôle et un mécontentement social larvé qui n’attend que son heure pour s’exprimer.

    A l’approche des élections, le Pouvoir semble ouvrir toutes les vannes budgétaires pour satisfaire les besoins d’une population désarçonnée dans l’espoir de la voir se mobiliser en faveur du système actuel en avril prochain. Cette politique du court terme a ses limites. Et la marge de manœuvre en matière de manipulation de l’opinion publique sera, si la tendance actuelle d’appauvrissement du pays se poursuit, très étroite.

    Il est peu probable que l’actuelle politique généreuse de l’Etat en faveur des nécessiteux soit poursuivie après avril 2019. Parce qu’elle sera rattrapée par les impitoyables chiffres économiques qui ne plaident pas en sa faveur en ce moment.

    L’espoir viendrait t-il de la « société civile » ? La lecture de l’article de Louisa Dris-Aït Hamadouche, « La société civile vue à l’aune de la résilience du système politique algérien », paru l’an dernier dans la revue « Année du Maghreb, laisse des interrogations légitimes.

    « La vision sans l’action est un rêve éveillé. L’action sans la vision est un cauchemar » dit un dicton japonais !                                                                Par YOUCEF L’ASNAMI                                                                                                             http://lequotidienalgerie.org/2018/11/07/ces-bouffons-qui-nous-gouvernent

  • L’ALGÉRIE EN 1992 : LE PREMIER PRINTEMPS ARABE QUI N’A JAMAIS LAISSÉ PLACE À L’ÉTÉ - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/10/l-algerie-en-1992-le-premier-printemps-arabe-qui-n-a-jamais-laisse

    http://www.middleeasteye.net/#Algérie

    Peter Speetjens
    14 janvier 2017

    La guerre civile algérienne oubliée, qui a tué jusqu’à 200 000 personnes, a donné le ton au « printemps arabe » et au paradoxe de la démocratie

    Ce 11 janvier, cela faisait exactement 25 ans que les forces armées algériennes menèrent un coup d’État visant à empêcher le Front islamique du salut (FIS) de remporter les premières élections multipartites après l’indépendance du pays.

    Ce qui aurait pu être le début d’un printemps algérien – des années avant que quiconque n’ose parler d’un pseudo printemps arabe – a déclenché à la place une guerre civile cruelle et sale pendant une décennie.

    Le meurtre, la torture, les disparitions et le massacre de villages entiers devinrent monnaie courante. On estime que 150 000 à 200 000 personnes furent tuées dans ce qui est aujourd’hui un chapitre largement oublié.

    Un printemps algérien

    Malheureusement, le conflit algérien présente des parallèles remarquables avec les événements qui se sont déroulés dans le monde arabe depuis la fin de l’année 2010.

    Par exemple, tout a commencé de manière très semblable avec une série de manifestations de masse et d’émeutes.

    Alors que les prix du pétrole baissaient et que l’économie algérienne entrait en crise, la jeunesse désenchantée était descendue dans la rue en 1988 pour protester contre l’augmentation du chômage et de la pauvreté. Ceci venait s’ajouter à la croyance largement partagée que les immenses richesses pétrolières et gazières du pays ne retombaient jamais dans les poches des individus lambda.

    En réponse aux manifestations, qui firent des centaines de morts, le Front national de libération (FLN), unique entité politique d’Algérie, modifia la constitution pour permettre des élections multipartites libres pour la première fois depuis l’indépendance.

    Ainsi, en 1989, le FIS fut créé. Fortement influencé par les Frères musulmans, ce parti gagna rapidement en popularité. Il devint le plus grand parti lors des élections municipales de juin 1990 et remporta le premier tour des élections législatives en décembre 1991 avec deux fois plus de voix que le FLN au pouvoir.

    Des partisans du FIS se rassemblent dans les rues d’Alger au lendemain du premier tour des élections législatives libres organisées par l’Algérie le 27 décembre 1991 (AFP)

    Cependant, ce dernier avait toujours été intimement lié à l’armée, qui était alors sérieusement inquiète face à la perspective de perdre son pouvoir et ses privilèges. Les militaires n’étaient pas les seuls à commencer à s’inquiéter.
    Bénédictions de l’Occident

    Les Américains n’étaient pas satisfaits de la vive opposition du FIS à la première guerre du Golfe, ni de sa position pro-palestinienne.

    La France, ancienne puissance coloniale à la tête de l’Algérie qui continuait à avoir une mainmise sur l’économie du pays, s’inquiétait de plus en plus de la rhétorique du FIS concernant l’élimination de la langue, de la culture et de l’influence françaises.

    C’est ainsi que Washington et Paris donnèrent le feu vert à l’armée algérienne le 11 janvier 1992 pour annuler le second tour des élections législatives et déclarer l’état d’urgence. Deux mois plus tard, le FIS fut complètement interdit.

     

    Un membre des forces de sécurité algériennes arrête deux sympathisants du FIS dans le quartier de Bab el Oued à Alger le 31 janvier 1992 (AFP)

    En voyant le coup d’État égyptien de juillet 2013 et l’interdiction subséquente des Frères musulmans, il semble que l’armée égyptienne n’ait pas oublié le début du printemps algérien.
    « Nous avons poursuivi une politique d’exclusion des fondamentalistes radicaux en Algérie alors même que nous reconnaissions que cela était en contradiction avec notre soutien à la démocratie », a expliqué plus tard l’ancien secrétaire d’État américain James Baker.

    Le peuple algérien allait payer un lourd tribut pour cet amour sélectif de la démocratie. Après le coup d’État, des dizaines de milliers de membres et de sympathisants du FIS furent arrêtés. Ceux qui ne se retrouvèrent pas en camp de détention au Sahara s’exilèrent ou prirent les armes.

    Arrivée du mystérieux GIA

    Au début, la lutte fut dominée par le Mouvement islamique armé (MIA), qui était lié au FIS. Mais bientôt, le mystérieux Groupe islamique armé (GIA) fit son apparition.

    Opérant à et autour d’Alger, c’est surtout le GIA qui commit les atrocités les plus horribles. Les décapitations, par exemple, se produisaient régulièrement en Algérie bien avant que l’État islamique (EI) ne les filme et choque le monde à travers YouTube.

    Bien qu’officiellement « islamistes », il est aujourd’hui douloureusement clair que le GIA fut infiltré par les services secrets algériens. Plusieurs anciens officiers des renseignements algériens l’ont admis.

    L’objectif des atrocités était de montrer les islamistes algériens sous un mauvais jour, de briser leur base de soutien et de forcer le peuple algérien à choisir le régime militaire comme le moindre de deux maux. Certains soutiennent que le régime syrien, du moins dans une certaine mesure, a joué un jeu similaire avec l’EI.

    On pourrait arguer que, du point de vue du régime algérien, cette stratégie a fonctionné. Peu à peu, la violence a décliné et la guerre s’est terminée avec la mort du dernier émir du GIA, Antar Zouabri, en 2002.

    Héritage répressif

    Le pays est toujours régi par un triumvirat composé de l’armée, du FLN et des services de sécurité. Bien que l’état d’urgence ait été levé en 2011, ce sont eux qui décident des principales politiques, attributions de postes et sphères d’influence du pays.

    Un exemple de l’état général des choses en Algérie est que, pendant de nombreuses années, l’homme le plus puissant du pays était le général Mohamed « Toufik » Mediène, chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). De 1990 à 2015, le chef de l’espionnage algérien a pu faire ou briser n’importe qui.

    Pendant ce temps, l’Algérie n’a guère avancé sur l’échelle de la liberté. Les libertés d’expression, d’association et de réunion sont strictement restreintes.

    En 2016, un journaliste a été arrêté pour s’être interrogé sur la santé du président Bouteflika, un autre pour avoir remis en cause la corruption.

    La corruption est endémique en Algérie. En 2010, le scandale de la Sonatrach a éclaté. Responsable d’environ 98 % des recettes en devises étrangères du pays, la compagnie pétrolière publique algérienne a excellé dans les pots de vin et les dessous-de-table pour les personnes liées à ceux au pouvoir.

    Une entreprise italienne, par exemple, aurait payé 207 millions de dollars pour obtenir un contrat de 8,4 milliards de dollars. L’autoroute principale du pays reliant l’est et l’ouest est considérée comme la route la plus chère jamais construite au monde.

    Cependant, pendant que des pays comme la Tunisie et l’Égypte étaient confrontés à des soulèvements populaires, l’Algérie est restée relativement calme ces dernières années.

    Un mélange de réformes politiques minimales et une augmentation des dépenses du secteur public semblent avoir suffi à maintenir les gens satisfaits et éloignés de la rue.

    La question est : pour combien de temps ? En termes de liberté, de représentation équitable et de répartition égale, quasiment rien n’a changé dans le pays depuis la fin des années 1980.

    Pourtant, comme à la fin des années 1980, le prix du pétrole a chuté et l’Algérie estconfrontée à une crise économique croissante.

    En 2015, les exportations ont quasiment diminué de moitié, la monnaie locale a diminué en valeur, tandis que le déficit budgétaire a presque doublé et le chômage des jeunes a augmenté à près de 30 %.

    Si les autorités étaient obligées de couper certaines des nombreuses subventions qui maintiennent les pauvres sur leurs pieds, le 11 janvier 1992 pourrait soudainement sembler beaucoup moins lointain.

    – Peter Speetjens est un journaliste néerlandais qui a vécu plus de vingt ans au Liban, voyage régulièrement en Inde et s’intéresse plus particulièrement au rôle qu’ont joué les auteurs du XIXe siècle dans la conception actuelle du monde.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Photo : plusieurs milliers de partisans du FIS assistent à un rassemblement de campagne au stade olympique d’Alger, trois jours avant le premier tour des élections législatives, le 23 décembre 1991 (AFP).

    Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

    http://lequotidienalgerie.org/2017/01/22/lalgerie-en-1992-le-premier-printemps-arabe-qui-na-jamais-laisse

  • DÉCONSIDÉRATION DU PRIX NOBEL , UN MINISTRE NE DEVRAIT PAS DIRE CELA ! – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/08/17/deconsideration-du-prix-nobel-un-ministre-ne-devrait-pas-dir

    El Watan
    17 AOÛT 2018
    Le revirement précipité du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique relatif à ses affirmations centrées sur le peu d’intérêt porté par l’université algérienne, au prix Nobel, ne changera pas l’image peu reluisante de l’université algérienne.

    Ses propos du 07 août 2018 nous rappellent ceux d’un autre responsable qui avait dit, toute honte bue, en 1996, « qu’il était prêt à fermer l’université algérienne », au moment des grèves des enseignants. Ces propos des deux responsables montrent le peu d’enthousiasme des décideurs algériens et notamment des responsables du secteur de l’Enseignement supérieur, pour tenter de donner une âme scientifique à l’université algérienne.

    Il est alors plus aisé de persister dans une rhétorique du « tout va bien », toujours appuyée par des données quantitatives « flamboyantes », faisant valoir de façon arrogante la massification en termes du nombre d’étudiants, d’établissements universitaires, d’enseignants, de revues scientifiques, etc., apparaissant comme le seul résultat majeur mis en avant par les responsables de l’université algérienne.

    Image peu reluisante des savoirs en Algérie

    Sauf à refuser de regarder la réalité en face, la fiction des savoirs est prégnante dans l’université algérienne. La fiction est une construction sociale qui permet d’affirmer, sans un examen critique, autocritique et détaillé de la réalité des savoirs dans notre pays, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    Ce mode d’appréhension des savoirs est « aveugle » et de surcroît, piteux. Il est dominé par le primat donné à la logique politico-administrative en matière de gestion et de communication. Celle-ci ne se limite pas à l’application des textes juridiques. Elle représente un véritable mode d’action, avec ses propres codes, ses propres espaces de pouvoir, s’imposant comme un moyen de fonctionnement hégémonique au sein de l’université, en éjectant à la marge la dimension scientifique et pédagogique.

    On ne parlera jamais à l’université de la hiérarchie scientifique, de sa valorisation, des libertés académiques, du mérite et de l’autonomie dans la gestion et le fonctionnement. Il semble que cela n’a pas de sens ! Il faut au contraire se faire tout « petit » pour ne pas froisser les susceptibilités des acteurs importants de l’université qui ont d’autres préoccupations plus importantes que celles de redonner de façon forte et déterminée la priorité aux savoirs, et rien qu’aux savoirs dans une société encore profondément sous-analysée, c’est-à-dire insuffisamment appréhendée dans toutes ses facettes.

    C’est pourquoi, les propos de M. Hadjar sur « l’inutilité » de tout prix Nobel pour l’université algérienne, en mettant sur le même plan, les élèves qui ont 19 et 10 de moyenne au baccalauréat, intègrent parfaitement les façons de faire de l’université algérienne : distribution tous azimuts des diplômes, plagiat, laxisme temporel pour la soutenance des doctorats, la primauté de l’administratif sur la science et la pédagogie, les violences multiples, le refus de toute reconnaissance sociale du travail assuré, pour privilégier de façon dominante la médiocrité « normalisée » et « institutionnalisée » qui se substitue au travail continu, à la rigueur et à l’émulation scientifique, seuls gages de réussite dans le champ des savoirs.

    « Restez tous les mêmes »

    Monsieur Hadjar a contribué à noircir davantage le statut des savoirs en Algérie, réfutant toute hiérarchie scientifique entre les jeunes bacheliers qui vont découvrir pour la première fois l’université. Le slogan au cœur de ses propos peut aussi être lu comme un appel implicite ou inconscient à toute absence d’efforts : « Restez tous les mêmes. »

    Alors qu’il faut constamment se remettre en question, s’inspirer en permanence, en son for intérieur, de cette phrase lumineuse du philosophe grec Socrate : « Je sais que je ne sais rien », pour se surpasser, M. Hadjar nous renvoie de façon expéditive à un égalitarisme affligeant et primaire, qui laisse perplexe sur le devenir des savoirs en Algérie. Pourtant, le développement des connaissances scientifiques est indissociable de la concurrence, de la critique constructive et des remises en question perpétuelles entre les chercheurs. Avouons humblement que nous en sommes loin !

    Déconsidérer de façon aussi maladroite le prix Nobel ne peut étonner les observateurs avertis du fonctionnement de l’université algérienne envahie par des certitudes et des prétentions, tout en étant, aujourd’hui, orpheline d’une production scientifique crédible, critique, libre, discutée et débattue collectivement. Peut-on encore se complaire dans la reproduction d’une université sans autre ambition, que celle de gérer les flux des étudiants, en continuant à se mouvoir de façon béate et silencieuse dans le statu quo ?

    Les propos du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique nous semblent d’un défaitisme ravageur, renforçant le nivellement par le bas. Les prétendants au moindre effort, à la paix sociale, seront indéniablement confortés par ces déclarations publiques qui vont nécessairement marquer le fonctionnement au quotidien de l’université. Evoquer de façon aussi lapidaire et simpliste le prix Nobel, considéré dans toute sa banalité, c’est faire peu cas du travail immense et des multiples sacrifices pour celles et ceux qui ont eu à concourir pour cette distinction scientifique prestigieuse.

    Peut-on effacer, d’un trait de plume, l’histoire prestigieuse des différents prix Nobel ? Le silence et le respect auraient été, nous semble-t-il, de rigueur face à ces « monstres » scientifiques qui ont réussi le pari de révolutionner avec un courage intellectuel et une ténacité inouïs, les différents paradigmes scientifiques existants. On aurait applaudi M. Hadjar s’il avait, avec humilité, tiré sa révérence aux chercheurs scientifiques de haut niveau qui ont voué toute leur vie à la science, pour accéder à un tel niveau scientifique qui est celui du prix Nobel.

    Mohamed Arkoun, grand penseur algérien de l’islam, mort dans l’indifférence et le silence le plus total en Algérie, avait évoqué à juste raison, « la sainte ignorance » ou « l’ignorance institutionnalisée » qui s’interdit toute possibilité de comprendre dans sa complexité un fait social donné.

    Or, l’absence de toute référence historique aux grandes découvertes scientifiques dans le monde n’a sans doute pas permis au ministre de peser ses mots à propos du prix Nobel, pour comprendre les souffrances, les privations, les exclusions des hommes qui se sont rebellés contre l’ordre social pour imposer de façon courageuse et autonome les résultats de leurs recherches scientifiques respectives.

    A propos des classements des universités

    Si les classements des universités et des centres de recherche ont été l’objet de nombreuses critiques, il aurait été important que les décideurs les prennent en considération pour définir les stratégies nécessaires et pouvoir ainsi adopter les critères adéquats.

    Concernant le lien que fait le ministre entre le prix Nobel et le classement des universités, il importe de rappeler que le nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens élèves ne représente que 10% en matière des critères de classement Shanghai. Par contre, le nombre de prix Nobel parmi les chercheurs en exercice dans les universités est considéré comme un critère de qualité de l’institution avec une pondération de 20%. Les autres critères concernent le nombre des chercheurs, les publications (articles publiés dans Nature et Science, articles indexés et les plus cités dans leurs disciplines) et la performance académique au regard de la taille de l’institution.

    En outre, le ministre accorde une importance démesurée à la visibilité des travaux sur les sites web qu’il considère comme le principal critère dans le classement. Il affirme, à la conférence nationale des universités, « que l’ensemble des critères de classement ne tient pas compte de l’enseignement, mais de la conception et des contenus des sites électroniques des universités » et que « les instances internationales se basent dans leur classement sur le contenu des sites électroniques des universités et non sur la qualité de l’enseignement » (publié dans le site du ministère : http://www.mesrs.dz)

    S’il est vrai, en partie, que la visibilité des travaux sur le web est relativement importante, notamment dans le classement de Times Higher Education, cela ne suffit pas, évidemment, d’avoir un site bien fait avec une masse d’informations et de publications, contenant tout et n’importe quoi, pour être bien classé ! Car il s’agit, de prime abord, de rendre visible les connaissances scientifiques et techniques.
    En effet, 80% des critères adoptés par les autres classements des universités comme ceux de Shangai, Heeact, Global University Ranking, pour ne citer que ces quatre institutions, tiennent comptent de la qualité de l’enseignement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout en critiquant le classement mondial des universités, le ministre n’hésite pas à se féliciter quand une université algérienne gagne une place ou deux dans ce même classement. Ce qui lui permet de déclarer que « l’université algérienne va bien ! » (El Moudjahid, le 05 juillet 2018).

    De tels propos discréditent l’université algérienne. Ils banalisent la compétition et la production scientifique. Ils mettent mal à l’aise la communauté scientifique, qui devrait s’inscrire dans les critères académiques mondiaux fondés sur la qualité et l’excellence. Ils créent un sentiment d’angoisse auprès des nouveaux bacheliers. Enfin, de telles considérations renforcent le statu quo extrêmement prégnant dans les universités algériennes.

    Les propos du ministre de l’Enseignement supérieur auraient été plus pertinents en se focalisant sur le nécessaire encouragement des acteurs sociaux de l’université, dans le but d’accéder à un haut niveau scientifique, d’affirmer de façon forte la priorité politique de la recherche scientifique comme une activité incontournable et centrale pour une nation qui a pour prétention de rompre avec la rente pétrolière.

    C’est la lumière des sciences et non la violence de l’argent, qui permettra de donner plus de crédibilité et de dignité politique, culturelle et économique à la nation algérienne dans le monde. Or, la stagnation et la consommation mécanique et administrée de savoirs dans nos universités bloquent tout nouveau souffle novateur, pouvant donner un sens plus dynamique et autonome de la recherche scientifique dans notre société.

    In fine, en écoutant les propos du ministre à propos du prix Nobel et sa conception de l’université, nous comprenons pourquoi cette dernière opère une régression fulgurante et dangereuse, banalisée à l’extrême dans un contexte sociopolitique dominé profondément par la paix sociale, au sens où rien ne doit changer.

     

    Références :

    Arkoun, M. (2010), La question éthique et juridique dans la pensée islamique, Paris, Vrin, 2010.
    Salmi, J. & Saroyan, A. (2007), Les palmarès d’universités comme moyens d’action : usages et abus. Politiques et gestion de l’enseignement supérieur, 19, (2), 33-74.
    Stuart, D. (1995), Reputational Rankings : Background and Development, New Directions for Institutional Research, no 88.
    Eloire, F. (2010), « Le classement de Shanghai. Histoire, analyse et critique », L’Homme & la société, vol. 178, no. 4, 2010, pp. 17-38.

  • UN GÉNÉRAL À LA RETRAITE RÉPOND À BOUKROUH - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/09/un-general-a-la-retraite-repond-a-boukrouh.html

    Du sens de la responsabilité
    El Watan le 04.09.17 
    Par Ghediri Ali

    Général-major à la retraite

    Dans sa dernière contribution parue sur les réseaux sociaux, sous le titre « L’armée algérienne : une muette qui ne veut rien entendre », monsieur Boukrouh Nouredine s’est permis certaines digressions qui ne sauraient laisser indifférent plus d’un, tant le contenu contraste avec l’intitulé. J’ai estimé qu’il fallait lui répondre sur certains points qui me concernent es-qualité. Qu’il n’y trouve pas sujet à polémique, car tel n’est pas mon dessein. L’essentiel étant ailleurs.

    Monsieur Boukrouh. J’ai toujours lu avec une attention et une assiduité particulières vos contributions. C’est plaisant de vous lire. La succulence des sujets que vous abordez n’a d’égale que la beauté du verbe dont vous maîtrisez si bien le maniement. Succulents, vos thèmes le sont, parce qu’il nous importe, en tant que citoyens, de constater que nous ne sommes pas les seuls à ressentir, impuissants — autant que vous —, les meurtrissures que ce pays, pour lequel autant de sacrifices ont été consentis, endure.

    Voyez-vous, le sentiment de partage est en soi réconfortant. Il l’est en ce sens qu’on se surprend à croire profondément que, quelque part, tant qu’il existe des Algériens qui ont cette Algérie chevillée au corps et qui, plus est, l’expriment aussi vaillamment et en de si « belles lettres », comme vous le faites, nous sommes en droit de nourrir de bons espoirs pour ce pays. Somme toute, si abrupte la pente soit-elle, sa remontée, ensemble, la main dans la main, est à notre portée…

    Je vous lis, monsieur Boukrouh, et je ne suis pas sans suivre la trajectoire de votre pensée où j’y perçois beaucoup d’amertume et d’inquiétude par rapport à l’état de notre pays et à son devenir. Je partage avec vous ces sentiments et je ne suis pas le seul à le faire. Je peux même, sans grand risque de me tromper, que c’est ce que ressent la majorité écrasante du peuple, y compris ceux que vous avez qualifiés dans votre contribution de déserteurs de la scène publique et de lâches en précisant toutefois, à qui veut l’entendre, que c’est aux « ex-ceci cela » que vous vous adressez. De ceux-là, je fais partie et je vous réponds en tant que tel. Les « autres » sont assez puissants et qualifiés pour vous répondre à leur manière.

    Décidément, dans notre pays, il est devenu une habitude, voire de bon aloi, de tirer de tout feu sur les « ex-ceci cela ». J’ai eu à dénoncer par le passé, à travers les colonnes de ce même journal, cette tendance qui se profilait déjà, lorsque ceux qui, après avoir bu le calice jusqu’à la lie et tiré toute la volupté que procure le compagnonnage des désormais ex., rien que pour s’en démarquer et se rapprocher du maître de céans, se sont mis à mordre la main qui a étanché leur soif. A vous, qui semblez si friand d’adages du terroir, je résume la chose par « Ekh ya maâza, ma fik hlib » (va-t’en chèvre, tu ne donnes plus de lait). Il m’est difficile — et je m’interdis — de vous aligner parmi cette vermine parce que, ne serait-ce que sur le plan intellectuel, vous les surclassez.

    Néanmoins, traiter de lâches ces « ex-ceci cela », c’est non seulement aller vite en besogne, mais c’est faire preuve d’incorrection et de méconnaissance de la réalité nationale, voire de malhonnêteté intellectuelle. Et ce serait insulter votre intelligence que de vous rappeler que par la force de la loi dont vous avez évoqué la promulgation, ces « ex-ceci cela » ne sont plus des citoyens à part entière dans cette Algérie du XXIe siècle… Vous, vous l’êtes. Le droit de s’exprimer sur la chose publique leur est désormais interdit, au risque de poursuites pénales… Malgré cela, ils continuent à dénoncer ce qu’ils considèrent attentant à ce pays et à son peuple. Ils le font publiquement, ici, en Algérie, à Alger. Ne croyez surtout pas, Si Nouredine, qu’ils n’en payent pas le prix ! Ils le payent chèrement. Y compris leur progéniture et leur famille y passent. Vous, monsieur Boukrouh, qui ne courez pas ce risque, osez ! Sacrifiez vos enfants et vos proches comme nous le faisons et traitez-nous par la suite de lâches, ou plus, si ça vous chante ! Ces « ex-ceci cela », s’ils tenaient à leur confort matériel, comme vous les accusez, ils auraient agi comme tant d’autres.

    Et, contrairement à ce dont vous semblez être convaincu, ils ne se sont pas enrichis, ils vivent de leur pension de retraite pour la plupart. Ils vivent ici dans leur bled, citoyens, parmi leur peuple, leur « ghachi » avec lequel ils se confondent, et dont ils partagent le bonheur, les vicissitudes et les inquiétudes. Ils vivent avec la certitude du devoir accompli après avoir assumé leur rôle d’élite, dignement, sans tapage, avec responsabilité, refusant la platitude et l’asservissement. Ils n’ont fait allégeance à personne.

    Leur seul crime est d’avoir refusé de faire partie de l’orchestre jouant la symphonie des louanges qui n’a d’autre fin que celle de faire mouvoir le bal des ego. Que ceux qui n’ont de cesse d’accorder leurs instruments pour jouer la bonne partition n’y aillent pas de main morte dans ce monde de paillettes où l’apparat l’emporte sur la consistance. Et, si tel est leur choix, nous ne pouvons que le respecter. Qu’ils y excellent et que grand bien leur fasse. Quant aux autres, ces « ex-ceci cela », s’ils ne l’ont pas fait, c’est par conviction. Car telle est l’expression de leur honneur militaire, de leur courage de soldat, de leur dévouement à la patrie et de leur conscience nationale que vous semblez ne percevoir que par la négation. Ne serait-ce que par égard à une aussi noble posture, ils ne méritent pas qu’on attente aussi violemment à leur dignité. Les mots sont porteurs de sens.

    Décidément, la sagesse semble avoir pris la terrible décision de déserter nos contrées. Tournant le dos à la nation, elle l’a laissée livrée au désarroi et au désespoir… Désemparées, les masses succombent facilement dans la crédulité. Désormais, on leur fait tout admettre. C’est ainsi que l’envers se substitue à l’endroit, le pire au meilleur et la subsistance à la vie. Et, dans pareil décor, que l’on ne s’étonne pas de voir que les héros d’hier soient traités de lâches !

    Monsieur Boukrouh, les « ex-ceci cela » ne sont pas les « suppôts » du pouvoir. Ils ne sauraient l’être pour les raisons objectives, qu’en tant qu’ex-président d’un parti politique et ex-ministre sous ce même régime, vous ne pouvez prétendre les ignorer. Vous voyez, monsieur l’ex-ministre, de ce pouvoir que vous n’avez de cesse de décrier, qu’en matière d’« ex- », vous faites partie du lot de l’infamie. Pourtant, personne n’a osé vous traiter de lâche. Réfléchissez à la question. Peut-être que le champ de la lâcheté n’est pas celui que vous avez désigné dans votre écrit.

    Ce n’est sûrement pas à un homme de votre trempe que je vais faire un descriptif du pouvoir. Vous en avez fait partie. Aussi n’êtes-vous pas sans ignorer que le régime, s’il survit, ce n’est pas tant parce qu’il est porté par une base populaire majoritaire, encore moins par la fidélité sans faille de ceux qui se prévalent d’en être les partisans inconditionnels, mais davantage par l’esprit de servilité qui anime ces derniers, mus qu’ils sont par l’appât que constitue la rente dont le pouvoir seul détient les cordons.

    Somme toute, ils n’en sont qu’une excroissance, des pseudopodes sans d’autres horizons que celui qui les maintient en vie. Laudateurs, leur hauteur de vue ne peut dépasser la taille du rocher vivier… celle de leur maître du moment. Ils l’érigent en leur source d’inspiration. Ils épousent les contours de son discours, veillant toujours à l’amplifier sans se soucier de sa consistance. C’est le terreau par excellence d’où ils puisent leurs idées pour embellir davantage leurs propres discours forcément flatteurs, monoproduction vivrière de leur terre stérile.

    Quant à l’ANP, j’aurais aimé ne pas en parler. Elle a ses tuteurs, que vous semblez avoir pris grand soin à ménager, préférant vous attaquer aux ex-. Mais, si j’en parle, c’est parce que vous avez lié sa puissance aux seuls aspects technologiques. C’est donc sur un plan strictement technique que je vais aborder le sujet. J’y ai passé quarante-deux années de ma vie. Pour y avoir passé vingt-six mois et avec le background intellectuel qui est le vôtre, vous n’êtes sûrement pas sans savoir que toute armée nationale est une institution et, en tant que telle, elle repose sur un socle de valeurs.

    Celles dont se prévaut l’ANP sont les valeurs que la glorieuse ALN lui a laissées en legs. Elle les a faites siennes. Et ce n’est nullement un hasard qu’elles aient été sanctifiées par le statut général des personnels militaires. Il s’agissait, dans l’esprit de ses initiateurs, de consacrer statutairement une fidélité aux idéaux de la grande Révolution de Novembre. Sans être exhaustif, j’en cite les plus déterminantes tels que l’esprit de sacrifice, l’abnégation, le don de soi et le désintéressement matériel.

    Ce sont les valeurs qui par leur caractère mobilisateur amplifient les déterminations des individus et des groupes sociaux. Elles leur font transcender leur faiblesse, y compris d’ordre technologique. Grâce à elles, les nations, dont la nôtre, se sont libérées et qui, une fois l’indépendance acquise, ont servi de ferment à leur développement économique et à leur évolution sociale. La technologie n’est qu’un moyen que la volonté des nations d’aller de l’avant finit, nonobstant les difficultés, par maîtriser. Les exemples à travers la planète sont légion. Quant à l’usage qu’on en fait, ceci relève d’une autre problématique. Il en est autant d’ailleurs des peuples.

    « Les choses qui vont sans dire allant mieux en les disant », aviez-vous postulé dès l’entame de votre contribution, avant d’appeler que des voix fortes appellent à la sagesse et à la conscience patriotique des responsables. Le ton dont vous usez pour vous adresser à ces derniers contraste singulièrement avec celui auquel ont eu droit les « ex-ceci cela », quoique les premiers, en toute logique, sont plus à même de mériter votre ire pour leurs manquements à l’égard de l’Etat, de la nation et de l’Etat-nation qui pâtissent dangereusement de leur mode de gouvernance, que vous n’avez d’ailleurs de cesse de dénoncer.

    Il s’agit de toute évidence d’un recul, tactique ou stratégique, c’est selon votre trajectoire. Je vous l’accorde. Il est plus aisé de tirer à boulets rouges sur des ex- que sur les maîtres du moment. Où est l’honneur et où est le courage dont vous avez pourtant dénoncé l’absence chez les ex- ? Tel est mon constat. Je vous le livre tel que je le ressens.
    Quant à votre appel devant émaner « min djiblina wa min soudourina », à mon avis, l’Algérie, contrairement au Nouveau Monde et à d’autres contrées, n’est le fait ni d’explorateurs, ni de pionniers, ni de quelque responsable vivant si vaillant soit-il. Son peuple n’a pas jailli ex-nihilo. Il était là sur cette terre, sa mère nourricière, la cultivant, la travaillant et la défendant lorsque l’étranger voulait la lui ravir. Il l’a abreuvée, depuis Gaïa, de son sang.

    Du sang, elle en regorge. Elle est le fait d’une lutte continue d’un peuple pour sa liberté. C’est précisément cette continuité qui a forgé en lui cette humeur collective que Germaine Tillion, dans une approche comparative avec nos voisins maghrébins, qualifie d’extrêmement revendicative et peu portée à l’abdication. Autrement dit, cet esprit de résistance, ce germe de rébellion qu’il porte en lui et qui, tel un gène, est transmis de génération en génération. Cet esprit de vaillance et de rébellion n’est pas sans forcer l’admiration des autres à notre égard, nonobstant nos défauts. Pour ma part, je reste persuadé que c’est cet esprit qui prévaudra lorsque l’heure des grands choix sonnera.

    Ceci étant, s’il fallait qualifier quelque groupe social de lâche, l’attribut aurait convenu davantage à toute une génération — la vôtre, la mienne — qui n’a pas su — ou pu — assumer le rôle historique qui lui échoit. Cette génération qui a, sans cesse, tourné le dos à l’histoire. Elle s’est toujours dérobée derrière des subterfuges que seuls les lâches sont capables de produire à satiété pour justifier leur manquement face à ses sempiternelles interpellations.

    Aussi, monsieur Boukrouh, s’il fallait à tout prix faire endosser ce vil qualificatif à une catégorie, c’est bien à notre génération, notamment à son intelligentsia, qui n’a pas su faire montre de responsabilité. Vous en faites partie autant que moi. C’est derrière ce rempart que se terrent le désordre constitutionnalisé et le despotisme institutionnalisé que vous dénoncez. Nous sommes tous responsables devant l’histoire d’avoir accepté — car qui ne dit rien consent — l’accaparement de notre identité nationale par une minorité, de notre religion par une bande d’illuminés enragés, de notre histoire par une génération et de nos richesses par une oligarchie.

    Pour ma part, je reste convaincu que nul n’a le monopole de l’amour de ce pays, autant les individus que les générations et que, s’il fallait reconnaître une pérennité, après celle d’Allah, c’est celle de l’Algérie. Œuvrons, par-delà nos différences et nos convictions, à sa sauvegarde, même s’il faille consentir le sacrifice suprême. Telles sont les limites que ceux que vous qualifiez de « lâches » sont prêts à franchir.

    Je termine par une citation d’Albert Camus, que j’estime bien « coller » au sujet : « Pour qu’une pensée change le monde, il faut d’abord qu’elle change la vie de celui qui la porte. Il faut qu’elle se change en exemple. »

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  • LE MONARQUE,L’ÉNARQUE ,L’OLIGARQUE ET LE PRINCE HÉRITIER. - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/le-monarque-l-enarque-l-oligarque-et-le-prince-heritier.html

    En 2001, Il criait,vociférait et menaçait qu’être 3/4 de président ne lui convenait pas. Il lui fallait plus avec en substance un peuple médiocre,soumis,asservis,une armée de mamelouk à ses pieds,les gisements d’hydrocarbures à sa disposition, les clés du coffre dans ses mains et une cour d’idolâtres.

    Il a tout obtenu et plus en 2008 ,un 12 novembre de triste mémoire ou la république a baissé ses froques, abdiqué contrainte et forcée pour consentir malgré elle le viol de sa constitution sous les applaudissements nourris des locataires des deux chambres ( à coucher) du régime,la complicité de la muette , par qui tous les malheurs de ce pays ont commencé, une administration aux ordres et une pseudo opposition politique ( du pouvoir) criminellement complice.

    Tout ce beau monde constitue en fait la basse cour de la monarchie où les poules soumises n’ont pas le droit de sauter la clôture pour becter un grain,mais de caqueter seulement sur ordre du roi contre des miettes dont il veut bien les nourrir.

    Ainsi, le « moins mauvais des candidats » De 1999, imposé de force par les faiseurs de rois ,dont on a découvert au fil du temps que les vertus n’ont qu’une mince frontière avec le grand vice, a fini par s’octroyer grâce à nos lâchetés et la corruption généralisée des élites,tous les pouvoirs constitutionnels.

    Depuis le début du mandat de trop ,ou l’oligarchie militaro-financière a fait élire « l’impérator » en contre partie des butins reçus et à recevoir pour services rendus,l’Etat ou ce qui en reste à été dépouillé de tous ses attributs et privatisé sans OPA au profit du président- roi, qui possède désormais le pays ,son armée, 40 millions de serfs, incluant les joailleries et les armoiries de la monarchie.

    il enrichit,appauvrit,abaisse,élève,exile,met à mort,dépense,dilapide,autorise,interdit,efface des dettes,prête au FMI,nomme, dégomme sans rendre compte à personne,organise des expéditions a oum dourmane,octroi des passeports Hadj ,offre une session aux candidats bacheliers et plus selon conjonctures.

    Il est l’unique à faire et défaire .S’il dit : » l’état c’est moi », rien n’est aussi clair pour se faire une idée de l’état incarné par le président-roi.

    Cet état est un monstre,car il nous donne ce qu’il veut nous donner et nous abandonne quelques biens,nos vies et nos destinées dès lors que le bâillon et la muselière fonctionnent,que le bâton importé en devises (dispensé de licence) est brandit au dessus de nos têtes pour les fracasser.

     » L’état c’est moi », ne permettra nullement des mouvements de délivrance pour nous libérer de l’oppression étouffante du système.Nous voila avisés.

    Nos forêts se sont consumées cet été et le roi n’a pas failli à sa fonction de pyromane,puisqu’il vient de consommer co-latéralement le dix neuvième gouvernement depuis 1999 ,en carbonisant un faire valoir de premier ministre dans la durée de vie est seulement 3 mois et 20 jours incluant le congé annuel.

    Ce congédiement spectaculaire et aussi rapide qu’un 100 mètres de Hussein Bolt marquera pour longtemps les annales » boulitiques » Algériennes.

    En rentrant chez lui sur la pointe des pieds,le répudié n’oublie jamais de jurer fidélité, pour ménager l’avenir. même à 71 ans on continue d’espérer.

    Les Énarques désignés à tour de rôle comme chef de gouvernements ne sont que des eunuques ayant accepté de subir la castration de leurs organes de virilité afin de se consacrer corps et âme à plaire au maître et réaliser les forfaitures attendues. l’initiative,la réflexion,
    l’intelligence,l’action sans autorisation constituent un crime de lèse majesté et valent répudiation publique , divorce brutal et dégradant aux torts exclusifs de l’eunuque.

    Seules la soumission absolue et la servitude sont encouragées et tolérées.dans cette confrérie de larbins,ou on ne transgresse jamais les ordres du roi et où on exécute sans rechigner ceux émis par l’indu futur héritier d’un trône imaginaire.

    L’eunuque désigné que nous avions connu pour être l’exécutant des basses besognes,une espèce de Jack l’éventreur sans foi ni loi est aussi un énarque qui a déjà subi les affres de la répudiation.

    Ses gesticulations et ses promesses n’engageront que lui.nous concernant toutes dispositions pour nous dispenser du yoghourt sont déjà prises et rien de plus méchant n’arrivera.

    Au lieu du droit et de la loi ils nous menacent de leurs sabres pour nous imposer leur injustice.Ne dit-on pas dans les pays qui se respectent que le droit est l’intermède de la force ?

    Comme nous ne pouvons rien contre les caprices de la météo, on nous fait comprendre que nous ne pourrons rien non plus contre ce surhumain capable de faire tout ce que tout homme normal n’est pas en mesure de réaliser et contre la monstruosité de son état.

    Voila l’aveu que les plus grands dictateurs et criminels ne sont pas sans ressembler à nos héros.

    Il ne parle plus,ne bouge plus,ne se déplace plus depuis le 8 mai 2012,mais continue de sévir et régenter officiellement par le biais du prince héritier qui tire sa force de sa consanguinité avec le monarque et non d’une quelconque fonction élective ou constitutionnelle.

    Le jour où l’immortel roi avalera son S12,nous aurons le loisir de découvrir la puissance supposée du vizir et prince héritier de la dynastie factice.

    Aura-t-il le courage de sortir de l’ombre et naviguer courageusement à découvert contre les principes de la république en prenant la direction d’un pouvoir absolu ?

    Les Sidi Bouzid,les Bouazizi, les images atroces du dictateur embroché dans un égout ,de l’autre suspendu à une corde,d’un troisième étalé sur une civière derrière les barreaux,du Dieu omni puissant de Carthage qui a eu la vie sauve en s’exilant sont très fraîches dans nos mémoires et devraient faire réfléchir l’indu prétendant au trône dont l’étape ultime est la potence.

    Le roi a vidé les caisses .Quand il partira d’el Mouradia a El Alia, nous resterons sans le sou. L’indu prince héritier doit être conscient que les rats de la monarchie quitteront le pays dés que le roi s’éteint et que les plus courageux le feront juste après le retour d’el Alia.

    Il restera seul à faire comme la tireuse de carte pour prévoir son sombre avenir,et devra accepter de s’exposer comme la sorcière qui se dirige seule dignement vers le bûcher.

    Il rendra compte de ses turpitudes et paiera pour avoir indûment confisqué des attributions présidentielles,d’abus de bien sociaux,d’utilisation abusive et illégale des armoiries de la république,du véhicule ,des gardes du corps et du directeur du protocole présidentiel et bien d’autres griefs.

    Nos aïeux nous ont toujours dit que : » si le bœuf est lent ,la terre est très patiente ».

    Quand le bœuf est à terre il n’y aura que des couteaux pour lui trancher la gorge.

    Que le prince héritier retienne » que si les évènements naissent de père inconnu,la nécessité n’est que leur mère ».

    Espérons que parmi ses 20 millions d’hommes,l’Algérie trouvera un mari fidèle, un époux qui l’honore ,la protège et sera pour tous les Algériens un bon père de famille.

    (Abdel Adel)

    http://lequotidienalgerie.org/2017/08/17

  • GRANDEUR ET DÉCADENCE DES TITRES DE LA DIGNITÉ ACADÉMIQUE - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/grandeur-et-decadence-des-titres-de-la-dignite-academique.html

    L’année universitaire 2014/2015 débute avec des remous. L’Université d’Oran est scindée en deux entités indépendantes, l’Université mère anciennement appelée Es-Sénia, devenue Ahmed Ben Bella et l’Université Ahmed Ben Ahmed, du pôle universitaire Belgaïd. Beaucoup pensaient, (et croient toujours) que le « Belgaïd » en question est en rapport avec la Zaouïa el Belgaïda, située à quelques encablures du campus, connue surtout pour ses accointances avec le président Bouteflika. Alors que le vrai Belgaïd dont le douar adjacent porte le nom, n’était autre qu’un ancien notable, grand propriétaire terrien du temps de la colonisation, et peut-être même, selon certaines sources, un député qui a siégé à l’Assemblée française. Cependant, la décision unilatérale du ministère des moudjahidines de baptiser le nouveau Pôle du nom d’un maquisard, mort depuis peu, a laissé perplexes plus d’un, d’autant qu’un grand centre de convention porte déjà son nom. Il est clair, que cette décision, est en fait, un clin d’œil au président, dont l’amitié avec le défunt est un secret de polichinelle. Il aurait été, sans doute, plus judicieux de donner le nom du commandant Moussa à une caserne, à une promotion d’officiers, de l’inscrire au fronton d’une école de police, mais pas à une Université. Le président, lors de sa visite d’inauguration, avait émis le vœu de la baptiser « Université Bachir el Ibrahimi ». Encore ! Sommes-nous tentés de dire. On n’est pas sorti de l’auberge avec ces centaines d’écoles, ces dizaines de places publiques, ces lycées… qui portent déjà ce nom, en concurrence avec les Benbadis, Les El-Emir Abdelkader, Les Tébessi… Même Kasdi Merbah, ex. patron de la redoutable Sécurité militaire a eu droit à sa « panthéonnisation ».

    Pour ce nouvel édifice, la communauté universitaire oranaise aurait sans doute été ravie, loin de tout esprit régionaliste qu’il porta le nom d’un El Mehdi el Bouabdelli, d’un El Tayebel-M’Hadji, d’un Arkoun… mais pas un Mohamed Ben Ahmed. Départ raté.

    A la tête du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, siège un monsieur, qui connaît pourtant bien l’Université d’Oran, puisqu’il en a été son recteur. Il choisit un nouveau chef pour les commandes du nouveau site. On s’attendait à des noms connus (par le C.V.), à de « grosses pointures », à des personnalités respectées pour leur science, or quelle fut la surprise lorsqu’il installa un illustre inconnu suivant des critères politiques et non académiques. Ce dernier, s’inspirant du même esprit de son mentor, procéda (au tour d’une table d’un café) aux nominations des directeurs de services, des « vice-recteurs » et des nouveaux « doyens » en jupons. Se produit alors un véritable nivellement par le bas.

    « Il suffit de savoir qui se trouve à la tête des facultés et des universités. Il existe des présidents de conseils scientifiques qui n’ont jamais écrit une ligne. Mais qui disposent d’un cachet officiel qui les autorise à « aimer », les copains et les proches. Et surtout à détester ». s’écriait Rabah Sbaa dans une chronique sur El Watan. (Rabah Sebaa, El Watan, 11 juin 2015).

    Après le refus de certaines personnes qui auraient parfaitement incarné le rôle, la porte fut grande ouverte à toutes ambitions démesurées. Les néophytes (zélés), les futures « doyennés » commencèrent à y croire, (çalate el istikhara à l’appui) que peut-être le choix du « bachelor » se porterait sur l’un eux. Un véritable jeu de séduction s’installa, des appels du pied, des clins d’œil, des vas et vient incessant entre la faculté et le bureau du bachelor…[1]

    Les titres de dignité académique, jadis acquis à la sueur du front, sont aujourd’hui malmenés, biaisés… Etudiants, lorsqu’on lisait des passages où est mentionné le Doyen Mahiou, par exemple, sans l’avoir jamais vu de près, on lui vouait un sentiment de vénération. Parce qu’à l’époque Doyen voulait dire aussi « Le meilleur ». Que dire de ces « doyenons » qui arrivent à l’Université en sandales, babouches, dont le premier souci est la réparation des fuites de robinets, des toilettes bouchées, des portent qui ne ferment pas…

    Un décret présidentiel (individuel) portant nomination d’un doyen par défaut est-il susceptible d’annulation par le Conseil d’Etat pour excès de pouvoir ? Si nous posions la question à tous les étudiants en droit, ils répondront par l’affirmatif, car un décret est aussi une décision administrative. Sera-elle la même réponse des juges si jamais un recours leurs est adressés dans ces termes ? Aussi, comme le note un ténor du barreau de Paris : Tous les étudiants en droit savent bien que, lorsque l’étude de la question au fond est préjudiciable, la tactique judiciaire consiste à développer tous les arguments possibles pour éviter que la juridiction n’ait à se prononcer sur le dossier. C’est à ce risque auquel ils seront confrontés les professeurs contestataires d’une décision unilatérale qui leur imposerait un doyen par défaut, car l’enjeu n’est pas de contester telle ou telle personne en soi, mais le décret présidentiel qu’il l’avait nommé.

    « Diviniser » les décrets du président de la République est un déni de la justice. Après tout, un décret n’est qu’une décision administrative, en faire un verset coranique, c’est une autre histoire.

    Au titre de décret exécutif n° 03-279 du 23 août 2003 fixant les missions et les règles particulières d’organisation et de fonctionnement de l’université. Le doyen de la faculté, selon l’article 52 est nommé par décret pris sur proposition du ministre chargé de l’enseignement supérieur, après avis du recteur,parmi les enseignants en activité appartenant au grade de professeur ou à défaut, de maître de conférences ou docent.

    Pour que la décision de nomination par défaut soit exempte de toute irrégularité, il faut que la faculté soit dépourvue d’enseignants portant le grade de professeur, ou ceux en activité sollicités refusent la charge. C’est à ce moment, que les parrains peuvent descendre au pallier inférieur pour choisir parmi les maîtres de conférence le doyen par défaut et peut-être accélérer sa promotion comme cela a été pratiqué par le passé. Le décret est donc annulable pour non-respect des procédures et des grades. Il faut inventer un autre droit pour débouter la requête d’opposition qu’un professeur porterait contre le décret de nomination du doyen en place.[2]

    Il est intéressant de connaître quel sens donnerait le juge du Conseil d’Etat à cette locution adverbial « par défaut ». Néanmoins, il toujours utile de rappeler le sens que donne les dictionnaires de la langue française (à défaut de/ en l’absence de, en absence d’alternative). Le sens du français algérien veut-il dire autre chose ? Comme il est aussi important de noter que le pouvoir de nomination n’est pas illimité, et qu’il n’y a pas lieu d’évoquer la théorie du « pouvoir discrétionnaire de l’Administration ». Lorsque les textes sont clairs, nulle place aux interprétations, surtout lorsqu’elles sont hasardeuses.

     

    Tous les ingrédients de l’illégalité sont présents dans le décret de nomination (les moyens d’illégalité interne : vices liés au contenu de la décision ; violation directe de la règle de droit, Identification de la bonne règle de droit mais mauvaise application en raison d’une mauvaise interprétation de la règle…)

     

    De l’intérêt à agir

    Si on copie indéfiniment le droit français en s’abreuvant sans cesse de sa jurisprudence, pourquoi ne s’inspire-t-ton pas également de l’arrêt rendu par le Conseil d’Etat français le 4 février 2008. En effet, lors du recours formulé par plusieurs personnalités contre le décret de nomination de M. Le Mesle, procureur général de la Cour d’appel de Paris, pour cause de conflit d’intérêt, la Haute juridiction administrative a estimé que les requérants n’avaient pas qualité à agir. Et d’après la jurisprudence citée par le commissaire du gouvernement, seul aurait intérêt à agir que des magistrats ayant concouru pour le même poste.

    Dans le cadre de notre hypothèse de contestation du décret présidentiel de nomination, les professeurs ignorés dont certains, fort intéressés par le poste, pouvaient soutenir leur requête par le fait qu’ils cumulent des qualités indéniables : CV, ancienneté, expérience dans la gestion administrative (anciens vice-recteurs, anciens chef de départements, anciens chef de domaine LMD, directeurs de Laboratoires…). Par ailleurs, la nomination par défaut d’une personne qui a été dans un passé proche leur étudiant heurte leur intérêt moral. L’intérêt moral peut résulter de l’atteinte que la décision litigieuse porte aux prérogatives d’un corps ou d’une institution.[3]

    L’université ainsi travestie, il n’est pas étonnant que des bagarres s’éclatent ça et là, non entre étudiants appartenant à des organisations estudiantines manipulées, mais entre enseignants assumant diverses responsabilités, au su et aux vu de tout le monde.

     

     [1] Le « bachelor » fait référence à cette émission de téléréalité américaine, adaptée par TF1 où un jeune célibataire, riche et beau doit choisir entre 20 candidates, aussi belles qu’amoureuses.

     [2]Notons à titre de comparaison que le Conseil d’Etat est compétent pour connaître en premier et dernier ressort :1° Des recours pour excès de pouvoir formés contre les décrets réglementaires ou individuels ;2° Des litiges relatifs à la situation individuelle des fonctionnaires nommés par décret du Président de la République en vertu des dispositions de l’article 13 (3e alinéa) de la Constitution et des articles 1er et 2 de l’ordonnance n° 58-1136 du 28 novembre 1958 portant loi organique concernant les nominations aux emplois civils et militaires de l’Etat (…).

     [3] Pour plus de détails sur cet aspect, cf., les décisions du Conseils d’Etat français :

    CE, ass., 7 juill. 1978, Synd. des avocats de France et Essaka, Rec. CE, p. 297, RDpubl. 1979, p. 263, concl. J.‐F. Théry,CE, 28 avr. 1978, Synd. national des impôts CFDT, Rec. CE, p. 193) ; CE, 22 mars 1912, Le Moign, S. 1913, 3, p. 105, noteM. Hauriou.

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  • LA FABRIQUE D’INTELLECTUELS : DE LA « SUBVERSION » AU CYCLE DE CONSÉCRATION DU BHL STAR-SYSTEM - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/la-fabrique-d-intellectuels-de-la-subversion-au-cycle-de-consecrat

    Ce texte s’inscrit dans une démarche compréhensive ; il ne justifie rien et n’accuse personne. A moins que vous ayez demandé l’asile politique sur Mars, après l’élection de Trump, l’élimination de l’équipe nationale de la CAN et la hausse du prix des cigarettes, vous avez certainement remarqué le déluge Kamel Daoud qui a inondé les médias français.

    De mémoire d’observateur, aucun autre écrivain algérien, voire maghrébin, n’a bénéficié d’autant de couverture médiatique en France : de France Inter à Europe 1, du Figaro à l’Humanité, en passant par Le Point et Arte, les journalistes français n’avaient d’yeux que pour le procureur de Cologne. L’événement ? La sortie du nouveau livre de l’auteur du Préface du Nègre (l’une des nouvelles préférées de l’auteur de ce texte). Non pas le Goncourt de cette année ou le prochain Nobel, mais un recueil de chroniques journalistiques que l’on peut trouver sur internet après deux cliques, même en écorchant le nom de leur auteur. C’est dire l’importance de l’événement.

    A l’occasion, le magazine Le Point titrait : « Kamel Daoud : l’intellectuel qui secoue le monde ». Passons sur la photo illustrant le numéro, d’un orientalisme à peine dissimulé et témoignant d’un regard fantasmé que l’on porte sur l’intellectuel du là-bas chez nous et de la subversion bouchonnée. Ce que pose cette Une comme question c’est pourquoi maintenant ? Pourquoi lui ? Ce texte tente d’y répondre.

    Qu’est-ce qu’un intellectuel ?

    Terme à connotation péjorative à l’origine, avant qu’il ne soit réhabilité à la fin du 19ème siècle, l’intellectuel pose encore un problème par son statut : qu’est-ce qu’un intellectuel ? Quel rôle peut-il jouer dans une société ? « Kamel Daoud. L’intellectuel qui secoue le monde », avait choisi Le Point de titrer son dossier consacré à l’auteur algérien. Pourtant, on aurait pu trouver un autre statut à Kamel Daoud : écrivain, auteur, journaliste, chroniqueur… Tous ces statuts auraient eu un sens réel et des fonctions auxquelles ils correspondent. Un écrivain publie des livres ; un journaliste collabore avec des journaux ; un chroniqueur signe des chroniques.

    Mais que fait réellement un intellectuel ? En effet, le magazine Le Point (abritant le célèbre bloc-notes de Bernard-Henri Levy, figure de « la vie intellectuelle » en France) ne fait que perpétuer une manie bien française. Aux Etats-Unis, Kamel Daoud serait un journaliste ; en Angleterre, il est écrivain. Mais en France, on préfère le présenter en tant qu’intellectuel et maintenir l’approximation terminologique voire l’ambiguïté. Contrairement aux autres statuts, l’intellectuel n’a de sens que s’il intervient dans le débat public et fait savoir ses opinions dans les médias. Aucun intellectuel n’existerait en dehors des sphères médiatiques. Aussi- surtout lorsqu’il s’agit des pays de la périphérie intellectuelle, pour les médias français, un intellectuel doit déranger et sortir du lot. L’intellectuel serait essentiellement subversif.

    Dans l’une de ses dernières interviews, le grand écrivain Rachid Mimouni donna sa définition de l’intellectuel. « Je crois à l’intellectuel comme éveilleur de consciences, comme dépositaire des impératifs humains, comme guetteur vigilant, prêt à dénoncer les dangers qui menacent la société. », dit-il. Mais un intellectuel peut-il éveiller des consciences au détriment des logiques médiatiques et des enjeux politiques ? Ceci pose, d’emblée, la question de l’indépendance de l’intellectuel. Que se passe-il quand les impératifs humains se confrontent-ils aux enjeux économiques et autres dispositifs cyniques des appareils médiatiques ?

    L’univers des connivences

    A cette question, répond Serge Halimi, sans concessions et de façon méthodique, dans son livre « Les nouveaux chiens de garde ». Il montre notamment la révérence des intellectuels de service et des hommes de médias devant le pouvoir de l’argent en France. Si le temps où un ministre de l’Information était capable de sonner les responsables de la radio et de la télévision est révolu, ceci ne veut pas dire pour autant que les médias sont totalement indépendants. Ils ont juste changé de propriétaires.

    Le « pouvoir médiatique » est concentré entre les mains d’une oligarchie (1). Prenons quelques exemples : L’homme d’affaires François Pinault (7ème fortune française) est propriétaire du magazine Le Point. Ce même Pinault détenait jusqu’à il y quelques années des parts dans le groupe TF1 (propriété de la famille Bouygues), qui possède, entre autres, la chaîne du même nom et la chaîne TMC qui diffuse l’émission Quotidien animée par Yann Barthès, qui fut un des nombreux présentateurs à inviter Kamel Daoud à son plateau, à l’occasion de la sortie de son recueil de chroniques. Yann Barthès qui, rappelons-le, est un ex de la maison Canal Plus, propriété de l’homme d’affaires Vincent Boloré (Vous suivez ?).

    Outre l’allégeance au pouvoir de l’argent, le monde des médias français (comme les médias algériens d’ailleurs) souffre d’une autre pathologie, celle de la connivence. Une poignée de journalistes, « experts » et intellectuels se relayent, se fréquentent et se consacrent. Leur légitimité n’est due qu’à leur fréquence d’apparition, pas à leur travail ni à leurs connaissances.

    C’est eux qui choisissent les stars intellectuelles de demain ; ils mettent en évidence (doux euphémisme) les auteurs à découvrir, à travers leurs chroniques, émissions et sélections de livres ; ils entretiennent le cycle de consécration, expliqué par Pierre Bourdieu : « Un cycle de consécration efficace est un cycle dans lequel A consacre B, qui consacre C, qui consacre D, qui consacre A. Plus le cycle de consécration est compliqué, plus il est invisible, plus la structure en est méconnaissable, plus l’effet de croyance est grand. » (2)

    BHL star-system

    L’une des figures intellectuelles et médiatiques les plus incontournables en France est sans doute Bernard-Henri Levy. Celui qui a bâtit sa réputation de « philosophe engagé » sur la récupération des kilodrames est au centre d’une machine médiatique, que Serge Halimi appelle le système BHL. Petite description : « Publié dans Le Point, le « Bloc-notes » de BHL est un carrefour stratégique. De là partent les campagnes du maître, que ses disciples relaient. Un texte ou un fait accède à l’existence sitôt que le diariste du Point les signale. Dans le même espace, les complices de Bernard-Henri Lévy (intellectuels, industriels ou hommes politiques) voient leur production saluée, que qu’en soit le sujet ou la forme (…) Les appuis médiatiques de Bernard-Henri Lévy vont de Voici à France Culture. Son réseau comprend également Franz-Olivier Giesbert et Le Point, Thierry Ardisson et Michel Drucker à France 2, Josyane Savigneau et Roger-Pol Droit (Le Monde des livres), Karl Zéro (Canal Plus), la quasi-totalité des médias détenus par Hachette-Lagardère (Paris Match, Le journal du dimanche, Europe 1), Arte, dont il préside depuis 1993 le conseil de surveillance…Réseau ? Le terme serait impropre puisque, en mai 2005, interrogé par Le Figaro Magazine sur son existence éventuelle, Bernard-Henri Lévy préféra parler de « quelques amis qui m’aident à contenir l’adversité ».

    En 2014, quelques mois avant sa nomination pour le prix Goncourt, Kamel Daoud fut introduit dans Le Point par Franz-Olivier Giesbert. Bernard-Henri Lévy sera l’un des premiers intellectuels français à monter au créneau pour le défendre lors du triste épisode de « La Fatwa ». Février 2016, Kamel Daoud reçoit le prix Jean-Luc Lagardère du meilleur journaliste de l’année.

    D’où viennent-ils ?

    Qu’en est-il des médias algériens ? Une étude réalisée en 2012 (3) a bien démontré l’existence d’une stratégie basée sur les rapports de connivence, relayée sur les pages Culture d’El-Watan afin de promouvoir une certaine littérature que l’on peut qualifier de « subversive » (à travers la « création » et la présentation de quelques auteurs édités, pour la plupart, chez la maison d’édition Barzakh) Est-elle consciente ? Est-elle inconsciente ?

    Sur une vingtaine d’articles, traitant la littérature algérienne sur les pages Culture d’El-Watan en 2010, quinze articles concernaient Barzakh ou l’un de ses auteurs. En même temps, un seul article sur une œuvre éditée chez les éditions Casbah et une seule référence à un roman édité chez les éditions Chihab. Pourtant, les trois maisons d’éditions ont édité quasiment le même nombre d’œuvres romanesques (une dizaine) sur l’année 2010, ce qui exclut l’argument de la médiatisation proportionnelle aux nombres d’œuvres éditées.

    Tout laisse à croire, qu’en plus des affinités personnelles, l’équipe d’un organe comme El-Watan ne pourrait faire l’éloge d’une littérature que si elle partageait avec les auteurs de cette même littérature un certains nombre de référents (langue, culture, convictions politiques, etc.) ; la même vision de la « vraie » littérature de ceux qu’on présente comme les icônes de la scène littéraire de l’après guerre de libération (Dib, Yacine, Mammeri, Mimouni).

    Les éditions Barzakh est un cas à part dans l’industrie du livre en Algérie. Ou du moins, elles se présentent comme tel. Une maison d’édition fondée par un couple : Selma Hellal et Sofiane Hadjadj. Tous les deux rentrés de France à la fin des années quatre-vingts dix. Après avoir fondé un foyer, ils créèrent une maison : une maison d’édition. Mais ce qui caractérise Barzakh, ce n’est pas tant l’aspect artisanal avec lequel elle envisage le monde de l’édition que son rapport aux médias et la façon dont ils conçoivent- et communiquent autour- l’acte d’édition : « Tout est parti d’une passion, dirent-ils, celle des livres. Compagnons de longue date, ils peuplent notre espace et vivent en nous depuis toujours. Etudiants à l’étranger dans les années 90, nous lisions fiévreusement, inquiets pourtant de constater la quasi absence de publications littéraires en Algérie. » (4)

    Ce thème est très récurrent et revient très souvent dans les éléments de langage de la communication Barzakh avec El Watan. Que cela soit énoncé par un journaliste comme ce fut le cas dans le dossier El-Watan (sur deux pages) consacré aux 10 ans de Barzakh (5) ou dans les propos d’un des acteurs Barzakh dans le cadre d’interview (6). Cet amour affiché du livre et de la littérature constitue un élément de légitimation sur un plan discursif et de différentiation sur le plan mercatique. Il permet surtout de tisser des liens plus personnels avec le journaliste autour du thème de la passion.

    Le deuxième thème fondateur du mythe Barzakh est celui de l’édition comme un acte d’engagement et de subversion. Le journaliste Fayçal Métaoui choisit comme titre pour son interview avec Selma Hellal : « Travailler à offrir du beau, c’est un peu faire acte de résistance ». Dans un autre article, à l’occasion de l’attribution du grand prix Prince Claus aux éditions Barzakh, par le même Fayçal Métaoui, la maison est présentée comme celle qui « a rompu de manière créative la menace d’isolation culturelle du pays ». (7)

    Les rois de la subversion

    L’autre raison, qui peut expliquer ce système de connivence entre les différents acteurs, réside dans le profil des auteurs de la maison Barzakh et qui font objet d’une certaine médiatisation dans les pages d’El-Watan. On peut en citer trois : Kamel Daoud, Adlène Meddi, Mustapha Benfodil. Des auteurs connus ou présentés comme étant des auteurs subversifs. La subversion est en effet le maître mot pour comprendre les rapports entre le média et ces intellectuels. Les deux parties voient le monde et la littérature à travers le prisme de la subversion.

    Dans un entretien à El-Watan, Anouar Benmalek déclare que, « les écrits littéraires qui ne dérangent personne ne valent même pas le papier sur lesquels ils sont imprimés » (8). Avant même qu’il ne définit le genre littéraire, il se définit lui-même. Il est en train de dessiner l’image dont il veut que l’on l’aperçoive. Il présente le cadre dans lequel son œuvre devrait être lue. Si l’on ne peut pas, à priori, caractériser cette littérature (et cette pensée de manière général) comme étant une littérature subversive, il est clair que c’est, sous cette étiquette, que certaine presse en Algérie l’a stéréotypée et veut nous la vendre.

    Outre le poids si lourd de leurs aînés, les intellectuels et écrivains algériens de la nouvelle génération semblent souffrir d’un problème de légitimité, et continuent à être suspectés pour leur « manque d’authenticité » tant leur littérature est pénalisée par un statut ambigu, face à un imaginaire collectif qu’ils jugent archaïque et dépassé, mais constamment alimenté par des logiques et des enjeux politiques et idéologiques. Il n’est donc pas étonnant que les premières tentatives sérieuses « d’émancipation » de cette littérature soient faites dans un souci d’instaurer une nouvelle légitimité nécessaire à leur « survie littéraire » au nom de la subversion.

    Si l’on analyse le discours médiatique de ces intellectuels, on pourrait d’emblée dégager trois entrées-thèmes par lesquelles ils essayent de se définir et de se distinguer. La jeunesse est le premier de ces thèmes et l’un des arguments discursifs principaux que l’on peut déceler dans leur discours. Cela est d’autant plus significatif lorsqu’on s’aperçoit qu’il est sans cesse utilisé pour en illustrer- par opposition- un autre : L’archaïsme du système de valeur de la société et la sénescence des systèmes politiques.

    L’algérianité des auteurs et de leurs œuvres est une deuxième entrée pour déchiffrer leur discours. Cela ne devrait pas poser de problèmes dans les faits, mais la façon avec laquelle on insiste pose quelques questions. Notamment vis-à-vis du reflet qu’ils reçoivent de l’image qu’ils donnent. Ce que l’on énonce, c’est ce qui ne va pas de soi. Ce qu’on a besoin de préciser, c’est par définition ce qui est sujet à doute. On peut noter par ailleurs que cette manie à vouloir justifier l’utilisation du français à chaque fois qu’on l’évoque montre clairement qu’on tente de conférer un statut qui ne lui est pas acquis dans la réalité. La société parle algérien, l’Etat dispose de l’arabe classique, les usagers de langues françaises se sentent menacés par l’arabisation massive, le français est utilisé tantôt dans la dénégation tantôt comme acte subversif en lui-même.

    Enfin, la subversion, à travers l’utilisation d’une panoplie d’adjectifs se référant à ce champ lexical. Cela va de la subversion politique avec des thèmes comme la censure, le militantisme, la critique du système politique en place, etc. aux différentes formes de l’antisocial et de l’anti-consensuel.

    Cette subversion affichée fait que ces intellectuels sont de « bons clients » pour les médias occidentaux et français plus particulièrement. Ce qui expliquerait peut-être la couverture médiatique, sans pareil, dont a bénéficié Kamel Daoud à l’occasion de la parution de son dernier livre. Ce qui importe aux médias ce n’est pas tant ce qu’écrivent ou disent ces auteurs et intellectuels mais ce qu’ils sont ; ils ne sont pas invités par rapport à ce qu’ils produisent mais plutôt par rapport à ce qu’ils représentent, leurs livres ne sont pas des produits mais des prétextes.

    1. Médias français : qui possède quoi ? (Le Monde Diplomatique)
    2. Pierre Bourdieu, Question de sociologie, Paris, Minuit, 1980.
    3. Fayçal Sahbi & Mehdi Souiah, « La nouvelle littérature algérienne au miroir de la presse algérienne francophone », dans Francophone Postcolonial Studies and Book Culture, London University, novembre 2013.
    4. « A propos », Editions Barzakh.
    5. « Les dix ans de Barzakh », Ameziane Ferhani, El Watan, 27-02-2010.
    6. « Travailler à offrir du beau, c’est un peu faire acte de résistance », interview avec Selma Hellal par Fayçal Métaoui. El Watan, 17-09-2010.
    7.« Le Grand prix Prince Claus à Barzakh », Fayçal Métaoui, El Watan, 06-09-2012.
    8. Anouar Benmalek : « Le devoir de mémoire envers les victimes de Melouza, une exigence », propos recueillis par Sarah Lou, El Watan, 15-08-2009.

    Fayçal Sahbi Universitaire, enseignant et chercheur

  • –« TU GRANDIRAS ET TU DEVIENDRAS UNE DJAMILA », - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/tu-grandiras-et-tu-deviendras-une-djamila.html

    -« Tu grandiras et tu deviendras une Djamila », plus qu’une phrase, un ordre, un serment, une fortune, un agréable acouphène que j’ai depuis ma tendre enfance, être ou ne pas être une Djamila, Djamila ma Pax, mon Eiréné, une Athène, une Sekhmet et la reine de la Casbah .

    Djamila est une légende vivante, une femme assumée, une femme droite, indépendante, réflechie, juste, posée, intelligente, douce, élégante et toujours sensible aux injustices des peuples.

    Djamila est la mère de toute une nation, la mère de L’Algérie en tutti quanti car mon pays avait traversé un périple douloureux et difficile, Aujourd’hui en paix et indépendant mais hélas encore submergé par la répression, la bêtise et l’injustice.

    –C’est qui Djamila ? Hurlé-je à mon père

    –« une grande dame ! Sans elle tu ne serais là en ce moment même en train de jouer à ta PlayStation, vas travailler ton expression écrite, tu vas la rendre demain et tu dois impressionner tes camarades de classe,

    Le thème étant d’écrire sur une éminence Algérienne, mon père m’avait donc imposer « Djamila BOUHIRED « comme personnalité Algérienne « cette dame a fait honneur à son peuple et à sa patrie, Djamila la grande, Djamila la résistante … » continua t-il en clignant des yeux.

     

    –« Le module « Djamila » devrait être enseigné partout, dans les écoles dans les universités..

    Djamila fut une éminente résistante, une philanthrope, une caritative au grand coeur et une indulgente pacifiste, cette femme mérite plus qu’une reconnaisse, un prix Nobel de paix » La voix nouée, les yeux humides n’arrivant même plus à articuler, mon père s’arrêta de parler, chez nous c’est toujours ainsi, on devient vite émotif à chaque fois qu’on évoque une personnalité de la résistance Algérienne, Après tout ils nous ont rendu notre dignité, ils se sont sacrifiés pour une cause noble qui est notre liberté, notre fierté, on leur doit tout, nos prières, notre reconnaissance mais surtout notre respect.

     

    Je laissai tomber la manette de ma PlayStation, je n’ai que 10 ans, dans quelques mois je passe mon examen de sixième, je dois travailler dur comme fer si je veux maintenir mon statut de première de ma classe, un jour je serais médecin et pourquoi pas écrivain, j’écrirai pour m’exprimer, j’ecrirais pour dénoncer les injustices et je parlerai bien sûr de Djamila.

     

    Les yeux ronds, les sourcils froncés je regarde mon père ému et je riposte :

    –Djamila est elle notre Nelson Mandela ?

    –Non, c’est Nelson Mandela qui a un bout de notre Djamila.

     

    Mon père me raconta longment les tribulations de Djamila, sa clique de l’époque, ses exploits et ses tribulations, sa capture par l’armée de l’ennemi en 1957, sa surmédiatisation à l’echelle mondiale comme seul moyen pour empêcher son exécution « merci Dieu d’avoir protégé notre Djamila ! » sursauté -je en écoutant chaque détail de la vie de Djamila que mon père me livrait.

     

    Ce dialogue entre moi et mon père ne m’a jamais quitté , je voulus être une Djamila même si je ne savais comment mais je voulus par dessus tout rencontrer la vraie Djamila, lui parler de mon désarroi.

    Ma tante aussi s’appelle Djamila, un prénom qu’elle hérita en hommage à notre douce Djamila.

     

    En 2011, les étudiants en médecine avaient envahi les rues des grandes villes pour exprimer leur mécontentement, résidents, internes et externes avaient participé massivement à une grève sans précédents, l’enjeu était de taille : AMÉLIORER LE SYSTÈME DE SANTÉ ALGÉRIEN, la santé Algérienne est malade, l’hôpital est plus malade que ses malades.

     

    Pourquoi tout manque à l’hôpital ? Qui est à blâmer ? Qui est responsable du manque de sécurité, du manque d’hygiène, du manque accru en moyens financiers et humains, le médecin ou la politique ?

     

    Qui est responsable de la formation des étudiants en médecine, ces TD d’anatomie sur du plastique faute de dissection sur cadavre, ces nouvelles technologies absentes de l’enseignement des étudiants en médecine à qui la faute est finalement attributable ?

     

    La greffe d’organes via cadavres ne se fait toujours pas faute de prêches, le manque en examens complémentaires, la panne du materiel, la rupture en médicaments, en eau, en électricité, en materiel de base, la surcharge dans les maternités et dans les CHU devrais-je blâmer le médecin ?

     

    Le médecin est devenu le bouc émissaire d’un système de santé poly défaillant, faute de blâmer la politique et sa pseudo gratuité ,on pointe du doigt le médecin pour se soulager en trouvant enfin un coupable.

     

    L’Algérie est elle un pays de droit ? Sommes nous tous égaux en droits et en devoirs comme l’attestent nos lois ?

    Ou ce service civile, cette politique mensongaire et hypocrite que la politique a imposée aux médecins tout en graciant les autres filières ?

    Faute de bonne foi, on s’enfonce encore plus en dispensant tous les trentenaires du service militaire sauf Le médecin… Bien entendu.

     

    Chère politique : Ouvrez des postes permanents pour les medecins Algériens au sud, donnez -leur le même salaire qu’un cubain, offrez-leur de vrais conditions de travail et vous allez me remercier quand les choses vont radicalement changer.

     

    En 2011 et contre tous, ma Djamila a tenu à être presente parmi nous en nous apportant tout son soutien « vous êtes mes enfants, mes médecins et les médecins de ce peuple, le peuple n’a que vous et vous méritez tout notre respect » ne cessa t-elle de nous répéter.

     

    Mon père avait raison quand il me disait jadis que Djamila BOUHIRED méritait le prix Nobel de paix.

    Dans un pays où on gloirifie l’insécurité, la propagande, le charlantanisme, la misogynie, l’incivisme, l’injustice, le populisme, et la vandetta .. Je veux être une Djamila.

    Je refuse comme Djamila d’être une citoyenne de deuxième degré dans la terre de mes ancêtres.

     

    Amina FEDJER

    Résidente en pédiatrie au CHU d’Oran

    http://lequotidienalgerie.org