Place de la franchise - Libération

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  • En Alberta, « l’avènement d’une humanité... inhumaine »
    http://reporterre.net/En-Alberta-l-avenement-d-une-humanite-inhumaine


    http://reporterre.net/IMG/mp3/1.qu_avez-vous_decouvert_en_alberta__.mp3

    Nancy Huston, célèbre romancière et essayiste, est originaire de l’Alberta. Dans le nord de cette province canadienne, d’immenses chantiers à ciel ouvert entourent une « ville champignon » : Fort McMurray. Les compagnies pétrolières, en exploitant les immenses réserves de sables bitumineux, rasent les forêts, polluent les sols, détruisent la faune et la flore. C’est un territoire gouverné par le #pétrole et l’#argent au #mépris de la nature, des peuples. Au mépris de l’#humanité.

    C’est ce que dénonce le recueil Brut, la ruée vers l’or noir , chez Lux Éditeur. Les textes de Melina Laboucan-Massimo, David Dufresne, Nancy Huston, Naomi Klein et Rudy Wiebe se croisent et se complètent. Ils nous montrent l’ampleur de la catastrophe écologique du point de vue de chaque auteur. Reporterre s’est entretenu avec Nancy Huston. Une Interview à lire… ou à écouter.

    #FortMcMoney @davduf #feu #incendie

    Fort McMurray est constituée essentiellement de centres
    commerciaux entourés de banlieues résidentielles extrêmement chères. Tout est cher : les restaurants sont chers, les centres commerciaux alignent des magasins de toutes sortes, mais tout est étrangement déprimant, étrangement désinvesti. Il n’y a de centre que pour le shopping. Il n’y a aucun centre d’aucune ville. La mairie elle-même est une sorte de bâtisse disgracieuse en brique marron. On peut aller de pubs en bars, parce que moi j’aime bien aller voir où les gens boivent. Et là où les gens boivent et en principe se rencontrent pour discuter, il est impossible de discuter parce qu’il y a des écrans partout qui diffusent des émissions très bruyantes de musique et de sport.

    C’est marrant, cet usage du #bruit pour empêcher toute communication me fait penser à l’usage des sonos dans les manifs…

  • Place de la franchise
    Par Thomas Clerc — 6 mai 2016
    http://www.liberation.fr/debats/2016/05/06/place-de-la-franchise_1450999

    Il paraît qu’il y a eu des « dégâts » place de la République ; les riverains, comme on les appelle désormais, se plaignent des vitrines cassées, des agences bancaires dévastées, de la baisse du commerce et du tort à l’image : c’est étonnant cette mode des riverains, auxquels on demande toujours leur avis (qui est toujours négatif) dès qu’il y a un début de kermesse, un départ de feu, une étincelle de révolte sous leurs fenêtres. Des riverains qui vivent place de la République mais ne veulent pas entendre parler de la République. D’ailleurs, ils n’ont pas complètement tort. Elle ne s’appelle plus République depuis longtemps, elle porte tant d’autres noms.

    Si on la prend par la côte Est, elle s’appelle d’abord Quick. Quick veut dire rapide : quand on mange vite un plat fait rapidement, on meurt plus vite. Elle s’appelle KFC, une enseigne qui a ôté de son sigle la lettre « U », car baiser le client à ce point est un tour de force alimentaire. Le massacre des poulets de batterie par la malbouffe est un cauchemar non seulement pour les végétariens mais aussi pour les antivégétariens comme moi. La place de la République s’appelle ensuite McDo, une société qui ne paie pas ses impôts en France (au moins jusqu’en 2013), mais que les prolétaires apprécient parce qu’ils n’ont pas les moyens de faire de l’optimisation fiscale. La place se nomme Hippopotamus, une chaîne de marque où travaille mon ami d’enfance comme grilladin (il paraît dix ans de plus que moi), et Buffalo Grill, une société épinglée à plusieurs reprises pour vente de viande avariée : ça n’empêche pas les gens mal informés de s’y rendre.