L’Union européenne fragilisée par la guerre en Ukraine et par l’aggravation des tensions internationales | Le mensuel
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[...] L’existence de l’UE est un produit des contradictions du capitalisme pourrissant : les frontières nationales sont depuis longtemps dépassées et les capitalistes eux-mêmes ont besoin de développer des formes d’unification et de coopération. Mais ils ne peuvent fondamentalement pas se passer des États nationaux à leur service et des prés carrés qu’ils leur procurent.
Dans cette période d’aggravation des tensions économiques et militaires, l’Union européenne peut encore servir aux capitalistes européens pour tenter de résister à la concurrence américaine, et parce qu’elle leur fournit un marché intérieur bien plus vaste que le plus grand des marchés nationaux. Mais elle peut aussi devenir un cadre dépassé, du point de vue de la bourgeoisie, face à l’aggravation de la crise mondiale du système capitaliste.
Que l’Union européenne reste utile aux bourgeoisies européennes et qu’elles la préservent, ou qu’elle devienne gênante pour les pays qui voudraient mener leur propre barque, ne change pas grand-chose pour les travailleurs, au sens où les États nationaux, tout comme l’Union européenne, sont des outils au service de la bourgeoisie : que les coups viennent de Bruxelles ou de Paris, ils restent des coups. Mais il est certain que les politiciens de la bourgeoisie, toutes tendances confondues, chercheront à solidariser les travailleurs avec la politique que leur dicteront les intérêts de leurs capitalistes : soit avec des discours sur la paix et l’unité entre les peuples européens, qui masquent les négociations de marchands de tapis entre pays de l’UE et la politique impérialiste de l’Europe dans le monde, soit avec des discours sur la défense de la nation contre les diktats européens. Dans les deux cas, ces discours servent et serviront à mettre la population à la remorque des intérêts de la bourgeoisie.
Les travailleurs européens n’ont pas à choisir entre l’UE et l’État national, qui sont deux instruments de la bourgeoisie. Face aux bruits de bottes, les travailleurs ont à défendre leur propre politique, qui implique une perspective internationaliste. [...]