• Un président des prud’hommes écarté à cause de l’affaire Kerviel ? - L’Express L’Entreprise
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    Le bouillonnant Hugues Cambournac, président d’audience lors de l’affaire Kerviel/Société Générale estime avoir été écarté des prud’hommes par le Medef à cause de la décision rendue.

    Hugues Cambournac, élu pour la première fois en 1987, a toujours vu son mandat renouvelé par le Medef comme président de chambre... jusqu’en 2017. Il n’est en effet plus au conseil des prud’hommes de Paris depuis la rentrée du 29 janvier 2018. 

    Il dit pourtant avoir toujours bien assumé sa mission côté Medef. « J’ai toujours motivé les décisions, géré ma chambre correctement... » Il connaît chaque détail du conseil de la rue Louis Blanc à Paris, les greffiers comme les autres conseillers patronaux et salariés. Expert de la procédure, il a son opinion, un brin provocatrice, sur « l’évolution notoire » des saisines : « C’est comme le loto : c’est facile, c’est pas cher et ça peut rapporter gros ! » 

    Pourquoi le Medef ne l’a-t-il pas reconduit pour cette nouvelle mandature ? « On m’a répondu qu’on a gardé 30 conseillers sur 108, qu’il fallait un renouvellement, des femmes pour la parité... Très bien. C’est le motif officiel. Mais je pense plutôt que c’est une vengeance personnelle à mon encontre. » 

    Tout allait bien selon lui jusqu’à la décision qu’il a rendue dans l’affaire Kerviel/Société Générale. (Les prud’hommes ont lourdement condamné la Société générale dans l’affaire l’opposant à Jérôme Kerviel en reconnaissant son « licenciement sans cause réelle et sérieuse » et en lui accordant 455 000 euros, ndlr]. Elle aurait fortement déplu à l’organisation patronale.
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    « Aucun fait fautif ne peut donner lieu à lui seul à l’engagement de poursuites disciplinaires au-delà d’un délai de deux mois à compter du jour où l’employeur en a eu connaissance, à moins que ce fait ait donné lieu dans le même délai à l’exercice de poursuites pénales ». Or, « nous avons jugé que la Société générale était au courant des actions du trader depuis longtemps. Nous n’avons jamais écrit qu’il n’était pas coupable. Nous avons juste dit qu’il y avait une hiérarchie et du contrôle ».

    juste dit, ben c’est justement ce que la Générale ne veut surtout pas entendre, elle qui affirme contre vents et marées que tout cela a été fait #à_l'insu_de_son_plein_gré … Et l’enjeu n’est pas mince : 2,2 Mds d’euros.
    http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2018/02/08/2017-annee-difficile-pour-societe-generale_5253511_1656994.html