• La Cour suprême des Etats-Unis voit sa crédibilité un peu plus mise à mal par la découverte des drapeaux trumpistes chez l’un de ses juges
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/05/24/etats-unis-la-cour-supreme-voit-son-image-un-peu-plus-mise-a-mal-par-la-deco

    Le « New York Times » a révélé que des bannières utilisées par les partisans de Donald Trump lors de l’assaut du Capitole du 6-Janvier avaient été hissées sur deux propriétés du juge conservateur Samuel Alito.

    Une façade de maison en briques. Une voiture grise devant la porte du garage. Une palissade. Banalité absolue d’un quartier cossu à Alexandria, ville de l’Etat de Virginie située près de Washington. Mais un détail au milieu de la photo écrase cet environnement paisible. Un drapeau des Etats-Unis est hissé à l’envers sur un mât, planté dans la pelouse.

    Le cliché a été pris le 17 janvier 2021, à trois jours de la prestation de serment du nouveau président, Joe Biden. La maison est celle de Samuel Alito, juge conservateur à la Cour suprême des Etats-Unis. Onze jours plus tôt, les partisans de Donald Trump donnaient l’assaut contre le Capitole, menaçant d’interrompre la transition pacifique du pouvoir. Le drapeau national à l’envers, autrefois synonyme d’appel de détresse chez les militaires, est devenu l’un des symboles prisés du mouvement « Stop the Steal ! », prétendant dénoncer des fraudes imaginaires lors de l’élection présidentielle de novembre 2020.

    La révélation récente de cette photo par le New York Times a provoqué, sans surprise, un torrent de commentaires. Ce soutien à une cause non seulement partisane mais insurrectionnelle, de la part de l’un des neuf plus hauts magistrats du pays, au sein d’une institution à la crédibilité très entamée, a contraint chaque camp à se positionner, pour ou contre Samuel Alito.

    Le juge lui-même a réagi d’une façon si maladroite qu’il a alimenté la polémique. Dans un communiqué adressé au quotidien, Samuel Alito a expliqué qu’il n’avait rien à voir avec l’installation de ce drapeau : « Il a été brièvement installé par Mme Alito en réponse à l’usage par un voisin d’un langage très critiquable et personnellement insultant, sur des pancartes. » Martha-Ann Alito, visiblement très susceptible, aurait agi ainsi en réaction à un écriteau insultant Donald Trump. La faiblesse de cet argument est criante. Samuel Alito aurait pu demander sur-le-champ à son épouse de descendre ce drapeau américain renversé. Il l’a ignoré, et l’a donc validé.

    Les républicains volent au secours de Samuel Alito
    Quelques jours après le premier article, le New York Times en a publié un second, cette fois consacré à la maison des Alito à Long Beach Island, dans l’Etat du New Jersey. Un autre drapeau très débattu, montrant un pin, y a été repéré entre juillet et septembre 2023 ; surnommé « appel aux cieux », ses origines remontent à la révolution américaine. Mais à l’époque contemporaine, les spécialistes en soulignent l’appropriation par le mouvement nationaliste chrétien. Et ce drapeau était lui aussi visible aux abords du Capitole, lors du funeste 6-Janvier.

  • À l’Assemblée, l’examen du projet de loi d’orientation agricole achevé, la gauche fulmine | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/agri-agro/a-lassemblee-lexamen-du-projet-de-loi-dorientation-agricole-acheve-la-g
    https://media.letelegramme.fr/api/v1/images/view/66517aecb020d656497e54b8/web_golden_xxl/66517aecb020d656497e54b8.1
    Et on y va en klaxonnant !

    Ex-ministre de l’Écologie, Delphine Batho a fustigé une adaptation du droit qui s’appliquera, selon elle, à tout type d’infrastructures, bien au-delà des agriculteurs. « En mettant la notion de caractère intentionnel de destruction de la nature, (cet amendement) délivre un permis de détruire et d’impunité générale. (…) Il n’y a jamais eu de remise en cause aussi brutale et violente de toutes les directives européennes sur la protection des espèces et des habitats protégés », a-t-elle lancé, dénonçant l’absence sur les bancs de l’Assemblée nationale de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. De leur côté, les écologistes ont annoncé qu’ils saisiraient le Conseil constitutionnel en cas d’adoption définitive du texte.

  • Strike On Russian Strategic Early Warning Radar Site Is A Big Deal
    https://www.twz.com/news-features/strike-on-russian-strategic-early-warning-radar-site-is-a-big-deal

    Satellite imagery confirms a Russian strategic early warning #radar site in the southwestern end of the country was substantially damaged in a reported Ukrainian drone attack earlier this week. This looks to be a first-of-its-kind attack on a site linked to Russia’s general strategic defense. As such, it points to a new and worrisome dimension to the conflict, especially when it comes to the potential use of nuclear weapons.

    A satellite image taken on May 23 that The War Zone obtained from Planet Labs of the Armavir Radar Station in Russia’s southwestern Krasnodar Krai shows significant debris around one of the site’s two Voronezh-DM radar buildings. These are ultra-high-frequency (UHF) over-the-horizon (OTH) radars that are part of Russia’s nuclear ballistic missile early warning system.

    [...]

    Regardless of Armavir’s direct relevance to the conflict in Ukraine or the exact intended goals of the attack on the site, it has much broader ramifications. The two Voronezh-DMs at the facility are a key part of Russia’s larger strategic early warning network and their loss, even temporarily, could only degrade the country’s ability to detect incoming nuclear threats. There are also concerns about how this could impact the ability of Russia’s overall strategic warning network to evaluate potential threats and eliminate false positives due to possible loss of overlapping coverage in certain areas.

    Beyond that, it has been pointed out that the attack on Armavir could meet the conditions the Russian government laid out publicly in 2020 for actions that could trigger a nuclear retaliatory strike. Russia’s early warning network is part of the country’s broader nuclear deterrent posture.

    [...]

    All of this follows the start of tactical nuclear drills by Russian forces in the country’s Southern Military District, which borders Ukraine, on Tuesday. The Russian Ministry of Defense had first announced the drills were coming earlier this month and said they were “in response to provocative statements and threats by certain Western officials against the Russian Federation.” This appeared to be a reference to French President Emmanuel Macron saying that he would not rule out sending troops to #Ukraine in the future.

    • The Russian Ministry of Defense had first announced the drills were coming earlier this month and said they were “in response to provocative statements and threats by certain Western officials against the Russian Federation.” This appeared to be a reference to French President Emmanuel #Macron saying that he would not rule out sending troops to #Ukraine in the future.

      Bien joué Manu ! Et maintenant, on tend l’autre joue.

  • Johann Soufi - X :
    https://x.com/jsoufi/status/1794000830779236381

    🚨BREAKING : La CIJ_ICJ ordonne à Israël de cesser immédiatement son offensive à Rafah, considérée comme susceptible d’imposer des conditions de vie à la population palestinienne de Gaza pouvant entraîner sa destruction physique ! 🇿🇦⚖️🇮🇱 🧵Je vous explique brièvement 👇

    2. L’Afrique du Sud demandait des mesures conservatoires supplémentaires considérant que l’attaque de Rafah constituait une nouvelle circonstance qui aggravait le « risque de génocide ». Israël s’y opposait.

    3. À 13 voix contre 2 (juges Sebutinde et Barak ), la Cour considère que l’attaque israélienne sur Rafah accroît le « risque de préjudice irréparable aux droits des palestiniens d’être protégés contre un génocide » et qu’Israël doit stopper immédiatement son offensive !

    (4 pages de l’arrêt)

    4. Les juges ordonnent aussi à Israël de maintenir le point de passage de #Rafah ouvert pour faciliter la fourniture d’aide humanitaire requise de toute urgence !

    5. Enfin les juges ordonnent à Israël de garantir l’accès, sans entrave, à toutes les commissions d’enquête ou organismes chargés par l’ONU d’enquêter sur les allégations de génocide ! 🔍🇺🇳

    6. Une victoire judiciaire importante de l’Afrique du Sud, et une décision courageuse de la @CIJ_ICJ.👏
    https://pbs.twimg.com/media/GOWYXfAWMAAHBLW?format=jpg&name=medium#.
    La décision (déjà dispo en 🇫🇷) comme toutes celles de la Cour, est OBLIGATOIRE. Les États doivent s’assurer qu’Israël la respecte et la mette en œuvre !

    https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/192/192-20240524-ord-01-00-fr.pdf

    7. Bien évidemment la Cour renouvelle ses appels précédents à la libération immédiate et inconditionnelle des otages détenus par le Hamas.

    Il faut espérer que cette décision soit respectée et contribue à un cessez le feu et à la paix et la justice ! 🇮🇱⚖️🇵🇸

  • Guerre Israël-Hamas : pour #MSF, le port artificiel américain est « une #mascarade, une stratégie de #diversion, de la poudre aux yeux »
    https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/guerre-israel-hamas-pour-msf-le-port-artificiel-americain-est-une-masca

    Caroline Seguin explique que ce n’est pas suffisant et que l’aide « est bloquée aujourd’hui au point d’entrée de Rafah ». En début de semaine dernière, l’armée israélienne a pénétré à Rafah et a pris le point de passage frontalier avec l’Egypte, verrouillant une porte d’entrée majeure pour les convois transportant des aides à la population. La responsable adjointe des urgences de MSF chiffre à « 2 000 » le nombre de camions « qui attendent de rentrer des stocks importants d’aide humanitaire qui attendent en Egypte aujourd’hui ». Pour Caroline Seguin, il s’agit donc d’une « stratégie de communication malsaine et qui tend à cacher la volonté de bloquer l’accès à #Gaza de la part des Israéliens ».

    #états-unis #génocidaires

  • Une facette de la guerre menée par Israël à Gaza. Enquête
    Par Amira Hass. 22 Mai 2024. traduction rédaction A l’Encontre
    http://alencontre.org/moyenorient/palestine/une-facette-de-la-guerre-menee-par-israel-a-gaza-enquete.html
    source : https://www.haaretz.com/israel-news/2024-05-22/ty-article/.premium/contact-us-or-well-say-you-reported-your-neighbors-to-hamas/0000018f-9fc0-d8f6-a3ef-9feceaf20000

    L’armée israélienne a commencé à publier des photos et des détails d’identification sur des habitants de la bande de Gaza qui, selon elle, ont espionné d’autres habitants de Gaza pour le compte de l’appareil de sécurité du Hamas, menaçant de continuer à publier les détails de beaucoup d’autres personnes à moins qu’elles n’appellent d’abord les Forces de défense israéliennes (FDI).

    Une source militaire a déclaré à Haaretz que l’armée israélienne avait reçu l’autorisation légale de se livrer à cette campagne d’intimidation, qui vise essentiellement à « alerter la population de Gaza et à lui montrer que le Hamas la surveille, et à mettre en évidence ce qu’il lui inflige ».

    Le service de sécurité israélien Shin Bet, a-t-on dit à Haaretz, n’est pas impliqué dans cette initiative.

    Les informations d’identification déjà publiées font partie, selon l’armée, du matériel de renseignement sur lequel Tsahal a mis la main au cours de son opération terrestre dans la bande de Gaza.

    Vendredi dernier, les FDI ont largué des brochures au-dessus des mosquées de plusieurs localités de la bande de Gaza, apparemment pendant les prières de midi. Ces brochures contiennent les photos et les numéros d’identification de 130 hommes. Selon la source militaire avec laquelle Haaretz s’est entretenu, ces hommes ont été recrutés par l’appareil de sécurité du Hamas afin d’espionner les habitants de Gaza.

    Dans le cadre de cette mission, ils ont fourni au Hamas des informations personnelles sur des membres de la base, notamment sur leurs penchants sexuels ou leurs relations sexuelles hors mariage.

    « Appelez-nous si vous ne voulez pas que votre photo apparaisse ici », peut-on lire au bas de la dernière page de la brochure, intitulée (en arabe) « The Revealer » (le dénonciateur). La partie supérieure de la même page montre une rangée de silhouettes.

    La page indique que « des centaines de milliers de rapports sur vous, les habitants de Gaza, ont été recueillis ». S’adressant directement à eux, les FDI écrivent : « Voulez-vous savoir si vous avez été espionné et si vous avez fait l’objet d’un rapport ? Allez sur le site web, entrez votre numéro d’identification et découvrez qui vous a dénoncé. »

    Deux pages internes contiennent, ligne après ligne, des photos, des noms et des numéros d’identification. Les FDI donnent également un code-barres qui renvoie à un site web où l’on peut trouver des informations sur une personne spécifique. A côté du code-barres, on peut lire : « Collaborateur de la sécurité générale [du Hamas] ! Avez-vous découvert si votre numéro d’identification figure sur le site web ? Nous allons bientôt révéler vos coordonnées à tout le monde. Vous pouvez encore vous sauver – appelez-nous. » (...)

  • Des distrib Linux commencent à interdire le code généré par l’IA
    https://korben.info/linux-interdit-code-genere-ia-gentoo-netbsd-ouvrent-voie.html

    Ça chauffe du côté des distributions UNIX open source, mes amis. Gentoo et NetBSD viennent de dégainer leur arme anti-IA en bannissant purement et simplement le code généré par de l’intelligence artificielle. Bye bye Copilot, au revoir ChatGPT, votre code IA devient persona non grata chez les irréductibles du libre !

    Linux distros ban ’tainted’ AI-generated code — NetBSD and Gentoo lead the charge on forbidding AI-written code | Tom’s Hardware
    https://www.tomshardware.com/software/linux/linux-distros-ban-tainted-ai-generated-code

    Not all FOSS (Free and Open Source Software) developers want AI messing with their code.

    • Je me demande comment ils vont faire pour savoir si le code vient d’une IA ou pas. Quoiqu’il en soit je comprends la décision, pour avoir testé un peu, au delà des cas simples l’IA génère gentiment n’importe quoi (enfin probablement pas plus que pour du texte mais la différence c’est que ça se voit tout de suite pour du code).

  • Biden admin openly hammering Israel’s military strategy in Gaza - POLITICO
    https://www.politico.com/news/2024/05/21/biden-admin-hammering-israel-military-strategy-gaza-00159262

    Les militaires US peu convaincus par l’action militaire israélienne à Gaza.

    Top officials are publicly calling Israel’s strategy in Gaza self-defeating and likely to open the door to Hamas’ return — a level of criticism of the Middle East ally not seen since the war began in October.

    The officials say Israel’s government has failed to hold parts of Gaza after clearing them, has turned the civilian population and the rest of the world against it with widespread bombing and inadequate humanitarian aid, and enabled Hamas to recruit more fighters.

    The U.S. for months kept any criticism private, quietly pushing Israel to shift how it retaliates against Hamas for its Oct. 7 attack that started the war. But the frustration of watching Israel refuse to change course has increasingly spilled into the open, each broadside a crowbar widening the rift between Washington and Jerusalem.

    “We want to encourage a deeper focus on the connection between the ongoing military operations and, ultimately, the strategic endgame,” said a senior administration official, granted anonymity to discuss sensitive internal

    • Alors certes il y a pas mal d’articles depuis quelques temps expliquant qu’Israël n’est pas en train de « gagner », que ses exploits militaires sont décevants…

      Mais il me semble que tous ces articles se basent sur l’idée d’une « absence de victoire » d’Israël en pensant à des buts de guerre conventionnels : « détruire le Hamas » (si ça veut dire quelque chose) et « libérer les otages ».

      Mais si on accepte l’idée que ce ne sont pas les buts de guerre d’Israël, mais que les buts de guerre d’Israël sont :
      – imposer des souffrances collectives disproportionnées, telles que les Palestiniens comprennent bien que le prix à payer est massif (rappel : c’est la politique de l’armée israélienne depuis les origines),
      https://seenthis.net/messages/1020473
      https://seenthis.net/messages/1026532
      – détruire toutes les infrastructures au point de rendre impossible en pratique l’établissement d’un État palestinien,
      – se débarrasser plus ou moins définitivement de la population palestinienne à Gaza (on dit « émigration volontaire »),
      – conserver tout de même un « ennemi » vaguement crédible justifiant le blocage politique du moindre « processus de paix » et l’établissement d’un État palestinien,
      – éventuellement tout raser pour pouvoir réinstaller des colons à Gaza…

      alors je ne vois pas comment on peut réellement affirmer qu’Israël ne réussit pas à ces « buts de guerre ». Ils sont moins avouables, mais des gars comme Ben Gvir les énoncent assez régulièrement…

      À la rigueur, ces articles contribuent à innocenter les occidentaux qui arment Israël, en s’alignant sur leur prétention à aider un pays qui mènerait un véritable guerre « de défense ». Et à ne surtout pas admettre que le but de guerre d’Israël est le génocide, qu’on le sait très bien, que ça, ils y arrivent très bien.

  • Mandats d’arrêt : « Le conflit israélo-palestinien est marqué par une impunité généralisée » | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/israel-palestine/mandats-darret-le-conflit-israelo-palestinien-est-marque-par-une-impuni

    propos recueillis par Pierre Coudurier*

    Avocat spécialiste du droit international, Johann Soufi analyse la demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de délivrer des mandats d‘arrêt contre le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense ainsi que trois responsables du Hamas. Entretien.

    Le procureur de la Cour pénale internationale a demandé, lundi, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et des dirigeants du Hamas. Comment qualifiez-vous cette procédure ?
    C’est un événement historique, car le conflit israélo-palestinien est marqué par une impunité généralisée pour les crimes commis des deux côtés. Depuis des années, nous avions l’impression que cette région échappait au droit international. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas. De plus, la CPI était accusée de sélectivité en concentrant ses poursuites principalement contre des chefs de guerre africains, notamment des responsables de niveau moins élevé. En ce sens, le mandat d’arrêt émis à l’encontre de Vladimir Poutine avait déjà marqué un tournant historique dans l’histoire de la Cour. Mais il a aussi été interprété par certains comme un positionnement stratégique du Bureau du procureur aligné sur les intérêts occidentaux, en particulier suite à l’annonce du procureur de « déprioriser » ses enquêtes sur les crimes de guerre commis par des Américains en Afghanistan.

    Cette fois, c’est une vraie rupture. On le voit, d’ailleurs, à la réaction virulente de certains dirigeants occidentaux contre le procureur de la Cour. D’habitude, la Cour ne communique que lorsque le mandat d’arrêt a été émis. Mais, cette fois, l’annonce a été faite dès le lancement de la requête du procureur, probablement pour avoir un effet dissuasif et dans le but d’éviter certaines pressions. Les juges vont maintenant avoir un rôle de certification. Selon moi, il a peu de chance qu’il y ait de changement majeur. D’ici deux à trois mois, les mandats d’arrêt seront délivrés par la Cour.

    Alors que Joe Biden se réjouissait du mandat d’arrêt contre Poutine, le président des États-Unis trouve « scandaleuse » la procédure lancée à l’encontre de ses alliés israéliens. Les Américains sont-ils pris à leur propre jeu ?
    Ce n’est pas tant une question de jeu politique, qu’une question de cohérence entre les valeurs que Washington proclame, fondées sur l’importance du respect du droit international, et ses actes, qui sont parfois en contradiction avec ces valeurs. La justice n’a de sens qu’à partir du moment où elle s’applique de manière impartiale. Or Washington instrumentalise le droit et la justice internationale depuis le début de l’existence de la Cour. Le procureur, Karim Khan, l’a bien indiqué dans une interview à CNN, lundi, en expliquant qu’un responsable américain lui a dit que la Cour était réservée « aux dirigeants africains et aux puissances ennemies ». La cohérence du discours américain vis-à-vis de la justice internationale doit aussi être analysée en tenant compte de ce double standard et de cette hypocrisie.

    La France, à l’inverse, a affirmé soutenir la CPI
    Pour les 124 États qui y adhèrent - ce qui n’est pas le cas des États-Unis ni d’Israël - soutenir la CPI est une exigence légale. Tout comme le fait d’arrêter les personnes sous mandats d’arrêt si elles se trouvent sur le territoire national. La France et les autres États membres doivent aussi faciliter le travail de la Cour. D’abord financièrement, en contribuant au budget de la Cour, mais aussi en fournissant des informations issues des services de renseignement et des ressources matérielles comme c’est le cas concernant les enquêtes du procureur en Ukraine.

    Quelles incidences pour les responsables du Hamas et ceux d’Israël ?
    S’ils sont émis, ces mandats d’arrêt vont contribuer à marginaliser davantage ces individus sur la scène internationale. Quelle que soit la légitimité alléguée de leurs combats respectifs, ces mandats d’arrêt démontrent qu’ils agissent en violation du droit international humanitaire et qu’ils ont probablement commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Pour les responsables israéliens, le crime d’extermination, de persécution, mais aussi l’utilisation de la famine comme une arme de guerre. Du côté des dirigeants du Hamas, le crime d’extermination, la torture, le viol. Ce sont des crimes qui choquent notre conscience.

    Ces mandats permettent de remettre en question l’idée que la fin justifie les moyens. Au-delà des considérations politiques, il y a un instrument commun qui s’appelle le droit.

  • Why Your Wi-Fi Router Doubles as an Apple AirTag – Krebs on Security
    https://krebsonsecurity.com/2024/05/why-your-wi-fi-router-doubles-as-an-apple-airtag

    Both Apple and Google operate their own Wi-Fi-based Positioning Systems (WPS) that obtain certain hardware identifiers from all wireless access points that come within range of their mobile devices. Both record the Media Access Control (MAC) address that a Wi-FI access point uses, known as a Basic Service Set Identifier or BSSID.

    Periodically, Apple and Google mobile devices will forward their locations — by querying GPS and/or by using cellular towers as landmarks — along with any nearby BSSIDs. This combination of data allows Apple and Google devices to figure out where they are within a few feet or meters, and it’s what allows your mobile phone to continue displaying your planned route even when the device can’t get a fix on GPS.

    With Google’s WPS, a wireless device submits a list of nearby Wi-Fi access point BSSIDs and their signal strengths — via an application programming interface (API) request to Google — whose WPS responds with the device’s computed position. Google’s WPS requires at least two BSSIDs to calculate a device’s approximate position.

    Apple’s WPS also accepts a list of nearby BSSIDs, but instead of computing the device’s location based off the set of observed access points and their received signal strengths and then reporting that result to the user, Apple’s API will return the geolocations of up to 400 hundred more BSSIDs that are nearby the one requested. It then uses approximately eight of those BSSIDs to work out the user’s location based on known landmarks.

  • [Tribune] La France le dernier État colonial ? | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/opinions/tribune-la-france-le-dernier-etat-colonial-6588039.php

    Georges Cadiou, journaliste, écrivain, et ex-adjoint au maire de Quimper, évoque « la réalité d’un état colonial français » en faisant référence à la Nouvelle-Calédonie.*

    « Les colonies sont faites pour être perdues. Elles naissent avec la croix de mort au front. » (Don Alvaro dans « Le Maître de Santiago », Henry de Montherlant, 1947).

    Avec la récente flambée de violence en Nouvelle-Calédonie, la question que l’on ose rarement poser revient d’actualité : la France est-elle le dernier État colonial des pays occidentaux ?

    Il était beau le planisphère de notre enfance affiché dans nos écoles. En bleu, les colonies françaises, en rouge, les colonies anglaises et, plus discrètement, dans d’autres couleurs, les colonies portugaises en Afrique (Angola, Mozambique, Guinée Bissau), en Asie (Goa, Macao) et en Mélanésie (Timor) et, encore plus discrètement, les restes des ex-empires coloniaux comme l’Espagne ou les Pays-Bas (Indonésie, Guyane hollandaise, Antilles néerlandaises). Toutes ces possessions occidentales ont disparu au fil de l’Histoire, les anciennes colonies britanniques à commencer par l’Inde, ou les anciennes colonies hollandaises et, plus récemment, avec la Révolution des Œillets, les colonies portugaises. Toutes sauf celles que Jean-Claude Guillebaud avait judicieusement appelées « les confettis de l’Empire » dans un livre ainsi intitulé et publié au Seuil en 1975. Dans ce livre, le journaliste du Monde posait carrément la question : « En 1975, la France serait-elle la dernière puissance coloniale du monde ? ».

    La France avait connu plusieurs vagues de décolonisations, ou plutôt de pertes de son ex-empire : le Liban et la Syrie en 1943, l’Indochine après le désastre militaire de Dien Bien Phu en 1954, le Maroc et la Tunisie en 1955-56, la plupart des pays du continent africain en 1960 et, bien sûr, l’Algérie en 1962 à l’issue d’une guerre qui, longtemps, ne voulut pas dire son nom. Mais pour le citoyen lambda, cette indépendance algérienne scellait la période coloniale de la France. C’était faux bien sûr, car, dans les années 1970, sous la présidence de Giscard d’Estaing, d’autres territoires devenaient indépendants comme Djibouti, les Comores (moins Mayotte) ou le condominium franco-britannique des Nouvelles Hébrides (aujourd’hui nommé Vanuatu). Ce mouvement de décolonisation encouragé par l’Onu était général avec les multiples indépendances tout autour de ce que l’on appelait les DOM-TOM, les départements et territoires d’Outre-Mer français, par exemple la Barbade, la Guyana, le Surinam, Fidji et plusieurs îles du Pacifique ex-possessions anglaises ainsi que, nous l’avons dit, les ex-colonies portugaises.

    « L’orgueil national-français d’une présence sur tous les océans du monde pour se donner l’illusion d’être encore une grande puissance se fracasse sur une réalité, la réalité d’un état colonial et jacobin incapable de se réformer. »

    Seul contre-exemple : la France, qui s’accroche à ses confettis aux Antilles, en Guyane, à La Réunion, en Polynésie et donc en Nouvelle-Calédonie. On peut dire s’accrocher en dépit du droit international et des nombreuses résolutions de l’Onu dénonçant par exemple la présence française à Mayotte où la situation déjà explosive devient aujourd’hui ingérable. Seize résolutions de l’Onu exigent le retour de Mayotte aux Comores. La France n’en a respecté aucune. Aujourd’hui, c’est en Nouvelle -Calédonie que la situation s’envenime. Les accords dits de Matignon puis de Nouméa n’ont rien réglé. Cela n’a fait que retarder un processus inévitable : l’orgueil national français d’une présence sur tous les océans du monde pour se donner l’illusion d’être encore une grande puissance se fracasse sur une réalité, la réalité d’un État colonial et jacobin incapable de se réformer en envisageant, par exemple, une solution d’une indépendance d’un État associé comme l’est Porto Rico par rapport aux États-Unis ! Cela est impensable aux yeux de nos tenants d’un colonialisme d’un autre âge condamné à disparaître tôt ou tard. L’envoi de la troupe en Nouvelle-Calédonie n’y fera rien. Là aussi, comme dans d’autres parties du monde, la solution ne peut qu’être politique. Il faut dénoncer ceux qui veulent faire un petit remake de la guerre d’Algérie. Qu’ils le veuillent ou non, dans quelques années, la Kanaky sera libre. C’est le sens de l’Histoire.

    • et, sur la même page, l’édito bien rance d’Hubert Coudurier, directeur de l’information et frère du directeur de la publication (quatrième génération)

      [Édito] Macron ou les vertus du forcing | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/opinions/edito-macron-ou-les-vertus-du-forcing-6588241.php

      Notre éditorialiste Hubert Coudurier livre son point de vue sur la décision d’Emmanuel de se rendre lui-même en Nouvelle-Calédonie.

      Gérald Darmanin aurait dû, en toute logique, se rendre sur place. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer connaît bien le dossier pour l’avoir repris des mains d’Édouard Philippe à son départ de Matignon. Il s’est rendu sept fois sur le « caillou ». Or c’est d’abord le rétablissement de l’ordre qui doit prévaloir. Dix mille jeunes mêlant militants indépendantistes et délinquants déferlant sur Nouméa, c’est terriblement anxiogène pour la population en manque de soins et d’alimentation. Une autre forme de chaos qu’on a pu observer dans les DOM-TOM. Du coup, les indépendantistes ont recréé une solidarité interethnique entre mélanésiens (autochtones) et néo-calédoniens (d’origine européenne). Emmanuel Macron, qui ne résiste jamais à l’envie de se mettre en avant, avait confié durant le week-end le dossier à son Premier ministre, avant de décider de se rendre sur place. Pourquoi cette précipitation ? Gabriel Attal n’écartait pas un assouplissement de l’agenda de la révision constitutionnelle prévue dans un Congrès fin juin. Laquelle prévoit le fameux élargissement du corps électoral qui fait bondir les indépendantistes malgré trois référendums qui leur ont été défavorables. Certes, le dernier, tenu durant la covid, a été boycotté par les kanaks dont la préoccupation principale était d’enterrer leurs morts. À moins qu’ils aient compris que c’est la cause de l’indépendance qui était morte. La promotion de la présidente loyaliste du sud a de surcroît nourri le soupçon que le gouvernement choisissait son camp. Mais au final, l’objectif des indépendantistes débordés par leur base, n’est que de gagner du temps. Le président français ayant décidé de passer en force, estimant que la messe était dite, s’expose néanmoins inutilement. Car la question décoloniale est sans fin puisqu’elle nous rattrape désormais dans l’Hexagone comme on l’a vu lors des émeutes de juin dernier.

  • Carte à la une. Déconstruire un récit impérial : le mythe Sykes-Picot — Géoconfluences
    https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/sykes-picot

    Très bon article

    La carte dite de Sykes-Picot (1916) est souvent présentée comme l’illustration la plus flagrante de l’impérialisme européen au Moyen-Orient et de la manière dont les frontières y ont été tracées arbitrairement. En replaçant cette carte dans son contexte historique, l’historiographie récente nuance cette idée. Exagérer son importance revient à occulter la longue histoire des frontières et tend à faire oublier que ce mythe est lui-même en partie hérité des discours impériaux.


    #cartographie #colonisation #géopolitique

  • 24 heures plus tard, à ma connaissance aucun journal n’est capable de t’expliquer :
    – comment se passe le traitement de la demande de mandat d’arrêt du procureur de la CPI par des juges (est-ce qu’ils se réunissent, s’ils se réunissent il faut attendre une date fixe ou juste ils peuvent se réunir d’urgence qu’il y a besoin, est-ce que c’est hyper-formel genre “grand jury” ou bien ils se mettent d’accord entre eux, ou bien comme dans les films le procureur il va au milieu de la nuit réveiller un juge pour lui faire signer un papier ?) ?
    – surtout : combien de temps c’est censé prendre ? (quelques jours, quelques semaines, quelques mois ?)
    – et : est-ce que ces demandes sont systématiquement acceptées, ou bien il y a des cas où ça a été refusé ?

    Ces informations devraient être connues depuis que les rumeurs de mandat d’arrêt circulaient. Que s’appelario « faire son travail ».

  • #SNCF is stopping sales of most international tickets – a decision rooted in incompetence, and communicated with malevolence

    If you want to travel on 22nd May 2024 from Paris to Berlin (Germany), Verviers (Belgium) or Luzern (Switzerland), the app and website for SNCF ticketing, #SNCF_Connect, will show you prices and sell you a ticket. Try the same on 24th May 2024 and it will not. Here are the screenshots to prove it:

    Even connections to towns just the other side of the border – like Mouscron (Belgium) or Rastatt (Germany) are no longer available for purchase:

    As this explanation page on the SNCF website outlines, from 23rd May only a very limited selection of international tickets are available for sale from SNCF. There’s also a map listing what is available that looks like it was made in MS Paint.

    Let’s not play down the significance of this.

    SNCF Connect could until now sell you a ticket to any station in Netherlands (now reduced to just Amsterdam, Schiphol and Rotterdam), any station in Belgium (now just Antwerpen, Bruxelles, Liège), any station in Germany (now just the few stations directly served by cross border ICEs and TGVs), any station in Switzerland (now just anything served by TGV Lyria), any station in Italy (now just Ventimiglia, Torino, Milano) and any high speed station in Spain (now just Barcelona, Girona, Figueres).

    What the website of course does not say is why the change happened.

    So I set about getting to the bottom of the issue.

    On Monday 13th May I was travelling through Strasbourg so headed to the Grandes Lignes ticket office to ask. These conversations were in French, translated into English here.

    Me: “I want to take a train from Strasbourg to Berlin in mid-June, but I cannot get a price in SNCF Connect, can you help me?”
    SNCF employee: “It’s not possible any more”
    Me: “Really? Why is that?”
    SNCF: “It’s the fault of Deutsche Bahn!”
    Me (somewhat surprised at this point): “But other railways manage to sell Deutsche Bahn tickets still.”
    SNCF: “It’s Deutsche Bahn”

    I tried again at Grandes Lignes at Paris Austerlitz on Friday 17 May.

    Me: “I cannot manage to book a ticket on SNCF Connect from Paris to Berlin in June”
    SNCF: “It’s not possible any more. You will have to try with Deutsche Bahn or Trainline”
    (bit of a jaw drop here – Trainline, SNCF’s main ticket sales competitor?)
    Me: “Sorry, but I would like to know why this is.”
    SNCF: “It’s Europe’s fault”
    Me: “So please tell me this. If Deutsche Bahn can still sell SNCB tickets, ÖBB can still sell Trenitalia, but SNCF cannot sell any of these any more, then how can it be Europe’s fault that SNCF cannot sell these tickets?”
    SNCF: “But it is international agreements!”

    And that was then I broke, and told the employee what the actual reason is. Because Le Figaro has the gist of it, and I have had this confirmed to me by sources in other rail firms. SNCF’s IT system for these sales – #Résarail – is outdated and being closed down, and the new system is not yet available. And in the meantime sales of these tickets are simply not possible. Incompetence in other words. There is a financial consequence too – it is rumoured that railways receive a 10% commission on these sales amongst themselves. Bang goes that income for SNCF.

    But the communication about why this is the case crosses over into malevolence. Rather than facing up to the problem, SNCF resorts to finger pointing – at Deutsche Bahn, Europe, and international agreements. None of which are the reason.

    Also what SNCF is doing here is precisely the opposite of what it says it wants to do in its European Parliament election manifesto (full PDF here): “To attract more passengers, we are constantly seeking to improve the quality of our service and are investing heavily in all aspects of customer satisfaction. We have also made a joint commitment with our European partners to improve international ticketing“. If we are to believe the Community of European Railways – of which SNCF is a member – it is only a matter of time before state owned railway firms in Europe sort out these cross border ticketing headaches – while the actual behaviour of one of Europe’s largest railway companies is precisely the opposite.

    The likes of Trainline, Omio, SNCB International and Deutsche Bahn will pick up most of the slack, but not all. Passengers unable to book online and who previous relied on purchasing these tickets at ticket offices in France will be left stuck.

    None of this is clever or sensible, but sadly that is what you get from SNCF when it comes to anything international.

    https://jonworth.eu/sncf-is-stopping-sales-of-most-international-tickets-a-decision-rooted-in-i
    #France #mensonge #incompétence #chemins_de_fer #international #billets_internationaux #technologie #on_marche_sur_la_tête

    via @freakonometrics

  • « La qualification des actes commis à #Gaza, notamment l’existence d’un possible #génocide, mobilisera les juristes internationaux pour les années à venir »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/21/la-qualification-des-actes-commis-a-gaza-notamment-l-existence-d-un-possible

    Face à la tragédie en cours à Gaza, certains choisissent de s’indigner de l’accusation de génocide à l’encontre d’Israël, plutôt que des atrocités commises. Ils rejettent une accusation qui reviendrait à « franchir un seuil moral », pour reprendre les propos du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, en janvier. Si le concept « génocide », créé par Raphael Lemkin en 1944 pour désigner l’intention délibérée d’anéantir un peuple, porte effectivement un poids symbolique considérable, en particulier vis-à-vis d’un Etat conçu comme un refuge pour les survivants de l’Holocauste, il est juridiquement défini, tant par le droit conventionnel que par la jurisprudence internationale. Dans le tumulte d’un conflit historique qui exacerbe passions, peurs et haines, le droit international constitue une boussole bienvenue.

    Contrairement à ce qui est parfois suggéré, le génocide ne se limite pas à l’extermination d’un peuple. L’article 2 de la Convention [pour la prévention et la répression du crime de génocide] de 1948 inclut, outre le meurtre, quatre actes susceptibles de constituer ce crime, dont l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale des membres du groupe ou leur soumission à des conditions d’existence devant entraîner leur destruction physique.

    Or, c’est précisément en raison des conditions de vie inhumaines imposées par Israël à la population gazaouie, notamment l’utilisation de la famine comme une arme de guerre et la destruction systématique des infrastructures et de l’environnement, que les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) ont estimé, le 26 janvier, qu’il existait un « risque plausible de génocide » à Gaza. Ils ont ordonné des mesures conservatoires strictes, renforcées le 28 mars, pour tenter de le prévenir ou d’y mettre un terme.

    Pour qu’un acte soit qualifié de génocide, il doit être commis « dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel », ce qui le distingue fondamentalement des autres crimes internationaux. Il n’est toutefois pas nécessaire que l’ensemble des dirigeants de l’Etat partagent cette intention criminelle. Il suffit, en réalité, que certains hauts responsables militaires ou politiques l’envisagent.

    Réinventer « la guerre juste »

    Or, c’est précisément ce que les juges de la #CIJ soulignent, lorsqu’ils relèvent, dans leur ordonnance, la trace de cette intention dans les déclarations de certains responsables israéliens, par exemple celles du président d’Israël, [Isaac] Herzog, promettant de « briser la colonne vertébrale » des civils de Gaza, ou du ministre de la défense, Yoav Gallant, les comparant à des « animaux humains ». Dans son rapport du 25 mars, « Anatomie d’un génocide », Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, tire des conclusions plus fermes de ces déclarations, concluant qu’il existe désormais « des motifs raisonnables de croire que le seuil du génocide par Israël est atteint ».

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    • Au prétexte qu’Israël serait « la seule démocratie du Proche-Orient » et mènerait un combat civilisationnel contre le Hamas, certains semblent considérer que le mode de gouvernance de l’Etat hébreu ou l’atrocité indiscutable des crimes commis par le groupe islamiste le 7 octobre dispenseraient l’armée israélienne de respecter le droit international.

      En procédant de la sorte, ils réinventent en réalité le concept de « guerre juste » qui a justifié certaines des pires atrocités de l’histoire humaine. Ils confondent la légalité du déclenchement de la guerre avec celle des opérations menées durant le conflit. Il convient de réaffirmer, au contraire, l’universalité de la prohibition des crimes internationaux sans exigence de réciprocité, ce qui signifie que leur commission alléguée par l’une des parties n’autorise aucunement l’autre à en faire de même.

      Privés de justice internationale
      D’autres considèrent, enfin, que l’emploi du terme « génocide » ne serait requis que lorsque l’intention génocidaire est définitivement établie par une juridiction internationale. Cette position est absurde tant d’un point de vue historique que juridique.

      En effet, l’existence d’un génocide ne se limite pas à son constat judiciaire. Il suffit, pour s’en convaincre, de rappeler que la notion n’existait pas au moment des procès de Nuremberg [1945], et que des millions de victimes, en Syrie, en Birmanie et ailleurs, sont privées de justice internationale, en raison notamment de blocages politiques au Conseil de sécurité.

      En outre, comme l’a rappelé la CIJ dans son arrêt Bosnie-Herzegovine contre Serbie de 2007, l’obligation légale des Etats de prévenir le génocide a précisément pour objet d’empêcher, ou de tenter d’empêcher, la survenance d’un tel crime, ce qui nécessite forcément de le nommer avant qu’il ait lieu.

      Il est difficile de distinguer, au premier abord, un génocide des crimes contre l’humanité – de persécution ou d’extermination par exemple – dont sont accusés le premier ministre et le ministre de la défense israéliens par le procureur de la CPI. Il est même impossible d’identifier quand débute précisément un génocide tant l’histoire nous montre que les pires crimes de masse sont souvent le fruit de processus multifactoriels et de longues années d’oppression, de discrimination et de déshumanisation de la population ciblée.

      La qualification des actes commis en Israël et en Palestine, notamment l’existence d’un possible génocide, est une tâche complexe qui mobilisera juristes et juridictions internationales pour les années à venir. Elle fera l’objet de débats académiques et juridiques importants et légitimes. Mais l’énergie que déploient certains à dénoncer l’utilisation de ce terme ne s’inscrit pas dans cette démarche. Elle vise, en réalité, à nier la gravité des crimes commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie. Elle révèle surtout une compassion sélective et une indifférence à la souffrance du peuple palestinien, dont certains continuent toujours de nier l’existence. C’est aussi cette invisibilisation que dénoncent certains de ceux qui utilisent le terme aujourd’hui.

      Johann Soufi est avocat et chercheur spécialisé en droit international pénal.

  • Arctic Shipping Route to See First-Ever Panamax Containership
    https://gcaptain.com/arctic-shipping-route-to-see-first-ever-panamax-containership/?subscriber=true&goal=0_f50174ef03-a4326c12ea-169611349&mc_cid=a4326c12ea&


    Flying Fish 1, named Oakland at the time, outside Western Scheldt, Netherlands in February 2023. Photo courtesy of Peter Faas

    Russia’s main Arctic shipping route is slated to see its first Panamax container vessel this year. The 4,890-TEU box ship, Flying Fish 1, received a permit to transit the country’s Northern Sea Route this summer. 

    Flying Fish 1 would be the first Panamax container vessel to travel across the Arctic, nearly doubling the previous highpoint set by the 3,600-TEU Venta Maersk in 2018. 

    The 66,781-dwt vessel provides service as part of Safetrans Line’s Trans-Russia liner loop between St. Petersburg and destinations in China. The vessel looks set to become part of the nascent China-Russia box trade via the Arctic.

    The Arctic route allows vessels to avoid the ongoing conflict areas in the Red Sea and the Gulf of Aden without detouring via Cape Horn. 

    During summer 2023, Chinese company NewNew Shipping, sent four feedermax ships through the Arctic completing seven voyages between July and December. The shipper expects to expand its offering to a dozen voyages this summer. 

    One of NewNew Shipping’s vessels, NewNew Polar Bear, was involved in damage to the Balticconnector gas pipeline and two subsea telecoms cables between Estonia and Finland.

    Safetrans Line acquired the 24-year old Flying Fish 1 in October 2023. Its Ice-1 ice class allows it to navigate all sectors of the Northern Sea Route independently without icebreaker escort in ice-free and light ice conditions between July and October. The permit details suggest a planned round trip voyage between early August and October.

    While thick sea ice continues to dominate the route during winter and spring, even non-ice class now routinely transit the route during the summer months. Last summer saw the first-ever Capesize bulker, the 169,159-dwt Gingo, as well as multiple Suezmax oil tankers venture into the Arctic. 

    Across fourteen voyages Russia sent 1.5 million barrels of crude to China, including multiple trips by non-ice class tankers.

  • le boum des câbliers
    Jan De Nul Group Orders Second XL Cable-Laying Vessel to Bolster Renewable Energy Transition
    https://gcaptain.com/jan-de-nul-group-orders-second-xl-cable-laying-vessel-to-bolster-renewable-energy-transition/?subscriber=true&goal=0_f50174ef03-a4326c12ea-169611349&mc_cid=a4326c12ea&


    çIllustration courtesy Jan De Nul_

    Jan De Nul Group announced a major expansion to their fleet with the order of an additional XL cable-laying vessel. This move is another significant investment in the transition to renewable energy, demonstrating the company’s ongoing commitment to the sector.

    The new vessel will be the fifth in Jan De Nul Group’s cable-laying fleet and is slated for delivery in 2026. It will be identical to the Fleeming Jenkin, another XL cable layer under construction at CMHI Haimen shipyard in China. The vessel, which is also scheduled for delivery in 2026, has already been scheduled for its first projects, indicating the strong demand for the specialized assets.

    Over the past decade, the company has installed 2,500 kilometers of submarine cables across 25 countries, including a notable project that connected Crete to mainland Greece, eliminating the island’s reliance on diesel generators for power.

  • Mort du président iranien Ebrahim Raïssi : une nouvelle secousse pour un pouvoir fragile
    https://www.revolutionpermanente.fr/Mort-du-president-iranien-Ebrahim-Raissi-une-nouvelle-secousse-

    Lundi matin, les médias iraniens ont annoncé la mort du président iranien Ebrahim Raïssi lors du crash de son hélicoptère, après une visite en Azerbaïdjan, dans des conditions troubles. Si sa mort n’aura que peu de conséquences sur la structure du pouvoir iranien, les élections à venir pourraient accentuer la délégitimation du régime.

    Après avoir annoncé que l’hélicoptère du président iranien Ebrahim Raïssi avait connu un « atterrissage brutal », dimanche, les médias iraniens ont confirmé, ce matin, que l’appareil s’était craché après des recherches que les conditions météorologiques et géographiques avaient rendues ardues. Aucun des passagers de l’appareil n’a survécu, le crash tuant le Président iranien, le ministre des Affaires étrangères, Houssein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province de l’Azerbaïdjan oriental, Malek Rahmati, et l’ayatollah Mohammad Ali Ale-Hashem. Si les causes de l’accident sont encore inconnues, ( La mort de Raïssi : enjeux et conséquences : https://www.lorientlejour.com/article/1414340/raissi-entre-la-vie-et-la-mort-enjeux-et-consequences.html),
    la mort du président iranien intervient dans un contexte particulièrement tendu, tant à l’intérieur des frontières du régime, qui connait une crise politique d’ampleur et une situation économique très alarmante, qu’à l’échelle régionale, alors que les tensions entre l’Iran et Israël ont été gelées à un niveau inédit d’intensité, après l’attaque du 13 avril conduite par l’Iran et la contre-riposte menée par Israël quelques jours plus tard.

    Alors que le président rendait visite au président azerbaïdjanais, Ilhan Aliev, au sujet de la construction d’un barrage, les soupçons pèsent sur Bakou, allié historique de l’Etat israélien, qui l’approvisionne en armes en l’échange de produits gaziers et qui lui a offert, à de multiples reprises, des points d’accès au territoire iranien. Tandis que la situation régionale demeure très instable, que les affrontements se multiplient à la frontière libano-israélienne et que le spectre d’une invasion terrestre de Rafah se fait plus menaçant que jamais, la mort du président iranien menace de déstabiliser encore davantage les équilibres régionaux. Si la thèse d’un accident demeure pour l’heure l’hypothèse la plus probable, l’implication de l’Azerbaïdjan ou d’Israël dans le crash pourrait, si elle était avérée, déclencher une guerre régionale sans précédent dans la région et ruinerait les efforts des Etats-Unis qui tentent d’obtenir de l’Iran et des composantes de l’axe de la résistance qui sont sous son hégémonie directe en Irak et au Liban qu’ils se retirent du conflit.

    Sur le plan intérieur, la mort du président ne devrait cependant pas bouleverser la situation du régime. Homme de paille, le président Raïssi n’avait qu’un pouvoir limité et demeurait sous la tutelle implacable du Guide Khamenei dont le secrétariat a étendu son domaine de compétence à la quasi-totalité des institutions politiques du pays...