naturalfeature:val-d’oise

  • Europacity : la justice annule la création de la zone d’aménagement devant accueillir le mégaprojet
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/06/europacity-la-justice-annule-la-creation-de-la-zone-d-amenagement-devant-acc

    Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a annulé, mardi 6 mars, l’arrêté du préfet du Val-d’Oise autorisant la création de la zone d’aménagement concerté (#ZAC) dite du « #Triangle_de_Gonnesse » devant accueillir le #mégacomplexe de commerces et de loisirs Europacity au nord de Paris.

    Le tribunal, saisi par plusieurs associations de défense de l’environnement, a estimé « que l’étude d’impact mise à disposition du public dans le cadre de l’enquête publique (…) était insuffisante » sur plusieurs points, notamment environnementaux. Le jugement souligne ainsi « l’importance de l’impact potentiel de ce projet sur l’environnement, compte tenu notamment de la suppression de 280 hectares de terres agricoles ».

    Dans son jugement, le tribunal souligne également que les analyses étaient « très insuffisantes » concernant « la question des émissions de CO2 induites par les déplacements de touristes par déplacements terrestres ou aériens, eu égard à la proximité de l’aéroport et dans la perspective de la création d’#Europacity » qui entend attirer 31 millions de visiteurs (gratuits et payants) par an. Pour le tribunal, ces lacunes « ont nécessairement, par leur importance et leur cumul, été de nature à nuire à l’information complète de la population et à exercer une influence sur la décision de l’autorité administrative ».

    #et_toc

  • En visite en centre de rétention, trois députés constatent entorses à la loi et locaux dégradés

    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2018/02/13/en-visite-en-centre-de-retention-trois-deputes-constatent-entorses-a-la-loi-

    Avant de discuter la loi asile et migration qui arrivera prochainement en débat, et prône plus de cent jours de rétention pour préparer l’expulsion d’un étranger, contre quarante-cinq aujourd’hui, Mme Braun-Pivet, Naïma Moutchou (LRM, Val-d’Oise) et Stéphane Peu (GDR, Seine-Saint-Denis) sont venus lundi après-midi constater sur le terrain qui on enferme en CRA et dans quelles conditions.

    La réponse leur est rapidement apparue sous les traits d’une toute petite fille de 13 mois, qui entamait lundi sa deuxième semaine de privation de liberté, accrochée au dos de sa mère. Cette dernière, une Ivoirienne de 20 ans, avait pourtant deux bonnes raisons au moins de ne pas se trouver là avec son enfant. Ayant laissé ses empreintes pour la première fois en Europe en Italie, elle pouvait y être renvoyée au nom des accords de Dublin. Et la Cour de cassation a estimé, le 27 septembre 2017, que rien dans le droit français ne permettait de placer un « dubliné » en rétention…

    La France condamnée six fois

    A ce premier contournement de la loi s’ajoute le fait que la France a déjà été condamnée six fois par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour la privation de liberté d’un mineur… Mais les préfectures continuent de passer allègrement outre les décisions des juridictions françaises et européennes.

    Au Mesnil-Amelot, les députés ont également découvert un nouveau profil de « retenu » qui donne au centre de faux airs de hall d’aéroport. Une jeune Hondurienne en route pour l’Espagne tourne en rond après avoir passé une dizaine de jours en zone d’attente à Roissy. Elle a été transférée là après son refus de monter dans un vol retour.

    Non loin, une Tunisienne, munie d’un visa pour étudier en Ukraine, traîne sa tristesse à l’idée que ses « cours de biologie ont déjà commencé ». Elle aussi se retrouve là pour avoir refusé un retour. « Normal, rétorque-t-elle, il n’est pas question que je retourne en Tunisie puisque je vais en Ukraine. »

  • #LR et #UDI : la fracture à moins que…
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050218/lr-et-udi-la-fracture-moins-que

    La fissure qui travaille la droite s’est élargie cette semaine. L’UDI a rompu son alliance automatique avec son partenaire LR. Du centre à la droite, et de la droite à l’extrême droite, cette décision pouvait déstabiliser un équilibre installé depuis plus de cinquante ans. Sauf que Belfort et le Val-d’Oise…

    #France #Emmanuel_Macron #Les_Républicains #LREM #UMP

  • Enquête sur les petites mains du deal de #cannabis
    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2018/01/25/les-soutiers-du-deal_5246663_3224.html

    Selon le rapport publié fin 2016 par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) et intitulé « Estimation des marchés des #drogues illicites en France », il réalise à lui seul un chiffre d’affaires annuel de 1,1 milliard d’euros et compte plus de 240 000 personnes. Presque autant que #La_Poste.

    • Entre stress du « métier », violence du milieu et salaires de misère, de jeunes recrues racontent le quotidien des vendeurs et des guetteurs. Le business du cannabis emploie plus de 200 000 personnes en France.

      LE MONDE | 25.01.2018, Par Louise Couvelaire

      C’est indiqué en gras et en lettres capitales sur l’affichette postée sur la Toile : « On recherche guetteur. » « Profil recherché : jeune, physionomiste, maîtrise du deux-roues appréciée, respectueux envers les clients et les clientes », décrit la petite annonce avec barres d’immeubles et feuilles de chanvre en arrière-plan. « Horaires de travail : de 10 heures à 22 heures (adaptés aux horaires de vente). Prix : 100 euros/jour ». Comme s’il s’agissait d’une banale offre d’emploi.

      Le trafic de cannabis est un business – presque – comme un autre, un modèle de néolibéralisme avec ses grandes entreprises et ses PME, ses stratégies marketing habiles et son management impitoyable, ses patrons grassement rétribués et ses petites mains sous-payées. Mais sans syndicat. En France, il représente la moitié du marché des stupéfiants.

      Selon le rapport publié fin 2016 par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) et intitulé « Estimation des marchés des drogues illicites en France », il réalise à lui seul un chiffre d’affaires annuel de 1,1 milliard d’euros et compte plus de 240 000 personnes. Presque autant que La Poste.

      Un poids lourd de l’économie française, en somme, qui opère en toute illégalité mais recrute à tour de bras « des armées de larbins qui triment pour moins que le smic », dénonce un médiateur d’une cité des Yvelines. Le chercheur Nacer Lalam, coauteur du rapport de l’INHESJ, les appelle « le prolétariat du cannabis », dont les revenus ne font, le plus souvent, qu’assurer la survie. « Comme dans les entreprises normales, les patrons s’enrichissent, pas les employés », résume un officier de police judiciaire des Hauts-de-Seine.

      Un « boulot très ennuyeux et stressant »
      On l’appellera Marvin. Il a 22 ans et vend du shit dans un quartier de l’est de Paris depuis deux ans. Ce soir de janvier, frigorifié dans son petit blouson noir zippé jusqu’au menton, il attend le « clicos » (le client) sur un bout de macadam désert depuis cinq heures déjà. Il lui reste cinq heures de plus « à poireauter dehors », jusqu’à minuit. A intervalles réguliers, il étire son cou et balaye du regard les environs, histoire de s’assurer de l’absence de policiers. « C’est l’enfer, commente-t-il, la mine lasse. C’est un boulot à la fois très ennuyeux et très stressant. »
      Horaires à rallonge, pressions et craintes des représailles physiques sont le lot quotidien du jeune homme, dont le salaire hebdomadaire varie en fonction des ventes et de l’humeur de son patron : 450 euros maximum, 250 euros le plus souvent. Pas de quoi gagner son autonomie – il vit chez un cousin – ni mener grand train.

      « Vu tous les risques que je prends – les gardes à vue, la prison, les règlements de comptes –, c’est pas cher payé », se lamente-t-il.
      Loin des idées reçues et des fantasmes d’argent facile, le deal ne profite en réalité qu’à un petit nombre de personnes haut placées dans les réseaux qui, « par leur train de vie et leur visibilité quotidienne, assurent la publicité et la pérennité du contre-modèle qu’elles incarnent », écrit Marwan Mohammed, sociologue au CNRS, dans son rapport de recherche sur « L’implication des mineurs dans le trafic de stupéfiant » (décembre 2016).

      « Ça gagne que dalle »
      A 19 ans, Amine (le prénom a été modifié) mène une carrière à faire saliver d’envie ses petits camarades qui se voient déjà au volant d’une berline aux vitres teintées. A 12 ans, il jouait les guetteurs contre quelques billets ; depuis ses 18 ans, en tant que chef des vendeurs, il empoche jusqu’à 250 euros par jour, prétend-il. De quoi entretenir son image.

      « Moi, ça se voit que je deale, j’ai toujours des nouvelles baskets et de nouvelles fringues, se targue le jeune homme, qui vend de la “beuh” dans le Val-d’Oise et espère obtenir un poste plus important d’ici peu. Mais le grand patron, lui, c’est un invisible. Personne dans la cité ne sait qui c’est. »
      Chouf (guetteur, chargé de prévenir de l’arrivée de la police), rabatteur (dont la mission est d’aller chercher le client), portier (quand le trafic a lieu au sein d’un hall d’immeuble), coupeur (conditionnement des sachets de shit ou de beuh), bicraveur ou charbonneur (vendeur)… « Tous ces postes sont nuls, ça gagne que dalle », lance Amine. De fait, cette main-d’œuvre bon marché turbine au bas de l’échelle pour quelques euros de l’heure dans des conditions de travail « infernales », martèle Marvin. D’où le fort taux de #turnover.



      Dans l’économie parallèle, les conflits sociaux se règlent souvent par la violence physique, et la concurrence s’élimine à coups de pompes et, parfois, à la kalachnikov. Si certaines têtes de réseaux optent pour une méthode de management « douce », voire paternaliste, d’autres emploient la manière forte. Retardataires tabassés, guetteurs brûlés à la cigarette lorsqu’ils ont tardé à alerter les vendeurs de l’arrivée de la police… Et malheur aux rabatteurs des cités voisines : « Ceux-là, si on les chope, on les fracasse », dit Amine. Même lorsque les trafiquants tentent une approche « courtoise », la menace reste l’argument massue.
      Cette affichette à destination des habitants, placardée dans le hall d’un immeuble de Seine-et-Marne, en témoigne : « Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gène occasionnée due au commerce au sein de votre bâtiment. De ce fait, il est de votre devoir de garder le silence et de ne pas coopérer avec la police. (…) Pour votre plus grand bien, nous vous recommandons de bien vouloir vous taire, à défaut de représailles. Nous vous remercions de votre compréhension et restons à votre entière disposition. »

      « C’est une histoire de dette »
      Meilleur vendeur de son réseau, Marvin a été roué de coups par son patron et menacé avec un couteau lorsqu’il a voulu démissionner. Le jeune homme n’attend qu’une seule chose : que la police démantèle son réseau et mette ainsi fin à son « cauchemar ». Son cas est loin d’être isolé, selon l’officier de police judiciaire des Hauts-de-Seine.
      « Toutes les méthodes et tous les prétextes fallacieux sont utilisés pour les prendre au piège, raconte-t-il. Le plus souvent, c’est une histoire de dette. »
      Faire crédit à un jeune consommateur local pour lui réclamer ensuite le remboursement immédiat de son ardoise est l’un des ressorts classiques de l’entrée dans le trafic. Le même mécanisme s’appliquera pour le contraindre à y rester. « Les gérants du réseau accusent un vendeur d’avoir perdu de la marchandise ou financent les frais d’avocats lorsqu’il se fait arrêter et réclament ensuite d’être remboursés sur le champ, poursuit le policier. Il n’a alors pas d’autre choix que de reprendre son poste. »

      Marvin est pourtant titulaire d’un CAP de menuiserie et rêve d’une formation en ébénisterie. « Cela fait plus d’un an que je cherche et que je ne trouve pas. Je n’ai plus le courage, confie-t-il. J’ai proposé mes services au dealer il y a deux ans parce que je n’avais rien : j’étais à la rue et sans emploi. Ils m’ont embauché tout de suite. »
      Avoir un rôle dans l’entreprise « virile » du trafic
      Là où l’économie légale leur ferme les portes, l’économie de la pauvreté, ou de la débrouille, prend le relais. « Le secteur des stups n’est pas discriminant et accepte les non-diplômés, principalement des jeunes hommes issus de milieux défavorisés, observe l’économiste Christian Ben Lakhdar, maître de conférences à l’université de Lille-II. C’est un marché du travail auquel ils ont accès. »
      Dans les quartiers où les taux de chômage et de décrochage scolaire atteignent parfois 50 %, « l’école de la rue » se substitue à l’école républicaine. « Des jeunes se pointent tous les jours pour du boulot, à l’heure d’ouverture des points de vente », raconte Amine.

      Pour la Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques (une coopération entre la Mairie de Paris et le département de la Seine-Saint-Denis), avoir un rôle dans l’entreprise « virile » du trafic procure au jeune le « sentiment intense d’exister » et la satisfaction d’obtenir un « statut » dans la cité, mais aussi d’accéder à une forme de normalité, en lui permettant d’avoir une place dans la société de consommation.
      « Demander à sa mère, c’est le cafard, estime le dealer du Val-d’Oise. Avec ses 1 200 euros par mois en tant que femme de ménage dans un hôtel, on ne va nulle part. Moi, je voulais de l’argent. »
      Ceux qui, comme lui, parviennent à gravir les échelons, « coffrent » leurs économies pour ouvrir un commerce légal le plus souvent. Les autres déchantent, sans un sou en poche mais avec un casier judiciaire bien rempli.

      #emploi_informel #caillasse

    • Les vendeurs de cannabis, des salariés comme les autres ? Le Monde, 25.01.2018, Louise Couvelaire

      Capacité à prendre des risques, compétences en marketing… des initiatives tentent de valoriser l’expérience des dealeurs pour les aider à s’en sortir.

      Ce n’est pas le genre d’expérience que l’on peut inscrire sur un CV ni faire valoir lors d’un entretien d’embauche. Pourtant, Sofiane (le prénom a été modifié), 17 ans, est un patron avant l’âge. Il n’est pas encore sorti de l’adolescence qu’il s’exprime déjà comme un homme d’affaires aguerri. Faussement nonchalant, les mains dans les poches de son survêtement siglé d’un blanc immaculé, il parle « recrutement », « stratégie marketing » et « fidélisation du consommateur ».

      En quelques années, il a gravi les échelons de son organisation du Val-de-Marne à une vitesse record, passant de livreur de sandwichs à « bras droit » du « big boss » chargé du management, de la comptabilité et des importations. Une succession de postes qu’il a occupés à temps plein depuis l’arrêt de ses études, en classe de 3e. Mais sa carrière s’est arrêtée net un matin d’avril 2017, lorsque les policiers ont enfoncé la porte du domicile de sa mère. Son interpellation s’est soldée par un séjour de quatre mois à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne).

      Sofiane dirigeait un « four », un point « chaud » de deal de résine et d’herbe de cannabis, réalisant un chiffre d’affaires de 6 000 euros par jour en moyenne et employant une trentaine de personnes. « Faire tourner un trafic de stups, c’est comme gérer une société, lance-t-il. Donnez-moi les clés de n’importe quelle entreprise et je vous garantis des bénéfices. » Son aplomb masque mal une réalité dont il a conscience : son ascension fulgurante dans le deal ne lui ouvrira pas les portes du CAC 40.

      Savoir-faire comptable et commercial

      « Certains dealeurs sont pourtant très ingénieux et développent de vraies capacités, souligne Karima Esseki, éducatrice à la Protection judiciaire de la jeunesse. Mais ce n’est pas comme ça que la société les voit. » Face à une politique répressive que beaucoup jugent inefficace, certaines initiatives tentent une nouvelle approche : repêcher les acteurs de l’économie souterraine pour en faire de bons élèves de l’économie légale.

      Effacement du casier judiciaire, processus de valorisation de l’expérience acquise, transfert de compétences…

      « L’idée est de modifier la posture que l’on a face à eux, explique Emmanuel Meunier, de la Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques (coopération entre la Mairie de Paris et le département de la Seine-Saint-Denis). La plupart sont en totale perte de confiance en eux, ils sont persuadés qu’ils ne savent rien faire et que la société ne veut pas d’eux. Or, les aptitudes qu’ils acquièrent sont souvent proches de celles recherchées dans l’économie classique. »

      Capacité à prendre des risques et à juger des rapports de force, savoir-faire comptable et commercial, habiletés en communication et en management, ponctualité, don d’observation, résistance au stress… Parmi la liste des « connaissances acquises » les plus citées figurent aussi les stratégies marketing, calquées sur celles des industriels.

      Une filière d’apprentissage parmi d’autres

      « La plupart de nos clients sont des petits-bourgeois parisiens, raconte Sofiane. Il faut s’adapter pour les fidéliser. » De plus en plus de dealeurs appâtent désormais le chaland grâce à des opérations de promotion – « jusqu’à minuit, 1 gramme acheté, 0,5 offert » –, du merchandising (briquet offert, feuilles de papier à rouler…), un packaging léché (couleurs pop, liserés dorés…) et une diversification du réseau de distribution par la mise en place de « drive » et de livraisons à domicile. « Les vendeurs-livreurs développent une vraie relation clientèle », juge un officier de police judiciaire des Hauts-de-Seine.

      Le deal, une filière d’apprentissage parmi d’autres, en quelque sorte, dont ils sont plusieurs milliers à sortir chaque année. Dans ce secteur, on fait rarement de vieux os. « Passer son temps à regarder derrière soi, c’est pas une vie », confie Sofiane. A part quelques têtes de réseau, la plupart quittent le métier avant 25 ans.

      « Au-delà, ceux qui n’en sortent pas sont perçus comme des cas sociaux, rappelle Luc-Henry Choquet, coordinateur du livre Protéger la jeunesse contre l’usage et le trafic de drogues (LEN, 2017), distribué à 1 500 éducateurs. La norme sociale reprend le dessus. »

      Pour le chercheur Nacer Lalam, de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, « le recours quasi systématique à la violence pour gérer les conflits est une limite au principe de “compétences transférables” ». Un obstacle qui peut être levé, selon Omer Mas Capitolin, de la Maison communautaire pour un développement solidaire, à Paris. « Lorsque l’on sort du deal, on sort de la violence, dit-il. Comme on ne se retourne plus toutes les trente secondes dans la rue pour vérifier que personne ne veut vous régler votre compte, la pression baisse mécaniquement. » Et de tempérer : « C’est au cas par cas, en fonction de la sensibilité de chaque jeune. »

      Expériences fictives

      Encore faut-il faire oublier son passé pour avoir les meilleures chances de se reconvertir. Certaines associations acceptent ainsi de combler rétroactivement les trous figurant dans le CV, en attestant d’expériences fictives. D’autres organismes vont plus loin, comme le Collectif jeunesse prévention des conduites à risques de la ville de Sevran (Seine-Saint-Denis) : depuis septembre 2016, il facilite les démarches légales d’effacement du casier judiciaire, avec une permanence juridique hebdomadaire tenue par une avocate et un conseiller d’insertion.

      « L’aspect le plus délicat à traiter dans ce processus [de reconversion], c’est celui du cash immédiat, estime Omer Mas Capitolin. Ces jeunes avaient l’habitude de toucher des sommes en liquide régulièrement, et, d’un coup, plus rien. »
      Depuis quelques années, il participe à un programme baptisé « Paris par rues méconnues ». Le principe ? Faire de ces jeunes, dans un délai record, des guides touristiques de leur quartier, « qu’ils connaissent mieux que personne », afin de leur procurer au plus vite un salaire de remplacement, le temps qu’ils trouvent un emploi plus pérenne.

      #dealeurs #Business_School_of_the_streets #livreurs

  • « La Grande-Bretagne nous paie pour que nous gérions, sur notre territoire, son immigration »
    https://www.crashdebug.fr/international/14415-la-grande-bretagne-nous-paie-pour-que-nous-gerions-sur-notre-territ

    Pour le juriste Olivier Cahn, les accords du Touquet signés en 2002 sont fondamentalement déséquilibrés.

    Des policiers français encadrant des migrants désireux de passer en Angleterre par le tunnel sous la Manche,

    en août 2015, près de Calais. Emilio Morenatti / AP

    Maître de conférences en droit pénal à l’université de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), Olivier Cahn a consacré sa thèse de doctorat à la « coopération policière franco-britannique dans la zone frontalière transmanche ». Pour lui, la souveraineté de la France est mise à mal par ces accords.

    Lire aussi : Migrants : la charge de Macron à Calais contre les associations

    Le chef de l’Etat a fait savoir avant le sommet franco-britannique qu’il allait négocier un avenant aux accords du Touquet pour demander aux Britanniques de faciliter l’entrée légale de (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Pontoise : blocus des lycéens contre le sexisme en classe - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/pontoise-le-blocus-des-lyceens-contre-le-sexisme-en-classe-21-12-2017-746

    Ils étaient des centaines devant les portes du lycée Pissarro ce jeudi matin à Pontoise (Val-d’Oise). Les élèves ont bloqué deux entrées sur trois de l’établissement avec des poubelles et des messages de sensibilisation contre le sexisme. « On est à bout, on en peut plus de subir ça au quotidien sous les yeux passifs des professeurs », témoigne une élève de terminale. Depuis le début de l’année scolaire, elles sont plusieurs à être victimes de réflexions inappropriées, d’insultes et de mains aux fesses dans les couloirs mais aussi dans les salles de classe. « On m’a déjà touché les fesses à l’entrée de la classe et le professeur a vu mais n’a rien dit », témoigne Hajar.
    Le blocus a été organisé pas une trentaine d’élèves qui se sont concertés sur les réseaux sociaux. Shanley, à l’initiative du mouvement, veut « libérer la parole dans les établissements scolaires ». « On n’est pas les seuls concernés, ça se passe partout en France et l’éducation nationale doit réagir », ajoute-t-elle. La jeune femme devait rencontrer le proviseur et la proviseure adjointe pour évoquer ces problèmes.

    #Femmes #lycée #blocus #sexisme

    @rezo

    • oui, @mad_meg, et là il avait de quoi tout féminiser sans barguigner, sans écriture inclusive, mais il y a aussi plein de mectons, tout comme il y avait plein de filles (une majorité ?) dans les mobilisations collégiennes et lycéennes qui en 73 s’opposaient à la suppression des reports d’incorporation dans l’armée.
      L’argument « seul.e.s les premier.e.s concerné.e.s sont légitimes » à parler agir est l’une des facettes de la normalisation identitaire. En vrai ça ne se passe pas comme ça et dans de forts nombreux cas, c’est tant mieux.

    • À l’école des femmes. Harcèlement sexuel : à Pontoise, des jeunes filles bloquent leur lycée pour se faire entendre
      http://mobile.lemonde.fr/societe/article/2017/12/22/harcelement-sexuel-a-pontoise-des-jeunes-filles-bloquent-leur-lycee-p

      Harcèlement sexuel dans les collèges et lycées, un phénomène difficile à appréhender pour les enseignants
      http://mobile.lemonde.fr/societe/article/2017/12/22/harcelement-sexuel-ce-que-l-ecole-fait-pour-l-endiguer-ou-pas_5233177

      Leur action a été suivi d’une flopée d’articles divers (et une une du Parisien), et il est certain qu’elle fait des vagues parmi les éduquées et autres scolarisés bien au delà de ce lycée. Mais cela ne semble guère retenir ici l’attention. Étonnant. Les (petites) bonnes nouvelles sont elles si fréquentes ? Pour ma part, lorsqu’il se vérifie que les dernier.e.s venu.e.s (les d’jeuns) peuvent agir de façon autonome, j’y vois un encouragement à ne pas renoncer.

      Pour ce que je vois, dans la concurrence, l’atomisation et l’individualisation, le système scolaire (lui aussi porteur de ces dimensions destructrices) et ses divers ateliers, est l’un des derniers endroits où l’expérience partagée peut se faire force collective et conflictuelle.

      La portée universelle (si si) des mouvements des femmes dépasse l’universalité de la domination masculine comme celle de la cause des femmes. La mise en cause des petits mecs relous, ce qu’elle sape aussi c’est la contrainte à trouver ou se fabriquer des plus faibles que soi - (ici le harcèlement scolaire, sexuel mais pas que) pour accepter sa place, sa propre faiblesse, compenser l’impuissance, éprouver sa force.
      Ici, l’alternative n’est pas un mot mais une manière d’être.

      Bon, tout ça est aussi une manière de tenir à ce que je sais pour l’avoir vécu, on peut naître à nouveau lorsque l’on échappe à sa famille, parmi ses pairs. Et il arrive que cela implique de ne pas pouvoir laisser le monde tel qu’on l’a trouvé.

      #école

    • Femmes en lutte. @seleutheria999, une de celles à l’origine de cette action se fera certainement un plaisir d’échanger avec qui voudrait préparer un article, une émission (je peux lui transmettre un message en dm sur oiseau bleu si cela peut aider). Une une du Parisien, cela veut aussi dire que ce beau frémissement est exposé à un fort risque de #recodage (sécuritaire, pudibond, moral, ...).
      @jef_klak @paris @panthere ...

    • « Dans la rue comme au lycée, nous sommes courageuses et libres. »
      Harcèlement sexuel : à Pontoise, des jeunes filles bloquent leur lycée pour se faire entendre
      Quelque 300 lycéens ont notamment dénoncé, jeudi, la passivité des enseignants face aux violences sexistes subies par les élèves dans leur établissement.
      LE MONDE | 22.12.2017, Sofia Fischer

      « Dans la rue comme au lycée, nous sommes courageuses et libres. » Jeudi 21 décembre au matin, sur des poubelles empilées devant les grilles du lycée Pissaro de Pontoise (Val-d’Oise), la petite phrase a été inscrite en grand. Quelque 300 lycéens – filles et garçons – ont décidé de bloquer leur établissement pour protester contre les violences sexistes qu’elles racontent subir au quotidien. « On n’en peut plus, et les professeurs ne réagissent pas », assène Shanley, qui a participé à l’organisation de la mobilisation, armée d’une pancarte « Nous disons stop ! » « C’est à nous de prendre les choses en main pour qu’ils prennent conscience du problème, qui va bien au-delà de notre lycée, et qui concerne toute l’éducation nationale. »

      « Quand une fille passe au tableau, c’est systématiquement accompagné de commentaires, qui peuvent aller du “sale pute” à “matez-moi ce cul, je le baiserais bien”. Quand ils ne miment pas des actes inappropriés avec leur sexe… C’est pas comme ça qu’on va avoir notre bac », raconte Hajar, en terminale. Selon les élèves, les professeurs, témoins de ce type de comportement, restent impassibles. « Un garçon de ma classe m’a mis la main aux fesses sous les yeux de la prof. Aucune réaction », renchérit une jeune fille en 2de.
      Lire aussi : Harcèlement sexuel dans les collèges et lycées, un phénomène difficile à appréhender pour les enseignants

      « La parole se libère »
      Une encadrante, qui s’est aventurée vers le groupe de filles qui campe devant l’établissement, reconnaît à demi-mot qu’il peut y avoir une certaine mauvaise volonté de la part des professeurs à relever ce type de comportements. « J’ai du mal à imaginer qu’ils ne les voient pas… », souffle-t-elle. Marie-Ange Tomi, directrice académique adjointe du Val-d’Oise, affirme, elle, « ne pas être au courant de ce problème » dans cet établissement – qui organise par ailleurs des campagnes contre le cybersexisme –, mais assure « ne pas souhaiter remettre en question la parole de ces jeunes » sur la passivité de certains professeurs. « S’il faut rappeler l’attention de l’équipe pédagogique sur ce point-là, alors faisons-le. »

      A l’origine du mouvement ; une énième altercation entre une élève et un camarade, samedi 16 décembre, lors des épreuves blanches du baccalauréat. Un « sale pute, ferme ta chatte » fuse. Une fille éclate en sanglots, puis deux, puis trois. Elles se retrouvent dans une salle et vident leur sac. Elles se racontent les insultes et les mains aux fesses, dans leurs couloirs ou dans les salles de classe. « Avec les affaires qui sortent dans les médias, la parole se libère », explique Shanley. « Elles partagent leur vécu entre filles. C’est la fin de la loi du silence. »

      Elles créent alors une conversation commune sur Facebook. En quelques jours, elles sont des dizaines sur le groupe à partager leurs témoignages, avant de se décider à organiser un blocus. Pas de syndicats ni d’associations pour appui : le système D prévaut. L’une s’occupe de faire un discours, les autres des banderoles, des bombes de peinture… Elles se sont levées à l’aube pour pousser les poubelles devant les grilles du lycée et ont imprimé des flyers à distribuer à leurs camarades. Sarah-Lou, une élève de 2de qui campait, elle aussi, devant les grilles de l’établissement, assure qu’« [elles] ne sont pas naïves » : « On sait bien que les garçons de nos classes ne vont pas arrêter du jour au lendemain parce qu’on a fait un blocus. Mais au moins, on montre aux autres filles du lycée qu’elles ne sont pas seules. »
      Marie-Ange Tomi, elle, assure que le proviseur prendra des mesures supplémentaires dès la rentrée pour éviter ce type de problème à l’avenir. « Il va demander une intervention de brigades pour rappeler le cadre de la loi et surtout générer des débats entre les élèves, avec des collectifs féministes, pendant les cours. »

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      Et allez, on équilibre par l’autre science, réputée vraie, celle de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance

      Harcèlement : « La très grande majorité des élèves se sent bien au collège »
      Fabienne Rosenwald, qui dirige la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, détaille les résultats de l’enquête « Climat scolaire et victimation », menée en 2017 dans les collèges.
      LE MONDE | 22.12.2017, Mattea Battaglia

      Fabienne Rosenwald dirige la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), au sein du ministère de l’éducation nationale. Elle décrypte l’enquête « Climat scolaire et victimation » menée en 2017 dans les collèges, et publiée jeudi 21 décembre.
      L’enquête sur le climat scolaire dans les collèges que vous venez de rendre publique atteste qu’une très large majorité de collégiens se sent bien dans les établissements. Et même de mieux en mieux. Une bonne nouvelle, dans une école où l’on a tendance à penser que tout va mal ?

      Fabienne Rosenwald. C’est très français, ce sentiment que tout va mal. D’où l’intérêt d’enquêtes de la statistique publiques pour objectiver ce sentiment. Cette enquête s’adresse à un échantillon de collégiens et leur demande leur ressenti. Les conditions de passation permettent d’être sûr que personne ne voit ni ne sait ce qu’ils répondent. Or que disent-ils ? La très grande majorité des élèves se sent très bien, ou bien, dans les établissements (94 %). Ils ont de très bons rapports avec leurs camarades (84 %) et avec leurs enseignants (87,5 %). L’école est aussi un lieu de vie, et c’est réussi.
      Il y a ce sentiment de bien-être déclaré par les collégiens, et pourtant, un sur deux fait état d’insultes subies dans l’année. Un paradoxe ?

      Le mot « insulte » renvoie à un spectre très large, surtout au collège, avec des enfants encore petits. Si on regarde les insultes les plus blessantes, la proportion est bien plus faible. A propos de la tenue vestimentaire, 27,6 % des collégiens en déclarent. Sur le physique, ils sont 17 % à en faire état ; à l’âge de l’adolescence, c’est vrai que ce peut être difficile à entendre. Quant aux insultes sur les origines, 11 % des collégiens en déclarent. Sur le sexe, 8 %. Sur la religion, 6 %. En lycée, ils ne sont plus qu’un cinquième à faire état d’insultes (22 %).

      Plutôt qu’un paradoxe, je dirais que les élèves savent faire la part des choses. Ce n’est pas parce que les échanges peuvent être difficiles avec leurs camarades qu’ils se sentent nécessairement mal dans leur établissement. Des insultes, ils en entendent sûrement aussi en dehors de l’école ; l’école ne leur apparaît peut-être pas plus difficile que l’environnement extérieur.
      Il s’agit de la troisième enquête de ce type. Des évolutions se dessinent-elles ? Des types d’agressions tendent-elles à prendre le dessus, d’autres à régresser ?

      Pour les collégiens, cette enquête est la troisième du genre (2011, 2013, 2017). Pour les lycéens, on en a, jusqu’à présent, mené une seule (2015). Le service statistiques du ministère de l’éducation est en train de réfléchir à en mettre une en place dans le premier degré : les écoliers ont aussi leur mot à dire.
      Dans les collèges, il n’y a pas de grande évolution dans le temps : la perception du climat scolaire par les élèves est globalement stable, avec même un léger mieux.
      Filles et garçons semblent toutefois inégaux face au harcèlement…

      En effet, les garçons sont beaucoup plus touchés par tout ce qui est violence physique ; ils déclarent plus souvent avoir été frappés, avoir participé à des bagarres, avoir participé à des jeux dangereux. Les filles, elles, sont plus touchées par les violences verbales et psychologiques – les mises à l’écart, l’ostracisme concernent typiquement davantage les filles que les garçons. Idem des insultes sexistes.
      Cette différence montre qu’il existe encore des représentations différentes entre filles et garçons, et des comportements différents entre les filles et les garçons. Cela implique l’ensemble des lieux de vie des jeunes dans la société, et pas seulement l’école.
      Lire aussi : Harcèlement sexuel dans les collèges et lycées, un phénomène difficile à appréhender pour les enseignants

      Le harcèlement de nature sexiste et sexuelle s’est imposé dans l’actualité. Est-ce aussi le cas en milieu scolaire ?

      Comme on le voit dans l’enquête, le phénomène n’est pas massif, ou en tout cas collégiens et lycéens ne le déclarent pas massivement par rapport à d’autres incidents dont ils sont victimes. Ils sont, en 2017, un peu moins de 5 % d’élèves (5,3 % de filles, 4,2 % de garçons) à déclarer avoir subi des baisers forcés ; 6 % à témoigner de caresses forcées (7,6 % de filles, 4,5 % de garçons). Et 7,5 %, filles comme garçons, d’actes de voyeurisme – dans les gymnases, les toilettes… C’est inadmissible, mais beaucoup moins fréquent que d’autres incidents comme les insultes (50 %), les vols de fournitures (48 %), les surnoms méchants (46 %), les mises à l’écart (38 %).
      Les insultes à caractère sexiste, elles, augmentent : 8,3 % des collégiens en déclarent aujourd’hui, contre 5,5 % il y a quatre ans. Sur ce point, les filles sont deux fois plus touchées que les garçons (11,1 %, contre 5,9 %).
      Ces violences dont la société tout entière se fait l’écho sont répandues, quel que soit le profil du collège – cela ne touche pas plus celui de l’éducation prioritaire que le collège de centre-ville. Un enseignement, me semble-t-il, à prendre en compte par le monde des adultes.

      Les chiffres-clés de l’enquête « Climat scolaire et victimation » menée en 2017

      Les services de la DEPP, la direction des statistiques du ministère de l’éducation nationale, ont rendu publique jeudi 21 décembre leur dernière étude sur le « climat scolaire et la victimation ». Ils ont interrogé 21 600 élèves de 360 collèges représentatifs au printemps 2017, dans le public et le privé sous contrat, pour réaliser cette enquête nationale, après deux précédentes études réalisées en 2011 et 2013.

      On y apprend que :

      94 % des collégiens affirment se sentir bien dans leur établissement. Ils étaient 92,5 % en 2013. Neuf sur dix pensent qu’on apprend plutôt ou tout à fait bien dans leur collège. L’opinion la moins positive concerne les punitions : seulement sept collégiens sur dix les trouvent justes.

      22 % des collégiens estiment qu’il y a plutôt beaucoup ou beaucoup de violence dans leur établissement, signe que l’inquiétude n’est pas négligeable. Pour certains élèves, ces problèmes peuvent provoquer de l’absentéisme ; 6 % des collégiens disent ne pas s’être rendus au collège au moins une fois dans l’année parce qu’ils avaient peur de la violence.

      13 % des élèves arrivés en classe de troisième – autrement dit, en fin de collège – estiment qu’il y a beaucoup ou plutôt beaucoup d’agressivité entre eux et les enseignants, contre 10 % en classe de sixième. L’opinion des élèves est ainsi moins positive au fil de la scolarité.

      18 % des collégiens déclarent avoir subi au moins une atteinte par l’intermédiaire des réseaux sociaux ou par téléphone portable (usurpation d’identité, vidéos humiliantes ou diffusion de rumeurs). Un sur dix dit avoir été insulté ou humilié à travers ces nouvelles technologies. Pour 7 %, cela s’apparente à du cyber-harcèlement, phénomène subi plus par les filles (8 %) que par les garçons (6 %). C’est aussi plus fréquent chez les élèves de troisième.

      Valeurs actuelles
      https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/des-lyceennes-se-revoltent-contre-le-harcelement-sexuel-46040

      « Il a été convenu qu’une brigade de prévention de la délinquance juvénile intervienne prochainement à Pissarro », assure Marie-Ange Tomi, directrice adjointe à l’académie de Versailles. Bravo, les filles.

  • « Dans la sous-traitance hôtelière, c’est de l’esclavage moderne » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/26/dans-la-sous-traitance-hoteliere-c-est-de-l-esclavage-moderne_1612701

    En charge du nettoyage du Holiday Inn de Clichy-la-Garenne, les salariés de Héméra sont en grève depuis le 19 octobre contre des mutations et les cadences infernales. La direction reste sourde .

    La grève s’éternise. Depuis plus d’un mois, des salariés d’une entreprise sous-traitante, Héméra, qui gère le nettoyage de l’hôtel Holiday Inn de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), ont entamé leur mouvement de protestation. Multipliant les actions pour faire entendre leurs revendications face à une direction impassible. Jeudi soir, onze fantômes ouvrent le cortège dans la nuit. C’est le déguisement qu’ont choisi ces salariés en grève pour attirer l’attention sur leur sort. Une centaine de personnes sont venues à Clichy manifester à leurs côtés. « Ces travailleurs sont des salariés invisibles », lance le responsable du syndicat CGT des hôtels de prestige et économiques (HPE), Claude Levy.

    Le défilé est parti du Holiday Inn de Clichy et s’est terminé devant la mairie. « Sous-traitance, maltraitance ! » « Frottez, frottez, il faut payer. L’esclavage, c’est fini ! » : voilà quelques-uns des slogans qui ont retenti dans le centre-ville. En soutien au mouvement, des travailleurs, des Clichois et des syndiqués ont protesté contre les méthodes de travail de Héméra. Lancé pour dénoncer la mutation d’une gouvernante, la deuxième en six mois, le mouvement s’est étendu à d’autres revendications. Outre la suppression de la clause de mobilité figurant dans leurs contrats, les grévistes demandent l’arrêt du paiement à la chambre (illégal pour un salarié), le règlement des heures supplémentaires, une prime de 13e mois et, surtout, leur embauche directe par le donneur d’ordre, Holiday Inn.

    « Six jours sur sept »

    L’entreprise de sous-traitance Héméra a décroché le 19 décembre 2016 un contrat d’un an avec l’hôtel de Clichy. Elle a récupéré de fait les 35 salariés du nettoyage, en majorité immigrés, qui travaillaient déjà pour le précédent prestataire - comme le prévoit la convention collective du secteur si ceux-ci ont au moins quatre mois d’ancienneté. Depuis, leurs acquis sociaux seraient « bafoués », dénonce Mirabelle Nsang, 43 ans, gouvernante d’origine camerounaise et représentante de la section syndicale CNT-Solidarité ouvrière à Héméra. Elle s’insurge : « Nos plannings ont changé, on travaille six jours sur sept. Nos deux jours de repos consécutifs ont disparu. Avant, les femmes de chambre devaient nettoyer 17 chambres en sept heures. Avec Héméra, on leur demande de faire 20 à 25 chambres. On finit plus tard et on n’est pas payés. On avait droit à un week-end par mois et certains salariés n’en ont même pas eu. Héméra a tout détruit. » La situation concerne selon elle des femmes de chambre, des gouvernantes, des équipiers et des plongeurs. Mirabelle Nsang dénonce également le « harcèlement » de la cheffe de site : « Elle ne te donne que des chambres à faire après des séjours de longue durée, où elles sont plus sales, pour te faire mal. Elle veut réformer son équipe pour être entourée de gens qui disent oui à tout. »

    Douleurs physiques

    « Nous, les immigrés, on mène ce combat car nous n’avons pas d’autre choix », assure Mirabelle Nsang. Ils espèrent que l’issue sera positive, comme cela a été le cas dans différents dossiers ces dernières années : en 2015 notamment, un mouvement de grève avait contraint le groupe Louvre Hotels à intégrer des femmes de chambre dans cinq de ses établissements.

    A Clichy, au premier jour du mouvement, 33 salariés sur 35 étaient en grève. Leur nombre a ensuite diminué progressivement pour se stabiliser à 11, « le noyau dur », comme l’indique cette mère de famille qui travaille dans l’hôtel depuis onze ans. « Les autres grévistes ont repris le travail après avoir subi des pressions d’autres syndicats », accuse la représentante CNT-SO. Pour Eric, 35 ans, équipier dans l’hôtel depuis dix ans et délégué syndical de FO, « le conflit est légitime. On en avait ras-le-bol de cette situation, c’est un système qui pousse les gens à craquer ». Il n’oublie pas les provocations de la cheffe de site, qui lui répétait : « L’aspirateur est ta copine », ou encore « mon petit-fils de 2 ans passe l’aspirateur mieux que toi ». Ce père de deux enfants raconte avoir été « blessé » par ces « propos désobligeants » et qu’il se rendait sur son lieu de travail la « boule au ventre ». Les mutations de deux salariées de Héméra, qu’il qualifie d’« arbitraires et brutales », ont été l’élément déclencheur de la grève qui a débuté le 19 octobre.

    Contactées par Libération, la société Héméra et la directrice de l’hôtel Holiday Inn de Clichy, dont le comportement est mis en cause par les grévistes, n’ont pas souhaité répondre à nos sollicitations. Le groupe Intercontinental, poids lourd hôtelier à l’échelle mondiale et propriétaire de la marque Holiday Inn, nous a fait parvenir cette unique réponse : « Un petit nombre d’employés travaillant pour un prestataire de services ont choisi de se mettre en grève en raison d’un différend avec leur employeur à propos de leurs salaires et de leurs avantages. L’équipe de direction de ce sous-traitant a immédiatement ouvert le dialogue pour trouver un accord avec les syndicats et faire en sorte que le personnel puisse retourner rapidement au travail, sans que cela n’affecte nos clients ni la qualité de nos services. »

    « Peur de parler »

    Juriste au syndicat CNT-SO, Etienne Deschamps n’a pas le même souvenir des négociations. Au premier jour de la grève, il a rencontré avec d’autres représentants Carlos Goncalvez, le directeur d’exploitation de Héméra : « Nous lui avons dit que si les mutations prévues étaient annulées, les salariés reprendraient le travail immédiatement, avec le paiement de la journée de grève et un calendrier de négociations fixé maintenant pour le reste des revendications. » Une réponse de l’entreprise de nettoyage devait arriver dans l’après-midi. Une délégation, accompagnée du juriste de la CNT-SO, est finalement reçue le 26 octobre, sept jours après, par le PDG de Héméra, Denis Schiavone, en présence de Goncalvez : le refus de revenir sur la clause de mobilité est notifié aux grévistes. Le lendemain, des policiers en verbalisent neuf d’entre eux pour nuisances sonores. 68 euros d’amende chacun. Depuis le début de la grève, déplore Mirabelle Nsang, « la directrice de l’hôtel n’est même pas sortie nous voir pour nous demander ce qui se passe ». Alors qu’elle nous parle, un salarié de l’hôtel sort de l’établissement et bouscule une syndicaliste tandis qu’un autre, dont la journée de travail vient de se terminer, insulte une gréviste.

    Le quotidien des employés de la sous-traitance est rude. De nombreuses femmes seules habitent loin de leur lieu de travail. Illiana Saintulme, 48 ans, mère de quatre enfants, fait les allers-retours depuis Sarcelles (Val-d’Oise). « Je mets une heure trente en transports, avec trois changements, pour venir travailler. » Cette femme de chambre est employée dans l’hôtel depuis onze ans. Elle se plaint de douleurs physiques. Mais aussi de pressions morales. Et dénonce les cadences infernales qui seraient imposées par l’entreprise de sous-traitance. Soit trois chambres par heure (alors que, selon la CGT, il faut au moins vingt-cinq à trente minutes pour en nettoyer une seule). Elle assure avoir dû parfois venir travailler « sept jours sur sept ». Pourtant, malgré un contrat à temps plein (sept heures par jour), Illiana Saintulme explique ne pas toujours recevoir l’intégralité de sa paie. « A la fin du mois, leur salaire est calculé en fonction du nombre de chambres qu’elles ont réussi à faire, dénonce Claude Levy, de la CGT HPE. Et quand le compte n’y est pas, au regard des cadences imposées de manière informelle, on leur enlève des jours en prétextant des absences autorisées. » « Celles qui sont vraiment prises pour de la chair à canon, ce sont les femmes de chambre qui ont un contrat à temps partiel de quatre à cinq heures par jour, avec 20 à 30 chambres à faire, sans être payées pour les heures supplémentaires. Ce sont essentiellement des femmes immigrées qui sont concernées », poursuit le syndicaliste. Avant d’ajouter : « Ce qui se passe dans la sous-traitance hôtelière, c’est de l’esclavage moderne. » Selon le militant cégétiste, les onze grévistes ont saisi les prud’hommes pour travail dissimulé. Pour tenir financièrement, les syndicats CGT HPE et CNT-SO ont distribué un chèque de solidarité de 400 euros à chacun.

    Depuis le début du mouvement, « la direction de Holiday Inn refuse de laisser entrer les délégués syndicaux dans le hall de l’hôtel, c’est un délit d’entrave à l’exercice du droit syndical », dénonce Claude Levy.

    Sur demande du syndicat, un huissier de justice s’est rendu jeudi sur le site. La direction a du coup autorisé l’accès à Mirabelle Nsang et son collègue de FO pour la journée, mais l’huissier mandaté par l’hôtel « veillait et notait ce que disaient les délégués au personnel Héméra non gréviste », selon un syndicaliste. « Une femme de chambre non gréviste a expliqué que les conditions de travail restent identiques, tandis que deux autres nous ont dit "avoir peur de parler" », raconte Mirabelle Nsang. Ces derniers jours, les grévistes sont allés manifester dans les halls d’entrée des Holiday Inn de Paris-Notre-Dame et Paris-Gare de l’Est. Le soir de Halloween, ils s’étaient déguisés pour dénoncer « des patrons sorciers ». La grève continue.
    Rémy Descous-Cesari

    #exploitation #hôtellerie #femmes_de_chambre #sous_traitance #syndicats ##Holyday_Inn #grève #droit_du_travail

  • Sarcelles : un policier tue trois personnes avant de se donner la mort
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/11/19/sarcelles-un-policier-tue-trois-personnes-avant-de-se-donner-la-mort_5217090

    Un policier de 31 ans a tué samedi 18 novembre en début de soirée à Sarcelles (Val-d’Oise) trois personnes avec son arme de service et en a blessé trois autres avant de se suicider, selon l’Agence France-presse (AFP), qui cite une source policière, et confirme une information du Parisien.

    D’après les premiers éléments de l’enquête, ce fonctionnaire de police en poste à Paris a tué trois personnes, dont son beau-père, et blessé sa belle-mère, sa compagne et la sœur de cette dernière dans ce qui s’apparente à un « drame familial » , avant de retourner l’arme contre lui.
    Deux passants victimes

    Le drame s’est produit vers 20 h 45 dans le vieux Sarcelles, à environ 300 mètres de la mairie de cette commune située au nord de Paris. L’homme a d’abord tué deux personnes qui se trouvaient « sur la voie publique », selon la source policière. « Ce sont des gens du voisinage, je les connais bien car j’ai habité dix ans dans cette rue, ils n’avaient aucun lien » avec le policier, a affirmé à l’AFP le maire de Sarcelles François Pupponi, présent sur place.

    Selon l’élu, le policier a ensuite tiré sur sa petite amie qui lui aurait annoncé peu de temps auparavant son intention de rompre. Grièvement blessée au visage, elle se trouvait dans une voiture stationnée devant un pavillon. Le gardien de la paix a été retrouvé mort dans le jardin.

    #domination_masculine #violence_masculine #violence_policière #terrorisme

    • L’e-monde dit "drame familiale" au lieu de violence policière et tuerie en pleine rue.
      Plus loin je tombe sur le titre : Paris à nouveau capitale des arts « primitifs » alors que c’est plutot Paris à nouveau capitale du trafique d’art pillé dans les nombreux pays ou nous faisons la guerre.

  • 10 ans après la chute de Lehman Brothers et la crise mondiale qui s’ensuivit, les banques n’ont changé qu’à la marge. Petit inventaire non exhaustif des activités toxiques, loin de du financement de l’économie réelle. En 2012, la Commission européenne entame un premier bilan du coût du sauvetage des banques suite à la crise de 2008. 4 500 milliards d’euros de #fonds_publics ont été mis à disposition des banques dans toute l’Union et dès 2009, les établissements français avaient renoué avec le profit en affichant 11 milliards d’euros de bénéfice.

    « Notre ville a contracté un #emprunt_toxique et cela peut encore nous coûter plusieurs millions d’euros », raconte Sébastien Meurand, maire de Saint-Leu la Forêt. Comme dans près de 1 500 collectivités publiques, le piège des emprunts toxiques s’est durablement refermé sur la petite ville du Val-d’Oise.

    Les cinq plus grandes banques françaises ont déclaré 5,5 milliards d’euros de bénéfice dans les #paradis_fiscaux en 2015. Pour les vingt premières banques européennes, un #euro sur quatre échappe à l’impôt.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/faites-sauter-les-banques-14-banque-toxique



    La crise bancaire s’est traduit in fine par une crise économique et social majeure dont les banques sont en grande partie responsable.
    #banque #hold_up #documentaire

  • Relation sexuelle à 11 ans : le parquet de Pontoise ne poursuit pas pour viol
    25 septembre 2017 Par Michaël Hajdenberg
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250917/relation-sexuelle-11-ans-le-parquet-de-pontoise-ne-poursuit-pas-pour-viol?

    Dans le Val-d’Oise, une enfant de 11 ans a eu une relation sexuelle avec un inconnu de 28 ans. Elle l’a suivi, puis a subi l’acte sans protester, ce qui fait dire au parquet qu’elle était consentante. Mardi, l’homme sera jugé pour « atteinte sexuelle », et non pour viol. Une spécificité française.

  • La mort par asphyxie d’Adama Traoré confirmée par une contre-expertise
    http://abonnes.lemonde.fr/police-justice/article/2017/07/04/le-deces-par-asphyxie-d-adama-traore-confirme-par-une-contre-experti

    Adama Traoré, jeune homme de 24 ans mort le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), lors de son interpellation par des gendarmes, a succombé à une asphyxie. C’est ce que montrent les résultats de la contre-expertise demandée par sa famille, révélés par Le Parisien et confirmés au Monde par une source proche du dossier.

    Ces éléments contredisent les explications de l’ancien procureur de Pontoise, Yves Jannier. Le 21 juillet, le magistrat avait ainsi déclaré qu’Adama Traoré « avait une infection très grave », « touchant plusieurs organes » ; il précisait en outre que son autopsie n’avait pas relevé de « trace de violence significative ».

    #Violences_policières #France

  • Ouverture d’une enquête sur la gestion de #Garges-lès-Gonesse
    https://www.mediapart.fr/journal/france/240317/ouverture-dune-enquete-sur-la-gestion-de-garges-les-gonesse

    Chaque année, la fastueuse cérémonie assurée par CPP met en scène le maire #Maurice_Lefèvre © Ville de Garges La justice vient d’ouvrir une enquête préliminaire sur des soupçons de #marchés_publics illégaux passés par la commune de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) et son maire divers droite Maurice Lefèvre.

    #France

  • Lachapelle-saint-pierre : le policier aurait lui-même incendié sa voiture
    Le Parisien l Farida Chadri | 27 février 2017, 21h00
    http://www.leparisien.fr/oise-60/lachapelle-saint-pierre-le-policier-aurait-lui-meme-incendie-sa-voiture-2

    Voilà un rebondissement qui risque de mettre dans l’embarras toute une profession. Le 14 février, deux véhicules, une Citroën et une Mercedes, appartenant à deux fonctionnaires de police du commissariat de Sarcelles (Val-d’Oise), étaient incendiés à quelques heures d’intervalles près de Beauvais. Le premier feu s’était déclaré à 1 h 30 du matin à Sainte-Geneviève. Le second à 3 h 50 à Lachapelle-Saint-Pierre.

    L’enquête a pris ce lundi un tournant inattendu. Vers midi, les pompiers et le Samu se sont rendus au domicile du policier de Lachapelle-Saint-Pierre. L’homme venait de faire une tentative de suicide, après avoir mélangé alcool et médicaments. Le fonctionnaire, âgé de 40 ans, aussi sapeur-pompier volontaire dans le Val-d’Oise, avait laissé une lettre expliquant, entre autres, être l’auteur de l’incendie de son propre véhicule. Il avait repris conscience avant l’arrivée du Samu, et a été transporté à l’hôpital de Beauvais.

    « Cela change toute la donne », souffle un observateur. Les deux incendies de voiture avaient été commis dans un contexte de tension autour de l’affaire Théo. D’autres feux de véhicules dans l’Oise et l’Aisne avaient suivi, laissant penser à des actes visant les policiers. Pour Lachapelle et Sainte-Geneviève, les gendarmes de la compagnie de Méru et la section de recherches d’Amiens (Somme) avaient au départ privilégié aussi bien la piste locale que professionnelle. Mais progressivement, la première hypothèse semblait prendre le pas sur la première.

    Les enquêteurs devront dorénavant éclaircir plusieurs points. D’abord connaître les motifs qui ont conduit le policier à brûler sa voiture. Ensuite, l’incendie du véhicule du collègue de Sainte-Geneviève est-il un acte criminel finalement indépendant de celui de Lachapelle, ou a-t-il été provoqué par le policier pour brouiller les pistes ? Les cartes sont rebattues.
    leparisien.fr

  • Épargne et #RSA ne font pas toujours bon ménage
    http://www.actuchomage.org/2017021027102/La-revue-de-presse/epargne-et-rsa-ne-font-pas-toujours-bon-menage.html

    Or les textes précisent également que, pour ceux qui possèdent des livrets rémunérés (comme le livret A), la taxation ne doit pas être forfaitaire, mais égale au montant des intérêts, soit à 0,75 % pour le livret A, par exemple. Appliquée à l’aveugle, cette confusion réglementaire entre épargne rémunérée et non rémunérée a des conséquences dramatiques : « J’ai touché concrètement 322 euros au lieu de 520 pendant trois mois », explique Pierre, qui a signalé l’anomalie à sa CAF. Sans réponse à son recours, toujours amputé chaque mois de 60 à 70 euros, il attaque son département devant le tribunal administratif.

    Avant lui, Romain a ouvert la voie (2). Ce jeune homme, après de nombreux #recours amiables auprès de plusieurs CAF, a fini par traîner, en octobre 2016, le conseil départemental du Val-d’Oise devant le tribunal. Il a emporté la mise, le juge administratif estimant que son épargne, placée sur un livret A, ne pouvait pas être taxée à 3%. Ayant changé plusieurs fois de département, le problème s’est promené de CAF en CAF et la mise en œuvre du jugement, à savoir le remboursement des prélèvements indus, est erratique. Paris et l’Aude l’ont remboursé, mais le Val-d’Oise traîne des pieds : « J’ai envoyé plusieurs rappels et depuis mi-décembre ils ne me répondent plus. Mon RSA de décembre, versé le 5 janvier, est toujours amputé illégalement de 100 euros », explique Romain. Le conseil départemental ne s’est pas non plus acquitté des 10 euros symboliques que le tribunal l’a condamné à payer à l’allocataire.

    #guerre_aux_pauvres

  • Cinq mois après la mort d’Adama Traoré, le « deuil n’est pas fait » à #Beaumont-sur-Oise
    https://www.mediapart.fr/journal/france/271216/cinq-mois-apres-la-mort-dadama-traore-le-deuil-nest-pas-fait-beaumont-sur-

    Adama Traoré © DR Des habitants de la petite commune de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) continuent de se battre pour obtenir la vérité sur le décès, en juillet 2016, d’Adama Traoré à la gendarmerie de Persan dans des circonstances qui restent encore à éclaircir. Une mort qui aura marqué l’année 2017, comme celle de Rémi Fraisse avait marqué 2014.

    #France #Adama_Traoré #Assa_Traoré #Boyenval #gendarmes

  • Bagui Traoré condamné à huit mois ferme pour violences
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/12/15/un-des-freres-d-adama-traore-condamne-a-huit-mois-ferme-pour-violences_50490

    Bagui Traoré, le grand frère d’Adama mort lors de son interpellation par les gendarmes cet été, a été condamné, mercredi 14 décembre, à huit mois de prison ferme à Pontoise (Val-d’Oise) pour des violences commises contre des policiers municipaux.

    Dix mois de détention ferme avaient été requis contre le jeune homme de 25 ans, qui est en outre frappé d’une interdiction de séjour de deux ans dans la commune de Beaumont-sur-Oise.

    Le tribunal a avancé « le besoin de sérénité » pour justifier cette décision, alors que la ville de grande banlieue parisienne où vit une grande partie de la famille Traoré est le théâtre de troubles récurrents depuis le décès suspect d’Adama, le 19 juillet.

    Et si l’idée de faire appel puis cassation lui passe par l’esprit, vu que par decret la cour de cassation est sous la tutelle de l’executif c’est plié pour les Traoré.

    #la_gebe #justice_de_race #justice_de_classe #etat_policier #democrature #discrimination #acab
    #justice_aux_ordres

  • Un autre front judiciaire s’ouvre pour les frères d’Adama Traoré
    https://www.mediapart.fr/journal/france/131216/un-autre-front-judiciaire-s-ouvre-pour-les-freres-d-adama-traore

    Deux frères d’Adama Traoré, le jeune homme mort le 19 juillet 2016, entre les mains des gendarmes à Persan dans le Val-d’Oise, sont jugés à Pontoise pour outrages et violences à l’encontre de huit gendarmes et de policiers. Retour sur les affaires judiciaires parallèles à l’instruction menée à Paris pour déterminer les circonstances du décès d’Adama Traoré.

    #France #Adama_Traoré #Assa_Traoré #Beaumont-sur-Oise

  • Ex-GUD, ex-FN, ex-MPF : le pedigree très réac de proches de Fillon

    https://www.buzzfeed.com/paulaveline/ex-gud-ex-fn-ex-mpf-le-pedigree-tres-reac-de-proches-de-fill

    Hervé Novelli a cofondé le GUD. Anne Méaux a milité au sein de groupuscules d’extrême droite. Gérard Longuet est un ex d’Occident. Valérie Boyer veut inscrire les « racines chrétiennes de la France » dans la Constitution.

    Une équipe de C dans l’air a pu filmer la garde rapprochée de François Fillon, le 21 novembre dernier, au lendemain du premier tour de la primaire. Une quinzaine d’élus et conseillers qui l’ont porté jusqu’à la victoire finale.

    Sur cette photo de famille, il y a des hommes et des femmes dont l’engagement politique s’est toujours inscrit dans la famille de la droite parlementaire et républicaine. Ils ne traînent pas de casseroles réacs derrière eux. On reconnaît Jérôme Chartier, député du Val-d’Oise et porte-parole de François Fillon, Jean-François Lamour, député de Paris et ancien champion olympique, Gérard Larcher, président du Sénat, ou encore Bernard Accoyer, qui vient d’être nommé secrétaire général des Républicains. Il y a d’autres proches dont on connaît mal le parcours comme la plume de François Fillon, Igor Mitrofanoff, ou le patron Pierre Danon. Et puis il y a les figures les plus à droite du clan Fillon. Des hommes et des femmes qui s’illustrent par leur passé d’extrême droite ou par un positionnement ultra-réac. Voici qui ils sont.

  • Un multimilliardaire chinois derrière le projet Europacity
    https://reporterre.net/Un-multimilliardaire-chinois-derriere-le-projet-Europacity

    Europacity est un projet colossal qui doit voir le jour à Gonesse (Val-d’Oise), au nord de Paris, en 2024 au plus tôt. Pour cet immense centre commercial et de loisirs, situé entre l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et celui du Bourget, il est prévu un investissement sur fonds privés de pas moins de 3,1 milliards d’euros. Pour atteindre cet objectif, Auchan, porteur du projet, a noué cette année un partenariat avec un colosse chinois : Wanda. Mais que va chercher le conglomérat asiatique dans le triangle de Gonesse ? Reporterre a tenté d’y voir plus clair.

    Le budget d’investissement global d’Europacity « se situera autour des 3 milliards d’euros. Nous n’avons pas vocation à les financer ». Pour Benoît Lheureux, président exécutif d’Immochan, la branche immobilière du groupe Auchan, les choses sont claires : l’enseigne de la famille Mulliez n’a pas l’intention d’assumer seule le projet. C’est pourquoi, au mois de février, le maître d’ouvrage Alliages et Territoires, filiale d’Immochan, a conclu un accord de partenariat dont le montant est resté secret avec Wanda, un géant chinois des loisirs. Ils vont « réaliser ensemble Europacity, le plus important projet privé de loisirs, culture commerce et divertissement d’Europe », précise le communiqué de presse. Très peu de détails ont filtré sur la nature de cet accord jusqu’à ce que Le Figaro annonce au mois de septembre 2016 que Wanda avait pris 49,9 % du capital d’Alliages et Territoires.

    #eur_opacity

  • Alexandre Djouhri, le petit caïd devenu l’encombrant ami de Sarkozy

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/05/alexandre-djouhri-un-petit-caid-devenu-l-encombrant-ami-de-sarkozy_5025847_3

    10 avril 1986, 16 h 10. Ahmed Djouhri ne desserre pas les dents devant les enquêteurs de la brigade criminelle venus l’entendre à l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Non, il ne sait pas pourquoi son ami David Tordjman, proche du milieu franco-tunisien, gérant en sous-main de plusieurs discothèques parisiennes, a été victime un an plus tôt d’une tentative d’assassinat.

    Non, il ne sait pas non plus pourquoi il a lui même été la cible d’une tentative de règlement de comptes à Paris quelques jours plus tôt. Il s’est défendu en faisant « largement usage d’une arme à feu de calibre 9 mm », notent les policiers. « Je ne me connais pas d’ennemi », leur dit M. Djouhri, qui nie avoir fait feu.

    Ce n’est pas l’avis des policiers, habitués à la loi du silence dans le milieu. « Les événements violents qui sont intervenus par la suite semblent indiquer qu’un contentieux important oppose le clan Tordjman-Djouhri à une autre bande », indique un rapport de synthèse de la brigade criminelle. Faute d’éléments probants, aucune enquête n’aboutit. Les fonctionnaires noteront toutefois : « Djouhri Ahmed, plus communément appelé “Monsieur Alexandre”, individu de moralité douteuse et dont les activités paraissent aussi lucratives qu’obscures, ne pouvait ignorer qu’il était la cible de tueurs. »

    20 janvier 2015. Ahmed Djouhri s’appelle désormais officiellement Alexandre – en hommage, dit-on, à Alexandre le Grand. Il ne tutoie plus les calibres, mais un ancien président de la République. Au téléphone, il presse Nicolas Sarkozy de lui organiser un rendez-vous avec le président russe Vladimir Poutine pour « éventuellement le voir un peu plus rapidement ? Au lieu qu’on poireaute ?
    – On en parle demain, hein ? », répond prudemment l’ancien chef de l’Etat, qui craint d’être sur écoutes.

    Alexandre Djouhri est aujourd’hui au cœur de l’enquête démarrée en 2013 sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

    Trente ans séparent les deux scènes. Trente ans durant lesquels le flamboyant M. Djouhri n’a cessé de gagner en influence, au point de devenir sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy l’un des hommes les plus introduits et les plus craints de la république des affaires. Celle où se nouent, dans l’atmosphère feutrée des grands hôtels, des contrats de plusieurs dizaines de millions d’euros. Celle où il faut savoir se rendre incontournable, surtout si l’on est fils d’immigrés kabyles – un père soudeur, une mère au foyer –, si l’on est né à Saint-Denis dans une fratrie de dix et que l’on a grandi à Sarcelles. La meilleure manière est encore de se trouver des parrains ; Alexandre Djouhri l’a compris très tôt.

    « Valeur montante du milieu »

    Au milieu des années 1980, las de traîner au café La Javanaise à Sarcelles, de jouer les caïds avec son frère Boulam et sa petite bande du Val-d’Oise, Alexandre Djouhri commence à fréquenter l’univers des nuits parisiennes, où il ne sort jamais sans son culot. L’Eclipse d’abord, une discothèque du quartier Beaugrenelle où se retrouve tout ce que Paris compte de malfrats. L’Apocalypse, Le Palace ou Chez Régine, ensuite. Plus chic et plus utile pour cultiver son entregent.

    Il y fait la connaissance d’Antony Delon, fils turbulent de l’acteur, avec qui il tentera sans succès de lancer une marque de vêtements. Entendu par la police dans l’enquête sur la tentative d’homicide de David Tordjman, Anthony Delon dira de Djouhri « qu’il donne des coups de main pour la société [de prêt-à-porter], principalement de la manutention ». Les enquêteurs, qui le gardent dans leur radar, le voient circuler en Jaguar. Ils notent que « cette valeur montante du milieu », sans activité professionnelle connue, « dispose de revenus occultes ».

    C’est la rencontre avec le jeune Farah M’Bow, fils du Sénégalais Amadou-Mahtar M’Bow, ancien directeur général de l’Unesco, qui lui ouvre les portes des réseaux de la Françafrique. A Paris, « Monsieur Alexandre » fréquente désormais des fils de diplomates africains. A Brazzaville, à Malabo ou à Libreville, il s’élève au rang d’intermédiaire, maniant à merveille les mots « baril », « brut » et « commissions ».

    Confident des puissants

    Il est à la bonne école des réseaux africains de Charles Pasqua et de son « Monsieur Afrique », l’ancien policier Daniel Léandri. « Djouhri était un bonimenteur qui promettait des financements et voulait des mandats pour négocier des contrats pétroliers au nom du Congo », se souvient Claudine Munari, alors directrice de cabinet du président congolais Pascal Lissouba (1992-1997). A Brazzaville, il peut compter sur le tradeur pétrolier Dominique Ngouabi Ossere, fils de l’ancien président Marien Ngouabi, assassiné en 1977.
    En 1995, Jacques Chirac accède à la présidence et ce sera sa chance. Il bluffe les uns et les autres, utilise la séduction ou la menace, sait se revendiquer d’illustres aînés et passe de table en table pour finir à celle des décideurs.

    Son talent impressionne des politiques et des grands patrons qui retrouvent en lui leur ambitieuse jeunesse. Il se lie ainsi avec Michel Roussin, l’un des « Monsieur Afrique » de Jacques Chirac, avec Alfred Sirven et André Tarallo, dirigeants d’Elf qui se retrouveront quelques années plus tard au cœur du scandale éponyme. Il se rapproche aussi de l’ancien juge Alain Marsaud, aujourd’hui député Les Républicains, ainsi que de l’avocat pénaliste Francis Szpiner, qui l’aurait introduit auprès de Dominique de Villepin, avec qui se noue une amitié qui dure encore.

    Alexandre Djouhri poursuit son chemin. « A l’attaque », comme il dit parfois. Au milieu des années 1990, il fonde une petite agence de presse euro-arabe et euro-africaine. Une carte de visite plus qu’une réelle activité. Elle lui permet, dit-il, de rencontrer celui qui deviendra un proche, Bechir Saleh, directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi.
    Le voilà confident des puissants. Il commence, comme il le dit alors, « à voir tout en grand ». A Alger, au début des années 2000, il reçoit au Sheraton. Il représente alors, en Algérie, la société Tag Aeronautics Ltd, liée à la famille du milliardaire saoudien Akram Ojjeh, homme d’affaires, notamment dans l’armement, longtemps très en cour en France.

    Avec sa peau hâlée hiver comme été, sa faconde et ses manières de parrain au langage fleuri, « Monsieur Alexandre » navigue en jet privé de Paris à Genève, de Dubaï à Riyad, de Djibouti à Moscou, maniant affaires, politique et espionnage dans les palais présidentiels ou les salons d’armement avec simplement écrit, sur son badge, « Iskandar » (Alexandre en turc ou en persan).

    Les règlements de comptes dans les faubourgs parisiens des années 1980 sont bien loin. Cajolé par les réseaux chiraquiens, Alexandre Djouhri s’impose avec de grands contrats comme la vente de douze Airbus et de missiles Milan à la Libye en 2004 – un marché évalué à près de 2 milliards d’euros.

    « A l’époque, tout ce petit monde, Djouhri compris, se moquait de Sarkozy qu’ils surnommaient “Zébulon” », se souvient un proche. C’est pourtant le quinquennat de l’actuel candidat à la primaire de la droite qui sera son acmé.

    Toujours dans l’ombre

    Alexandre Djouhri tient salon au Bristol, à deux pas de l’Elysée où il s’invite régulièrement, sans prévenir. Son emprise la plus manifeste s’exerce sur Claude Guéant, alors secrétaire général de Nicolas Sarkozy. « Il est très séduisant », a reconnu M. Guéant, qui dit avoir fait sa connaissance en 2006, un an avant que son patron soit élu président.

    « Je le connais assez bien, mais je ne sais pas exactement ce qu’il fait. Je crois que c’est un apporteur d’affaires », a déclaré M. Guéant aux enquêteurs. Tout juste reconnaîtra-t-il avoir « travaillé sur certains dossiers politiques afin de mettre du liant entre le ministre [Sarkozy] et certains des amis de M. Djouhri ».

    Des amis, « Monsieur Alexandre » en a beaucoup. Mais une amitié n’a jamais fait une association de malfaiteurs, pourrait-il dire. De grands industriels, comme Serge Dassault, qu’il appelle « Sergio Bin Marcel », Patrick Kron (Alstom), François Roussely (EDF), Henri Proglio (Veolia puis EDF) ou Antoine Frérot (Veolia). Il travaille pour eux, toujours dans l’ombre. Mais l’aventurier du commerce international n’oublie jamais de réclamer son « dû ».

    Mandaté en 2006 et en 2007 par Jean-Paul Gut, chargé notamment des affaires internationales d’EADS (aujourd’hui Airbus Group) pour négocier des contrats en Libye et au Qatar, M. Djouhri n’apprécie guère que son successeur, Marwan Lahoud, refuse de lui verser des commissions.

    « Il avait demandé à me voir, car il réclamait le versement de sommes qu’il pensait dues par EADS en lien à la vente d’Airbus à deux compagnies aériennes libyennes », a expliqué M. Lahoud aux magistrats. « Il me dit : “Ok. Avec ton prédécesseur, on s’était entendu, tu me dois 12-13 millions. Donc, maintenant, il faut payer.” Je lui ai répondu : “Si j’ai un contrat, je paye. Si j’ai pas de contrat, je ne paye pas.” Il a commencé à s’agiter, à dire que ça n’allait pas se passer comme ça. Il commence à me balancer des noms censés m’impressionner, il me parle de Jacques et Nicolas en faisant clairement référence à messieurs Chirac et Sarkozy. »

    « Maintenant, il faut payer »

    M. Lahoud indique que Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, est intervenu. « De mémoire, c’était en 2009. (…) Il m’a très poliment indiqué qu’Alexandre Djouhri prétendait qu’on lui devait de l’argent. Claude Guéant me demandait de regarder. Je lui ai répondu que s’il y avait un contrat, il serait payé. Cela s’est arrêté là. » Depuis, EADS a toujours assuré qu’aucune commission n’avait été payée à l’intermédiaire.

    L’ancien conseiller justice de Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, a aussi subi la colère de Djouhri pour s’être opposé à ce que l’Elysée protège Pierre Falcone, homme d’affaires alors empêtré dans le procès de l’Angolagate. « Avec son format [en parlant de M. Ouart], une balle ne peut pas le rater », aurait dit Alexandre Djouhri, qui travaillait alors pour le régime angolais soucieux d’éviter la prison à M. Falcone. Des menaces parvenues à M. Ouart, qui les a aussitôt rapportées au président de la République.

    Pas de quoi écorner l’amitié entre « Monsieur Alexandre » et Nicolas Sarkozy. Ils continuent de déjeuner parfois ensemble et ils s’appellent régulièrement au téléphone. « Gourdault-Montagne me l’avait présenté, se souvient un ancien ministre de Sarkozy. Je n’ai jamais compris sa fascination pour ce personnage dangereux car pas contrôlable ». L’ancien chef de l’Etat ne s’est pour sa part jamais exprimé publiquement sur ses relations avec Alexandre Djouhri.
    Bernard Squarcini est un autre de ses amis. En 2005, alors préfet de police de Marseille, il lui rédige une attestation de bonne moralité. Une carte de visite de plus pour « Monsieur Alexandre ». Puis, à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), il lui sous-traite des missions sensibles en Libye, comme l’exfiltration de Bechir Saleh et sa famille au lendemain de la révolution libyenne, en 2012, à quelques jours de la victoire de François Hollande.

    Flambeur en société, Alexandre Djouhri fait preuve d’une grande discrétion pour gérer ses millions dans un lacis de circuits financiers complexes. L’argent liquide est de mise et très peu de comptes bancaires portent son nom. Il préfère recourir à des hommes de paille ou à des société-écrans. La famille saoudienne des Bugshan, ses principaux partenaires en affaires en Arabie saoudite, est ainsi soupçonnée par les enquêteurs d’avoir mis à disposition de M. Djouhri certains de ses comptes en banque, qui auraient accueilli de l’argent libyen.

    L’alternance a toutefois fait pâlir l’étoile Djouhri. Il le reconnaît lui-même. « Le pouvoir de gauche, je le connais pas. Si c’était le pouvoir de droite, oui », répond-il en mars 2013 à une ancienne conseillère de Mouammar Kadhafi qui sollicite son aide.

    « Valls est dans le coup »

    Les affaires continuent néanmoins, en mode mineur. Le 4 décembre 2013, il demande à son ami Alain Marsaud s’il peut lui fournir 10 000 euros en billets de 100. Le député accepte volontiers, en précisant : « Faut que j’aille chercher le pognon à la banque quand même ! Dans ma banque à l’Assemblée. » Et un autre ancien magistrat antiterroriste, Jean-Louis Bruguière, l’appelle pour discuter de « très grosses opérations dans un pays du Golfe ».

    Lorsque Bernard Squarcini, qui l’appelle affectueusement « bandit », se reconvertit dans le privé, ils vont ensemble à Alger, maudissent ces « socialos pourris jusqu’à la moelle », qui, selon Alexandre Djouhri essayent d’obtenir des confidences de Bechir Saleh sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

    « Ces enculés du Quai d’Orsay ont envoyé des mecs et Valls est dans le coup, hein, euh, pour demander… pour dire à Bechir qu’ils peuvent enlever le mandat d’Interpol [de M. Saleh] s’il dit qu’il y a eu, euh, évidemment un financement et que… », lâche, en mai 2013 M. Djouhri. « Je te raconterai, c’est des “trous de baise” », dit-il dans le langage fleuri qu’il affectionne.

    Lorsqu’un article de presse lui déplaît, il s’emporte et fustige là encore la gauche. Comme le 13 mai 2013 lors d’une conversation téléphonique toujours avec Bernard Squarcini. « Moi, je vais aller voir Valls avec une kalachnikov et de la coke qui vient des quartiers nord de Marseille et puis je vais lui dire que j’arrive avec arme et bagage ». Et de poursuivre : « T’inquiètes pas, Bernard, je vais mettre ma bite en double page, euh (…) et sans trucage ».

    Les orages arrivent en 2015

    De plus en plus, il se tourne vers la Russie. Son fils, Germain, a épousé la fille du maire de la ville de Nijni Taguil (Oural), Serguei Nosov, lui-même proche de Serguei Tchemezov, un influent industriel russe. Il n’est pas rare qu’avec Claude Guéant, ils se rendent chez les « Popov », pour affaires.

    Les orages arrivent en 2015. Sa villa de Chênes-Bougeries, commune huppée qui jouxte Genève, est perquisitionnée. Claude Guéant et Khaled Bugshan sont mis en examen pour blanchiment dans l’enquête sur l’argent libyen. Dés mars 2015, il ne met plus les pieds en France ou seulement le week-end, comme il le confie à Alain Marsaud « pour éviter une garde à vue ».

    S’il assure avoir rencontré François Hollande et Laurent Fabius, « un truc classe de chez classe de chez ben classe » (sic) – ce qu’a démenti l’Elysée –, ses protections au sommet de l’Etat se font rares. Mi-octobre, Alexandre Djouhri a été vu à l’hôtel Kempinski de Djibouti, le pays natal de son « ami » l’avocat Mohamed Aref, un proche du président Ismaïl Omar Guelleh. « [C’était] sans moi, et je ne peux pas vous dire ce qu’il y fait », se défend M. Aref. Selon d’autres sources, il y aurait rencontré Ahmed Osman, gouverneur de la banque centrale.

    On le dit aujourd’hui à Alger avec Ali Haddad, le puissant patron des patrons algériens. « Non je ne suis pas avec lui mais je le connais bien, c’est un ressortissant algérien et un ami », répond ce dernier au Monde. Cela ressemble de plus en plus à une cavale. M. Djouhri redoute qu’un mandat d’arrêt soit délivré contre lui depuis qu’il a refusé d’honorer sa convocation devant les juges qui enquêtent sur l’argent libyen. Contacté à de multiples reprises, il n’a pas souhaité répondre à nos questions.

  • L’enquête sur la mort d’Adama Traoré dépaysée à Paris
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/10/26/l-enquete-sur-la-mort-d-adama-traore-depaysee-a-paris_5020578_1653578.html

    La famille d’Adama Traoré a obtenu satisfaction. Comme elle le souhaitait, l’enquête ouverte sur la mort du jeune homme de 24 ans lors de son interpellation par des gendarmes en juillet à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) a été dépaysée à Paris, a indiqué mercredi 26 octobre une source judiciaire.
    […]
    Elle met notamment en cause l’attitude du procureur de Pontoise, Yves Jannier. « Le nouveau magistrat instructeur devra tout reprendre depuis le début tant l’instruction menée jusqu’à maintenant a été catastrophique », a réagi l’avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou. Deux autopsies de M. Traoré ont notamment mis en évidence un « syndrome asphyxique ».

  • L’enquête sur la mort d’Adama Traoré dépaysée à Paris
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/10/26/l-enquete-sur-la-mort-d-adama-traore-depaysee-a-paris_5020578_1653578.html

    La famille d’Adama Traoré a obtenu satisfaction. Comme elle le souhaitait, l’enquête ouverte sur la mort du jeune homme de 24 ans lors de son interpellation par des gendarmes en juillet à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) a été dépaysée à Paris, a indiqué mercredi 26 octobre une source judiciaire.

  • Revue Projet » Des pompiers séduits par la flamme frontiste
    http://www.revue-projet.com/articles/2016-10-torretti-des-pompiers-seduits-par-la-flamme-frontiste

    « Je ne veux connaître ni ta philosophie, ni ta religion, ni ta tendance politique, peu m’importe que tu sois jeune ou vieux, riche ou pauvre, français ou étranger. » La devise de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris semble mise à l’épreuve. La percée du vote Front national est inédite dans la fonction publique (51,5 % des votes en 2015, contre 30 % en 2012 chez les policiers et militaires ; 23,5 % des votes en 2015 contre 17 % en 2012 pour la fonction publique territoriale dont dépendent les sapeurs-pompiers). Le résultat s’explique notamment par « l’évolution de l’offre politique du FN qui défend désormais les services publics[1] » et une défiance vis-à-vis des partis traditionnels qui ont successivement déçu.

    Les sapeurs-pompiers seraient-ils devenus « racistes » ou « xénophobes » – adjectifs si facilement associés à l’électorat du FN ? La situation est plus complexe : les opérations de secours assurées incarnent autant la « main gauche » de l’État (secours à la personne) que sa « main droite » (lutte contre les incendies, sécurité routière). Cette dualité entre, d’une part, aide et assistance et, de l’autre, ordre et sécurité, crée une tension permanente, que j’ai connue en tant que sapeur-pompier volontaire dans le Val-d’Oise. Elle contribue à politiser ce milieu professionnel, largement en fonction du lieu d’exercice et des expériences acquises avec l’ancienneté. De plus, la précarisation du statut des professionnels accompagnant la « professionnalisation » des volontaires, dont on exige un engagement personnel fort et des compétences égales, rendent les sapeurs-pompiers attentifs aux discours touchant à la fonction publique.

    #FN

  • Grève dans un lycée du Val-d’Oise : « L’école est en train de démissionner dans les banlieues » (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/education/article/2016/09/14/greve-dans-un-lycee-du-val-d-oise-l-ecole-est-en-train-de-demissionner-dans-

    Réforme de l’Éducation Prioritaire : droit de suite…

    « On dit que la République ne s’exprime plus dans les banlieues, mais c’est parce que l’école est en train d’y démissionner », alerte Mathilde Doubinsky, dénonçant « le fossé entre les discours sur l’égalité des chances et la réalité du terrain ».

    #éducation #inégalités #éducation_prioritaire

  • Avant Adama Traoré, ces étranges malaises entre les mains de la #Police
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110816/avant-adama-traore-ces-etranges-malaises-entre-les-mains-de-la-police

    Après deux autopsies, beaucoup de silences, d’incohérences et de versions contradictoires, on ne connaît pas encore les causes et les conditions de la mort du jeune homme interpellé par la #gendarmerie dans le Val-d’Oise. Mais son cas en rappelle beaucoup d’autres, depuis cinquante ans.

    #France #Adama_Traoré #garde_à_vue #violences_policières