Lettre aux comités locaux, aux soutiens du mouvements, et à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans le mouvement contre l’aéroport et son monde

?article5028

    • Bibliographie non exhaustive
      Toutes ces références ont participé directement ou indirectement à l’élaboration de ce texte.

      *Apologies de la ZAD victorieuse*

      • ZAD will survive, CMDO, https://zad.nadir.org/spip.php?article5141
      • Tank, on est là, CMDO, https://zad.nadir.org/spip.php?article5809
      • La zad est morte, vive la zad !, Maison de la Grève (Rennes), https://lundi.am/La-Zad-est-
      morte-vive-la-Zad
      • Considérations sur la victoire (et ses conséquences) depuis la zad de Notre-Dame-des-
      Landes, https://zad.nadir.org/spip.php?article6664
      • Réponse à ceux qui voudraient fermer le champ des possibles sur la zad de NDDL,
      https://zad.nadir.org/spip.php?article6584
      • Prise de terre(s), https://zad.nadir.org/spip.php?article6658

      *Critiques de la ZAD victorieuse*

      • Le « mouvement » est mort, Vive..la réforme ! Une critique de la « composition » et de ses
      élites, https://zad.nadir.org/spip.php?article5165
      • Lettre aux comités locaux, aux soutiens du mouvements, et à toutes celles et ceux qui se
      reconnaissent dans le mouvement contre l’aéroport et son monde,
      https://zad.nadir.org/spip.php?article5028
      • Des dynamiques inhérentes aux mouvements de contestation, https://zad.nadir.org/spip.php ?
      article6001
      • A NDDL comme ailleurs, seul un territoire en lutte peut s’opposer à la normalisation
      industrielle agricole, Collectif contre les normes,https://nantes.indymedia.org/articles/39999
      • La fin de la ZAD, le début de quoi ?, groupe POMPS, https://zad.nadir.org/spip.php ?
      article6049
      • Un an après les expulsions, qu’est-ce qu’on fait encore sur la ZAD ?,
      https://zad.nadir.org/spip.php?article6586
      • Reflections on the ZAD : another history, https://crimethinc.com/2019/04/23/reflections-on-
      the-zad-looking-back-a-year-after-the-evictions
      • Que reste-t-il du champ des possibles ouvert par la zad ?, https://infokiosques.net/spip.php ?
      article1678
      • Le « milieu » est pavé de bonnes intentions. Quelques textes qui viennent déterrer les rôles
      d’intermédiaires sur (feu) la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (et plus largement),
      https://infokiosques.net/spip.php?article1707

      *Autour de l’appelisme*

      • Appel, http://bloom0101.org/?parution=appel
      • L’insurrection qui vient, Comité Invisible, La Fabrique
      • A nos Amis, Comité Invisible, La Fabrique
      • Maintenant, Comité Invisible, La Fabrique
      • Réflexions autour de « l’Appel », Denis, Meeting n°2, https://libcom.org/library ré flexions-
      autour-de-l’ appel-denis
      • Un autre emploi de l’argent, Anonyme, Meeting n°2, https://libcom.org/library/un-autre-
      emploi-de-l’argent-anonyme
      • Tourner autour, une critique de « L’insurrection qui vient »,
      https://infokiosques.net/spip.php?article1595

      L’insurrection qui vient, construction identitaire et alternative existentielle,
      https://carbureblog.com/2016/11/20/linsurrection-qui-vient-construction-identitaire-et-
      alternative-existentielle/
      • Sur « à nos amis », https://carbureblog.com/2016/11/21/sur-a-nos-amis
      • Chapitres 14-15-16 dans Le Socialisme Sauvage – Essai sur l’auto-organisation et la
      démocratie directe dans les luttes de 1789 à nos jours, Charles Reeves, L’Echappée,
      • L’insurrectionnalisme qui vient , Jacques Wajnsztejn, Gzavier,
      http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article272

      *Citoyennisme, altermondialisme, auto-organisation*

      • L’impasse citoyenniste, https://carbureblog.com/2016/11/20/limpasse-citoyenniste
      • Après GÊNES, Théorie Communiste n°18
      • Abandonner l’activisme ?, https://infokiosques.net/spip.php?article117
      • Le capitalisme est-il l’horizon indépassable de l’humanité ?, Jacques Wajnstezjn,
      http://blog.tempscritiques.net/archives/2179
      • Au delà de la Centrale de François Partant, une critique du scénario de l’archipellisation
      dans un cadre autogestionnaire, Clément Homs, Sortir de l’Economie n°4,
      https://sortirdeleconomie.ouvaton.org
      • Tout agiter pour que rien ne bouge, une critique du militantisme.
      https://agitationautonome.com/2018/05/19/tout-agiter-pour-que-rien-ne-bouge-une-critique-
      du-militantisme/
      • Questions et réponses sur le prolétariat, l’alternative et la communisation « ici et
      maintenant », https://carbureblog.com/2018/03/17/questions-et-reponses-sur-le-proletariat-
      lalternative-et-la-communisation-ici-et-maintenant/

    • Ce texte est rédigé à partir d’une position d’ « usager » régulier de la zad pendant et après la lutte contre le projet d’aéroport, dans le cadre d’activités agricoles collectives et non-lucratives, sans y avoir habité.

      Le 17 janvier 2018, le gouvernement français annonce l’abandon du projet d’aéroport sur les 1 400
      ha de la zone d’aménagement différée (zad) de Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de la
      métropole nantaise. La zone à défendre (zad) célèbre la victoire, fruit d’une lutte de longue haleine,
      initiée plus de 40 ans auparavant, réactivée au début des années 2000, ayant regroupé associations
      écologistes et citoyennes, syndicats, activistes radicaux. C’est également le début de la dislocation
      de la communauté de luttes, dont l’unité factice avait été nécessaire jusqu’alors pour tenir bon face
      à l’État. La discorde porte sur la légalisation des habitats et activités (agricoles, artisanales) mises
      en place par les occupant·e·s de la zad au cours de la lutte.

      Un affrontement binaire est alors mis en scène. D’un côté, celles et ceux qui sauraient gagner, c’est-
      à-dire poursuivre la victoire par la légalisation de la zone. Le groupe des « gagnant·e·s » le plus
      organisé défend son point de vue et ses actions via des textes largement diffusés dans la
      communauté de lutte et au-delà. En convoquant au besoin une imagerie révolutionnaire et le
      communisme, les gagnants y fustigent les loosers
      , radicaux rigides accros à la défaite. En retour et
      en ordre dispersé, celleux-ci pointent l’autoritarisme des gagnant·e·s et la normalisation inévitable
      due à la légalisation. La discorde est réduite à une série d’affrontements binaires et identitaires,
      entre gagnant·e·s et perdant·e·s, enfiché·e·s et sans fiches, collabos de l’État et anti-collabos,
      autoritaires et anti-autoritaires…
      En toile de fond de cet affrontement, il y a des individus qui se sont installés dans le bocage et s’y
      sont trouvés bien. S’est greffée sur cette situation matérielle la volonté de faire perdurer la zad, qui,
      loin d’être une oasis alternative à la sauce colibri, proclamait ouvertement lutter contre l’aéroport et
      son monde. Dans son combat contre le monde de l’aéroport, la zad s’est heurtée à des limites
      qu’elle a cherché à enjamber par un volontarisme forcené, en mythifiant une zone de non droit hors
      du capitalisme et en faisant la promotion d’une légalisation inédite (un « manteau juridique »
      protégeant une base arrière des luttes et un embryon de communisme déjà-là).

      Ce texte n’est ni un « que faire ? », ni un « qu’aurions-nous du ou pu faire ? ». Plutôt une modeste
      critique (parmi bien d’autres) de la zad et de ses idéologies dominantes, critique qui ne relève ni
      d’une passion pour la défaite, ni d’un réalisme surplombant. Il est vrai cependant qu’il faut prendre
      du recul, pour sortir des récits existentiels et zadocentrés. Sortir la zad de l’inédit et la remettre à sa
      place (ni plus bas que terre, ni au firmament), la questionner : la zad a-t-elle vraiment été une zone
      de non droit ? Pourquoi devrait-elle continuer à exister ? La lutte a-t-elle révélé un commun(isme)
      déjà-là ? Peut-on sortir du capitalisme localement, ou par un réseau de zad ? Les luttes
      d’aujourd’hui manquent-elles d’organisation, ont-elles besoin d’une base arrière ?

  • Triptyque #photo post #ZAD #NDDL : « Cicatrice »
    Légale, territoriale, vitale : choisi ta blessure, camarade !
    (_+ lecture #audio dans la description : " Réflexions à propos de la ZAD " et plein d’autres liens vers d’autres textes de l’Autre Histoire de la ZAD_)
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/49401140152

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    Triptyque [#1] post #ZAD #NDDL : "Cicatrice" d’un choix impossible, fiché S ou fichu-e-s, le symbole affiché d’un zadiste invendu.
    Près du Dôme du Gourbi détruit, Route des Fosses Noires, Zone a Defendre de Notre-Dame-des-Landes, le 28 mai 2018.
    .
    Triptyque [#2] post #ZAD #NDDL : "Cicatrice" de chenilles militaires de près d’un mètre de profondeur
    Chemin de la ChaTeigne, Foret de Rohanne, Zone a Defendre de Notre-Dame-des-Landes, le 27 mai 2018.
    .
    Triptyque [#3] post #ZAD #NDDL : "Cicatrice" dans le dos d’un zadiste, en cours de de guérison, du moins en apparence, la guerre n’étant pas finie...
    Saint-Antoine, La Wardine, Zone a Defendre de Notre-Dame-des-Landes, le 28 mai 2018.
    .
    En ce 17 janvier 2020, anniversaire de l’annonce de l’abandon du projet d’aéroport, ce triptyque accompagne la lecture d’une brochure : "Réflexions à propos de la ZAD : une autre histoire"
    Texte original paru sur CrimethInc, Avril 2019 : https://crimethinc.com/2019/04/23/reflections-on-the-zad-lookingback-a-year-after-the-evictions
    Traduction : nik la playlist édition, Juillet 2019
    publié le 8 janvier 2020 sur https://nantes.indymedia.org/articles/48240
    Copyleft, photocopillage recommandé pour la santé
    Big up à tou.te.s les copain.e.s parties aux 4 coins du monde !
    .
    Autres textes de l’Autre Histoire de la ZAD (dont certains cités en référence à la fin de la brochure) :
    13/10/2019 : "Le milieu est pavé de bonnes intentions" > https://nantes.indymedia.org/articles/46967
    23/07/2019 : "Zombie-walk à la Zad" : https://nantes.indymedia.org/articles/46150
    09/07/2019 : "Un an après les expulsions, qu’est-ce qu’on fait encore sur la ZAD ?" : https://nantes.indymedia.org/articles/45992 & brochure : https://infokiosques.net/spip.php?article1681
    23/06/2019 : "Que reste-t-il du champ des possibles ouvert par la zad ?" : https://nantes.indymedia.org/articles/45879 & brochure : https://infokiosques.net/spip.php?article1678
    09/04/2019 : "Rien à déclarer, rien à négocier, tout à recommencer" (documentaire vidéo) : https://www.youtube.com/watch?v=TMw1dpEeSEE


    09/04/2019 : "Les mille et une ZAD de NDDL" : https://sauvageries.home.blog/2019/04/09/les-mille-et-une-zad-de-nddl
    02/11/2018 : « Silence Radio. (Radio Klaxon est morte : vivent les radios pirates !) » : https://nantes.indymedia.org/articles/43382
    06/10/2018 : "Ça y est on a gagné" (dystopie radiographique de mai 2017 en cours de réalisation) : https://zad.nadir.org/spip.php?article6143
    27/09/2018 : "Zadissidences n°3" : https://nantes.indymedia.org/articles/42769 & https://infokiosques.net/spip.php?article1599
    07/07/2018 : "Zadissidences 2" : https://nantes.indymedia.org/zines/42129 & https://infokiosques.net/spip.php?article1598
    15/06/2018 : "Une série de témoignages à propos de différents lieux de vie détruits par l’État ces derniers mois…" : https://zad.nadir.org/spip.php?article5973
    20/05/2018 : "Appel pour retrouver un sens politique à la lutte qui se mène aujourd’hui sur la ZAD" : https://nantes.indymedia.org/articles/41490 & https://zad.nadir.org/IMG/pdf/sens_politique_zad.pdf
    17/05/2018 : "Défendre la ZAD ? Oui, mais laquelle et comment ?" (émission de radio) : http://vivelasociale.org/les-emissions-recentes/107-defendre-la-zad
    24/04/2018 : « Communiqué des sans fiche » : https://zad.nadir.org/spip.php?article5684
    20/04/2018 : « Prise de parole à l’assemblée des usages des "Soutiens de l’Exterieur" » : https://nantes.indymedia.org/articles/41026
    10/04/2018 : "Quand Lama Faché, Lama Cracher !" : https://nantes.indymedia.org/articles/40835
    10/04/2018 : "DEMAIN S’ENTÊTE sur la ZAD de Notre Dame des Landes" : https://www.youtube.com/watch?v=xsHpmr-7tAY

    xx/04/2018 : "Zadissidences 1" : https://infokiosques.net/spip.php?article1549
    30/03/2018 : « Prise de position de la légal team sur les actions de milice à la ZAD » : https://nantes.indymedia.org/articles/40672
    18/02/2018 : "Le mouvement est mort. Vive… la réforme !" : https://nantes.indymedia.org/zines/40146 & https://infokiosques.net/spip.php?article1530 & https://zad.nadir.org/IMG/pdf/splash.pdf & version audio : https://archive.org/details/LeMouvementEstMortViveLaReforme

    28/01/2018 : "Nous les zadistes Radis-Co" (video depuis la Zone Est) : https://youtu.be/k_x6_usci70
    ou, non pisté https://archive.org/details/ZADISTES_Radis-CO

    24/01/2018 : communiqué (de gréve) de l’équipe d’administration de la page facebook Non à l’aéroport à Notre Dame des Landes et du compte twitter @NONago_NDDL : https://web.archive.org/web/20200117200344/https://www.facebook.com/nonaeroportNotreDamedesLandes/photos/a.204003813041339.41608.119994038108984/1447996711975370
    24/01/2018 : Vu depuis le Mexique : « Déchicanisation » : comme un malaise : https://nantes.indymedia.org/articles/39868
    24/01/2018 : "On a eut la tête de VINCI mais le combat est très loin d’être fini !" : https://zad.nadir.org/spip.php?article5061
    15/01/2018 : "Lettre aux comités locaux, aux soutiens du mouvements, et à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans le mouvement contre l’aéroport et son monde" : https://zad.nadir.org/spip.php?article5028 & version audio : https://archive.org/details/zad-NDDL_Lettre_a_celles_et_ceux

    Pour retrouver tous les suivis infotraflics du 9 avril au 27 mai 2018 ainsi que plein de liens vers plein de sources : https://nantes.indymedia.org/articles/41573

    Photo (cc-by-nc-sa) : ValK.
    Autres photos : http://frama.link/valk
    Albums photos fil-le-s de luttes : http://frama.link/ValkK
    Autres lectures : https://archive.org/details/@karacole
    Me soutenir : https://liberapay.com/ValK

  • Et dans dix ans la Zad sera toujours là !
    https://grenoble.indymedia.org/2018-02-07-Et-dans-dix-ans-la-Zad-sera

    « La Zad vivra. Nous y veillerons » par des comités de soutien à la Zad de Notre-Dame-des-Landes L’un des points forts de la lutte contre le projet d’aéroport dans les quatre dernières années a été de ne jamais se laisser dicter totalement le calendrier des hostilités par l’adversaire : rapellons-nous l’importance des manifestations du 22 février 2014 (Nantes), celle du 9 janvier 2016 qui avait bloqué quelques heures durant le pont de Cheviré ou encore le rassemblement du 8 octobre 2016 où chacun, muni (...)

    #Articles

    / Non classé, #Autres_infos

    #Non_classé
    https://lundi.am/Et-dans-dix-ans-la-Zad-sera-toujours-la


    http://zad.nadir.org/spip.php?article5028
    https://constellations.boum.org/spip.php?article199

  • #NDDL - « Déchicanisation » : comme un malaise
    https://nantes.indymedia.org/articles/39868

    Lettre ouverte à une amie sur la situation présente à #notre-dame-des-landes après l’abandon par le gouvernement français du projet d’aéroport, mais non de celui d’expulser de la ZAD ses occupants « illégitimes »

    #aéroport #mexico #Notre-Dame-des-Landes #aéroport,notre-dame-des-landes

    • @MG_Rennes

      c’est une analyse « de loin »... chelou de juger du devenir de la zad seulement à partir de l’enlèvement des très symboliques chicanes...

      on connaît assez bien la zad aussi... on connaît moins le chiapas, mais il nous semble compliqué de mettre en regard le rapport de force imposé par un peuple en arme et l’équilibre fragile et cahotique du mouvement contre l’aéroport 1/2

      mouvement qui, tout fragile et cahotique qu’il soit, a réussi à arracher la principale victoire d’une lutte politique ces 10 dernières années. Et qu’on trouve ça dommage ou pas, la situation de la zad change avec cette victoire.

      On peut regretter le côté zone de non-droit qui prend fin avec le projet d’aéroport (et c’est notre cas), mais c’ets inimaginable (et pas forcément souhaitable) que la zad continue de mobiliser autant d’énergie pour sa défense

      alors qu’une « normalisation » sur la base des « 6 points » apporterait à peu près les mêmes garanties (pour tout le monde), la bonne conscience autonome en moins... On a gagné à NDDL, maintenant c’est pas les endroits en lutte qui manque pour redéployer de l’énergie ailleurs...

      #D281

    • du coup je me permets de copier-coller mes réponses :

      Alors le coup du déconnecté du terrain déjà c’est mort : l’auteur est connecté. Quand aux décisions de l’ezln, sauf moments de réelles urgences (vitale, guerre...) ils peuvent mettre des mois à décider. Tout le monde n’est pas forcément d’accord mais toutes les paroles respectées
      /.../
      Chapeau la ré-écriture de l’histoire ! Les gens se prennent pas la tête pour 3 pneus crevé mais : - pour le respect et la sécurité des habitant-e-s directement concerné-e-s par la route, les piétons, etc. (cf la bataille pour les dos d’ânes) - contre la méthode en force utilisée

      L’auteur connaît bien la zad. Et... j’ai fait partie de la délégation de la zad au Mexique donc le rapprochement est logique et, oui, ne vous en déplaise, éclairant.
      Y’a celles et ceux qui estiment que l’autoritarisme rétablit le droit, y’a celles et ceux qui estiment que l’autoritarisme rétablit... l’autoritarisme. Choisis ton Klein, camarade.

      [note : la préfète comme l’auteur du texte s’appellent Klein]

      Là-bas (Chiapas) j’ai appris à me taire. Il est conseillé d’écouter avant de donner son avis. Les paroles différentes sont respectées mais ne s’expriment pas en opposition. S’opposer frontalement est considéré comme une insulte Ici une parole comme https://nantes.indymedia.org/articles/39891 est disqualifiée
      Le seul texte écrit par des habitant-e-s représentant une certaine diversité que les « 6 points » sont censés préserver, c’est celui-ci : https://zad.nadir.org/spip.php?article5028 … Manque de bol il ne tombe pas dans la binarité...

      Lire aussi les réponses en commentaire de l’article qui donnent un aperçu plutôt soft des dernières AG auxquelles j’ai assisté, comme par exemple

      C’est dégueulasse de dire que les personnes qui ne sont pas sur place ne peuvent pas critiquer. C’est la technique utilisée depuis quelque temps pour pousser les gens à ne pas se sentir légitimes à ouvrir leur gueule et c’est très chiant !

      Le mouvement contre l’aéroport ET son mode n’existerait plus sans le soutien des gens qui n’habitent pas la zad !

      À la dernière AG (qui tenait plus d’une réunion d’information que d’une AG), il a carrément été dit que la priorité dans les tours de parole serait donnée aux habitant.es et aux gens qui viennent souvent, parce que les autres comprennent pas trop les enjeux. C’est abbérant ! Les personnes qui n’habitent pas la zad, elles ont juste le droit de venir faire des chantier et de fermer leur gueule sur les trucs merdiques qui sont en train de se dérouler ?

      Ce qui est « amusant » c’est que les remises en causes se déchainent sur ce texte (et non pas tous les autres présents sur le site) au prétexte qu’il est écrit depuis le Mexique. Peu semblent avoir pris le temps de discuter avec l’auteur, ce que j’ai fait pour ma part, et ce qui m’a permis de comprendre en quoi il est réellement, et pas symboliquement, attaché à la zad et pourquoi il lui renvoie ces mises en garde..

    • merci @val_k (et dsl, je n’avais vu que ta première réponse).

      Ce que je note dans les propos de la MG c’est cette manière de confier au nomadisme des luttes une continuité qui ne peut pas résulter de ça seulement... C’est d’autant moins sérieux que la MG n’existe parce qu’il a été décidé de payer un loyer (et pas de passer d’un squat ou d’une occupation à l’autre).

      C’est hypothétique mais j’ai tendance à croire que ne pas concéder cette normalisation de la D281 aurait pu permettre au gouvernement d’engager une épreuve de force limitée qui aurait servi à creuser des divisions là où il y a de fortes différences, de la disparité. Un faible coût politique, et un rendement potentiel maximum.

    • Ton hypothèse est tout à fait possible, @colporteur . Tout comme celle de se dire que ne pas céder et forcer le gouvernement à montrer son vrai visage aurait indigné beaucoup plus de monde et qu’avec l’appel du 10 février, il aurait été bloqué.
      Pour ma part je ne crois ni à l’une ni à l’autre, je crois surtout que nous avons failli avoir un réel consensus dans le mouvement mais que l’urgence, le chantage et les manigances, et quelques traitrises non dénoncées, ont bien fait le jeu du gouvernement. Et que c’est un peu facile, pour celles et ceux qui n’ont pas été aux AG pour le coup, de faire croire à une poignée de radicaux qui feraient mieux d’aller jouer ailleurs (attends, j’ai déjà entendu ça quelque part, mais où ?!)

    • C’est d’ailleurs ce qui a provoqué un mouvement de grève (très différent d’une maison, statique) dans l’équipe qui gère le relai des infos sur facebook et twitter : https://nantes.indymedia.org/articles/39876
      Le plus « drôle », c’est que malgré le ton très modéré et pas si clivant du texte (et son gros impact si on regarde la publications sur facebook) il y a quand même Ouest-France qui présente ça comme l’expression « des plus radicaux » !!! Je vous dis pas ce qu’il en est pour les jolies fesses qui ont accueilli la préfète aujourd’hui !!!
      https://twitter.com/Kschka/status/956851360124887043
      https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/956919067604062209
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/insolite-quand-les-zadistes-montrent-leurs-fesses-la-prefete-5525461
      Sacré #zadistes !

  • Notre-Dame-des-Landes
    Invitation à chantier collectif sur la D281

    https://lavoiedujaguar.net/Notre-Dame-des-Landes-Invitation-a-chantier-collectif-sur-la-D281

    Ce mercredi 17 janvier, nous venons collectivement d’obtenir une formidable victoire, un signe fort pour toutes les autres luttes. Nous voilà maintenant dans une nouvelle phase, pleine de possibilités d’avancer ensemble, notamment sur des questions d’usage commun, comme celle de la D281, dite « route des chicanes ». Fermée par les autorités dans le cadre du projet d’aéroport en 2013, cette route a été rouverte par le mouvement dans la foulée. Elle a été pour de nombreuses personnes un lieu de rencontres, de lutte, de vie et de créativité.

    Aujourd’hui, l’ensemble du mouvement fait le choix de la rendre plus ouverte et accessible à nos voisin·e·s et aux riverain·e·s des bourgs alentour. (...)

    #Notre-Dame-des-Landes #ZAD #communiqué_commun #D281 #route_des_chicanes

  • On a eut la tête de VINCI mais le combat est très loin d’être fini !

    Je vais donc mettre à jour pas mal d’albums de « Notre-Dame-des-Luttes » https://www.flickr.com/photos/valkphotos/collections/72157632149210959 et particulièrement celui-ci : « 2012/2018 :: : zad #NDDL :: : D281, Route des Chicanes »
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/sets/72157662291696087

    La départementale D281 est un symbole énorme de la lutte contre le projet d’aéroport à #Notre-Dame-des-Landes. Elle est bien plus la Route des Chicanes comme l’appelle le mouvement que la « Route de Mad Max » comme la fantasment celles et ceux qui connaissent peu l’endroit. Elle cristallise surtout la plaie ouverte entre la zone conventionnelle et la zone non-moteur, la zone en recherche de légalité et la zone non-domptable aussi.
    Lors de l’AG extraordinaire du 18 janvier 2018, plusieurs « composantes » de la lutte ont décidé de sa remise aux normes. Immédiatement. Et sans contrepartie autre que la croyance que cet acte fort garantira la paix définitive de cette nouvelle commune qui ne veut toujours pas se nommer.
    Puisse ce sacrifice de la Sociale sur l’autel de l’Écologie être éclairant pour l’A-venir, mais ce que je vois se profiler va plutôt dans la sens d’une nouvelle victoire du profit sur le vivant.

    Un non-texte, initialement un mail, pour mieux comprendre : https://nantes.indymedia.org/articles/39763#comment-285072

    Suite à l’AG de ce soir où je n’ai pas pu lire ce texte en entier, ce qui s’entend parfaitement au vu du nombre de personnes présentes et de la fatigue / tension ambiante, je vous fais passer ce texte à la demande de certain.e.s qui souhaitaient en connaitre l’entièreté.
    Je vais prendre une pose des gestions que j’ai assumé dans l’ombre depuis 5 ans. Cesser de réguler comme je pouvais, avec le désir de respecter les diversités, et servir d’éponge voir de punching-ball, puisqu’une décision est passée en force, ternissant une joie beaucoup trop éphémère pour m’hydrater et me permettre de continuer à faire des jonctions au moins pour un temps.
    @karacole

    –------- Message transféré --------

    Salut aux médias libres !
    Hola Compañer@s del Mx, del Chiapas y de los pueblos !

    Comme vous le savez, près de Nantes, le projet d’aéroport privatif de VINCI est abandonné !
    Ça, c’est fait !
    Voici un super récit de Nicolas de la Casinière sur cette incroyable journée : https://reporterre.net/Sur-la-Zad-recit-d-une-journee-de-victoire-historique

    Vous trouverez ici le communiqué du Mouvement : https://zad.nadir.org/spip.php?article5034
    traduit en espagnol : https://zad.nadir.org/spip.php?article5036

    Ce communiqué comporte une partie peu compréhensible vu de loin, il concerne la route D281. Les lignes qui vont suivre sont un peu complexes, mais, je crois, nécessaires. C’est une analyse personnelle donc subjective de ce qui est en train de se jouer, mais je suis loin d’être la seule à avoir cette vision. N’hésitez pas à me questionner si des trucs ne sont pas clairs. Mon intention est juste de faire éviter que la lutte soit recyclée et ré-appropriée non par les camarades anticapitalistes du monde entier, mais par « l’Hydre Capitaliste » si rusée !

    Certes VINCI a perdu mais ce n’est pas pour autant les « zadistes » qui ont gagné : c’est « en même temps » le capitalisme vert qui tente de faire une percée.

    La zad, zone à défendre où se sont installé.e.s des dizaines et des dizaines de personnes pour la protéger au fil des années, est désormais sous double pression :

    – Une pression externe : pour évacuer, voire expulser. Aujourd’hui prend place une présence policière autour de la zone qui commence à contrôler (https://twitter.com/Kschka/status/953919418844745729 et http://m.presseocean.fr/actualite/nddl-reouverture-des-routes-sur-la-zad-promise-dici-le-milieu-de-la-se ), qui va harceler les gens et tout faire pour « nettoyer » la zone des « squatteurs » afin qu’elle ne soit plus « une zone de non-droit » aux yeux du citoyen. Ces contrôles vont s’abattre en priorité sur les plus précaires dont les véhicules et les papiers sont loin d’être en règle. A force d’amendes et de retraits de permis (certain.e.s pourraient même passer en justice) l’ensemble sera incité à aller migrer ailleurs sous peine de matraquage général au printemps, chose que personne ne veut évidemment. La campagne de stigmatisation des « zadistes-parasites-de-la-société » continue en parallèle, hyper virulente aujourd’hui par esprit de revanche. Il est à craindre que des arrestations aient lieu dans le coin, peut-être même une intervention express sur un/des lieux ciblés de la zad afin de livrer un.e ou des coupables idéaux à la vindicte populaire qui se déchaine, furieuse d’avoir loupé une guerre et la mise à mort de l’ennemi intérieur (du pain, du vin et des jeux 2.0...)
    Une fois ce nettoyage terminé, ce qui semble se dessiner est la « promotion » d’une zone agricole « pacifiée » servant le mythe de l’élève turbulent devenu professeur rentré dans les rangs pour former à une permaculture intensive, productive et rentable. La petite étoile verte nécessaire pour donner du galon à Macron face à Trump, Poutine et autres « super vilains » qu’il pourrait combattre en super-héro...
    Pardon, je m’égare dans un cauchemars « dystopique » comme dirait Damasio !

    – Une pression interne : une partie du mouvement veut absolument « nettoyer » en « urgence » la D281 comme s’il y avait un contrat à validité temporaire à respecter avec l’Etat. Une sorte d’auto-gestion de du territoire et de la justice, ça pourrait être chouette, mais là c’est pas exactement ce qui se profile à cause de l’insistance, l’intransigeance et le chantage de certain.e.s, parasitant une nouvelle réflexion et de nouvelles pistes à l’aulne d’un abandon enfin concret et même pas encore digéré par tou.te.s !
    Réhabiliter la route départementale (et non pas la libérer ou la ré-ouvrir) ça implique la réparation évidemment nécessaire des trous et bosses, les multiples nids-de-poule et dos-d’ânes, le retrait des chicanes (demi-barricades) désormais inutiles et le nettoyage des déchets entassés « en cas de besoin de projectiles »... tout en laissant de quoi limiter à une vitesse très lente puisque c’est désormais une zone d’habitations, et ce point est systématiquement minoré dans la balance. Mais cela veut aussi dire pour certain.e.s la destruction d’anciens ou actuels lieux de vie, de cabanes surréalistes d’anarchitecture (l’une a été incendiée il y a peu) et la disparition des vestiges les plus visibles du visage de la lutte le moins contrôlable.
    Peut-être que ces cabanes seront volontairement laissées par leurs occupant.e.s, peut-être qu’il y a moyen de les déplacer (les cabanes !) ... voire de déplacer un peu la route, après tout, qu’est-ce qui limite nos possibilités ? Mais celle-ci est devenue un véritable enjeu stratégique, telle une plaie qu’un chirurgien voudrait recoudre sans avoir compris que sa profondeur implique de la traiter avec l’ensemble du corps afin que le soin fonctionne. Il y a d’énormes pression de la part de certaines personnes, toutes tendances confondues, pour que la route redevienne « normale ». Parmi ces personnes il y a des paysan.e.s fatigué.e.s de galérer à manœuvrer quotidiennement pour passer. Et cela se comprend. Il y a des habitant.e.s, historiques ou non, sincèrement épuisé.e.s par la lutte et qui pensent qu’après ça, tout sera enfin terminé, qu’iels pourront reprendre le cours de leur vie et/ou qui aimeraient passer à un autre combat. Et cela se comprend. Il y a des personnes, d’ici ou d’ailleurs, qui se sont fait agresser sur cette route et ont besoin d’une justice à la hauteur de leur peur. Ces personnes sont rares, mais cela se comprend, tout autant.
    Et puis il y a des stratégies, surement, mais là, aucun moyen de savoir si elles sont justes ou non.
    Mais il y a des personnes qui veulent commencer par nettoyer la route, puis les cabanes aux abords, puis les cabanes au milieu des champs, puis « nettoyer » toute la zone des vestiges de l’occupation, pas seulement des pneus et poubelles-pas-belles qui maculent tristement la campagne. L’ayant entendu de mes oreilles par un porte-parole d’une des composantes en qui j’avais plutôt confiance, ce n’est pas de la paranoïa, c’est concret et même une vision à plutôt court terme. Leur but est que chaque habitant.e paye loyer, factures, charges, dans des maisons, que les cabanes soient détruites... bref de faire cesser le squat et de légaliser la zone. Puis, sans doute, devenir une zone pilote d’agriculture éco-responsable, etc... la boucle est bouclée.
    Et ce qui est le plus triste est que ces personnes n’arrivent pas à voir en quoi elles se conforment au besoin exact du capitalisme vert...

    Je ne dis pas que cette route ne doit pas se transformer, je juste dis que le calendrier, la modalité et le langage utilisés ouvrent une brèche.
    Comme j’habite à Nantes, ville phare de la gentrification dans le but de devenir la capitale des smart-cities après avec été le modèle de Ville Culturelle (artwashing) puis Capitale Verte (greenwashing) , lorsque de chouettes personnes du mouvement me demandent le lâcher prise, de faire confiance et de calmer mon esprit critique, j’ai des années de trahisons dans mes cartons à leur montrer...

    Vu l’implication, et l’imbrication, de tout ça, le mouvement se déchire et l’Assemblée de ce soir risque d’être douloureuse pour un lendemain de fête.
    Des mots assez terribles sont parfois employés, et des personnes que nous n’avons jamais vues en AG se permettent de parler au nom du mouvement, le plus hallucinant de tous étant quand même José Bové par qui j’apprends que ce week-end, la route sera libérée par l’ensemble du mouvement ! [edit : au final ce sra le cas dès lundi !] Rien de tel n’a été acté collectivement, mais l’avalanche de contournement des décisions qui semblaient avoir été prises à la dernière AG indique bien que celle-ci n’est plus qu’une tribune et en rien un organe décisionnaire. Bien évidemment la plupart des « invités officiels » des medias ont un cursus de personnalité politique éligible, comme si certains voulaient ressortir des cendres de leurs pactes passés avec feu le PS... mais n’est pas Khaleesi qui veut. Et la prédominance masculine de ces stratèges efface complètement la grande place des femmes dans cette lutte.

    Voilà pourquoi je vous invite à faire circuler aussi ce texte ci-dessous, que je trouve très représentatif de la lutte sur la zone. Sans angélisme ni binarité, il tente de faire passer quelques notions primordiales comme le refus de l’urgence, la nécessité de préserver la diversité, et le besoin d’en appeler à l’intelligence collective, encore une fois. De nouvelles visions commencent à émerger, des informations émanant de sources diverses aux compétences variées, qui montrent une autre voie possible que la cautérisation brutale. J’espère sincèrement que notre mouvement ne tombera pas dans le même piège que celui qu’il a combattu : n’accepter qu’une seule vision d’un « projet » qui devrait bien plus être l’affirmation d’une nouvelle commune dans le bocage...

    « Lettre aux comités locaux, aux soutiens du mouvements, et à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans le mouvement contre l’aéroport et son monde » https://zad.nadir.org/spip.php?article5028
    lecture audio : https://archive.org/details/zad-NDDL_Lettre_a_celles_et_ceux


    version espagnole en deuxième partie ici : https://es.squat.net/2018/01/17/el-gobierno-frances-abandona-el-proyecto-de-construccion-del-aeropuerto-en

    L’appel à rejoindre la zad le 10 fevrier 2018 n’a rien perdu de son importance, le nombre d’humains venant protéger la zad de l’appétit vorace de « l’hydre capitaliste » sera un indice sur notre capacité à résister à la suite.
    https://zad.nadir.org/spip.php?article4992

    Le lendemain il y a une super invitation de l’Ambazada, vaisseau interluttes-intergalctiques en cours de construction
    « Appel à toutes les forces rebelles spatiales - Méta assemblée générale de l’Ambazada »
    https://zad.nadir.org/spip.php?article5037

    C’est aussi chouette de recevoir des signaux de soutien de partout hein, pour celles et ceux qui ne peuvent venir, pensez à les transmettre à zad@riseup.net afin que le plus grand nombre puisse en bénéficier :D
    Si vous avez envie d’écrire des trucs, y’a de quoi illustrer par là ;)

    La Lucha Sigue, Sigue !
    Bizades.
    ¿’

    Plusieurs textes ont paru depuis :

    Contre l’aéroport - et pour son monde, ou quoi ? https://nantes.indymedia.org/articles/39828

    #NDDL : [La lutte continue] !!! Une réalité cachée. https://nantes.indymedia.org/articles/39824

    D’autres, parus avant et éclairants sur les possibles qui commençaient à émerger

    Habiter et circuler à la campagne, dans le péri-urbain, partager les routes qui traversent la ZAD https://nantes.indymedia.org/articles/39816

    #ZAD #NDDL une des routes de nos a-venirs... https://nantes.indymedia.org/articles/39811

    NDDL : Lettre /.../ à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans le mouvement contre l’aéroport et son monde https://nantes.indymedia.org/articles/39763

  • Lettre aux comités locaux, aux soutiens du mouvements, et à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans le mouvement contre l’aéroport et son monde - Zone A Défendre
    https://zad.nadir.org/spip.php?article5028

    Ce qu’on veut : défendre la zad pour lutter contre le monde de l’aéroport
    Alors que l’État laisse entendre qu’il pourrait abandonner le projet, des personnes plus ou moins éloignées de notre réalité dévoilent dans les médias leurs projets pour la zad. Nous ne les avons pas attendu.es pour penser notre avenir. L’État et le système qu’il défend nous emmènent droit dans le mur, et plutôt que de contribuer au désastre en cours, nous nous sentons légitimes à essayer ici de vivre différemment.

    Comme convenu avec l’ensemble du mouvement, nous voulons un gel de la situation foncière une fois les historiques revenu.es dans leurs droits , afin de créer une entité issue du mouvement qui prendra en charge ces communs. On peut souvent lire ou entendre qu’une zad d’après l’abandon reviendrait peu ou prou à sa vocation uniquement agricole d’avant le projet. Si cette lutte fut dès ses débuts une lutte pour la défense des terres, elle s’est depuis élargie, notamment avec l’arrivée des occupant.es. Des gens vivent et luttent ici, y ont développé d’autres pratiques depuis des années, et entendent bien continuer.

    N’en déplaise à ceux qui veulent nous aménager en zone pacifiée de commerce équitable, nous souhaitons continuer à produire et/ou vivre, hors cadre et hors normes. Nous voulons aussi continuer à inventer d’autres manières de partager et d’échanger en dehors du seul lien marchand, pour être moins dépendant.es de l’état et du marché, mais aussi pour nos voisin.e.s et pour soutenir d’autres luttes. Nous désirons aussi continuer à définir nos propres règles et gérer nos conflits. On n’a pas de réponse prémâchée sur comment vivre autrement dans ce monde, sur les contradictions qui nous traversent, et les compromis qu’on est prêt.es ou pas à accepter.

    Nous voulons prendre soin ensemble des espaces communs (routes, espaces boisés, prairies, lieux de réunion...) ; travailler à renforcer les liens de confiance qui nous unissent déjà à nos voisin.e.s, et à déconstruire les préjugés et les fantasmes qui nous séparent de beaucoup d’entre elleux (notamment via l’organisation d’info-tours dans les bourgs alentour, la participation à la dynamisation du bourg voisin...). Pour autant, nous ne voulons pas d’une zad où seul.e.s pourraient rester celleux qui présenteraient bien devant les journalistes, accepteraient de prendre un statut légal ou pourraient/voudraient bien payer des factures. En d’autres termes celles et ceux qui ne feraient pas tâche sur la photo de famille. Nous voulons que la zad reste diverse et surprenante, qu’y cohabitent des gens aux pratiques variées, parce qu’attaché-es à des idées politiques différentes. Nous avons défendu cette zone ensemble, nous continuerons à l’habiter ensemble. Nous voulons donc que TOUT le monde puisse rester, sans exception. Certain.es partiront peut-être, d’autres arriveront, d’autres ne feront que passer. Comme ça a toujours été le cas. Mais qu’il n’y ait ni expulsion, ni aucune forme d’intervention policière visant à réprimer certain.es d’entre nous. Nous pensons aussi à toutes celles et ceux qui ont déjà subi la répression. Nous souhaitons l’amnistie pour les personnes condamnées dans le cadre de la lutte contre l’aéroport. Nous sommes prêt.es et déterminé.es à lutter pour.

    Enfin et peut-être surtout, nous souhaitons que la zad reste une zone de lutte. Ensemble, nous avons sorti ces terres de leur destruction programmée, y avons mis en place des formes de vie qui nous correspondent, plus collectives et autonomes et ne souhaitons pas nous arrêter là. Nous luttons contre l’aéroport et son monde. Et même si le projet est abandonné, son monde continuera d’exister, et nous continuerons de le combattre de toutes les manières qui nous sembleront pertinentes. Nous continuerons à lutter contre les infrastructures et les projets d’aménagement du territoire ; contre les politiques migratoires et le racisme d’État, aux côtés de celleux qui subissent plus que nous la violence systémique. Nous continuerons à prendre la rue, à occuper des bâtiments et des places publiques avec les travailleureuses, chomeureuses, étudiantes, précaires (que nous sommes parfois) contre les politiques capitalistes qui nous mettent un peu plus à la merci de l’économie. Nous continuerons aussi le travail de déconstruction des dominations qui traversent notre société (sexisme, racisme, specisme, agisme...) en les visibilisant et en les combattant, sur la zad et en dehors.

    Alors que le mouvement envisage le triste jeu des négociations avec l’état, nous espérons réussir à préserver ensemble les espaces de liberté qui font de la zad une zone un peu plus respirable que le reste du monde. Ce pari, nous ne sommes pas du tout sûr.e.s de le gagner, mais on préfère tenter plutôt que de se laisser diviser.

    #zad #autonomie