• J’ai trouvé ce poème assez court sur mon parebrise dans le parking de mon nouveau travail, apparemment je me suis trompé d’emplacement de stationnement. Dans un premier temps, j’ai eu envie de l’apprendre par cœur, comme on le faisait, au XXème siècle, de poèmes tels que La Ballade des pendus de Villon ou de L’Albatros de Baudelaire, avant de comprendre, qu’au contraire, je devais absolument me tenir éloigné de la puissance poétique d’un tel texte, que cette dernière risquait de me ronger de l’intérieur et que ce texte contenait une poétique capable de tarir toute poésie et que le ou la poète qui l’avait écrit était bien plus forte que tous les autres poètes, Villon et Baudelaire compris, qui, pourtant, sont très forts, justement parce que ce ou cette poète avait le pouvoir de détruire toute poésie. Et je me suis dit, tandis que je démarrais ma voiture rescapée in extremis, que ce ou cette poète devait tellement souffrir dans son existence pour écrire de tels poèmes et j’ai plaint tous les poètes qui, tous les jours, écrivent de tels poèmes. J’ai même pleuré pour elles et eux.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard