Charlie, cinq ans (Je somme Charlie ?)

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  • Nouvelles censures, nouvelles dictatures | castagne
    http://hyperbate.fr/castagne/2020/01/07/nouvelles-censures-nouvelles-dictatures

    Donc l’ennemi aujourd’hui, ce ne sont plus les tyrans, c’est le public qui ose répondre et avoir un avis. Et la subversion, c’est le vocabulaire sexiste et homophobe.
    Je ne suis pas sûr de voir une énorme différence entre le combat que mène Riss et celui de la droite prétendument « irrévérencieuse » qui réclame le droit à insulter sans rendre de comptes.
    Oui, Internet a changé le monde, ce que les rédactions recevaient hier comme courrier des lecteurs en colère est devenu une expression publique, parfois massivement diffusée, qu’il n’est plus possible de jeter à la corbeille. Je comprends complètement que ça soit pesant, mais pas vraiment que, par un retournement étrange, Riss voie la liberté d’expression de personnes sans qualités comme une censure pour les médias qui ont pignon sur rue.

    • Plein d’extraits qu’on a envie de mettre ici mais allez plutôt lire, tout cet article est nickel.

      Le sujet de la parole sur les réseaux sociaux est un vrai sujet, mais il mérite un peu plus de réflexion et de discernement. Le régime chronologie très particulier des réseaux sociaux (événement, éternel retour, incapacité à l’oubli), les réflexes de meute, la négativité générale, l’inendigable déluge d’information, la bulle de filtrage, le biais de confirmation, le préchi-précha vertueux, la violence, l’anonymat et le pseudonymat, etc., tout cela mérite d’être observé et compris avant d’être jugé en bloc et repoussé avec horreur et gros mots défoulatoires, d’autant que l’histoire n’est pas terminée et que tout cela évolue. Traiter ses interlocuteurs comme des individus, des êtres pensants dignes de dialoguer, est sans doute une première étape indispensable.

      La liste des ennemi·es de Charlie témoigne surtout d’un certain #confusionnisme assez profitable à l’#extrême_droite #extrême-droite ou intellos révérencieux du côté du manche (même si #Charlie_Hebdo a aussi été du côté où on s’en prend plein la gueule). Moi qui prends la peine (et le risque) de m’opposer à certaines attitudes de censure et de refus de la discussion dans des milieux qui me sont proches, et qui le fais sans céder au sexisme et aux différents visages du mépris, c’est peu de dire que je ne me sens aucune affinité avec un #JeSuisCharlie qui tape avec la même vigueur sur les salauds et sur les femmes battues et violées. Et ça va, je sais reconnaître les critiques des #réseaux_sociaux qui ne s’inscrivent pas dans un cadre démocratique, qui confondent critique sociale et espérance en de nouvelles hiérarchies... les fachos s’en sont fait une spécialité. Je crois qu’on combat l’extrême droite (j’admets qu’on a ça en partage avec Charlie) en prenant ces maux à la racine.