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  • Facebook, faux ami de la démocratie

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/11/01/facebook-faux-ami-de-la-democratie_5023701_3236.html

    Quand Susanna Lazarus s’est éveillée, ce vendredi 24 juin, et qu’elle a allumé la télévision, la stupeur l’a envahie. Son pays, le Royaume-Uni, venait de choisir de quitter l’Union européenne, à près de 52 %. Pourtant, dans les jours qui précédaient, cette Londonienne de 27 ans n’avait rien vu venir. Sur Facebook, presque tous ses amis, issus comme elle de la cosmopolite capitale économique du pays, avaient partagé les arguments du « remain ». La campagne adverse, celle du « Leave », était absente de son flux. « Quand je suis allée me coucher, hier soir, je me sentais optimiste, et une grande part de cet espoir venait de l’état d’esprit que je percevais sur mes fils sociaux », a confessé cette journaliste dans un article du magazine Radio Times, au lendemain du vote. Et de conclure, amère : « Hier, mon fil Facebook m’a fait un gros mensonge ».

    Un tel témoignage prêtait bien sûr le flanc à la critique. « Franchement, si vous êtes assez bête pour faire confiance aux réseaux sociaux pour vous informer et vous forger un avis, vous méritez ce genre de surprise », l’a sévèrement tancée Rosemary, de Genève, dans les commentaires. Un autre internaute, David, a pris un peu de hauteur : « Nous avons tous tendance à échanger en priorité avec des gens qui partagent nos points de vue. » Susanna n’avait pas caché vivre dans une espèce de « bulle », entourée de gens qui lui ressemblent. Dans la région de Londres, 40 % des votants ont pourtant choisi le Leave. Mais Susanna comptait sans doute très peu d’entre eux parmi ses « amis numériques ».
    Plus d’un milliard d’utilisateurs

    Facebook nous « ment »-il, comme l’a écrit la jeune Londonienne après son douloureux réveil ? La question est devenue extrêmement sensible, à mesure que le réseau social dominant s’est mué en un lieu d’information et de débat – alors qu’il n’était à l’origine qu’une espèce de répertoire, inspiré des trombinoscopes des facs américaines. Douze ans après sa création par Mark Zuckerberg, The Social Network – pour reprendre le titre du film qui narre ses origines – compte 1,13 milliard d’utilisateurs quotidiens (dont 24 millions de Français). Et parmi eux, 44 % déclarent l’utiliser pour s’informer, selon le Reuters Institute for the Study of Journalism, de l’université d’Oxford (Royaume-Uni).

    Sur le réseau, l’intérêt pour le débat public et la politique est encore plus grand pendant les campagnes électorales, comme actuellement en France ou aux Etats-Unis. De janvier à septembre, 103 millions de personnes – soit la moitié des membres américains de Facebook − ont interagi avec des contenus concernant la présidentielle du 8 novembre. Fin 2015, la plate-forme a même mesuré que l’élection était, aux Etats-Unis, le premier sujet de conversation de ses utilisateurs, devant les attentats ou la crise des réfugiés.

    « Une chose est sûre : le débat public est sur ces plates-formes », résume Axel Calandre, responsable de la campagne numérique de Nicolas Sarkozy. Pour preuve, ces milliers de pages partisanes, outre-Atlantique, dont l’audience cumulée rivalise sur Facebook avec celle de CNN ou du New York Times, selon une enquête du New York Times Magazine. Les grands médias ne sont plus qu’une partie d’un espace public bien plus vaste, au sein duquel le réseau social américain occupe une place de plus en plus centrale.

    Or, quels que soient leurs biais, les médias traditionnels fonctionnent avec des règles qui reflètent celles des sociétés démocratiques : ils font entendre différents points de vue, s’attachent à proposer un équilibre dans les sujets qu’ils abordent, à respecter le principe du contradictoire… Dans certains cas, ils sont même soumis à une régulation, à l’image des radios et télévisions en France, qui se voient imposer par le CSA de respecter le pluralisme et l’équilibre des temps de parole en politique.

    Aucune responsabilité éditoriale

    Autant de principes qui sont étrangers à Facebook. Ce dernier n’a pas été conçu comme un média. C’est « avant tout un service qui vous permet de vous connecter avec vos amis et votre famille », prêche son responsable produit, Chris Cox, proche de Mark Zuckerberg et apôtre de Facebook parcourant le monde entier. Conséquence formulée par sa responsable des relations avec les politiques, Katie Harbath : « Nous sommes agnostiques sur le contenu, nous n’avons pas d’avis éditorial ». Facebook se présente comme « une plate-forme neutre et ouverte », insiste-t-elle.
    Facebook est avant tout une usine à publicité ciblée. Sur mobile, elle rivalise avec Google pour la première place et dégage environ 6 milliards d’euros de revenus… par trimestre.

    Le réseau réfute toute notion de responsabilité éditoriale. En revanche, il exerce bien une forme de sélection des contenus, par le biais d’un algorithme. « Notre but est de montrer à chaque personne le genre d’histoires qu’elle veut le plus voir, d’après nos indications », expose un document de référence publié en juin par Facebook pour expliciter les « valeurs » du fil d’actualité – ce flux de contenus choisis par un algorithme, que chacun voit quand il se connecte au réseau. Et de préciser : « Nous agissons ainsi non seulement parce que nous pensons que c’est la bonne chose à faire, mais aussi parce que c’est bon pour notre business ». Un rappel salutaire : Facebook est avant tout une usine à publicité ciblée. Sur mobile, elle rivalise avec Google pour la première place et dégage environ 6 milliards d’euros de revenus… par trimestre.

    Il y a donc un hiatus entre ce qu’est Facebook et ce pour quoi il est utilisé, en tout cas quand il s’agit d’information. Ce hiatus explique la mésaventure de Susanna Lazarus, et une série de prises de parole récentes pointant des effets de cloisonnement. En France, ce sont les opposants à la loi travail qui sur Facebook voient surtout des contenus confortant leur vision, sans vraie porosité avec les défenseurs du texte. Ou les adversaires du burkini qui échangent en cercle fermé, comme le font, dans le camp opposé, ceux qui dénoncent l’islamophobie. Faute d’une information commune, ces différents groupes risquent de se retrouver dans l’incapacité à débattre ensemble, ce qui est pourtant un fondement de la culture démocratique.

    Ni médiation ni équilibre

    Parfois, la logique communautaire de Facebook épouse les fractures de conflits bien plus terribles. C’est le cas en Syrie, selon le chercheur Yves Gonzalez-Quijano, spécialiste des cultures numériques du monde arabe. A l’origine, pointe-t-il, Facebook est associé à une « mythologie positive », celle des « printemps arabes » de 2011. Mais cette année-là, un faux blog, « A gay girl in Damascus », en fait tenu par un Américain, crée le trouble. Et puis, à mesure que la guerre civile s’intensifie, les fils sociaux deviennent « un cocktail explosif où les discours de haine s’entre-alimentent de vidéos glaçantes de corps en morceaux, de tortures, et autres images invérifiables ». Les clichés et les points de vue défilent, sans médiation, sans notion d’équilibre. D’où le constat posé par cet enseignant-chercheur de l’université Lumière-Lyon-II, dans un entretien à Big browser, un blog du Monde, au printemps 2016 : « On navigue à travers une succession de filtres générés par les gens que l’on “suit” ou que l’on a ajoutés à sa liste d’“amis”. On ne s’ouvre pas à tous les possibles, au contraire, on a accès à des informations filtrées par un réseau coopté. On fonctionne en circuit fermé. »

    A des milliers de kilomètres des affres syriennes, la campagne présidentielle américaine a elle aussi révélé la puissance de ces « filtres ». Aux Etats-Unis, Facebook range ses utilisateurs parmi 98 catégories politiques, afin de pouvoir vendre un ciblage très fin aux annonceurs. En mai, le Wall Street Journal a créé un outil permettant de comparer le fil d’un utilisateur classé comme « très libéral » à celui d’un autre, « très conservateur ». Résultat : deux visions du monde radicalement différentes. Par exemple, sur une question clivante comme celle de l’avortement, le fil « bleu » (libéral) remonte une vidéo des manifestations en Pologne contre son interdiction, tandis que le fil « rouge » (conservateur) renvoie vers une pétition contre le financement public du planning familial.

    Comment Facebook en vient-il à nous montrer des contenus aussi différents ? Avec son algorithme, l’entreprise californienne veut répondre à l’abondance des publications. Il s’agit de les écrémer en détectant, pour chaque utilisateur, les plus pertinentes. Pour cela, le réseau exploite les informations dont il dispose, en temps réel, pour déterminer, parmi toutes les publications des « amis » d’un utilisateur, celles avec lesquels il a la plus grande « affinité » ; mais aussi à quelle place il faut les afficher sur son fil de contenus Facebook. Parmi les milliers de critères utilisés, les plus importants dépendent du comportement individuel de l’utilisateur : ses clics, ses partages, ses likes… Mais les actions de ses amis sont aussi prises en compte. Accepter un ami sur Facebook, c’est donc accepter d’être influencé par ses choix.

    S’il ne dévoile pas le détail de son algorithme, par ailleurs quotidiennement affiné, le réseau n’en cache pas la logique générale : « Les actualités qui s’affichent dans votre fil d’actualité sont sélectionnées en fonction de votre activité et de vos contacts sur Facebook », explique l’une de ses pages d’aide, ajoutant : « Si vous avez l’impression que vous ne voyez pas toutes les actualités ou que vous voyez dans votre fil d’actualité des actualités qui ne vous intéressent pas, vous pouvez régler vos paramètres. »

    Dans les faits, peu d’utilisateurs utilisent cette possibilité. Et selon une étude publiée en 2015 par des chercheurs américains, 63 % des quarante utilisateurs interrogés ignoraient même que leur fil d’actualité était filtré par un algorithme. Ils couraient donc le risque de croire que ce qu’ils voyaient était une vision fiable de l’actualité à un instant T, alors qu’il s’agissait d’une sélection fondée sur leurs actions et celles de leurs amis.

    La création d’une « auto-propagande »

    Activiste politique et homme de médias, l’Américain Eli Pariser a donné un nom à ce phénomène : les « filter bubbles » (bulles de filtres) – titre de son ouvrage paru en 2012 (The Filter Bubble, Penguin, non traduit). Ces bulles créent selon lui une « auto-propagande ». « Vous vous endoctrinez vous-même avec vos propres opinions. Vous ne réalisez pas que ce que vous voyez n’est qu’une partie du tableau, a exposé, dans un entretien au magazine Time, l’activiste cofondateur des sites Upworthy et Avaaz.org. Et cela a des conséquences sur la démocratie : pour être un bon citoyen, il faut que vous puissiez vous mettre à la place des autres et avoir une vision d’ensemble. Si tout ce que vous voyez s’enracine dans votre propre identité, cela devient difficile, voire impossible. »

    Or, Facebook est le réseau social le plus propice aux « filter bubbles ». « Toutes les plates-formes à algorithmes sont concernées, mais Facebook concentre deux effets d’enfermement, analyse Benoît Thieulin, membre du Conseil national du numérique. Le premier effet est lié à sa nature de réseau social symétrique, qui relie des amis qui vous acceptent eux aussi comme amis, à la différence de Twitter, qui est un peu plus ouvert et vous permet de suivre des gens qui ne vous suivent pas. Le second est l’effet de l’enfermement algorithmique. »

    « La bulle, c’est nous qui la créons. Par un mécanisme typique de reproduction sociale. Le vrai filtre, c’est le choix de nos amis, plus que l’algorithme de Facebook. » Dominique Cardon, chercheur
    Pour contrer ces critiques, le réseau social a fait publier dans la prestigieuse revue Science, en mai 2015, une vaste étude mesurant « l’exposition à une information diverse sur Facebook », fondée sur l’observation de ses utilisateurs se déclarant « conservateurs » ou « libéraux » (soit 9 % des membres de Facebook aux Etats-Unis). Ses résultats confirment une polarisation de la circulation des contenus, mais battent aussi en brèche certaines idées reçues.

    Selon l’étude, s’ils étaient exposés de façon aléatoire aux contenus partagés sur Facebook, les « conservateurs » en verraient 45 % qui ne sont pas majoritairement partagés par les gens de leur bord politique, et les « libéraux » 40 %. Mais comme les membres n’ont accès qu’aux publications partagées par leurs « amis », cette proportion de contenu « différent » tombe à 34 % pour les « conservateurs » et 23 % pour les « libéraux ». Ensuite, la sélection opérée par l’algorithme rabote encore les chiffres à 33 % et 22 %. Enfin, si l’on ne compte que les liens sur lesquels les utilisateurs cliquent finalement, les proportions descendent à 29 % et 20 %.

    Quelles conclusions tirer ? « Sur Facebook, vous êtes exposé à une large diversité de contenus, interprète Katie Harbath. Il n’y a pas que des pro-Clinton et des pro-Trump discutant entre eux. Il y a une zone commune. » Et l’effet de bulle ? « Il est proche de celui qu’on rencontre dans la vraie vie, répond cette ancienne de la campagne présidentielle du républicain Rudy Giuliani. Chacun a des amis qui pensent comme lui mais aussi d’autres qui ont des opinions différentes. »

    « La leçon de l’étude de Facebook, c’est que le filtre est en nous, sourit Dominique Cardon, chercheur au laboratoire des usages d’Orange et auteur de A quoi rêvent les algorithmes ? (Seuil, octobre 2015). La bulle, c’est nous qui la créons. Par un mécanisme typique de reproduction sociale. Le vrai filtre, c’est le choix de nos amis, plus que l’algorithme de Facebook. »

    Une reproduction de la société

    Selon certains travaux, le cercle des amis Facebook, souvent acceptés rapidement et sans engagement, est plus large que celui des gens régulièrement côtoyés dans la vraie vie, et donc plus hétérogène, sauf pour les individus les plus politisés. En revanche, comme l’indique une étude du Pew Research Center parue fin octobre, une majorité d’Américains jugent « stressant et frustrant » le fait de parler de politique, sur les réseaux sociaux, avec des gens d’un autre bord, en raison notamment du ton.

    Historien des médias, Patrick Eveno rappelle que la recherche d’un entre-soi est ancienne : « Le lecteur assidu de L’Humanité dans les années 1950 ne regardait ni Le Figaro, ni Le Monde, ni La Croix ; et réciproquement ». Une différence de taille, toutefois : le cloisonnement entre lecteurs de journaux était un choix actif, une inscription assumée dans une famille de pensée politique. Celui de Facebook est subi et parfois inconscient.

    Les défenseurs du réseau estiment donc qu’il ne fait que reproduire la société : « Cela fait vingt ans que les Etats-Unis se polarisent de plus en plus politiquement », souligne Katie Harbath. Le logiciel ne ferait que refléter un champ démocratique fracturé, composé de différentes tribus antagonistes, comme le Tea Party ou le courant Alt-Right américains.

    Cette fragmentation est accentuée par les effets du marketing politique, devenu intense sur Facebook, même si, pour les groupes qui l’utilisent, il est aussi un moyen de sortir de leur cercle d’habitués. Une partie de la publicité est en effet acquise par des partis, candidats ou lobbies qui « sponsorisent » des billets adressés à des internautes ciblés en fonction de leur âge, leur sexe, leurs centres d’intérêt, leur lieu de résidence, leur profession… Par exemple, dans la campagne française, à droite, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou François Fillon peuvent faire parvenir leur programme sur la santé à des gens qui ont aimé la page d’une organisation de médecins généralistes, ou la vidéo d’un discours sur l’éducation à des enseignants.

    Massive aux Etats-Unis, cette publicité politique est également généralisée en France, mais interdite dans les six mois qui précèdent une élection – en l’occurrence depuis le 1er octobre pour ce qui concerne la présidentielle de 2017 (dont le premier tour aura lieu le 23 avril). « En période de campagne, Facebook permet surtout d’augmenter la mobilisation au sein d’une bulle, pas forcément de propager ses idées à des poches très variées », estime Elliot Lepers, spécialiste des campagnes en ligne, notamment contre la loi El Khomri ou pour la candidate écologiste Eva Joly. « Avec le jeu des partages, les communautés qu’on peut toucher sont malgré tout plus larges qu’avant l’arrivée des réseaux sociaux », nuance Gautier Guignard, responsable numérique de la campagne de François Fillon, qui comme Alain Juppé a 150 000 fans sur sa page Facebook officielle, Nicolas Sarkozy culminant, lui, à près d’un million.

    L’algorithme n’a pas de « conscience politique »

    En matière politique, la quête d’audience se fait avec les mêmes règles que dans d’autres domaines, et la plate-forme a la réputation de favoriser les contenus les plus simplistes ou les plus tranchés. Un travers lié à la mécanique du share : les contenus déclenchant une émotion chez l’utilisateur sont plus partagés que les autres, et donc mieux traités par l’algorithme. Cette « règle du jeu » a un impact sur la production des médias, mais aussi l’expression des politiques. Jusqu’à l’Elysée, où François Hollande s’est mis depuis l’été à publier, sur Facebook, des messages personnels, rompant avec son registre de communication précédent, plus institutionnel.

    Certains acteurs sont des spécialistes de ces logiques de buzz : les milliers de pages militantes non officielles qui, aux Etats-Unis ou en France, se sont taillé une place centrale sur certains créneaux, par exemple la Manif pour tous ou l’antihollandisme – une page comme « Hollande dégage » rassemblant plus de 800 000 fans. « Sur Facebook, la prime au partage et aux commentaires s’applique aux contenus qui génèrent une joie hors-norme ou une rage profonde, ou qui deviennent viraux, qu’il s’agisse de canulars, de théories du complot, de photos de bébés ou d’informations importantes », a décrit Zeynep Tufekci dans une chronique parue, en mai, dans le New York Times. La professeure assistante à l’université de Caroline du Nord souligne, comme une conséquence, que sur le réseau créé par Mark Zuckerberg, « Donald Trump s’en sort mieux que les autres candidats ».

    « Actuellement, on a l’impression que ceux qui profitent le plus de la situation, c’est Trump et Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] », résume abruptement Benoît Thieulin. En France, a été mise en évidence de longue date l’importance de la « fachosphère », cette nébuleuse d’extrême droite très active en ligne, à laquelle les journalistes Dominique Albertini et David Doucet viennent de consacrer un livre (La Fachosphère, Flammarion, 336 pages, 20,90 euros). Or ceux qui se vivent comme les soldats de ce qu’ils appellent la « réinformation » ont intégré le fait que les algorithmes « n’ont pas de conscience politique » et traitent toutes les opinions sur un pied d’égalité. Avant l’extrême droite, d’autres groupes minoritaires dans les médias, comme les altermondialistes, le camp du « non » au référendum européen de 2005 ou les défenseurs des libertés sur Internet, ont aussi profité des réseaux pour bénéficier de relais qu’ils trouvaient difficilement ailleurs, rappelle Benoît Thieulin, qui, comme les responsables numériques des candidats à la primaire de droite, pointe le « progrès démocratique » d’abord apporté par Facebook.

    Sensible aux pressions

    La radicalité constatée sur les réseaux sociaux est le fruit d’un travail d’occupation mené par des militants s’estimant lésés par les médias traditionnels. Dans cette bataille souterraine, Facebook pose peu de limites et la popularité des contenus prime sur leur véracité – c’est là un autre travers du réseau. Au point qu’est évoquée l’émergence d’une société de la « post-vérité », selon le titre d’une tribune remarquée de Katherine Viner, rédactrice en chef du Guardian. Certes, les fausses informations ne datent pas d’hier, reconnaît-elle dans ce texte écrit après le traumatisme d’une campagne du Brexit pleine de faux-semblants : « Ce qui est nouveau, c’est qu’aujourd’hui, les rumeurs et les mensonges sont autant lus que les faits gravés dans le marbre – et parfois même plus. » La conclusion fait écho à la vérification menée par le site Buzzfeed sur 1 000 publications de six grandes pages Facebook ultra-partisanes américaines : 38 % des contenus étaient « partiellement faux ou trompeurs » sur les pages de droite, 19 % sur celles de gauche.

    En France, un candidat à la primaire de la droite et du centre s’est ouvertement plaint d’être la cible de « fadaises » sur Facebook, notamment : « Les réseaux sociaux sont, en quelque sorte, la poubelle de l’univers, a osé Alain Juppé, dans le Journal du dimanche. A les lire, je serais “Ali Juppé”, je serais “marié avec une musulmane”, je serais “le grand mufti de Bordeaux”, j’aurais construit “la plus grande mosquée d’Europe”… » L’équipe du candidat songe d’ailleurs à lancer une « cellule » de démontage de rumeurs inspirée des rubriques de « fact-checking » de la presse, comme Les Décodeurs du Monde ou Desintox de Libération, explique Eve Zuckerman, la responsable de sa campagne numérique.

    Face aux critiques, Mark Zuckerberg campe jusqu’ici sur ses positions : « Nous sommes une entreprise de technologie, pas un média », a répété le tutélaire fondateur de Facebook, fin août, alors qu’en Allemagne, certains l’accusaient de ne pas combattre assez activement les propos haineux. Mais la question des responsabilités que doit assumer l’entreprise, en contrepartie de son rôle croissant dans l’information et le débat public, est désormais clairement posée. Et malgré son discours invariant, Facebook n’est pas insensible aux pressions : il a fini par assouplir sa ligne en autorisant la circulation de « La petite fille au napalm », célèbre photographie de Nick Ut, symbole de la guerre du Vietnam, après une censure initiale pour cause de nudité. Il s’est aussi lancé avec Google et une large coalition de médias – dont Le Monde – dans le projet Firstdraft, qui vise à combattre les informations manipulées.

    Une « maladie infantile » des réseaux sociaux

    Au-delà, certains réclament une forme de régulation ou de « pondération », des logiciels des plates-formes. « Vos algorithmes doivent donner une place aux opinions opposées et aux informations importantes, pas seulement à ce qui est le plus populaire ou le plus auto-convaincant », avait lancé Eli Pariser aux patrons de Facebook ou Google, lors de sa conférence de 2011. Mais les utilisateurs le veulent-ils ?

    La connaissance du fonctionnement des algorithmes, et donc de Facebook, est pour beaucoup devenu un enjeu démocratique. « Je suis d’avis que les algorithmes doivent être plus transparents afin que les citoyens soient conscients des effets qu’ils peuvent avoir sur leur utilisation des médias », a ainsi tenu à déclarer la chancelière allemande Angela Merkel lors de l’ouverture des journées des médias à Munich, le 25 octobre. « Il faut connaître leur préconception du monde », argumente Bruno Patino, directeur éditorial d’Arte. MM. Thieulin et Cardon, comme d’autres, insistent sur le besoin de développer en France une « culture critique » et une « éducation » aux algorithmes.

    « Après une période où les technologies ont amené un grand progrès dans le débat public, on vit une période de ressac, pense Benoît Thieulin. On a l’impression d’être face à une maladie infantile des réseaux sociaux, avec des débats en temps réel superficiels, du complotisme… On n’a pas encore trouvé comment la soigner. Mais ça ne veut pas dire que les réseaux sont en soi mauvais pour le débat démocratique. »

  • Inside Facebook’s (Totally Insane, Unintentionally Gigantic, Hyperpartisan) Political-Media Machine — The New York Times, 28/08/2016
    http://www.nytimes.com/2016/08/28/magazine/inside-facebooks-totally-insane-unintentionally-gigantic-hyperpartisan-poli

    The #Facebook product, to users in 2016, is familiar yet subtly expansive. Its algorithms have their pick of text, photos and video produced and posted by established media organizations large and small, local and national, openly partisan or nominally unbiased. But there’s also a new and distinctive sort of operation that has become hard to miss: political news and advocacy pages made specifically for Facebook, uniquely positioned and cleverly engineered to reach audiences exclusively in the context of the news feed. These are news sources that essentially do not exist outside of Facebook, and you’ve probably never heard of them. They have names like Occupy Democrats; The Angry Patriot; US Chronicle; Addicting Info; RightAlerts; Being Liberal; Opposing Views; Fed-Up Americans; American News; and hundreds more. Some of these pages have millions of followers; many have hundreds of thousands.

    #médias «#information»

  • Le psychanalyste tunisien Fethi Benslama appelle à l’anonymat des auteurs d’attentats
    http://www.huffpostmaghreb.com/2016/07/22/attentats_n_11130574.html

    « Peut-être qu’il est temps...qu’il y ait entre les médias un pacte pour ne plus publier les noms et les images des auteurs de ces actes-là parce que c’est un ressort très important par rapport à ce qu’ils font pour être connu de toute la planète, alors même que leurs victimes sont anonymes et le resteront ».

    Selon lui, cette « glorification », incite d’autres personnes à en faire autant : « Eux ils vont avoir une gloire aux yeux de leurs commanditaires, de leurs amis(...) ça incite d’autres à y recourir », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « Ils laissent leur cartes d’identités, ils veulent très vite être connus ».

    Yalla, enfin une bonne idée dans ce marmasme... #culture_du_psychopathe

  • L’Assemblée élargit les possibilités d’atteinte au secret des sources des journalistes
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/07/19/l-assemblee-elargit-les-possibilites-d-atteintes-au-secret-des-sources-des-j

    La protection du secret des sources des journalistes est un sujet technique, donc abscons, mais vital dans une démocratie. Le débat autour de la proposition de loi visant « à renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme dans les médias », adoptée en seconde lecture à l’Assemblée nationale dans la soirée du lundi 18 juillet, illustre la complexité du sujet. Audrey Azoulay, ministre de la culture et de la communication, s’est félicitée d’un texte qui « garantit la liberté de l’information ». Le (...)

    #journalisme #surveillance

  • Des nouvelles de l’#algorithme du #news_feed de #facebook : comme d’habitude, on sait que ça change mais on ne sait pas vraiment ce qui change.

    #Facebook is making its News Feed a little bit more about your friends and a little less about publishers »
    http://www.niemanlab.org/2016/06/facebook-is-making-its-news-feed-a-little-bit-more-about-your-friends-and

    The impact will apparently be “noticeable” and “significant” but “small” and not “humongous.”

    (y) #CM via @booz

    • Let’s Overthink Facebook’s News Feed Philosophy - The Atlantic
      http://www.theatlantic.com/technology/archive/2016/07/deciphering-facebooks-news-values/489812

      Underlying this question is the conviction that the News Feed shouldn’t just entertain users, but that it should entertain them against replacement. That is, it should provide significantly more meaning and entertainment than an average piece of entertainment. (In the U.S., that means it should be more fun than, say, watching an episode of NCIS.) I’ve heard this notion in conversations with other Facebook corporate leaders; it’s sabermetrics as editorial vision, deployed at scale worldwide, and it shapes how they think about one of their most important products. It’s also, I think, a convenient out for them, a way of handling the editorial burden of having the most popular app in the world.

      #attention

    • Facebook fait la chasse aux titres « attrape-clics »
      http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/08/05/vous-n-allez-pas-croire-ce-que-facebook-a-encore-fait-a-son-algorithme_49789

      Le premier réseau social du monde change de nouveau d’algorithme pour rendre moins visibles les articles jugés trop accrocheurs

      Quand elle a regardé sous les coussins de son canapé et qu’elle a vu ça... J’étais CHOQUÉE ! » « Il a mis de l’ail dans ses chaussures avant d’aller se coucher et ce qui s’est passé ensuite est dur à croire. » « Le chien a aboyé sur le livreur et sa réaction est vraiment impayable. »

      Ces trois titres - fictifs - sont des exemples de ce que Facebook ne souhaite plus voir sur sa plate-forme : le réseau social les a cités, jeudi 4 août, pour expliquer son nouveau changement d’algorithme, destiné à réduire la présence de contenus « attrape-clics » (clickbait en anglais) dans les fils d’actualité des utilisateurs.

      « Ces titres omettent intentionnellement des informations cruciales, ils trompent les gens, les forçant à cliquer pour avoir la réponse », expliquent les équipes de Facebook dans un billet. Les usagers du réseau social auraient ­réclamé « des contenus avec des ­titres qui les aident à décider ­comment utiliser leur temps en ligne, sans en perdre en cliquant sur des contenus inutiles ».

      Cette décision en réjouira certains, car tout utilisateur de Facebook a eu l’occasion de s’énerver de ces contenus « viraux » aux titres accrocheurs, qui ne donnent pas l’information principale et sont souvent décevants. « Vous allez applaudir en découvrant ce que ces pompiers essayent de sauver sans relâche », promet par exemple une accroche Facebook de ­ViralNova. Il s’agit en fait d’un cheval, comprend-on quand on clique sur l’article de ce site américain spécialiste du genre, comme l’autre américain Upworthy, ou d’autres encore.

      L’impact réel de l’annonce de ­Facebook reste à déterminer. Les titres de clickbait ne recourent pas seulement à la technique du ­curiosity gap, qui consiste à faire un teasing abusif. Certains sites qui veulent « attraper les clics », comme les français Minutebuzz ou Gentside, utilisent plutôt des mots accrocheurs, des listes (« 5 choses qui... »). De plus, en réaction à la décision de Facebook, les sites de clickbait visés vont probablement changer leur façon de titrer pour contourner l’algorithme. Ce qui pourrait amoindrir l’effet recherché par le réseau social.

      Plus largement, le nouveau changement d’algorithme de Facebook est une démonstration supplémentaire de son influence sur les contenus produits par les sites. Le premier des réseaux sociaux a déjà plusieurs fois modifié son classement des posts visibles par son 1,7 milliard d’utilisateurs. En 2014, il s’était déjà attaqué aux contenus« attrape-clics » en déclassant les articles sur lesquels les internautes restaient très peu de temps après avoir cliqué.
      En juin, il a dit vouloir privi­légier les publications des par­ticuliers, amis et connaissances, par rapport aux contenus de ­personnalités ou de professionnels comme ceux des sites d’information.

      Le changement annoncé jeudi va un cran plus loin : il ne se fonde pas uniquement sur la nature de l’émetteur du contenu ou sur la façon dont ce dernier est lu, mais il s’intéresse à la syntaxe elle-même. Facebook raconte qu’une de ses équipes a examiné des « dizaines de milliers de titres »et mis de côté ceux qui semblaient omettre une information importante ou tromper le lecteur. Puis le réseau a déterminé quels sites publiaient ces contenus pour les pénaliser dans son algorithme, les rendant moins visibles.

      On pourrait imaginer des cas où une telle action de Facebook pourrait poser un problème aux médias ou à la société : par exemple si la plate-forme disqualifiait les titres avec des questions, les titres de reportage ou d’articles de magazines jugés trop elliptiques, les contenus trop anxiogènes.

      « Il nous apparaît désormais ­clairement que ce que nous faisons génère beaucoup d’anxiété. Je passe beaucoup de temps à tenter de calmer cette inquiétude », a ­reconnu Adam Mosseri, vice-président de Facebook chargé du fil d’actualité (news feed), en référence aux contacts de plus en plus nourris entre les dirigeants de la plate-forme et ceux des médias.
      Pour les sites d’information, le débat sur les bienfaits et les ­inconvénients de Facebook ­devient de plus en plus important. Les médias ont eu, en 2015, à peser s’ils souhaitaient publier des contenus directement sur la plate-forme au format Instant Articles, afin de rendre leur consultation beaucoup plus rapide sur mobile.

      D’un côté, le réseau social apporte aux journaux et télévisions de nouveaux lecteurs, souvent plus jeunes. De l’autre, il augmente leur dépendance à un canal de distribution, qui s’impose comme un moyen privilégié d’accéder à l’information et capte déjà une grande part des revenus publicitaires numériques. De plus, Facebook peut à tout moment modifier son algorithme, comme si, pour les journaux papier, les kiosques changeaient leurs règles de présentation plusieurs fois par an.

      Plutôt que de détourner les ­médias des réseaux sociaux, la nouvelle décision de Facebook va peut-être les inciter à en coloniser de nouveaux. Le site de divertissement Buzzfeed a ainsi théorisé le fait qu’en étant présent sur Instagram, Snapchat, Pinterest et Twitter, il réduisait sa dépendance à la plate-forme de Mark Zuckerberg. Une alternative pour les éditeurs en ligne consiste aussi à davantage recourir au modèle payant pour stabiliser leur lectorat.

      Les spots de publicité testés dans les vidéos « live »
      On peut désormais avoir une interruption publicitaire de quinze secondes pendant qu’on regarde une vidéo en direct sur ­Facebook. L’utilisation de l’outil « Facebook live » - qui permet de diffuser un flux d’images - donne la possibilité d’y d’insérer un spot publicitaire. Il s’agit de « mid-roll » : la publicité se ­déclenche au minimum cinq minutes après le lancement de la ­vidéo, précise le site spécialisé Ad Age dans un article du 1er août. Jusqu’ici, la vidéo en direct sur Facebook a été utilisée par des personnalités ou des médias payés par le réseau social car il n’existait pas de modèle économique stable pour les rémunérer. Les « mid-rolls » sont un test pour ce medium en forte expansion.

  • Sont tombés deux rapports sur les médias et la « consommation » d’informations en 2016.

    – Digital News Report 2016 Worldwide (Reuters Institute)
    http://digitalnewsreport.org

    – State of the News Media 2016 in the US (Pew Research Center)
    http://www.journalism.org/2016/06/15/state-of-the-news-media-2016

    Sur le premier, voir http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/06/15/les-reseaux-sociaux-prennent-une-place-croissante-dans-l-acces-a-l-informati

    Autre motif de préoccupation pour les #médias : dans une large majorité de cas, moins d’un ­internaute sur deux identifie clairement la source d’un contenu lorsqu’il y accède par le biais d’une plate-forme sociale. Plus l’usage des plates-formes est répandu, comme en Corée du Sud ou au Japon, moins les sources sont identifiées.

    (…) Ce rejet croissant des formats publicitaires en ligne s’incarne dans une autre tendance récente : le développement rapide des logiciels antipublicité, le « adblocking ». La proportion d’adblockers parmi les utilisateurs va de 10 % au Japon à 38 % en Pologne, avec une surreprésentation chez les moins de 35 ans. En regard, la propension à payer pour de l’#information est en légère augmentation mais reste minoritaire, souvent ­comprise entre 8 % et 15 %. Seuls les pays plus petits, aux langues plus rares (Norvège, Pologne, Suède), voient ce taux grimper plus haut.

    #sites_d'information #publicité #adblock #médias_sociaux #mobile etc.

    Sur le second, voir http://www.niemanlab.org/2016/06/the-state-of-the-news-media-2016-mobile-continues-its-takeover

  • Les journalistes d’i-Télé votent une motion de défiance envers leur direction
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/06/10/les-journalistes-d-itele-votent-une-motion-de-defiance-contre-la-direction_4

    Les journalistes d’i-Télé ont voté, vendredi 10 juin, à 89,5 %, une motion de défiance envers leur direction. Ce vote avait été décidé lors d’une assemblée générale, jeudi 2 juin, en réaction aux orientations esquissées par la direction lors d’un rendez-vous la veille. Selon le compte rendu fait par la société des journalistes (SDJ), seul interlocuteur de la direction ce jour-là, Serge Nedjar, le nouveau directeur de la chaîne, a décidé de ne pas reconduire une cinquantaine de CDD, soit un quart de la rédaction. Raison pour laquelle la SDJ pointe dans son communiqué que « même dans un contexte d’économies, délivrer de l’information reste une activité qui nécessite des journalistes et des moyens, sauf à n’être qu’une caisse de résonance, sans plus-value. »

    Surtout, toujours selon la SDJ de la chaîne, ce proche de Vincent Bolloré a ouvert la porte à des formes de publirédactionnel. « La régie doit pouvoir se positionner sur des programmes. i-Télé doit participer davantage à des opérations de partenariat. Il va falloir que les mentalités changent », a dit M. Nedjar, selon ce compte rendu. Le directeur aurait ensuite pris l’exemple d’un chanteur Universal, propriété de Vivendi : « Vous le prendrez, il sera invité dans la matinale et ce sera comme ça. (…) S’il faut parfois faire venir des patrons, on le fera. »

  • « Il faut commencer maintenant la pédagogie du quinquennat parce que la pédagogie, c’est long à installer » Cambadélis

    Ce soir, à l’ORTF, pédagogie pour les cons. Fixer la mire.

    Pour Cambadélis, "il faut commencer la pédagogie du quinquennat" Ouest-France
    http://www.ouest-france.fr/politique/francois-hollande/pour-cambadelis-il-faut-commencer-la-pedagogie-du-quinquennat-4162859

    A France Télévisions, Michel Field dans la tourmente, par Alexis Delcambre et Alexandre Piquard
    >>> http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/04/11/france-tv-les-methodes-de-michel-field-contestees_4899980_3236.html

    #hollande #Field #Cambadélis #PS #Social-démocratie #médias

  • Rien que le chapô vaut le coup :

    A France Télévisions, les méthodes de Michel Field contestées

    Le directeur de l’information est jugé méprisant par ses équipes et trop conciliant avec l’Elysée, ce qu’il dément.

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/04/11/france-tv-les-methodes-de-michel-field-contestees_4899980_3236.html

    Et son portrait dans les nouveaux chiens de garde :
    http://www.dailymotion.com/video/xnw6rz_michel-field-le-faux-revolutionnaire-les-nouveaux-chiens-de-gard

    • La mutation numérique d’« El Pais »
      http://lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/03/05/el-pais-se-prepare-au-tout-numerique_4877236_3236.html

      Le directeur du quotidien espagnol a annoncé, vendredi 4 mars, de profonds changements au sein du titre. Par Sandrine Morel, correspondante à Madrid.

      La lettre ouverte du directeur du quotidien espagnol El Pais, Antonio Caño, à ses salariés ne donne guère d’espoir sur l’avenir de l’édition imprimée du principal quotidien du pays. « Dans les prochains jours, la première phase des travaux qui conduiront à l’installation d’une nouvelle rédaction va se conclure. Et avec elle viendra le moment de la conversion d’El Pais en un journal essentiellement numérique, » avance le texte, publié sur le site du groupe, jeudi 3 mars.

      Malgré une amélioration sensible des résultats en 2015, M. Caño considère que le journal doit devenir « une grande plate-forme génératrice de contenus », tout en s’engageant « à continuer à publier une édition imprimée [...] durant tout le temps où cela sera possible ». Les hausses de 11,9 % des revenus publicitaires pour l’édition papier et de plus de 27 % pour l’édition numérique ont permis de compenser la baisse de 15 % de la distribution en kiosque (221 389 exemplaires par jour en moyenne), de réduire considérablement les pertes et donc d’approcher l’équilibre financier.

      « Nous continuons à être le journal de presse écrite le plus vendu en Espagne et nos éditions numériques ont obtenu ces dix-huit derniers mois des croissances spectaculaires », reconnaît d’ailleurs le directeur, nommé en 2014, peu après la crise interne provoquée par un plan social. Mais de préciser : « Cela ne signifie pas que la bataille soit gagnée ni que notre survie soit garantie. » Il évoque un « transfert des lecteurs du papier au numérique constant », mais aussi « l’apparition de menaces comme les bloqueurs de publicité » sur le Web, « associées à d’autres, plus connues, comme l’instauration de la "culture du gratuit" ».

      « De plus en plus américain »

      Cela fait plusieurs années que Juan Luis Cebrian, président de Prisa, le groupe éditeur d’El Pais (et par ailleurs actionnaire du Monde), va de congrès en conférences annoncer la mort prochaine du papier. Mais la lettre du directeur met noir sur blanc les changements à venir pour « avancer afin d’être, dans la mesure du possible, à l’avant-garde de ce changement ». M. Caño y détaille les réformes à venir : « Passer de l’intégration des rédactions à un nouveau système de synchronisation des équipes et des canaux » ou « composer une rédaction sans bureaux, ouverte à la collaboration et à l’échange d’idées, dans laquelle les équipes se mélangeront pour construire de nouvelles histoires ».

      Renforçant une stratégie mise en place en 2013 avec la création d’une édition destinée à l’Amérique latine hispanophone et une autre en portugais pour le Brésil, il confirme qu’El Pais « sera de plus en plus américain, car c’est en Amérique que notre croissance est la plus forte et notre expansion la plus prometteuse ». Afin d’atteindre ces objectifs, M. Caño explique que « le centre de [la] rédaction tournera autour d’un poste de pilotage ­moderne » qui intégrera aussi bien les journalistes que le développement technologique, la mesure d’audience et la promotion des articles sur les réseaux sociaux.

      La publication de la lettre ouverte a été précédée d’une réunion « tendue » avec les journalistes, selon l’un des participants, qui préfère garder l’anonymat et évoque une « ambiance très négative ».

      Prisa, pourtant, se redresse. Après des pertes de 2 milliards d’euros en 2014, le groupe de­­ ­communication a affiché 5,3 millions d’euros de bénéfices en 2015. Il a aussi réduit sa dette de 922 millions d’euros, à 1,6 milliard d’euros, grâce à la vente de la plate-forme de télévision payante Digital Plus à Telefonica et une augmentation de capital de 724 millions d’euros souscrite par le qatari Media Group International.

  • http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/25/mme-fleu-pellerin-n-interdisez-pas-la-sortie-du-film-salafistes_4853322_3232

    C’est un préposé du ministère de l’intérieur, sourd à tout argument, qui mène infatigablement cette sinistre offensive contre le film, mobilisant les diverses commissions cinématographiques, qui hésitaient à censurer totalement la sortie du film, mais s’accordaient sur l’interdiction aux moins de dix-huit ans, ce qui était une autre façon de tuer sa carrière. Sourd, aveugle et têtu, ce préposé du ministère de l’intérieur range Salafistes dans la catégorie « apologie du terrorisme ». La bêtise est partout.

    Et donc au ministère de l’intérieur ils n’ont rien de mieux à faire que de regarder des films pour les interdire ?

  • La suppression de la #publicité pour #enfants fait débat entre socialistes et écologistes
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/01/15/la-suppression-de-la-publicite-pour-enfants-fait-debat-entre-socialistes-et-

    Après une forte mobilisation des députés écologistes, l’Assemblée nationale a adopté, jeudi 14 janvier dans la soirée, une proposition de loi supprimant la publicité dans les programmes pour enfants de #France_Télévisions.

    Le texte, voté par le Sénat fin octobre dans une version légèrement différente, vise les émissions destinées aux enfants de moins de douze ans ainsi que durant les quinze minutes qui les précèdent et qui les suivent.

    L’adoption de la proposition de loi a été possible en raison du faible nombre de députés socialistes présents dans l’Hémicycle. En effet, la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, et le groupe socialiste à l’Assemblée nationale avaient affiché leur désaccord face à ce texte.

    [...]

    Dans l’exposé des motifs de la proposition de #loi, les élus écologistes soulignent qu’avec « 8,3 millions de jeunes de 4 à 14 ans, la France est aujourd’hui le principal marché “enfants” pour les annonceurs publicitaires à la télévision, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne ». Les partisans de ce texte souhaitent donc protéger les enfants de moins de 12 ans des messages publicitaires, notamment alimentaires.

    [...]

    La ministre a notamment mis en garde contre le handicap financier qui pèserait sur le groupe public en cas de suppression d’une partie de la publicité.

    « La situation financière de France Télévisions est préoccupante. Les recettes publicitaires ont diminué de 100 millions d’euros entre 2010 et 2014 et ce dispositif se traduira par un manque de 15 à 20 millions d’euros. »

    Un manque à gagner que M. Gattolin chiffre, lui, à 7 millions d’euros. La députée socialiste du Loiret Valérie Corre, qui « souscrit pleinement » à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse, doute de « l’efficacité » de cette proposition de loi.

    « On peut, par exemple, parler du danger que représentent certains programmes de #téléréalité et des publicités qui leur sont associées, devant lesquelles un certain nombre d’enfants se trouvent. Attention donc à ne pas créer une situation de régulation très inégalitaire entre médias et, de ce fait, inefficace, sous prétexte du devoir d’exemplarité du service public. »

    [...]

    De nombreuses études ont mesuré le lien entre les publicités et les choix des enfants devant les rayons. Les partisans de la proposition de loi s’appuient notamment sur une étude Ipsos-Lagardère publicité qui montre que plus des trois quarts des demandes ou des achats effectués par les enfants de 4 à 10 ans sont en lien avec une publicité. Et 82 % des enfants interrogés disent qu’il leur arrive régulièrement de demander ou d’acheter un produit « vu à la télévision ».

    [...]

    D’autres pays ont déjà fait le choix de supprimer la publicité en direction des enfants. C’est par exemple le cas au #Québec (Canada) depuis 1980, en #Suède depuis 1991 et en #Norvège depuis 1992. En #Australie, il est interdit de faire de la publicité à la télévision sur les programmes destinés aux enfants d’âge préscolaire. Enfin, depuis le 1er janvier, #Taïwan a interdit la publicité télévisuelle faisant la promotion de la « malbouffe » à destination des enfants.

  • Fleur Pellerin se penche sur l’indépendance des rédactions
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/10/14/fleur-pellerin-se-penche-sur-l-independance-des-redactions_4788890_3236.html

    Enfin, le ministère réfléchit à la création d’un statut de « lanceur d’alertes » pour les rédactions, et à leur protection.

    Genre : un statut de journaliste protégé pour lui permettre de raconter ce qu’il se passe dans sa propre rédaction de… journalistes ? Ah ah ah, vous êtes vraiment tous déjà si morts.

  • Ailleurs...
    https://lundi.am/Ailleurs

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    « https://www.slate.fr/story/106623/sommeil-lever-avant-10h-torture-oxford-university »
    « http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20150808.OBS3895/les-effets-destructeurs-du-management-a-la-cool.html »
    « http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2015/07/world-without-work/395294 »
    « http://www.theguardian.com/business/2015/aug/17/technology-created-more-jobs-than-destroyed-140-years-data-census »
    « http://rue89.nouvelobs.com/2015/09/06/jai-realise-jetais-exploite-pouvais-rien-y-faire-261046 »
    « http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2013/10/14/buzzfeed-s-apprete-a-lancer-une-version-francaise_3495505_3236.html#sW6r76sP »
    « http://brooklynchanging.com »
    « http://www.theguardian.com/uk-news/2015/jun/28/london-the-city-that-ate-itself-rowan-moore »
    « http://www.lefigaro.fr/societes/2013/10/05/20005-20131005ARTFIG00235-les-chinois-viennent-chez-ikea-pour-faire-la-sies »
    « http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/09/21/comment-ikea-se-transforme-en-cauchemar-pour-les-couples »
    « https://www.slate.fr/story/106419/catalogue-ikea-grand-livre-sagesse »
    « http://www.lesinrocks.com/inrocks.tv/ikea-la-derniere-pub-qui-angoisse-les-anglais »
    « http://www.slate.fr/story/106551/etats-unis-arme-cible-personne-noire »
    « http://alireailleurs.tumblr.com/post/129203185159/ce-que-va-transformer-la-transcription- »
    « https://www.slate.fr/grand-format/photographie-internet-greer »
    « 

     »
    « http://rue89.nouvelobs.com/2015/06/01/a-recherche-dinternet-tout-a-louest-257399 »
    « http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=876 »
    « http://nuclearsecrecy.com/nukemap »
    « http://www.francetvinfo.fr/monde/asie/oui-il-existe-bien-sur-la-terre-une-ile-habitee-que-personne-ne-parvien »

  • L’imprimerie du « Monde » ferme ses portes après près de trente ans d’existence
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/09/05/l-imprimerie-du-monde-ferme-ses-portes-apres-pres-de-trente-ans-d-existence_

    « Le pari de l’écrit » : ainsi était titré l’article d’André Fontaine annonçant le 28 avril 1989 en « une » du Monde le lancement de l’imprimerie d’Ivry, notre imprimerie, dont la mise en chantier remontait à 1987 sur l’ancien site de l’usine SKF. Un peu moins de trente ans plus tard, le journal est imprimé pour la dernière fois, samedi 5 septembre, dans cette imprimerie qui fut longtemps un des piliers de notre modèle économique et compta plus de 350 salariés.

    #médias