Pourquoi le Soleil est si chaud
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Simulation des lignes de champ magnétique (spaghettis verts, rouges, jaunes...) engendrés par effet dynamo au coeur d’une couche de 1500 kilomètres de profondeur à la surface du Soleil. L’ensemble évoque une mangrove.
Tahar Amari /CPHT/CNRS-Ecole Polytechnique
Le bon sens nous enseigne que pour ne pas se brûler au-dessus d’un feu de barbecue ou de cheminée, il convient d’éloigner ses mains du foyer. Mais il faut parfois se méfier du bon sens. En l’occurrence, si le barbecue est notre Soleil, le point le plus chaud n’est pas au plus près des flammes. Les 6 000 degrés Celsius de la surface de notre étoile deviennent plus d’un million à plus de 4 000 kilomètres d’altitude et ces chaleurs dantesques se prolongent encore sur des dizaines de milliers de kilomètres, au cœur de ce qui est appelé la couronne solaire… Ce mystère, qui équivaut à dire qu’il fait plus chaud au-dessus d’une casserole d’eau bouillante qu’à l’intérieur, taraude les physiciens depuis les années 1940. À l’époque, des mesures dans la couronne avaient montré que les atomes de fer s’y faisaient arracher tellement d’électrons que cela ne pouvait s’expliquer que par des températures colossales.
« Depuis c’est un débat très chaud, si l’on ose dire. Il y a des échanges vigoureux entre les tenants des diverses hypothèses », constate Tahar Amari. Ce directeur de recherche au CNRS au Centre de physique théorique de l’École Polytechnique et du CEA va peut-être faire retomber la fièvre, car il vient avec deux autres collègues de publier dans Nature du 11 juin un début d’explication à ce mystère. « Le débat se polarise ente ceux qui pensent que la chaleur vient d’en bas et ceux qui pensent que les sources sont localisées dans la couronne. Notre modèle ne penche ni pour les uns, ni pour les autres, mais pour les deux à la fois », résume le chercheur.
