• Gaël Giraud meilleur antidote à la connerie ambiante et à la propagande macronienne...
    https://www.youtube.com/watch?v=L_vqi3nYWAs&feature=youtu.be

    Pour ce premier grand entretien d’économie, Salomé Saqué reçoit, pour Blast, l’économiste Gaël Giraud. Adulé par une partie de la gauche, exécré par les néolibéraux, qualifié d’“inclassable” par plusieurs médias, l’économiste Gaël Giraud dresse un bilan sans concession de la réponse gouvernementale à une crise économique qu’il qualifie d’inédite.

    Le directeur de recherche au CNRS et président de l’#Institut_Rousseau est catégorique : le gouvernement ne prend absolument pas les mesures nécessaires pour remédier à cette situation.
    Trappe déflationniste qui nous pend au nez, krach boursier à venir, gestion calamiteuse du Covid, Agenda néolibéral du gouvernement ou encore les solutions pour reconstruire écologiquement la planète : un premier grand entretien passionnant que Blast est fier de vous présenter !

    • Un peu fatiguante son obsession pour les bons pères de famille, ca fait vraiment réac et phallocentré. Il ressort cette expression au moins 4-5 fois comme si la population n’était constituée que de bons pères de famille.

    • C’est une formule de droit fort ancienne, et dépréciée depuis peu de temps, ce qui peut expliquer qu’il ait du mal à s’en départir (et comme on le sait tous, comme le disaient Sarko puis Valls en leurs temps, quand on explique... on excuse..., mais non, non, non, tel n’est pas mon ambition ;-) )

      La notion de « bon père de famille » est supprimée
      http://leparticulier.lefigaro.fr/jcms/p1_1566165/la-notion-de-bon-pere-de-famille-est-supprimee

      C’est la fin de la notion de bonus pater familias ! La loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes a ainsi supprimée l’expression juridique « en bon père de famille », utilisée pour désigner le comportement d’une personne prudente, diligente et soucieuse des biens qui lui sont confiés.

    • oui, c’est brillant, convaincant et tout et tout,…

      juste : comment fait-on pratiquement ?
      comment convaincre la BCE d’annuler les dettes ?
      Euh, on n’a qu’à faire comme Tsipras et Varoufakis, c’est ça ?

      Il reconnait que si Mme Merkel a lâché sur les Eurobonds c’est sous la pression de la crise montante. Qui met la pression politiquement sur ces questions ? Qui râle devant la montée du chômage, les privatisations (apocalyptiques qu’il annonce) ? À l’entendre, Macron va repasser et poursuivra son programme.

      Il annonce, sortis du chapeau, des Gilets Jaunes en version +++, mais le lien pour faire avancer cette réflexion, il est où ? le porteur politique du projet ?

      De toutes façons, il se barre à Washington réfléchir à des trucs encore plus planétaires…

      Brillant, désespérant, sans perspectives, …

    • Je sais d’ou viens l’expression et ce qu’elle signifie, c’est juste qu’elle sent la naphtaline phallosophique et son emploi répété allume mes détecteurs à machos qui sont je recconnais facils à enclenchés. Ils se sont allumés aussi avec sa manie de nommer la journaliste par son prénom, son emploi du masculin stricte, son idée de prendre I.Bettencourt comme seule exemple de milliardaire, mais bon c’est la routine du monde d’avant, de maintenant et d’après. J’ai tiqué aussi sur son utilisation des violences policières focalisées uniquement sur les GJ qui efface le coté imbriqué sociale et racial du problème. De toute façon comme souligne @simplicissimus il se barre à Washington réfléchir avec des physiciens quantiques...
      Il a surement des perspectives non euclidiennes qui m’échappent totalement. Mais au regard de ceci https://seenthis.net/messages/901932 whashington c’est probablement le bon endroit pour avoir de l’influence sur les masses mondialisées.

    • Meg : oui, mais en même temps, vues les orientations politiques générales en cours sur Seenthis, je ne crois pas qu’on référence Giraud pour ses propositions et « solutions », toutes à base de grandes interventions étatiques et des banques centrales, de hauts fonctionnaires honnêtes et compétents, d’administrations au service du service public…, mais plutôt pour ses analyses du fonctionnement du système. Il dit d’ailleurs qu’il va à Washington parce que l’administration Biden aurait l’intention de réellement faire sa fameuse reconstruction écologique. Je doute que quiconque ici croit à la possibilité d’une telle chose.

    • Je n’ai pas regardé, mais l’ensemble de tes alertes par l’accumulation méritent d’être entendues assurément. Surtout quand à la fin, on découvre que le bonhomme va à Washington. Il n’aurait pas aussi un chalet à Davos par hasard, histoire de boucler la boucle ? :-))

      Ceci dit, si je me suis benoitement permis d’intervenir, c’est que récemment je me suis trouvé bête à utiliser l’expression, dans un contexte où je n’ai pas su immédiatement exprimer mon idée autrement.

    • Pas de souci @biggrizzly c’est toujours interessant de donner des infos sur le vocabulaire. J’ai mes réflexes anti-mecsplications qui partent aussi au quart de tour et j’aurais pas du prendre tes explication pour moi.

      @arno je connaissait pas ce monsieur et l’économie est un domaine qui me dépasse. Les explications qu’il donne sur la banque qui fabriquent de l’argent en tapant des lignes de code me semblent tellement incroyable. Je suis un peu perplexe sur son histoire de physique quantique (que je comprend pas mieux que l’économie) mais j’étais pas ironique quand je disait que Washington était probablement le bon endroit pour avoir de l’influence sur le cours du monde.

    • Le champ sémantique est la colonne vertébrale de la pensée, donc oui, ces alertes sont très pertinentes.
      D’autant qu’à gauche, le fait de structurellement remettre à plus tard la question de l’exploitation des femmes comme sous-partie de l’exploitation générale est un très vieux réflexe.

      Le sexism blind est un peu comme le color blind  : il révèle l’absence d’une capacité d’intégration des différentes composantes de la domination capitaliste et signe donc en filigrane le futur échec d’une politique d’émancipation partielle.

    • La solution : on passe à la 6ème république et on se bat contre l’abstention...
      Il faut rendre la #dette_publique_perpétuelle pour éviter le saccage des services publics et les #plans_d'austérité drastiques à venir au nom du sacro-saint #ordolibéralisme allemand !

      Le #plan_de_relance_européen ?

      Attendez-vous surtout à travailler plus et à oublier la retraite pour rembourser le « cadeau empoisonné ».

      Bruno Lemaire ne négociera rien des réformes structurelles demandées par Bruxelles et s’appliquera à les appliquer.

      https://twitter.com/Poulin2012/status/1361387455413370881

      Nicolas Dufrêne : « l’idéologie aveugle les économistes de la #BCE »
      https://www.youtube.com/watch?v=ezW8Tij8YSQ&feature=youtu.be

      Avec 100 économistes, il demande à la BCE l’annulation des dettes publiques.

    • « Rembourser la dette est un acte de foi. »

      La dette est le talon d’Achille du capitalisme globalisé. Depuis des années je dis qu’elle ne sera pas remboursée et que les sacrifices faits par les peuples en son nom sont vains. En mai dernier, j’ai déposé à l’Assemblée nationale une proposition de résolution pour annuler la dette à la banque centrale européenne. C’est possible et cela ne spoliera aucun investisseur privé. Car la banque centrale possède dans ses coffres entre 20% et 25% de la dette française. Elle peut l’effacer ou la geler grâce au pouvoir qu’elle a sur la monnaie. Elle crée elle-même les euros en circulation. On voit à la réaction des libéraux combien ils craignent de perdre leur fétiche. La Commission européenne, le FMI, Macron se préparent déjà à un nouveau tour de vis sur les services publics et les systèmes de sécurité sociale. Plutôt Je dis : au lieu de consacrer notre énergie à cette activité absurde qu’est rembourser la dette nous pouvons l’investir dans la reconstruction écologique et le progrès humain.

      Jlm

      https://www.latribune.fr/opinions/melenchon-mes-solutions-pour-nous-liberer-d-un-futur-enchaine-au-rembourse

      https://melenchon.fr/2020/05/06/en-europe-le-mur-de-la-dette-doit-tomber

    • D’accord avec Olivier Faure pour dissoudre le PS

      Bien sûr, ce titre est destiné à vous tirer l’œil. Car je voudrais faire bien connaître l’interview d’Olivier Faure publiée par Libération. C’est vraiment un texte intéressant. En effet, il propose des choses tout à fait étonnantes. Pourtant aucun commentateur ni politologue n’a réagi. Dommage. Car il envisage sans problème qu’il n’y ait pas de candidat du PS à l’élection présidentielle. Et aussi qu’il recommande un congrès d’unification générale sur le mode de celui qui a fondé le PS en 1905.

      La preuve dans le texte. Une candidature hors du PS ? Oui, dit Faure si c’est celle d’un bloc et d’un projet commun. « Libé : Ça veut dire que lors de la prochaine présidentielle, il n’est pas certain de voir un candidat PS ? « Il faut penser en termes de bloc et de projet. Si nous nous regardons comme des concurrents, comment un socialiste, un écologiste, un communiste ou un radical pourrait accepter un candidat qui n’a pas le même pedigree que lui ? Le bon candidat, c’est celui qui porte le projet commun, incarne une autre façon de gouverner et qui peut nous amener à la victoire. » Dissoudre le PS pour créer un nouveau parti commun ? Oui dit Faure, si c’est celui d’un projet et d’un bloc. Du coup la question suivante de Libé est moins sidérante qu’il y parait. « Olivier Faure : Quelle est l’histoire du mouvement ouvrier ? Divisé au XIXe siècle, il s’est unifié au début du XXe dans le bien nommé “congrès du Globe”. Jaurès, Guesde, Vaillant ont dépassé leurs fortes divergences pour créer la SFIO devenue ensuite le Parti socialiste. Sans ce geste initial, sans leur vision et leur sens des responsabilités, nous n’aurions pas construit le modèle social français et européen. A nous aujourd’hui de bâtir l’offre politique du XXIe siècle en créant un bloc social, écologique, féministe et démocratique ! Libération : Est-ce que vous êtes le dernier premier secrétaire du PS ? »

      Un bloc, un bloc. Le « Blok et le projééé ». Voilà donc le bloc prôné par EELV adopté par Olivier Faure. Pour ce bloc et ce projet il va de soi qu’il y a une exclusive : les Insoumis non évoqués dans la liste des heureux bénéficiaires de la candidature commune du « bloc ». Et de même pour ce qui est du projet. Sur ce point, l’arrogance du PS n’a pas pris une ride. « Jusqu’à présent, Jean-Luc Mélenchon brandit son programme baptisé “L’Avenir en commun”, mais qui est commun à ses seuls amis. Je fais confiance à son sens politique pour percevoir vite où sont les dynamiques. » Elégant, non ? Clairement, notre contribution n’est pas la bienvenue. Pourquoi ne le dit-il pas ouvertement ? Pourquoi ne dit-il pas ce qui lui semble inacceptable dans notre programme ? Car tout de même, « L’Avenir en commun » et son candidat ont regroupé 7 millions « d’amis » électeurs qui ont voté pour lui en 2017. Est-ce raisonnable de les mépriser aussi ouvertement ? Mais Faure raye d’un trait de plume ce qui l’embarrasse. Qu’est- ce qui lui pose des problèmes dans « L’Avenir en commun » ? Juste qu’il convient à mes « amis » ? Il ne veut pas de leur voix ? On n’en parlera pas. À quoi bon ? Faure sait ce qui est bon, Faure a toutes les bonnes idées, même celles des autres. « J’ai proposé une université d’été commune de la gauche et des écologistes à Julien Bayou [le secrétaire national d’Europe Ecologie-les Verts, ndlr] pour entrer dans une première concrétisation. Il s’est saisi de l’idée et l’a fait fructifier avec talent. Il faut maintenant avancer. » Hue cocotte ! hue ! Ce n’est pas la première fois que ses bonnes idées nous sont infligées par d’autres. Ainsi est-ce lui qui a proposé dans une question d’actualité ces réunions traquenards autour du Premier ministre. Lequel l’en remercia dès la première réunion.

      Puisqu’il a confiance en moi pour « voir où sont les dynamiques politiques », il devrait avoir confiance pour l’inverse. Je sais où la dynamique ne sera jamais plus. Personne ne veut plus du PS ayant à sa tête l’ancien président de groupe parlementaire du PS, olivier Faure, qui organisa la discipline pour faire voter les lois liberticides de Valls, le crédit impôt recherche, le CICE et la loi El Khomri, pour ne citer que cela. Et pendant que j’y suis, je demanderais volontiers quel est le programme du PS à présent ? Car un programme commun avec EELV existe aujourd’hui. C’est celui qui fut conclu entre Hamon et Jadot pour soutenir la candidature déjà commune de Hamon. En fait tous ces gens font le même calcul : tout le monde a tout oublié, aucun engagement passé n’a d’importance, aucun texte ne dure davantage que le temps de le signer sans le lire. Cette forme de mépris pour les idées atteint les sommets du cocasse. Ainsi quand Faure oublie – sapristi ! – que le programme de 2012 dont j’étais le candidat commun pour le PC et le PG s’intitulait « L’Humain d’abord ». Alors il peut pérorer : « Être lucide, c’est aujourd’hui être radical dans ses approches. Si l’humain n’est pas remis au cœur de nos sociétés, elles exploseront. » Radical, lucide, l’humain d’abord. Bref, Faure nous a fait perdre 8 ans car à l’époque il préférait faire croire aux mensonges délibérés de François Hollande à propos de son ennemi « la finance ». Je ne voudrai pas finir sur une note aussi négative et faire avancer le débat. Pour faire un effort, sans nostalgie pour ce passé profond auquel j’appartenais, je pourrai bien être d’accord pour que le PS s’autodissolve.

      https://melenchon.fr/2020/05/26/la-macronie-en-confettis

  • Ils ne lâcheront rien | Frédéric Lordon
    Perspectives (2)
    https://blog.mondediplo.net/ils-ne-lacheront-rien

    Partout de salutaires appels, des tribunes, des textes : après devra être différent, nous ne retournerons pas à la normale, il faut ne pas redémarrer comme avant. C’est bien. L’ennui peut-être, c’est qu’on ne trouve pas la première analyse des conditions concrètes dans lesquelles ce « il faut » aura à se mouvoir. Disons-le tout de suite, elles sont adverses. En fait même : hostiles.

    Les Castors Juniors de 2022

    Des pour qui le problème n’existe même pas comme une possibilité d’inconvénient, ce sont les gens de partis « de gauche », excités comme poux dans la paille fraîche à l’idée de 2022, collés à Skype ou à Zoom pour un grand « brainstorming » sympa. Objectif : « le retour de la gauche (dont-les-idées-triomphent) ». « Les gars et les filles, voilà ce qu’on va faire : on va faire un chouette remue-méninge, tiens un Festival des idées où on se retrouvera tous, après on aura un programme, on trouvera un candidat, on sera tous unis autour de lui, du coup on va gagner les élections, et après, le monde, il sera plus comme avant ». Une vraie farandole — ils sont trop mignons.

    Sans surprise tous les organes du réformisme-démocratique poussent déjà à la roue avec le fol espoir de refaire un tas présentable avec les débris du PS, de liquider comme en 2017 la possibilité Mélenchon parce que, ça va sans dire, la gauche ne peut pas être europhobe et souverainiste, peut-être même donner la seconde chance qu’il mérite à Benoît Hamon, un ticket avec Yannick Jadot pour une belle alternative écologiste et solidaire, ou Julien Bayou, tiens, qui est jeune, ce serait formidable — une femme ce serait très bien aussi mais Sandra Regol est embêtée car « le mot “gauche” continue de [la] gêner » (c’est compréhensible). S’il le faut on ira chercher Christiane Taubira dont l’humanisme et le don de poésie ramèneront d’un coup l’union des gauches plurielles et le capitalisme à la raison...

    « Cul des ronces, sorti on n’est pas — dirait Yoda. »

    • Perspectives (1)
      Quatre hypothèses sur la situation économique
      https://blog.mondediplo.net/quatre-hypotheses-sur-la-situation-economique

      Alors c’est exact, à 25 % de taux de chômage en 2015, la société grecque n’a pas moufté non plus — manière de parler : les protestations n’avaient pas manqué. Était-ce parce que beaucoup estimaient que ce gouvernement « de gauche » ne pouvait pas être totalement mauvais, en tout cas qu’il était meilleur que les autres possibles ? Etait-ce parce que « moufter » aurait voulu dire — au moins — sortir de l’euro et que l’idée était encore trop vertigineuse ? Mais précisément : la société grecque se retapera-t-elle, tel quel, un taux de chômage à 25 % ? Car la deuxième fois n’est pas juste une deuxième première fois — surtout quand elles se suivent à si peu d’intervalle. À un moment tout de même, il y a les effets de cumul — et « la fois de trop ».

      Où en est la société française à cet égard, elle qui sort à peine des « gilets jaunes » et d’un mouvement social d’une longueur sans précédent — et ne donne donc pas d’indication d’une grosse réserve de sérénité pour encaisser un choc social supplémentaire ? Où se trouvent ses seuils à elle, ses limites de plasticité ? Quelles sont les tensions maximales qu’elle peut reprendre sans partir en morceaux ? — et quelles seront les tensions effectives qui vont lui être appliquées bientôt ?

      En réalité la question de savoir si, après, « tout sera différent » ou bien « pareil » n’a jamais eu beaucoup de sens. « Tout » sera ce que nous en ferons et rien d’autre. Évidemment, pour « en faire » quelque chose, il s’agit d’avoir l’idée de quoi — et puis après de monter les forces pour. Au moins dans la situation présente nous savons qu’il n’y a jamais eu autant sens à l’idée d’ajouter la puissance de renversement de la politique à l’impulsion renversante des choses.

      À suivre

    • L’Europe allemande frappe l’Europe latine

      Encore un mauvais coup de l’Europe allemande. La cour suprême de Karlsruhe vient d’interpeller la Banque centrale européenne. Elle lui reproche de sortir de son mandat en rachetant les dettes souveraines des États auprès des banques privées. Retenons d’abord l’essentiel. En mettant en cause cette politique du banquier central, la cour exerce une pression : elle laisse penser que ces décisions pourraient être remise en cause ou bien ne plus être possibles. Ce qui revient à pousser les agences de notation à dégrader la note des pays les plus endettés. Ce qui provoquera mécaniquement la hausse des taux d’intérêts auxquels l’argent leur est prêté par le « marché financier ».

      En pleine explosion des dettes souveraines, en pleine crise de la pandémie, c’est un énorme coup de poignard dans le dos des principaux concurrents économique de l’Allemagne en Europe. Car la France, l’Italie et l’Espagne qui seraient étranglées par cette politique sont les deuxième, troisième et quatrième économie du continent. Il est clair que l’Allemagne connait les conséquences de sa politique. On peut donc la lire soit comme une démonstration du caractère morbide de sa volonté de puissance en Europe, soit comme un acte conscient de contribution au démantèlement d’une Union européenne qui lui a désormais assez servi à restaurer sa domination pour qu’elle puisse s’en passer après détruit ses voisins.

      Un calcul nationaliste de cette sorte est naturellement désastreux à l’heure du suprême bras de fer qui se joue entre Chine et USA quand le continent européen est menacé d’être un simple terrain de jeu. Les Allemands, au contraire des Français, pensent avoir les moyens de jouer seuls leur partition dans ce jeu. Nous n’avons aucune chance dans cette partie avec des dirigeants comme nous en avons. Ni avec la « classe politique » dominante de notre pays eurobéate, incapable de lucidité ni de comprendre, fusse du point de vue de leurs objectifs, le fait national, la volonté de puissance qu’il ne comporte intrinsèquement ni le point d’appui que cela représente pour la sauvegarde de la France. La comédie va continuer : qui ne bée pas d’admiration sera classé comme nationaliste anti-européen et ainsi de suite. Comme depuis le début de l’hallucination collective et jusqu’à la disparition politique de notre pays.

      La démarche allemande est habile. Elle demande si la BCE applique les traités en pratiquant ces rachats. De cette façon, elle ne donne pas l’impression de continuer le jeu des pressions directes que son gouvernement exerçait sur le même thème. Mais il s’agit bel et bien d’une pression politique pourtant interdite par les traités. Pour la troisième fois dans l’Histoire longue, un gouvernement allemand détruit méthodiquement ses voisins et l’avenir politique du continent.

      https://melenchon.fr/2020/05/05/leurope-allemande-frappe-leurope-latine

    • Il nous faut donc aujourd’hui, de façon urgente, entamer un véritable dialogue avec l’Allemagne avec laquelle il faut parler franc. Nous avons les moyens de sortir par le haut de cette crise qui porte en elle de très graves dangers. Il faudra prendre des mesures audacieuses et faire preuve d’une grande hauteur de vue. Envisager de profonds changements dans le fonctionnement de l’euro si nous pensons qu’il doit être sauvé. Peut-être abandonner la monnaie unique pour passer à la monnaie commune afin de nous donner de véritables marges de manœuvre afin de faire vivre et de développer des économies profondément différentes.

      L’histoire s’accélère, ne la laissons pas nous échapper.

      https://www.lefigaro.fr/vox/politique/l-allemagne-veut-faire-de-l-euro-un-deutschmark-bis-20200506