Élections israéliennes : s’il veut former un gouvernement, Netanyahou va devoir nouer d’étranges alliances

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  • Élections israéliennes : s’il veut former un gouvernement, Netanyahou va devoir nouer d’étranges alliances
    Par Lily Galili – TEL AVIV, Israël - Published date : Mercredi 24 mars 2021 | Middle East Eye édition française
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    L’impensable s’est produit à 9 h ce mercredi matin, après une longue et tumultueuse nuit électorale : le parti Raam, dirigé par Mansour Abbas, a atteint le seuil électoral pour entrer au Parlement et devient ainsi le faiseur de roi qui peut assurer à Benyamin Netanyahou un sixième mandat.

    D’importantes questions restent en suspens. Netanyahou et Abbas peuvent-ils se permettre une initiative politique si audacieuse ? La coalition raciste et radicale de Netanyahou peut-elle dépendre du soutien des Arabes pour survivre ? Abbas peut-il rejoindre, ou ne serait-ce même que soutenir, une coalition comportant des éléments racistes comme le dirigeant du Parti sioniste religieux Bezalel Smotrich et le disciple du rabbin Meir Kahane qui hait les Arabes, Itamar Ben-Gvir ?

    Ce phénomène politique sans précédent est l’œuvre de Netanyahou. Pour son profit personnel et sa survie, dépourvu de toute idéologie, Netanyahou a inclus Abbas dans un projet visant à affaiblir la représentation politique palestinienne, écartant Raam de la Liste arabe unie.

    De l’autre côté du spectre, Netanyahou a créé à lui tout seul le monstre du Parti sioniste religieux d’extrême-droite et a activement encouragé les Israéliens à voter pour ce dernier plutôt que pour son propre parti afin d’assurer la taille de son bloc, ainsi que l’éventuelle annulation ultérieure de son procès pour corruption.

    Il a offert l’option du sionisme religieux aux Israéliens attachés à le garder au pouvoir, ainsi qu’à ceux de l’extrême-droite déterminée à saper le système judiciaire à leurs propres fins.

    Il a presque obtenu le bloc fort dont il a besoin, mais ce n’est pas encore tout à fait ça.

    Netanyahou et ses alliés sont désormais bloqués avec 59 sièges seulement, deux de moins que la majorité requise pour former un gouvernement faible mais viable. (...)