• Covid-19 : les Etats-Unis rouvrent leurs frontières après vingt mois de restrictions
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/08/les-etats-unis-rouvrent-leurs-frontieres-apres-vingt-mois-de-restrictions_61

    Covid-19 : les Etats-Unis rouvrent leurs frontières après vingt mois de restrictionsPlus d’une trentaine de pays, dont la France, sont concernés par la levée, lundi, du « travel ban » décidé en mars 2020 par Donald Trump. Pour faire face à l’afflux de demandes, les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques.
    L’heure est enfin arrivée : les Etats-Unis rouvrent, lundi 8 novembre, leurs frontières terrestres et aériennes aux voyageurs vaccinés contre le Covid-19, après vingt mois de restrictions particulièrement mal vécues en Europe ou chez les voisins mexicains et canadiens. La France fait partie des pays concernés par cette levée des restrictions de voyage. Familles séparées, relations d’affaires perturbées, ambitions professionnelles contrariées : le « travel ban » imposé par Donald Trump au mois de mars 2020, et confirmé par son successeur Joe Biden, a été très critiqué et il est devenu emblématique des bouleversements provoqués par la pandémie.
    Pour se prémunir des pays les plus affectés par le Covid-19, Donald Trump avait imposé dès février 2020 des restrictions sur les voyages en provenance de Chine. Puis, le 13 mars, ce fut le tour des pays européens de l’espace Schengen. Ont suivi quelques jours plus tard la Grande-Bretagne et l’Irlande, tandis que les frontières terrestres avec le Mexique et le Canada étaient en très grande partie fermées. Avec tous ces pays, la densité des échanges humains et économiques est immense.
    Beaucoup de familles des deux côtés de l’Atlantique attendent ces retrouvailles avec fébrilité. Il était certes possible d’aller des Etats-Unis vers l’Europe depuis l’été dernier, mais les étrangers installés sur le sol américain et détenteurs de certains visas n’avaient aucune garantie de pouvoir retourner chez eux.Pour faire face à l’afflux de demandes, les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques et vont utiliser de plus gros avions. Cette levée des restrictions représente une bouffée d’oxygène pour un secteur plongé dans la crise par la pandémie.
    De leur côté, les autorités mexicaines s’attendent à des embouteillages monstres aux postes-frontières. « Il y aura des toilettes portables installées sur les trois ponts, car selon les autorités des Etats-Unis les temps d’attente pourront atteindre quatre heures. Nous demandons aux conducteurs d’être patients », a déclaré César Alberto Tapia le directeur de la sécurité routière de la ville frontière de Ciudad Juarez, reliée à El Paso (Texas) par trois ponts internationaux. Les bureaux de change de Ciudad Juarez ont signalé une pénurie de dollars ces derniers jours.
    Le long de l’immense frontière mexicaine, de nombreuses villes américaines, au Texas ou en Californie, ont souffert économiquement de cette limitation des échanges. « La pandémie a touché tout le monde et nous attendons simplement que les nôtres puissent venir nous rendre visite eux aussi », explique à l’AFP Marcos Rivera, propriétaire d’un magasin de vêtements à El Paso.Plus anecdotiquement, au nord, les riches retraités canadiens vont pouvoir sans crainte, à l’heure des premiers frimas, entreprendre leur transhumance annuelle en voiture vers la Floride et ses douceurs climatiques. Plus d’une trentaine de pays sont concernés par la levée du « travel ban ». Mais l’entrée ne sera pas totalement libre et les autorités américaines entendent surveiller le statut vaccinal des voyageurs, en même temps qu’elles continueront d’exiger des tests Covid négatifs.
    Les autorités sanitaires américaines ont déclaré que tous les vaccins approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) seraient acceptés. Il s’agit pour l’instant, selon la procédure d’urgence de l’OMS, des vaccins de : Johnson & Johnson ; AstraZeneca ; Moderna ;Pfizer-BioNTech ; Bharat Biotech ; Sinopharm ; Sinovac.Pour les voyageurs arrivant par les airs, les Etats-Unis demanderont à partir de lundi, en plus d’une preuve de vaccination et d’un test réalisé dans les trois jours avant le départ, la mise en place par les compagnies aériennes d’un système de suivi des contacts.
    Pour la voie terrestre, la levée des restrictions se fera en deux temps. A partir de lundi, pourront traverser la frontière du Canada ou du Mexique les personnes venant pour des raisons jugées non essentielles, par exemple familiales ou touristiques, à condition d’être vaccinées. Les personnes venant pour des motifs impérieux – par exemple les chauffeurs routiers – n’en auront pas besoin. Mais à partir de janvier, l’obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs franchissant les frontières terrestres, quel que soit leur motif d’entrée.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#canada#mexique#europe#sante#circulation#frontiere#vaccination

  • Covid-19 : dans les Bouches-du-Rhône, un nouveau pic « inéluctable »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/08/covid-19-dans-les-bouches-du-rhone-un-nouveau-pic-ineluctable_6076081_3244.h

    La hausse du taux d’incidence touche toutes les classes d’âge, y compris les plus de 70 ans, malgré la vaccination. Et le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés augmente quotidiennement.

    Les voyants sont au rouge dans les Bouches-du-Rhône. En sept jours, le taux d’incidence a bondi de près de 20 %, pour atteindre 579 cas pour 100 000 personnes, mercredi 7 avril, plaçant le département parmi les territoires où le Covid-19 circule le plus rapidement en France.

    Quotidiennement, près de 1 700 de ses habitants sont déclarés positifs au SARS-CoV-2, sur plus de 20 000 tests, alors que les services de réanimation affichent déjà un taux d’occupation Covid de 110 % par rapport à leur capacité habituelle, et que le niveau 5 du plan de crise − le plus élevé −, impliquant des déprogrammations massives d’interventions chirurgicales, a été déclenché par l’agence régionale de santé (ARS) le 30 mars.

    « Depuis janvier, notre département restait sur une incidence haute mais maîtrisée, oscillant entre 300 et 400 cas… En deux semaines, cela a flambé sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Aujourd’hui, la situation est préoccupante », confirme Pascal Auquier, professeur de santé publique, qui modélise la progression du virus pour les hôpitaux universitaires de Marseille.

    La hausse brutale de l’incidence dans les Bouches-du-Rhône touche toutes les classes d’âge, y compris les plus de 70 ans, chez qui l’impact de la vaccination s’était pourtant fait fortement sentir à partir de février. « Si dans les Ehpad, le taux de couverture vaccinal dépasse les 74 %, 44 % des plus de 75 ans ne sont pas encore vaccinés », note, en guise d’explication à ce rebond épidémique chez les plus âgés, Caroline Ageron, la directrice de la délégation départementale de l’ARS.

  • Les conteneurs tombés à la mer, un danger passé sous les radars
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/07/les-conteneurs-tombes-a-la-mer-un-danger-passe-sous-les-radars_6075783_3234.


    Le porte-conteneurs « One Apus », dans le port de Kobé (Japon), le 10 décembre 2020, dix jours après avoir été frappé par un violent orage.
    BUDDHIKA WEERASINGHE / BLOOMBERG via GETTY IMAGES

    ENQUÊTE - Des milliers de ces boîtes de plusieurs tonnes finissent au fond des océans chaque année, ce qui contribue à la détérioration des écosystèmes et rend la navigation plus dangereuse.

    De mémoire d’armateur, on n’a jamais vu ça. Ces derniers mois, la perte de conteneurs, un mal discret dont souffre le commerce maritime, a pris une ampleur exceptionnelle. Plusieurs navires ont joué au Petit Poucet par gros temps. Pas moins de sept accidents ont été recensés entre octobre 2020 et février 2021, bien moins médiatisés que le blocage du canal de Suez, fin mars, par un cargo géant.

    Au total, près de 3 100 boîtes métalliques sont passées par-dessus bord, essentiellement dans le Pacifique Nord, le passage le plus rapide entre l’Asie et la côte ouest des Etats-Unis mais aussi le plus dangereux, avec sa forte houle et ses vents mauvais.

    Le capitaine du One Apus n’oubliera pas de sitôt ce guêpier météo. Parti du port chinois de Yantian, le marin faisait route vers la Californie quand, dans la soirée du 30 novembre 2020, un violent orage a frappé son porte-conteneurs, un bâtiment aussi long que la tour Eiffel est haute. De plus en plus menaçantes, les vagues ont provoqué un roulis si puissant que des piles de marchandises se sont effondrées. Selon les chiffres de l’armateur, 1 816 boîtes sur les 14 000 transportées sont tombées à l’eau. Et au moins 64 d’entre elles contenaient des produits toxiques et explosifs, engloutis à jamais au fond de l’océan, à quelque 1 600 milles nautiques d’Hawaï.

    « Oui, certaines images qu’on a pu voir récemment sont spectaculaires, qui pourrait le nier ?, convient Christine Cabau, membre de l’état-major de la compagnie française CMA CGM, quatrième armateur mondial. Les accidents se sont en effet multipliés, une tragique loi des séries. Mais n’oubliez pas que 226 millions de conteneurs transitent chaque année sur les mers du globe et que les chutes restent marginales. Le phénomène doit être relativisé. »

    Que disent les statistiques ? Inutile de chercher une base de données internationale, il n’en existe pas. Du côté des transporteurs, on se fie volontiers aux chiffres du World Shipping Council, le porte-voix des compagnies qui comptent. Sur la base des études menées depuis 2008 auprès de ses adhérents, l’organisme avance que 1 382 conteneurs sont perdus en moyenne chaque année.

    Cette comptabilité à l’unité près fait sourire Charlotte Nithart, porte-parole de l’association de défense de l’environnement Robin des Bois. « Comment croire en une telle précision ? Outre les événements majeurs comme celui du _One Apus_, il faut aussi prendre en considération les pertes de routine non déclarées. Nous pensons plutôt que plusieurs dizaines de milliers de boîtes disparaissent dans les flots chaque année._ »

    #paywall