Basta !

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  • « Il y a un lien entre l’augmentation du nombre de tueurs en série et le contexte économique » - Basta !
    https://basta.media/Serial-Killer-et-capitalisme-Il-y-a-un-lien-entre-l-augmentation-du-nombre-

    À force de polars ou de séries, les serial killers font désormais partie de la culture populaire. Dans le monde réel, leur multiplication serait liée à l’aggravation des inégalités, selon le sociologue Laurent Denave qui publie un livre sur le sujet.

    #meurtres #homicides #inégalités #violences_sociales

    • Tueurs en série ou séries de tueurs ?
      En fait, ma motivation à relayer cet article serait plutôt l’augmentation des tueries de masses, phénomènes dont la fréquence augmente significativement depuis 2023. A moins que ce soit une sorte de volonté de surmédiatisation.
      Par contre, ce weekend, en déplacement sur les routes françaises, je ne puis que constater une aggravation de la « violence routière ». Mais ça n’a sûrement rien à voir ...

    • Augmentation des meurtres : tentatives de catégorisation.
      – règlements de comptes entre jeunes gens pour venger son honneur
      – règlements de comptes entre trafiquants de toutes obédiences
      _ attaques dites gratuites contre des personnes par des individus armés (le plus souvent armes blanches)

      Quelles sont les raisons de cette augmentation de la #criminalité puisque, notamment dans la dernière catégorie, les motivations « terroristes » semblent être abandonnées par les autorités policières ainsi que judiciaires ?

    • Concernant la violence routière, au vu du comportement de certains conducteurs, serait-on en droit de considérer qu’un véhicule motorisé puisse être une arme par destination ? Il me semble que derrière certains de ces comportements il y a des intentions de meurtre.

    • Honte sur moi ! Dans les catégories précitées, j’ai hélas omis de mentionner les meurtres de femmes et d’enfants découlant de violences intra-conjugales et intra-familiales ... Les féminicides et les infanticides.

      En tout cas, dans toutes les catégories que j’ai mentionnées, il y a sur-représentation du genre masculin parmi les meurtriers.

      J’aurais préféré ne pas avoir à rajouter cette dernière catégorie ...

  • Au grand dam de l’#extrême_droite, la famille #Tolkien soutient l’aide aux #réfugiés et l’#écologie - Basta !

    https://basta.media/famille-tolkien-finance-aide-migrants-ecologie

    La #récupération_politique par l’extrême droite de J.R.R. Tolkien n’est pas au goût de tous. Et sûrement pas de ses descendants, qui financent avec les royalties la solidarité avec les #migrants, les actions contre les ventes d’#armes ou les #pesticides.

  • Bien manger, pour tout le monde : vers une #Sécurité_sociale_de_l’alimentation

    Pour donner accès à de bons aliments, produits localement et de bonne qualité, des initiatives essaiment à travers la France pour créer une #Sécurité_sociale de l’#alimentation. Le principe : donner accès à tout le monde au bien manger, en remboursant les aliments grâce à la solidarité. On vous emmène à #Saint-Étienne, dans un village du #Vaucluse et à #Montpellier, où citoyennes et citoyens montrent la voie.

    https://basta.media/bien-manger-pour-tout-le-monde-vers-une-securite-sociale-de-l-alimentation

    #SSA #sécurité_sociale_alimentaire

  • « On n’a pas de plafond ! » : profs et élèves mobilisés ensemble en Seine-Saint-Denis - Basta !
    https://basta.media/on-n-a-pas-de-plafond-profs-et-eleves-mobilises-ensemble-en-seine-saint-den
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    Manque de personnel, profs non remplacés, bâtiments vétustes, elle résume une partie des maux de l’Education nationale, décuplés en Seine-Saint-Denis. Et elle a fait exploser la visibilité de la mobilisation en cours autour du « plan d’urgence pour le 93 », un mot d’ordre intersyndical exigeant de nouveaux postes et des rénovations d’établissements pour un total de 358 millions d’euros.

    Au lycée Louis-Le-grand, situé dans le 5e arrondissement de Paris, des élèves ont aussi réalisé une vidéo TikTok, cette fois pour essayer de tordre le cou aux clichés qui entourent leur prestigieux établissement. Mais les jeunes de Blaise-Cendrars, eux, en ont surtout retenu la splendeur du bâti : « La première fois que j’ai vu cette vidéo, je me suis dit : “c’est normal que ce soit aussi beau, c’est un lycée de Paris”. Mais en fait, quand j’ai fait la comparaison avec notre lycée, je me suis dit que non, ce n’était pas normal », raconte Sam, lycéen en première à “Cendrars”.

  • Ecoutes, géolocalisations : de plus en plus de personnes sont surveillées en France - Basta !
    https://basta.media/Ecoutes-geolocalisations-de-plus-en-plus-de-personnes-sont-surveillees-en-F
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    Selon la Quadrature, la logique est celle de l’extension permanente des techniques de renseignement. Celles-ci sont d’abord autorisées de manière temporaire, à titre expérimental, avant d’être pérennisées, et parfois étendues. La loi Renseignement de 2015 avait ainsi autorisé pour trois ans l’usage de « boîtes noires » dans le cadre de la lutte antiterroriste.

    Il s’agit d’algorithmes permettant aux services de renseignement de passer au crible le trafic internet à la recherche de signaux susceptibles de révéler un comportement suspect. Prolongée deux fois, l’autorisation de ces dispositifs a finalement été pérennisée en 2021, et le champ des données que peuvent analyser les algorithmes est désormais étendu.

    « Les politiques n’arrivent jamais à revenir en arrière, et le côté expérimental leur donne une légitimité », juge Noémie Levain. Pourtant, un rapport de la délégation parlementaire au renseignement pointait les « résultats décevants » des boîtes noires, et considérait que l’extension voulue par les services de renseignement, finalement entérinée par la loi du 30 juillet 2021, « reviendrait, de fait, à autoriser un traitement automatisé de données révélant, pour partie, le contenu de communications » des internautes [1].

    Malgré ce constat, cette même délégation préconise, dans un autre rapport, d’aller encore plus loin, en étendant le champ d’application de ces algorithmes à « l’indépendance nationale, l’intégrité du territoire et la défense nationale » ainsi qu’aux « intérêts majeurs de la politique étrangère, l’exécution des engagements européens et internationaux de la France et la prévention de toute forme d’ingérence étrangère ». « Une fois qu’on autorise pour un motif, ça finit forcément par s’étendre à d’autres. Si on ne met pas de limites, ça ira toujours plus loin », craint Noémie Levain.

  • Les expulsions locatives en hausse : « C’est avant tout un problème de loyers impayables » - Basta !
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    S’il y a des loyers impayés en France, c’est, dans la plupart des cas, parce que ces loyers sont impayables. Il y a une déconnexion croissante, et à mon avis intenable à terme, entre l’évolution des loyers d’une part, et l’évolution des revenus de la population d’autre part. Les dettes de loyers sont le symptôme d’un mécanisme structurel de dérégulation du marché immobilier et d’une envolée des prix qui creuse l’écart avec les revenus de la population, particulièrement des populations modestes. Un problème de loyers impayés en France, c’est avant tout un problème de loyers impayables.

    « 99,99 % des squats portent sur des logements vides ou sur des locaux qui ne sont pas des logements, mais des hangars, des immeubles de bureaux »

    Pourquoi parler des expulsions est selon vous essentiel pour comprendre la fabrique de la pauvreté et le creusement des inégalités sociales ?

    Les expulsions sont à la fois les symptômes et les conséquences d’un processus qui accroît les inégalités par le haut et par le bas. Par le haut, parce que ces mécaniques de spéculation immobilière viennent enrichir les propriétaires de logements, qui sont déjà les ménages les plus fortunés. Et par le bas, parce que cela vient appauvrir les familles qui étaient déjà pauvres. Une expulsion vient grever de manière durable et radicale la vie et les chances de vie des individus et des familles qui en pâtissent.

    #logement #pauvreté #profitation

    • Basta ! : Dans les médias, on lit souvent des paroles de propriétaires apeurés de voir leurs logements squattés. Mais on entend très peu les voix de locataires expulsés. Est-ce une impression que vous partagez ?

      Avec l’actualité législative autour de la loi Kasbarian-Bergé contre l’occupation illicite des logements, on a donné beaucoup la parole à des #propriétaires, petits ou grands – puisqu’en fait, ce qu’est un petit propriétaire n’est pas véritablement défini. À l’inverse, on a très peu entendu les familles privées de logement, qui sont contraintes – parce qu’elles ne le font jamais de gaieté de cœur – de s’abriter des rigueurs de la rue, du froid, de la violence de l’espace public. Je ne sais pas si ces gens-là s’imaginent ce que ça veut dire de dormir dans la rue aujourd’hui.

      La catégorie des « petits propriétaires », ces ménages qui n’ont qu’un seul logement locatif, concerne une minorité de la population. En France, environ la moitié des ménages sont propriétaires de leur résidence principale. Les ménages qui sont propriétaires de deux logements ne représentent qu’environ un quart. Souvent ils possèdent un domicile principal et un domicile secondaire – qui n’est pas loué, mais plutôt utilisé pour les vacances.

      Les petits propriétaires qui louent des logements sont, d’un point de vue juridique ou économique, des investisseurs. Lorsqu’ils investissent dans la pierre et qu’ils louent, ils prennent un risque. Dans ce risque, il y a la possibilité d’avoir des pertes. Parmi les pertes, il y a le fait de ne pouvoir collecter ses loyers ou de voir son bien détourné de sa fonction.

      Ce que je reproche aux petits propriétaires, et surtout à leurs porte-parole, c’est de ne pas s’appliquer à eux-mêmes la morale capitaliste qui est la leur. On ne demande jamais au corps social de pleurer des larmes de crocodile sur la situation des investisseurs en bourse qui perdent leur mise. Les propriétaires, c’est une catégorie de ménages qui veut le profit et la pitié.

      #revenu #salaire #rente_foncière #squats #expulsions #Camille_François

  • Chasse aux #arrêts_de_travail : des médecins dénoncent « une campagne d’#intimidation générale »

    L’#Assurance_maladie contrôle des centaines de #médecins_généralistes qui prescriraient, selon elle, trop d’arrêts de travail, et leur impose des #quotas au mépris de la situation des patients. Des médecins, « écœurés », contestent la démarche.

    « Ça m’a fait perdre confiance en ma pratique. Je me suis dit : où est le problème, qu’est-ce que je ne fais pas bien ? » Comme d’autres confrères et consœurs, Valérie* [1] fait partie des 1000 médecins généralistes ciblés par l’Assurance maladie, parmi 6000 préalablement identifiés. En cause : leur trop grande prescription d’arrêts de travail. En juin 2023, le ministre de l’Économie, #Bruno_Le_Maire, dénonçait l’« explosion » des arrêts de travail et disait vouloir lutter contre les « #dérives » et « #abus ».

    Selon le gouvernement, les arrêts maladie auraient augmenté de 7,9 % en un an, et de 30 % entre 2012 et 2022, passant de 6,4 millions arrêts prescrits en 2012 à 8,8 millions désormais. Les #indemnités_journalières, versées par l’Assurance maladie pour compenser le salaire lors d’un arrête maladie, coûteraient 16 milliards d’euros par an.

    D’où la #chasse_aux_arrêts_de_travail, initiée par le gouvernement, qui se poursuit avec le projet de loi de financement de la #Sécurité_sociale pour 2024, adopté le 4 décembre dernier. Parmi les mesures que la #loi prévoit : la limitation à trois jours des arrêts de travail prescrits lors d’une téléconsultation, sauf prescription par le médecin traitant ou incapacité de se rendre chez le médecin. « Il y a véritablement eu un changement de politique en 2023 », constate Théo Combes, vice-président du syndicat des médecins généralistes MG France. L’homme voit dans cette offensive « une campagne d’intimidation générale contre la profession ».

    La particularité des patients oubliée

    « Qu’on discute de nos pratiques oui, mais on est dans le #soin, pas dans l’abus », réagit Valérie. Installée en Vendée, elle a eu la surprise de recevoir en juin dernier un courrier recommandé de l’Assurance maladie l’informant de sa trop grande prescription d’indemnités journalières. « En six ans, il y a une personne de 36 ans qui m’a demandé de lui faire un arrêt pour un rhume, que j’ai refusé. Là je suis d’accord qu’il ne faut pas abuser, mais ça m’est arrivé une fois ! » met-elle en avant. Surtout, les critères de contrôles ne tiennent selon elle pas du tout compte des particularités des patientèles.

    Partagée entre son cabinet en libéral et l’hôpital, Valérie est spécialisée en addictologie. « Pour les patients avec des problématiques d’addiction, on sait que les arrêts de travail, pour virus ou autre, sont source de rechute. Donc après, la pente est plus longue à remonter, et les arrêts aussi par conséquent. Pareil pour des patients qui ont des troubles psychiatriques, pour qui c’est vraiment source de décompensation », explique-t-elle. La professionnelle de santé a en effet constaté que ses prescriptions d’indemnités journalières ne font qu’augmenter : « Mais parce que ma patientèle ciblée augmente », précise-t-elle.

    Médecin depuis 30 ans dans le troisième arrondissement de Lyon et membre du Syndicat des médecins libéraux (SML), Laurent Negrello fait le même constat : « Je suis dans un quartier un peu défavorisé, avec 50 % de logements sociaux et plus de difficultés, ce qui impacte probablement mes quotas d’arrêts de travail », appuie-t-il. Contrôlé pour la deuxième fois en cinq ans, il insiste aussi sur le contexte sanitaire global, qu’il a vu nettement évoluer ces dernières années. « L’inflation des arrêts est à mon avis aussi due à des #conditions_de_travail qui sont devenues très difficiles. Les gens sont en #burn-out, ont des #accidents, une pression de rentabilité… ». Les conditions de travail (contraintes posturales, exposition à des produits toxiques, risque d’accidents, etc.) ne se sont globalement pas améliorées depuis 30 ans selon le ministère du Travail.

    Crainte de dépasser le quota

    Et il devient de plus en plus compliqué d’obtenir un rendez-vous chez un spécialiste. « À Lyon, il faut trois mois pour voir un orthopédiste ou un rhumatologue, et je ne parle même pas des psys, avec qui c’est impossible… », explique le généraliste. Plus les délais de prise en charge s’allongent, plus l’état d’un patient peut se dégrader et nécessiter un arrêt de travail. La #Caisse_nationale_d’Assurance_maladie (#Cnam) assure de son côté à Basta ! que ses données sont « standardisées » : « On essaie d’avoir des patientèles comparables. » La limite d’arrêts à ne pas dépasser, c’est plus de deux fois la moyenne du département. « Une approche purement statistique », déplore Théo Combes de MG France, qui pointe une « méthodologie contestable à plusieurs niveaux ».

    Alors que Michel Chevalier, médecin depuis 36 ans à Ousse, près de Pau, se remémore d’anciens contrôles par « entretiens confraternels », il déplore aujourd’hui « une absence de dialogue ». Après la réception d’un courrier recommandé en juin, il a été convoqué avec deux jeunes consœurs : « L’une exerce dans un quartier très pauvre de Pau et une autre dans un désert médical. Elle a 34 ans et n’en dort plus depuis le mois de juin », rapporte ce membre du Syndicat de la médecine générale (SMG). Valérie confie elle aussi s’être sentie « stressée d’être pointée du doigt » à la réception de ce courrier : « Je trouve la procédure violente en elle-même. Sachant qu’on a des délégués médicaux qui viennent régulièrement nous voir, avec qui ça se passe très bien. Je pense que ça aurait pu être fait autrement », met-elle en avant.

    À la réception du courrier, chaque médecin dispose d’un mois pour répondre et faire ses observations à l’Assurance maladie, qui décidera si les éléments apportés sont « suffisamment probants », nous détaille le service communication de la Cnam. Si ce n’est pas le cas, la procédure prévoit qu’il soit proposé au médecin ciblé une #mise_sous_objectif (#MSO) : pendant six mois, ce dernier doit réduire ses prescriptions d’arrêts de travail de 15 à 20 %. Ce que Valérie a refusé, comme de nombreux autres : « Heureusement, car au sein du cabinet médical où j’exerce, plus personne ne prend de nouveaux patients sauf moi quand ça touche des problématiques d’addiction. »

    Déjà contrôlé il y a cinq alors, Laurent Negrello avait alors accepté « la mise sous objectif » : « Pendant six mois, j’ai réduit mon temps de travail, donc les patients allaient voir ailleurs et j’ai atteint mes objectifs », relate-t-il avec ironie. Cette année, il a refusé ce procédé qu’il juge « très pesant et stressant » : « On travaille toujours dans la #crainte de dépasser le quota qui nous est imparti. Mais on est un peu dans le #flou parce qu’on ne sait pas vraiment quels sont les quotas exacts. On nous dit qu’il faut baisser de 20 %, mais c’est une zone grise, on ne sait pas comment baisser nos arrêts. Quels sont les critères ? On a face à nous des situations concrètes, donc baisser de 20 % c’est absurde », critique-t-il.

    En cas de refus de mise sous objectif, les médecins peuvent être « mis sous accord préalable », procédure pendant laquelle un médecin conseil de l’Assurance maladie doit valider tous les arrêts de travail prescrits par le médecin sous 48 heures. Valérie raconte avoir été convoquée à une commission ayant pour but de statuer sur sa soumission à ce dispositif en novembre.

    Convoqués à des « #commissions_des_pénalités »

    « Ça m’a occasionné beaucoup de stress et pris beaucoup de temps. J’ai préparé un argumentaire, fait des recherches. Sans compter les deux heures de route pour 30 minutes d’entretien prises sur ma journée de repos », relate-t-elle. La commission a voté à l’unanimité le refus de sa « #mise_sous_accord_préalable ». Mais la professionnelle de santé a dû attendre la réception d’un courrier de la CPAM, mi-décembre, pour avoir la confirmation de « l’abandon de la procédure ».

    Le 7 novembre dernier, Théo Combes a participé à l’une de ces « commissions des pénalités », notamment composées de représentants syndicaux et médecins d’un côté, et de représentants des employeurs et salariés de l’autre. « Des médecins sont venus s’expliquer. Ils étaient proches de la rupture d’un point de vue moral et psychologique, avec des risques suicidaires qui transparaissaient. J’aurais pensé que leurs récits auraient ému un mort, même si c’est peut-être un peu fort. Mais après quatre heures d’audition on s’est dit que c’était vraiment une #mascarade. C’est un système pour broyer les gens, les humilier », décrit le vice-président de MG France, écœuré.

    À l’issue des contrôles, des #pénalités_financières de plusieurs milliers d’euros peuvent s’appliquer s’il n’y a pas d’évolution du nombre de prescriptions d’arrêts de travail. « C’est très, très infantilisant. On a l’impression d’être dans la #punition plutôt que dans le dialogue, et de faire ça intelligemment », déplore Valérie, qui craint pour ses patients tout autant que pour sa profession. « On peut très bien imaginer maintenant que les médecins vont sélectionner les patients et ne plus s’occuper de ceux qui leur font faire trop d’arrêts », ajoute Michel Chevalier.

    L’Assurance maladie espère de son côté avoir un bilan chiffré de ces mesures « autour du deuxième trimestre 2024 ». Michel Chevalier, lui, ne sera plus là : « Le côté dramatique, c’est que j’ai décidé de prendre ma retraite à la suite de ces contrôles, ça a été la goutte d’eau. » Comme il n’a pas trouvé de successeur, ses patients n’ont plus de médecin depuis le 1er janvier.

    https://basta.media/chasse-aux-arrets-de-travail-medecins-denoncent-campagne-intimidation

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1041346
    #santé #France #humiliation #infantilisation #macronisme

    • Pourquoi ce médecin prescrit trois fois plus d’arrêts de travail que la moyenne à #Dieppe

      Le docteur Tribillac exerce au #Val-Druel, à Dieppe. Sanctionné pour avoir délivré trop d’arrêts de travail, il tente en vain d’expliquer la situation à l’Assurance maladie.

      « Je suis un lanceur d’alerte ! », commence #Dominique_Tribillac. Depuis 35 ans, ce médecin de famille exerce dans le quartier du Val-Druel, à Dieppe (Seine-Maritime). Âgé de 70 ans, il est ce que l’on appelle « un retraité actif ».

      Il devrait prendre bientôt sa retraite, avant l’été, mais un problème administratif l’occupe fortement depuis plusieurs mois : l’Assurance maladie l’a sanctionné car il donne trop d’arrêts de travail.

      La Sécurité sociale a fait les calculs, entre le 1er septembre 2022 et le 28 février 2023 : 4 911 journées indemnisées ont été prescrites.
      Trois fois plus d’arrêts de travail

      « Le nombre d’indemnités journalières versées, rapporté au nombre de patients a été de 16,7 », indique l’Assurance maladie. « En Normandie et au sein du groupe de communes semblables au sens de l’indice de défavorisation de l’Insee, l’institut national de la statistique et des études économiques, pour les praticiens exerçant une activité comparable, le nombre d’indemnités journalières versées par nombre de patients est de 5,90. »

      Le médecin du Val-Druel prescrit donc trois fois plus d’arrêts de travail.

      Une lettre aux médecins de France

      Mais le docteur Tribillac ne se laisse pas faire. Il conteste notamment l’indice de défavorisation mis en place par la Sécurité sociale. Selon lui, il ne reflète pas la réalité. « Il est très mal conçu, souligne-t-il. Il fait le contraire de ce qu’il est censé faire ». C’est-à-dire protéger et prendre en compte les populations les plus fragiles.

      « J’ai débusqué une véritable saloperie, ajoute Dominique Tribillac qui a le sentiment qu’on l’empêche d’aller au bout de sa démarche : « L’Assurance maladie essaie d’étouffer l’affaire. »

      Il va même envoyer une lettre ouverte à tous les médecins de France pour raconter son histoire et sa trouvaille concernant le référentiel sécu.
      Une population défavorisée

      Ce docteur, très apprécié de ses patients, ne cesse d’invoquer l’usure de ces derniers, dans un quartier prioritaire de la cité dieppoise. « Un quartier fermé avec une patientèle qui ne bouge pas, précise le professionnel. En tant que médecin de famille, j’ai vu les grands-parents, les parents, les enfants… Les gens qui vivent là y restent. »

      Au Val-Druel, « plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, indique-t-il. Les #polypathologies sont donc plus fréquentes, en moyenne deux fois plus élevées ». Le secteur dans lequel le médecin évolue est principalement touché par des problématiques psychologiques, de l’obésité, de chômage, de tabac, de cancers…

      Manque de spécialistes

      Selon lui, la moitié des habitants de ce quartier populaire arrive à la retraite invalide. « Ce sont des travailleurs qui ont des conditions de travail difficiles, explique Dominique Tribillac. Jusqu’à 45 ans, ils n’ont pas d’arrêt, et après ça commence.

      L’usure se déclare à cause de mouvements répétitifs qui sollicitent les mêmes membres ou muscles. « On arrive donc à une situation bancale en fin de carrière. Le patient peut-il encore travailler ou non, faire le même job… »

      Le médecin pointe aussi le manque de spécialistes dont les délais d’attente pour un rendez-vous sont de plus en plus élevés : « Les gens ne peuvent donc pas reprendre leur travail sans les avoir vus. »

      Un médecin dans l’#illégalité

      Mais tous ces arguments n’ont pas convaincu l’Assurance maladie. Ainsi, le docteur Tribillac a été sanctionné malgré un avis favorable d’une commission consultative pour le laisser exercer sereinement. C’était sans compter sur la direction de la CPAM de Seine-Maritime qui en a décidé autrement. Cette dernière n’a d’ailleurs pas souhaité répondre à nos questions au sujet du médecin du Val-Druel.

      Il exerce donc sa fonction dans l’illégalité depuis le 1er février 2024, refusant de remplir des papiers supplémentaires permettant à un médecin-conseil de vérifier les prescriptions d’arrêts maladie du docteur Tribillac. On appelle cette procédure une MSAP, une mise sur accord préalable.

      « Pas coupable »

      « Je ne suis pas coupable ! », argue-t-il. « Je ne remplirai pas ces dossiers. Ce médecin-conseil devrait plutôt voir ou appeler lui-même mes patients. »

      Conséquence pour ces derniers : ils ne peuvent plus toucher leurs indemnités journalières versées par la Sécu.

      https://actu.fr/normandie/dieppe_76217/pourquoi-ce-medecin-prescrit-trois-fois-plus-darrets-de-travail-que-la-moyenne-

  • 30 000 euros de dette et pas encore 18 ans : quand les amendes forfaitaires facilitent l’arbitraire - Basta !
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    Les policiers sur le terrain connaissent les jeunes, leur nom, leur adresse. Mohamed Aknouche, éducateur spécialisé auparavant basé dans le 12e arrondissement de Paris, se rappelle l’absurdité de certaines amendes : « Un jour, un jeune que je suivais s’est pris une amende. Il revoit le lendemain le policier et lui demande "mais pourquoi tu m’as verbalisé ? Ce jour-là, j’étais pas là, c’est pas moi que t’as vu". Et le policier lui répond : "C’est pas grave, c’est un joker, la prochaine fois t’en auras pas". Ça montre à quel point ça n’a pas de sens. Quand t’as des riverains, plutôt propres sur eux, notables – parce qu’on est dans un quartier en pleine gentrification – qui appellent tous les jours la police pour se plaindre, à un moment, les policiers se sentent pousser des ailes », dit encore Mohamed Aknouche.

    Ces amendes à répétition, comme les contrôles d’identité constants, transmettent un message clair aux jeunes : ils ne sont pas les bienvenus dans l’espace public. Aujourd’hui, Bakari a changé ses habitudes pour éviter les « problèmes » avec la police : « En vrai, pour que ça s’arrête, la seule solution, c’est de ne pas voir les flics. Maintenant, je fais que me poser à des endroits où j’ai moins de chance de les croiser ou alors où je peux les voir venir de loin et partir. »

  • Crise des opioïdes : pourquoi il ne faut ni l’oublier, ni l’ignorer - Basta !
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    De morts à cause des drogues prescrites dans les années 1990, les overdoses liées à l’héroïne ont commencé à augmenter en 2010. Puis, en 2013, selon des estimations de l’agence américaine de contrôle et de prévention des maladies, les drogues opioïdes synthétiques ont commencé à faire de plus en plus de morts.

    Les drogues de synthèse sont les plus meurtrières. Elles se multiplient, se coupent et se recoupent, sans que les consommateurs ne le sachent. The Conversation avertit par exemple, dans un article de septembre 2023, de l’arrivée d’une nouvelle catégorie de drogues de synthèse : « L’opioïde synthétique fentanyl est bien connu pour les nombreuses vies qu’il a coûtées, principalement aux États-Unis, mais aussi ailleurs. Aujourd’hui, une classe moins connue d’opioïdes synthétiques, les nitazènes, commence à apparaître dans les cas d’overdose, des deux côtés de l’Atlantique. » The Tyee, quand à lui, parle du mélange mortel d’opioïdes et d’une drogue récemment arrivée sur le marché : « La xylazine, également connue sous le nom de tranq ou tranq-dope lorsqu’elle est mélangée à des opioïdes, est un sédatif approuvé pour un usage vétérinaire au Canada en tant qu’anesthésique pour les animaux. Il n’est pas autorisé pour un usage humain. » De plus en plus souvent, raconte le média canadien, le fentanyl est coupé à la xylazine, sans que les consommateurs ne le sachent - augmentant le risque d’overdoses.

  • Chasse aux arrêts de travail : des médecins dénoncent « une campagne d’intimidation générale » - Basta !
    https://basta.media/chasse-aux-arrets-de-travail-medecins-denoncent-campagne-intimidation
    https://basta.media/local/cache-gd2/4e/daec47917d5cb362dc38c40a18b802.webp

    Médecin depuis 30 ans dans le troisième arrondissement de Lyon et membre du Syndical des médecins libéraux (SML), Laurent Negrello fait le même constat : « Je suis dans un quartier un peu défavorisé, avec 50 % de logements sociaux et plus de difficultés, ce qui impacte probablement mes quotas d’arrêts de travail », appuie-t-il. Contrôlé pour la deuxième fois en cinq ans, il insiste aussi sur le contexte sanitaire global, qu’il a vu nettement évoluer ces dernières années. « L’inflation des arrêts est à mon avis aussi due à des conditions de travail qui sont devenues très difficiles. Les gens sont en burn-out, ont des accidents, une pression de rentabilité… ». Les conditions de travail (contraintes posturales, exposition à des produits toxiques, risque d’accidents, etc.) ne se sont globalement pas améliorées depuis 30 ans selon le ministère du Travail.

  • RSA sous condition : la ministre du Travail annonce un élargissement de l’expérimentation « à 47 départements d’ici la fin du mois » - Public Sénat
    https://www.publicsenat.fr/actualites/emploi/rsa-sous-condition-la-ministre-du-travail-annonce-un-elargissement-de-le

    « La meilleure émancipation, c’est le travail », résume Catherine Vautrin au micro de Public Sénat pour expliquer la position du gouvernement en matière de lutte contre le chômage. À ce titre, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, a annoncé un élargissement de l’expérimentation du conditionnement du #RSA à 15 heures d’activité : « Aujourd’hui, il y a 18 expérimentations, nous allons passer à 47 d’ici la fin du mois. »

    Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre avait déjà annoncé que ce dispositif – voté dans le cadre de la loi « pour le plein emploi » – serait généralisé à toute la France d’ici à 2025.
    Une réforme de l’allocation spécifique de solidarité

    Dans son discours devant l’Assemblée nationale, Gabriel Attal avait également annoncé son souhait de supprimer l’allocation spécifique de solidarité pour les #chômeurs en fin de droit, pour la remplacer par le versement du RSA.

    La disparition de cette allocation, destinée aux demandeurs d’emploi qui ont épuisé leurs droits à l’assurance chômage, suscite des inquiétudes. Les associations craignent une précarisation des chômeurs de longue durée, les départements – qui sont responsables du versement du RSA – alertent sur la création d’une nouvelle charge financière.

    « Un demandeur d’emploi, ce qu’il cherche c’est à retourner dans l’emploi. Notre objectif, c’est de l’accompagner à aller dans l’emploi, c’est la meilleure émancipation possible pour lui », assume de son côté Catherine Vautrin.

    Vain dieu, cette fois-ci je ne vais pas y couper alors que je ne cherche pas vraiment à retrouver du travail, le salaire me suffirai !

  • Sans paie, sans eau, sans électricité : des ouvriers agricoles exploités survivent grâce à la solidarité - Basta !
    https://basta.media/Sans-paie-sans-eau-sans-electricite-des-ouvriers-agricoles-exploites-surviv

    Après avoir travaillé toute la saison agricole, 17 travailleurs marocains n’ont toujours pas été payés. Coincés dans le Vaucluse, ils ont décidé de rester ensemble jusqu’à avoir obtenu gain de cause, malgré des conditions de vie indignes.

    Le travail est dur, quasiment sans jours de congés. Et les 17 hommes n’ont toujours pas été payés par l’employeur, la SAS de Rigoy . Selon les ouvriers agricoles, l’entreprise s’est contentée de leur donner quelques dizaines d’euros en espèces de temps à autre, pour qu’ils puissent s’acheter de quoi manger et continuer à travailler. Ils assurent que le patron veut les faire retourner au Maroc, leur promettant d’être payés là-bas.

    https://www.pappers.fr/entreprise/de-rigoy-834578544

  • Sans paie, sans eau, sans électricité : des ouvriers agricoles exploités survivent grâce à la solidarité - Basta !
    https://basta.media/Sans-paie-sans-eau-sans-electricite-des-ouvriers-agricoles-exploites-surviv
    https://basta.media/local/cache-gd2/aa/c0f8350caa59016a89847a40753725.webp

    Après avoir travaillé toute la saison agricole, 17 travailleurs marocains n’ont toujours pas été payés. Coincés dans le Vaucluse, ils ont décidé de rester ensemble jusqu’à avoir obtenu gain de cause, malgré des conditions de vie indignes.

    #saisonniers #travailleurs_immigrés #agriculture

  • Les corps sont devant les écrans - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/01/02/les-corps-sont-devant-les-ecrans

    « Toutes les raisons de faire une révolution sont là. Il n’en manque aucune. Le naufrage de la politique, l’arrogance des puissants, le règne du faux, la vulgarité des riches, les cataclysmes de l’industrie, la misère galopante, l’exploitation nue, l’apocalypse écologique – rien ne nous est épargné, pas même d’en être informés. Toutes les raisons sont réunies, mais ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps. Et les corps sont devant les écrans. »
    Le comité invisible

  • Prosulfocarbe : « Combien de potagers contaminés sans que les gens le sachent ? » - Basta !
    https://basta.media/prosulfocarbe-combien-potagers-et-vergers-contamines-herbicide-volatil-poll

    Deuxième herbicide le plus vendu après le glyphosate en France, le prosulfocarbe se retrouve partout. L’air, l’eau et nos aliments sont contaminés par cette molécule. Son autorisation vient d’être renouvelée, malgré l’absence de données sur les effets chroniques sur la santé humaine.

    #agroindustrie #herbicides #phytosanitaires

  • Réparer un moteur, faire des semis, coudre un vêtement… l’écologie de la « débrouille rurale » - Basta !
    https://basta.media/reparer-un-moteur-faire-des-semis-coudre-un-vetement-eloge-debrouilles-rura

    Bien que leurs pratiques soient fondamentalement sobres, vous pointez le rejet par ces mêmes personnes de « l’écologie dominante », notamment des « écogestes »…

    L’écologie dominante, c’est principalement le discours qui incite à être écocitoyen et à faire des écogestes, comme couper l’eau quand on se brosse les dents ou éteindre la lumière derrière soi. Les modestes économes ne s’autodéfinissent pas comme « écolo » même si pour elles et eux, faire durer, ne pas jeter, faire son compost, récupérer l’eau pour la réutiliser, est quelque chose d’acquis depuis l’enfance.

    Par exemple, les vêtements « abîmés » sont utilisés pour des travaux extérieurs et lorsqu’ils ne peuvent être plus portés, ils sont transformés en chiffons. Les emballages sont utilisés plusieurs fois, et compostés lorsqu’ils sont trop usés ou utilisés pour faire démarrer le feu.

    Quand ils parlent d’écologie, ça va être pour certain·es une « écologie paysanne » tournée vers le respect de la terre : on ne met pas de pesticide dans la terre, car la terre nous nourrit et si on veut qu’elle nous nourrisse, il faut qu’on la respecte. Ils disent qu’ils ont toujours cultivé en « bio », mais sans l’appeler comme cela parce que c’est l’utilisation de pesticides qui n’est pas « normale ». Et ils se demandent pourquoi il faut apposer une nouvelle étiquette sur des pratiques qui existaient avant.

    #écologie #ruralité

  • Immigration : « Des mesures du Rassemblement national sont désormais inscrites dans la loi »

    En quoi la loi immigration est-elle la plus régressive depuis 40 ans ? « Préférence nationale, discrimination entre Français et étrangers, sont portées par le Rassemblement national depuis longtemps » décrypte Anna Sibley du Gisti.

    https://basta.media/Loi-immigration-mesures-rassemblement-national-preference-nationale-dechean
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/22/desobeissance-civile-pour-effacer-une-tache-que-certain·es-voudraient-indelebile/#comment-59791

    #migration

  • À la Matmut, quand un nouveau logiciel rend le travail impossible - Basta !
    https://basta.media/matmut-quand-nouveau-logiciel-rend-travail-impossible

    18 décembre 2023 par Lisa Noyal

    L’arrivée d’un nouveau logiciel d’organisation des tâches à la mutuelle d’assurance la Matmut a conduit à la surveillance accrue des conseillers et à une dégradation des conditions de travail, et du service rendu aux clients.
    [...]
    Les managers surveillent tout

    En plus de ces problèmes techniques, le logiciel a conduit à une perte d’autonomie des agents. « Avant, on savait exactement ce qu’on avait à faire, on avait une bonne visibilité », poursuit Adam. Désormais, c’est une intelligence artificielle qui détermine les priorités et répartit les dossiers en envoyant des « pushs » [notifications] sur l’écran des salariés. « L’outil fait de plus en plus de choses, on a perdu en autonomie et en compétence », regrette Sylvie*, salariée depuis 25 ans. L’inspection du travail qui est intervenue en 2022 sur le site de la Matmut de Saint-Priest, dans le Rhône, a ainsi constaté « une intensification de la charge de travail engendrée par [...] la distribution automatisée de pushs ne donnant aucune lisibilité sur le travail à effectuer et ne prenant pas en compte la technicité des différents dossiers ».

    « On est obligé d’accepter toutes les tâches qui apparaissent par push, sinon les managers le savent, j’ai été convoqué au bout de plusieurs refus », raconte Adam. « Les managers ont une vue à 360 degrés, ils connaissent la durée des pauses, leur nombre, les appels reçus, ceux manqués, les tâches effectuées, etc. », décrit Sylvie. Une des nouveautés avec Smart, c’est aussi l’apparition d’un chronomètre lorsque les conseillers acceptent une tâche notifiée par le push. « S’ils sont trop longs à la traiter, ils sont rappelés à l’ordre et on les met en formation », explique Michel Lemaire de FO.

    « Les managers connaissent la durée des pauses, leur nombre, les appels reçus, ceux manqués, les tâches effectuées »

    L’ensemble des salarié·es interrogé·es affirment que ce fonctionnement ajoute une pression supplémentaire, et engendre un mal-être au travail. « C’est très lourd, la pression des chiffres est au-dessus de tout. On est purement dans le commercial et plus dans le service », confirme Xavier*, conseiller. Pour ce gestionnaire, la situation en interne est devenue « catastrophique ». « Depuis l’arrivée de Smart, il y a énormément de flicage, on passe notre temps à justifier ce qu’on fait », lâche-t-il désabusé.
    Plus d’arrêts maladie

    Après un contrôle effectué en mars 2022 sur le site de Saint-Priest, l’inspection du travail a alerté sur la présence de « nombreux facteurs de risques psychosociaux » au sein de l’établissement. En août 2022, un courrier de mise en demeure de l’inspection du travail est même transmis à Véronique Jolly, directrice des ressources humaines, lui demandant de « compléter l’évaluation des risques portant sur l’ensemble des facteurs psychosociaux incluant l’impact de l’utilisation quotidienne de nouveaux outils informatiques sur les conditions de travail ».
    [...]

  • Prosulfocarbe : « Combien de potagers contaminés sans que les gens ne le sachent ? » - Basta !
    https://basta.media/prosulfocarbe-combien-potagers-et-vergers-contamines-herbicide-volatile-pol

    (...)
    Au total, les surfaces avec des cultures traitées au prosulfocarbe représentent 7,6 millions d’hectares en France, soit un quart de la surface agricole utile [2]. Si les surfaces traitées n’augmentent pas depuis quelques années, la quantité d’herbicides, elle, progresse. Cela signifie une hausse des doses épandues à l’hectare. « Ce recours croissant s’explique notamment par la montée de résistances de certaines adventices [mauvaises herbes] » souligne l’INRAE.
    (---)
    L’une des caractéristiques du prosulfocarbe est son extrême volatilité, c’est-à-dire sa très forte dispersion dans l’air. Des travaux suggèrent que le prosulfocarbe puisse parcourir « de longues, voire très longues distances après évaporation » souligne l’Anses. Le problème n’est pas nouveau. De 2008 à 2013, le prosulfocarbe fait partie des 20 molécules les plus détectées dans l’air ambiant [4]. De manière générale, sa concentration dans l’air en France a augmenté depuis 2019. De très récentes données indiquent que le prosulfocarbe fait partie des pesticides les plus fréquemment retrouvés dans l’air ambiant partout en France, parmi 72 substances recherchées.