• Carrefour se déleste de ses grandes surfaces
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    Quarante-trois magasins Carrefour, dans lesquels travaillent environ 6 000 salariés, pourraient sortir du groupe et passer en location-gérance en 2022, selon des sources syndicales, à l’issue d’annonces faites jeudi par la direction aux représentants du personnel.


    Cela représente 4 706 salariés dans les hypermarchés et 1 301 dans les supermarchés du géant de la distribution, a recensé Philippe Allard, délégué syndical CGT. Dans la liste, les hypermarchés de Marseille Bonneveine, Marseille Grand Littoral, Vitrolles et le supermarché de Toulon bourgeois.

    La location-gérance consiste à externaliser le fonctionnement d’un magasin, confié à un gérant. La direction y voit un moyen de relancer des magasins souvent en difficulté, mais les syndicats craignent que cela ne serve à « contourner le droit du licenciement économique ».
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    « Visiblement Carrefour a l’intention d’évacuer "le risque social", c’est-à-dire les salarié.e.s, pour se concentrer sur l’immobilier, la rente et l’obligation de s’approvisionner auprès des centrales d’achat de la marque. Et donc de se livrer à du dumping social, dans un secteur où les salarié.e.s sont déjà précarisé.es et sous-payé.es. » Et de rappeler : « En moyenne, chaque passage en location-gérance se solde par une perte d’environ 30% des postes et par des diminutions de droits. »
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    La CGT du groupe réagit aussi avec virulence à cette annonce : « Alors que Carrefour annonce sa meilleure performance depuis les vingt dernières années, après avoir supprimé près de 20 000 emplois, la direction, dans une course effrénée aux profits et à la rentabilité, poursuit sa politique antisociale aux effets catastrophiques pour les salariés et les clients. »

    Pour le syndicat, les dirigeants poursuivent « à marche forcée le démantèlement du groupe, très probablement dans l’optique d’une cession à court ou moyen terme ». La CGT annonce qu’elle mettra « tout en œuvre pour s’opposer à cette gestion capitaliste et dramatique du groupe Carrefour, qui de toute évidence ne voit dans les femmes et les hommes travaillant dans ses magasins qu’une main-d’œuvre malléable et corvéable à merci. »