• Une grosse salve de Geneviève Pruvost.

    En mode extrait condensé :
    Geneviève Pruvost : pour des alternatives écologiques
    https://www.youtube.com/watch?v=3qATaDjeh4U

    La sociologue Geneviève Pruvost publie « Quotidien politique » aux Éditions de La Découverte. Il s’agit d’une enquête sur les solutions alternatives de vie quotidienne, sujet très lié au féminisme et à l’environnement.

    Entretien dans Reporterre :
    Dans les campagnes, « nous pouvons reproduire de petites sociétés autogérées »
    https://reporterre.net/Dans-les-campagnes-nous-pouvons-reproduire-de-petites-societes-autogeree
    https://audio.ausha.co/yJVlWUkE30gW.mp3

    Elle dépeint les espoirs et les enjeux d’une société inspirée par l’écoféminisme où l’entraide mènerait à la subsistance et à l’ancrage local : Geneviève Pruvost est l’invitée des Grands entretiens de Reporterre.

    Geneviève Pruvost est sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS). Elle a publié Quotidien politique - Féminisme, écologie, subsistance éd.La Découverte) en 2021.

    Entretien avec @lundimatin :
    Geneviève Pruvost : Quotidien politique, féminisme, écologie et subsistance
    https://www.youtube.com/watch?v=diWsimT5iDY

    Partir de la subsistance, du tissu de notre quotidien comme point de départ c’est le pari que font certains d’entre nous en désertant ce monde. Ce soir, nous recevons, Geneviève Pruvost, qui, avec Quotidien politique, essaye justement de comprendre et d’armer ces départs. Il s’agit de se défaire de la dépossession de notre rapport au monde matériel.

    Faire l’histoire de cette dépossession, c’est s’approprier des contre-récits éco-féministes qui lient, invisibilisation du travail de subsistance, renforcement du patriarcat et émergence du capitalisme. En partant de cette attention de ce qui fait la matérialité de nos vies et en la prenant en charge collectivement, il est possible de reprendre pied dans notre quotidien.

    Puis vraiment des textes de ses travaux :

    Geneviève Pruvost, Chantiers participatifs, autogérés, collectifs, 2015
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/12/05/pruvost-chantiers

    Des partisans de l’utopie concrète, engagés dans la recherche de cohérence entre théories et pratiques écologiques, interrogent les notions de « participation » et de « travail » dans une perspective critique du développement industriel. Le travail est alors appréhendé comme une prise de position politique (écologique, libertaire). Dans le monde militant de l’écoconstruction, on étudiera les variantes de l’organisation des tâches dans des chantiers participatifs, autogérés et collectifs, que ce soit dans le cadre légal du bénévolat et d’une société coopérative et participative (SCOP) ou dans un contexte de lutte à Notre-Dame-des-Landes.

    Que le travail soit contraint ou choisi, aliénant ou épanouissant, productif ou reproductif, salarié ou indépendant, la même notion de « travail » est convoquée, en ce qu’elle se distingue du temps familial, du loisir, de l’action politique – c’est-à-dire du « non-travail ». Depuis la révolution industrielle s’est en effet progressivement instaurée la norme d’une scission spatio-temporelle entre le travail et les autres activités humaines, privées ou publiques [Abbott, 1988]. Cette partition n’en fait pas moins débat à la fois sur le plan philosophique et politique. Des groupes sociaux s’inscrivant dans le sillage d’Ivan Illich et d’André Gorz prônent d’autres lignes de partage qu’ils expérimentent dans des utopies concrètes. La réduction du travail au salariat et à un bien marchand, mais aussi la hiérarchie entre, d’une part, le « labeur » manuel voué à l’autosubsistance et, d’autre part, la créativité de l’œuvre artistique et de l’action politique [Arendt, 1993], font l’objet d’une critique active [Pruvost, 2013] : pourquoi le travail ne serait-il pas une activité autonome, coopérative et inventive ?

    Geneviève Pruvost, Vivre et travailler autrement, 2013
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/12/08/pruvost-autrement

    Cet article se fonde sur une soixantaine de récits de vie ayant pour thème « vivre et travailler autrement », autrement dit les « alternatives écologiques au quotidien ». Les entretiens révèlent qu’emprunter les chemins de traverse permettant de vivre de telles alternatives en zone rurale relève de tâtonnements et d’une conquête perpétuelle, très réfléchie, que l’on soit ou non issu d’une famille déjà engagée dans cette démarche ou vivant à la campagne. À rebours de l’utopie communautaire des années 1970, on fait par ailleurs le constat d’un mode de vie en réseau organisé à partir d’une vie de couple dans des maisons individuelles. La conversion du travail en art de vivre et en action collective visant le « bien vivre ensemble » constitue la trame de témoignages qui se présentent comme des expériences à portée de main, à partir du moment où saute l’obstacle (présenté comme idéologique, non seulement matériel) de l’accès à l’autoproduction. Cet article entend mettre en évidence le continuum entre travail domestique, labeur, œuvre, activité professionnelle et militance, qui caractérise ces formes d’engagement écologique contemporaines.

    Et cet article déjà seené :
    Geneviève Pruvost, Changer d’échelle : penser et vivre depuis les maisonnées, 2021
    https://seenthis.net/messages/957042

    #Geneviève_Pruvost #travail #subsistance #écologie #autoconstruction #autogestion #féminisme

  • Jérôme Baschet, Zapatiste (Rébellion), 2020
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/12/24/baschet-zapatiste
    https://www.encyclopedie-anarchiste.xyz/spip.php?article212

    Un bon article synthétique, qui permet de balayer l’histoire zapatiste en peu de paragraphes, chronologiquement et organisationnellement.

    L’autonomie zapatiste, qui se construit depuis le 1er janvier 1994 dans les montagnes et la forêt du Chiapas, au sud du Mexique, constitue l’une des expériences rebelles contemporaines les plus remarquables par son ampleur, sa persistance et sa radicalité. Elle a pu déployer une forme d’autogouvernement populaire, en sécession complète par rapport aux institutions de l’État mexicain, en même temps qu’elle défend des modes de vie constituant une alternative concrète à la logique capitaliste dominante. Elle est le fruit d’une histoire très singulière, mais son écho et sa portée n’en dépassent pas moins les frontières du Mexique.

    #Jérôme_Baschet #zapatisme #EZLN #Mexique #Chiapas

    • Hommage libertaire au sous-commandant Marcos : auto-ironie d’un porte-parole à l’écart des aspirants caudillos – par Philippe Corcuff

      http://www.grand-angle-libertaire.net/hommage-libertaire-au-sous-commandant-marcos-auto-ironie-dun

      Le 25 mai 2014 a arrêté « d’exister le Sous-commandant Insurgé Marcos » (1). S’il s’est ainsi retiré de la scène politique active, il pourrait nourrir encore longtemps les imaginaires émancipateurs de ceux qui sont en quête d’une politique radicalement renouvelée, et pas de la énième resucée du marketing de « la politique autrement…comme avant ». En des temps particulièrement troublés, où le néoconservatisme et l’extrême droite prospèrent en France et, plus largement, en Europe (2), après l’assassinat de nos amis de Charlie Hebdo (3) et les crimes antisémites de ce tragique mois de janvier 2015, il apparaît particulièrement important de célébrer la figure hérétique de Marcos dans la perspective que « le côté obscur de la force » ne finisse pas par recouvrir la promesse d’émancipation. Et l’on peut souhaiter aux gauches radicales, si elles veulent sortir de leurs impasses respectives et conjuguées, la réinvention démocratique de porte-parole introduisant des grains de sable libertaires dans la domination politique qui s’insinue sans cesse dans les mécanismes de représentation, comme a commencé à le dessiner le sous-commandant.

      Sinon, @rastapopoulos que signifie le « M » qui a remplacé le « N » de EZLN ?

  • Jérôme Baschet, Un Moyen Âge rebelle, 2010
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/12/22/baschet-moyen-age

    Dans presque toutes les régions d’Occident, les communautés rurales obtiennent la reconnaissance écrite de leurs droits, consignés dans des chartes de franchise. De même que dans les villes, où ces documents existent également, ils sont tantôt le résultat d’un conflit ouvert, tantôt le fruit d’un processus plus négocié. Dans le Languedoc, particulièrement dans la région de Béziers, les communautés conquièrent une forme d’organisation particulièrement avantageuse [9]. À partir du milieu du XIIIe siècle, chaque communauté villageoise élit librement ses représentants (lors d’une assemblée rassemblant tous ses membres masculins majeurs), sans intervention ni contrôle du seigneur, afin d’exercer une charge collective, renouvelée annuellement : le consulat. Le consulat possède une personnalité morale, dispose d’une maison, d’un sceau et d’un coffre pour ses fonds propres. Il obtient la concession de certaines taxes seigneuriales et peut acheter terres et biens. Il représente la communauté en cas de litige et organise tout ce qui a trait à la vie du village, notamment les travaux agraires et l’entretien des chemins. Les consuls ne reçoivent aucune rétribution et sont élus, sans possibilité d’un second mandat, par l’assemblée communale (tous les hommes de plus de quatorze ans). Le plus souvent, mais pas dans tous les villages, il revient à l’assemblée de prendre les décisions les plus importantes, les consuls étant seulement chargés de leur application.

    #moyen_âge #commune #communauté #démocratie #Histoire #Jérôme_Baschet

  • Editions de la Roue, De la démocratie villageoise à la démocratie directe, 2014
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/12/15/laroue-democratie

    Un long chapitre du livre La Lampe hors de l’horloge,
    Éléments de critique anti-industrielle
    , sur la commune villageoise, la démocratie, notamment sur la période du moyen âge. Avec pas mal de pendule à l’heure sur des mythes du moyen âge.

    La forme d’organisation la plus commune à l’intérieur de cette civilisation paysanne fut donc la «  démocratie villageoise  », c’est-à-dire la manière collective de diriger les affaires communes, privilégiant à peu près partout dans le monde les mêmes valeurs : travaux collectifs, usages collectifs des communaux, solidarités mutuelles et fêtes ritualisant les dons et contre-dons afin de réduire le plus possible les inégalités. On pourrait, en allant vite, définir cette «  démocratie villageoise  » comme une autogestion des us et coutumes liés à une vie de terrien : une manière d’habiter sur Terre avec la terre. Dans ce contexte :

    «  le village c’est donc tout simplement et d’abord un certain cadre monumental qui exprime les relations sociales des villageois et la nature de leurs solidarités.  » [12]

    Les villageois mettent en commun tous les instruments aussi bien domestiques que laborieux au sein du finage, qui est le territoire nourricier de la collectivité. L’exploitation de parcelles non contiguës ainsi que la création de la place publique favorisent la rencontre et la sociabilité. Les terres non labourées sont la propriété collective, le droit de pâture est réglementé collectivement, les troupeaux sont regroupés et surveillés par des bergers communs la plupart du temps. L’assolement et les dates de moisson sont décidés communautairement, la moisson est également effectuée en commun et le battage est réalisé sur l’aire du village. Les redevances sont calculées sur le manse, qui est l’unité de mesure, et non sur le nombre de ses différents occupants (familles, compagnons), qui se nomment les socii. Solidairement responsables, ils se répartissent l’impôt. En Languedoc pyrénéen, les manses s’appelaient «  mas  » ou «  mazades  » et constituaient des hameaux dont les parçonniers [13] persistèrent pendant des siècles à posséder la terre en commun, jusqu’au XIXe siècle et même au début du XXe.

    #Histoire #moyen_âge #démocratie #village #commune #communauté #démocratie_directe