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    • Visite du ministre Gérald Darmanin à Mayotte : « On est toujours dans l’attente d’opérationnel » (01/01/2023)
      https://www.ouest-france.fr/mayotte/visite-du-ministre-gerald-darmanin-a-mayotte-on-est-toujours-dans-l-att

      C’est en présence des forces du Raid et du GIGN sur l’île de Mayotte que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmain a débuté l’année, ce dimanche 1er janvier. Une démonstration de force des équipes armées et en uniforme, au lendemain de l’annonce d’une pérennisation du détachement de l’unité d’élite de la police pour les mois à venir . « La peur a changé de camp avec cette arrivée en nombre de policiers et de gendarmes d’élite […], je pense que la présence du Raid et du GIGN est là pour montrer à la population mahoraise qu’on ne les abandonne pas et qu’on a su rétablir l’ordre de la République », annonce-t-il alors.

    • La CRS 8 engagée dans l’opération « Wuambushu » - Mayotte la 1ère
      https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/la-crs-8-engagee-dans-l-operation-wuambushu-1382046.html
      https://la1ere.francetvinfo.fr/image/-w4isKxm3KtKL7wc-erE__NFqT4/930x620/outremer/2023/04/04/642c053982358_64148ef2c6c1e-maxnewsworldfive802099-crs8.jpg
      La CRS 8 à Rennes en mars 2023
      ©FRANCK DUBRAY / MAXPPP

      L’information nous a été confirmée par plusieurs syndicats de police. La CRS 8, compagnie spécialisée dans les violences urbaines, sera présente à Mayotte lors de l’opération « Wuambushu ».

      C’est une opération qui n’est toujours pas officialisée par le gouvernement et notamment par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. 

      Selon un document envoyé à tous les policiers français, "#Wuambushu" doit se dérouler du 22 avril au 17 juin et parmi les forces de l’ordre mobilisées, on devrait retrouver la CRS 8, actuellement mobilisée à Marseille, après les fusillades du week-end dernier qui ont secoué la cité phocéenne. 

      La venue des CRS à Mayotte serait une première, d’abord pour notre département, mais surtout pour les Outre-mer après plus de 20 ans d’absence. Leur venue nous a été confirmée par plusieurs syndicats de police. 

      La CRS 8, c’est quoi ? 
      C’est une compagnie spéciale baptisée force d’action rapide et capable d’être mobilisée dans l’urgence pour intervenir partout en France, comme c’est le cas actuellement à Marseille. Elle est composée de 200 fonctionnaires de police, qui se relaient chaque semaine par effectif de 100. « Pour Mayotte, c’est une demi CRS 8 qui est attendue » selon une source policière. Avant de partir à Marseille, leur venue à Mayotte était toujours d’actualité «  les billets d’avion sont réservés et les vaccins effectués ».

    • « Rafles Macron », « déportation », « massacre » : des groupes radicaux comoriens en colère contre l’opération Wuanbushu – Clicanoo (site réunionnais)
      https://www.clicanoo.re/article/societe/2023/04/06/des-comoriens-en-colere-contre-loperation-wuanbushu

      Des Comoriens manifestent leur mécontentement contre #Wuambushu, quitte à déformer gravement la réalité de cette opération.

      La tenue de Wuambushu, opération qui vise notamment à détruire une partie des bidonvilles de l’île a été dévoilée par le journal satirique le Canard Enchaîné

      Depuis les révélations par voie de presse de ces informations classées en conseil de défense, des responsables politiques comoriens font savoir leur colère. Le président du comité du Maore Youssouf Attick Ismael appelle le gouvernement Assoumani à une réaction diplomatique.

      Sollicité par nos confrères de Mayotte la Première, Attick Ismael indique ainsi que “ce moment peut être le moyen de ressaisir les instances internationales”. Sur la chaîne de service public, le patron du comité maoré parle d’un " massacre" (sic) que la France voudrait perpétrer sur l’île de Mayotte. Ce terme de “massacre” est à l’évidence inadapté et mensonger pour qualifier l’opération du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Wuambushu vise à détruire les habitats insalubres utilisés par les passeurs et marchands de sommeil impliqués dans l’immigration clandestine et à expulser des étrangers en situation irrégulière. Depuis les révélations du palmipède, les médias comoriens ne sont pas non plus avares de formules maximalistes. Le premier site d’information de l’archipel titre “La Rafle Macron” et évoque “l_a plus grande rafle organisée par l’Etat Français depuis 1942_”. Comores Info déplore, par ailleurs, le silence de son gouvernement.

    • A Mayotte, des militants radicaux appellent le gouvernement à ne pas faiblir face à l’immigration
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/14/mayotte-des-militants-radicaux-appellent-le-gouvernement-a-ne-pas-faiblir-fa

      Une vingtaine de personnes ont manifesté mardi pour apporter leur soutien au projet du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui vise à détruire des bidonvilles et à expulser leurs habitants en situation irrégulière.

      Une vingtaine de personnes ont manifesté mardi 14 mars tôt dans la matinée place de la République, à Mamoudzou, pour apporter leur soutien à l’opération « Wuambushu » du ministère de l’intérieur. Celui-ci prévoit à Mayotte, entre avril et juin, des destructions massives de bidonvilles et des expulsions d’étrangers en situation irrégulière plus nombreuses qu’à l’accoutumée. Annoncée depuis janvier, l’opération mobilisera des renforts inédits de forces de l’ordre, mais des obstacles matériels et juridiques risquent d’en limiter la portée.

      Au grand dam d’élus et de militants radicaux, qui attribuent l’insécurité croissante du département à l’immigration clandestine. « Wuambushu, chez nous, ça veut dire provoquer, défier, peut-être que ce n’est pas tout à fait ce que voulait dire le gouvernement mais nous, on le prend bien comme ça », lance Fatihou Ibrahime, dans un sourire. A genoux sur une banderole, bombe de peinture à la main, le quadragénaire, membre éminent du Collectif des citoyens de Mayotte et intervenant de la chaîne locale Kwezi TV, met en forme le message du jour : « Wuambushu, indispensable et voulue pour et par Mayotte ». Objectif : appeler le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à ne pas mollir quant à son ambition de raser plus d’un millier de cases en tôle et de quadrupler le nombre quotidien des reconduites à la frontière, lequel atteint en moyenne soixante-dix personnes.

    • À Mayotte, la France essaye de reprendre pied ! - Boulevard Voltaire
      https://www.bvoltaire.fr/a-mayotte-la-france-essaye-de-reprendre-pied

      Si on en croit les commentaires des internautes locaux, l’opération Wuambushu était attendue et répondait à un besoin précis. « Vivement le temps de l’action pour que nous retrouvions un peu de sérénité à Mayotte » a notamment réagi Mansour Kamardine [député LR, 2ème circonscription de Mayotte] sur son compte Twitter. Autre signe de l’aspect crucial de cette opération pour la survie de Mayotte, la dénonciation par l’autre député de l’île, Estelle Youssoupha (Liot), des chantages dont elle a été victime autour de la motion de censure déposée par son groupe pour contrer la réforme des retraites. « On me fait comprendre que si je soutiens la Motion De Censure Transpartisane, cela empêcherait la destruction de bidonvilles à Mayotte. Vous imaginez la gravité du chantage ! » déclarait l’élue mahoraise dans la matinale de Radio Courtoisie le 24 mars dernier. Outre le cynique moyen de pression, si les propos du député sont véridiques, on note l’importance d’une telle opération pour les Mahorais qui y voient une condition à leur survie

      Mais toutes les voix ne sont pas unanimes. L’antenne locale du syndicat de la magistrature a dénoncé « l’instrumentalisation dont fait actuellement l’objet l’institution judiciaire à Mayotte, mise au service d’une politique pénale décidée par le ministère de l’Intérieur et alimentée par un amalgame entre immigration et délinquance » dans un communiqué. Les artistes non plus ne sont pas en reste. Ainsi, le Comorien Sœuf Elbadawi a-t-il violemment attaqué la politique française à Mayotte. Une diatribe qui lui a valu une réponse de la conseillère départementale de Mamoudzou Hélène Pollozec, qui lui a rétorqué : « Vous avez choisi l’indépendance, nous avons choisi la France ». Et de dénoncer «  L’ "art" au service de la propagande comorienne contre Mayotte ».

      En bref, derrière une opération que certains dénoncent déjà comme un coup de communication servant de marchepied au Ministre de l’Intérieur, se cache un enjeu bien plus réaliste que politique : un département français délaissé et ployant sous le poids de l’immigration incontrôlée. « L’opération « Wuambushu » est une expérimentation qui montrera que la lutte contre l’immigration clandestine est avant tout une question de moyen » analyse Djamaldine Djabiri, représentant du syndicat SGP-Police sur place. En bref, un test grandeur nature des défis posés par les flux intarissables d’immigrants clandestins qui perturbent l’équilibre de la justice sociale. « Les femmes mahoraises partent accoucher à la Réunion car les maternités de Mayotte sont prises d’assaut par des Comoriennes venues accoucher sur le territoire français » précise une source sur place. Aujourd’hui Mayotte, demain la France donc...

      (pas d’autre source :-(

    • https://threadreaderapp.com/thread/1643668996200308755.html

      Darmanin a réquisitionné tous les hôtels, il est entrain de déployer 500 gendarmes en plus des 1350 déjà présents pour mener une opération de « nettoyage » visant à détruire une partie des bidonvilles, laisser les habitants sans toit et expulser à la chaîne de façon massive.
      Sur place beaucoup de gens sont inquiets et redoutent des émeutes voire un embrasement généralisé. Cette action n’est qu’à des fins de communication & test, même des haut-fonctionnaires vont jusqu’à reconnaître son inutilité pour améliorer la situation.

    • s’il foire son coup avec les expulsions, la SAINTE JUSTICE peut le rattraper (ou pas, ou trop tard) cf ici :
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070423/expulsion-illegale-la-france-contrainte-de-faire-revenir-une-ivoirienne-de

      Expulsion illégale : la France contrainte de faire revenir une Ivoirienne de 22 ans

      Migrations — Enquête

      D’après nos informations, la préfecture de Dordogne a expulsé une jeune femme vers Abidjan, le 30 mars dernier, alors même que la justice n’avait pas tranché le recours contre la mesure d’éloignement qui la visait. Interrogée par Mediapart, la préfecture reconnaît « une erreur » et affirme qu’elle est en train d’organiser un retour en France.

      ceci-dit, une fois que l’expulsion dans les grandes largeurs serai faite, les recours en justice coûteront trop cher en énergie aux gens floués, donc, stratégie du choc et du fait [illégal] accompli parfaitement réussie, probablement.

    • Wuambushu : 170 soignants signent une tribune décrivant leurs « plus vives inquiétudes »
      https://lejournaldemayotte.yt/2023/04/06/wuambushu-170-soignants-signent-une-tribune-decrivant-leurs-plus-

      Toujours au stade officieux, l’opération Wuambushu, qui aurait été validée en conseil de Défense par le président de la République, commence à interpeller de plus en plus de monde. Les soignants eux, s’alarment des conséquences pour ce qu’il convient de considérer comme le cœur de cible, l’immigration illégale.

      Plus exactement, ils listent les effets néfastes potentiels de l’opération : Situations à risque infectieux épidémique dans les zones d’hébergement d’urgence « en raison de la promiscuité ou de la rupture d’approvisionnement en eau potable », Limitation de l’accès aux soins soit à cause de la destruction de l’habitat des occupants, soit à cause des contrôles d’identité exacerbés, ruptures de prise en charge de pathologies chroniques, retards de diagnostic, conséquences de la déprogrammation de la réserve sanitaire, surcharge des infrastructures sanitaires suite à l’opération, etc.

      #colonilialisme

    • AFP 10.04.23 à 19h37

      https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/100423/la-presidence-des-comores-demande-paris-de-renoncer-une-prochaine-operatio

      Le gouvernement comorien a demandé lundi à la France de renoncer à une prochaine opération d’expulsions, de destruction de logements illégaux et d’arrestations prévue en principe à Mayotte, département français de l’Océan indien confronté à une délinquance galopante, sur fond de crise migratoire.

      L’opération, baptisée « Wuambushu » (« reprise », en mahorais) et conçue par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, a été validée en février par le président français Emmanuel Macron, selon une source proche du dossier.

      Elle devrait commencer le 20 avril, date de la fin du ramadan. Les migrants habitants les bidonvilles visés sont tous ou presque originaire des Comores.

      « Le gouvernement comorien a appris avec étonnement la nouvelle du maintien du projet gouvernement français (...) visant à procéder, dans l’île comorienne de Mayotte, à la destruction de bidonvilles, suivies de l’expulsion de tous leurs occupants sans-papiers, vers l’île d’Anjouan », indique un communiqué de la présidence comorienne publié lundi.

      Les autorités comoriennes demandent aux autorités françaises « d’y renoncer ».

      Malgré les nombreux appels de la société civile et des partis politiques comoriens, le président Azali Assoumani ne s’était pour l’instant pas exprimé sur la question.

      Le 5 avril, des organisations de la société civile comorienne ont tenu une conférence de presse pour prévenir d’un « massacre à venir ».

      « Nous comptons saisir les organisations internationales pour les informer du massacre que la France veut perpétrer sur l’île comorienne de Mayotte » avait réagi, Youssouf Attick Ismael, le président du Comité Maore (Maore veut dire Mayotte en langue nationale).

      D’intenses tractations diplomatiques ont eu lieu ces dernières semaines entre les Moroni et les autorités françaises à ce sujet.

      A Mayotte, des voix se sont élevées pour exprimer les craintes suscitées par une telle opération. Les personnels de santé de l’île ont ainsi rappelé, dans un communiqué, « les conséquences dramatiques » des précédentes interventions de grande ampleur en matière de lutte contre l’immigration.

      Le président de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme, Jean-Marie Burguburu, a écrit à M. Darmanin pour l’exhorter à « renoncer » à ce projet, considérant le risque d’« aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé (...) et l’atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d’expulsions massives ».

    • j’ai vu passer hier le 22 avril au lieu du 20 pour l’opération nettoyage Darmanesque des townships mahorais ; ils font diversion sur les dates où c’est juste paske ça colle pas avec l’agenda touristique de Manu - qui devrait être le 20 dans le 34 ?

  • Propos de Mélenchon sur la BRAV-M : une enquête ouverte pour « injure publique »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/31/propos-de-melenchon-sur-la-brav-m-une-enquete-ouverte-pour-injure-publique_6

    Une enquête a été ouverte pour « injure publique envers personne dépositaire de l’autorité publique » après des propos de Jean-Luc Mélenchon sur la Brigade de répression de l’action violente motocycliste (BRAV-M) signalés par le préfet de police, Laurent Nunez, a rapporté vendredi 31 mars à l’AFP le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.
    Cette enquête, ouverte depuis mercredi et confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, vise le chef de file de La France insoumise (LFI) après des propos tenus dimanche sur la BRAV-M, une unité mise en cause récemment dans plusieurs affaires de violences policières dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites.
    Sur LCI, Jean-Luc Mélenchon avait déclaré au sujet des membres de cette unité : « Nous enverrons ces jeunes gens se faire soigner ». « Vous imaginez ce que c’est que de dire je suis volontaire pour monter sur une moto et tabasser des gens en passant ? C’est manifester un état d’esprit qui ne me convient pas et que je trouve anormal », avait poursuivi le dirigeant « insoumis », ajoutant : « Pour moi, ce n’est pas une activité normale ». « Il y a toutes sortes de violences pour lesquelles ont fait des soins, des auditions, on réfléchit », avait-il encore dit.

    [...]
    Le parquet de Paris a confirmé que son enquête visait également l’avocat Arié Alimi, qui fait l’objet d’un signalement distinct du préfet de police. Sur RMC, le 22 mars, il avait déclaré que les BRAV-M « sont un certain type de policiers engagés volontaires, qui recherchent la violence, c’est comme ça qu’on les sélectionne, qui sont lancés dans les rues de Paris avec des matraques et des armes, qui brisent les os et qui font des chasses à l’homme comme on le voit sur les images à longueur de journée en ce moment ».
    Arié Alimi défend régulièrement des personnes victimes de violences policières, comme la famille de Cédric Chouviat, un livreur mort à Paris à la suite d’une interpellation début 2020.

    (...) Laurent Nunez avait prévenu que « désormais, quelle que soit la personne qui tient ces propos – un responsable politique, un avocat – », il saisirait « systématiquement la justice de ces insultes ».

    • large spectre, comme les antibiotiques :-)

      Ceci dit, là, ça vise quand même des bactéries islamo-gauchistes ; et même assez spécifiques celles qui sont médiatiques.

      Le Laurent Bigot, ex sous-préfet sur la vidéo ci dessous citée, il insulte aussi la BRAV-M, et même toute la police ; il y traite les nouvelles recrues de « teubé » et les fonctionnaires de la BRAV-M de « voyous » de dernière zone. En public sur utube. Il a été inquiété par l’antibiotique ?

      https://seenthis.net/messages/996505#message996892
      https://www.youtube.com/watch?v=8H2SQUrSROs

    • Ferjou qui se fait remettre en place par un avocat pourtant bien à droite Carbon de Seze qui souligne la pertinence de la question posée par Melenchon !

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1641916882876788737/pu/vid/688x370/DCWrsRNXWh8b8hHZ.mp4?tag=12

      « le vrai sujet c’est de savoir s’il y a une violence favorisée par le fait qu’on leur donne des ordres ; la question que pose Melenchon c’est de savoir si on apprendra plus tard que la #BRAV-M s’est transformé en garde prétorienne du gouvernement »

      https://twitter.com/achabus/status/1641917289099304962?cxt=HHwWhICx9efEocktAAAA

    • En fait, Laurent Bigot a déjà été puni, il y a longtemps.
      https://lemondeencommun.info/laurent-bigot-avoir-la-connaissance-dune-zone-geographique-signifi

      Arnaud Le Gall : on ne peut commencer sans évoquer le limogeage que vous avez subi en 2013, car il apporte un éclairage sur les conditions d’élaboration de l’action internationale de la France notamment en Afrique. Le traitement que vous avez subi signifie-t-il qu’il n’y a plus de lieu d’élaboration de l’action internationale confrontant les points de vue ?

      Laurent Bigot : Précisons d’abord qu’un seul propos critique de ma part a été rendu public, malgré moi. Il s’agissait d’une conférence sur le Mali tenue à l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) en juin 2012, à l’occasion de laquelle j’ai fait une petite incise sur le Burkina Faso. J’annonçais qu’il allait être le prochain pays à s’effondrer et cela est arrivé en octobre 2014 avec la chute de Blaise Compaoré, et aujourd’hui la situation sécuritaire de ce pays est dramatique. Cette conférence été diffusée publiquement alors qu’elle ne devait pas l’être puisqu’elle se déroulait selon les règles de Chatham House [NDLR : règles spécifiant que les participants à une rencontre sont libres d’utiliser les informations collectées à cette occasion, mais ils ne doivent révéler ni l’identité, ni l’affiliation des personnes à l’origine de ces informations, de même qu’ils ne doivent pas révéler l’identité des autres participants].

      Mes propos ont été diffusés par l’IFRI alors que ce n’était pas ce qu’on avait convenu au départ. Ce sont les seuls propos rendus publics que j’ai tenus. Toutes les réflexions que j’ai par ailleurs eu sur le Mali étaient exprimées dans le cadre de notes internes. Je ne faisais là que mon travail, c’est-à-dire que j’élaborais des notes en interne, je faisais des analyses avec mes collaborateurs, et on faisait des propositions.

      J’ai tout de suite dit, quand l’opération Serval a été déclenché, en janvier 2013, qu’on était dans une impasse stratégique car on ne pensait pas la suite de l’opération militaire et qu’on allait probablement s’embourber.

      Malheureusement, les faits m’ont donné raison. Ces critiques en interne ont beaucoup dérangé au Quai d’Orsay. A ce moment Laurent Fabius était ministre des affaires étrangères. La directrice Afrique qui était là depuis seulement neuf mois a été renvoyée sans aucune explication, ensuite c’est ma tête qui a été coupée, puis celle de Christian Rouyer, notre ambassadeur au Mali. Une voix très libre qui n’écrivait pas pour faire plaisir au ministre. Il était très loyal, obéissait aux ordres, mais dans la phase amont de la décision il n’hésitait pas à tenir un propos très libre. Cela a dérangé Laurent Fabius, qui l’a démis de ses fonctions en pleine opération militaire alors que c’était un ambassadeur très apprécié de la communauté française et des autorités maliennes. C’est un grand professionnel, qui a, peu après, connu de graves problèmes de santé, liés pour moi au choc qu’il avait subi en étant renvoyé comme un malpropre de son poste.

      Ce refus de tout débat au sein du Quai d’Orsay s’est poursuivi au-delà de Laurent Fabius. Cela dépasse d’ailleurs le cadre du Quai d’Orsay. Sur un sujet qui n’a rien à avoir avec l’Afrique, à savoir la gestion de la crise Covid, on voit que le gouvernement ne souhaite pas qu’il y ait de débat au Parlement. C’est devenu une façon de fonctionner très binaire. Soit vous êtes avec moi, soit vous êtes contre moi. Toute voix qui permettrait de questionner ou d’envisager d’autres politiques possibles, est forcément celle d’un adversaire. Ce qu’on voit dans l’espace public, parlementaire, correspond exactement à ce qui se passe dans l’administration.

      Je n’arrive pas à déterminer son bord.

    • Je n’arrive pas à déterminer son bord.

      C’est un haut fonctionnaire serviteur de l’état à qui il a fait allégeance et (n’en doutons pas) il restera fidèle. Il s’était bien adapté au biotope de la « france-à-fric » et de ses éminences grises diplomatiques. De plus, il a occupé des postes à responsabilité au sein de de l’institution policière.
      Ex dir-cab de la préfecture de police, sous-préfet, consultant à « géométrie variable » au vu de toutes les pages que j’ai trouvées, j’éprouve un certain sentiment de confusion par rapport à son parcours comme s’il pratiquait un certain art à se dissimuler derrière de multiples facettes. Et il n’a pas encore sa « fiche » ...

      https://fr.wikipedia.org/w/index.php?search=Laurent+Bigot&title=Sp%C3%A9cial:Recherche&profile=ad

      Ceci dit, ses révélations sont « précieuses » en ces temps troublés ...

  • #Victimes de la #police : le chaos de la #justice | Revue Délibérée
    https://blogs.mediapart.fr/revue-deliberee/blog/280323/victimes-de-la-police-le-chaos-de-la-justice

    Dans l’ordre chronologique de la vie d’une plainte, le premier blocage vient bien souvent du palais de justice, et plus précisément, des bureaux des parquets. Contrairement au policier qui accueille ou bien « shoote »2 les plaignant·es hors des commissariats, le procureur est un maillon souvent invisible des victimes comme des médias. Et pourtant ! En droit comme en pratique, il joue un rôle central dès les premiers jours qui suivent les faits. Premier constat : hors médiatisation de violences filmées, les parquets ne jouent pas leur rôle de « gardiens des libertés publiques » en déclenchant d’office une enquête. C’est pourtant une exigence de la Cour européenne (CEDH) depuis fort longtemps3.

    Ce premier comportement d’abstention joue un rôle déterminant dans la conduite des enquêtes puisque le dépôt de plainte est souvent complexe notamment en raison de la crainte de représailles, voire impossible (refus de plainte), et surtout, long. En l’absence de toute directive du ministère de la Justice visant à traiter les infractions policières de façon prioritaire, les délais d’enregistrement des dossiers par les bureaux d’ordre pénal sont parfois de plusieurs mois en particulier dans un contexte de surcharge des tribunaux. Pendant des mois après le dépôt de plainte, la victime n’a aucune nouvelle et pour cause, sa plainte dort tranquillement sur une pile, attendant d’être lue par un magistrat pour orientation vers un service d’enquête. La CEDH, toujours elle, a déjà eu l’occasion de condamner la France pour non-respect du « délai raisonnable » quand un délai de 8 mois s’était écoulé avant une simple transmission du dossier à l’autorité compétente4.

  • Pour casser le mouvement contre la réforme des retraites, Laurent Berger propose au gouvernement de mettre la réforme sur « pause » — en suspens, par exemple six mois.

    Pendant ce temps-là, pour faire tomber la colère et endormir la révolte, serait organisé un vaste bullshit de consultation (ou négociation) sur le thème, beaucoup plus large, du travail.

    Une sorte de diversion générale pour redonner la main au saccageurs.

    Et un espoir pour Thomas Legrand dans Libération :

    La pause semble la seule porte de sortie honorable pour le Président. […] si Emmanuel Macron décidait de suspendre sa réforme et de lancer une vaste réflexion sur le travail, ce serait une avancée démocratique, un pas vers la société de compromis.

  • Rififi à la CGT | Mediapart | 26.03.23

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/260323/la-cgt-tourne-la-page-philippe-martinez-dans-l-incertitude

    Le choix de Marie Buisson ou de Céline Verzeletti ne réglera de toute manière pas les problèmes de la CGT d’un coup de baguette magique. Quatre ans après le précédent congrès, les incertitudes sur son avenir ne sont pas levées. Forte de plus de 600 000 adhérents, et avec des nouvelles adhésions en nombre depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, la CGT n’en est pas moins en déclin de ce point de vue.

    Surtout, c’est sous la direction de Philippe Martinez que la CGT a été dépassée par la CFDT en nombre d’électeurs, rétrogradant en deuxième position. « Elle perd des centaines de milliers de voix aux élections professionnelles, rappelle Karel Yon. Les autres syndicats aussi, mais à une vitesse moins forte. Et ce problème-là, personne ne veut en parler dans le syndicat. »

    • Congrès confédéral de la CGT cette semaine, le 53ème ; Buisson - de la fédé Éducation et préférée de Martinez - est donnée gagnante - mais. L’article et l’intéressée indiquent aussi que, pour ce que ça veut dire de gagner le vote de la tête de la direction à la CGT, pas sûr que le résultat soit si important.

      « Même si les grosses fédés préfèrent Céline Verzeletti, les UD sont légitimistes et suivront Philippe Martinez, même en bougonnant », avance l’un. « C’est du 50-50, incertitude totale », prévient un autre.

      Un scénario revient souvent dans les pronostics : Marie Buisson pourrait être élue, en échange d’une entrée massive au comité exécutif, voire au bureau confédéral, des tenants d’une ligne plus « dure » ou « identitaire » que celle qu’elle porte. « Elle a pour l’instant du mal à constituer son équipe », relève un bon connaisseur.

    • aujourd’hui, le rapport d’activité de la direction confédérale est rejeté par 50.32% des congressistes.

      vidéos du congrès

      « Camarade Martinez, qui t’a donné mandat, pour parler de médiation, alors que les camarades sont dans la rue » Murielle Morand.
      #CongresCGT #CGT #Manif28Mars
      #greve28mars

      https://twitter.com/KadoKero/status/1640744778290671616

      « Nous ne voulons pas devenir un syndicat de concertation et d’accompagnement, à la remorque de la CFDT ».

      https://twitter.com/KadoKero/status/1640746507342151682

      « L’arme des travailleurs, c’est la grève, et il faut de toutes nos forces, construire la grève générale » Murielle Morand

      https://twitter.com/KadoKero/status/1640747944818212864

    • Surprise ! La direction de la CGT essuie un revers majeur lors de son 53e Congrès
      https://www.francetvinfo.fr/economie/syndicats/la-direction-de-la-cgt-essuie-un-revers-majeur-lors-de-son-53e-congres_

      Les délégués de la centrale syndicale ont rejeté le rapport d’activité de la direction sortante, une première dans l’histoire récente.


      [le premier, désavoué par la majorité des présents regarde le plafond, le second est catastrophé] Le numéro un sortant de la CGT, Philippe Martinez, et son prédécesseur, Bernard Thibault, le 27 mars 2023 à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme). (JEFF PACHOUD / AFP)

      Mauvaise surprise pour Philippe Martinez. Le 53e Congrès de la CGT, qui s’était ouvert lundi dans une atmosphère très tendue, a été mardi 28 mars le théâtre d’un vote de défiance inattendu vis-à-vis de la direction sortante. Un vote qui accroit le suspense sur la succession du numéro un de la centrale syndicale.

    • une version gauchiste proposent une critique interne (les minorités disposent d’une marge de liberté d’analyse et d’expression qui peut autoriser une pertinence introuvable ailleurs)
      53e Congrès de la CGT : Remettre la question de la structuration au cœur du débat
      https://revolutionproletarienne.wordpress.com/2023/02/06/53e-congres-de-la-cgt-remettre-la-question-de-la-

      (...) alors que le démantèlement des collectifs de travail se poursuit, sous la férule toujours aussi impitoyable des besoins de l’accumulation du capital, la principale organisation syndicale de lutte en France va tenir un congrès dans un état de divisions qui s’est amplifié ces deux dernières années. Encore une fois les grandes difficultés de la CGT se traduisent dans la personnalisation.

      (...) la part des « isolé.es », directement rattaché.es dans une Union locale. Au niveau national elle passe de 11,6 % en 2016 à 15 % en 2020 (91 514).

    • pour part, rapido, je dirais cogestion (actuellement, c’est en pleine lutte ouverte, pas facile à tenir ! être à la remorque de la CFDT pour la remplacer) vs lutte de classe (avec stals, campistes, mascus, etc, incorporated, mais pas seulement), sur fond d’#autonomie_ouvrière qui fait USAGE du syndicat (remember la grève Ratp 2019 qui contraignit la confédé à suivre, les grévistes de divers endroits : commerce, logistique)

    • 10 QUESTIONS SUR LE SYNDICALISME Guillaume Goutte [Note de lecture]
      https://antiopees.noblogs.org/post/2023/03/25/10-questions-sur-le-syndicalisme-mars-2023

      On peut se montrer quelque peu sceptique quant au potentiel révolutionnaire des syndicats (j’avoue que c’est mon cas). Mais on aurait tort de les mépriser (à l’instar du monarque républicain suscité). C’est pourquoi je recommande la lecture de cet abrégé du #syndicalisme.

      Son auteur, Guillaume Goutte, se présente comme « militant syndicaliste, adhérent de la Confédération générale du travail (CGT), actif et en responsabilité au sein du Syndicat général du Livre et de la communication écrite ». Un peu plus loin, il ajoute : « Le livre part du postulat que le syndicalisme est non seulement nécessaire, mais qu’il doit aussi être indépendant et se donner les moyens d’incarner une pratique autonome de la lutte de classe. »

      #lutte_de_classe

    • trois fils twitter pour une cégétologie amateure : le cas Mateu

      recul sur les discriminations (objet d’un gros taff féministe dans la CGT) et soutien aux violeurs de la cgt

      Depuis 1999, la CGT a choisi la parité comme mode de fonctionnement. Ce que ne dit pas ce tweet c´est que la modification en question concerne justement cette règle : Mateu n´a pas de colistière.

      https://twitter.com/angry_prof39/status/1640607968063258624

      raciste, il a rallié sa fédération syndicale a la FSMondiale, groupement de syndicats lié aux dictatures, son internationalisme c’est Bachar Al Assad, Poutine et que les migrants crèvent en mer ou chez eux surtout.

      Mateu qui refuse de signer un appel à manifester contre la loi Darmanin et qui ose nous dire comment lutter ... Et si vous connaissiez les arguments de son refus on croit lire du PS ..

      https://twitter.com/ChriLeblanc/status/1640608925811703814

      Mateu s’en sortira pas seul, il propose une alliance à l’ex-matonne opposée à la dauphine de Martinez...

      La Cgt vit un congrès historique et les travailleurs nous regardent. On doit ressortir unis pour aller à la victoire. J’ai proposé à @celineverzeletti co-sec générale de
      @UFSE_CGT
      de mener ce combat chacun comme co-secrétaire général. Avec une Cgt rassemblée, nous gagnerons. #cgt

      https://twitter.com/OlivierMateu/status/1640962091451314177

      ces histoires de direction fleurent bon de part et d’autre les... contradictions au sein du peuple

    • Sophie Binet succède à Philippe Martinez à la tête de la CGT
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/31/sophie-binet-succede-a-philippe-martinez-a-la-tete-de-la-cgt_6167702_823448.

      Après le rejet de la candidature de Marie Buisson, que poussait l’équipe sortante, la commission exécutive confédérale a élu la secrétaire générale de l’Ugict, le syndicat des cadres de la CGT, à la tête de la centrale syndicale.

      formée dans la lutte contre le CPE, comme membre du BN de l’Unef (orga dont les manipulations en milieu étudiant ont discrédité à l’époque et jusqu’à aujourd’hui la modalité de l’assemblée générale...) en charge de l’égalité F/H. à venir, la réponse de la bergère au berger ?

      #cégétologie

      edit du côté de l’aire Mateu ou « courant révolutionnaire »
      @Matchou75
      https://twitter.com/Matchou75/status/1641706576946798592

      La CGT devient officiellement une CFDT bis.
      L’UGICT est complètement tournée vers les cadres (et techniciens).
      Dans la Fonction Publique ils ignorent les agents de catégories C et B qui se font pourtant rattraper par la précarité et dont les salaires sont dépassés par le SMIC.

      Sophie Binet en presse en janvier dernier (retraites et cause des #femmes)
      https://seenthis.net/messages/987684

      son élection, dans L’Humanité
      https://seenthis.net/messages/996949

    • version AFP 10h48 - notez le titre « la puissante CGT » :-)

      France : Sophie Binet prend la tête de la puissante CGT en plein conflit sur les retraites

      Agence France-Presse

      31 mars 2023 à 10h48

      La CGT, le puissant syndicat opposé à la réforme des retraites en France, a désigné à la surprise générale vendredi Sophie Binet à sa tête, première femme à diriger l’organisation depuis sa création en 1895, ont indiqué des membres de la direction à l’AFP.

      Ce coup de théâtre survient après une semaine de congrès houleux, en pleine bataille contre la réforme des retraite et à quelques jours d’une réunion de l’intersyndicale à Matignon, une invitation proposée par la Première ministre.

      Candidate « par défaut » selon certains, Sophie Binet aura la lourde tâche de recoller les morceaux d’une CGT profondément divisée, à un moment où la centrale est en première ligne dans la lutte contre la réforme des retraites.

      Cette élection survient au terme d’une nuit de tractations au cours de laquelle aucune des deux candidates jusqu’alors pressenties, Marie Buisson, la dauphine du secrétaire général sortant Philippe Martinez, et Céline Verzeletti, ne sont parvenues à faire consensus sur leur nom.

      Sophie Binet, née en 1982, est une ancienne membre du syndicat étudiant Unef et ancienne CPE (Conseillère principale d’orientation). Elle était à la tête de la Fédération des cadres (Ugict) depuis 2018.

      Issue de la Commission exécutive confédérale, la direction élargie de la CGT, elle était référente du collectif femmes mixité, et engagée sur les questions environnementales et l’égalité hommes-femmes.

  • Pétition pour la dissolution de la BRAV-M
    https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-1319

    La répression policière qui s’abat sur notre pays doit conduire à remettre à l’ordre du jour l’impératif démantèlement de la BRAV-M. Le pays étouffe de témoignages d’exactions violentes et brutales commises par ces brigades motorisées à l’encontre des manifestants qui tentent de faire entendre leur opposition à un projet de régression sociale. (...) Nous demandons la dissolution de la BRAV-M. Stoppons le massacre. Source : Assemblée nationale

  • Réforme des retraites : l’inflexibilité d’Emmanuel Macron inquiète ses propres troupes
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/25/emmanuel-macron-de-plus-en-plus-isole_6166930_823448.html

    La détermination du chef de l’Etat à « tenir », malgré la contestation, suscite des interrogations chez plusieurs députés de la majorité. Beaucoup s’alarment d’un exercice du pouvoir jugé trop solitaire, qui tarde à prendre la mesure de la crise.

    (...) Heure après heure, l’Elysée, Matignon, ministres et députés cherchent la sortie de l’impasse. En phosphorant sur l’état d’esprit d’Emmanuel Macron, un président de la République concentré mais aussi distant, que certains de ses premiers compagnons décrivent dans une « solitude affective », un homme « isolé par la fonction ». Un homme totalement mystérieux sur ses intentions. Derrière cette impression de temporisation, est-il acculé ? Beaucoup pensent que la clé pour débloquer la situation se jouera dans la relation très compliquée entre le chef de l’Etat et Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

    https://justpaste.it/csihm

    • Mais pas que : apparemment, les grands argentiers du capitalisme financiarisé sont en train de faire défection. Macron vient de perdre le socle qui constituait sa seule légitimité : celle que lui conférait son statut de banquier.

      “We are in a dead-end, with no clear way out,” said Christelle Craplet, head of BVA Opinion, a French pollster. “This is a tense situation in which there is no majority to govern and no majority to topple the government either.”

      As the opposing sides dig in, the stage is set for extended strikes in some key sectors and the specter of prolonged and violent demonstrations — even King Charles III was forced to postpone a planned visit to France. The turmoil risks making Macron a lame-duck president, forcing him to drop new business-friendly initiatives after his earlier policies helped make France Europe’s top destination for foreign investment and arguably the biggest beneficiary of Brexit, providing another base for financial institutions away from the UK’s political vicissitudes.

      https://www.bloomberg.com/news/features/2023-03-25/strikes-arson-and-protests-what-s-going-on-in-france#xj4y7vzkg

      Bon après, on n’a pas affaire à des philanthropes non plus. Mais c’est plaisant de voir ce joli petit monde se tirer dans les pattes.

    • Qu’est-ce qu’il est comique cet article du monde à parler de toute cette Cour inquiète autour de leur petit roitelet... On voit bien que, même pour les journalistes, la séparation des pouvoirs n’est qu’une vue de l’esprit dans ce pays et que personne ne s’en émeut. Ce qui compte ce sont les états d’âme du chef et l’attente de la fumée blanche annonçant ses grandes décisions.

    • Crise sociale : apaiser sans reculer, le paradoxe d’Emmanuel Macron
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/27/crise-sociale-renouer-le-dialogue-en-restant-inflexible-le-paradoxe-d-emmanu

      Alexis Kohler, bras droit d’Emmanuel Macron, a appelé Laurent Berger en fin de semaine dernière, tout comme plusieurs ministres et députés. Sans résultat tangible. Vendredi, Emmanuel Macron a certes invité les syndicats à venir discuter des carrières et de l’usure professionnelle – « des sujets qui ne sont pas déliés des retraites », traduit un conseiller du Palais. Petite inflexion du ton présidentiel. « Un jour, il me met une gifle, l’autre jour, une caresse », rit jaune auprès du Monde Laurent Berger, qui attend toujours « un acte sur les retraites ». « On entre dans une violence inacceptable pour tous les démocrates. On nous a vendu du pragmatisme, c’est le moment de se parler. Il faut remettre l’ouvrage sur le métier », prie le syndicaliste, qui juge, dans la revue Le Grand Continent, « absurde de risquer de faire sombrer la France dans le chaos pour si peu ».

      [...] [Borne] fixe comme « objectif » de ne plus recourir au 49.3, sauf pour les textes budgétaires.

      j’aime bien le « pour si peu » de Berger et le « budgétaire » de Borne

  • Réforme des retraites : face à la crise, les limites du claquement de doigts, l’extrême-centre, déçu, édito Le Monde
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/23/reforme-des-retraites-face-a-la-crise-les-limites-du-claquement-de-doigts_61

    Posture offensive, main tendue à la droite et invitation lancée aux partenaires sociaux pour qu’ils s’emparent des sujets liés au travail, Emmanuel Macron fait comme si la crise des retraites était derrière lui, au risque d’attiser la colère de ses opposants.

    (...) Macron s’est expliqué devant les Français, mercredi 22 mars, sans pour autant ménager les syndicats. (...)

    Les syndicats sont furieux, la rue menace de s’embraser chaque nuit, le président résiste. A la façon de Nicolas Sarkozy, qui, en période de tensions, cherchait d’abord à souder son électorat, Emmanuel Macron a opté pour une posture offensive mais risquée. (...)

    En adoptant cette position de surplomb, le réélu de 2022 s’est transformé en procureur des blocages français, qu’il a mis sur le compte d’un manque de « lucidité collective », d’une difficulté à « partager les contraintes » et du jeu de défausse pratiqué par les oppositions. Dans la foulée, Emmanuel Macron a tenté d’élargir sa base en courtisant l’électorat libéral de droite. Alors que le Rassemblement national devient de plus en plus menaçant, il a placé la fin du quinquennat sous le signe du plein-emploi, de la lutte contre l’assistanat et de l’ordre républicain. (...)

    La première ministre, Elisabeth Borne, en sursis, dispose d’un petit mois pour tenter d’élargir la majorité et de rebâtir un agend a susceptible de décrisper l’atmosphère.
    Le projet de loi sur l’immigration, qui risquait d’enflammer l’Assemblée nationale, est mis à la découpe ; à propos de l’école, de la santé, de l’écologie, des actions concrètes et immédiatement visibles sont invoquées qui ne passeront pas forcément par ce Parlement trop frondeur. L’idée d’une contribution exceptionnelle visant les entreprises qui font des bénéfices record est lancée dans le débat, sans autre précision.

    Plus surprenant encore, le président de la République agit comme si la crise était déjà derrière lui en tendant la main aux partenaires sociaux pour qu’ils s’emparent des sujets révélés par le conflit : l’usure professionnelle, les fins de carrière, les petits salaires. C’est peut-être aux yeux des syndicats la provocation de trop, car, si depuis six ans le dialogue apparaît si difficile à construire, l’hôte de l’Elysée y est pour quelque chose. Pour que le pays avance, un président de la République se doit de savoir fabriquer du consensus. A ce stade, on n’y est pas du tout.

    #retraites and so on...

    • La réforme cristallise le ras-le-bol de la sous-préfecture bretonne
      Benjamin Keltz
      page 10

      Guingamp (Côtes-d’Armor) - envoyé spécial - Sur la devanture de cette crêperie du centre-ville de Guingamp (Côtes-d’Armor), des feuilles de papier. Dessus : « Résiste ! » Au fronton de la communauté de communes, une banderole appelle à la résistance. Dans la rue commerçante de la sous-préfecture bretonne, des « Non ! » s’étalent sur la vitrine d’un magasin de décoration. Sa propriétaire, Stéphanie Pire-Le Goas, les a installés dès la première manifestation contre la réforme des retraites, le 19 janvier. La trentenaire est en colère, à l’image de sa commune de 7 000 habitants, où certains cortèges ont rassemblé jusqu’à 4 000 personnes. Le record de France de la contestation par habitant, comme on aime à plaisanter, ici. Derrière son comptoir, Stéphanie Pire-Le Goas en détaille les raisons : « Cette réforme est la goutte d’eau qui fait déborder le vase d’un ras-le-bol rural. »

      Ancrée sur les bords de la RN12, à plus d’une heure des métropoles rennaise et brestoise, Guingamp s’impose en chef-lieu du territoire le plus pauvre de la péninsule. Le revenu médian dépasse à peine 17 000 euros annuels, soit près de 5 000 de moins que la moyenne nationale. L’économie locale repose sur un tissu d’exploitations agricoles et d’usines agroalimentaires. Ici, tout le monde connaît quelqu’un qui travaille sur une chaîne de production et mesure la pénibilité de ces emplois.

      « On finit cassés avant 60 ans »

      « Il faut méconnaître la réalité de nos métiers pour nous infliger deux ans supplémentaires. Notre travail est tellement physique qu’on finit cassés avant 60 ans. En vingt-deux ans de carrière, je n’ai jamais participé à un pot de départ à la retraite » , lâche David Michel, 44 ans. Mains couvertes de cicatrices révélant d’anciennes coupures et épaules larges comme une armoire bretonne, ce père de famille fait partie des forçats de l’abattoir Socopa, filiale du groupe Bigard, quand il n’assume pas sa mission de délégué CGT de l’entreprise. Son constat ? Beaucoup d’anciens de « l’agro » terminent leur carrière en invalidité, handicapés par des troubles musculosquelettiques.

      Dans les usines locales, le report de l’âge à la retraite est perçu comme « une nouvelle illustration du mépris » du gouvernement. Beaucoup se souviennent de la venue, en 2014, d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, dans un abattoir voisin placé en liquidation. Il avait qualifié les ouvrières d’ « illettrées » , avant de s’excuser. Depuis, le chef de l’Etat peine à convaincre. « Il ne nous écoute pas et ne comprend pas la réalité de nos vies » , critiquent Morganenn Le Boulanger et Noé Sage Epaca, 25 ans. Le couple ne vote pas, mais il défile dans les manifestations du moment. Dans leurs bouches, on entend l’expression des maux déjà révélés lors des crises des « bonnets rouges » ou des « gilets jaunes ».

      Ces ouvriers en reconversion racontent leur envie, mais surtout leurs difficultés de vivre là où ils ont grandi. Morganenn Le Boulanger et Noé Sage Epaca ont acheté une ancienne étable dans un lieu-dit de Plésidy, situé à une quinzaine de kilomètres de Guingamp. Ici aussi, le prix de l’immobilier a enflé. Vivre dans les terres se mérite. Deux véhicules par foyer sont nécessaires alors que le prix du carburant tutoie 2 euros du litre. Ils s’inquiètent : « Aujourd’hui, nous projetons d’avoir un enfant, mais l’avenir est incertain. Pourra-t-on encore accoucher à Guingamp ? » La maternité de l’hôpital figure sur la liste de la centaine à fermer, selon un récent rapport de l’Académie de médecine sur la périnatalité. Promis à l’arrêt en avril faute de personnel, le service a finalement été maintenu, provisoirement, par l’agence régionale de santé, qui doit aussi statuer sur l’avenir de la chirurgie dans l’établissement.

      Ces sursis ne rassurent pas Yann-Fanch Durand, président du comité de défense de l’hôpital. Selon ce directeur d’école primaire, les menaces sur l’hôpital, le manque de médecins généralistes et la désertion des spécialistes, mais aussi la fermeture annoncée de 44 classes dans les écoles alentour sont autant de symptômes de l’abandon de la campagne par les pouvoirs publics. « Sommes-nous des citoyens de seconde zone ? Nous devons unir les luttes pour nous faire entendre » , martèle le quadragénaire.

      A court d’arguments

      Au Secours populaire de Guingamp, ce mercredi après-midi de mars, on n’y croit plus. Dans les files d’attente qui s’étirent sur le trottoir pour accéder à la distribution alimentaire ou au vestiaire solidaire, une retraitée souffle : « A quoi bon manifester ? Tout est joué d’avance… » Autour d’elle, bénévoles et habitués opinent, défaits. L’optimisme est en berne, à l’image de la santé de la fierté locale : l’En Avant de Guingamp. Vainqueur de la Coupe de France en 2009 et 2014, ce club prônant le « miracle permanent » végète désormais en Ligue 2.

      « Jusqu’alors, le territoire résistait grâce à son esprit humaniste et solidaire, mais lui aussi craque » , alerte Gwenaëlle (qui a souhaité rester anonyme), 45 ans, tout en farfouillant dans les pantalons de seconde main à vendre. Cette surveillante de collège désormais au RSA fait référence aux événements de Callac (Côtes-d’Armor). Dans cette commune située à une trentaine de kilomètres, les élus locaux projetaient d’ouvrir une structure d’accueil pour réfugiés afin de redynamiser le village. Menacé par différents mouvements d’extrême droite et abandonné par la gauche bretonne, le maire (divers gauche) a jeté l’éponge.

      Tout un symbole du malaise qui enfle dans cette région, connue pour être une terre de gauche et de mission pour la famille Le Pen. L’élection, en juin 2022, d’une militante méconnue de La France insoumise, Murielle Lepvraud, comme députée de la circonscription, masque la poussée de l’abstentionnisme et surtout du vote d’extrême droite. Jadis honteux, le soutien à Marine Le Pen prospère dans la campagne bretonne et est assumé comme l’ « expression d’un ras-le-bol » et « une volonté d’essayer autre chose » . Dans les cortèges du moment, syndicats et militants de gauche s’avouent à court d’arguments pour enrayer le phénomène. D’autant que le paysage politique local est en manque de repères. Depuis le retrait de l’ex-ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, de l’ex-député (Renaissance) du Finistère Richard Ferrand ou de Marylise Lebranchu, ex-ministre de la décentralisation de François Hollande, la région ne profite plus de l’entregent de ces élus bretons.

      L’influence de Noël Le Graët, maire socialiste de Guingamp de 1998 à 2005 et président de la Fédération française de football (FFF) de 2011 à 2023 s’est, quant à elle, effondrée. Habitué à narrer ses manœuvres pour « sauver » la maternité où ses petits-enfants sont nés, Noël Le Graët ne semble plus en mesure d’intercéder de la sorte depuis sa démission de la FFF.

      Même les élus locaux affrontent un vent de défiance. Président de la communauté de communes et ex-responsable du Parti socialiste dans les Côtes-d’Armor, parti en dissidence suite à l’avènement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), Vincent Le Meaux s’inquiète d’un « sentiment d’abandon » : « Depuis vingt ans que je suis élu, je n’ai pas vécu une année sans fermeture de services publics. Paris et les métropoles agissent comme des aspirateurs. L’usure mène souvent à la colère. »

  • Retraites : deux motions de censure contre le gouvernement après le 49.3, une transpartisane et une du RN
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/17/retraites-deux-motions-de-censure-contre-le-gouvernement-apres-le-49-3-une-t

    Pour faire tomber le gouvernement, une motion de censure devra recueillir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, soit 287 voix. Ce qui nécessiterait notamment qu’une trentaine de députés LR (sur 61) apportent les leurs lors du vote, une hypothèse qui paraît improbable.

    • Un point que je pigeais pas bien, c’est pourquoi on parle toujours de ces 287 voix pour une « majorité absolue », alors que sur les textes la majorité absolue est celle des votes exprimés (chiffre qui change donc tout le temps). C’est bicoz ici on parle de majorité des membres de l’Assemblée, même s’ils sont absents ou s’ils s’abstiennent.

      La motion de censure : véritable moyen de contrôle ?| vie-publique.fr
      https://www.vie-publique.fr/fiches/19523-la-motion-de-censure-veritable-moyen-de-controle

      La motion de censure doit réunir les voix de la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, soit aujourd’hui 289 voix. Cette condition se justifie pour éviter qu’une majorité simple, liée à des abstentions massives ne permette de renverser un Gouvernement. Seules les voix « pour » comptent donc. Les députés qui s’abstiennent ou ne prennent pas part au vote sont réputés soutenir le Gouvernement.

      (Donc il ne suffit pas pour des Républicains vexés de ne pas se pointer : il faut qu’ils votent ouvertement contre la décision de leur direction. Puisque Macron a menacé de dissoudre, et puisqu’ils ne seraient plus soutenus par leur parti pour une réelection, ce serait suicidaire.)

    • L’explication de #francois_malaussena :

      Ah et aussi, on me demande ce que change le 49.3 et comment Macron pense pouvoir gagner avec un 49.3 si il pense qu’il perdrait un vote normal : sans faire un cours complet de théorie et de pratique de droit constit, le 49.3 a deux effets :

      – il change la question : ce n’est plus pour ou contre la réforme, mais pour ou contre faire chuter le gouvernement, ce qui est encore plus conséquent.

      – il change comment on compte la réponse : dans un vote sur le texte, on compte les pour, les abstentions et les contre, et il faut juste que les pour > les contre. Avec le 49.3, on ne compte que les pour (la chute du gouv), et il en faut 287 (en ce moment, 289 en temps normal).

      Pour le dire autrement : avec un 49.3, non seulement la barre est plus haute, mais surtout, quelqu’un qui s’abstiendrait devient de facto un soutien au gouvernement.

      Le fil complet https://piaille.fr/@malauss/110038979379765440

    • Dans la Marne
      Plusieurs barrages sont en cours à Reims et aux alentours : au rond-point de l’Hyper U sur la zone Reims Village ; au rond-point Veuve-Clicquot ; au rond-point de La Garenne sur la RN31, à Thillois. Les gendarmes de la brigade territoriale de Gueux sont présents sur cette dernière manifestation, qui provoque d’importants bouchons.

      La circulation est également perturbée avenue du 8-Mai-1945 à Saint-Martin-sur-le-Pré, près de l’entrée de Châlons-en-Champagne.

      Des manifestants sont mobilisés sur le rond-point de Pierry. Un barrage filtrant est également établi sur la place de la République, à la jonction entre l’avenue de Champagne et le centre-ville, à Épernay.

      Ailleurs dans la Marne, barrages filtrants ont aussi été installés au rond-point de Cormontreuil, celui de la Garenne sur l’Axe Muizon-Reims. Peu avant Épernay, la RD951 était bloquée par un barrage au rond-point de Dizy.

      Dans les Ardennes
      Des manifestants ont investi l’A34 à La Francheville. La circulation est bloquée dans le sens Reims – Charleville-Mézières et très perturbée dans l’autre.
      Un barrage est installé sur l’avenue De Gaulle à Charleville, au niveau du lycée Bazin. La circulation vers et depuis Warcq est interrompue.

      Dans l’Aisne
      Dans la matinée, à Laon les manifestants se sont installés sur les ronds-points de l’Europe et de l’Escargot afin de bloquer les axes principaux tels que la RN2. Sur le même axe routier, un barrage filtrant a eu lieu au rond-point de l’Archer à l’entrée de Soissons.

  • La défiance envers la politique fait son retour en France après la parenthèse du Covid
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/15/la-defiance-envers-la-politique-fait-son-retour-en-france-apres-la-parenthes

    Cette méfiance généralisée, qui donne le sentiment d’une société malade et fracturée, rapproche désormais la France de l’Italie, qui, pourtant, s’en sort un peu mieux cette année du fait de l’arrivée du nouveau gouvernement de Giorgia Meloni. »

  • Grèves contre la réforme des retraites : des routiers à l’énergie, la mobilisation commence avant la « mise à l’arrêt » du 7 mars
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/05/retraites-des-routiers-a-l-energie-la-mobilisation-commence-avant-la-mise-a-

    Interrogé sur BFM-TV, le secrétaire général de la FNTL FO-UNCP, Patrice Clos, s’est en revanche refusé à dévoiler le lieu des actions. « On s’est aperçu que, quand on prévenait certains journalistes, la police était là avant nous, (…) donc on préviendra au dernier moment », a-t-il justifié.

  • Expatriés au Portugal, des retraités retrouvent la France d’avant : « Ici, ils ont le respect de l’autorité »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/01/des-retraites-expatries-dans-le-sud-du-portugal-en-quete-de-la-france-d-avan

    Expatriés au Portugal, des retraités retrouvent la France d’avant : « Ici, ils ont le respect de l’autorité »
    Par Elsa Conesa
    Des milliers de Français ont choisi de passer leur retraite dans la région de l’Algarve, profitant d’un régime fiscal avantageux, et fuyant un pays qui serait devenu, selon la plupart, « invivable », « violent » et « déliquescent ».
    Richard Anthony, c’est toute leur jeunesse. Ils sont quelques dizaines de retraités à être venus guincher pour la Saint-Valentin, trottinant entre les tables d’un petit restaurant de Guia, l’une des nombreuses stations balnéaires de cette côte du sud du Portugal baptisée « Algarve » par les Arabes qui l’occupaient au Moyen Age. (...).Avec ou sans Richard Anthony, les retraités installés ici le disent tous avec une étrange nostalgie : l’Algarve, c’est la France d’avant. Celle des années 1950, 1960, 1970, c’est selon. « Celle qu’on aimait bien. » Une France idéalisée, décrite comme prospère, travailleuse, respectueuse de l’autorité, sans problème de sécurité ni incivilités. Blanche aussi. Pas celle des 35 heures, de la fraude sociale, des déserts médicaux ou du regroupement familial. Cette France-là, ils ne la reconnaissent plus et la trouvent « 
    Ici, au contraire, le temps s’est arrêté. Le café coûte 75 centimes d’euro. Les gens se disent bonjour dans la rue et font leurs courses dans de petites épiceries de quartier. Ils bavardent sur les pas de la porte, radio à l’oreille. (...)Les Portugais parlent français, pas besoin de faire un effort. Les repas se prennent aux mêmes heures qu’en France, pas comme en Espagne, où tout est décalé. Bien sûr, difficile d’aller au théâtre ou à l’opéra. (...)« La vie est douce, résume Marie-Catherine Dumoulin, 63 ans, infirmière à la retraite, qui vit au Portugal six mois par an. C’est calme, apaisé, sans agressivité. » Son mari, Pierre-Henri, 66 ans, qui a vendu ses trois pharmacies près de Valence, admet qu’ils « n’auraient jamais pu se payer une maison pareille en France ». (...)
    La France reste, de fait, l’un de leurs sujets de conversation favoris. La plupart des retraités installés ici sont arrivés dans les dix dernières années, souvent attirés par l’avantage fiscal mis en place à leur intention par le Portugal, ravagé par la crise des subprimes. Une ouverture survenue au moment où François Hollande augmentait les impôts. Depuis 2012, aucune taxation n’est prélevée sur les retraites du privé pour les étrangers pendant dix ans – une loi de 2020 a supprimé cette exonération, pour introduire un taux d’imposition de 10 %, sans effets rétroactifs sur ceux qui étaient déjà installés. Tout un écosystème de la délocalisation de seniors a émergé, ciblant particulièrement l’Algarve, cette Côte d’Azur portugaise jusque-là colonisée par les Britanniques. « Il y a eu un changement radical qui se voit dans les statistiques, explique Laurent Goater, président du conseil consulaire au Portugal, une instance qui représente les Français expatriés auprès des ambassades et des consulats. Sur 50 000 Français installés au Portugal, presque la moitié est en Algarve, et, parmi eux, les retraités sont surreprésentés. » Ces derniers sont plutôt issus « d’un milieu travailleur de classe moyenne », mais leur retraite leur confère un vrai pouvoir d’achat dans un pays où le salaire minimal dépasse à peine les 700 euros par mois. Le plus souvent, ils ne parlent pas portugais. « Ils sont venus avec l’avantage fiscal, et en raison d’une accélération perçue de problèmes de sécurité en France », résume-t-il, reconnaissant avoir dû radicaliser son discours lors des élections consulaires de 2021, craignant d’être « dépassé par la droite ». Au bureau de vote de Faro, le seul pour toute l’Algarve, Eric Zemmour et Marine Le Pen sont respectivement arrivés en tête aux premier
    Ceux qui sont installés en Algarve « rejettent la politique migratoire en France », déclare sans détour Jean-Michel Richter, expert-comptable sexagénaire retraité installé à Albufeira. « C’est une région pour les gens qui en avaient assez. Il y a en France une dérive ethnique insupportable », juge-t-il. Dénonçant une « immigration incontrôlée », Dominique Pinaud, 68 ans, ingénieur retraité depuis cinq ans, a lui le sentiment que « la France est devenue aussi violente que le Brésil », où il a vécu comme expatrié. Il a été cambriolé trois fois en banlieue parisienne et dit avoir vu la transformation au fil des ans.
    De l’avis général, les médias français ne parlent pas suffisamment de cette réalité. A part peut-être CNews, « le moins pourri, juge Bernard, cadre retraité d’un grand groupe, teint hâlé et pull Ralph Lauren, qui veut garder l’anonymat. Les journalistes sont à la solde du gouvernement. Tout est orienté ». (...)La majorité de droite et d’extrême droite se fait beaucoup entendre. Certains hésitent d’ailleurs à repartir. L’avantage fiscal touche à sa fin cette année, pour la génération arrivée en 2013, après dix ans d’application. (...)Rester, c’est aussi se poser la question du grand âge. Les Britanniques ont investi dans des maisons de retraite spécialisées, avec un personnel anglophone, mais pas les Français.

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