Devant les juges, M. Takieddine a affirmé à plusieurs reprises avoir transporté dans des « mallettes », entre la fin de 2006 et le début de 2007, entre Tripoli et Paris, 5 millions d’euros en espèces en vue de les livrer au ministre de l’intérieur et futur candidat Nicolas Sarkozy, et à Claude Guéant, qui était alors son directeur de cabinet à Beauvau.
Pour réunir et acheminer cette somme, l’intermédiaire aurait œuvré avec Abdallah Al-Senoussi, chef du renseignement militaire du régime libyen et beau-frère de Mouammar Kadhafi. Condamné par contumace en 1999 par la justice française à la détention à perpétuité pour avoir orchestré l’attentat contre un avion de la compagnie UTA en 1989 entre Brazzaville, au Congo, et Paris (170 morts, dont 54 Français), M. Al-Senoussi a assuré aux autorités libyennes ainsi qu’aux magistrats français avoir rencontré, à l’automne 2005, à Tripoli, M. Hortefeux, alors ministre délégué aux collectivités territoriales, et M. Guéant, afin d’évoquer les modalités du soutien financier supposé du régime libyen à M. Sarkozy. Ce que ces derniers démentent.