Gérald Darmanin entend « doubler » les places dans les centres de rétention administrative d’ici à 2027

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  • Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/06/les-catastrophes-climatiques-ont-entraine-plus-de-43-millions-de-deplacement

    Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    Chaque jour, 20 000 enfants sont obligés d’abandonner leur foyer à cause d’inondations, de tempêtes, de sécheresses ou d’incendies, alerte l’Unicef.
    Par Stéphane Mandard
    Publié le 06 octobre 2023 à 02h00, modifié le 06 octobre 2023 à 08h05
    C’est l’une des conséquences les moins documentées du dérèglement climatique et de sa litanie d’événements extrêmes. Inondations, tempêtes, sécheresses, feux de forêt… les catastrophes météorologiques ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants dans le monde entre 2016 et 2021, soit environ 20 000 enfants obligés d’abandonner leur foyer chaque jour, alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un rapport publié vendredi 6 octobre.
    Cette étude constitue la première cartographie mondiale d’un phénomène amené à s’amplifier avec l’aggravation du réchauffement. Elle s’appuie sur les données de l’Observatoire des situations de déplacements internes (IDMC). Entre 2016 et 2021, l’IDMC a identifié environ 135 millions de déplacements liés à plus de 8 000 événements climatiques. L’Unicef a croisé ces informations avec les données démographiques des pays concernés pour tenter de quantifier le nombre d’enfants concernés par ces déplacements, un même enfant pouvant être déplacé plusieurs fois. En raison d’un manque de données, le chiffre de 43 millions est sans doute « largement sous-estimé », prévient l’Unicef.
    Quarante-quatre pays sont concernés. En valeur absolue, les Philippines (9,7 millions), l’Inde (6,7 millions) et la Chine (6,4 millions) sont les trois pays qui ont enregistré le plus grand nombre de déplacements d’enfants. Cela s’explique par leur situation géographique, qui les met en proie à des aléas météorologiques extrêmes (inondations, cyclones), par l’importance de leur population infantile et également par de meilleurs systèmes d’alerte précoce et capacités d’évacuation.
    La photographie est radicalement différente en prenant en compte la taille relative de la population infantile dans les pays concernés par ces déplacements forcés : les petits Etats insulaires et les pays de la Corne de l’Afrique paient alors le plus lourd tribut.En Dominique, la part d’enfants déplacés à la suite de tempêtes tropicales atteint 76 %. Elle s’élève à 31 % à Cuba ou encore 25 % au Vanuatu, où 34 000 enfants ont dû être évacués lors du cyclone Harold en 2020. Avec respectivement 12 % et 11 % de leur population infantile, le Soudan du Sud et la Somalie ont été les plus touchés par les inondations.
    Inondations et tempêtes sont les deux principales causes de déplacement. Ces catastrophes représentent 95 % des déplacements (21,2 millions attribuables aux tempêtes, 19,7 millions aux inondations) enregistrés entre 2016 et 2021. Une proportion qui s’explique en partie parce que ces événements climatiques font l’objet d’un meilleur signalement et d’évacuations préventives, précise l’Unicef.
    Les sécheresses – pour lesquelles les données sont plus compliquées à collecter et les chiffres largement sous-estimés – ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements sur la même période, dont plus de la moitié (730 000) en Somalie, 340 000 en Ethiopie ou encore 190 000 en Afghanistan.
    Quant aux feux de forêt, ils ont conduit à environ 810 000 déplacements, dont plus d’un tiers pour la seule année 2020. Ils concernent davantage les pays industrialisés : le Canada, Ies Etats-Unis et Israël ont enregistré le plus grand nombre de déplacements liés aux incendies sur la période étudiée.
    Les conséquences de ces déplacements ne sont pas le mêmes que l’on vive dans un pays développé ou déjà confronté à des crises (pauvreté, conflits). Si le rapport souligne qu’ils permettent de sauver des vies, fuir une catastrophe, être arraché à son foyer – en étant parfois séparé de ses parents – place les enfants dans des situations de grande vulnérabilité (déscolarisation, accès aux soins limités, malnutrition, exploitation ou encore violence) et de grande détresse psychologique (anxiété, dépression, stress post-traumatique).« Il est terrifiant pour n’importe quel enfant de voir un feu de forêt, une tempête ou une inondation s’abattre sur sa communauté, commente Catherine Russel, la directrice générale de l’Unicef. Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices avec l’inquiétude de savoir s’ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l’école ou s’ils seront contraints de repartir. »Ces déplacements vont s’amplifier avec l’intensification des catastrophes climatiques, prévient l’Unicef. Selon le modèle de prédiction développé par l’IDMC, et sur la base des données actuelles, les seules inondations fluviales pourraient entraîner le déplacement de près de 96 millions d’enfants au cours des trente prochaines années, soit plus de 3 millions chaque année. Là aussi, l’Unicef ajoute que ces prévisions sont très certainement sous-estimées. Aussi, en amont de la COP28, qui doit se tenir en novembre à Dubaï, l’institution onusienne exhorte les gouvernements à ajouter la question de la protection des enfants à l’ordre de leurs priorités d’action contre le changement climatique.

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  • Gérald Darmanin entend « doubler » les places dans les centres de rétention administrative d’ici à 2027
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    Gérald Darmanin entend « doubler » les places dans les centres de rétention administrative d’ici à 2027
    De nouveaux centres destinés aux sans-papiers en attente de leur expulsion se situeront dans onze villes et auront chacun une capacité « d’une centaine de places » précise le ministre.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 07 octobre 2023 à 20h46, modifié le 07 octobre 2023 à 21h01
    Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé dans un entretien au Parisien, samedi 7 octobre, que le gouvernement allait « doubler les places dans les centres de rétention » pour les porter à « 3 000 » d’ici à 2027.
    Les nouveaux centres de rétention administrative (CRA), destinés d’ici à 2027 aux sans-papiers en attente de leur expulsion, se situeront dans onze villes, précise le ministre : Dijon, Oissel, Nantes, Béziers, Aix-en-Provence, Goussainville, Nice, Olivet, Mérignac, ainsi que dans le Dunkerquois et à Mayotte. Chacun aura une capacité « d’une centaine de places », a affirmé le ministre. Le gouvernement avait déjà évoqué il y a quelques mois cet objectif de 3 000 places.
    Depuis 2017, le nombre de places de rétention a augmenté « de 1 488 à 1 869 places », précise encore une source au sein du ministère de l’intérieur. Au total, 15 922 personnes y ont été retenues l’an dernier en métropole, et 27 643 en outre-mer, selon le rapport annuel des associations de défense des migrants. Cette annonce intervient un mois avant l’examen au Sénat du projet de loi sur l’immigration, plusieurs fois reporté, et qui devrait faire de l’expulsion des étrangers délinquants une priorité. Mais un autre volet du texte, sur la régularisation de travailleurs sans papiers dans les métiers dits « en tension », suscite l’hostilité de la droite.
    Interrogé par les lecteurs du Parisien sur ce volet, M. Darmanin a promis qu’il n’y aurait « pas d’appel d’air » et qu’il s’agissait « de régulariser, au cas par cas, ceux qui sont là depuis plus de trois ans en France ». « Arrêtons d’être hypocrites », a-t-il affirmé, en assurant qu’il passait « [son] temps à recevoir des lettres de parlementaires de tous les partis pour [lui] demander des papiers ». Une telle mesure, alors que la France régularise « 7 000 personnes par an pour ce motif », satisferait aussi « tous ces entrepreneurs qui nous demandent de les accompagner », a expliqué le ministre.
    Face à l’hostilité affichée des républicains (LR), Gérald Darmanin a rappelé que les centristes (alliés de la majorité de droite au Sénat) étaient, eux, « favorables à cette disposition ». « Discutons », a-t-il ajouté, en se montrant optimiste sur les chances d’éviter le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote du parlement.
    « Je suis certain qu’on trouvera un accord, notamment avec le président du Sénat, Gérard Larcher, qui est un grand gaulliste social et qui n’a aucune envie, je le sais, de voir les LR avoir les mêmes positions que le [Rassemblement national] », a ajouté le ministre, lui-même élu des rangs de LR. Réitérant la date du 6 novembre pour l’examen du texte au Sénat, il a appelé à « arrêter de retarder son adoption ». Enfin sur l’aide médicale d’Etat, réservée aux sans-papiers, il s’est dit « favorable », mais « à titre personnel » à la proposition de la supprimer pour « la transformer en (...) aide médicale d’urgence ». « Ce n’est pas la position initiale du gouvernement » mais, « c’est un bon compromis qui allie fermeté et humanité et je le dirai sur le banc du Sénat », a-t-il ajouté.

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