La jeune gazaouie Lama Abu Jamous, 9 ans, partage son quotidien et celui des Palestiniens piégés sous les bombes israéliennes avec ses 884 000 abonnés sur Instagram. Se décrivant comme journaliste, elle met en ligne des vidéos pour témoigner, à hauteur d’enfant, de l’enfer de la guerre dans le territoire palestinien.
(...) Lama Abu Jamous se retrouve invitée à s’exprimer dans plusieurs médias internationaux, dont la chaîne américaine CNN, alors que les journalistes étrangers se voient toujours refuser d’accéder librement au territoire palestinien et que leurs confrères gazaouis payent un lourd tribut.
Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), une association basée à New York, au moins 95 journalistes, dont 90 Palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
D’où l’attention accordée aux récits et vidéos de Lama Abu Jamous, publiés au gré des coupures Internet. Outre des scènes de rue documentant les conditions de vie des Gazaouis, qu’elle commente elle-même, elle interviewe des membres de sa famille, des journalistes locaux comme Wael Al-Dahdouh, célèbre journaliste de la chaîne Al Jazeera, avec laquelle elle collabore, ou encore des enfants blessés dans des hôpitaux.
Dans une autre vidéo en ligne, on voit Lama Abu Jamous visiter les décombres de l’immeuble dans lequel se situait l’appartement familial, avant la fuite vers le sud de Gaza.
Le 25 mars, dans la dernière publication sur son compte Instagram, elle annonce, avec une certaine colère dans la voix, que sa tante, son oncle et leurs enfants, ont été tués dans un bombardement.
« Mon message au monde est que malgré la douleur il y a de l’espoir, j’espère que la guerre va se terminer », conclut-elle, regrettant comme dans la plupart de ses vidéos, « le temps où la vie était belle ».