• Des soignants racontent comment ils se sont forgé une conviction sur l’#euthanasie : « C’est moi qui vais m’en rappeler tous les jours de ma vie »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/11/14/euthanasie-face-au-geste-letal-paroles-de-medecins_6199974_3224.html

    Alors que le gouvernement peaufine son projet d’évolution de la loi, des praticiens racontent comment leur pratique auprès des malades, leurs dilemmes et des histoires intimes leur ont permis de se forger une opinion. Certains estiment que leur rôle est d’accompagner leurs patients jusqu’à répondre à leur demande de mourir, d’autres s’y opposent.

    https://archive.ph/HGgdk

    Fin de vie : « Mesure-t-on le risque d’ouvrir le chantier vertigineux de la légitimité de la demande d’accéder à la mort ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/12/fin-de-vie-mesure-t-on-le-risque-d-ouvrir-le-chantier-vertigineux-de-la-legi

    Si chaque individu est « libre » de mettre fin à sa vie, ce geste n’est cependant ni un droit ni une liberté au sens juridique du terme, aucun instrument juridique ne le garantissant. Au contraire, notre droit oblige à secourir la personne qui tente de mettre fin à sa vie. Quelles que soient les motivations profondes d’un geste suicidaire, le niveau de clairvoyance de son auteur et l’autonomie de sa volonté, le code pénal sanctionne pour non-assistance à personne en danger celui qui n’aurait pas tenté de sauver une personne confrontée à un péril imminent.
    La loi autorise même, dans des cadres strictement définis, à hospitaliser sans son consentement une personne pour le soigner d’une dépression lui ôtant toute envie de vivre et la prive de discernement. Dans la même veine, les acteurs du soin engagent leur responsabilité pénale lorsqu’ils manquent à leurs obligations de surveillance et que le patient hospitalisé dont ils ont la charge met fin à ses jours.

    Fixer des critères légaux

    Ce corpus de règles témoigne de deux valeurs essentielles qui fondent notre contrat social et irriguent tout le droit : le caractère primordial de la vie et le #devoir_de_solidarité. De ces valeurs croisées et absolues – car aucun jugement subjectif sur le type de vie que la société souhaite soutenir ne commande leurs mises en œuvre – découlent des droits subjectifs en faveur des personnes vulnérables, des politiques de prise en charge du handicap et de prévention du #suicide. Ces dernières sont capitales dans un pays comme la France, où le taux de suicide par habitant est un des plus élevés d’Europe.
    Si la loi devait dorénavant garantir à l’individu la liberté de se suicider et à autrui le devoir de l’y assister au nom du respect de sa volonté, comment ces droits et obligations se concilieront-ils ? A l’évidence, les partisans de la réforme ne souhaitent pas l’abandon des politiques en faveur des plus fragiles.

    Pour autant, la seule façon de maintenir une cohérence d’ensemble sera de fixer des critères légaux qui encadreront strictement ce droit. Se posera ipso facto une question plus difficile encore : celle de savoir qui, aux yeux de la loi, est légitime à obtenir une #aide_à_mourir. La personne en fin de vie que rien ne soulage ? La jeune fille anorexique qui refuse obstinément de manger et dont la vie ne tient plus qu’à un fil ? La personne qui n’est pas en fin de vie mais dont les souffrances morales et la perspective de la maladie lui ont définitivement ôté toute envie de vivre ? Le détenu condamné à des années de prison qui, en conscience, ne souhaite plus continuer ? Le vieillard sénile qui avait demandé à recevoir une aide au suicide s’il devenait dément ?

    https://archive.ph/0SL5x

    Aide active à mourir : « Il n’est pas nécessaire d’attendre une situation d’échec thérapeutique pour se poser la question de la fin de vie d’un patient »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/09/aide-active-a-mourir-il-n-est-pas-necessaire-d-attendre-une-situation-d-eche

    Les spécialistes des questions éthiques dans le domaine médical Bernard Baertschi, Jean-Charles Duclos-Vallée et Antoine Glauzy, invitent, dans une tribune au « Monde », à repenser les conditions de l’acte censé conduire le patient vers la #mort en considérant le médecin comme un accompagnateur fournissant une « aide ».

    https://archive.ph/oHPAm

    • En Belgique l’euthanasie est autorisée. J’etais assez enthousiaste sur l’idée mais il y a ce cas concret qui me fait exploser le cerveau.

      Une Belge de 50 ans a obtenu le droit de mourir. Il y a deux ans, ne supportant plus de vivre à cause d’un viol, elle a déposé une demande d’euthanasie.

      https://www.lepoint.fr/monde/belgique-l-euthanasie-accordee-a-une-femme-apres-un-viol-06-03-2023-2511005_

      Les femmes font plus de tentatives de suicide mais se ratent plus que les hommes qui ont accès à des méthodes plus efficace (arme à feu en particulier) et les femmes ont plus le soucis de la personne qui découvrira leur dépouille. Avec une methode telle que celle ci je pense que le sexe ratio va basculé sans avoir besoin d’IVG selectifs. Entre les viols subit dès l’enfance, l’inceste massif, les violences par conjoint, et la grande pauvreté passé 50 ans qui va aller en s’agravant cf- https://seenthis.net/messages/1026656

      Ca peut être un beau cadeau d’anniversaire pour les femmes à leurs 18 ans, un permis de ne plus subir leur ressenti de femme. En y repensant c’est pas si triste, l’extinction des femmes est le meilleur moyen de nous débarrassé de l’hommerie. Je vais me refaire Soleil vert en attendant que la Macronny ne m’en serve à la soupe populaire.

    • l’aide à mourir est une liberté et un droit qui peut sombrer dans l’eugénisme et une technicisation accrue de la médecine, comme le souligne la tribune ci-dessus qui évoque un « chantier vertigineux »

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Aide_médicale_à_mourir_au_Canada

      D’après le journaliste Leyland Cecco, écrivant dans le journal The Guardian, des Canadiens malades et vivant dans la pauvreté se seraient sentis contraints à recourir à l’aide médicale à mourir depuis l’élargissement des critères d’accès de la loi14.

      « [TRADUCTION] En février, une Ontarienne de 51 ans connue sous le nom de Sophia a obtenu l’aide médicale à mourir après que sa maladie chronique soit devenue intolérable et que sa maigre allocation d’invalidité lui laissait peu de moyens de subsistance, selon CTV News.

      "Le gouvernement me considère comme une poubelle inutile, une plaignante, inutile et une emmerdeuse", a-t-elle déclaré dans une vidéo obtenue par le réseau. Pendant deux ans, elle et des amis ont plaidé sans succès pour de meilleures conditions de vie, a-t-elle dit. »

      exemples internationaux depuis le cas canadien
      Experts troubled by Canada’s euthanasia laws
      https://www.latimes.com/world-nation/story/2022-08-11/disturbing-experts-troubled-by-canadas-euthanasia-laws

      le règne de l’économie fera(it) que seules les personnes bien munies, entourées ou susceptibles de nouer des relations thérapeutiques où la relation asymétrique avec le pouvoir médical reste contrôlable disposeraient d’un droit à mourir qui ne soit pas une forme d’élimination, élimination partiellement autogérée ("je coûte trop cher, tout ça ne sert à rien", etc.).

      #épineux

  • Le genre de raccourcis pénible (mise en gras ici par moi) :

    Grégoire Kauffmann, historien : « La présence sidérante du RN à la manifestation contre l’antisémitisme est le signe d’une profonde recomposition du jeu politique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/11/12/gregoire-kauffmann-historien-la-presence-siderante-du-rn-a-la-manifestation-
    [...]
    Comment analysez-vous le discours de Jean-Luc Mélenchon, qui a été accusé d’antisémitisme en raison de ses positions sur le conflit entre Israël et le Hamas et de son refus de participer à la manifestation de dimanche ?

    Il y a, bien sûr, une tradition antisémite de gauche. Pierre Joseph Proudhon, l’un des pères fondateurs de la tradition anarchiste, écrivait que le juif est un prévaricateur qui vampirise l’économie, et le révolutionnaire Auguste Blanqui, qui a passé la plus grande partie de sa vie en prison, avait adopté des positions antisémites très affirmées au nom de l’anticapitalisme. A la fin du XIXe siècle, de nombreux graphomanes socialisants faisaient en outre circuler dans la presse des poncifs qui essaimaient dans le discours social et contaminaient une partie de l’extrême gauche.

    Je ne crois cependant pas que Jean-Luc Mélenchon ait quelque chose à voir avec cette tradition antisémite de gauche – même si certains des militants de LFI pourraient la revendiquer. Le calcul politique du leader de LFI est limpide : il est opportuniste et électoral. Ses déclarations ambiguës sur le conflit entre Israël et le Hamas ont pour but, cyniquement, de capter le vote des jeunes d’origine arabo-musulmane .[...]

    Il me semble incontestable que toute organisation visant à un rôle de direction politique (électoraliste ou non) reposant sur « l’adhésion des masses », adopte irrésistiblement une posture clientéliste, voire opportuniste (simple constat personnel des faits). Tout aussi incontestable est la présence de contenus antisémites dans certains textes de théoriciens socialistes du XIXe, quelle que soit la tendance, d’où la présence de discours et de pratiques tout aussi racistes et antisémites dans les organisations ouvrières, et cela, à l’époque mais encore aujourd’hui (même si c’est à un degré moindre qu’aux siècles passés).

    Pour autant, sous-entendre que les « jeunes d’origine arabo-musulmane » seraient supposés penser quelque chose comme un seul homme sur le « conflit entre Israël et le Hammas », repose sur un préjugé assez flagrant (ne parlons pas de la reprise du concept de « conflit entre Israël et le Hamas » niant le caractère colonial de la guerre).

    À ce préjugé catégoriel - l’existence de « jeunes d’origine arabo-musulmane » répondant comme un seul homme à un vote ou une opinion - se profile un autre préjugé car il est exprimé en réponse à une question concernant l’antisémitisme. On fait difficilement pire dans le raccourcis et l’amalgame.

    Il s’agit d’un préjugé tout aussi raciste à l’encontre de cette prétendue catégorie de « jeunes d’origine arabo-musulmane » que celui affirmant, par exemple que « le juif est un prévaricateur qui vampirise l’économie ».

    Enfin, affirmer que la manifestation orchestrée par le pouvoir serait un appel « contre l’antisémitisme », comme il est dit de part et d’autre, dans cet interview, tient de l’escroquerie.

    On se focalise, ici, sur la participation du RN à cette manifestation, comme si la présence ou non de cette organisation était la problématique principale, alors que ce n’est qu’une conséquence logique de la recomposition politique qui à lieu en France depuis la prise de pouvoir par Macron et qui se cristallise aujourd’hui, par cette manifestation, autour du soutien inconditionnel à la politique colonialiste de l’État d’Israël, conduite à présent par un gouvernement populiste, fondamentaliste religieux et d’extrême-droite, et soutenu par le « monde libre ».