• La folle succession de Vasarely : les manœuvres du petit-fils du peintre et le « scandale international » - La Libre
    https://www.lalibre.be/culture/arts/2023/12/28/menaces-insultes-agents-du-fbi-armes-jusquaux-dents-et-scandale-internationa

    Des centaines de tableaux volatilisés ou disséminés à travers le monde, une avalanche de procédures civiles et pénales, plus de quinze ans d’enquête durant lesquels pas moins de six juges d’instruction se sont relayés jusqu’à une récente saisie surréaliste du FBI à Porto Rico : la succession Vasarely n’en finit pas de faire des vagues. Dans les années 70, ils étaient trois : Picasso, Dalí et Vasarely. À l’époque, les formes géométriques du chef de file de l’art optique saturent l’espace public et l’imaginaire collectif, et font vibrer les intérieurs des Français et les fleurons de l’industrie hexagonale dont il conçoit les logos, de Renault à L’Oréal. Hors des frontières, Vasarely s’invite sur la pochette Space Oddity de David Bowie et donne la berlue à Brian de Palma qui filme le vernissage d’une exposition du MoMA restée culte, The Responsive Eye. En clair, Victor Vasarely, ami du président Pompidou dont il signe le portrait officiel qui flotte toujours dans le forum de Beaubourg, est partout.

    Cinquante ans plus tard, que reste-t-il de Vasarely ? Le feuilleton judiciaire n’a-t-il pas éclipsé l’œuvre de l’artiste d’origine hongroise dont l’image et la cote ont pâti des scandales successifs ? À l’heure où la fondation Vasarely à Aix-en-Provence tente de renaître de ses cendres, voici une enquête sur cette incroyable saga et le jeu trouble de Pierre Vasarely, petit-fils de l’artiste en guerre avec sa famille. Lequel peut aujourd’hui compter sur le soutien du centre Pompidou pour se refaire une réputation.

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    Long blablabla sur la décrépitude de la fondation, le comportement de l’héritier et les procédures judiciaires et autres chicanes de ce milieu...
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    Surtout, regrette Arnauld Pierre, “l’affaire éclipse l’œuvre”. Et il est vrai qu’aujourd’hui Victor Vasarely ne jouit pas d’une reconnaissance à la hauteur de la notoriété qui fut la sienne. Très peu d’expositions de qualité, pas de catalogue raisonné, pas d’héritiers parmi les artistes. Quant à la côte de l’artiste, elle est loin de la success story des années 70. “Vasarely a été victime du système qu’il a lui-même mis en place : hors marché et hors musée, une production industrielle. Il a arrosé le marché, et l’idée a vite couru que les tableaux étaient refaits”, analyse Michel Gauthier. Mais pour Arnauld Pierre, il existe une autre explication à cette chute libre : “Les risques de saisies ou de procédures judiciaires font peur aux grandes institutions. Et les acheteurs ne sont pas rassurés non plus.”

    En attendant, Pierre Vasarely multiplie les expositions mineures de son aïeul, au Touquet, à Nice, loin des musées d’art moderne et contemporain. “Il a fait de Victor Vasarely un peintre de sous-préfecture”, déplore l’historien de l’art. Quant à la création d’un centre d’art cinétique en partenariat avec Beaubourg, “si ça devait avoir lieu, il faudrait l’arracher des mains de la famille Vasarely”.