L’énergie
Une énergie vitale effrayante pour les adeptes de la neutralité, difficilement soutenable. Une énergie indomptable, au-delà du bien et du mal, au mépris du confort et de la satisfaction mesquine. Une quête sans fin, jusqu’au dernier souffle et après. Une énergie qui dérange toute routine, tout système, interdit tout compromis avec soi. Une énergie qui porte aussi en elle des temps de pause, de récupération pour repartir et continuer de restituer, distiller. L’énergie de ce pays immense, un sixième du globe et l’horizon pour frontière ; de ce pays qui encourage, incite à être fou, à être soi. Une énergie du désespoir, de la bête traquée, de qui n’a plus rien à perdre et tout à conquérir. Une énergie qui bouillonne, constamment mais à petit feu, sans spectacle, de l’intérieur. Une énergie absolue mais sublimée, celle d’une puissance sereine – majestueuse ; une énergie que l’on puise dans l’épuisement. Boire, s’enivrer et danser sur la table, et rire – pour le grave et la vanité –, et pleurer – pour la bonté, la générosité, sur la perte et le sort du monde, sur le crucifié. Pleurer et jouir, et aimer, et s’enivrer. Et le lendemain, tenir – recommencer.