• Les 400 culs - Pourquoi avons-nous besoin de miroirs ? - Libération.fr
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    A certains moments de son existence, l’individu peine à se reconnaître comme le même. Dans les délires d’influence, « qui donnent au malade l’impression d’être sans frontières vis-à-vis d’autrui, de telle sorte qu’il croit tour à tour ses actes, ses paroles, ses pensées perçues ou imposées par d’autres », les formes de cette illusion sont souvent attribuées à des troubles cénesthiques. La cénesthésique est le sentiment vague que chaque individu a de la totalité ou d’une partie de son corps. L’individu « normal » se perçoit comme un tout. L’individu en souffrance dit qu’il a des voix dans le ventre, dans la poitrine, dans la tête… Il dit aussi que son corps désobéit, ce qui peut le pousser à se griffer jusqu’au sang, à se « punir ». « Au sommet de la colère ou du désespoir on voit des enfants et même des adultes se frapper, se tordre les mains, se mordre, s’arracher les cheveux », note Henri Wallon qui décèle dans ces troubles une forme de dissolution : l’humain ne parvient plus à maintenir la cohésion entre son être intime et son corps. Parfois il pense que son corps est immortel, et traverse la rue au feu vert. Parfois son corps n’existe pas, ou alors en trop. Il y a un gouffre entre soi et l’image de soi. Gouffre qu’il faut combler, en agissant sur le corps afin de « recoller » les morceaux.