• En vingt ans, la Terre a perdu un dixième de ses espaces sauvages
    http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/09/08/en-vingt-ans-la-terre-a-perdu-un-dixieme-de-ses-espaces-sauvages_4994780_165

    Toutes les régions du monde ne sont pas égales face au déclin de ces milieux. En Amazonie et en Afrique centrale, la situation vire à la catastrophe. Avec des pertes respectives de 30 % et 14 %, la dégradation des territoires sauvages s’y est accélérée significativement ces deux dernières décennies. « L’exploitation forestière et l’agriculture sont plus importantes dans ces zones, explique James Watson. Et la mise en place des espaces protégés prend du temps. »

    Certes, les chercheurs australiens ont réussi à observer une augmentation des zones de protection dans le monde – leur surface a presque doublé depuis le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Mais, malgré cette progression, les efforts ne suffisent pas à pallier les pertes : en vingt ans, 2,5 millions de km2 ont été déclarés zones protégées pendant que 3,3 millions de km2 disparaissaient. « Aujourd’hui, les milieux sauvages se dégradent à une vitesse supérieure à celle de leur protection, prévient James Allan. Si on continue à ce rythme, il ne restera aucune parcelle de #nature vierge d’ici à la fin du siècle. »

    [...] Autre menace qui pèse sur ces régions, la fragmentation des espaces est de plus en plus importante. Ce phénomène est notable car, sous le seuil de 10 000 km2, les aires de nature sauvage ne peuvent plus être considérées comme « milieu naturel significatif ».

    #biodiversité

  • L’inexorable déclin des #éléphants d’Afrique
    http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/09/02/l-inexorable-declin-des-elephants-d-afrique_4991313_1652692.html

    Et les éléphants de #forêt ? Dissimulés par les houppiers, ils n’ont pas été répertoriés par les survols aériens. Mais leur sort n’est pas plus enviable. Une étude, parue en 2013 dans la revue PlosOne, estimait que leurs peuplements dans les forêts d’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon ou République centrafricaine) avaient fondu de plus de 60 % en dix ans. Leur population, de 500 000 individus en 1993, est tombée à moins de 100 000, vingt ans plus tard.

    Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Applied #Ecology le 31 août, esquisse un avenir particulièrement précaire pour ces éléphantidés – plus petits que leurs cousins de savane mais pourchassés eux aussi pour leur #ivoire –, jusqu’alors peu étudiés. Il apparaît qu’ils se reproduisent à un rythme beaucoup plus lent que ceux de savane : les femelles mettent bas pour la première fois à l’âge moyen de 23 ans (au lieu de 12 pour leurs cousines), et un intervalle de cinq à six ans sépare deux naissances (contre trois à quatre ans). Si bien que, même s’il était mis fin au braconnage, il faudrait près d’un siècle (précisément quatre-vingt-un ans selon les calculs des chercheurs) pour qu’ils retrouvent leur #population des années 2000.