Etats-Unis, prison : Chiffres - Libération
▻http://www.liberation.fr/planete/2018/04/22/etats-unis-prison-chiffres_1645200
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C’est en milliards de dollars le coût annuel pour les contribuables américains du système carcéral. Selon l’ONG Prison Policy Initiative, le coût réel pour la société serait bien plus élevé : 182 milliards, une fois inclus les coûts judiciaires et les dépenses des familles de détenus. Soit dix fois le budget de la Nasa et 1 % du PIB américain.
États-Unis : à qui profite la prison ? – Observatoire International des Prisons
▻https://oip.org/analyse/etats-unis-a-qui-profite-la-prison
« L’ascension rapide de l’industrie privée de l’incarcération au cours des 30 dernières années est allée main dans la main avec l’augmentation explosive des taux d’incarcération », affirme l’ACLU dans son dernier rapport sur la détention aux États-Unis. Entre 1970 et 2005, le nombre de personnes incarcérées a augmenté de 700 %, pour atteindre, fin 2010, environ 2,3 millions de personnes détenues (1).
Pour une réforme de la condition carcérale
PDF : ▻https://oip.org/wp-content/uploads/2017/04/oip-ministere-justice-2013.pdf
Les prisons françaises restent gouvernées par un modèle de sécurité défensive reposant sur deux axes principaux : l’isolement et la dissuasion. Loin de favoriser la paix en détention, une telle
approche favorise au contraire les tensions et violence, en ce qu’elle aggrave et rend intenable la pression exercée sur les personnes bien au-delà de la seule privation de liberté.
Le constat
Le modèle de sécurité défensive (ou « passive ») prend la forme d’un double objectif : séparer les détenus du reste de la société et prévenir les risques d’évasions ; séparer les détenus entre eux pour éviter les mouvements collectifs et la remise en cause de l’ordre intérieur. A l’extérieur des bâtiments de détention, cela se traduit par des mesures telles que des murs hérissés de barbelés, des filins de sécurité au-dessus des cours de promenade, des miradors avec du personnel armé, etc. Et, à l’intérieur des bâtiments, par des logiques de cloisonnement et d’évitement de toute expression collective : détenus confinés en cellule une grande partie de la journée, ou
regroupés en groupes de taille maitrisable en différentes zones (salles d’activités, ateliers, etc.), déplacements limités au maximum, interdiction de l’expression collective même sous ses formes
les plus pacifiques (signature d’une pétition passible de sanctions disciplinaires, par exemple).
Les contacts avec l’extérieur sont en outre appréhendés comme une source de danger : visites limitées et sous surveillance, contrôle des correspondances, etc.
Vague de recours contre la prison de Fresnes
▻https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/vague-de-recours-contre-la-prison-de-fresnes-1512055402
Dix plaintes ont déjà été déposées contre cette prison pointé du doigt par deux organismes (la controleure générale des lieux de privation de liberté CGLPL et le Comité européen pour la prévention de la torture CPT). La CGLPL parle de « dysfonctionnement graves qui permettent de considérer que les conditions de vie des personnes détenues constituent un traitement inhumain et dégradant »
Jean-Jacques Urvoas : un fossoyeur qui se voit jardinier – Observatoire International des Prisons
▻https://oip.org/analyse/un-fossoyeur-qui-se-voit-jardinier
D’ordinaire, c’est l’administration qui assure, dans les coulisses du ministère, la passation. Avec la tradition du « dossier ministre », elle informe le nouvel arrivant des chantiers en cours et à mener. Jean-Jacques Urvoas, lui, n’a pas goûté à cet usage. Il a préféré dresser de son propre chef les priorités dans une lettre bilan-testament. L’ancien ministre veut ainsi « enjamber les élections » (1) et imposer sa marque. L’approche se veut apartisane, au-delà des clivages politiques. Urvoas se présente d’ailleurs « comme un jardinier », plantant « des graines pour que ses successeurs profitent des arbres et récoltent les fruits qui en seront issus » (2). C’est plutôt à un exercice d’équilibriste très bancal qu’il se livre : la seule perspective proposée est un grand écart intenable, entre recours réduit à l’emprisonnement et construction massive de prisons. Des injonctions totalement schizophréniques.
Dans la presse, Jean-Jacques Urvoas a alors le ton d’un ministre sortant qui, débarrassé du poids des réformes à mener, retrouve du courage politique et s’autorise à porter un regard critique sur la politique pénale. Celui qui avait commencé sa prise de fonction en clamant « l’incarcération est un outil utile » (3) la termine ainsi en exhortant le nouveau gouvernement « à sortir le pays de sa culture du cachot » (4). « Dans notre inconscient, la peine doit faire mal et donc doit passer par la prison » (5) fustige-t-il. Pour expliquer plus loin que la seule politique d’avenir qui compte « est celle qui nous fera rompre avec [cette] vision afflictive » (6). Urvoas retrouve comme par magie son costume d’ancien député, celui avec lequel il condamnait le tout carcéral. Et en appelle au changement de paradigme.