Mort de Claude Mesplède, grand passeur du polar
L’un des meilleurs connaisseurs mondiaux du polar, auteur du « Dictionnaire des littératures policières », Claude Mesplède, est mort jeudi 27 décembre à l’âge de 79 ans, à Toulouse.
Critique littéraire et historien du roman policier, Claude Mesplède est mort le 27 décembre à Toulouse, à l’âge de 79 ans. Avec lui s’éteint l’un des meilleurs connaisseurs mondiaux du polar, un infatigable passeur, présent, jusqu’à la fin, malgré la maladie de Parkinson qui l’accablait depuis des années, dans tous les festivals spécialisés.
Né le 11 janvier 1939 à Saint-Laurent-de-la-Prée (Charente-Maritime), Claude Mesplède obtint en 1957 un CAP d’électricien en aéronautique et effectua toute sa carrière à Air France. Adhérent à la CGT, dont il dirigea une section au sein de son entreprise, et affilié au PCF jusqu’au début des années 1980, il a dirigé en Mai 68 l’occupation du site d’Orly-Nord.
Un défricheur sans égal
En marge de son métier, ce fils d’un professeur de lettres, qui aurait, selon la légende familiale, appris à lire à 3 ans, s’est peu à peu imposé comme le défricheur sans égal d’une tradition littéraire jusque-là peu étudiée. Car Mesplède a tissé des liens de parenté entre thrillers, romans d’espionnage, romans noir et polars de diverses époques. Il ne cessait de répéter que les récits criminels sont vieux comme le monde – le meurtre d’Abel par Caïn, le parricide perpétré par Œdipe… Il partageait l’avis de l’écrivain Jean-Patrick Manchette (1942-1995), pour qui le roman noir est un roman de critique sociale prenant pour anecdote des histoires de crime. Un genre éminemment politique, précisait-il.
En 1982, il fit paraître chez Futuropolis, avec Jean-Jacques Schleret, SN. Voyage au bout de la Noire, une monographie sur la « Série noire », la mythique collection de Gallimard créée en 1945. Ce travail de collecte et d’exégèse proprement colossal, qui inventorie la bibliographie de 732 auteurs, lui valut d’être invité sur le plateau d’« Apostrophes ». Puis il dirigea un volumineux Dictionnaire des littératures policières (Joseph K, 2003), qui totalise près de 2 000 pages – son ouvrage le plus important à ses yeux. Président, entre 1995 et 1998, de l’association 813, laquelle édite une revue de grande qualité sur les littératures policières, Claude Mesplède a également cosigné, avec Michel Lebrun, l’anthologie La Crème du crime (L’Atalante, 1995). Dans la préface de celle-ci, il observe qu’« au terme de son épopée sournoise le polar a doucement phagocyté la littérature. Et le métissage donne, on le sait, des enfants plus beaux et plus vivaces que les autres ».
et je viens d’apprendre que ma tante Josette a passé les fêtes à l’hosto. Je ne sais pas si ma tante connait « la Josette » de Charlie Schlingo