Cet après-midi a Montpellier l’extrême droite, diversement représenté par Riposte Laïque, le Mouvement Républicain, La ligue du midi... s’est organisé en Pediga Languedoc pour manifester leur islamophobie, afin de favoriser l’amalgame des « étrangers » a la religion musulmane et des musulmans aux terroristes.
Une contre manifestation a été organisée et en moins d’une semaine a rassemblée 300 personnes, face aux 30 personnes de l’Ext. Dr.
Un des articles de presses, avec des photos clairement prises depuis le camps de l’extrême droite et de la police, et un angle de description de l’article, faisant passer ces derniers pour des victimes, et cibles éventuelles de terroristes. Sous-entendu donc, leur combat étaient juste.
La photo qui représente notre manif de 300 personnes est volontairement prise de loin, sans grossissement, et afin que le nombre ne fasse pas impression. Les quelques clampins de l’extrême droite, eux on droit a une photo qui les mets en valeurs... La presse et ses favoris...
La mobilisation à laquelle nous nous opposons aujourd’hui de Riposte Laïque et Résistance Républicaine et de différents groupes fascistes comme les attentats ignobles de la semaine dernière s’inscrivent dans la montée générale du fascisme, qu’il s’avance derrière le mot d’ordre de la « défense de la nation » ou derrière l’idéologie religieuse, quelle que soit sa déclinaison. Que ce soit le fascisme religieux qui instrumentalise la religion, ou le fascisme nationaliste qui se pose en « protecteur de l’Occident chrétien », tous convergent vers un même soi-disant « choc des civilisations » qui entretient l’idée d’une guerre de « tou-te-s contre tou-te-s » et veulent nous pousser à choisir entre l’un ou l’autre. En tant qu’anarchistes, nous refusons cette logique mortifère et choisissons l’affrontement de classe, la lutte contre le système capitaliste, impérialiste, raciste et patriarcal.
On peut analyser ainsi l’attaque de Charlie Hebdo la semaine dernière : prendre pour cible un journal identifié/catalogué comme "de gauche", c’est vouloir développer l’islamophobie à gauche et détruire les dernières solidarités antiracistes qui existent avec la minorité nationale musulmane. Et ainsi ouvrir la voie à une nouvelle déferlante raciste, dont les attentats islamophobes récents sont les premières étapes. Ne tombons pas dans le panneau ! Sur le plan international, c’est aussi vouloir faire taire toute critique de l’idéologie religieuse au nom du « blasphème », dans une stratégie d’intimidation et d’assassinat de journalistes par les fascistes religieux comme en Tunisie et en Turquie. L’objectif de ces actes en Europe, c’est aussi, en déclenchant une vague islamophobe, de pousser la minorité musulmane dans les bras du fascisme religieux se présentant comme son protecteur, alors qu’il renforce au contraire le système raciste.
Dans les pays à majorité musulmane, cela permet de se présenter comme opposants à l’impérialisme, alors que les fascistes religieux ont été ses supplétifs locaux dans la répression du mouvement ouvrier et que la majorité de leurs victimes sont des musulmanEs.
Les fascistes de tendance nationaliste, comme ceux qui se mobilisent sur la place de la préfecture, se présentent comme les protecteurs de « la nation », de « l’occident blanc et chrétien » en surfant sur la vague des attentats et en multipliant de leur côté les attaques islamophobes pour accentuer la fracture entre musulmanEs et non musulmanEs, et partir ainsi à l’assaut du pouvoir. Depuis les assassinats politiques de la semaine dernière, les attaques islamophobes se sont multipliées, allant de l’agression physique à l’attentat à l’arme de guerre sur des lieux de cultes ou des commerces musulmans dans une indifférence quasi-totale des médias. Ces crimes sont l’œuvre de militants d’extrême-droite.
En apparence opposés, c’est le même projet politique que défendent ces deux courants du fascisme : racisme, sexisme, homophobie, lesbophobie, transphobie, répression anti-ouvrière, guerre du « touTEs contre touTEs », soumission à l’ordre dominant.
Les fascistes religieux, tout comme les nationalistes français ou européens, veulent ainsi sommer chacunE de choisir entre deux versions concurrentes mais convergentes du fascisme.
Cette montée du fascisme sous ses différentes formes est du pain béni pour la bourgeoisie, puisqu’elle remplace les luttes sur le terrain social et la remise en cause du système capitaliste, impérialiste, raciste et patriarcal, par la guerre du « touTEs contre touTEs ».
Nous condamnons tout aussi fermement l’antisémitisme. La minorité nationale juive est également rendue responsable de l’oppression des autres minorités, dans un contexte de multiplication des actes antisémites. Qu’il soit instrumentalisé par les courants fasciste religieux musulman ou qu’il soit issu du vieux produit du nationalisme français nous devons nous y opposer clairement et avec énergie, pour cesser les divisions stériles et funestes.
Nous ne sommes pas dupes et savons que l’État et la bourgeoisie vont profiter du contexte issus des attentats de la semaine dernière pour intensifier la guerre de classe : après avoir déjà voté des lois liberticides, dites antiterroristes, les politiciens s’apprêtent à renforcer l’appareil sécuritaire étatique et continuent de s’en prendre aux minorités nationales. La violence d’État va se renforcer et tout sera fait pour faire perdre du terrain au mouvement social et aux luttes des minorités opprimées.
Face à tout cela, en tant qu’anarchistes, nous sommes décidé-e-s à à continuer le combat contre le fascisme et le racisme. Nous continuerons à diffuser notre critique de toutes les religions. Mais nous devons prioritairement défendre et mettre en œuvre l’alliance entre toutes les minorités opprimées. Nous avons besoin de nous unir autour de nos intérêts communs, sur des bases de classe, pour développer des luttes populaires capables de faire plier nos ennemis communs : États et bourgeoisies, quelles que soient les étiquettes dont ils se parent et lutter pour l’égalité économique et sociale.
