• Cour internationale de justice : 2 questions pour la paix en Palestine
    https://www.justiceinfo.net/fr/128506-occupation-israelienne-cij-coeur-impasse-politique.html

    Les deux questions débattues à partir de ce lundi 19 février - par 52 États et 3 organisations internationales - à la Cour internationale de justice (CIJ) plonge tout à la fois au cœur du conflit qui fait rage, de l’ordre juridique mondial, et d’une possible solution de paix.

    […]

    Les questions auxquelles la Cour internationale de justice (CIJ) doit répondre

    Le 30 décembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 77/247, par laquelle elle a décidé de demander à la Cour internationale de justice de rendre un avis consultatif sur les deux questions suivantes :

    Quelles sont les conséquences juridiques de la violation persistante par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, de son occupation, de sa colonisation et de son annexion prolongées du territoire palestinien occupé depuis 1967, notamment des mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem, et de l’adoption par Israël des lois et mesures discriminatoires connexes ?

    Quelle incidence les politiques et pratiques d’Israël visées au paragraphe ci-dessus ont-elles sur le statut juridique de l’occupation et quelles sont les conséquences juridiques qui en découlent pour tous les États et l’organisation des Nations unies ?

  • Restitution au Ghana d’objets royaux en or volés : quel est le deal ?
    https://www.justiceinfo.net/fr/128288-or-asante-pille-ghana-revient-pays-quel-deal.html

    L’or d’Asante, pillé au Ghana, revient au pays – quel est le deal ?
    9 février 2024 Par Rachel Ama Asaa Engmann (pour The Conversation France)

    150 ans après, 39 pièces faisant partie des costumes royaux du peuple Asante doivent être restituées à son souverain, l’Asantehene, qui siège à Kumasi, au Ghana, entre février et avril 2024. Rachel Ama Asaa Engmann, archéologue et spécialiste du patrimoine ghanéen, s’entretient avec Ivor Agyeman-Duah, conseiller technique de l’Asantehene pour ce projet majeur de restitution culturelle, au sujet du retour de ces objets et de ses implications.

    Au XVIIIe siècle, l’empire Asante était le plus grand et le plus puissant de la région et contrôlait une zone riche en or. De nombreux objets royaux en or ont été pillés par les troupes britanniques lors de la troisième guerre anglo-asante de 1874. La première collection de 7 objets est attendue du Fowler Museum de l’Université de Californie à Los Angeles. La deuxième collection de 32 objets proviendra du British Museum et du Victoria & Albert Museum au Royaume-Uni. Ces objets sont prêtés au peuple Asante pour une durée de six ans.

    RACHEL AMA ASAA ENGMANN : Que représentent ces objets et comment ont-ils été pillés ?

    IVOR AGYEMAN-DUAH : Il s’agit d’objets royaux qui ont été pillés en 1874 dans le palais de Kumasi après la mise à sac de la ville par les troupes militaires coloniales britanniques. Une autre expédition punitive a eu lieu en 1896, qui a donné lieu à d’autres pillages. Parmi ces objets figuraient des épées et des coupes d’apparat, dont certaines étaient très importantes pour exprimer la mesure de la royauté dans le palais. Par exemple, l’épée Mponponsuo, créée il y a 300 ans, remonte au légendaire Okomfo (chef spirituel) lié à la fondation de l’empire, Okomfo Anokye. C’est avec cette épée que l’Asantehene prêtait le serment d’allégeance à son peuple. Les chefs utilisaient la même épée pour lui prêter serment.

    Certains objets ont été vendus aux enchères sur le marché libre de Londres ; des collectionneurs d’art les ont achetés et ont finalement fait don de certains d’entre eux à des musées (d’autres ont été conservés dans des collections privées). Le British Museum et le Victoria & Albert Museum en ont également acheté.

    Cependant, tous les objets que vous voyez au British Museum n’ont pas été pillés. Par exemple, il y a eu des échanges culturels entre l’Asantehene Osei Bonsu et Thomas Edward Bowdich, un émissaire de l’African Company of Merchants qui s’est rendu à Kumasi en 1817 pour négocier des échanges commerciaux. Certains cadeaux ont été offerts à Bowdich, qui les a ensuite déposés au British Museum. Ces objets sont au nombre de 14.

    Comment l’accord a-t-il été conclu ?

    La question est à l’étude depuis un demi-siècle. Ce n’est pas seulement une préoccupation de l’actuel Asantehene. Les trois derniers occupants du trône s’en sont préoccupés. Mais cette année est cruciale car elle marque les 150 ans de la guerre de Sagrenti. Elle marque également les 100 ans du retour de l’Asantehene Agyeman Prempeh après son exil aux Seychelles et les 25 ans de l’ascension de l’Asantehene actuel, Oseu Tutu II, sur le trône.

    Ainsi, lors de son séjour à Londres en mai 2023, après avoir eu des entretiens officiels avec les directeurs de ces musées, il a rouvert les discussions et les négociations. Il m’a demandé, ainsi qu’à Malcolm McLeod, ancien conservateur et chercheur au British Museum et vice-principal de l’université de Glasgow, de l’aider à prendre les décisions techniques qui s’imposaient. Nous avons travaillé ensemble sur ce dossier pendant les neuf derniers mois.

    Pourquoi s’agit-il d’un prêt de six ans ?

    Le droit moral à la propriété existe. Mais il y a aussi les lois sur l’antiquité au Royaume-Uni. Le Victoria & Albert et le British Museum sont des musées nationaux. Ils sont régis par des lois très strictes qui n’autorisent pas le retrait permanent d’une œuvre d’art ou d’un autre objet de la collection d’un musée pour le vendre ou s’en débarrasser d’une autre manière.
    Cela a toujours été un facteur contraignant au cours des 50 dernières années. Mais il y avait aussi un moyen de conserver ces objets pour une durée maximale de six ans. Tous les objets ne sont pas exposés au British Museum. Beaucoup n’ont jamais été exposés et sont stockés dans un entrepôt. Compte tenu des circonstances et de la trilogie d’anniversaires, nous sommes parvenus à cet accord. Les discussions se poursuivront toutefois entre nous et ces musées pour trouver un accord durable.

    Bien entendu, l’expérience du Ghana sera importante pour les demandes de restitution émanant d’autres pays d’Afrique.
    Qu’est-ce que cela signifie pour le peuple Asante et pour le Ghana ?

    Le fait qu’au cours des deux derniers mois, nous ayons pu parvenir à une forme d’accord témoigne de l’intérêt que suscitent les accords multiculturels.
    Tout cet ensemble d’objets datant de 150 ans (ou plus) intéressera de nombreuses personnes. Ces pièces nous aident à faire le lien entre le passé et le présent. Elles sont significatives de la façon dont notre peuple était, en termes de créativité et de technologie, de la façon dont il était capable d’utiliser l’or et d’autres propriétés artistiques. Ils sont aussi une source d’inspiration pour ceux qui travaillent aujourd’hui dans le domaine de la production d’or.
    Le musée du palais de Manhiya rouvrira ses portes en avril. L’exposition de ces objets va augmenter la fréquentation du musée. Il accueille déjà environ 80 000 visiteurs par an et nous estimons que ce chiffre pourrait passer à 200 000 par an avec le retour de ces objets. Cela générera des revenus et nous permettra d’agrandir et de développer nos propres musées.

    #restitutions #pillages #musées #Ghana #Grande-Bretagne #colonisation

  • https://www.justiceinfo.net/fr/111342-passe-colonial-belge-pourquoi-commission-ravaler-excuses.html

    Passé colonial belge : pourquoi la commission a dû ravaler ses excuses

    19 janvier 2023 Par Gaëlle Ponselet, justiceinfo.net

    Deux ans et demi à interroger les mémoires, mais pas moyen de trouver un consensus politique pour des excuses aux victimes. Alors qu’elle faisait figure de pionnière en Europe, la commission sur le passé colonial belge s’est effondrée sur la ligne d’arrivée, fin décembre, dépossédée de toutes ses recommandations savamment formulées.

    L’affaire a fait couler beaucoup d’encre en Belgique. Fin décembre, le président de la commission parlementaire chargée de faire la lumière sur le passé colonial belge, l’écologiste flamand Wouter De Vriendt, annonce que les excuses officielles aux victimes du colonialisme ne sont pas approuvées. Il s’agissait pourtant de la recommandation la plus forte ressortant des travaux de cette commission parlementaire pionnière en Europe, installée en juin 2020, dont l’ambition était de faire face au passé colonial belge, de réparer et d’indemniser.

    Durant plus de deux ans, les parlementaires ont auditionné près de 300 personnes (principalement des experts en histoire, en droit et en socio-politique mais aussi des représentants des diasporas) et se sont rendus en République démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi. Ils ont tenté d’éclaircir les dernières zones d’ombre de la période coloniale, afin de parvenir, in fine, à formuler des recommandations destinées à réparer et à réconcilier.

    Difficile d’imaginer le début d’une réparation sans que soient formulées des excuses officielles. C’est pourtant là que la commission a buté, ne parvenant pas à réunir une majorité de votes, plusieurs commissaires ayant quitté la session. L’échec résonne au moins autant que l’annonce des grandes ambitions qui étaient visées par cette enquête éprouvante, dont les travaux ont permis d’arriver à la conclusion que, sans conteste, de nombreux crimes et d’importantes spoliations ont été commis durant la colonisation. La Belgique est apparue d’autant plus médiocre qu’au même moment le gouvernement des Pays-Bas reconnaissait sa responsabilité pour son passé esclavagiste, présentant des excuses et annonçant la création d’un fonds de réparation.

    (suite à consulter en ligne)

    #Belgique #colonisation #réparations #Congo

  • Colonial Crimes: World map of justice initiatives - JusticeInfo.net
    https://www.justiceinfo.net/en/78677-colonial-crimes-world-map-justice-initiatives.html

    The colonial past is back in the spotlight in many countries, from New Zealand to France, Canada to Germany, or Sweden to the Netherlands. Official apologies, demands for reparations and restitution of cultural heritage, truth commissions: Can the arsenal of transitional justice deal with colonial crimes and their consequences in today’s world?

    #colonialisme #colonisation #reconnaissance #réparation #restitution #crime_contre_l'humanité