• L’eau potable en France contaminée à vaste échelle par les métabolites du chlorothalonil , un pesticide interdit depuis 2019
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/05/l-eau-potable-en-france-contaminee-a-vaste-echelle-par-les-metabolites-du-ch

    Environ un tiers de l’eau distribuée en France serait non conforme à la réglementation , selon un rapport qui doit être rendu public jeudi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

    • « Contamination de l’eau. La catastrophe est prouvée. J’ai alerté sur les métabolites il y a 16 mois. »

      Vous reprendrez bien un peu de métabolites ?

      Une énième étude tire la sonnette d’alarme sur le glyphosate. On en trouve la trace dans 99,8% des urines des Français. Cette étude a été publiée le 13 janvier 2022. C’était le jour de la niche parlementaire du groupe insoumis. Nous l’avons donc utilisée comme preuve accablante supplémentaire pour exiger l’interdiction du glyphosate. Mais les macronistes n’ont rien voulu savoir. D’après le ministre Denormandie, tout est complexe et nous sommes trop « simplistes » !

      Une chose est très simple à comprendre : le désastre est total. Faute d’interdiction, les ventes de ce pesticide ont augmenté de 42% entre 2019 et 2020. Désormais, 90% des cours d’eau français sont pollués aux pesticides. Une autre étude de Santé Publique France, publiée le 16 décembre dernier, est passée inaperçue. Elle était pourtant tout aussi effrayante. Ainsi, des résidus de glyphosate sont détectés dans les urines de 93 %… des enfants ! Pourtant, les responsables de l’enquête ont conclu à une diminution des pesticides. Facile : ils ont analysé des insecticides interdits depuis plus de 10 ans et fait l’impasse sur les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles !

      Mais la dissimulation ne s’arrête pas là. Je veux parler ici d’une pollution plus invisible encore que celle des pesticides. Connaissez-vous les métabolites ? Ce sont les descendants chimiques des pesticides. Des centaines de pesticides se transforment en dizaines de milliers de métabolites. Ceux-là ne sont pas moins toxiques. Certains d’entre eux ont même une durée de vie plus longue.

      Quand on prend la peine de les analyser, on découvre à quel point la pollution est sous-estimée. L’eau en est saturée à tel point qu’on en retrouve aujourd’hui dans celle que nous buvons. Par exemple, depuis 2018, dans 8 villages des Pays-de-Loire, l’eau « potable » est diluée avec une autre moins polluée pour rester dans les normes. Depuis, la situation s’est aggravée. Pour ne pas couper l’eau aux habitants, le préfet a fini par autoriser le dépassement du taux autorisé de pesticides dans l’eau. Bienvenue en absurdie !

      Pourtant, ces métabolites ne sont pas tous recherchés lors des contrôles de qualité des eaux. Mais pourquoi donc ? L’explication se trouve du côté des fabricants. Une longue et minutieuse enquête du média Bastamag nous offre des explications précieuses. Evidemment, faute d’y être obligés, les fabricants rechignent à communiquer les « signatures chimiques » des pesticides qu’ils produisent. Sans code, pas d’analyse ni de détection possible. Autrement dit : pas vu, pas pris. Heureusement, les associations anti-pesticides se cotisent pour financer des analyses de pointe.

      D’autant que certains élus et responsables peu scrupuleux se rendent complices de l’agro-industrie. Ils font pression pour que ces métabolites soient classés « non pertinents ». Non-pertinents signifie moins toxiques. C’est le moyen que le lobby des fabricants de pesticides a trouvé pour que le seuil de conformité, c’est-à-dire le taux autorisé de métabolites dans l’eau, soit revu à la hausse. Plus ce taux est important, moins l’eau analysée est jugée polluée. Cela amoindri l’exigence de qualité. Ce petit tour de passe-passe ne dupe personne.

      Dans cette affaire, la macronie s’illustre une fois de plus par son soutien actif aux marchands de pesticides. En effet, en France, c’est l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) qui définit quels sont les métabolites pertinents. Sous le contrôle du ministère de la Santé bien sûr. En 2019, sur huit métabolites étudiés, l’agence a décidé que seuls trois d’entre eux étaient pertinents. Elle a aussi placé la France dans la fourchette très haute de taux de métabolites « acceptés » par les pouvoirs publics. Merci qui ?

      On réalise à quel point le rôle des lanceurs d’alerte est précieux. Ils sont surtout courageux. J’adresse ici une pensée à Valérie Murat. Cette militante anti-pesticides a été sommée de payer une amende de 125 000 euros pour avoir dénoncé la présence de pesticides dans certains vins de Bordeaux. En représailles, les fabricants l’ont attaquée pour « dénigrement ». La justice a décidé qu’elle ne pourra pas faire appel de cette condamnation tant qu’elle n’aura pas réglé la totalité de l’amende.

      Personne n’est dupe. Cet acharnement vise bien sûr à la faire taire. Mais tous ceux que l’on cherchera à bâillonner pour avoir défendu l’intérêt général bénéficieront du soutien sans faille des Insoumis. Surtout, le moment venu, je serais implacable. Les pesticides les plus signalés seront interdits. Un plan national de dépollution générale sera engagé, dans les Outre-mer comme dans l’Hexagone. Le passage à une agriculture écologique s’appuiera sur des normes exigeantes. Enfin, les victimes seront indemnisées et les responsables seront châtiés. Si vous préférez l’inverse, votez Macron.

      https://melenchon.fr/2022/01/24/vous-reprendrez-bien-un-peu-de-metabolites

    • Dans la barre de recherche de SeenThis, en tapant « metolachlore », le dernier en date de la grande famille des « cides », j’ai fait remonter pas mal de trucs (de septembre 2012 à aujourd’hui avec une hausse de fréquence d’apparition sur les quatre dernières années).

  • Paysans , ouvriers , vaches : unissez-vous ! | L’Obs | 13.09.22

    Descola + Mélenchon débattent chez l’Obs

    https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20220913.OBS63152/paysans-ouvriers-vaches-unissez-vous-quand-melenchon-et-descola-debattent

    Philippe Descola : Faut-il de telles périodes pour qu’on comprenne enfin ce qui se passe , pour que le président de la République descende de son jet-ski et ne considère plus les gens comme moi comme des amish ?

    Pour vous répondre : les anthropologues ont accumulé un savoir très détaillé sur la façon dont des sociétés ont fait de grands choix politiques au fil des siècles. Bien souvent , comme ce fut mon cas chez les Indiens Achuar , ils ont partagé la vie de populations qui trouvent leur bonheur ............. "

    • J.-L. M. : [...] C’est pourquoi je crois toujours et plus que jamais, à l’apport de la science et à l’évolution des techniques. Je vais d’ailleurs aller dans la rade de Brest où vient d’être mise au point une digue qui produit de l’électricité à partir de la houle.

      P. D. La transformation peut se faire de façon presque spontanée depuis des lieux alternatifs qui inventent chacun leur façon de vivre et de résister. Peut-être se dirige-t-on vers un monde pas très éloigné de l’Europe du XIIIe siècle où cohabitaient des communes libres, des communes aristocratiques, les Etats du Vatican, Gênes et Venise, qui étaient des sortes de multinationales un peu semblables aux Gafam, la ligue hanséatique, les chevaliers teutoniques… Ces formes d’organisation et de conception du monde s’enchevêtraient, parfois de façon conflictuelle. Il est possible qu’on se dirige vers ce type de mosaïque, avant, espérons-le, que les communes sobres et égalitaires fassent tache d’huile.

      JL, c’est ptet plutôt dans un rade de Brest que tu voulais dire ? :-)
      sinon, question marémotrice bretonne, y à La Rance, un vieux truc, et un peu unique, non ? mais bon, pourquoi pas construire des digues, si ça peut aider...

  • Leur société et la nôtre | Frédéric Lordon
    https://blog.mondediplo.net/leur-societe-et-la-notre

    « Évidemment ils se sont goinfrés comme des porcs ». « Ils », McKinsey. Le propos est « entendu de la bouche d’un homme au cœur du système ». On ne sait pas qui est l’homme. Mais on sait qui rapporte ses propos. C’est Jean-Dominique Merchet, éditorialiste bizarre, entendre : reconnu par la corporation « éditorialiste » quoique faisant souvent écart à sa ligne d’uniforme imbécillité. Ici la qualité du rapporteur rend plus difficile d’évacuer pour complotisme la véracité du propos rapporté — comme le ferait le premier Gilles Le Gendre venu ou le spécialiste du complotisme de France Inter. On tiendra donc pour raisonnablement assuré que : oui, comme des porcs.

    On le tiendra d’autant plus que la porcherie McKinsey n’est en fait qu’une réalisation particulière de la porcherie générale qui a pour nom présentable « capitalisme néolibéral ». Le capitalisme néolibéral est cette forme d’organisation de la société qui a pour effet de la mettre entièrement à disposition de la jouissance d’une poignée de porcs — rassemblés sous le nom présentable de « le capital ».

    • Choix de société

      À ce moment on repense à 1981, quand les uns anticipaient les chars russes sur la Place de la Concorde, et que les autres prophétisaient le passage des ténèbres à la lumière ou qu’on allait changer la vie. Déjà on parlait de choix entre des « modèles de société ». On connaît la suite. Mais cette suite n’empêche pas que les problèmes se posent en toute généralité. Ceux de la société que nous voulons, notamment. Un choix dont l’acuité d’aujourd’hui est sans commune mesure avec celui d’alors. Car depuis quatre décennies, le cauchemar s’est considérablement précisé. On devra d’ailleurs à Macron de l’avoir porté à un degré de clarté inédit. La porcherie va nous détruire, tous, hormis les partners et les hallucinés de la classe nuisible qui leur servent de base et voudront « y croire » jusqu’au bout du fantasme.

      Quant aux réfractaires, à ceux qui ne veulent ni devoir chanter leur motivation pour quémander leur servitude, ni finir en tourteaux dégraissés, et que la démocratie assistée façon McKinsey n’aura étonnamment pas réussi à convaincre, on connaît déjà le traitement qui leur sera réservé : police toute-puissante, surveillance intrusive, judiciarisation des contestations les plus anodines (2). C’est en ce point précis que, selon une expression si usitée de l’éditorialisme, « les extrêmes se touchent » — mais pas ceux auxquels il réserve usuellement cette jonction : non pas, donc, RN et FI (qui ne peut être qualifiée d’« extrême », et rapprochée de l’autre, que par des individus ayant perdu toute boussole politique), mais l’extrême de la Firme et l’extrême des fascistes, deux sortes de porcs si l’on veut, donc voués à se retrouver, au moins à se compléter. Car, en effet la fascisation de la société est le complémentaire naturel de sa firmisation.

      L’état d’atomisation et de déréliction générales qu’instaure le néolibéralisme crée les conditions idéales pour laisser proliférer les solutions de survie imaginaires de l’identitarisme ; les obsessions racistes, islamophobes notamment, dont a vu combien elles s’exprimaient à haute et intelligible voix dans le gouvernement, repolarisent le débat public le plus loin possible des opérations réelles de la Firme ; et pendant ce temps, la triangulation électorale va bon train.

      En cette matière, les procédés du macronisme auront été à la hauteur de ceux de la startupisation. Donner un grand entretien à Valeurs Actuelles, exprimer bruyamment l’estime en laquelle on tient ce journal, faire savoir qu’on a réconforté Zemmour à qui avaient été dits de vilains mots, s’intéresser à ses vues sur l’immigration, réfléchir ostensiblement aux mérites historiques de Pétain ou de Maurras, laisser faire avec complaisance la construction d’un empire médiatique ouvertement fasciste : toutes ces choses, qui semblent parfaitement contradictoires avec le monde raffiné des chaussures pointues, sont en fait absolument cohérentes avec son projet, si c’est d’une cohérence indirecte — et, bien sûr, vigoureusement déniée. À plus forte raison dans la dernière phase de campagne, quand il est temps de reprendre les postures avantageuses de l’ouverture et de la tolérance. Après avoir fait glisser méthodiquement tout le terrain vers l’extrême droite.

      Pour peu cependant qu’on n’omette pas de voir de quels stabilisateurs politiques réels la Firme se soutient, et que l’Étapital a les chaussures pointues qui baignent dans la merde, on aura une idée plus complète de ce que les mots « choix de société » engagent en 2022. De tous les moyens de leur faire droit, le moyen électoral est peut-être le plus imparfait, parfois même le plus trompeur. Mais, sans pléonasme ni mauvais jeu de mots, un moyen médiocre vaut mieux que pas de moyen du tout.

      Au point où nous en sommes de cette campagne, les choses sont suffisamment décantées. Il reste maintenant : la fasciste, le fascisateur, et un candidat de gauche. Normalement, c’est assez simple.

    • On nous assure une issue inéluctable : un deuxième tour entre la droite et l’extrême droite. Nous devrions alors (ré) élire Macron pour faire barrage au pire.

      Parce qu’aucune élection n’est jamais jouée d’avance.

      Parce que la gauche au second tour est chaque jour un peu plus vraisemblable.

      Parce qu’un autre avenir est possible et qu’il peut s’écrire maintenant.

      Parce que nous refusons qu’on nous confisque l’élection présidentielle et qu’on nous impose un entre-deux tours dont les seules thématiques seraient l’identité, la sécurité et l’immigration.

      Parce que nous souhaitons remettre au cœur de la vie politique un projet de société démocratique, solidaire et écologique, nous prenons la parole ensemble, pour dire que nous voterons pour l’Union Populaire représentée par Jean-Luc Mélenchon, la seule candidature aujourd’hui à même de faire entendre les voix de gauche au second tour et donc de gagner la présidentielle.

      Parce qu’il est urgent aujourd’hui d’agir contre la paupérisation, la précarisation, et l’exclusion des plus vulnérables et de retrouver une société plus juste, égalitaire et solidaire. Parce que la démocratie française a besoin de refonder ses institutions, en garantissant une représentation et une participation de toutes et de tous.

      Parce qu’il est crucial aujourd’hui de rompre avec le productivisme et le consumérisme, de lutter contre la destruction de notre écosystème, de mettre en place une planification écologique concertée et d’apporter des réponses rapides face à l’urgence climatique.

      Parce que depuis cinq ans se poursuit une implacable politique au service des riches et des puissant·es, qui s’est traduite par une dégradation et une marchandisation toujours plus poussée des services publics, par des attaques incessantes contre le droit du travail, la sécurité sociale et l’assurance chômage, les libertés publiques et académiques, mais aussi par l’inaction climatique et écologique. Parce qu’il faut en finir avec ces politiques méprisantes qui morcellent la société et favorisent la concurrence et toutes formes de violences (racistes, homophobes, sexistes, validistes…).

      Parce que nous pensons que l’enseignement et la recherche constituent un bien commun et pas un marché au service de quelques-un·es, il faut en finir avec « l’autonomie des universités » et cette gestion managériale qui dégradent dangereusement nos conditions de travail et d’étude. Parce qu’il faut rendre effectif le droit à l’éducation, il faut recruter et investir massivement dans l’enseignement supérieur et la recherche. Nous soutenons un programme où ces idées sont défendues, pour que les mesures de ces dernières années (« Bienvenue en France », Parcoursup, les lois LRU, LPR, Fioraso…) soient abrogées, pour que les libertés académiques soient garanties, pour que la précarisation des étudiant·e·s comme des personnel·les soit combattue et pour que les mots coopération, solidarité et émulation remplacent les mots excellence, sélection et compétitivité.

      Notre société a besoin d’une université libre et ouverte à toutes et tous, où sont produites, discutées et mises en circulation les connaissances dont nous avons besoin pour relever les défis contemporains et faire vivre notre démocratie.

      Nous souhaitons simplement que l’enseignement supérieur et la recherche, au même titre que l’enseignement secondaire et primaire, la justice, l’hôpital et l’ensemble des services publics retrouvent le sens de leurs missions.

      Aujourd’hui, pour ces raisons et bien d’autres, nous pensons nous aussi qu’il est de notre responsabilité individuelle et collective de prendre part à la campagne, modestement, mais de toutes nos forces, pour déjouer le scénario annoncé et remettre les combats de la gauche au centre du débat politique. Parce que chaque voix compte, nous appelons à nous rassembler autour d’un socle commun pour peser ensemble, avec chaque bulletin de vote, pour rendre possible une autre politique, émancipatrice.

      Un autre second tour est possible, un autre monde aussi.

      https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20220402.OBS56533/800-universitaires-appellent-a-voter-melenchon.html

    • En 2017, comme de nombreux cadres, tu as été séduit par Emmanuel Macron. Quoi de plus normal ? Il était l’émanation de ton milieu d’experts et de managers. Il semblait raisonnable, moderne, dynamique, il parlait ta langue. Tout le monde autour de toi votait pour lui. Il promettait même le renouveau du politique, la fin des vieux clivages. Tu y as cru. Avec enthousiasme ou pour faire barrage, tu l’as soutenu. Et cinq ans plus tard, peut-être, tu hésites.

      Nous avons le même parcours que toi, nous occupons la même position dans la société. Et pourtant en 2017, notre collectif avait déjà la conviction que Macron élu reconduirait les politiques des gouvernements précédents. En réalité, aussi loin que remontent nos souvenirs, nous n’avons jamais connu d’autre politique, alors que, de crise en crise, nous n’avons assisté qu’à une dégradation de la situation sociale et environnementale. Et, de la fondation Abbé Pierre au GIEC, les rapports se sont empilé, les grèves et marches pour le climat se sont succédé… mais rien n’a changé. Et si ça n’a pas marché, c’est parce qu’on ne serait pas allé assez loin !

      En 2022, nous entendons comme toi le chœur des gens « raisonnables ». Nos proches, nos collègues, parfois un peu déçus, nous enjoignent malgré tout à reconduire Macron. Mais est-il raisonnable de vouloir repousser l’âge de départ en retraite à 65 ans quand le taux de chômage est déjà si élevé chez les seniors ? Est-il raisonnable de s’attaquer au coût des retraites quand toutes les études – y compris celles du très officiel Conseil d’Orientation des Retraites – montrent que l’équilibre économique des régimes de retraite n’est pas menacé ? Est-il raisonnable de stigmatiser les allocataires du RSA et de leur infliger des travaux d’intérêt général comme à des délinquants et comme si c’était un choix de vivre avec si peu ? Est-il raisonnable de vouloir une relance sans limite quand la planète en paie le prix depuis des décennies ?

      En 2022, nous le constatons depuis notre position privilégiée : le projet de Macron consiste à dépecer l’État social pour le vendre étage par étage à des intérêts privés, quoi qu’il en coûte en épuisement des travailleurs, quoi qu’il en coûte en coups de matraques et en restrictions des libertés publiques. Malgré deux ans de crise sanitaire, rien n’a été fait, et rien ne sera fait, pour sortir l’hôpital de sa situation catastrophique et de la mortifère tarification à l’acte. Les services publics continueront d’être étranglés financièrement et stigmatisés, pour mieux être dépecés, et ainsi ouvrir des marchés lucratifs au secteur privé. Après l’énergie ou les transports, ce sont l’Éducation Nationale et l’Université les prochains sur la liste. Que signifie pour un établissement public qu’on va lui accorder de « l’autonomie », de « l’agilité » ? Qu’on va le privatiser. Et que signifie pour un chômeur « être acteur de son parcours » ? Qu’il devra accepter n’importe quel emploi sous-payé. Comment se traduit « simplifier le dialogue social » ? Priver les syndicats de tout moyen d’action.

      Alors, nous cadres sup, refusons cette logique. L’idéologie néolibérale est en faillite. Le système ne tient que par un discours hégémonique trompeur, des médias mainstream complaisants, l’inertie des élites au pouvoir, la violence exercée contre les contestations légitimes, ou encore l’agitation de thèmes identitaires et racistes pour détourner la colère sociale. Et quelques pourboires : les « chèques énergie » et autres primes ponctuelles, pour tenter de mettre un couvercle sur la cocotte-minute.

      Alors cher collègue, chère amie, chère consoeur, cher parent, nous t’invitons à regarder en face le monde dans lequel Macron nous engage. Ce n’est pas le seul monde possible. Il existe des alternatives sur lesquelles des intellectuels travaillent depuis des années, ou que des citoyens expérimentent sur le terrain. Des collectifs amis comme les polytechniciens d’X-Alternative ou le laboratoire d’idées Intérêt général regroupent des personnes qui, comme nous, commencent à faire sécession et apportent leur connaissance du système à cette construction d’alternatives crédibles. Et c’est précisément parce qu’il se nourrit de ces travaux que le programme de la France Insoumise nous semble aujourd’hui le plus cohérent et le plus à même d’affronter les urgences écologiques, sociales et démocratiques. Après 40 ans de ralliement sans condition de la sociale-démocratie au libéralisme, un tel programme, qui met au centre à la fois l’humain et la planète, est aujourd’hui en capacité d’accéder au deuxième tour et d’imposer un débat sur des sujets majeurs : mettre l’économie au service des besoins et non des profits, mettre en place une planification écologique, réduire les inégalités, renforcer nos services publics, etc.

      Comme pour tout programme, il reste des sujets à débattre, des propositions à préciser, les conditions de réalisation face à l’adversité doivent aussi être approfondies. Mais si ce programme s’applique, il y aura justement de nombreuses étapes démocratiques, comme les référendums ou le renforcement du Parlement.

      Mais plus que le programme, c’est peut-être la personne de Jean-Luc Mélenchon qui te retient de franchir le pas ? Il lui arrive de s’emporter c’est vrai. Il n’a pas la retenue, la maîtrise de soi et la componction de mise dans ton milieu feutré. Mais n’oublie pas que le bel Emmanuel, qui lui est si bien mis, à l’élocution si pondérée, n’a cessé de prendre des décisions autoritaires, que dans le calme de ses déclarations se cachaient les lois liberticides et que son beau sourire parvenait difficilement à masquer certains propos méprisants.

      Alors, soyons responsables. Au moment où le capitalisme menace jusqu’à l’existence de la vie même, ne poursuivons pas dans cette voie sous prétexte que le candidat qui porte une proposition de rupture parle trop fort.

      En 2022, être raisonnable c’est changer de direction avant de prendre le mur. Une opportunité se présente, saisissons là, ensemble.

      Les Infiltrés

      https://blogs.mediapart.fr/les-infiltres/blog/010422/nous-cadres-sup-voterons-melenchon

    • « La nuit, le silence, l’obscurité ! Elle permet à chacun comme en lui-même, de cultiver cette part de silence, cette part d’obscurité, sans laquelle il ne jaillit aucune fleur de soi. Voilà ce qu’est la vie, voilà aussi ce qu’est l’harmonie à laquelle nous voulons parvenir socialement. Oui, tout est fait social ! Le bruit, le silence, la nuit, la lumière ! Tout est politique ! »
      https://melenchon.fr/2022/04/03/le-bruit-le-silence-la-nuit-la-lumiere
      #MelenchonToulouse
      https://linsoumission.fr/2022/04/03/frederic-lordon-melenchon

    • « On a mené une campagne joyeuse, la gauche retrouve droit de cité dans les cités. Mais là où on perd, c’est dans la France des bourgs, les terres ouvrières, où s’étend le vote Le Pen. C’est notre prochain défi : conquérir les campagnes populaires. »


      https://www.liberation.fr/politique/francois-ruffin-jusquici-nous-ne-parvenons-pas-a-muer-en-espoir-la-colere

    • Ce soir, la présidente européenne explique que les russes ne respectent pas les accords de Minsk. Pourquoi ne dit elle pas que les ukrainiens ne les respectent pas depuis leur signature ?
      Voilà dix jours que Poutine ne peut que constater que ni la France ni les allemands n’ont l’intention de faire respecter les accords de Minsk.

    • Plus que jamais il faut se méfier des guerriers de plateau de télé qui s’échauffent dans l’invective et les mouvements de menton. Faire sérieusement le point demande qu’on parte du seul point de vue qui vaille en temps de crise : l’intérêt de notre pays.

      Car le contexte est hors de notre portée.

      En Ukraine et sur toutes les frontières à l’est du continent nous sommes en présence des rebondissements d’une de ces guerres sans fin qui, depuis Pierre le grand et Catherine II, tenaillent les peuples du secteur. L’implosion de l’URSS est le premier cas de l’ère moderne ou un Empire s’effondre sans négociation des frontières qui en résultent. Cela justifiait une prudence plus grande qu’ailleurs dans les décisions et les évolutions. La destruction de la Yougoslavie, la création de l’état artificiel du Kosovo ont vite montré que le rapport de force serait partout la règle. Le récent déploiement d’armes et de militaires de l’Otan dans tous les pays baltes l’ont confirmé.

      Pour autant la reconnaissance des républiques russophones du Donbass par Poutine est une très mauvaise affaire pour les Français. Le respect des frontières, quelles qu’elles soient est une condition de base d’une vie internationale où la diplomatie et l’ONU tranchent plutôt que les armes et les coups de force. Si nous voulons nous-mêmes être indépendants, notre intérêt est que les frontières soient intangibles ou bien qu’elles ne bougent qu’après des procédures concertées, acceptées et contrôlées.

      Il est à craindre qu’à la décision russe succède une décision américaine d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN. Autre mauvaise affaire pour nous Français qui n’avons aucun intérêt à l’extension de la domination militaire des USA et de leurs intérêts sur notre continent.

      Poutine a dû comprendre que la décision était déjà prise et qu’il ne pourrait jamais obtenir de garantie sur ce sujet. Il a vu que les USA ne lui cédaient rien sur ce point depuis le début de la crise. La reconnaissance des républiques du Donbass est donc sa prise d’avantage dans le nouvel ordre qui s’installe dans cette région. Il l’a fait avant que la nouvelle frontière de l’OTAN ne lui interdise de le faire.

      Comme tout cela se déduit très facilement de l’observation, on peut se demander si n’entre pas déjà en vigueur un nouvel ordre quasi convenu. Car qui ferait la guerre pour le Dombass ? Personne. Et d’abord parce que la guerre sur place dure depuis huit ans et que les parties concernées (russophones et ukrainiennes) en sont rendu à un degré de haine mutuelle qui bloque toute vie commune. Et Comme Kiev n’a jamais mis en œuvre le moindre commencement d’application des accords de Minsk à propos du Donbass, on peut penser que les Russes se le tiennent pour dit. Mais la Russie de son côté ne fera pas non plus la guerre pour l’Ukraine. Elle attendra qu’elle tombe comme un fruit mur, le moment venu.

      N’empêche que c’est une escalade, et que la Russie en porte la responsabilité et qu’il faut le condamner dans notre interêt bien compris. Quoiqu’on pense des arrières pensées ou des logique de situation, il n’empêche que c’est bien la Russie qui a pris la responsabilité de cet épisode. L’annexion de l’Ukraine dans l’OTAN ne tardera plus. Peu importe qu’elle ait été déjà prévue avant cela. Peu importe, parce qu’on ne juge d’une situation que par les actes qui y sont posés. Aussi longtemps qu’une ligne n’est pas franchie on peut penser que la suivante ne le sera pas et s’organiser pour cela. Une ligne est franchie. Sauf a capituler sans condition les USA sont dans l’obligation d’étendre l’OTAN et les Européens sont obligés de dire oui à tout et au reste. Le reste c’est le blocage provisoire de Northstream II et l’approvisionnement en gaz de schiste américain. Avec, cela va de soi, de nouveaux déploiements de troupes USA et l’extinction des bavardages sur l’autonomie de défense européens.

      Je ne dis rien à cette étape du bilan navrant de Macron dans cette séquence. Il y aura joué des rôles sans contenu réel. Il est inutile d’espérer qu’il fasse mieux. Il peut faire pire. On doit lui laisser une possibilité de respecter au moins la démocratie de son pays. Le Premier ministre doit une explication au pays dans les heures qui viennent devant l’Assemblée nationale.

      Cette situation me conforte dans ma proposition d’une conférence des frontières. Elle permettrait de fixer des règles et de gérer avant la crise les autres situations de tensions frontalières qui murissent sur notre continent.

      https://melenchon.fr/2022/02/21/communique-de-jean-luc-melenchon-sur-la-situation-en-ukraine

      #Ukraine #Russie #Poutine #USA #OTAN

    • Mystification russe sur un casus belli en Ukraine
      https://blogs.mediapart.fr/serge-metais/blog/210222/mystification-russe-sur-un-casus-belli-en-ukraine

      L’ultimatum adressé à l’OTAN relevait de la mystification. Contrairement à ce qu’il laissait entendre, Vladimir Poutine ne fera pas un casus belli du refus d’obtempérer sur les garanties de sécurité exigées. Il déclenchera la guerre pour d’autres raisons. Ces raisons sont dans l’est et le sud de l’Ukraine.

      Un relevé factuel de la situation signé Serge Métais .
      J’avais déjà oublié les 297 victimes de l’attentat contre l’avion de la Malaysia Airlines le 17 juillet 2014. Au rythme où vont les choses, on n’est plus à 300 morts près.

      Le Donbass sur le fil du rasoir
      https://www.rts.ch/info/monde/12874513-dans-le-donbass-en-ukraine-sur-le-fil-du-rasoir.html

      A l’extrémité est de l’Ukraine, la région du Donbass est disputée entre les soldats pro-ukrainiens et les séparatistes pro-russes, qui contrôlent la moitié du territoire. Alors que la Russie et les Occidentaux se livrent une véritable guerre de l’information sur l’état de la mobilisation des troupes russes, la vie suit son cours dans cette région balafrée par un conflit qui dure depuis 2014.
      Raphaël Grand .

      « Wagner, l’armée de l’ombre de poutine » documentaire d’Alexandra Jousset et Ksenia Bolchakova.
      https://www.france.tv/france-5/le-monde-en-face/3088503-wagner-l-armee-de-l-ombre-de-poutine.html

      L’opacité, le crime, et l’impunité. Voilà comment l’on pourrait définir le groupe Wagner, une armée privée de mercenaires travaillant pour le compte de la Russie, même s’ils s’en défendent. On les retrouve dans plusieurs pays où ils sont employés pour, officiellement, gérer la sécurité. En réalité, le groupe est l’exécuteur des basses oeuvres de Poutine.

    • Pour rappel, les accords de Minsk II ont été signés par la France, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Minsk_II
      Ils ont permis la mise en œuvre d’un cesser le feu. Les américains n’ont jamais validé le contenu de ces accords, ceux-ci étant déjà à l’époque dans une position maximaliste.

      7 ans après, la Russie explique qu’il est temps de conclure, et cette conclusion n’est pas en l’honneur des allemands ni des français, incapables de faire respecter leurs engagements aux ukrainiens, qui ne s’y sont jamais sentis liés, du fait que l’ami américain leur a dit qu’ils n’avaient pas à l’être.

      La conclusion fait mal à la souveraineté européenne, si cela a jamais eu un sens. Les français et les allemands ont obtenu un cesser le feu en Ukraine, mais à quel prix ? Au prix de l’arrêt des échanges commerciaux avec la Russie. Ce prix va continuer à augmenter, et ça le sera volontairement, pour aller dans le sens de ce que les américains ont décidé. Parce qu’il n’y a pas d’autre conclusion : les américains décident, les européens subissent.

      La diplomatie européenne a le droit d’être un outil belliciste au service de la politique de guerre américaine, mais pas plus. Condamnation des pays non-alignés comme Cuba ou le Vénézuela, soutien aux pays terroristes comme l’Arabie ou l’Egypte. Participation aux aventures dégueulasses comme l’Irak et la Syrie ou le Yémen.

      Sincèrement, la façon dont les choses tournent est consternante. Et pas parce que Poutine serait un Hitler en puissance.

      Comment oublier que Snowden est libre, et où il est libre. Que Assange est en prison, où il est en prison et qu’il n’a pas eu de procès.

      On pourrait continuer comme cela sur des dizaines de sujets. RGPD par exemple et le Cloud Act. L’affaire Alstom, l’aller-retour, systématiquement au détriment des intérêts français. L’affaire Technip-FMC, idem. Avec toujours les mêmes à la manœuvre.

    • https://seenthis.net/messages/950227

      D’une patience à tout épreuve mais guettant chaque opportunité, l’ours prend aujourd’hui par un coup de griffe ce qu’il attendait depuis longtemps. Les accords de Minsk n’ayant jamais été respectés par la partie ukrainienne, Poutine s’est enfin décidé à trancher le nœud gordien et à geler le conflit ad vitam eternam.

      (...)

      A la place, les Russes ont monté une intervention clinique, limitée dans l’espace et sans un coup de feu. S’ils ne vont pas plus loin que le Donbass - et pourquoi le feraient-ils vu tous les bénéfices qu’ils engrangent ? - on est loin de l’invasion générale promise par un tonton Sam qui se retrouve maintenant le derrière entre deux chaises, dans une position nettement ridicule. Et de fait, les premiers bruits en provenance de Washington indiquent que les sanctions vous allez voir ce que etc. ne seront peut-être pas pour cette fois.

    • D’une guerre froide à l’autre
      https://www.monde-diplomatique.fr/mav/159/A/58706
      « Manière de voir » n°159, juin-juillet 2018


      illustration de Boris Séméniako. http://www.borissemeniako.fr
      de l’huile sur le feu ou de l’eau dans le gaz ?
      qu’importe du moment que ça flambe
      Malgré sa dépendance au gaz russe, l’Allemagne suspend le gazoduc Nord Stream 2
      https://reporterre.net/Malgre-sa-dependance-au-gaz-russe-l-Allemagne-suspend-le-gazoduc-Nord-St
      https://seenthis.net/messages/679674

    • Dans les Ehpad du groupe Orpea, des CDI introuvables

      D’après nos informations, des recrues du groupe privé de maisons de retraite doivent, en France, se contenter de signer des CDD au motif qu’il s’agirait de remplacer des salariés en CDI. Or, dans bien des cas, ces salariés n’existeraient pas. Le groupe dément toute irrégularité, assurant qu’« il n’y a jamais eu d’emploi fictif au sein de l’entreprise ».

      #orpea #or_gris

      l’article a été libéré https://justpaste.it/8d8e6

    • "Il n’y a jamais eu la moindre restriction, le moindre rationnement, cela ne correspond pas à nos directives, cela ne correspond pas à nos valeurs" Jean-Christophe Romersi, directeur général d’Orpea, BFM, 25 janvier 2022.

      "Le personnel soignant est obligé d’être maltraitant car il fait face à un système violent de réduction des coûts mis en place par Orpea. On m’a proposé 15 millions d’euros pour que je ne publie pas mon enquête." Victor Castanet, C à vous, 25 janvier 2022

    • . Lors de sa reprise de cotation après 24h de suspension, l’action Orpea a ouvert sur une nouvelle chute de 28%, dans d’importants volumes, ce mardi peu après 13h. Elle abandonne désormais 39,5% sur son cours de clôture du 21 janvier dernier.

    • Et le DG se répand sur les ondes au sujet de l’absolue transparence de sa boite de merde, alors qu’il n’a jamais répondu au questions de l’auteur du bouquin.

    • Et cerise sur le « gâteau », on trouve Jean-Claude Marian, le fondateur du groupe de maisons de retraites Orpea dans le tour de table d’Ismaël Emelien...

      Ismaël Emelien, ex conseiller spécial de Macron, se lance dans « l’e-santé ». Grâce à Bancel de Moderna, à Niel, au banquier Messier et à Saadé de CMA CGM. Les deux derniers essayaient de racheter les activités Afrique de Bolloré ces derniers mois. A lire dans « l’Emprise ».

      La start-up Zoi, cofondée par Ismaël Emelien, lève 20 millions d’euroshttps://www.bfmtv.com/economie/entreprises/la-start-up-zoi-cofondee-par-ismael-emelien-leve-20-millions-d-euros_AD-20220

      La start-up Zoi, qui veut créer une application de médecine préventive personnalisée, vient de lever 20 millions d’euros auprès d’investisseurs privés.

      La start-up de santé numérique Zoi, cofondée par Ismaël Emelien, ancien conseiller spécial d’Emmanuel Macron, et Paul Dupuy, co-fondateur de la start-up Workwell, a levé 20 millions d’euros auprès d’investisseurs privés, a-t-elle annoncé mardi.

      La jeune pousse dit vouloir allier sciences des données et sciences comportementales pour créer une application de médecine préventive personnalisée, offrant un accompagnement numérique à ses membres. Il devrait voir le jour d’ici la fin de l’année.

      Ce premier tour de financement a uniquement été souscrit par des investisseurs individuels, dont Stéphane Bancel, le PDG de la biotech Moderna, à l’origine de l’un des premiers vaccins contre le Covid-19, ainsi que Jean-Claude Marian, le fondateur du groupe de maisons de retraites Orpea.

      Sont également présents au tour de table d’autres investisseurs, parmi lesquels les entrepreneurs Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad, le PDG de l’armateur CMA-CGM Rodolphe Saadé ou encore l’homme d’affaires et ancien patron de Vivendi Jean-Marie Messier.

    • Orpéa : le gouvernement appelle à des sanctions de « la plus grande sévérité » si les défaillances de certains Ephad sont avérées
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/26/orpea-la-ministre-brigitte-bourguignon-reclame-une-enquete-flash-et-des-expl

      La ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé, mercredi 26 janvier sur RMC, lancer « une enquête flash » (...) « Il s’agit d’un seul groupe et d’un établissement en particulier. Je ne voudrais pas qu’on fasse des généralités. »

      Gabriel Attal. « Nos aînés méritent le respect, ils méritent le meilleur, et il est hors de question que de tels agissements puissent être tolérés dans notre pays »

      Après la publication de ces accusations, le titre Orpéa à la Bourse de Paris a dévissé de plus de 16 %, avant que sa cotation soit suspendue, à la demande du groupe. Et d’autres gestionnaires privés de maisons de retraite ont également fait les frais de cette polémique : au cours de la séance, le titre #Korian a perdu plus de 14 % et celui de #LNA_santé plus de 5 %, dans un marché globalement en très forte baisse de près de 4 %.

      #argent_public, sévices privés

    • Le DG des Ehpad Orpea ["leader mondial des Ehpad" dit PL] limogé et remplacé par un nouveau PDG
      https://www.leparisien.fr/societe/sante/scandale-dans-les-ehpad-mis-en-cause-orpea-limoge-son-directeur-general-e

      Une réaction qui intervient quelques jours après le scandale du livre « Les Fossoyeurs », qui dénonce de graves dysfonctionnements et des maltraitances dans les établissements du groupe

      Orpéa se présente comme "un réseau de 1 156 établissements pour 116 514 lits"
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/30/ehpad-orpea-limoge-son-directeur-general-et-nomme-un-nouveau-pdg_6111625_323

    • EHPAD : il faut fermer la mine d’« or gris »

      La sortie du livre enquête « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet fait grand bruit. Il met la lumière sur le scandale des EHPAD privés. Enfin ce thème devient un sujet d’intérêt du débat public. Les Insoumis alertent et proposent depuis des années sur ce thème. À leur tête, il y a bien sûr Caroline Fiat, première aide-soignante à devenir députée de l’Histoire de notre pays. En 2018, elle a présenté un rapport parlementaire sur les EHPAD. Elle y décrivait parfaitement les problèmes posés aujourd’hui dans le cas du groupe ORPEA, étudié par le livre de Victor Castanet. Et combien de questions, ou d’interventions a-t-elle fait depuis son banc ou à la tribune de l’Assemblée nationale ? Jamais une réponse sérieuse du gouvernement ne lui fut accordée.

      Mais puisqu’un cas précis est mis en lumière pendant la campagne présidentielle, parlons-en. Le cas des EHPAD privés est typique du chaos dans la vie des gens créé par le marché. Le groupe ORPEA, pour ses actionnaires, est une poule aux oeufs d’or. L’an dernier, ils se sont partagés 77 millions d’euros de dividendes. En 10 ans, son cours de bourse a fait un bond de 200%. À quel prix a été payé ce gavage ? Celui de la dignité humaine. Le livre de Victor Castanet raconte par le détail le glauque du manque de moyens et de personnel dans ces établissements : rationnement des repas, des couches, un soignant pour 33 patients, patients alités toute la journée, repas non servis, etc. Bien sûr, ici les travailleurs, et surtout les travailleuses, ne sont pas en cause. Au contraire, elles sont souvent les premières à donner l’alerte comme lors de la grève historique de 2019 dans les EHPAD.

      Orpea n’est pas la seule entreprise dans ce cas. Le 2ème plus gros groupe d’EHPAD privés lucratifs, Korian, n’est pas en reste. Lui reverse 50 millions d’euros par an à ses actionnaires. Cette entreprise est sous le coup de deux enquêtes préliminaires pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger. Les EHPAD privés à but lucratif représentent un quart de ces établissements dans le pays. Ils sont devenus aux yeux de beaucoup un problème pour le respect de la dignité humaine. Et la maltraitance que leur course à la rentabilité impose à leurs pensionnaires coûte cher ! Plus cher que tout autre accueil. 8 000 euros par an de plus que les EHPAD publics en moyenne pour les familles des résidents.

      Les pensionnaires des EHPAD ne sont pas une mine « d’or gris » à exploiter. Lorsqu’il ne peuvent plus rester chez eux, il doivent être traités avec le seul objectif de la protection et du respect de leur dignité. J’ai donc fait la proposition suivante, lors de mon discours à Tours. Il faut sortir les EHPAD du marché. J’ai dit que nous les collectiviserons. Cela ne veut pas dire forcement les nationaliser. Si nous remportons l’élection présidentielle, nous ferons une loi pour interdire le caractère lucratif des EHPAD. Les EHPAD privés lucratifs seront donc repris par le secteur associatif, les mutuelles ou bien des coopératives salariées. Ce secteur non-marchand et non étatique représente aujourd’hui déjà un tiers des EHPAD. Ils peuvent donc parfaitement le faire. Au cas par cas, il pourra y avoir des nationalisations pour assurer cette transition.

      Ce ne sera pas la première fois que la loi interdit le secteur privé lucratif de s’occuper de certaines choses. Le législateur l’a fait pour la procréation médicalement assistée (PMA). Comme cette aide à la procréation soulève des questions de bioéthique, notamment la conservation des gamètes, on ne permet pas que le désir de faire de l’argent s’en mêle. Nous devons faire la même chose pour la prise en charge de la dépendance. Notre niveau de civilisation se juge aussi à la façon dont nous nous occupons des personne en état de dependance.

      Jlm

      https://melenchon.fr/2022/02/05/la-semaine-ou-la-neige-a-fondu