(...) Et pourtant, malgré toutes ces déceptions, Ashrawi n’a pas perdu son optimisme, à la fois parce que les Palestiniens ne baissent pas les bras et en raison de ce qui se passe en Israël ces jours-ci. Bien qu’elle soit consciente que seule une petite minorité des manifestants antigouvernementaux Israéliens se soucie de l’occupation, elle pense que les scènes alarmantes des pogroms de colons dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, et les brutalités policières contre les manifestants à Tel-Aviv ces derniers mois, auront un impact. « Une fois que l’on commence à enlever le couvercle, c’est comme du pop-corn : tout sort », a-t-elle déclaré.
L’entretien ci-dessous a été raccourci et édité pour plus de clarté.
(...) Je sais que vous avez critiqué le processus d’Oslo dès le début, et pourtant, que pensez-vous que les Palestiniens aient obtenu grâce à Oslo ?
Je ne peux que répéter ce que les dirigeants ont dit à l’époque, à savoir que le processus d’Oslo et les accords signés après la Déclaration de Principes ont ramené les dirigeants de l’OLP chez eux. Pour eux, il s’agissait d’une considération majeure, d’un rêve qui se réalisait ; sans un accord signé, ils n’avaient pas d’autre moyen de rentrer.
Mais si l’on replace tout le reste dans son contexte, on s’aperçoit que le prix à payer était énorme. Cela en valait-il la peine ? Cela valait-il la peine que nos dirigeants viennent de l’extérieur pour être à la merci de l’occupation ?
Était-ce votre préoccupation depuis le début – la cooptation sous le régime Israélien ?
Oui. J’ai dit à Yasser Arafat que cet accord ne lui donnait pas les bases d’une souveraineté ou d’un véritable accès au droit à l’autodétermination, qu’il s’agissait d’un accord administratif fonctionnel. [Je lui ai dit de laisser l’OLP à l’extérieur, de déléguer des gens sous l’occupation pour travailler. Il était furieux : « Quoi, vous voulez une direction alternative ? Voulez-vous que l’OLP ne revienne pas ? C’est là tout l’enjeu. » J’ai dit que l’objectif était que vous reveniez librement, en tant que dirigeants souverains.
On déteste être une Cassandre, mais malheureusement, j’avais raison à 100 %. [L’OLP] jouissait d’un statut et d’une importance considérables, elle jouissait de la loyauté et de l’amour du peuple, et je ne voulais pas la voir diminuée. (...)