Colonialisme russe, Europe orientale et luttes anticoloniales
Ces dernières années, les chercheurs et les activistes d’Europe de l’Est ont eu de plus en plus tendance à établir des parallèles et des liens entre le « postcolonial » et le « postsocialiste ». À l’extrême, comme l’affirme Adem Ferizaj dans sa récente étude, l’utilisation d’approches postcoloniales dans le contexte du postsocialisme « conduit à la fausse analogie selon laquelle le postsocialisme est plus ou moins le postcolonialisme de toutes les populations affectées par la chute du mur de Berlin ». L’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie a donné un nouvel élan à cette discussion. Par exemple, le fait de considérer l’Ukraine et d’autres pays d’Europe de l’Est comme d’anciennes colonies soviétiques/russes a parfois suscité l’espoir que les pays du « Sud global » se solidariseraient avec l’Ukraine et trouveraient des liens avec l’expérience de l’impérialisme soviétique/russe dans la région de l’Europe centrale et orientale au sens large. La logique veut que l’expérience du colonialisme et de l’oppression soit à l’origine de solidarités entre l’Ukraine, l’Est de l’Europe et le « Sud global ».
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