• Verónica Gago : « La grève féministe suscite le désir d’un programme politique » - AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/entretien/2022/02/04/veronica-gago-la-greve-feministe-suscite-le-desir-dun-programme-politique

    Deux années durant, Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, philosophes, ont poursuivi un projet intellectuel ambitieux : celui de documenter les luttes et revendications féministes contemporaines, au travers d’entretiens avec des activistes, des artistes, des personnalités engagées pour plus de justice sociale dans différentes régions du monde. De ce panorama, qui prendra la forme d’un livre – Le peuple des femmes – ressort une puissance féministe, pour reprendre l’expression de l’argentine Verónica Gago, dont les deux philosophes proposent pour AOC cet entretien inédit.

    Philosophe argentine, Verónica Gago est l’une des voix majeures de la théorie féministe contemporaine. Deux de ses livres ont été récemment traduits en français : Économies populaires et luttes féministes (Raisons d’agir, 2020) et La puissance féministe (Éditions Divergences, 2021). À partir de l’Amérique du Sud et des différentes luttes en Argentine qui ont abouti à la légalisation de l’avortement en décembre 2020, elle diagnostique une puissance féministe à même de contrer des violences conjointement capitalistes et patriarcales. Les grèves qui se mettent en place dans différents pays du monde sont pour elle emblématiques de cette portée transnationale d’un féminisme de combat.

    Cet entretien réalisé en juillet 2021 constitue l’une des voix politiques présentes dans Le peuple des femmes. Un tour du monde féministe que nous avons co-écrit et qui paraît ces jours-ci (chez Flammarion). En particulier, les chapitres « Une autre histoire de la grève » et « Les foulards verts » n’existeraient pas sans le dialogue engagé avec Verónica Gago, lequel se poursuivra par une rencontre en mai prochain à Paris.

    #paywall...

    • Qu’est-ce qui vous semble le plus important dans les revendications et les pratiques féministes aujourd’hui, en Argentine et dans le monde ? Quelle est la place des luttes féministes dans les mouvements anticapitalistes en Argentine ?

      Je pense que le mouvement féministe trace la carte complète de ce qui est contesté aujourd’hui, en utilisant des slogans qui combinent une dénonciation de l’impunité judiciaire et policière, tout en exigeant une reconnaissance monétaire et des revenus plus élevés pour les travailleurs les plus précaires, ceux qui sont en charge de l’infrastructure populaire qui rend la vie possible au milieu des territoires dévastés. Lors de la dernière grève féministe, en Argentine, par exemple, le slogan « les travailleurs de la santé communautaire prennent soin de nous » a été particulièrement instructif. C’est une manière d’énoncer la demande de soins dans un registre syndical, de demander conjointement des droits et un meilleur salaire. Il réunit, au lieu de les diviser, le travail et les soins. Il défie la violence institutionnelle et, à son tour, met en évidence la force de l’autodéfense d’un quartier, comprise comme une lutte pour les ressources, allant du droit au logement à la dissociation des prix alimentaires de la valeur du dollar.

      Nous savons que la question de la justice est extrêmement compliquée. Ainsi, lorsque l’assemblée féministe aborde le pouvoir judiciaire, lorsque les assemblées de quartier nomment ce pouvoir opaque, elles pointent son caractère structurel et montrent clairement comment il fonctionne de manière raciste, classiste et sexiste. La dénonciation en soi ne suffit pas à le changer, mais le sortir de l’enceinte de son palais et du langage compliqué de ses procédures est certainement un pas important.

      Le diagnostic féministe de la violence s’oppose également à la morbidité médiatique qui tente de nous figer dans une position de victime perpétuelle et de comptabilité nécropolitique des féminicides. Sans aucun doute, l’impact de la violence en tant qu’expérience quotidienne a beaucoup à voir avec l’expansion d’une sensibilité féministe qui nomme, dénonce et produit une compréhension de ses causes profondes. Mais c’est surtout parce que ce mouvement permet d’affronter la violence et pas seulement de la subir. S’organiser pour lutter pour de meilleurs revenus, pour le logement, pour renverser la législation répressive, contre la précarisation des vies, contre le racisme institutionnel, ce sont là des manières concrètes de cartographier ce fourmillement de différentes formes de violence et de définir des tactiques dans les territoires où cette violence est condensée et renforcée. Dans ce processus, la grève féministe démontre que nous sommes aussi des productrices de valeur, des travailleuses et des créatrices de mondes et de formes de sociabilité, même dans des conditions d’extrême précarité. La grève féministe, en ce sens, suscite le désir d’un programme politique, et pas seulement d’une dénonciation.

      Pourquoi le corps des femmes est-il toujours attaqué ou contrôlé par les hommes ?

      C’est une grande question. Silvia Federici parle souvent d’« un état de guerre permanent contre les femmes », dont le dénominateur commun est la dévalorisation de leur vie et de leur travail par la phase actuelle de la mondialisation. Federici soutient que le capitalisme, depuis ses débuts transatlantiques, a persécuté et combattu les femmes « hérétiques » avec férocité et terreur. C’est pourquoi, dans son livre Caliban et la sorcière, elle relie trois concepts : les femmes, le corps et l’accumulation primitive. Elle y pose des questions fondamentales sur cette figure emblématique de la rébellion. Pourquoi le capitalisme, depuis sa fondation, a-t-il besoin de faire la guerre aux femmes qui détiennent le savoir et le pouvoir ? Pourquoi la chasse aux sorcières est-elle l’un des massacres les plus brutaux et les moins mémorisés de l’histoire ? Pourquoi l’amitié entre femmes doit-elle être rendue suspecte ? Qu’est-ce que les hommes ont cherché à éliminer lorsqu’ils ont brûlé ces femmes sur le bûcher ? Comment peut-on tracer un parallèle entre les sorcières et les esclaves noirs des plantations des Amériques ?

      La guerre contre les femmes, telle que Federici la caractérise, est un moment « originel » qui se répète dans chaque nouvelle phase d’« accumulation primitive » du capital : autrement dit, c’est ce qui se déploie dans le champ social, avant une période d’extrême instabilité des relations de commandement-obéissance et d’exploitation. L’idée qu’il existe des moments historiques où la violence devient une force productive pour l’accumulation du capital, comme le soutient la sociologue Maria Mies dans son livre Patriarcat et accumulation à l’échelle mondiale, est fondamentale pour comprendre la phase actuelle de dépossession à différentes échelles. Faire la guerre aux femmes et à leurs formes de savoir-pouvoir est la condition de possibilité du début du capitalisme, affirme Federici, mais il reste à savoir ce que cela signifie dans le présent. Nous devons tester l’hypothèse d’une chasse aux sorcières actualisée, en cartographiant les nouveaux corps, territoires et conflits en rapport avec sa manifestation contemporaine. Les « nouvelles formes de guerre » sont ce que l’anthropologue argentine Rita Segato appelle les modes de violence actuels qui prennent pour cible le corps des femmes. Elles sont « nouvelles » parce qu’elles actualisent une géométrie du pouvoir qui va au-delà de l’État-nation, puisque ce sont souvent d’autres acteurs qui exercent la violence, très majoritairement liés au capital illégal. En même temps, un lien avec le passé persiste au milieu de la nouveauté, en particulier dans sa dimension coloniale. Cette dimension s’exprime dans les méthodes proprement coloniales de meurtre des femmes (comme l’empalement, l’acide et le démembrement), mais surtout dans l’exercice de l’affirmation de l’autorité fondée sur la propriété des corps. Beaucoup de ces scènes continuent à résonner dans le présent.

      J’identifie au moins trois dynamiques qui attirent l’attention sur la façon dont ce cadre persiste dans notre conjoncture : (1) la relation entre les corps féminisés et dissidents et les terres/territoires communs, tous deux compris comme des surfaces de colonisation, d’extractivisme et de domination ; (2) la criminalisation des actions collectives contre la précarisation de la vie ; et (3) les forces conservatrices (également néo-fascistes) comme une clé constamment présente pour le rappel à l’ordre de l’accumulation capitaliste.

      Qu’est-ce qu’une grève féministe ? Quelle forme concrète peut-elle prendre ou prend-elle ? Pourquoi doit-elle être internationale ? Pourquoi faites-vous campagne pour #WeAreAllWorkers ?

      Je pense que la grève féministe est une redéfinition d’une forme puissante de lutte dans un nouveau moment historique. Contre le modèle étroit de qui peut faire grève – des travailleurs blancs, masculins, salariés et syndiqués – nous avons élargi sa capacité politique, ses langues et ses géographies. Ainsi, des questions se posent qui la remodèlent complètement : quels types de corps, de territoires et de conflits entrent dans la grève lorsqu’elle devient féministe ? À quel type de généralité s’engage-t-elle ?

      Depuis 2016, la grève a successivement pris plusieurs noms : « grève nationale des femmes », « grève internationale des femmes, lesbiennes, travestis et trans », « grève féministe internationale et plurinationale », et même « grève générale féministe ». J’y vois-là un effet de son caractère de plus en plus inclusif et complexe. Je propose d’interpréter la grève féministe comme une recherche pratique posant un ensemble de questions politiques. Comment la grève a-t-elle été réinventée et transformée par un mouvement mené par des sujets et des expériences qui ne correspondent pas à l’idée traditionnelle du travail ? Pourquoi la grève, telle qu’elle est réappropriée à partir du mouvement ouvrier, parvient-elle à traduire de nouvelles grammaires d’exploitation en nouvelles grammaires de conflit dans l’ici et maintenant ? Comment la grève, dans ses significations élargies, est-elle capable de relier le travail domestique à l’exploitation financière ? Pourquoi la grève a-t-elle permis un nouveau type de coordination internationale ?

      Nous disons #TrabajadorasSomosTodas (#Touteslesfemmessontdestravailleuses) pour exprimer que nous ne pouvons pas déléguer au capital – à travers l’outil du salaire – la reconnaissance de qui sont les travailleurs. En même temps, cette déclaration ne fonctionne pas comme une couverture qui recouvre et homogénéise une identité de classe abstraite ; elle fonctionne plutôt parce qu’elle révèle la multiplicité de ce que signifie le travail du point de vue féministe, avec toutes ses hiérarchies et toutes ses luttes. Aujourd’hui, la classe est une multiplicité qui a élargi les frontières de ce que nous comprenons comme la « classe ouvrière », grâce à ces luttes qui redéfinissent les sujets productifs sur la base de conflits spécifiques. En même temps, la classe ne cesse d’être une division de la société entre ceux qui, selon Marx, dépendent de leur force de travail pour se rapporter à eux-mêmes et au monde, et ceux qui ne le font pas. L’expansion de la classe par la multiplication du travail démontrée par le mouvement féministe actuel est due au fait que ce dernier n’accepte pas la prémisse selon laquelle les travailleurs sont seulement ceux qui reçoivent un salaire. Dans ce sens, en élargissant l’outil de la grève, nous provoquons une crise dans le concept patriarcal du travail parce que nous remettons en question l’idée que le travail digne est uniquement celui qui reçoit un salaire ; par conséquent, nous remettons également en question le fait que le travail reconnu est majoritairement masculin. Comme dans un jeu de dominos, cela implique de remettre en question l’idée que le travail productif est uniquement celui qui est effectué en dehors du foyer.

      Quel sens donnez-vous à la légalisation de l’avortement en Argentine ? Quelles sont les étapes importantes ? Quel rapport cela a-t-il avec l’histoire du féminisme en Argentine ?

      Petit à petit en Argentine, la demande de légalisation de l’avortement a pris une dimension de masse, sans précédent dans l’histoire du pays. Pour être pleinement comprise, elle doit être située dans le contexte des cinq dernières années, un contexte défini par la montée d’un mouvement féministe transnational qui a émergé depuis le Sud global. Ces marches ont été comparées à une marée féministe qui traverse les frontières, les langues, les classes et les sexes : ce qu’on appelle la marée verte. Ce qui distingue le cycle actuel des manifestations précédentes de la mobilisation politique féministe, c’est sa vitalité, en termes de taille, mais aussi sa radicalité. Ces deux caractéristiques contribuent également à expliquer l’évolution continue et permanente de ce mouvement, un état de « devenir » qui en fait le mouvement politique le plus dynamique du monde aujourd’hui.

      Au fur et à mesure que ce mouvement a pris de l’ampleur, il s’est constamment et consciemment confronté à la question de la généalogie. Où se trouve-t-il ? D’où vient-il ? On peut dire que l’engagement dans les luttes révolutionnaires des années 1970 et la campagne populaire pour les droits humains contre le terrorisme d’État pendant la dernière dictature argentine de 1976 à 1983 sont des éléments clés. Les mères et grand-mères de la Place de Mai ont non seulement mené la résistance contre la dictature, mais ont également fondé un mouvement de défense des droits de l’humain qui, après le rétablissement de la démocratie, a lutté pour la mémoire, la vérité et la justice. Sous la bannière « ni olvido, ni perdón » – ne jamais oublier, ne jamais pardonner –, ce mouvement a cherché à obtenir que les membres du gouvernement civil, de l’armée, de la hiérarchie de l’Église catholique et du secteur des entreprises responsables de la répression politique, qualifiée de génocide en Argentine, rendent des comptes. Au cours des années 1970, les femmes ont joué un rôle de premier plan dans les mouvements révolutionnaires et dans la résistance à la dictature, et leur participation est aujourd’hui lue à travers un prisme féministe.

      Le même phénomène s’applique à l’analyse des mouvements sociaux qui ont surgi pendant et après la crise politico-financière de 2001-2002, et qui ont souvent été dirigés par des femmes. Il s’agit, par exemple, du mouvement des chômeurs connus sous le nom de piqueteros, qui ont barricadé les rues et les routes, organisé des assemblées populaires et occupé des usines. Les féministes argentines reconnaissent aujourd’hui que ces pratiques ont préfiguré leur propre politique, un héritage qu’elles ont explicitement revendiqué, mais aussi un héritage qui leur a parfois été imposé.

      Les couleurs ont leur importance aussi. L’écharpe verte identifiée à la campagne pour la légalisation de l’avortement, par exemple, est un hommage aux écharpes blanches – originellement des couches que les mères et les grands-mères de la Plaza de Mayo portaient sur leur tête comme symbole de leurs enfants disparus lorsqu’elles manifestaient pendant la dictature. À l’époque, les médias argentins décrivaient les mères et les grands-mères comme « las locas de la Plaza » (les folles de la Place), en raison des couches blanches qu’elles portaient, mais aussi en raison de la persistance et de l’audace de leurs protestations devant le siège du gouvernement de la dictature. De même, les premiers groupes féministes d’Argentine, tels que l’Union féministe argentine Feminista Argentina et le Movimiento de Liberacion Feminista, le Mouvement de libération féministe, ainsi que les groupes naissants du mouvement LGBTQI+ qui en est issu, étaient souvent regroupés dans les premiers médias sous le nom de « locas », folles. Dans les deux cas, une formulation péjorative a été appliquée à une forme différente et prémonitoire de rationalité politique.

      Un autre antécédent important en Argentine est la Réunion nationale des femmes, aujourd’hui appelée Réunion plurinationale des femmes, des lesbiennes, des personnes transgenres et non binaires, fondée en 1986, trois ans seulement après la restauration de la démocratie. L’édition 2005 de la réunion a donné lieu à la création de la Campagne nationale pour un avortement légal, sûr et gratuit, point culminant de deux décennies d’activisme sur cette question, menée par des femmes argentines qui s’étaient exilées pour échapper à la dictature. Pendant leurs années d’exil, nombre de ces militantes avaient participé à des luttes féministes à l’étranger, que ce soit au Brésil, en France, au Mexique, aux États-Unis ou à Cuba. À leur retour, elles ont apporté avec elles les stratégies qu’elles avaient apprises dans leur pays. En 1987, elles ont fondé la Commission pour le droit à l’avortement, qui a finalement ouvert la voie à la Campagne nationale pour le droit à l’avortement. La Campagne nationale a présenté son projet de légalisation de l’avortement au Congrès argentin à sept reprises – en 2005, 2006, 2007, 2009, 2018, 2019 et 2020 – bien qu’il n’ait jamais été voté avant 2018. Cette année-là, le projet de loi a été adopté par la Chambre des représentants, mais n’a pas réussi à passer au Sénat, établissant un nouveau seuil en termes de visibilité en Argentine, mais aussi dans le monde entier, en grande partie en raison d’une transformation politique qui avait commencé en 2015.

      L’avortement, lorsqu’il est associé à la perspective d’un accès égal aux soins, est-il un élément important du développement de la démocratie ?

      Bien sûr. D’ailleurs, l’un des slogans était : « Le droit à l’avortement est une dette de la démocratie ». Mais je pense que l’avortement n’est pas seulement lié aux soins. Je vais l’expliquer.

      La lutte pour l’avortement a pris sens dans sa relation avec d’autres luttes féministes qui ont lié politiquement et cognitivement la violence contre les corps féminisés avec un diagnostic systématique du régime capitaliste hétéro-patriarcal et colonial. Avec la marée verte, le débordement du terrain parlementaire s’est précisé par l’appropriation de cette lutte par la campagne féministe. En 2018, pour la première fois, les séances publiques ont été retransmises en direct et suivies par des milliers de personnes ; elles ont comporté jusqu’à 800 voix, devenant une véritable plateforme publique d’argumentation, de confrontation et d’exposition. Elles ont forgé un espace pédagogique, dont ont particulièrement profité les générations de jeunes qui ont abordé ces arguments dans les écoles et les conversations quotidiennes. Mais elles ont également réussi à imposer une discussion dans l’agenda médiatique, grâce à une polyphonie de débats sans précédent. Le débordement sur le terrain social s’est précisé par l’expansion de la mobilisation. Celle-ci s’est manifestée, tout d’abord, par la pratique des « pañuelazos », des actions de masse au cours desquelles les participants agitaient les mouchoirs verts symbolisant l’avortement. La « marée verte » a inondé tous les espaces, y compris les écoles, les bidonvilles, les syndicats, les places, les lieux de travail et les soupes populaires. Par cette extension, le corps qui avait été mis en débat a également pris une dimension de classe. D’une part, cela s’est produit parce que la discussion sur la clandestinité de l’avortement faisait directement référence aux coûts qui le rendent plus ou moins risqué selon les conditions sociales et économiques de chacun. D’autre part, cette dimension est apparue parce que la hiérarchie de l’Église catholique a tenté d’inverser l’argument de classe, en désignant l’avortement comme quelque chose d’ « étranger » et d’ « extérieur » aux classes populaires. Dans la lutte pour la légalisation de l’avortement, le corps en litige dépasse donc la conquête des droits privés individuels. La mobilisation massive exigeant un avortement légal, sûr et gratuit déborde la demande de reconnaissance législative en même temps qu’elle la réclame.

      Par ailleurs, le débat a dépassé le cadre de la santé publique comme question préventive de la grossesse non désirée, pour ouvrir la question du désir. Avec le slogan « La maternité sera désirée ou ne sera pas » et la demande d’une éducation sexuelle complète dans le cursus éducatif, la campagne a approfondi les débats sur les sexualités, les corporalités, les relations et les affects qui ont déplacé la question de manière radicale. Cela a même permis de faire varier les slogans en faveur de l’avortement légal, non seulement à l’hôpital, mais aussi pour défendre des réseaux autonomes comme les « socorristas », les sauveurs de vie, un réseau national de travailleurs sanitaires et sociaux qui fournissent des informations et un soutien pour des avortements sûrs en Argentine, qui ont pratiqué des avortements « partout » ; en faveur aussi non seulement de l’éducation sexuelle, mais aussi de la découverte de sa propre sexualité ; non seulement de la contraception pour éviter les avortements, mais aussi du plaisir.

      La chambre basse du Congrès a approuvé le projet de loi le 13 juin 2018. Le 8 août, il a atteint le Sénat, qui a décidé de son sort. Pour ces deux dates, malgré des températures négatives, 1 puis 2 millions de personnes se sont rassemblés devant le Congrès, inaugurant la pratique de la veillée féministe qui dure toute la nuit.

      Après un débat intense de 12 heures, le Sénat a rejeté le projet de loi en 2018, par un vote de 38 contre 31. Pour le mouvement qui avait poussé à la légalisation, et pour les personnes présentes sur la place à l’extérieur, la scène a été vécue comme un exercice de discipline et d’infantilisation. D’un côté, 2 millions de personnes devant le Congrès se battant pour le droit des femmes à décider pour elles-mêmes ; de l’autre côté, 38 représentants du système patriarcal des castes décidant pour elles. Malgré la déception de cette nuit, le mouvement a continué en organisant des grèves internationales des femmes en 2019 et 2020, ce qui l’a aidé à maintenir la dynamique de la légalisation. Et en intégrant le droit à l’avortement dans une critique plus large du modèle économique néolibéral, le mouvement féministe est devenu une force politique motrice, mobilisant l’opposition contre les politiques d’austérité du Président Macri, dont le poids a été ressenti de manière disproportionnée par les femmes. Lors de l’élection présidentielle de 2019, le candidat péroniste, Alberto Fernández, a fait de la légalisation de l’avortement une promesse de campagne. Lorsque la pandémie de coronavirus a retardé la soumission du projet de loi promis au Congrès, les organisations féministes ont intensifié leur pression avec des campagnes en ligne et hors ligne. Finalement, pour la première fois dans l’histoire, le pouvoir exécutif – et non la société civile – a présenté le projet de loi légalisant l’avortement le 17 novembre, ainsi qu’un projet de loi qui accorde une pension alimentaire pour protéger et financer les mères pendant la grossesse et les trois premières années de vie de l’enfant. Les deux projets de loi ont été adoptés le 30 décembre.

      La lutte n’est cependant pas terminée. Les organisations féministes demandent que les femmes qui ont été emprisonnées pour avoir avorté avant la légalisation soient libérées de prison. Elles resteront également vigilantes pour s’assurer que la loi est pleinement appliquée. Dans le contexte de la crise économique sans précédent due à la pandémie, elles sont également préoccupées par le maintien du financement public de la santé et de l’éducation.

      Cette victoire en Argentine a également eu un écho dans toute la région. Les mouvements féministes au Chili, au Brésil, en Équateur, au Pérou et au Mexique sont particulièrement désireux de faire de leurs pays les prochains à rejoindre la marée verte. Depuis 2018, de nombreuses initiatives et campagnes pour légaliser l’avortement ont été lancées, avec le foulard vert comme symbole. Aujourd’hui, elles sont revitalisées, car le féminisme transnational continue de pousser contre les forces conservatrices et les forces néolibérales.

      Vous analysez les différents mouvements féministes de 2015 à aujourd’hui en Argentine. Vous expliquez que ce mouvement a d’abord été alimenté par le slogan et hashtag #NiUnaMenos qui a convoqué la première mobilisation massive contre les féminicides en juin 2015. Un an plus tard, on entendait partout : « Nous voulons être vivantes et libres ! ». Puis, en octobre 2016, la grève a produit un saut qualitatif en transformant la mobilisation contre les féminicides en un mouvement radical et massif qui a su politiser le rejet de la violence d’une manière neuve. Pouvez-vous revenir sur ces trois étapes ?

      Je pense que dans ces trois étapes, vous pouvez voir un déplacement dans la conceptualisation de la violence et l’émergence d’une force politique croissante. La violence sexiste a été appréhendée autrement. Nous avons pluralisé sa définition : nous avons cessé de parler « seulement » de la violence contre les femmes et les corps féminisés, et nous l’avons plutôt reliée à un ensemble d’autres formes de violence, sans lesquelles son intensification historique ne pourrait être comprise. Parler de la violence à partir des féminicides (des femmes mais aussi des trans, etc.), ce n’est pas se limiter à sa comptabilité nécropolitique, au décompte des victimes. En ce sens, la reconnaissance de la pluralisation de la violence est stratégique : cela permet de déplacer la figure totalisante de la victime. La pluralisation de la signification des violences sexistes ne consiste pas seulement à quantifier et à cataloguer les différentes formes de violence. C’est beaucoup plus complexe ; c’est une façon de cartographier leur simultanéité et leur interrelation. Il s’agit de relier les maisons démolies aux terres rasées par les entreprises agroalimentaires, à l’écart salarial et au travail domestique invisibilisé, de connecter la violence de l’austérité et de la crise avec la manière dont celles-ci sont habitées par des pratiques des femmes dans les économies populaires ; tout cela est mis en relation avec l’exploitation financière à travers la dette publique et privée. Beaucoup de choses sont liées : les manières de discipliner la désobéissance par la répression étatique la persécution des mouvements de migrants, l’emprisonnement des femmes pauvres pour avoir avorté et la criminalisation des économies de subsistance. En outre, il ne faut pas minorer l’empreinte raciste de chacune de ces formes de violence. Rien n’est évident dans ce réseau de violence : retracer les modes de connexion, c’est produire du sens, car cela rend visible la machinerie d’exploitation et d’extraction de la valeur qui implique des seuils croissants de violence, lesquels ont un impact différentiel (et donc stratégique) sur les corps féminisés.

      Fabienne Brugère
      Philosophe, Professeure à l’université Paris 8

      Guillaume Le Blanc
      Philosophe, Professeur à l’Université de Paris

      NDLR : L’ouvrage de Fabienne Brugère et Guillaume Le Blanc, Le peuple des femmes : un tour du monde féministe paraîtra le 16 février 2022 aux Éditions Flammarion.

      #femmes #grève #féminisme #lutte #domination #argentine #WeAreAllWorkers #TrabajadorasSomosTodas #NiUnaMenos

  • Mexique : Bloque Negro, la révolution féministe - ARTE Reportage -
    https://www.arte.tv/fr/videos/101555-000-A/mexique-bloque-negro-la-revolution-feministe

    Encagoulées, vêtues de noir de la tête aux pieds, organisées en groupuscules, une nouvelle génération de #féministes lève le poing en faveur d’une reconnaissance des droits des femmes.

    Loin du modèle de la génération précédente, celui de ces mères de familles qui défilaient en silence, ces activistes anarchistes qui manifestent avec violence dans les capitales européennes se réclament de la mouvance des "Black Blocs". 

    A leurs yeux, l’homme est un prédateur, un danger ultime. Leur slogan : “Ni pardon, ni oubli” pour tous les agresseurs sexuels. La radicalisation du mouvement féministe tourne parfois au combat de rue dans tout le pays. En 2019, près de 4.000 Mexicaines ont été assassinées. Le féminicide a été reconnu seulement pour 976 cas. 99% des meurtres de femmes restent impunis.

    Il y a quelques mois, une partie de ce groupe d’activistes a pris d’assaut le siège de la Commission Nationale des Droits de l’Homme à Mexico. L’édifice public est devenu le QG de leur mouvement, mais aussi un refuge pour des femmes victimes d’agression, venues de tout le Mexique. Un lieu totalement interdit aux hommes et surprotégé.
    Exceptionnellement, les Bloque Negro ont accepté la présence de la caméra de Manon Heurtel, en immersion dans le quotidien de ces femmes meurtries et combattantes.

    #féminicides #niunamenos #femmes #féminisme

  • La fiscalité, angle mort du féminisme

    40 % des bénéfices des multinationales s’envolent chaque année vers les paradis fiscaux. Or l’évasion fiscale affecte de manière disproportionnée les femmes et les filles, nous réclamons donc un régime fiscal féministe... c’est-à-dire égalitaire.

    https://blogs.mediapart.fr/pour-une-justice-fiscale/blog/110220/la-fiscalite-angle-mort-du-feminisme


    Réunion féministe de Tax and Fiscal Justice Asia (TAFJA), mars 2019 | Image: TAFJA © TAFJA / Global Alliance fro tax Justice

    Le mois dernier à Davos, “le 1%” (représentants de 1000 grandes entreprises et quelques gouvernants sélectionnés) se réunissait dans un “paradis” fiscal pour imaginer un business "plus vert", "plus inclusif" ou "durable". Dans le même temps, partout dans le monde des femmes descendaient dans les rues. Certaines mettant leurs vies en jeux pour obtenir ou défendre des droits fondamentaux. D’autres, dont nous sommes en occident, pour exiger encore et toujours l’égalité.

    On pourrait avoir l’impression que les droits des femmes ont progressé ces dernières années, avec des mouvements tels que #NiUnaMenos ou #MeToo prenant de l’ampleur dans l’espace médiatique. Cependant, dans les faits, on observe peu ou pas de progrès en matière d’égalité économique. Actuellement, les femmes assurent à hauteur de 76,2% le travail domestique ou de soin, qui n’est pas rémunéré. Dans la sphère professionnelle, les femmes perçoivent 77% de ce que les hommes reçoivent à travail, diplôme et responsabilité égaux. Le Forum économique mondial lui-même estime qu’il faudra 202 ans pour mettre fin à l’écart de rémunération entre les sexes, "car la différence est très grande et le rythme du changement très lent".

    Pour accélérer ce changement et diminuer significativement les inégalités hommes/femmes, lutter activement contre l’évasion fiscale serait une solution extrêmement efficace, et nécessaire. Voici pourquoi :

    1/ Les femmes pallient l’absence ou la réduction des services publics.

    Pourquoi ? Réfléchissez-y : à Entebbe, Paris, Rio ou Manille, lorsque la crèche n’est pas disponible ou qu’une personne âgée devient dépendante et qu’il n’y a pas de services publics pour s’en occuper, qui est plus susceptible de sacrifier son travail ? Les femmes.

    Qui reste à la maison lorsqu’il n’y a pas de routes ou d’eau potable ? Les femmes et les filles. Et parmi elles, les femmes et les filles les plus pauvres.

    Ici, paraphrasons simplement Njoki Njehu, militante kényane et coordinatrice panafricaine de la Fight Inequality Alliance, qui a déclaré aux millionnaires à Davos : « Pour lutter contre les inégalités, nous devons renforcer, et non anéantir, la capacité de nos gouvernements à fournir des services publics de haute qualité ».

    2/ Les femmes sont les grandes perdantes des politiques fiscales.

    Pourquoi ? Parce qu’elles sont historiquement défavorisées par une majorité de systèmes fiscaux, qu’elles devraient plus s’attacher à comprendre et questionner. En Afrique, la coalition FEMNET a baptisé ces problématiques #femonomics. Par exemple :

    Qui forme la majorité des familles monoparentales ? Les femmes. Cependant, dans de nombreux pays, les mères n’ont pas droit aux mêmes déductions fiscales que les pères. Soit dit en passant, c’est souvent la même chose pour les femmes mariées.
    Qui va hériter moins, dans la plupart des pays, que ses frères et ses fils ? Les femmes, les filles, les épouses, les sœurs...
    Et dans le monde, qui ne possède déjà en moyenne que 20% des terres ? Les femmes.

    3/ Les femmes sont négativement et disproportionnellement impactées par la tendance fiscale actuelle, qui consiste à réduire l’impôt sur les sociétés et s’appuyer de plus en plus sur des impôts indirects tels que la TVA. Ce type de taxes, non proportionnelles au revenu, ignore l’un des principes de base d’une fiscalité juste : prélever en fonction de la capacité à payer.

    En effet, comme l’explique l’ONU, « la TVA et les autres taxes régressives affectent généralement les femmes plus que les hommes, en raison de la représentation excessive des femmes dans les groupes à faible revenu (ce qui rend la taxe plus régressive) et en raison de modes de consommation différents ».

    Il en résulte qu’au lieu de réduire les inégalités, ces politiques fiscales les aggravent. Ainsi, au Brésil par exemple, qui paie proportionnellement plus d’impôts ? Les femmes les plus pauvres : les femmes noires.

    S’il y a tant de femmes dans les rues en Tunisie, au Chili ou parmi les gilets jaunes en France, cela veut-il dire que les femmes réussissent à faire entendre leurs voix dans l’espace public ? Malheureusement, non.

    Cela signifie simplement qu’elles sont conscientes de plus contribuer tout en gagnant moins. Autrement dit, les femmes sont les grandes perdantes dans ce système économique injuste. Et nous aimerions faire comprendre que leur manque-à-gagner est systémique, enraciné dans un régime fiscal injuste.

    Alors, quand les gouvernements rechignent à limiter la fraude fiscale, c’est un cercle vicieux pour les femmes. Lorsque les multinationales ne paient pas leur part d’impôts, ce sont nous, les citoyens, qui payons plus - par des mesures d’austérité, par des augmentations de TVA ou par la mise en place d’une taxe au diesel... Et nous devons toujours plus compenser la réduction des services publics, et le manque de ressources de nos États. Manques cruels lorsqu’il s’agit de respecter les engagements qui garantissent l’égalité ou les droits humains des femmes.

    Rappelons que les multinationales ont éludé plus de 650 milliards de dollars, ne serait-ce qu’en 2016 comme le montre Gabriel Zucman. 650 milliards de dollars, cela fait beaucoup d’écoles, des routes sûres, d’hébergements d’urgence pour les femmes ou d’hôpitaux, non ?

    Depuis des décennies, les militantes des droits des femmes réclament plus de représentation dans l’économie, la finance, la presse et la politique - et plus que jamais nous avons besoin de plus de féminisme dans les arènes fiscales.

    Aujourd’hui, des militant.e.s de la justice fiscale vont à la rencontre de groupes de femmes partout dans le monde pour faire entendre leurs constats. Depuis 4 ans, notre coalition mène une grande campagne chaque mois de mars, autour de la réunion de l’ONU sur le statut des femmes. Cette année, cette campagne va s’étendre au long cours, jusqu’au Generation Equality Forum, à Paris en juillet.

    Réunion féministe de Tax and Fiscal Justice Asia (TAFJA), mars 2019 | Image : TAFJA © TAFJA / Global Alliance fro tax Justice Réunion féministe de Tax and Fiscal Justice Asia (TAFJA), mars 2019 | Image : TAFJA © TAFJA / Global Alliance fro tax Justice

    Ensemble, nous avons organisé un “Tax Haven Tour du Brexit" pour les journalistes, le 17 janvier dernier, juste avant le Forum de Davos et la Marche mondiale des Femmes. Nous l’avons fait à Londres, et non dans une île paradisiaque, car Londres est l’un des “paradis” fiscaux les plus agressifs au monde… et, avec le Brexit, il va échapper aux mécanismes de régulation mis en place dans l’Union européenne.

    C’est l’Alliance Mondiale pour la Justice Fiscale, dont nous faisons partie, qui a accueilli les participants du Tour. L’Alliance Mondiale pour la Justice Fiscale représente les réseaux de justice fiscale sur les cinq continents. L’accueil du tour a eu lieu à la frontière de la City de Londres, une entité distincte à Londres et au Royaume-Uni, le moteur mondial de la course au moins-disant fiscal. Marie Antonelle Joubert, de l’Alliance Mondiale pour la Justice Fiscale, a introduit le thème : « Le 1% qui se réunit en Suisse s’exonère de sa contribution à la société, alors que chaque année, le monde crée plus de richesse et les inégalités augmentent. Citoyen.ne.s, femmes, familles de travailleurs et petites entreprises - nous payons tous des impôts. Les multinationales doivent payer leur part. Dans les pays en développement, les gouvernements sont privés d’au moins 100 milliards de dollars par an en raison de l’évasion fiscale. Il est donc impératif de changer le système fiscal mondial : il est obsolète, il n’est pas adapté à la structure des multinationales, il n’est ni juste, ni durable. »

    Roosje Saalbrink, de l’ONG internationale Womankind Worldwide, a ensuite guidé la visite vers la statue de La Maternité, qui représente « l’exploitation des femmes, qui subventionnent l’économie grâce à leur travail de soins non rémunéré ». Roosje a expliqué comment les gouvernements se sont engagés à créer des ressources pour soutenir l’égalité Femmes-Hommes et les droits des femmes (exactement comme ils l’ont fait pour l’environnement lors des COP). « Cependant, explique Roosje, la collecte d’impôts est affaiblie par l’évasion fiscale, ce qui signifie qu’il y a moins de ressources disponibles pour les services publics, qui sont nécessaires à l’émancipation des femmes. Le système fiscal mondial actuel, injuste, activé et canalisé à travers la City of London, affecte les femmes et les filles plus fortement : ces politiques budgétaires manifestent et exacerbent les structures patriarcales qui les discriminent. Nous avons besoin d’investissements publics adéquats et de politiques qui soutiennent la redistribution du travail de soins non rémunéré à travers la fourniture de services publics, universels qui permettent la transformation des relations entre les sexes », a résumé Roosje.

    Susan Himmelweit, du Women’s Budget Group au Royaume Uni, a rappelé que le Brexit sera l’occasion de déréglementer davantage la finance et, « si un endroit aussi puissant que la City le fait, il est très probable que d’autres endroits le feront également ». Professeure émérite d’économie, Susan analyse que dans son pays, « les gouvernements successifs se sont plus intéressés à la reproduction du capital financier qu’à la reproduction sociale, or la reproduction sociale des personnes est exactement ce qui occupe le temps des femmes. Nous sommes impliquées dans ces activités de soins et dans toutes ces choses qui maintiennent et font avancer la vie sociale, donc pour nous, les contributions de l’État font une grande différence. Le Brexit va probablement aggraver la situation, car la réglementation européenne a grandement profité aux femmes dans ce pays. Presque tous les changements progressifs viennent de l’Union européenne. »

    Face à tous ces enjeux, le système fiscal international doit être réformé pour garantir que chacun paie sa juste part, que les politiques fiscales ne soient pas discriminatoires à l’égard des femmes et que les gouvernements puissent générer les ressources fiscales nécessaires pour fournir des services publics sensibles au genre.

    Réunissons-nous pour exiger que la justice fiscale soit une réalité pour toutes les femmes et les filles du monde entier, revendiquons enfin, ensemble, un régime fiscal féministe !

    Marie Antonelle Joubert (Marseille), Caroline Othim (Nairobi), Roosje Saalbrink (London), pour l’Alliance Globale pour la Justice Fiscale.

    • Pour celles et ceux qui ne savent pas de quoi on parle : La Mimo, une militante de 36 ans qui participait à toutes les manifs à Santiago, au Chili (sous une forme particulièrement violente puisqu’elle était mime et déguisée en clown), a été arrêtée pendant l’État d’Urgence par la police chilienne, puis violée, torturée, assassinée, et finalement son cadavre pendu à une grille, dans la rue...

      Non, on n’est pas en 1973, mais bien en 2019, et c’est pour ça qu’ils ne lui ont pas coupé les doigts...

      Un article en espagnol :

      « La Mimo » : la artista que apareció colgada en medio de la represión en Chile
      El Patagonico, le 21 novembre 2019
      https://www.elpatagonico.com/la-mimo-la-artista-que-aparecio-colgada-medio-la-represion-chile-n5066721/amp

    • Je n’arrive pas à trouver d’informations précises. Les seules informations disant qu’elle a été torturée et violée venant du collectif « Ni una menos ». Quand quel jour son corps a-t-il été retrouvé ? (le dimanche 20 apparemment) De quand est la date de son décès d’après les médecins ? Par qui a-t-elle été auscultée (les médecins de l’état/police ? des médecins indépendants ?)

      À la fois on n’a pas envie d’y croire car c’est super horrible, à la fois on a envie d’y croire car ça prouve que le gouvernement et la police sont de nouveau comme la dictature, et que c’est des gros méchants et que nous on est du bon côté, mais dans tous ça, c’est bien d’avoir des précisions sur les infos quand même, autre que des circulations de réseaux sociaux (et comme j’ai plus beaucoup de vocabulaire espagnol, c’est compliqué de trouver pour l’instant).

    • La plupart des articles utilisent le conditionnel ; celui ci, daté du 21/11, ne l’utilise pas sur les faits : La Mimo a été retrouvée pendue, accrochée à une grille, le dimanche 20 octobre.

      Conmoción en Chile por artista violada, asesinada y colgada de una reja
      https://www.periodicoelprogreso.com/conmocion-en-chile-por-el-asesinato-de-daniela-carrasco/57019/2019

      Se trata de Daniela Carrasco. Culpan a las fuerzas policiales.

      La muerte de Daniela Carrasco, la artista callejera conocida como ‘La Mimo’, causa conmoción en Chile. El cuerpo de la mujer fue hallado colgando de una reja y acusan a las fuerzas policiales del país andino haberla secuestrado, violado y asesinado.

      El domingo 20 de octubre, ‘La Mimo’, de 36 años de edad, fue encontrada ahorcada, colgada de una reja en un paraje cercano al Parque André Jarlan. La zona queda en la comuna de Pedro Aguirre Cerda, en el sector sur de Santiago de Chile.

      En redes sociales circularon versiones que refieren que la última vez que Carrasco fue vista con vida había sido detenida por carabineros. Las dudas se acrecentaron con la difusión de un video, en el que un hombre encuentra colgado el cuerpo de una persona —presuntamente ‘La Mimo’— en la comuna de Pedro Aguirre Cerda.

      El Sindicato Nacional Interempresa de Actores y Actrices de Chile (Sidarte) exigió el esclarecimiento de las circunstancias de la muerte de la artista. “El Estado de Chile debe responder y transparentar la participación de fuerza policial en su muerte. Estamos consternados y exigimos justicia”, publicó el Sidarte en su cuenta de Twitter.

      Por su parte, el colectivo feminista #NiUnaMenos-Chile denunció en la misma red social que a Daniela Carrasco “la ultrajaron, torturaron y asesinaron”.

      El colectivo feminista reiteró la exigencia de investigar y esclarecer el “feminicidio” de ‘La Mimo’, que supuestamente ocurrió en medio del estado de emergencia y toque de queda decretados por el presidente Sebastián Piñera, tras las fuertes protestas en varias ciudades chilenas para exigir su renuncia.

    • Cet article, en date du 26/10/19, de La República péruvienne contient les mêmes informations factuelles sur la découverte du corps et du conditionnel pour les circonstances (viol par du «  personnel en uniforme  »…).

      Chile : hallan muerta a artista callejera y exigen investigar a policías
      https://larepublica.pe/mundo/2019/10/26/protestas-santiago-de-chile-crisis-en-chile-daniela-carrasco-la-mimo-que

      Algunas fuentes aseguran que Daniel Carrasco, conocida como ‘La Mimo’, fue abusada sexualmente por uniformados antes de ser ahorcada. Diversas agrupaciones exigen investigar su caso.
      […]
      A la fecha, 19 personas murieron por los enfrentamientos contra las autoridades. Dentro de esta lamentable cifra se encuentra Daniela Carrasco, una artista callejera de 36 años a quien conocían como ‘La Mimo’.

      El cadáver de la mujer fue encontrado colgado de una reja de la comunidad Pedro Aguirre Cerca, al sur de Santiago de Chile.

    • En italien

      "È stata rapita dalle forze militari nei giorni della protesta il 19 ottobre"denuncia il sindacato nazionale di attori e attrici del Cile, che in questi giorni ha chiesto il chiarimento delle circostanze della morte di Daniela Carrasco. "Lo Stato del Cile deve rispondere e rendere trasparente la partecipazione delle forze di polizia alla sua morte. Siamo sgomenti e chiediamo giustizia". Il corpo è stato scoperto lo scorso 20 ottobre appeso a una recinzione in un luogo vicino al parco André Jarlan, nel comune di Pedro Aguirre Cerda, nel settore meridionale di Santiago del Cile. Il corpo della ragazza appeso all’inferriata, filmato con un cellulare è ora finito in un video diventato virale. Dall’ufficio della Polizia hanno fatto sapere che si trattava di suicidio. Il rapporto ufficiale, infatti, ha negato tracce di violenza sessuale, di sevizie e ha attribuito la morte all’impiccagione, che sarebbe avvenuta per mano della stessa Daniela.

      continua su: https://www.fanpage.it/esteri/la-morte-di-daniela-carrasco-violata-torturata-ed-esposta-impiccata-come-un-
      http://www.fanpage.it

    • Émission du 27/10/19, la position officielle du procureur est que le décès est qualifié de suicide : elle serait morte asphyxiée, par elle-même, sans trace d’aucune autre agression (1:10-1:26)

      Investigan muerte de mujer encontrada ahorcada en sitio eriazo de Pedro Aguirre Cerda - La Red : La Red
      https://www.lared.cl/2019/programas/asi-somos/investigan-muerte-de-mujer-encontrada-ahorcada-en-sitio-eriazo-de-pedro-aguirr

      El domingo pasado Daniela Carrasco fue encontrada muerta.

      –---------------

      Version reprise aujourd’hui même 22/11/19 par El Dínamo, journal chilien :
      Le procureur a qualifié le décès de suicide, le rapport de la médecine légale indiquant la cause de décès asphyxie par pendaison, l’intervention de tiers étant exclue

      Crisis social : las 23 muertes que son investigadas por la fiscalía
      https://www.eldinamo.cl/nacional/2019/11/22/muertes-fiscalia-crisis-social-fallecidos-investigaciones

      Daniela Carrasco
      Otra de las investigaciones abiertas de la Fiscalía Metropolitana Sur tiene relación con la muerte de la artista callejera de 36 años, Daniela Carrasco, quien fue hallada sin vida colgando de una reja en un sitio eriazo en la comuna de Pedro Aguirre Cerda, cerca del Parque André Jarlan.

      El caso fue descubierto luego de que un hombre que pasaba por el lugar grabó un video de la situación, quien sospechaba que la joven había sido víctima de violencia policial, incluso se especuló que la artista había sufrido abuso sexual.

      Sin embargo, desde la fiscalía señalaron que el deceso de Carrasco está siendo indagado como suicidio, ya que el informe del SML determinó que la causa de muerte fue asfixia por ahorcamiento, descartando la participación de terceros en la muerte.

      On notera que la quasi totalité des cas de «  décès du fait de la crise sociale  » abordés dans l’article d’ El Dínamo résultent de causes extérieures à l’action des forces de maintien de l’ordre, genre : suicide dans le commissariat

    • #JusticiaparaElMimo: il mondo intero chiede la verità sulla manifestante torturata e uccisa in Cile

      Daniela Carrasco uccisa in Cile: i social si mobilitano per Mimo

      “Daniela è stata violentata, torturata e impiccata perché simbolo delle proteste in Cile”, denuncia il coordinatore di “Ni Una menos” e i social network si mobilitano per chiedere chiarezza sulla morte di Daniela Carrasco, la 36enne artista di strada e simbolo delle proteste in Cile, ritrovata impiccata domenica 20 ottobre.

      Un evento tragico risalente ormai ad un mese fa, di cui i media non hanno dato notizia fino alle scorse ore perché il 20 novembre è arrivata la perizia sul corpo della giovane donna ma la sua morte resta ancora avvolta nel mistero.

      L’hashtag #JusticiaparaElMimo fa il giro del mondo e il naso rosso di Mimo inonda le bacheche di centinaia di migliaia di persone che vogliono la verità sull’omicidio che scuote il Cile.

      “Quando l’odio diventa codardo se ne va mascherato in società e si fa chiamare ‘giustizia’”, recita una vignetta condivisa su Twitter e dedicata alla giovane uccisa durante gli scontri antigovernativi che da quattro settimane stanno martoriando il Cile.

      L’artista di strada 36enne è stata ritrovata morta impiccata. In un primo momento era stato ipotizzato il suicidio, ma altri dettagli stanno emergendo anche grazie alla mobilitazione dei cittadini e del web. Una reazione che non conosce confini e valica le frontiere del Cile: a chiedere chiarezza c’è anche l’associazione italiana Non una di meno.

      “La vergogna delle barbarie umane si ripeterà sempre tra l’indifferenza e la connivenza”, scrive qualche altro utente. E c’è chi parla perfino di “femminicidio di Stato”.

      A lanciare sospetti sulla sorte di Daniela Carrasco e sulle altre vittime di violenza in Cile sarebbero anche le parole del presidente Sebastian Piñera il quale ha confermato gli abusi sui manifestanti da parte delle forze dell’ordine. “C’è stato un eccessivo uso della forza, ci sono stati abusi e i diritti di tutti non sono stati rispettati”, ha detto in conferenza stampa Piñera.

      https://www.tpi.it/esteri/daniela-carrasco-mimo-cile-campagna-social-20191122502504

    • *Cile, è ancora avvolta nel mistero la morte di Mimo:

      “Torturata per aver preso parte alle proteste”*

      Daniela Carrasco è stata trovata impiccata ad un albero: la prima ipotesi era di suicidio. La donna, conosciuta come «El mimo», aveva preso parte alle proteste che stanno infiammando il Cile. Non si esclude che la sua morte sia dovuta a torture e violenze sessuali.

      Cile, Mimo è morta in strane circostanze dopo le proteste

      In Cile va avanti da quattro settimane una violenta guerriglia urbana in seguito alle proteste iniziate il 14 ottobre contro i costi del servizio pubblico. I cortei, iniziati nella capitale Santiago, hanno poi assunto la dimensione nazionale contro le politiche del Governo e il bilancio è di 22 morti e oltre 2000 feriti.

      Tra le morti verificatesi, spicca quella di Daniela Carrasco, donna di 36 anni, artista di strada conosciuta come “La Mimo”. Nella giornata di mercoledì 20 novembre è stato consegnato ai suoi genitori la perizia effettuata. Dopo la prima ipotesi del suicidio, si fa strada anche l’opzione di una morte “simbolica”, a seguito di torture e violenze sessuali, che servisse da monito alle donne cilene.

      Daniela Carrasco è stata ritrovata domenica 20 ottobre senza vita impiccata ad un albero nelle vicinanze del arco “André Jarlan”, nel comune di Pedro Aguirre Cerda.

      Inizialmente, i medici avevano ipotizzato un suicidio, e dalla perizia, che ha accertato la morte per soffocamento. Non risulterebbero dal rapporto della polizia scientifica violenze né torture, almeno secondo le fonti ufficiali e le dichiarazioni del procuratore.

      Tra chi chiede giustizia per la donna che aveva preso parte alle manifestazioni cilene infatti sta prendendo piede un’altra ricostruzione.

      Daniela Carrasco sarebbe stata infatti vittima di terribili torture e ripetute violenze sessuali, per erigerla a esempio per tutte le donne che stanno scendendo in piazza nell’ultimo mese per protestare contro il governo cileno. Sarebbero infatti molte le donne scomparse a seguito delle proteste.

      A sostenere questa ipotesi è il coordinatore di “Ni Una menos“, il corrispettivo cileno dell’organizzazione Non una di meno, che sui social network ha denunciato come Daniela sia stata “è stata violentata, torturata, nuovamente violentata fino al punto di toglierle la vita”. Accuse sostenute anche dalla rete di attrici cilene, secondo cui la 36enne “è stata rapita dalle forze militari nei giorni della protesta il 19 ottobre”.
      Il presidente Pinera ammette gli abusi

      Intanto, il presidente cileno Sebastian Pinera ammette i recenti abusi della polizia sui manifestanti: “C’è stato un eccessivo uso della forza, ci sono stati abusi e i diritti di tutti non sono stati rispettati”, ha detto nel corso di una conferenza stampa al palazzo presidenziale de La Moneda ha riconosciuto un eccesso di violenza da parte delle forze dell’ordine nella repressione delle proteste e dei disordini.

      Il presidente ha aggiunto, nel corso del suo discorso di domenica, che “né gli atti di inusitata violenza né gli abusi resteranno impuniti”, garantendo adeguata assistenza affinché “le procure e i tribunali possano indagare e fare giustizia”.

      Quella giustizia che ancora non è stata fatta per la morte di Mimo.

      https://www.tpi.it/esteri/cile-proteste-morte-mimo-daniela-carrasco-20191121501561

    • Comme ce serait formidable d’avoir la traduction Deepl (500€/an) qui respecte beaucoup mieux le féminin, les textes originaux, les noms d’associations … et les sauts de lignes, utilise un français correct ou un procuratore ne devient pas avocat par un tour de passe passe de traduction !

      par exemple Deepl traduit

      Pour étayer cette hypothèse, le coordinateur de « Ni Una menos », l’homologue chilien de l’organisation Non una di meno, a dénoncé sur les réseaux sociaux comment Daniela a été "violée, torturée, violée à nouveau au point de prendre sa vie. Accusations également soutenues par le réseau d’actrices chiliennes, selon lesquelles la jeune femme de 36 ans « a été enlevée par les forces militaires pendant les jours de la manifestation du 19 octobre ».

      tandis que GooG accumule les erreurs

      Pour soutenir cette hypothèse, le coordinateur de « Ni Una menos », correspondant chilien de l’organisation Pas de moins, qui sur les réseaux sociaux a dénoncé comment Daniela était « a été violée, torturée, encore violée au point de la renvoyer la vie ». Accusations également soutenues par le réseau d’actrices chiliennes, selon lequel le jeune homme âgé de 36 ans « a été kidnappé par les forces militaires à l’époque de la manifestation du 19 octobre ».

    • C’est un peu ce que je demandais dès le départ : qui a fait faire l’autopsie, la police, la famille ? Et du coup en fait ça fait une semaine ou plus que sur tous les réseaux sociaux, les gens partagent en chaine le fait qu’elle a été torturée et tuée et que c’est une martyre, et en fait sa famille elle-même dit qu’elle s’est suicidée ? (mais elle a très bien pu se suicider après s’être fait torturer et violer, ça non plus c’est pas impossible et pas clair ! sauf que qui a dit qu’elle s’est faite violée, est-ce que c’est l’autopsie demandée par la famille aussi ou d’autres gens sans preuves ? j’ai pas réussi à comprendre d’où venait cette première info !)

      Bref, faut continuer de chercher et recouper vraiment les infos…

    • Ce que l’on entrevoit dans la vidéo de la découverte de son corps, suspendu à une grille, ne milite pas vraiment pour un suicide.

      Pour le reste, la confiance qu’on peut accorder à la police et à la médecine légale dans ce contexte est toute relative.

      Et dans un contexte de répression violente, avec certainement des éléments durs dans les forces de répression, chercher une source fiable semble difficile, voire dangereux.

    • Je sais bien pour le contexte, mais ya quand même pas que les infos de la police qui arrivent non ? D’où ma question de savoir d’où venaient les infos concrètement, évidemment que si les seules infos viennent des médecins de la police il ne faut pas faire confiance ! Mais ça n’empêche que pour affirmer des choses il faut forcément se baser sur des faits, il faut que Ni una menos ait pu voir le corps, voir des marques, etc, pour affirmer ensuite des choses. Dans toutes les déclarations je ne vois aucune mention indiquant d’où sortent les informations alors qu’il pourrait y avoir des phrases du genre « Nous avons pu voir son corps et nous avons vu… » ou même « Des conaissances ont pu voir son corps… » mais non, ya aucune indication du tout.

      La déclaration officielle de l’association « Avocates féministes du Chili », qui bosse directement et bénévolement pour la famille de Daniela, c’est pas une information aussi fiable que le reste ? Elles indiquent que ça pourrait décrédibiliser le mouvement social de propager des infos sans sources. Mais après je ne connais pas les forces en présence, peut-être que c’est une association de bourgeoises hors du mouvement social et qu’il ne faut pas leur faire confiance. Je n’ai pas encore trouvé de réaction de Ni una menos à cette déclaration.

      https://twitter.com/Abofemcl/status/1197997836299833344

      DECLARACIÓN PÚBLICA SOBRE MUERTE DE DANIELA CARRASCO
      El 20 de octubre, en pleno estallido de la crisis que hasta hoy atraviesa nuestro país, el cuerpo sin vida de Daniela Carrasco (36 años), más conocida como “La Mimo” apareció en la comuna de Pedro Aguirre Cerda.

      En medio de la crispación de esos días, distintas declaraciones fueron emitidas por organizaciones y colectivos, indicando que había pruebas de ensañamiento, tortura y que el crimen había sido realizado por agentes del Estado.

      Apenas la noticia llegó a oídos de Abofem, nuestras socias se pusieron en contacto con la familia y hoy llevan el caso de manera pro bono.

      Es por eso que, a pesar de que nunca nos referimos a los casos que llevamos, nos vemos en la necesidad de exigirle a la ciudadanía y también a los medios de comunicación que no sigan compartiendo información sin fuentes verificadas.

      Desde Abofem instamos a respetar tanto la memoria de Daniela como a su familia, quienes en incontables ocasiones han pedido cautela y trato digno en su duelo.

      Lamentablemente, día tras día seguimos viendo noticias falsas en medios de comunicación nacionales e internacionales, lo que nos parece del todo condenable, sobre todo teniendo en cuenta nuestro actual contexto.

      Además, nos hemos visto en la necesidad de salir a apoyar a la familia, quienes han sufrido el constante asedio por parte de periodistas y curiosos, lo que se suma a nuestra labor de solicitar y verificar que por parte del Ministerio Público...

      se realicen todas las diligencias investigativas pertinentes y conducentes para descartar cualquier participación de un tercero en este lamentable hecho, con la mayor diligencia.

      Queremos recordarles que la investigación para esclarecer las circunstancias de la muerte de Daniela sigue en curso y que los antecedentes que hasta ahora se manejan indican que habría dejado una carta explicando las razones de un eventual suicidio y que no se hallaron signos evidentes o patentes de tortura o agresión sexual. Indicamos lo anterior, sin perjuicio de que los informes médicos forenses puedan indicar algo distinto más adelante.

      También queremos aclarar, a pedido de la familia de Daniela, que no han solicitado dinero por redes sociales ni están vendiendo objetos con su imagen. Cualquiera de esas situaciones, no va en beneficio de la familia y constituye un aprovechamiento que solo profundiza su dolor

      Instamos a la ciudadanía, a las organizaciones y a los medios de comunicación a elevar los estándares éticos y profesionales para no vulnerar la memoria de Daniela ni a su familia, ni tampoco deslegitimar el movimiento social con noticias falsas sin fuentes verificables.

      De todos y cada uno de nosotr@s depende darle un trato digno a cada caso que aparezca durante estos tiempos.
      Fin.

  • #Mondial féminin : une anthropologue #Argentine sur les routes de France
    https://lemediapresse.fr/international/mondial-feminin-une-anthropologue-argentine-sur-les-routes-de-france

    Féministe et Argentine, l’anthropologue #Nemesia Hijos a passé l’essentiel du mois de juin en France pour couvrir le méga-événement sportif. Et raconter les transformations du #Football féminin en cours dans son pays. 

    #International #Sport #Anthropologie #Boca_Juniors #Coupe_du_Monde #Egalite #Féminisme #Genre #NiUnaMenos

  • Nous sommes le 2 janvier 2019. Sans surprise, déjà des #violences_de_genre. Mais aussi des articles sur ces violences en ?? Pas des "faits divers" qui tiennent en un paragraphe. En l’occurrence : 2 pages, 817 mots, 3941 caractères.

    "Une femme battue et séquestrée 12 heures par son mari à Madrid"
    Voilà ce que l’on apprend :
    L’homme de 41 ans a été arrêté par la police pour avoir "brutalement" agressé sa compagne de 45 ans et l’avoir maintenue enfermée 12h au domicile conjugal (porte parole de la police)

    L’homme, qui avait des antécédents de violence de genre, a été remis en liberté. Des mesures d’éloignement ont été prises. Un bracelet électronique lui a été posé. La femme a été hospitalisée. La journaliste pourrait s’arrêter là, après-tout. Mais non.

    Car en Espagne, on ne met pas les cas de violence de genre dans la rubrique des chiens écrasés. La journaliste va donc tenter de nous expliquer ce qui s’est passé, croisant les témoignages des forces de l’ordre qui sont intervenues, des pompiers et de la victime

    Nulle part, on ne lira le témoignage d’un voisin ou d’une voisine, et le désormais célèbre : "On ne comprend pas. C’était vraiment un mec bien". Car ces témoignages n’ont absolument aucune valeur et n’apportent rien
    Les journalistes espagnol.e.s l’ont bien compris.

    Selon la police, intervenue sur les lieux, "après plusieurs heures, la victime a pu s’échapper avec ses 2 enfants, mineurs, témoins de l’agression" Une police qui rajoute les # suivants : #ViolencedeGenre #PasUneEnMoins*


    https://twitter.com/policiademadrid/status/1080385348428066817

    #NiUnaMenos, "Pas une en moins", c’est une façon plutôt intelligente de rappeler que "pas une de plus" n’est pas adéquat, puisque si une femme est tuée sous les coups de son conjoint ou ex conjoint, ça fait une femme de moins sur terre. Eh oui. Habile. Hashtag très utilisé ici.

    La police a rapporté à la journaliste que l’arrestation s’est produite le 30 décembre dernier (l’article date du 2 janvier) Une amie de la victime a appelé les forces de l’ordre, après avoir reçu des WhatsApp expliquant qu’elle avait été battue, qu’elle était séquestrée...

    .. et qu’elle craignait pour sa vie La police a donc envoyé une patrouille puis a prévenu les pompiers pour leur dire qu’ils allaient devoir intervenir en défonçant la porte derrière laquelle la femme était retenue contre sa volonté

    Les pompiers n’ont finalement pas eu à intervenir : une patrouille de police municipale est tombée nez à nez avec la victime qui descendait les escaliers, en pleurant, avec les deux enfants. Elle était parvenue à s’échapper

    Les agents ont tenté de parler avec la victime mais à ce moment-là, "elle était encore en état de choc" et ne pouvait prononcer un mot.
    Elle avait des blessures aux mains, aux jambes et aux lèvres, selon la police.

    Plus tard, elle a expliqué que son compagnon l’avait frappée avec un balai en aluminium jusqu’à ce qu’il se casse, qu’il lui avait sauté dessus x fois, genoux joints, alors qu’elle était au sol, mis des coups de pied et des coups de poings "Les enfants y ont assisté" selon police

    Elle a ensuite indiqué aux policiers que son agresseur avait commencé à la frapper à 1h du matin (il a été arrêté à 13h45), qu’il l’avait séquestrée dans la chambre puis qu’elle avait réussi à sortir avec les 2 enfants bien des heures plus tard, pendant qu’il était aux toilettes

    Les agents de police sont montés à l’étage L’homme leur a ouvert et s’est laisser arrêter Accusé de "mauvais traitements et blessures dans le cadre conjugal", il est passé devant un juge "spécialisé dans les violence de genre" Et là, vous allez me dire : kesako ? Je vous réponds.

    En 2004, un système de justice spécialisé a été mis en place

    Explications dans ce reportage que j’ai réalisé pour @FRANCE24 / @ActuElles @_51percent
    https://www.youtube.com/watch?v=9N7mZNQBAnw

    Cela n’est évidemment pas suffisant (voir mon article ici : https://www.france24.com/fr/20181123-focus-espagne-justice-violences-femmes-conjugales-justice-protect)

    Les magistrats qui traitent des violences commises contre les femmes ne sont pas assez formés. C’est la vice-présidente du tribunal constitutionnel elle-même qui le dit", explique @PepaBueno, que j’ai interviewée pour ce reportage : https://play.cadenaser.com/audio/001RD010000005280629

    Pour exercer dans les tribunaux spécialisés, il suffit en effet de suivre une formation de dix jours, en sus de la forma° initiale. Ce qui interroge en Espagne, où les incidents qui embarrassent le pouvoir judiciaire s’accumulent. En octobre, une vidéo a défrayé la chronique.

    On y voyait un juge spécialisé dans les violences faites aux femmes insulter une présumée victime en son absence, juste après son audition. Après l’avoir traitée de "fille de pute" notamment, le juge a fait quelques commentaires à l’attention de ses collègues : "Vous allez voir la tête qu’elle va tirer quand elle s’apercevra qu’elle devra confier ses enfants au père". Depuis, la justice s’est saisie de l’affaire.

    https://cadenaser.com/ser/2018/10/03/sociedad/1538581619_584708.html

    On en revient donc au cas d’agression dont je vous parlais au début : L’homme est donc passé devant la juge spécialisée qui était de garde ce jour-là. Après avoir recueilli son témoignage, elle a décidé de le laisser en liberté provisoire +ordre protection +bracelet électronique.

    Je ne suis pas juge, je n’ai donc pas à commenter cette décision de justice. Nombre d’internautes, en revanche, ont fait savoir leur mécontentement, en commentant les articles de @el_pais et de @elmundoes notamment : On peut lire ici :

    Trad : "La juge n’a pas estimé que c’était suffisamment grave pour l’envoyer en prison, il est donc libre. Il la séquestre 12h et la frappe devant des mineurs mais ça n’est pas grave, il n’y a aucun risque. Bon. Jusqu’à ce qu’il la tue, pas besoin de prendre des mesures donc."

    La #loi espagnole de lutte contre les violences de genre (2004) n’est pas jugée efficace pour éradiquer les violences contre les femmes, par toutes celles et ceux engagé.e.s dans ce combat. Du côté des médias, un travail d’autocritique a été fait pour n’oublier aucune victime.

    e vais terminer par des chiffres : En Espagne, en 2018, 47 femmes ont été tuées par leur (ex)conjoint Chiffre le + bas depuis 15 ans :
    https://www.elmundo.es/espana/2018/12/31/5c2a03f021efa0c25a8b45f4.html
    En France, en 2018 ? 130 en novembre 2018

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/11/26/violences-conjugales-109-femmes-tuees-par-leur-conjoint-ou-ex-compagnon-en-2

    On est d’accord : les chiffres ne disent pas tout (ou, au contraire, on peut leur faire dire ce qu’on veut) mais cela donne une idée Rajouter aux 130 femmes tuées : 16 hommes tués par leur compagne ou ex-conjointe 25 enfants tués dans le cadre de violences conjugales

    @MarleneSchiappa et @CCastaner précisent : « En incluant les suicides et les homicides de victimes collatérales, le nombre total de décès résultant de ces violences [conjugales] s’élève à 247 personnes » Nous, médias, devons arrêter d’en parler comme de simples faits-divers

    https://twitter.com/MelinaHuet/status/1080568498030555136
    #Espagne #femmes #violence #journalisme #presse #médias #justice #statistiques #chiffres #féminicide #meurtres #violences_conjugales #violences_domestiques

    • La #loi espagnole de lutte contre les violences de genre (2004) n’est pas jugée efficace pour éradiquer les violences contre les femmes

      Les violences de genre c’est pas les violences contre les femmes, l’expression elle même est une invisibilisation de ces violences et de leur spécificité.
      Ce matin Titiou Lecoque annonce qu’elle passe la main pour le décompte des femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint. Elle mentionne que ce décompte est loin de prendre en compte toutes les victimes de la violence de ces hommes. Les femmes tuées par un homme car elles se sont refusées à eux, les femmes poussées au suicide par les violences infligées par un homme, les femmes qui ont survecu avec une vie détruite, une visage brulé à l’acide, lacéré au cutter, leurs enfants assassinés par un père...

      https://www.liberation.fr/france/2019/01/03/meurtres-conjugaux-deux-ans-de-recensement-plus-de-200-femmes-tuees-et-ta

      Autre phrase fausse : tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon. Nous devrions la rayer de nos formules toutes faites. Ces femmes ne meurent pas sous les coups. Elles sont tuées. Parfois elles sont battues à mort, mais pas toujours. Outre que cette phrase passe sous silence l’intention meurtrière, elle invisibilise l’étendue du phénomène en ne prenant pas en compte les survivantes. La réalité c’est que presque tous les jours, en France, un homme tente de tuer sa compagne ou ex-compagne. Voici un aperçu, sur les derniers mois de 2018 de ce qu’on ne verra pas dans le décompte.

      Octobre : un homme de 32 ans a agressé en plein centre commercial son ancienne petite amie, il l’a défigurée à coups de cutter. Un homme de 63 ans a poignardé avec un tournevis son ancienne compagne, 53 ans. Elle doit sa survie au manteau au cuir qu’elle portait. Un homme de 19 ans a tenté de brûler vive sa compagne qui venait de le quitter. Un homme de 38 ans tente d’étrangler sa compagne et la frappe à coups de marteau avant de prévenir les secours.

      Novembre : une femme de 72 ans a passé la nuit retranchée dans une pièce de sa maison après avoir annoncé à son compagnon qu’elle souhaitait le quitter. Le Raid est intervenu, l’homme s’est suicidé avec son fusil de chasse. Un homme de 78 ans a tiré sur son épouse de 54 ans. Une femme de 58 ans est frappée par son mari, 59 ans. Prévenue, la police arrive mais le couple affirme que tout va bien. Une heure plus tard, nouvel appel. La femme a réussi à se réfugier chez des voisins mais son mari s’est muni d’une bouteille de gaz et menace de tout faire sauter. « Vous allez tous crever avec moi ». La police a réussi à le maîtriser, il est en garde à vue pour tentative d’homicide, menaces de mort et violences conjugales.

      Décembre : une femme de 33 ans est poignardée à huit reprises, dont plusieurs fois à la gorge, par son compagnon. Un homme de 36 ans a frappé sa compagne à coups de marteau sur le crâne. Elle a réussi à se réfugier chez des voisins. L’homme a ensuite mis le feu à l’appartement avant de se suicider. Un homme a tenté de tuer son épouse et leurs deux enfants en les étranglant. Un homme de 25 ans a poignardé sa compagne, 26 ans, et leur fille de trois ans. La femme a été touchée aux poumons et la petite aux jambes. Elles ne sont plus en danger. Un homme de 44 ans a poignardé à sept reprises sa compagne, 33 ans. Son pronostic vital est toujours engagé.

      Il ne s’agit pas ici de violences conjugales mais bel et bien de tentatives d’homicide. Si on ne parle que d’une femme tuée tous les trois jours, c’est uniquement parce que le taux de réussite n’est pas de 100%.

      Sont également exclues de ce décompte celles qui ont été tuées à cause de ce que l’on nomme hideusement des « drames du dépit amoureux ». Tuées parce qu’elles avaient refusé les avances d’un homme.

      Ne peuvent évidemment pas être incluses celles qui se sont suicidées. En février 2017, une femme erre dans la rue, elle est recueillie par un pompier auquel elle explique que son mari la viole, la torture, la prostitue de force. Le mari est arrêté, il est toujours en détention, la victime s’est suicidée en juin dernier. En novembre, c’est Mandy, 21 ans, qui s’est suicidée. Le mois précédent, son petit ami l’avait séquestrée et passée à tabac, dans une séquence cauchemardesque de plusieurs jours, au point qu’elle s’était jetée par la fenêtre pour tenter de s’échapper.
      La folie prend la forme de notre société

      Tous les trois jours, en France, un homme parvient à tuer sa compagne ou ex-compagne. Malgré les plaintes qu’elles ont déposées, malgré les dispositifs d’aide, malgré les précautions de l’entourage. Malgré nous. Ce chiffre n’a rien d’une fatalité. Il peut augmenter ou diminuer. Cela dépend de notre vigilance, du bon fonctionnement des institutions policières et judiciaires, et du financement des associations qui font un énorme travail malgré leur épuisement.

      Quand on pose un regard de néophyte sur ces histoires, on peut se demander quelle proportion relève du psychiatrique. L’institution judiciaire est chargée de trancher cette question, et elle conclut assez rarement à la folie. De toute façon, comme je l’ai déjà écrit, la folie n’est pas exempte des constructions sociales. La folie prend la forme de notre société, et dans une société sexiste où les femmes, leurs corps, leurs vies, sont toujours soumises au contrôle, dans une société où elles n’ont pas encore acquis leur droit réel à exister en tant que telles, la folie des hommes reflète les processus de domination sous-jacents qui font nos implicites sociaux. Elle cristallise le sexisme ordinaire comme un précipité chimique et le transforme en son point le plus extrême : le droit de vie et de mort.

      #violence_masculine #misogynie #sexisme_d’état #injustice

  • Discussion collective : Le mouvement #MoiAussi a été une démonstration audacieuse de la réalité de la violence masculine contre les femmes, mais quelle sera notre prochaine étape ?
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/09/le-mouvement-moiaussi-a-ete-une-demonstration-audacieuse-de-la-re

    #Meghan_Murphy : Bien que j’aie généralement critiqué ce qu’on appelle parfois le « clic-activisme », j’ai trouvé les messages #MoiAussi des femmes très émouvants et courageux. Quelles sont vos impressions sur les conversations et les messages suscités par ce hashtag au cours des deux dernières semaines ?

    #Finn_Mackay : Moi aussi, je les ai trouvés émouvants et courageux. Je pense qu’il est toujours utile de briser la honte et la stigmatisation imposée que les agresseurs, aidés et encouragés par la société, transposent sur les victimes de ces crimes au lieu de les vivre eux-mêmes. C’est un exemple du meilleur que l’on puisse attendre des médias sociaux, car dans ce cas, le mouvement sert à unir les femmes et à démontrer l’étendue énorme du harcèlement sexuel et des agressions.
    #Lee_Lakeman : Même si le nombre et la diversité des femmes à s’être exprimées au-delà des barrières de classe et de race sont impressionnants, la solidarité est touchante, et l’histoire de ce mouvement est intéressante, je trouve tout de même cela très déconnecté des effets vécus dans la vie réelle.

    #Keira_Smith-Tague : Je suis sceptique quant à l’utilisation des hashtags et de l’activisme Internet en général, pour tout programme de changement social, mais j’ai été aussi surprise de voir à quelle vitesse et en quelle quantité des femmes se sont ralliées à #MoiAussi et ont porté le mouvement. Il est logique pour moi que les femmes expriment maintenant en masse leur indignation sur Internet. Le discours public sur la violence masculine envers les femmes n’a cessé de croître au cours des dernières années. Je pense à quelques-uns des soulèvements majeurs, comme ceux de l’Inde suite au viol collectif et au meurtre commis à Delhi en 2012, aux féministes latino-américaines du mouvement #niunamenos (pas une seule de plus !) contre le féminicide et aux Marches mondiales des femmes du début de cette année. Ce sont autant de réponses des femmes qui ont contribué à un changement majeur dans la sensibilisation du public à l’enjeu de la violence anti-femmes. Je pense que nous avons créé plus d’espace pour que les femmes individuelles aient moins peur de briser le silence à propos de leurs propres expériences. Ce qui m’inquiète au sujet des messages de #MoiAussi, c’est leur caractère limité à Internet, qui engendre une individualisation et une aliénation les unes des autres, et c’est la dernière chose dont nous avons besoin en ce moment.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/10/30/metoo-bold-demonstration-reality-male-violence-women-next

  • « Pas une de moins » : #mobilisation en #Argentine contre les crimes machistes - Libération
    http://www.liberation.fr/monde/2015/06/03/pas-une-de-moins-mobilisation-en-argentine-contre-les-crimes-machistes_13

    « Pas une de moins » : depuis quelques semaines, ce slogan est devenu viral en Argentine, tagué dans les rues, partagé sur les réseaux sociaux. « Ni una menos » est un cri de protestation contre le #féminicide, le meurtre d’une femme en raison de son sexe, par un homme se sentant doté sur elle du pouvoir de vie et de mort.

    #NiUnaMenos