person:luc fremiot

  • Replay Infrarouge - La maison des hommes violents - France 2
    https://www.france.tv/france-2/infrarouge/949563-la-maison-des-hommes-violents.html

    diffusé le mar. 16.04.19 à 23h18
    disponible jusqu’au 24.04.19
    documentaires société - 65 min - 2017

    À Arras, dans le Pas-de-Calais, existe une structure unique en France dans l’accompagnement des auteurs de violences conjugales. Créé en 2008 à l’initiative de la Communauté urbaine et du parquet d’Arras, le Home des Rosati héberge en permanence huit hommes pour des séjours de trois semaines à plusieurs mois. L’équipe d’encadrement y pratique un travail thérapeutique intense et préventif. Qui sont ces hommes violents ? Quelle prise en charge sociale et psychologique leur propose-t-on ? Le primat de l’éducatif sur le répressif mérite-t-il d’être développé en France ? C’est à ces questions, au cœur du débat actuel sur les violences conjugales, que ce film répond à travers le suivi, au jour le jour, de six hommes à la maison des Rosati, de leur arrivée jusqu’à leur départ. Le documentaire « La Maison des hommes violents » sera suivi d’un débat présenté par Marie Drucker, en présence de : - Benoît Durieux, directeur du pôle hébergement,insertion,responsabilisation de l’Association SOLFA - Luc Frémiot, magistrat honoraire, ancien procureur de la République de Douai

    réalisé par : Marie-Christine Gambart

    (il existe aussi au moins une émission radio sur cette expérience #rosati, diffusée en mars 2013 sur france culture : cf. l’épisode 4, relevé par @intempestive https://seenthis.net/messages/125967)

  • La chasse

    Nord : 27 ans de prison pour un trentenaire qui violait des étudiantes à Lille
    >Faits divers|Le Parisien avec AFP| 22 juin 2018, 0h01 |0
    Franck Berton, l’avocat d’Erwan Gouget, avait demandé l’acquittement de son client. AFP/Denis Charlet
    Lors de son réquisitoire, l’avocat général avait décrit un « braconnier en maraude ».

    « Un braconnier en maraude » qui cherchait ses « proies » étudiantes : Erwan Gouget, 30 ans, a été condamné à 27 ans de réclusion criminelle jeudi par la cour d’assises du Nord pour trois viols et quatre tentatives en 2011 et 2012 à Lille.

    Cet ancien pâtissier, déjà condamné pour viol en 2008, est accusé d’avoir agi suivant un mode opératoire précis : muni de gants, d’un couteau et d’un pied-de-biche, il suivait les étudiantes rentrant de soirée, notamment à leur domicile.

    L’avocat général, Luc Frémiot, avait requis jeudi matin 25 années de réclusion criminelle assorties de la peine de sûreté maximale. Lors de son réquisitoire, il avait décrit un « prédateur » qui, la nuit, agit comme un « braconnier en maraude » cherchant sa « proie » sur son « terrain de chasse ». « Vous êtes dangereux ! », a-t-il lancé à l’accusé qui, impassible, ne le lâchait pas des yeux. La Voix du Nord précise que l’avocat général a réclamé une injonction de soins.
    Son ancien codétenu l’accuse de tortures

    « Vos près de deux heures de réquisitoire ne permettent pas d’établir des certitudes », a répliqué lors de sa plaidoirie l’avocat de l’accusé, Me Frank Berton. « Une bonne décision ne se prend pas dans la peur. Pour juger un homme, il faut écouter ni la colère, ni le poids des larmes », a lancé aux jurés Me Berton avant de leur demander d’acquitter son client.

    « J’aimerais ajouter, après tout ce qui a été dit, que je n’ai pas commis les faits qui me sont reprochés et que je suis innocent », a déclaré l’accusé, avant que les jurés ne se retirent pour décider de son sort.

    Interpellé en juillet 2012 par la BAC à Lille après un refus d’obtempérer, Gouget détenait dans sa voiture un couteau, un pied-de-biche et plusieurs paires de gants.

    Il a été reconnu formellement par la plupart des victimes, mais depuis le début de l’enquête, il a nié l’intégralité des faits, affirmant que son ancien codétenu pourrait être l’auteur de certains faits. Celui-ci a livré mardi à la barre un récit d’horreur, détaillant toutes les tortures que Gouget lui aurait fait subir pour obtenir des courriers d’aveux.

    Condamné en 2008 pour viol, en 2012 on l’attrape à nouveau. Ca vaut le coup de violé, c’est pas cher.
    Je garde ce fait divers pour le vocabulaire du chasseur et #virilo-carnisme
    Le viol c’est comme un bon steak, un petit plaisir de l’homme et puis il y a pas mort d’homme comme dirait je sais plus qui, on va pas encombré les prisons avec de bons chasseurs bien de chez nous qui ne s’attaquent qu’à leurs proies naturelles, les biches, les gazelles, les chiennes et j’en passe.
    #chasse #proie #prédateur #culture_du_viol #essentialisme #complémentarité

    • Le braconnier a le même but que le chasseur, sauf que la tuerie de ce dernier est inscrit dans la loi. A suivre le raisonnement de l’avocat général, il existe des espaces où le viol est légal. Arg

  • Luc Frémiot : « Ce n’est pas le droit qui doit évoluer, ce sont les consciences »
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-29-decembre-2016

    Luc Frémiot « Aujourd’hui on parle du #droit de grâce, pas beaucoup du problème des #femmes obligées de #violences » #JacquelineSauvage

    et aussi

    L’#éducation donnée aux filles, et surtout aux garçons, est importante : un programme psychologique précis devrait être mis en marche [à l’école NDLR] (Luc Frémiot)

  • Affaire Jacqueline Sauvage : la justice démunie face aux femmes sous emprise de leurs conjoints
    http://theconversation.com/affaire-jacqueline-sauvage-la-justice-demunie-face-aux-femmes-sous-

    Les femmes victimes de violence conjugale souffrent en fait d’une triple culpabilité. La culpabilité face à leur agresseur, d’abord. Elle leur fait penser que leur compagnon est gentil sur le fond, et que ce sont elles qui sont imparfaites et ne donnent pas satisfaction. La raison ? Petites, elles n’étaient pas l’enfant « idéale » que leurs parents auraient souhaité. Ou bien elles voyaient, déjà, l’homme-père humilier, crier, frapper, toujours pour de « bonnes » raisons. Ce sentiment de culpabilité est le moteur de l’emprise – conduisant celui qui l’exerce à la neutralisation du désir d’autrui, c’est-à-dire la réduction de toute altérité et de toute différence, l’abolition de toute spécificité, pour reprendre la définition du psychanalyste Roger Dorey. L’emprise transforme le sujet en un « objet » passif, sans autonomie de pensée, et qui ne se rebelle pas contre son possesseur-bourreau puisque la culpabilité vécue interdit toute représentation positive de soi.
    La honte, le prix à payer pour avoir ignoré les avertissements

    Il existe une deuxième source de culpabilité. Par honte, ces femmes n’osent pas se confier à leurs proches, parce qu’elles sont persuadées d’y perdre leur estime. C’est encore pire quand l’entourage, et notamment les parents, les ont mises en garde contre l’homme qui est devenu leur conjoint. Pour avoir ignoré les avertissements de leurs proches, elles se sentent encore plus coupables face à l’emprise, comme si c’était le prix à payer pour s’être senties « fortes » et n’avoir pas voulu écouter. Cette culpabilité-là est infantile, quand la première naît de l’ambivalence face à l’homme idéalisé qu’elles s’illusionnent à croire amendable.

    Enfin, la culpabilité vient aussi comme conséquence du traumatisme. « La culpabilité est ce qui marque toute victime, écrit le professeur de médecine légale Liliane Daligand. C’est avec elle et par elle que le rapport à l’autre peut à nouveau s’établir après le trauma. Encore faut-il que ce sentiment de culpabilité soit entendu et accepté par les personnes qui accompagnent les femmes violentées ou battues : entourage, associations d’aide aux victimes ou thérapeutes.

    Ces femmes se voient souvent reprocher d’être restées – ou même retournées – auprès de leur conjoint, comme le fit Jacqueline Sauvage durant quatre décennies. Contrairement à certaines idées reçues, elles ne restent ni par masochisme, ni par la seule peur de la vengeance de leur compagnon. En fait, elles sont dépourvues de stratégie pour échapper à la situation et ne savent pratiquer que l’évitement ou la soumission pour ne plus avoir à supporter le poids de cette triple culpabilité. C’est ce que le professeur Martin Seligman, ancien président de l’Association américaine de psychologie, a nommé « l’impuissance apprise », ce sentiment d’impuissance permanente qui résulte du vécu quand un sujet est plongé dans une situation sur laquelle il ne peut agir.

    • Le repentir n’est pas une peine prévue au Code pénal

      Dans son jugement, le tribunal confond deux choses : la culpabilité et la repentance. Inviter Jacqueline Sauvage à se repentir sous peine de rester en prison, c’est reproduire une forme de chantage implicite qu’elle a sans doute bien connu avec son mari violent. Or jusqu’à preuve du contraire, le repentir ne figure pas dans les peines prévues au Code pénal.

      La justice en premier lieu, et la société dans son ensemble, sont coupables, elles, de ne pas avoir aidé Jacqueline Sauvage à échapper à l’emprise de son conjoint. Il est regrettable que la cour d’appel de Paris n’ait pas su se rappeler les fortes paroles de l’avocat général Luc Fremiot en 2012, lors du procès d’Alexandra Lange, qui avait tué son mari après 11 ans de calvaire et fut acquittée. « Quelle serait la crédibilité, la légitimité de l’avocat de la société qui viendrait vous demander la condamnation d’une accusée, s’il oubliait que la société n’a pas su la protéger ? » En exigeant de femmes comme Jacqueline Sauvage qu’elles donnent des gages de leur sentiment de culpabilité, la justice ne fait que les maintenir dans l’impuissance.

  • Machisme sans frontière (de classes) | Mona Chollet (Le Monde diplomatique)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/CHOLLET/12172

    Ce ne sont pas des inconnus que les femmes doivent craindre. Très souvent, elles sont battues, violées ou tuées par leur compagnon. S’il vient d’un milieu aisé, le criminel est traité avec bienveillance par les médias. S’il est issu d’une couche défavorisée, et plus encore d’une famille immigrée, la stigmatisation est de rigueur. Pourtant, la violence touche les femmes des beaux quartiers tout autant que celles des banlieues. Refuser d’en examiner les causes contribue à perpétuer le phénomène. (...) Source : Le Monde diplomatique

    • @mona

      La dépendance vis-à-vis d’un conjoint violent, elle la compare à une autre, qui bénéficie d’une indulgence sociale bien supérieure : la dépendance à la cigarette, « quelque chose qui vous fait beaucoup de mal, qui peut vous tuer, mais qui, parallèlement, vous procure un plaisir dont vous êtes incapable de vous passer ».

      Un plaisir ?
      J’ai du mal à comprendre de quel plaisir il peut être question dans la dépendance matérielle à une personne violente. Il y a peut-être quelque-chose qui m’échappe.

    • « Quand je me trouve face à une femme qui a un certain bagage intellectuel, avec qui je peux discuter, que je sens capable d’apprécier la situation, et qu’elle me demande de mettre la procédure en attente, j’accepte explique M. Luc Frémiot. En revanche, face à une femme en grande détresse sociale, je me permets de décider pour elle, parce qu’à ce moment-là, elle est incapable de prendre la moindre décision, et elle a besoin qu’on l’aide. »

      C’est super choquant cette citation.
      #paternalisme #mépris_de_classe

      Phénomène universel, les violences sexistes réactivent les questions de classes sociales

      Entre autres quand un procureur se permet de décider à la place d’autrui de ce qui est bon pour elle selon ce qu’il juge être le « bagage intellectuel » de ladite victime. Autre forme de #violence_contre_les_femmes, inscrite dans une relation de pouvoir et une hiérarchie sociale.

    • @koldobika La dépendance n’est pas toujours uniquement matérielle, ou imposée par la simple terreur. Beaucoup d’hommes violents ont un comportement qui suit des phases cycliques. Ils commencent par être des vrais princes charmants (la phase dite de « lune de miel ») et finissent par les coups et les insultes, puis ils essaient de se faire pardonner, et c’est reparti pour un tour. Beaucoup de femmes sont amoureuses, et c’est bien ce qui rend le problème si compliqué. Elles pensent qu’ils se comportent comme ça parce qu’ils souffrent, qu’ils ont eu une enfance difficile, etc., et qu’elles vont réussir à les sauver, en se sacrifiant s’il le faut (selon un réflexe psychologique très bien intégré par les femmes en général). Attention au cliché de la brute : un homme violent peut très bien être un type charmant, cultivé et charismatique.

      Pour la citation de Frémiot, je l’avais oubliée (il a 10 ans ce papier !), mais je crois surtout que c’est une illusion de croire qu’avec un « bagage intellectuel » important on est moins perdue dans une telle situation.

      Tiens, entre-temps il s’est aussi passé ça :

      Retour sur l’acquittement d’une femme
      http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2012/04/08/retour-sur-lacquittement-dune-femme