• Italie : quand le #profit fait dérailler les trains

    Le secteur des #chemins_de_fer italien est souvent cité comme l’exemple par excellence du succès des politiques de #libéralisation_du_marché. Dans les années quatre-vingt-dix, la division des rôles entre le gestionnaire du réseau (#Rfi, #Rete_ferroviaria_italiana) et le gestionnaire des transports (#Trenitalia) est réalisée avec un double objectif : d’une part, la mise en œuvre des politiques communautaires européennes visant à accroître la #compétitivité, d’autre part la transformation du secteur ferroviaire vers un mode de gestion d’entreprise privée, afin de le rendre rentable. Une vision qui établit une différence manifeste avec toute autre perspective concevant la #mobilité comme un #service_public à garantir, même en l’absence de profit. Par Giorgio De Girolamo, Lorenzo Mobilio et Ferdinando Pezzopane, traduit par Letizia Freitas [1].

    Dans la droite ligne de cette approche, les #conditions_de-travail du personnel ferroviaire et la dimension réglementaire de la Convention collective nationale accusent un retard considérable comparées à d’autres services publics (si l’on tient compte également de la taille de #Fs, #Ferrovie_dello_Stato, l’entreprise ferroviaire publique au statut de société anonyme par actions au capital détenu à 100% par l’État italien, Rfi et Treniralia sont des filiales de FS, ndlr). La recherche constante de #réduction_des_coûts s’est imposée, au détriment des travailleurs de Trenitalia et de Rfi.

    Responsable des infrastructures, Rfi a progressivement réduit sa #masse_salariale, passant de 38 501 employés en 2001 à 29 073 en 2022, un quart de moins en une vingtaine d’années. Une diminution principalement motivée, non pas par une absence de besoin en main d’œuvre, mais par l’#externalisation du travail de #construction et de #manutention, confié à d’autres entreprises à travers un système d’#appels_d’offre et de #sous-traitance.

    Actuellement – selon les estimations des syndicats – 10 000 travailleurs externalisés opèrent sur les chemins de fers italiens. Il apparaît évident que cette gestion de la manutention rend la #sécurité accessoire et les #accidents, non pas des évènements tragiques et occasionnels, mais de tristes et amères certitudes. La stratégie de Rfi basée sur des #coûts_réduits et la rapidité d’exécution des travaux repose sur une dégradation structurelle des conditions de travail, qui se répercute sur la sécurité de tous les travailleurs FS, leur santé et la sécurité du service fourni. Avec des conséquences qui se transforment trop souvent en actualités dramatiques, comme dans le cas de #Brandizzo (accident ferroviaire dans lequel un train de la ligne Turin-Milan, a tué cinq ouvriers qui travaillaient sur les rails, le 31 aout 2023, ndlr).

    Dans cette phase de renouvellement de la Convention collective nationale de travail (Ccnl) – arrivée à échéance le 31 décembre 2023 – une assemblée autogérée de conducteurs de train et de chefs de bord s’est mise en place, avec un rôle de premier plan inédit. Cette assemblée a proposé – à travers deux grèves, dont l’une d’une durée de 24 heures, le 23 et le 24 mars, et une participation supérieure à 65 % au niveau national (et des pics à 90 % dans certaines régions) – une plateforme de renouvellement de la Ccnl alternative à celle formulée par les syndicats signataires.

    Une initiative qui ouvre des pistes de réflexion sur la place centrale du #transport_public_ferroviaire dans un monde se voulant plus durable. Un horizon qui rend également possible une convergence avec les revendications des mouvements écologistes. Cette convergence des mouvements sociaux serait en mesure, et ce ne serait pas la première fois, de redonner de la force à une négociation collective affaiblie.

    Nous en avons discuté avec Lorenzo Mobilio, Rsu (Rappresentanza sindacale unitaria) di Napoli-Campi Flegrei et membre de la coordination nationale de l’Union syndicale de base (Usb) qui participe à ce processus d’assemblée.

    La #grève du rail des 23 et 24 mars, d’une durée de 24 heures, n’est pas la première grève du secteur. En novembre 2023, la restriction du droit de grève demandée par le ministre Matteo Salvini avait fait scandale. Elle avait été réitérée en décembre par ordonnance, puis a été récemment annulée par le Tar Lazio (Tribunale amministrativo regionale de Lazio) pour excès de pouvoir. Ce conflit démarre donc dès 2023. Pourriez-vous préciser les processus qui ont conduit à cette grève, et ses implications en termes de participation ?

    Le mouvement de grève actuel dans le secteur ferroviaire est né de la création en septembre 2023 de l’assemblée nationale PdM (personale di macchina, conducteurs de train) et PdB (personale di bordo, personnel de bord).

    En septembre nous avons fait naître cette assemblée et nous avons conçu des étapes intermédiaires, comme un questionnaire qui a reçu plus de 3 000 réponses. À partir de ce questionnaire, nous avons mis en place une plateforme pour recueillir les revendications, puis nous l’avons transmise à tous les syndicats, qu’ils soient ou non signataires. Seuls Confederazione unitaria di base (Cub), Unione sindacale di base (Usb) et Sindacato generale di base (Sgb) ont répondu à l’appel. Chacun de ces syndicats a ensuite créé sa propre plateforme, ainsi que des assemblées autonomes qui ont tenté de négocier pour faire émerger un projet unique, à même de rassembler toutes les sensibilités présentes autour de la table

    L’assemblée du PdM et du PdB, a alors décidé de lancer la première action de grève de 2024, centrée sur le renouvellement de la convention collective nationale. La première grève a donc eu lieu le 12 février et n’a duré que 8 heures, c’est la règle dans le secteur ferroviaire. En revanche les suivantes peuvent durer vingt-quatre heures. Le premier jour de grève a été très suivi, avec une participation de 50 à 55 % dans toute l’Italie. C’est un nombre significatif si l’on considère que la grève avait été lancée par une nouvelle entité (l’assemblée PdM et PdB), déclarée par trois syndicats, et que de nombreux collègues, en vertu de la loi 146/1990 (définissant les règles sur l’exercice du droit de grève dans les services publics essentiels et sur la sauvegarde des droits protégés par la Constitution, ndlr) considèrent la grève comme un outil peu adéquat.

    Après le 12 février, l’objectif de l’assemblée a été de déterminer une nouvelle date pour une grève de 24 heures. Nous avons retenu un jour férié, car il n’y a pas de service minimum à assurer pour les trains régionaux et les trains de marchandises. En revanche, c’est le cas pour les trains interurbains et à grande vitesse, mais avec un service minimum plus réduit par rapport à un jour de semaine. Un choix qui, selon nous, garantirait une plus grande participation, et en effet les chiffres ont été plus élevés que ceux du 12 février. Le taux de participation était de 65 à 70 % sur tout le territoire national, avec des pics à 90 % dans certaines régions, comme la Campanie.

    Les grèves des derniers mois ont déjà produit des résultats. Il est bon de rappeler que les négociations pour le renouvellement de la Ccnl ont débuté en août 2023. Nous avons vu que les syndicats signataires ont commencé à réviser certaines de leurs demandes, en les adaptant – bien qu’encore très partiellement – à ce qui est ressorti de l’assemblée du PdM et du PdB.

    Sur votre plateforme, il est fait référence aux shifts désormais insoutenables que les conducteurs de train et les chefs de bord sont contraints d’effectuer. Il est clair que des shifts fatigants, ou plutôt épuisants, représentent un problème de sécurité non seulement pour les travailleurs, mais aussi pour les voyageurs. De quoi parle-t-on ?

    Tout d’abord, il est utile de rappeler que les conducteurs de train et les chefs de bord sont justement responsables de la sécurité du trafic ferroviaire et du convoi. Pourtant ces dernières années, l’entreprise nous a considérés uniquement comme des travailleurs à exploiter jusqu’à la limite de la durée du travail établie par la législation européenne. La loi sur la durée du travail et les directives européennes prévoient une durée de travail maximale de 13 heures, avec 11 heures de repos.

    À ce jour, la réglementation établit une durée de travail quotidienne maximale de 10 heures et jusqu’à 11 heures pour les trains de marchandises. Ces derniers temps, l’entreprise a essayé de nous pousser à travailler jusqu’à la limite. En oubliant qu’il fallait veiller à garantir au personnel garant de la sécurité un certain repos physique et psychologique, afin qu’un train puisse circuler en toute sécurité.

    Ils ne tiennent même pas compte du fait que lorsque vous allez dormir hors site, le temps de repos réel est bien inférieur à 8 heures, avec peut-être 5 heures de sommeil effectif.

    Nos shifts se succèdent sur 24 heures, pour une moyenne de 38 heures de travail hebdomadaire. Cela signifie qu’il peut y avoir des semaines au cours desquelles nous travaillons 44 heures, d’autres pendant lesquelles nous travaillons 30 heures, mais nous ne pouvons pas aller en deçà. Malgré ce que déclarent certains ministres, nous n’avons pas de repos le week-end. En réalité, nous avons droit au repos le week-end une seule fois par mois, car il est généralement calculé sur une base de 6 jours travaillés et parfois nous n’avons même pas deux jours de repos complets à la fin de notre service.

    Au fil des années, nos conditions de travail se sont dégradées et les résultats sont visibles : on constate une augmentation des sauts d’arrêt en gare, qui ne sont donc pas desservis, des passages alors que la signalisation est rouge et d’autres symptômes de distraction. Tout cela se produit lorsqu’il n’y a qu’un seul conducteur de train pendant la journée, alors que la nuit, heureusement, il y en a encore deux. Par nuit, nous entendons la plage horaire allant de minuit à 5 heures du matin. Si un train part à 5 heures, il n’y a qu’un seul conducteur, qui pour pouvoir prendre son poste à cette heure-là, se sera certainement réveillé au moins à 3 h 30. Ce shift – étant de jour – peut durer jusqu’à 10 heures et donc, vous vous réveillez à 3h30 du matin en travaillant peut-être jusqu’à 14h00 ou 14h30. De plus, au lieu d’embaucher, l’entreprise préfère avoir recours aux heures supplémentaires.

    En termes d’horaires, nous avons demandé de travailler 36 heures par semaine au lieu de 38. Pour le travail de jour, nous souhaitons la suppression du maximum de 10 heures par jour, contre un maximum de 8. Nous avons prescrit un maximum de 6 heures de travail la nuit – la nuit s’entendant de minuit à 6h00 et non 5h00- avec un nombre maximum de quatre nuits par mois, des périodes de repos hebdomadaires de 58 heures, deux jours complets de repos et un repos entre un shift et le suivant d’une durée de 16 heures contre 14 actuellement.

    Un autre problème à ne pas sous-estimer : les horaires des repas prévoient seulement 30 minutes pour manger, en comptabilisant le temps nécessaire pour se rendre au restaurant en gare. Par conséquent, de nombreux collègues apportent leur propre repas et ne mangent pas sur site. Dans le cadre des revendications, nous avons demandé une augmentation du temps pour se restaurer qui tiennent compte des horaires d’ouverture des restaurants.

    En référence à la question de la sécurité : comme vous le mentionniez, les trains de jour circulent actuellement avec un seul conducteur, une situation qui, ces dernières années, a conduit à une série d’accidents dus à des malaises soudains. Que proposez-vous ?

    Au sujet du double conducteur, il y a eu une vive discussion sur ce qu’il fallait intégrer à la plateforme. Certains proposaient un retour au double conducteur, d’autres étaient partisans de créer une figure intermédiaire entre le conducteur et le chef de bord, qui serait habilitée à conduire. Ces derniers jours, la question de la sécurité est redevenue centrale, car un conducteur a perdu la vie alors qu’il conduisait.

    Je crois qu’il est important de rappeler que le délai pour porter secours aux conducteurs et au personnel de bord en cas de malaise, a été établi par l’entreprise selon les délais généraux qui prévoient l’arrivée d’une ambulance en 8 minutes en ville et dans les centres urbains, en 20 minutes dans les espaces extra-urbains. Ce sont des délais calculés pour des cas fondamentalement différents. En 20 minutes, le temps nécessaire pour sauver un être humain d’une crise cardiaque, il est peu probable qu’une ambulance parvienne à secourir du personnel dans un train situé en dehors d’un centre-ville.

    Pour cette raison, la présence d’un second conducteur ou d’un autre travailleur autorisé à conduire est cruciale, car en cas de malaise cela permettrait au train d’être amené en toute sécurité jusqu’à la gare, sans interruption soudaine et en réduisant les délais d’intervention du personnel médical.

    Toujours sur le plan de la sécurité et du travail, il nous semble important de souligner que l’espérance de vie des conducteurs de train est actuellement, selon diverses études – dont celle menée par l’Université Sapienza de Rome – égale à 64 ans, donc inférieure à l’âge de départ à la retraite fixé à 67 ans. Quels raisonnements avez-vous conduit sur les aspects liés à la sécurité sociale ?

    Ce nombre provient d’une étude réalisée par la revue des conducteurs de train In Marcia, l’Université Sapienza de Rome, la Région Toscane et l’Asl Toscane (Azienda sanitaria locale de Toscane). Cette étude indépendante, publiée en 2010, a révélé que l’espérance de vie des conducteurs de train était, en effet, de 64 ans. Précédemment en tant que catégorie professionnelle, nous avions droit à la retraite à 58 ans. En 2012, avec la loi Fornero, nous avons été regroupés avec toutes les autres catégories. On n’a même pas reconnu la pénibilité de notre travail, ce qui nous aurait octroyé une réduction de trois ans sur l’âge de départ à la retraite.

    Aucun syndicat n’a appelé à la grève en 2012. De ce fait, depuis il n’y a pas eu d’évolution, la pénibilité de notre travail n’a pas été reconnue et la loi nous permettant de prendre notre retraite à 58 ans n’a pas été rétablie. Aucun gouvernement n’a pris en charge ces questions. Notre exigence – minimale, nous tenons à le préciser – est d’entrer dans la catégorie des métiers pénibles.

    Qu’en est-il du versant économique de la #convention_collective ?

    Sur l’aspect de la #rémunération, nous n’avons pas voulu porter de revendications excessives. Nous avons déjà vécu des renouvellements contractuels avec des syndicats qui, avant la hausse de l’inflation, sont restés sur des augmentations barémiques du salaire minimum de l’ordre de 30 euros bruts par mois. Cependant, la rémunération des conducteurs de train et des chefs de bord se compose de nombreux éléments supplémentaires (et variables, ndlr), ce qu’on appelle les compétences complémentaires, qui une fois additionnées, créent une différence pouvant atteindre 500 euros par mois.

    En réalité, ces compétences complémentaires stagnent depuis près de vingt ans : elles n’ont été ni augmentées ni réévaluées avec l’inflation. Alors que d’autres entreprises, y compris semi-publiques, ont appliqué des augmentations et des ajustements à l’inflation, sans passer par un renouvellement contractuel. Nous n’avons rien eu de tout cela et, bien qu’il y ait une renégociation de la convention en cours qui dure depuis août 2023, ni les syndicats signataires ni l’entreprise n’ont encore parlé de rémunération

    Cela peut sembler être une grosse somme, mais ces compétences font partie de notre salaire et n’ont pas été ajustées depuis vingt ans. C’est le minimum qu’on est en droit d’exiger.

    Les transports publics sont également au cœur des revendications des mouvements écologistes, qui demandent d’y investir beaucoup plus de ressources, notamment en raison des effets positifs sur l’emploi « vert ». En Italie pour tout le secteur, filière industrielle comprise, une étude de Cassa Depositi e Prestiti (Caisse des Dépôts et Consignations) estime un potentiel de 110 000 emplois par an. Les mobilisations de ces mouvements dans des pays comme l’Allemagne les ont amenés à se joindre aux syndicats – notamment avec Ver.di, le premier syndicat du secteur des services – pour le renouvellement des conventions collectives. Partagez-vous l’idée d’un lien étroit entre les transports publics et la transition écologique et pensez-vous qu’une convergence de deux luttes différentes -seulement en apparence­- pourrait servir les deux causes ?

    Nous pensons que le transport ferroviaire pourrait avoir un impact très positif sur l’environnement, en particulier le transport de marchandises, car on peut encourager le transport ferroviaire de marchandises, ce qui réduirait le fret routier. Ce n’est pas ce à quoi on assiste. Il y a encore trop peu d’entreprises dans ce domaine, qui par ailleurs entrent sur le marché avec la même logique de réaliser du profit sur le dos des travailleurs, avec une réglementation moins exigeante que la nôtre.

    Pour le transport de passagers, il est tout aussi important de réaliser des investissements afin de diminuer le nombre de voitures sur les routes, mais dans des régions comme la Campanie, la Sicile, la Sardaigne, etc. nous connaissons le mauvais état du réseau ferroviaire – on pense de manière complètement irrationnelle à construire des infrastructures à la fois nuisibles à l’environnement et inutiles dans l’état actuel des chemins de fer siciliens, comme le pont sur le détroit (projet de pont suspendu sur le détroit de Messine visant à relier la Sicile et la Calabre, ndlr).

    En tant qu’Usb, notre plateforme est plus large que celle de l’assemblée. Parmi nos revendications figure la protection de la fonction du service ferroviaire en tant que service public.

    « Cela signifie investir des ressources dans des zones où il n’y a aucun retour économique : quand votre priorité est d’assurer une mission de service public, vous dépensez cet argent quand même. »

    Lorsque le secteur ferroviaire est orienté vers la privatisation, la gestion privée devient incompatible avec une logique de service public et d’écologie. Le privé essaie d’économiser là où il le peut, en heures de travail, en sécurité, et exprime en amont une préférence pour le transport routier parce qu’il coûte moins cher. Pour l’Usb il pourrait donc facilement y avoir cette convergence. Dans nos revendications, elle existe déjà implicitement. Les opportunités futures ne manqueront pas pour l’expliciter et la mettre en œuvre.

    https://lvsl.fr/italie-quand-le-profit-fait-derailler-les-trains
    #transport_ferroviaire #Italie #trains #infrastructure

  • “Invisibili ed escluse”: le persone fuori accoglienza a Udine
    https://www.meltingpot.org/2024/05/invisibili-ed-escluse-le-persone-fuori-accoglienza-a-udine

    È stato pubblicato il 26 aprile scorso «Invisibili ed escluse» , report steso e sottoscritto da attivistə e volontariə di varie associazioni aderenti alla rete Diritti Accoglienza Solidarietà Internazionale (DASI) del Friuli Venezia Giulia. Il rapporto getta luce sulla gestione dell’accoglienza delle persone richiedenti asilo nel territorio di Udine.Oggetto del report è la Cavarzerani , ex caserma di Udine sorta per scopi militari e divenuta nel 2015 il Centro di Accoglienza Straordinaria (CAS) più grande della provincia di Udine. Si tratta di una struttura mastodontica, di circa 150 mila mq, in cui alloggia una parte dei richiedenti asilo maschi (...)

    #Notizie #A_proposito_di_Accoglienza #Redazione

  • How Jane McAlevey Transformed the Labor Movement | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/persons-of-interest/how-jane-mcalevey-transformed-the-labor-movement

    Avec son programme O4P (Organize for Power) Jane McAlevey encourage et soutient les inistiatives syndicales dans le monde entier.

    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Jane_McAlevey#Personal_life

    In 2009, McAlevey was diagnosed with early-stage ovarian cancer, and underwent a year of intensive treatment. On April 14, 2024, McAlevey announced on her website that she had entered home-hospice care the week before, a result of a multiple myeloma cancer diagnosed in the Fall of 2021.

    October 17, 2023 by Eleni Schirmer - The renowned organizer and theorist has a terminal-cancer diagnosis. But she has long been fighting the clock.

    This past January, Jane McAlevey spent a week in Connecticut leading an organizing blitz. In union parlance, a blitz is a quick, concentrated organizing effort, designed to engage as many workers as possible in a short period of time. The campaign’s goals were ambitious—to bring some twenty-five thousand home health-care workers into a fight not just against their bosses but against the broader social and economic problems weighing on them, including issues such as a lack of affordable housing, insufficient public transportation, and the need for debt relief. For seven days, McAlevey and about two hundred other organizers went door to door, talking to thousands of people—mostly Black and brown women employed by nursing homes, group homes, and home health-care companies. McAlevey and her team told them, “This is a new program to bring power all of you have, but often aren’t aware of, to the table.”

    For McAlevey, one of the nation’s preëminent labor organizers and strategists, the project presented a chance to revisit a strategy that she had advanced twenty-some years ago in Stamford, Connecticut, known as the “whole worker” method. In the nineties, a lack of affordable housing in Stamford—located in one of the wealthiest counties in the country—overshadowed nearly every other issue on workers’ minds. This was not a problem that could be solved by unions alone, but unions, if strategically harnessed, had the horsepower to fight it. McAlevey began organizing workers in four different sectors—janitors, cabdrivers, city clerks, and nursing-home aides—and determined that they could exert influence through the city’s churches. (“Note to labor,” McAlevey wrote about this campaign, years later. “Workers relate more to their faith than to their job, and fear God more than they fear the boss.”) Soon the city’s most powerful preachers were hosting bargaining sessions in church basements. By the time the campaign finished, more than four thousand workers had their first union and new contracts to boot. Their efforts also saved multiple public-housing projects from demolition, won fifteen million dollars for the units’ improvements, and secured new ordinances that mandated affordable-housing levels going forward.

    In the intervening decades, McAlevey has become not just an expert organizer but a social scientist of organizing’s methodology. She has written four books that have become touchstones for a new generation of labor leaders. Rather than instructing organizers to run as hard as they can in whatever direction they happen to be facing, McAlevey emphasizes strategy. She advises organizers to first conduct what she calls a power-structure analysis, which asks who has the power to change an issue (not always the most obvious targets) and what power workers have to influence those actors. She then leads workers through a series of escalating actions, from attending a meeting to wearing buttons to work to joining walkouts: she calls these “structure tests.” During the past decade, Amazon warehouse workers and Los Angeles teachers have drawn on McAlevey’s approach. (McAlevey informally advised the New Yorker Union during negotiations for its first contract, which was signed in 2021.) If at any point during this past hot labor summer, or the decade leading up to it, you encountered a group of workers strutting on a picket line or jubilantly making demands well beyond the scope of their own wages, chances are that many of them had been reading McAlevey.

    When McAlevey went back to Connecticut this past winter, she hoped that the campaign would form the basis for a book about the whole-worker methodology. The project is significant for two reasons. First, it’s her most ambitious research effort to date, involving not only tens of thousands of health-care workers but also their churches, tenants’ unions, and neighborhood councils. Unions generally limit their organizing sphere to the workplace, leaving broader social issues to political campaigns. But this approach cedes what McAlevey calls the third front of power: workers’ relationships to their communities. Without this degree of coördination, workers were unlikely to achieve anything close to their goals, which include winning a twenty-five-dollar-an-hour minimum wage and affordable health insurance.

    More fundamentally, the project is likely to be McAlevey’s last. In September, 2021, she was diagnosed with a high-risk variety of multiple myeloma. Since her diagnosis, each treatment option that her medical team has offered her has failed, faster than expected. Days prior to leading the blitz this January, McAlevey was hospitalized to receive an emergency treatment; she was thought to be living her last days. She persuaded doctors to release her—she had a blitz to lead, and the clock was running out.

    For McAlevey, relentlessness is a way of life. She talks fast, swears often, is blunt to the point of brashness, laughs easily. She has little tolerance for mediocrity, particularly on the left. Trade-union leadership, she once remarked, “choose every day . . . to lose.” When I was preparing to visit her in New York, on a cloudy April weekend, McAlevey sent me an agenda for my stay: on Saturday, we had drinks with an organizer, dinner at seven, and then all serious conversation wrapped up by tipoff. It was the Warriors vs. the Kings, Game One of the playoffs. McAlevey, who has lived part time in the Bay Area for the past twenty years, is a diehard Golden State fan.

    When I arrived at McAlevey’s place, a rent-controlled apartment in Manhattan, she welcomed me warmly, in jeans, heeled sandals, and a Warriors jersey. For most of her recent public events, she had taken to wearing a wig, concealing the effects of chemotherapy, but at home she goes without. When I visited, a layer of fine, downy hair was just beginning to grow back.

    I sat at the table while she bustled around, making salad and thawing a jar of homemade pesto for pasta. When I had first approached her about writing this piece, she’d told me that she didn’t want her cancer diagnosis to appear in the story. This was understandable but not possible: among other things, doing so would require me to strip a thread from McAlevey’s life. When Jane was about three years old, her mother, Hazel McAlevey, who was very ill with breast cancer, was taken to live elsewhere, in order to prevent Jane from witnessing her mother’s decline. At age forty-four, Hazel died. Jane was five.

    The family lived in Sloatsburg, forty miles outside New York City. There, Jane’s father, John McAlevey, became a politician, winning office first as the mayor and then as a supervisor in the county. Jane spent most of her early years grubby and unsupervised, trailing her older siblings everywhere. She became dearly attached to her older sister Catherine, who became the family’s caretaker as a young adolescent. As her reward for doing all the cooking, cleaning, tending, minding of the house, and minding of the children, Catherine was granted the largest bedroom, replete with a stereo, a television, and a prime location next to the bathroom. “I would do anything to get into that room,” Jane recalled. Though the younger siblings envied Catherine’s belongings, she was the heart of the family. “We always said she was the most loved McAlevey,” Jane recalled, “because she was everyone’s sister, mother. She played every role.”

    Raising seven kids on the wages of one public servant was difficult. When Jane was around ten, her father nearly went bankrupt, an experience that Jane only later understood as an embarrassment. Around this time, he remarried. At odds with her stepmother, Jane left home at age sixteen. As her stepbrother explained, “Jane was always at the bottom of something awful growing up. Her mother was taken off to die. Our father had no clue how to take care of family. And Jane was always at the bottom of the pile.”

    For a time, McAlevey stayed with her older sister Bri, who was living in a radical co-op in Manhattan, before enrolling at SUNY Buffalo, where she waited tables to pay for her schooling. When Governor Mario Cuomo proposed tuition hikes, she got swept up in campus organizing. As she told me, “I literally could not afford more than two hundred dollars a semester.” In her first semester at SUNY, Jane and others packed bus after bus with enraged students to register their complaints in Albany. Cuomo dropped his proposed increase. SUNY students claimed the victory.

    Shortly thereafter, McAlevey ran a successful campaign for president of the student body at SUNY Buffalo, as part of a slate whose platform was no tuition increases, no rent increases, no military-defense programs on campus, and no athletic fees. McAlevey effectively began working full time as the president of the Student Association of State University of New York. Divestment from apartheid South Africa had been a priority for SUNY student organizers for more than a decade, but Janice Fine, a former S.A.S.U. student organizer who is now a labor-studies professor at Rutgers, told me that their efforts had been poorly focussed. McAlevey changed that, shifting the target from the SUNY chancellor, Clifton R. Wharton, Jr., to Governor Cuomo. As Fine explained, “We went from targeting somebody who was an appointed official to someone who was elected, someone much more vulnerable to national perception.” In 1985, the board of trustees voted to divest $11.5 million in stock from companies who did business in apartheid South Africa.

    McAlevey got her first job in the labor movement running the Stamford, Connecticut, campaign. Afterward, she was hired by the Service Employees International Union (S.E.I.U.) to organize hospital workers in Las Vegas. McAlevey wrote in a memoir, “The union had no discernible power in any field. The workers were weak as hell in terms of anything that had to do with organizing or mobilizing. And I’d been sent there to clean the place up in general, and specifically to organize new hospital workers into the union.”

    Inspired by union tactics from the thirties, McAlevey began running open bargaining sessions, in which hundreds of workers sat head to head with the boss. “The idea is to demonstrate to the boss and to the workers themselves that the workers are standing together and the union is in charge,” McAlevey wrote, years later. Rather than having negotiators present demands, she identified workers who were passionate about each issue, and could speak directly to the employer about patient-nurse ratios, schedules, or wages. Fredo Serrano, a local nurse, told me, “Jane could figure out people. She knew what we needed. She knew where the influence had to be. She knew who the leaders were.”

    During one session, workers found themselves facing off against a notoriously hostile management negotiator, who was also a vigorous gum chewer. The more irritated he became, the louder he would chomp, scornfully blowing bubbles. “It became an outward sign of his contempt for the workers and for Jane,” Kristin Warner, a fellow-organizer, recalled. During a break, a worker wondered how the negotiator would respond if everyone started chewing gum. Jane and the staff organizers jumped at the idea and ran out to get supplies. The next time the negotiations hit an impasse, two hundred health-care workers in the bargaining room carefully unwrapped their gum and chewed it—one loud, smacking wall.

    But McAlevey’s vision of a worker-led, militant union put her at odds with the national union’s leaders, who hoped that the union would strike a deal with hospital corporate leadership. In the fall of 2006, when Vegas hospital workers were on the verge of a strike, the S.E.I.U.’s national legal leader called McAlevey. “It was a most unusual phone call,” McAlevey told me. The legal leader warned McAlevey that the national union had just renegotiated a national labor-peace accord; strikes were now off the table. If the locals disobeyed the national’s directives, they could run the risk of being placed under trusteeship, removing much of their hard-earned democratic character. (The S.E.I.U. declined to comment.)

    McAlevey told all of the worker leaders to come to her house for an emergency meeting. When they arrived, McAlevey explained the choice: they could follow national orders and call off their strike vote, or they could go forward with their plan and risk having their union doors padlocked by the national leadership. The group agreed to proceed with the strike vote. “Those workers didn’t give a shit. We were doing this,” McAlevey said. When the team notified the national legal staff the next morning, McAlevey knew that it would be only a matter of time until she would have to leave the S.E.I.U.

    Within weeks, Jane received another life-changing phone call: her sister Catherine had just been diagnosed with breast cancer. Jane got on the next flight to New York, where Catherine lived. “We spent forty-eight hours hugging and crying, and then making a plan, with me committing to regularly come home to visit,” McAlevey said. Like Jane, Catherine had long blond hair. “I told Catherine’s partner that when the first sign of hair falling out happened, to call me, and I’d be there,” McAlevey recalled. Weeks later, McAlevey was sitting with her sister at a wig store in New York, holding her hand while her sister’s head got shaved, clumps of hair falling to the floor. “Catherine was crying so hysterically, they had to keep stopping with the razor,” McAlevey told me. “I just remember thinking to myself, Act like you’re going to get through this.”

    Her sister’s diagnosis confirmed a deep foreboding. As McAlevey put it, “I always believed I was going to die in my early forties from breast cancer, just like my mother.” In early 2008, roughly a year into treatments, Catherine learned that she carried a BRCA1 gene mutation that is associated with increased risks of aggressive cancer. Catherine’s results prompted Jane to get tested. She was positive. Preventive surgeries revealed that she had early-stage ovarian cancer. As McAlevey wrote some years later, “The fuse was lit and burning early in my 40s. Just like my mother. Just like my sister.”
    Jane McAlevey standing outside on a balcony wearing jeans and a pink top
    Organizing is not an art of telling people what to do, McAlevey explains, but of listening for what they cannot abide.

    During the next year, McAlevey recovered from multiple surgeries related to her ovarian cancer and the BRCA1 gene. Stuck at home, she began writing. The resulting book, her memoir, “Raising Expectations,” reads like a shotgun spray, a fusillade of labor-organizing battle stories. Some of Jane’s mentors, including the sociologist Frances Fox Piven, wanted something more measured. Piven nudged her toward graduate school to work through her insights. So, just weeks shy of forty-five, McAlevey enrolled in a sociology doctoral program at CUNY Graduate Center.

    McAlevey spent her second summer of graduate school in the Adirondacks, on a writing retreat at the Blue Mountain Center, to finish revisions of “Raising Expectations.” One Friday in August, Catherine and her partner were planning to pick up McAlevey to spend the weekend in Saratoga Springs. But, the day before, Harriet Barlow, a mentor of Jane’s and the director of the Blue Mountain Center, approached Jane to let her know that her sister’s partner was on the phone. She told Jane that Catherine’s cancer was back. “I walked out of the office, and I remember looking at Harriet and saying, ‘My sister’s going to die,’ ” McAlevey recalled. The following spring, Catherine passed away.

    McAlevey, who had taken time away from graduate school to care for Catherine, returned to CUNY to finish her degree. Shortly after she graduated, her dissertation was published as a book, “No Shortcuts,” dedicated to Catherine. “No Shortcuts” describes three common pathways to create change: advocating, mobilizing, and organizing. Advocacy relies on lawyers, consultants, and lobbyists to secure one-time wins, often via backroom deals. Mobilizing draws in activists to participate in rallies or protests. McAlevey distinguishes both of these activities from organizing, which she defines as something stronger and more abiding. For McAlevey, organizing means that “ordinary people help make the power analysis, design the strategy, and achieve the outcome.” The book outlines the key elements of McAlevey’s method, from conducting a power-structure analysis and stress tests to identifying leaders in the rank and file. But it also offers a radical theory of power. Organizing is not an art of telling people what to do, McAlevey explains, but of listening for what they cannot abide. “Anger is there before you are,” the opening page of “No Shortcuts” declares. “Channel it, don’t defuse it.”

    Almost instantly, “No Shortcuts” became an underground bible of organizing. In the summer of 2017, a West Virginia history teacher named Jay O’Neal started a labor-themed reading group with some colleagues. “We were, like, the teaching conditions suck in West Virginia,” he told me. “How can we get our unions moving and doing something?” McAlevey’s distinctions between advocacy, mobilizing, and organizing gave the group language for their frustration, and her emphasis on power structures helped them decide to target the state legislature. “It’s like when you’re growing up and you hear, like, a love song, and you’re, like, Oh, that’s exactly how I’ve been feeling,” O’Neal explained. Within months, O’Neal and his colleagues led a statewide walkout that set off the #RedForEd teachers’ strikes. In 2017, the leaders of Los Angeles’s teachers’ union had a chapter-by-chapter discussion of “No Shortcuts” that guided the buildup to the union’s successful strike in 2019.

    McAlevey’s influence spread to other progressive struggles. Naomi Klein, the leading climate activist and writer, told me that McAlevey’s focus on winning helped the movement to reframe the climate crisis as a power struggle. “We’re not losing because people don’t know there’s a problem,” Klein told me. “We’re losing because there are vested interests who may not be large in number, but they are mighty in their political and economic power.” McAlevey’s work, she went on, asked, “Where’s your war room? Where’s your power map? Have you stress-tested?” I recently found myself talking to a McGill professor from Nigeria who studies African diasporic social movements. “Oh, Jane!” she exclaimed, when I told her about this piece. “My Nigerian comrades have trained with her.”

    Some union organizers similarly concerned with building worker power have wondered if McAlevey’s path from union complacency to union militancy breezes over a critical component: union democracy. Mike Parker—a veteran labor organizer, educator, and author, who died last year—once observed that workers often must win the fight for the union presidency before they can win the fight with the boss. But such struggles get little airtime in McAlevey’s work. “It’s as if she hopes that current leaders will see the light and ‘empower’ their members from above,” Parker wrote. Others have taken this argument further, charging McAlevey with an overreliance on professional staff at the expense of a radically empowered rank-and-file. McAlevey throws up her hands at this critique. “The idea that you’re just gonna beat Amazon when you’ve never run a campaign in your life is, like, seriously? Gimme a fucking break,” she told me.

    After Amazon workers in Alabama failed to unionize, in the spring of 2021, McAlevey published a column in The Nation about the campaign’s weak points. “When there are more outside supporters and staff being quoted and featured in a campaign than there are workers from the facility, that’s a clear sign that defeat is looming,” she wrote. The piece drew heated criticism. Some saw it as punching down. Union leadership blamed high employee turnover for their failures. McAlevey, however, stood by her assessment. “When you do something that’s stupid, I’m gonna call it out,” she told me. “I will not take a word of that article back.”

    What some may perceive as arrogance is perhaps better understood as impatience. McAlevey has no time to waste. In fact, none of us do. She just perceives this scarcity more acutely than most. In recent months, she said, she has been working harder than ever: “I feel great and I feel horrible. I feel frenetic.”

    In March of 2022, after five months of intensive chemotherapy, McAlevey received a stem-cell transplant. For three months, she sealed herself in her apartment, recovering, but also revising a new book, which had just received peer reviews. Published this spring, “Rules to Win By,” which she co-authored with Abby Lawlor, is part theory and part nuts and bolts; its focus is McAlevey’s strategy of using big, open bargaining sessions to secure winning contracts.

    When autumn arrived, McAlevey, who is a senior policy fellow at the Labor Center at the University of California, Berkeley, joined thousands of her U.C. co-workers on strike. One day, on the picket line, she collapsed—probably the result of a long bike ride the day before, she thought. She went to the hospital, where a panel of blood work revealed that the stem-cell transplant had failed; a treatment that typically results in five to seven years of remission had lasted her less than a year. McAlevey was put on high-dose chemotherapy and underwent radiation treatments on her hip and jaw.

    By Christmas, it became clear that the treatment plan wasn’t working. The most promising treatment for multiple myeloma was a course of cellular immunotherapy, but McAlevey’s doctors believed that her condition wasn’t stable enough to make her a promising candidate. “It wasn’t worth it to any doctors to get me in their clinical trials,” McAlevey told me. Uncharacteristically, she paused. “That was pretty intense.”

    Shortly after the New Year, a group of McAlevey’s closest friends met at her home in California to help arrange her affairs. Together, they packed up nearly fifty boxes of McAlevey’s favorite belongings—clothing, pottery, art work, jewelry, books—which would be sent to close friends and family upon her death. The next week, she flew to New York to begin an intensive treatment regimen at Memorial Sloan Kettering Cancer Center. If this treatment did not take, she would be heading to hospice. Friends and family from around the world lined up next to her hospital bed, crying, telling her they loved her. “I called it death tourism,” McAlevey told me. She was grateful for it.

    When the treatment ended, with no hitches, McAlevey began negotiating her release. The blitz in Connecticut was to start at the end of the month. “I mean, I hadn’t reacted badly to any of their tests or treatments,” she told me. “I just wanted them to let me the hell out of here. And my doctor was, like, We’re not getting you out of here to go do some crazy thing with a bunch of people, and I said, ‘Yeah, actually, you are.’ ” McAlevey, the expert negotiator, won.

    By this past spring, Jane had defied doctors’ predictions: she was not dead. This piece of good news coincided with another—“Rules to Win By” was about to launch. On March 25th, McAlevey’s friends held a party to toast her accomplishments, including still being alive and completing a book.

    The party was at the People’s Forum, a political-education and event space in midtown Manhattan. In the morning, fifty or so guests joined a live discussion of McAlevey’s legacy for the podcast “The Dig.” McAlevey, who was wearing jeans, puffy purple shoes, and a sleeveless, peach blouse, took the stage, along with her interviewer, the Jacobin editor Micah Uetricht. Uetricht lobbed slow, arching questions at McAlevey that allowed her to reflect on her life’s work. Organizing is a craft. Everyone can do it, but it depends on concrete methods and skills. “Every day, for organizers, there’s a strategic choice, the possibility of choosing a way to win. I write books to call people out and say, ‘Let’s try to win today,’ ” McAlevey explained.

    When the session ended, I looked around the room. A few rows from me, an older, mustached man wearing a flannel shirt caught my eye. I recognized him as Marshall Ganz, a famed labor organizer with Cesar Chavez’s United Farm Workers campaign, who is widely credited with developing the grassroots model for Barack Obama’s 2008 Presidential run. Speaking softly, almost musically, he told me, “Jane and I, we belong to the same church. We fundamentally believe that people have power—not as props, not as resources, but as people with agency.” We were among the last guests still in the room when he pulled out his phone and began reading me a Mary Oliver poem that, he said, reminds him of McAlevey. “I look upon time as no more than an idea,” Ganz read. “Each body a lion of courage, and something / precious to the earth.”

    By evening, the rows of folding chairs had been cleared out to make a dance floor, bottles of wine and champagne had replaced the coffee carafes, and hot trays of catered Lebanese food lined the back walls. McAlevey had changed out of her jeans and wore a sweeping red dress and heels, with her head bare. The crowd milled around, sipping champagne, until the party’s m.c.s, two comedians, announced the first activity: Icebreaker Jane Bingo. Everyone received a bingo grid with squares containing phrases like “Too intimidated by Jane to hit on her”; “Have a selfie with Bernie Sanders”; “Are also dying.”

    In a toast, Janice Fine, Jane’s longtime friend and comrade, reported that McAlevey had fired her from the party-planning committee. “I was making things too emotional,” she chuckled. Bronwyn Dobchuk-Land, a friend of Jane’s from graduate school at CUNY and a criminal-justice professor at the University of Winnipeg, teased, “Well, Jane, if you had known your life was going to be cut short, do you think you would have come to Winnipeg three times? Joke’s on you.” Dobchuk-Land told of a time when Jane took a very pregnant Bronwyn on a vigorous walk to the top of Winnipeg’s “Garbage Hill,” precipitating Bronwyn’s labor. While Bronwyn was in the hospital, Jane cleaned her house, stocked her fridge, and did her laundry. She was the first friend to hold Bronwyn’s daughter. “And I believe she planned it that way,” Dobchuk-Land said. “To know Jane is to be organized by her.”

    #syndicalisme #USA

  • Wie Jane McAlevey die Arbeiterbewegung veränderte
    https://www.newyorker.com/news/persons-of-interest/how-jane-mcalevey-transformed-the-labor-movement

    17.4.2024 von Eleni Schirmer - Die renommierte Organisatorin und Theoretikerin hat Krebs im Endstadium. Sie kämpft schon lange gegen die Zeit.

    Im Januar dieses Jahres verbrachte Jane McAlevey eine Woche in Connecticut, um eine Blitzaktion zu leiten. Im Gewerkschaftsjargon ist eine Blitzaktion eine schnelle, konzentrierte Organisierungsmaßnahme, die darauf abzielt, in kurzer Zeit so viele Arbeitnehmer wie möglich zu erreichen. Die Ziele der Kampagne waren ehrgeizig: Etwa 25.000 Beschäftigte in der häuslichen Krankenpflege sollten nicht nur gegen ihre Chefs kämpfen, sondern auch gegen die allgemeinen sozialen und wirtschaftlichen Probleme, die auf ihnen lasten, wie z. B. der Mangel an bezahlbarem Wohnraum, unzureichende öffentliche Verkehrsmittel und die Notwendigkeit eines Schuldenerlasses. Sieben Tage lang gingen McAlevey und etwa zweihundert andere Organisatoren von Tür zu Tür und sprachen mit Tausenden von Menschen, vor allem mit schwarzen und braunen Frauen, die in Pflegeheimen, Wohngruppen und häuslichen Pflegediensten beschäftigt sind. McAlevey und ihr Team sagten ihnen: „Dies ist ein neues Programm, um die Macht, die ihr alle habt, euch aber oft nicht bewusst ist, an den Tisch zu bringen.“
    Für McAlevey, eine der landesweit führenden Gewerkschaftsorganisatorinnen und -strategen, bot das Projekt die Gelegenheit, eine Strategie wieder aufzugreifen, die sie vor über zwanzig Jahren in Stamford, Connecticut, entwickelt hatte und die als „whole worker“-Methode bekannt ist. In den neunziger Jahren überschattete der Mangel an erschwinglichem Wohnraum in Stamford, das in einem der reichsten Bezirke des Landes liegt, fast alle anderen Themen, die die Arbeitnehmer beschäftigten. Dieses Problem konnte nicht von den Gewerkschaften allein gelöst werden, aber die Gewerkschaften verfügten, wenn sie strategisch eingesetzt wurden, über die Kraft, es zu bekämpfen. McAlevey begann mit der Organisierung von Arbeitnehmern in vier verschiedenen Sektoren - Hausmeister, Taxifahrer, Stadtangestellte und Pflegeheimhelfer - und stellte fest, dass sie über die Kirchen der Stadt Einfluss nehmen konnten. ("Anmerkung an die Gewerkschaften", schrieb McAlevey Jahre später über diese Kampagne. „Arbeiter haben eine engere Beziehung zu ihrem Glauben als zu ihrem Job und fürchten Gott mehr als ihren Chef“). Bald schon veranstalteten die einflussreichsten Prediger der Stadt Verhandlungssitzungen in Kirchenkellern. Als die Kampagne zu Ende war, hatten mehr als viertausend Arbeiter ihre erste Gewerkschaft und dazu noch neue Verträge. Ihre Bemühungen bewahrten auch mehrere öffentliche Wohnungsbauprojekte vor dem Abriss, brachten fünfzehn Millionen Dollar für die Verbesserung der Wohnungen ein und sorgten für neue Verordnungen, die künftig erschwingliche Wohnungen vorschrieben.
    In den vergangenen Jahrzehnten hat sich McAlevey nicht nur zu einer Expertin in Sachen Organisation entwickelt, sondern auch zu einer Sozialwissenschaftlerin, die sich mit der Methodik der Organisation befasst. Sie hat vier Bücher geschrieben, die zu Prüfsteinen für eine neue Generation von Gewerkschaftsführern geworden sind. Anstatt Organisatoren anzuweisen, so viel wie möglich in die Richtung zu rennen, in die sie gerade schauen, legt McAlevey Wert auf Strategie. Sie rät den Organisatoren, zunächst eine so genannte Machtstrukturanalyse durchzuführen, bei der gefragt wird, wer die Macht hat, ein Thema zu verändern (nicht immer die offensichtlichsten Ziele) und welche Macht die Arbeitnehmer haben, diese Akteure zu beeinflussen. Dann führt sie die Arbeiter durch eine Reihe von eskalierenden Aktionen, von der Teilnahme an einer Versammlung über das Tragen von Buttons zur Arbeit bis hin zur Teilnahme an Arbeitsniederlegungen: Sie nennt diese „Strukturtests“. In den letzten zehn Jahren haben sich die Lagerarbeiter von Amazon und die Lehrer von Los Angeles auf McAleveys Ansatz gestützt. (McAlevey beriet die New Yorker Gewerkschaft informell bei den Verhandlungen für ihren ersten Vertrag, der 2021 unterzeichnet wurde.) Wenn Sie während des vergangenen heißen Arbeitssommers oder in den zehn Jahren davor einer Gruppe von Arbeitern begegnet sind, die auf einer Streikpostenkette stolziert sind oder jubelnd Forderungen gestellt haben, die weit über ihre eigenen Löhne hinausgingen, stehen die Chancen gut, dass viele von ihnen McAlevey gelesen haben.
    Als McAlevey im vergangenen Winter nach Connecticut zurückkehrte, hoffte sie, dass die Kampagne die Grundlage für ein Buch über die Gesamtarbeitermethode bilden würde. Das Projekt ist aus zwei Gründen von Bedeutung. Erstens ist es ihr bisher ehrgeizigstes Forschungsprojekt, an dem nicht nur Zehntausende von Beschäftigten im Gesundheitswesen beteiligt sind, sondern auch ihre Kirchen, Mietergewerkschaften und Nachbarschaftsräte. Die Gewerkschaften beschränken ihren Organisationsbereich im Allgemeinen auf den Arbeitsplatz und überlassen umfassendere soziale Fragen den politischen Kampagnen. Doch bei diesem Ansatz wird das aufgegeben, was McAlevey die dritte Front der Macht nennt: die Beziehungen der Arbeitnehmer zu ihren Gemeinschaften. Ohne ein solches Maß an Koordination ist es unwahrscheinlich, dass die Arbeitnehmer auch nur annähernd ihre Ziele erreichen, zu denen ein Mindestlohn von 25 Dollar pro Stunde und eine bezahlbare Krankenversicherung gehören.
    Noch wichtiger ist, dass das Projekt wahrscheinlich McAleveys letztes sein wird. Im September 2021 wurde bei ihr eine Hochrisiko-Variante des Multiplen Myeloms diagnostiziert. Seit ihrer Diagnose ist jede Behandlungsmöglichkeit, die ihr von ihrem Ärzteteam angeboten wurde, schneller als erwartet gescheitert. Wenige Tage vor der Blitzaktion im Januar dieses Jahres wurde McAlevey für eine Notfallbehandlung ins Krankenhaus eingeliefert; man ging davon aus, dass sie ihre letzten Tage erleben würde. Sie überredete die Ärzte, sie zu entlassen - sie hatte eine Blitzaktion zu leiten, und die Zeit lief ihr davon.
    Für McAlevey ist die Unerbittlichkeit eine Lebenseinstellung. Sie redet schnell, flucht oft, ist unverblümt bis hin zur Unverschämtheit und lacht leicht. Sie hat wenig Toleranz für Mittelmäßigkeit, insbesondere auf der Linken. Die Gewerkschaftsführung, so bemerkte sie einmal, „entscheidet sich jeden Tag ... dafür, zu verlieren“. Als ich mich darauf vorbereitete, sie an einem wolkenverhangenen Aprilwochenende in New York zu besuchen, schickte mir McAlevey einen Zeitplan für meinen Aufenthalt: Am Samstag gab es Drinks mit einem Organisator, um sieben Uhr Abendessen, und bis zum Anpfiff des Spiels waren alle ernsthaften Gespräche beendet. Es war das Spiel der Warriors gegen die Kings, Spiel eins der Playoffs. McAlevey, der in den letzten zwanzig Jahren teilweise in der Bay Area gelebt hat, ist ein eingefleischter Golden-State-Fan.
    Als ich bei McAlevey ankam, einer mietpreisgebundenen Wohnung in Manhattan, begrüßte sie mich herzlich in Jeans, hochhackigen Sandalen und einem Warriors-Trikot. Bei den meisten ihrer öffentlichen Auftritte in letzter Zeit trug sie eine Perücke, um die Auswirkungen der Chemotherapie zu verbergen, aber zu Hause trägt sie keine. Als ich sie besuchte, begann gerade eine Schicht feiner, flaumiger Haare nachzuwachsen.
    Ich saß am Tisch, während sie emsig Salat zubereitete und ein Glas mit selbstgemachtem Pesto für die Pasta auftaute. Als ich sie zum ersten Mal darauf ansprach, diesen Artikel zu schreiben, hatte sie mir gesagt, sie wolle nicht, dass ihre Krebsdiagnose in der Geschichte auftaucht. Das war zwar verständlich, aber nicht möglich: Unter anderem hätte ich dafür einen Faden aus McAleveys Leben reißen müssen. Als Jane etwa drei Jahre alt war, wurde ihre Mutter, Hazel McAlevey, die schwer an Brustkrebs erkrankt war, in ein anderes Haus gebracht, damit Jane den Verfall ihrer Mutter nicht miterleben musste. Im Alter von vierundvierzig Jahren starb Hazel. Jane war fünf Jahre alt.
    Die Familie lebte in Sloatsburg, vierzig Meilen außerhalb von New York City. Dort wurde Janes Vater, John McAlevey, Politiker, der zunächst das Amt des Bürgermeisters und dann das des Bezirksaufsehers errang. Jane verbrachte die meiste Zeit ihrer frühen Jahre schmuddelig und unbeaufsichtigt und lief ihren älteren Geschwistern überallhin nach. Sie hängte sich sehr an ihre ältere Schwester Catherine, die als junge Heranwachsende die Haushälterin der Familie wurde. Als Belohnung dafür, dass sie sich um das Kochen, Putzen, Hüten des Hauses und der Kinder kümmerte, erhielt Catherine das größte Schlafzimmer mit einer Stereoanlage, einem Fernseher und einem erstklassigen Platz neben dem Badezimmer. „Ich würde alles tun, um in dieses Zimmer zu kommen“, erinnerte sich Jane. Obwohl die jüngeren Geschwister Catherine um ihr Hab und Gut beneideten, war sie das Herz der Familie. „Wir haben immer gesagt, dass sie die beliebteste McAlevey war“, erinnerte sich Jane, „denn sie war für alle die Schwester, die Mutter. Sie hat jede Rolle gespielt.“
    Sieben Kinder mit dem Gehalt eines Staatsbediensteten großzuziehen, war schwierig. Als Jane etwa zehn Jahre alt war, ging ihr Vater fast bankrott, eine Erfahrung, die Jane erst später als peinlich empfand. Etwa zu dieser Zeit heiratete er erneut. Im Streit mit ihrer Stiefmutter verließ Jane im Alter von sechzehn Jahren ihr Zuhause. Ihr Stiefbruder erklärte: „Jane war immer der Grund für etwas Schreckliches, als sie aufwuchs. Ihre Mutter wurde zum Sterben weggebracht. Unser Vater hatte keine Ahnung, wie man sich um die Familie kümmert. Und Jane war immer das Schlusslicht.“
    Eine Zeit lang wohnte McAlevey bei ihrer älteren Schwester Bri, die in einer radikalen Wohngemeinschaft in Manhattan lebte, bevor sie sich an der SUNY Buffalo einschrieb, wo sie kellnerte, um ihre Ausbildung zu finanzieren. Als Gouverneur Mario Cuomo Studiengebührenerhöhungen vorschlug, engagierte sie sich in der Campus-Organisation. Wie sie mir erzählte, „konnte ich mir buchstäblich nicht mehr als zweihundert Dollar pro Semester leisten“. In ihrem ersten Semester an der SUNY füllten Jane und andere einen Bus nach dem anderen mit wütenden Studenten, um ihre Beschwerden in Albany vorzutragen. Cuomo ließ seine geplante Erhöhung fallen. Die SUNY-Studenten beanspruchten den Sieg für sich.
    Kurz darauf kandidierte McAlevey erfolgreich für das Amt des Präsidenten der Studentenschaft an der SUNY Buffalo, als Teil einer Liste, deren Programm keine Erhöhung der Studiengebühren, keine Erhöhung der Mieten, keine militärischen Verteidigungsprogramme auf dem Campus und keine Sportgebühren vorsah. McAlevey begann tatsächlich Vollzeit als Präsident der Studentenvereinigung der State University of New York zu arbeiten. Die Abkehr von der Apartheid in Südafrika hatte für die Studentenorganisation der SUNY seit mehr als einem Jahrzehnt Priorität, aber Janice Fine, eine ehemalige S.A.S.U.-Studentenorganisatorin, die jetzt Professorin für Arbeitsstudien an der Rutgers University ist, sagte mir, dass ihre Bemühungen wenig zielgerichtet gewesen seien. McAlevey änderte dies, indem er das Ziel vom SUNY-Kanzler Clifton R. Wharton Jr. auf Gouverneur Cuomo verlagerte. Fine erklärte: „Wir nahmen nicht mehr jemanden ins Visier, der ein ernannter Beamter war, sondern jemanden, der gewählt wurde, jemanden, der für die nationale Wahrnehmung viel anfälliger war.“ 1985 beschloss das Kuratorium, Aktien im Wert von 11,5 Millionen Dollar von Unternehmen zu veräußern, die mit dem südafrikanischen Apartheidsystem Geschäfte machten.
    McAlevey erhielt ihren ersten Job in der Arbeiterbewegung, als sie die Kampagne in Stamford, Connecticut, leitete. Danach wurde sie von der Service Employees International Union (S.E.I.U.) angeworben, um Krankenhausmitarbeiter in Las Vegas zu organisieren. McAlevey schrieb in ihren Memoiren: „Die Gewerkschaft hatte in keinem Bereich eine erkennbare Macht. Die Arbeiter waren verdammt schwach in Bezug auf alles, was mit Organisieren oder Mobilisieren zu tun hatte. Und ich war dorthin geschickt worden, um allgemein aufzuräumen und speziell neue Krankenhausmitarbeiter in der Gewerkschaft zu organisieren.“
    Inspiriert von Gewerkschaftstaktiken aus den dreißiger Jahren begann McAlevey, offene Verhandlungsrunden zu veranstalten, bei denen Hunderte von Arbeitnehmern dem Chef direkt gegenübersaßen. „Die Idee ist, dem Chef und den Beschäftigten selbst zu zeigen, dass die Beschäftigten zusammenstehen und die Gewerkschaft das Sagen hat“, schrieb McAlevey Jahre später. Anstatt Verhandlungsführer mit Forderungen zu beauftragen, suchte sie nach Arbeitnehmern, denen die einzelnen Themen am Herzen lagen und die direkt mit dem Arbeitgeber über das Verhältnis zwischen Patienten und Pflegern, die Dienstpläne oder die Löhne sprechen konnten. Fredo Serrano, ein ortsansässiger Krankenpfleger, sagte mir: „Jane konnte die Leute erkennen. Sie wusste, was wir brauchten. Sie wusste, wo der Einfluss sein musste. Sie wusste, wer die Führungskräfte waren.“
    Während einer Sitzung sahen sich die Arbeitnehmer einem notorisch feindseligen Verhandlungsführer der Unternehmensleitung gegenüber, der auch noch heftig Kaugummi kaute. Je gereizter er wurde, desto lauter kaute er und pustete verächtlich Blasen. „Das war ein äußeres Zeichen seiner Verachtung für die Arbeiter und für Jane“, erinnerte sich Kristin Warner, eine Mitorganisatorin. In einer Pause fragte ein Arbeiter, wie der Verhandlungsführer reagieren würde, wenn alle anfangen würden, Kaugummi zu kauen. Jane und die Mitarbeiterorganisatoren sprangen auf die Idee an und rannten los, um Nachschub zu holen. Als die Verhandlungen das nächste Mal in eine Sackgasse gerieten, packten zweihundert Beschäftigte des Gesundheitswesens im Verhandlungssaal vorsichtig ihren Kaugummi aus und kauten ihn - mit einem lauten, schmatzenden Geräusch an der Wand.
    McAleveys Vision einer von den Arbeitnehmern geführten, kämpferischen Gewerkschaft brachte sie jedoch in Konflikt mit der nationalen Gewerkschaftsführung, die hoffte, dass die Gewerkschaft eine Einigung mit der Unternehmensführung des Krankenhauses erzielen würde. Im Herbst 2006, als die Krankenhausbeschäftigten in Las Vegas kurz vor einem Streik standen, rief der nationale Rechtsvertreter der S.E.I.U. McAlevey an. „Es war ein höchst ungewöhnlicher Anruf“, sagte McAlevey. Der Leiter der Rechtsabteilung warnte McAlevey, dass die nationale Gewerkschaft gerade ein nationales Arbeitsfriedensabkommen neu ausgehandelt habe; Streiks seien nun vom Tisch. Wenn die Ortsverbände die Richtlinien der nationalen Gewerkschaft missachteten, liefen sie Gefahr, unter Treuhänderschaft gestellt zu werden, wodurch ihnen ein Großteil ihres hart erarbeiteten demokratischen Charakters genommen würde. (Die S.E.I.U. lehnte eine Stellungnahme ab.)
    McAlevey forderte alle Arbeiterführer auf, zu einer Dringlichkeitssitzung in ihr Haus zu kommen. Als sie dort ankamen, erklärte McAlevey, dass sie die Wahl hätten: Sie könnten die nationalen Anweisungen befolgen und ihre Streikabstimmung absagen, oder sie könnten ihren Plan weiterverfolgen und riskieren, dass die nationale Führung ihre Gewerkschaftstüren mit einem Vorhängeschloss verschließt. Die Gruppe stimmte zu, die Streikabstimmung durchzuführen. „Diese Arbeiter haben sich einen Dreck geschert. Wir haben es getan“, sagte McAlevey. Als das Team am nächsten Morgen die nationale Rechtsabteilung informierte, wusste McAlevey, dass es nur eine Frage der Zeit sein würde, bis sie die S.E.I.U. verlassen müsste.
    Innerhalb weniger Wochen erhielt Jane einen weiteren lebensverändernden Anruf: Bei ihrer Schwester Catherine war gerade Brustkrebs diagnostiziert worden. Jane nahm den nächsten Flug nach New York, wo Catherine lebte. „Wir verbrachten achtundvierzig Stunden damit, uns zu umarmen und zu weinen, und machten dann einen Plan, in dem ich mich verpflichtete, regelmäßig nach Hause zu kommen und sie zu besuchen“, sagte McAlevey. Wie Jane hatte auch Catherine langes blondes Haar. „Ich sagte Catherines Partner, er solle mich beim ersten Anzeichen von Haarausfall anrufen, und ich würde da sein“, erinnert sich McAlevey. Wochen später saß McAlevey mit ihrer Schwester in einem Perückengeschäft in New York und hielt ihre Hand, während der Kopf ihrer Schwester rasiert wurde und Haarbüschel auf den Boden fielen. „Catherine weinte so hysterisch, dass sie immer wieder mit der Rasierklinge aufhören mussten“, erzählte McAlevey. „Ich weiß nur noch, dass ich mir dachte: Du wirst das schon schaffen.
    Die Diagnose ihrer Schwester bestätigte eine tiefe Vorahnung. Ich habe immer geglaubt, dass ich in meinen frühen Vierzigern an Brustkrebs sterben würde, genau wie meine Mutter“, so McAlevey. Anfang 2008, etwa ein Jahr nach Beginn der Behandlung, erfuhr Catherine, dass sie Trägerin einer BRCA1-Genmutation ist, die mit einem erhöhten Risiko für aggressiven Krebs verbunden ist. Die Ergebnisse von Catherine veranlassten Jane, sich testen zu lassen. Sie war positiv. Präventive Operationen zeigten, dass sie Eierstockkrebs im Frühstadium hatte. Wie McAlevey einige Jahre später schrieb: „Die Lunte brannte schon in meinen 40ern. Genau wie bei meiner Mutter. Genau wie meine Schwester.“
    Im Laufe des nächsten Jahres erholte sich McAlevey von mehreren Operationen im Zusammenhang mit ihrem Eierstockkrebs und dem BRCA1-Gen. Da sie zu Hause festsaß, begann sie zu schreiben. Das daraus resultierende Buch, ihre Memoiren „Raising Expectations“, liest sich wie eine Schrotflinte, eine Fusillade von Kampfgeschichten über die Organisation von Arbeit. Einige von Janes Mentoren, darunter die Soziologin Frances Fox Piven, wollten etwas Maßvolleres. Piven drängte sie, ein Studium zu absolvieren, um ihre Erkenntnisse zu vertiefen. Wenige Wochen vor ihrem fünfundvierzigsten Geburtstag schrieb sich McAlevey für ein Doktorandenprogramm in Soziologie am CUNY Graduate Center ein.
    Den zweiten Sommer ihres Studiums verbrachte McAlevey in den Adirondacks, wo sie sich im Blue Mountain Center zum Schreiben zurückzog, um die Überarbeitung von Raising Expectations" abzuschließen. An einem Freitag im August wollten Catherine und ihr Partner McAlevey abholen, um das Wochenende in Saratoga Springs zu verbringen. Doch am Tag zuvor wandte sich Harriet Barlow, eine Mentorin von Jane und Leiterin des Blue Mountain Center, an Jane, um ihr mitzuteilen, dass der Partner ihrer Schwester am Telefon sei. Sie teilte Jane mit, dass Catherines Krebs wieder da sei. „Ich ging aus dem Büro und ich weiß noch, wie ich Harriet ansah und sagte: ’Meine Schwester wird sterben’“, erinnert sich McAlevey. Im folgenden Frühjahr verstarb Catherine.
    McAlevey, die eine Auszeit von der Graduiertenschule genommen hatte, um sich um Catherine zu kümmern, kehrte an die CUNY zurück, um ihren Abschluss zu machen. Kurz nach ihrem Abschluss wurde ihre Dissertation als Buch veröffentlicht, „No Shortcuts“, das Catherine gewidmet ist. „No Shortcuts“ beschreibt drei gängige Wege, um Veränderungen herbeizuführen: Advocacy, Mobilisierung und Organisierung. Advocacy stützt sich auf Anwälte, Berater und Lobbyisten, um einmalige Erfolge zu erzielen, oft über Hinterzimmerabsprachen. Die Mobilisierung zieht Aktivisten an, die an Kundgebungen oder Protesten teilnehmen. McAlevey unterscheidet diese beiden Aktivitäten vom Organisieren, das sie als etwas Stärkeres und Beständigeres definiert. Für McAlevey bedeutet Organisieren, dass „gewöhnliche Menschen helfen, die Machtanalyse zu erstellen, die Strategie zu entwerfen und das Ergebnis zu erreichen“. Das Buch umreißt die Schlüsselelemente von McAleveys Methode, von der Durchführung einer Machtstrukturanalyse und Stresstests bis zur Identifizierung von Führungspersönlichkeiten in der Basis. Aber es bietet auch eine radikale Theorie der Macht. Organisieren ist keine Kunst, den Leuten zu sagen, was sie tun sollen, erklärt McAlevey, sondern darauf zu hören, was sie nicht ertragen können. „Die Wut ist da, bevor du da bist“, heißt es auf der ersten Seite von „No Shortcuts“. „Kanalisieren Sie ihn, entschärfen Sie ihn nicht.“
    Fast augenblicklich wurde „No Shortcuts“ zu einer Untergrundbibel der Organisierung. Im Sommer 2017 gründete ein Geschichtslehrer aus West Virginia namens Jay O’Neal mit einigen Kollegen eine Lesegruppe zum Thema Arbeit. „Wir waren der Meinung, dass die Unterrichtsbedingungen in West Virginia beschissen sind“, sagte er mir. „Wie können wir unsere Gewerkschaften dazu bringen, sich zu bewegen und etwas zu tun?“ McAleveys Unterscheidungen zwischen Interessenvertretung, Mobilisierung und Organisierung gaben der Gruppe eine Sprache für ihre Frustration, und ihre Betonung der Machtstrukturen half ihnen bei der Entscheidung, sich an die staatliche Legislative zu wenden. „Es ist, als ob man als Heranwachsender ein Liebeslied hört und denkt: Oh, genau so habe ich mich gefühlt“, erklärte O’Neal. Innerhalb weniger Monate führten O’Neal und seine Kollegen eine landesweite Arbeitsniederlegung an, die die #RedForEd-Lehrerstreiks auslöste. Im Jahr 2017 diskutierten die Führer der Lehrergewerkschaft von Los Angeles Kapitel für Kapitel über „No Shortcuts“, das die Vorbereitung auf den erfolgreichen Streik der Gewerkschaft im Jahr 2019 leitete.
    McAleveys Einfluss breitete sich auf andere progressive Kämpfe aus. Naomi Klein, die führende Klimaaktivistin und Schriftstellerin, sagte mir, dass McAleveys Fokus auf das Gewinnen der Bewegung geholfen hat, die Klimakrise als Machtkampf zu begreifen. „Wir verlieren nicht, weil die Leute nicht wissen, dass es ein Problem gibt“, sagte mir Klein. "Wir verlieren, weil es Interessengruppen gibt, die vielleicht nicht sehr zahlreich sind, aber ihre politische und wirtschaftliche Macht ist gewaltig. McAleveys Arbeit, fuhr sie fort, frage: „Wo ist Ihr Kriegsraum? Wo ist Ihre Machtkarte? Haben Sie einen Stresstest gemacht?“ Kürzlich unterhielt ich mich mit einer McGill-Professorin aus Nigeria, die sich mit sozialen Bewegungen in der afrikanischen Diaspora beschäftigt. „Oh, Jane!“, rief sie aus, als ich ihr von diesem Artikel erzählte. „Meine nigerianischen Kameraden haben mit ihr trainiert.“
    Einige Gewerkschaftsorganisatoren, die sich ebenfalls um den Aufbau von Arbeitermacht bemühen, haben sich gefragt, ob McAleveys Weg von gewerkschaftlicher Selbstgefälligkeit zu gewerkschaftlicher Militanz an einer entscheidenden Komponente vorbeigeht: der gewerkschaftlichen Demokratie. Mike Parker - ein Veteran der Gewerkschaftsorganisation, Pädagoge und Autor, der im vergangenen Jahr verstorben ist - stellte einmal fest, dass die Arbeitnehmer oft den Kampf um den Gewerkschaftsvorsitz gewinnen müssen, bevor sie den Kampf mit dem Chef gewinnen können. Aber solche Kämpfe kommen in McAleveys Arbeit kaum zur Sprache. „Es ist, als ob sie hofft, dass die derzeitigen Gewerkschaftsführer das Licht sehen und ihre Mitglieder von oben herab ’ermächtigen’“, schrieb Parker. Andere haben dieses Argument weiter ausgeführt und McAlevey vorgeworfen, sie verlasse sich zu sehr auf professionelles Personal auf Kosten einer radikal gestärkten Basis. McAlevey wehrt sich gegen diese Kritik. „Die Idee, dass man Amazon einfach besiegt, wenn man noch nie in seinem Leben eine Kampagne geführt hat, ist doch ernsthaft? Mach mal halblang“, sagte sie mir.
    Nachdem es den Amazon-Arbeitern in Alabama nicht gelungen war, sich gewerkschaftlich zu organisieren, veröffentlichte McAlevey im Frühjahr 2021 eine Kolumne in The Nation über die Schwachstellen der Kampagne. „Wenn es mehr externe Unterstützer und Mitarbeiter gibt, die in einer Kampagne zitiert und vorgestellt werden, als Beschäftigte des Werks, ist das ein klares Zeichen dafür, dass sich eine Niederlage abzeichnet“, schrieb sie. Der Artikel löste heftige Kritik aus. Einige sahen darin eine Verharmlosung. Die Gewerkschaftsführung machte die hohe Mitarbeiterfluktuation für ihr Versagen verantwortlich. McAlevey blieb jedoch bei ihrer Einschätzung. „Wenn Sie etwas Dummes tun, werde ich es anprangern“, sagte sie mir. "Ich werde kein einziges Wort dieses Artikels zurücknehmen.
    Was manche als Arroganz empfinden mögen, ist vielleicht besser als Ungeduld zu verstehen. McAlevey hat keine Zeit zu verlieren. In der Tat hat das niemand von uns. Sie nimmt diese Knappheit nur deutlicher wahr als die meisten. In den letzten Monaten, sagt sie, hat sie härter gearbeitet als je zuvor: „Ich fühle mich großartig und ich fühle mich schrecklich. Ich fühle mich frenetisch.“
    Im März 2022 erhielt McAlevey nach fünf Monaten intensiver Chemotherapie eine Stammzellentransplantation. Drei Monate lang schloss sie sich in ihrer Wohnung ein, um sich zu erholen, aber auch, um ein neues Buch zu überarbeiten, das gerade von Fachkollegen begutachtet worden war. Das in diesem Frühjahr veröffentlichte Buch „Rules to Win By“, das sie gemeinsam mit Abby Lawlor verfasst hat, ist teils theoretisch, teils praxisorientiert; im Mittelpunkt steht McAleveys Strategie, große, offene Verhandlungsrunden zu nutzen, um Verträge zu gewinnen.
    Im Herbst schloss sich McAlevey, die als Senior Policy Fellow am Labor Center der University of California, Berkeley, tätig ist, Tausenden ihrer Kolleginnen und Kollegen an, die an der Universität von Kalifornien streikten. Eines Tages brach sie auf der Streikpostenkette zusammen - wahrscheinlich die Folge einer langen Fahrradtour am Vortag, dachte sie. Sie kam ins Krankenhaus, wo ein Bluttest ergab, dass die Stammzellentransplantation fehlgeschlagen war; eine Behandlung, die normalerweise zu fünf bis sieben Jahren Remission führt, hatte bei ihr weniger als ein Jahr gedauert. McAlevey erhielt eine hochdosierte Chemotherapie und wurde an der Hüfte und am Kiefer bestrahlt.
    Zu Weihnachten wurde klar, dass der Behandlungsplan nicht funktionierte. Die vielversprechendste Behandlung für das Multiple Myelom war eine zelluläre Immuntherapie, aber McAleveys Ärzte waren der Meinung, dass ihr Zustand nicht stabil genug war, um sie für eine solche Behandlung in Frage zu stellen. „Es hat sich für die Ärzte nicht gelohnt, mich in ihre klinischen Studien aufzunehmen“, sagte McAlevey zu mir. Untypisch für sie hielt sie inne. „Das war ziemlich heftig.“
    Kurz nach Neujahr traf sich eine Gruppe von McAleveys engsten Freunden in ihrem Haus in Kalifornien, um ihre Angelegenheiten zu regeln. Gemeinsam packten sie fast fünfzig Kisten mit McAleveys liebsten Habseligkeiten - Kleidung, Töpferwaren, Kunstwerke, Schmuck, Bücher -, die nach ihrem Tod an enge Freunde und Verwandte geschickt werden sollten. In der nächsten Woche flog sie nach New York, um im Memorial Sloan Kettering Cancer Center eine intensive Behandlung zu beginnen. Sollte diese Behandlung nicht anschlagen, würde sie in ein Hospiz kommen. Freunde und Familienangehörige aus aller Welt reihten sich weinend an ihrem Krankenhausbett auf und sagten ihr, dass sie sie liebten. „Ich nannte es Todestourismus“, sagte McAlevey. Sie war dankbar dafür.
    Als die Behandlung ohne Probleme abgeschlossen war, begann McAlevey, über ihre Entlassung zu verhandeln. Die Blitzaktion in Connecticut sollte Ende des Monats beginnen. „Ich meine, ich hatte auf keinen der Tests oder Behandlungen schlecht reagiert“, sagte sie mir. „Ich wollte einfach nur, dass sie mich hier rauslassen. Und mein Arzt sagte: Wir holen Sie hier nicht raus, damit Sie etwas Verrücktes mit einem Haufen Leute machen, und ich sagte: ’Doch, eigentlich schon.’“ McAlevey, der erfahrene Verhandlungsführer, gewann.
    Im vergangenen Frühjahr hatte Jane die Prognosen der Ärzte widerlegt: Sie war nicht tot. Diese gute Nachricht fiel mit einer anderen zusammen: „Rules to Win By“ stand kurz vor der Veröffentlichung. Am 25. März veranstalteten McAleveys Freunde eine Party, um auf ihre Leistungen anzustoßen: dass sie noch am Leben ist und ein Buch fertiggestellt hat.
    Die Party fand im People’s Forum statt, einem Raum für politische Bildung und Veranstaltungen in Midtown Manhattan. Am Morgen nahmen etwa fünfzig Gäste an einer Live-Diskussion über McAleveys Vermächtnis für den Podcast „The Dig“ teil. McAlevey, die Jeans, lila Schuhe und eine ärmellose, pfirsichfarbene Bluse trug, betrat die Bühne zusammen mit ihrem Interviewer, dem Jacobin-Redakteur Micah Uetricht. Uetricht löcherte McAlevey mit langsamen, bogenförmigen Fragen, die es ihr ermöglichten, über ihr Lebenswerk zu reflektieren. Organisieren ist ein Handwerk. Jeder kann es tun, aber es hängt von konkreten Methoden und Fähigkeiten ab. „Für Organisatoren gibt es jeden Tag eine strategische Wahl, die Möglichkeit, einen Weg zu wählen, um zu gewinnen. Ich schreibe Bücher, um die Leute aufzurufen und zu sagen: ’Lasst uns heute versuchen zu gewinnen’“, erklärte McAlevey.
    Als die Sitzung endete, schaute ich mich im Raum um. Ein paar Reihen von mir entfernt fiel mir ein älterer Mann mit Schnurrbart und Flanellhemd auf. Ich erkannte ihn als Marshall Ganz, ein berühmter Gewerkschaftsorganisator der United Farm Workers-Kampagne von Cesar Chavez, der weithin für die Entwicklung des Basismodells für Barack Obamas Präsidentschaftskandidatur 2008 verantwortlich gemacht wird. Er sprach leise, fast musikalisch, und sagte mir: Jane und ich gehören derselben Kirche an. Wir glauben grundsätzlich daran, dass Menschen Macht haben - nicht als Requisiten, nicht als Ressourcen, sondern als Menschen mit Macht." Wir gehörten zu den letzten Gästen, die noch im Raum waren, als er sein Handy zückte und begann, mir ein Gedicht von Mary Oliver vorzulesen, das ihn, wie er sagte, an McAlevey erinnerte. „Ich betrachte die Zeit nur als eine Idee“, las Ganz vor. „Jeder Körper ein Löwe des Mutes und etwas / Kostbares für die Erde.“
    Am Abend waren die Reihen der Klappstühle zu einer Tanzfläche umfunktioniert worden, Wein- und Champagnerflaschen hatten die Kaffeekaraffen ersetzt, und heiße Tabletts mit libanesischem Essen säumten die Rückwände. McAlevey hatte ihre Jeans ausgezogen und trug ein ausladendes rotes Kleid und hohe Absätze, wobei sie den Kopf frei hatte. Die Menge schlenderte umher und nippte am Champagner, bis die Leiter der Party, zwei Komödianten, die erste Aktivität ankündigten: Eisbrecher-Jane-Bingo. Jeder erhielt ein Bingo-Raster mit Feldern, die Sätze enthielten wie „Zu eingeschüchtert von Jane, um sie anzubaggern“; „Ein Selfie mit Bernie Sanders machen“; „Auch im Sterben liegen“.
    In einer Ansprache berichtete Janice Fine, Janes langjährige Freundin und Genossin, dass McAlevey sie aus dem Planungskomitee der Party gefeuert hatte. „Ich habe die Dinge zu emotional gemacht“, lachte sie. Bronwyn Dobchuk-Land, eine Freundin von Jane aus ihrer Studienzeit an der CUNY und Professorin für Strafrecht an der Universität von Winnipeg, scherzte: „Nun, Jane, wenn du gewusst hättest, dass dein Leben verkürzt werden würde, glaubst du, du wärst dann dreimal nach Winnipeg gekommen? Der Witz geht auf dein Konto.“ Dobchuk-Land erzählte, wie Jane mit der hochschwangeren Bronwyn einen anstrengenden Spaziergang auf den Gipfel des „Garbage Hill“ in Winnipeg unternahm, was Bronwyns Wehen auslöste. Während Bronwyn im Krankenhaus lag, putzte Jane ihr Haus, füllte ihren Kühlschrank auf und wusch ihre Wäsche. Sie war die erste Freundin, die Bronwyns Tochter im Arm hielt. „Und ich glaube, sie hat es so geplant“, sagte Dobchuk-Land. „Jane zu kennen, bedeutet, von ihr organisiert zu werden.“

    #syndicalisme #USA

  • Fermo Mare Jonio: il Ministro Piantedosi ha mentito al Parlamento
    https://www.meltingpot.org/2024/04/fermo-mare-jonio-il-ministro-piantedosi-ha-mentito-al-parlamento

    Giovedì pomeriggio in Senato, il Ministro dell’interno Piantedosi ha risposto all’interrogazione urgente presentata dal senatore Antonio Nicita in merito all’attacco armato da parte della motovedetta libica 658 “Fezzan”, avvenuto lo scorso 4 aprile in acque internazionali, contro naufraghi in acqua e i soccorritori della nave Mare Jonio di Mediterranea Saving Humans. Il titolare del Viminale ha affermato che la nave italiana è intervenuta in un “momento successivo, avvicinandosi alla motovedetta Fezzan quando questa aveva già assolto gli obblighi di salvataggio #In_mare”. Secondo Mediterranea, quando detto da Piantedosi, «è clamorosamente falso». Queste affermazioni sono confermate dal nuovo #Video diffuso (...)

    #Notizie #Accordo_Italia_-_Libia #Decreto_Piantedosi #Italia #Libia #Mediterraneo_centrale #Operazioni_SAR #Redazione #Violazioni_e_abusi

  • La Mauritania diventerà un centro di accoglienza per i migranti espulsi dall’Europa?
    https://www.meltingpot.org/2024/03/la-mauritania-diventera-un-centro-di-accoglienza-per-i-migranti-espulsi-

    La Mauritania è un un paese situato nell’angolo nord-occidentale del continente africano e affacciato sull’oceano Atlantico: questa sua posizione è strategica ed estremamente importante per le persone migranti che cercano di raggiungere il continente europeo e l’arcipelago spagnolo delle Canarie. Negli ultimi anni, infatti, il paese ha registrato un significativo aumento del numero di migranti che lo attraversano nel tentativo di raggiungere le isole spagnole e altri paesi dell’Unione Europea. Le stime indicano che questo aumento potrebbe essere il risultato del rafforzamento delle misure contro le migrazioni nei paesi limitrofi che portano a deviare le rotte verso nuovi percorsi, (...)

    #Notizie,_approfondimenti,_interviste_e_appelli #Redazione

  • N.N. – No Name, No Nation, Not Necessary, No Noise
    https://www.meltingpot.org/2024/03/n-n-no-name-no-nation-not-necessary-no-noise

    di Diego Saccora, Lungo la rotta balcanica APS e Andrea Rizza Goldstein, Arci Bolzano-Bozen É a partire dalla fine del 2017 che il flusso delle persone in movimento per le rotte dei Balcani ha cominciato a interessare in maniera sempre più consistente la Bosnia-Erzegovina. Se all’inizio del 2018 la via di accesso principale passava dal Montenegro e prima ancora dalla Grecia e dall’Albania, già qualche segnale di quella che sarebbe poi diventata la via più utilizzata dal 2019 lo si registrava lungo le rive del fiume Drina, al confine tra Serbia e Bosnia-Erzegovina. Uno degli indicatori di questi attraversamenti, (...)

    #Notizie #Confini_e_frontiere #Redazione

  • Au #Cambodge, un important projet de #compensation #carbone viole les droits d’un #peuple_autochtone | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/290224/au-cambodge-un-important-projet-de-compensation-carbone-viole-les-droits-d

    Human Rights Watch a enquêté dans une réserve forestière créée pour vendre sur les marchés le carbone stocké par ses arbres. Des communautés chong ont été expulsées de leurs terres et ne bénéficient pas des retombées financières du projet, révèle l’ONG.

    Mickaël Correia

    29 février 2024 à 08h07

    C’est une #forêt tropicale étalée sur près d’un demi-million d’hectares. Dans le sud du #Cambodge, le massif des #Cardamomes est l’un des trente-six « points chauds » de la #biodiversité mondiale et renferme une soixantaine d’espèces menacées, comme l’éléphant d’Asie, l’ours malais ou la panthère nébuleuse.

    Depuis janvier 2015, le gouvernement cambodgien et l’organisme de conservation Wildlife Alliance (créé par l’Américaine Suwanna Gauntlett, héritière du géant pharmaceutique Upjohn) ont décidé de protéger cette vaste zone forestière grâce à la compensation carbone.

    Sous l’égide d’un mécanisme onusien lancé en 2008 et nommé REDD+ (Réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts), l’objectif est de mettre en vente, sur le marché international, des crédits carbone en échange de la protection de cet espace forestier. En somme, une entreprise, pour compenser ses émissions de CO2, peut acheter du carbone stocké par les arbres de la forêt des Cardamomes. La firme peut ensuite déduire ce CO2 de son bilan carbone.

    Baptisé Southern Cardamom #REDD+, ce projet de compensation carbone, considéré comme l’un des plus importants au monde, a fait l’objet d’une enquête de deux ans menée par Human Rights Watch (#HRW). Dans un volumineux rapport qu’elle publie jeudi 29 février, l’organisation dévoile que le projet a été mis en œuvre au détriment des communautés autochtones chong qui vivent dans la région depuis des siècles.

    Human Rights Watch a recueilli de nombreux témoignages qui démontrent que ce projet de #compensation_carbone a démarré deux ans et demi avant qu’ait été demandé « le consentement préalable, libre et éclairé » des familles chong. Par ailleurs, plusieurs habitants chong de ce territoire ont rapporté des faits d’expulsion et d’arrestation par la police cambodgienne pour avoir pratiqué l’agriculture sur leurs propres terres, ou prélevé des produits forestiers traditionnels tels que de la résine d’arbre.

  • Solidarietà con le persone rinchiuse nel CPR di Macomer in Sardegna
    https://www.meltingpot.org/2024/02/solidarieta-con-le-persone-rinchiuse-nel-cpr-di-macomer-in-sardegna

    Nei giorni scorsi un incendio all’interno della struttura ha reso inagibile un settore del centro. Macomer diventa CPR nel gennaio 2020. È l’unico in Italia a nascere come carcere di massima sicurezza, con spazi particolarmente costrittivi e opprimenti. La struttura è gestita attualmente dalla Ekene Onlus Cooperativa Sociale». Ekene con sede in Veneto è l’attuale ente gestore del CPR di Gradisca e diretta emanazione della coop. Edeco (ex Ecofficina).Con la nuova legge di bilancio al CPR di Macomer sono destinati circa 6,5 milioni di euro, ma questi soldi non riguardano in alcun modo l’erogazione dei servizi alle persone recluse, (...)

    #Approfondimenti #CPR,_Hotspot,_CPA #Redazione

    • La construction des prix à la SNCF, une socio-histoire de la tarification. De la #péréquation au yield management (1938-2012)

      Cet article analyse les conditions de production et de légitimation des systèmes de prix des billets de train en France, depuis la création de la SNCF en 1938. Initialement fondé sur le principe d’un tarif kilométrique uniforme, le système historique de péréquation est lentement abandonné au cours des décennies d’après-guerre, au profit d’une tarification indexée sur les coûts marginaux. Au tournant des années 1980-1990, ce paradigme est lui-même remplacé par un dispositif de tarification en temps réel – le yield management – visant à capter le maximum du surplus des consommateurs. Les transformations des modèles tarifaires à la SNCF, qui s’accompagnent d’une redéfinition de la notion éminemment polymorphe de service public ferroviaire, résultent du travail de quelques acteurs de premier plan. Ces « faiseurs de prix », qui mobilisent les instruments de la discipline économique et usent de leur capacité d’influence, agissent dans des contextes (politiques, sociaux, techniques et concurrentiels) particuliers, qui rendent possibles, nécessaires et légitimes les innovations qu’ils proposent.

      https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2014-1-page-5.htm

      #Jean_Finez

    • Noël : est-ce vraiment moins cher de réserver son train SNCF 3 mois à l’avance ?

      C’est un fait : les tarifs des trajets en train pour la période de Noël ont explosé entre octobre et fin décembre 2023. Nous avons suivi, semaine après semaine, leur évolution. Voici les résultats, parfois surprenants, de notre enquête.

      « Plus on réserve un train à l’avance, plus les prix sont bas. » La phrase de la SNCF semble logique. Mais est-elle vérifiée ? À l’approche des fêtes de Noël, nous avons décidé de nous lancer dans une petite enquête. Numerama a relevé les tarifs d’une vingtaine de trajets en train à travers la France, sur les douze dernières semaines, pour en mesurer l’évolution.

      Nous avions une question principale : est-ce vrai qu’il vaut mieux réserver son billet de train trois mois à l’avance, pour le payer moins cher ? Suivie d’une autre : comment les tarifs évoluent-ils à travers le temps, et à quel rythme les trains deviennent-ils complets ?

      Nous avons choisi arbitrairement dix allers-retours à travers la France. La date est toujours la même, pour simuler un voyage pour les fêtes de fin d’année : un aller le 22 décembre, un retour le 27 décembre. Nous avons choisi un train par jour et suivi l’évolution du tarif des billets chaque semaine, à compter du mercredi 4 octobre, soit la date de l’ouverture des ventes (qui avaient d’ailleurs mis en panne SNCF Connect).
      Prendre ses billets tôt pour Noël permet d’éviter le pire

      Après douze semaines de relevés et une agrégation des données, le premier constat est clair : les tarifs ont énormément augmenté sur cette période. Il est évident que, même s’il y a des exceptions, il reste très intéressant de prendre son billet le plus tôt possible. C’est d’ailleurs ce que la SNCF nous a confirmé, par mail : « Plus on réserve à l’avance, plus les prix sont bas. Le mieux est donc de réserver dès l’ouverture des ventes, ou alors dans les semaines qui suivent. »

      Sur ce graphique, nous avons matérialisé la hausse de tous les trajets confondus. À part une ou deux exceptions (en TER), tous les billets ont augmenté, parfois beaucoup. Certains trajets se sont retrouvés complets très vite — nous les avons matérialisés avec un petit rond barré sur le graphique ci-dessous.

      Les prix peuvent parfois varier du simple au double. Le trajet Nantes-Bordeaux, par exemple, est passé de 58 euros à 136 euros (dernières places en première classe), soit une augmentation de 164 %. Un Strasbourg-Paris a terminé à 153 euros, au lieu de 93 euros il y a trois mois.

      Des hausses de prix jusqu’à 150 %

      Au global, les TGV sont les trains qui subissent les plus grosses hausses à travers le temps, sauf quelques exceptions (Marseille-Nice n’a pas changé d’un iota au fil des 12 semaines, par exemple).

      Sur cette carte réalisée par l’équipe design de Numerama, Adèle Foehrenbacher et Claire Braikeh, on observe quels sont les trajets qui ont subi la plus forte hausse (en rouge foncé), par rapport à ceux qui n’ont pas beaucoup bougé sur 3 mois (en rose).

      Pour les retours de Noël sur la journée du 27 décembre, les trajets les plus onéreux sont les mêmes (Paris-Toulouse, Paris-Strasbourg, Nantes-Bordeaux).

      Certains billets sont moins chers quelques jours avant le départ

      Lorsque nous avons commencé cette enquête, nous nous sommes demandé s’il serait possible qu’un billet devienne moins cher à l’approche de la date du voyage, ce qui est plutôt contre-intuitif. Une occurrence est venue, sur la dernière semaine, être l’exception qui confirme la règle : le trajet Paris-La Rochelle (en jaune ci-dessous) est devenu, au dernier moment, moins cher à l’approche du voyage, par rapport au tarif d’il y a trois mois.

      Autre cas curieux : nous avons constaté au fil des semaines une variation à la baisse sur le trajet Nancy-Grenoble, avec une correspondance. « Ce phénomène est extrêmement rare », nous assure la SNCF. « Nancy-Grenoble n’est pas un train direct. Il se peut que l’un des deux trains se remplissent moins vite et que des petits prix aient été rajoutés à un moment donné », explique-t-on. Le voyage a fini par augmenter de nouveau, pour devenir complet deux semaines avant le départ.

      Le trajet n’est pourtant pas le seul exemple. Prenons le trajet en TER et Train NOMAD Caen-Le Havre. Le 4 octobre, le voyage revenait à 38,4 euros. Surprise ! Dès la semaine suivante, il est tombé à 18 euros, pour rester fixe pendant plusieurs mois. Jusqu’au 13 décembre, où le prix a re-grimpé jusqu’à 48 euros — l’horaire du train de départ ayant été modifié de quelques minutes. Ici, ce n’est pas la SNCF, mais les conseils régionaux qui valident les prix. Par mail, l’établissement régional des lignes normandes nous assure que « la baisse des prix 15 jours après l’ouverture des ventes est impossible ». C’est pourtant le constat que nous avons fait, dès une semaine après l’ouverture.

      Pourquoi de telles hausses ?

      Cela fait plusieurs années que la SNCF a commencé à modifier la manière dont elle décide des tarifs, selon le journaliste spécialisé Gilles Dansart. La compagnie aurait décidé de « faire payer beaucoup plus cher à mesure que l’on s’approche de la date de départ du train », alors qu’auparavant, elle se calquait sur la longueur des kilomètres parcourus pour étalonner ses prix, a-t-il analysé sur France Culture le 21 décembre.

      Contactée, la SNCF nous explique : « Les prix sont les mêmes que pour n’importe quelles dates. Il n’y a pas de prix spécifiques pour Noël. Ce qui fait évoluer les prix, c’est le taux de remplissage et la demande. À Noël les trains se remplissent plus vite et les paliers maximum peuvent être atteints plus rapidement. »

      Ces paliers sont un véritable enjeu, lorsque l’on voit que certains trajets se retrouvent complets très rapidement — le Paris-Toulouse du 22 décembre s’est en effet retrouvé complet, selon nos constats, en à peine une semaine, début octobre.

      En 10 ans, la SNCF a perdu 105 TGV, soit 30 000 sièges, a calculé récemment France 2 dans un reportage. « On n’arrivait plus à remplir les TGV, il y avait des taux d’occupation à moins de 60 % », a expliqué à leur micro Christophe Fanichet, directeur général de SNCF Voyageurs.

      Cette politique de financement de la SNCF ne va pas aller en s’arrangeant pour les voyageurs et voyageuses : l’entreprise a déjà entériné une augmentation du prix des TGV pour 2024, rappelle le Parisien.

      https://www.numerama.com/vroom/1593454-noel-est-ce-vraiment-moins-cher-de-reserver-son-train-3-mois-a-lav

    • Mais on sait que l’investissement sur l’infra était sous dimensionnée autour de 2005, donc voir monter les coûts de péages de l’infra n’a rien d’anormal.
      Nos voisins sont-ils sous le prix réel ? Alors il vont subir un effet boomerang plus tard (effet dette).

  • Report: Arlington’s first guaranteed income pilot boosted quality of life for poorest residents

    –—

    En résumé:
    Employment INCREASED by 16%, and their incomes from paid work INCREASED by 37%. The control group saw no such gains.
    https://hachyderm.io/@scottsantens/111890582659889973

    –—

    Results from Arlington’s first guaranteed income pilot reveal that an additional $500 per month significantly enhanced the quality of life for impoverished families.

    Parents with children under 18, earning less than $46,600 annually, reported that the additional $500 monthly helped them obtain better-paying jobs, address basic needs and improve their overall well-being, according to a new report by the Arlington Community Foundation (ACF), the local nonprofit that oversaw the pilot.

    Moreover, the monthly payments enabled individuals to invest in certifications and educational advancement and tackle their medical bills, credit card debt and student loans.

    Between September 2021 and last December, ACF provided the monthly stipend to families earning 30% of the area median income so they could continue living in Arlington, which is known for having some of the highest living costs in the nation.

    The pilot sought to challenge the stigma associated with guaranteed income, which grants a minimum income to those who do not earn enough to support themselves. It drew inspiration from similar programs in Stockton, California, and Jackson, Mississippi.

    In the long term, Arlington’s Guarantee is meant to persuade state and federal lawmakers to implement some form of guaranteed income. This is not to be confused with universal basic income, another touted policy reform that guarantees income to people regardless of their eligibility for government assistance or their ability to work.

    Findings from the pilot come on the heels of a separate report, which found that more than half of families living in South Arlington cannot afford basic food, housing, medical and childcare expenses, compared to just 15% of families in North Arlington. ACF noted that most guaranteed income pilot participants reside in South Arlington.

    While private donations and philanthropy fully funded the $2 million program, Arlington County’s Department of Human Services (DHS) helped select, track and evaluate participants.

    DHS randomly chose 200 households to receive $500 a month and created a control group with similar demographics and income levels, which did not receive stipends, to compare the results. Most (53%) of participants identified as Black or African-American, followed by people who identify as white (23%). Thirty percent identified as Hispanic or Latino and 70% as non-Hispanic.

    With the extra $500 a month, most participants reported putting the money toward groceries, paying bills, buying household essentials, rent and miscellaneous expenses including car repairs.

    Individuals who received the stipend reported increasing their monthly income by 36%, from $1,200 to $1,640, compared to the control group, whose income only rose 9%. ACF says the extra cash gave participants breathing room to make investments that could improve their job prospects.

    “Rather than working overtime or multiple jobs to meet basic needs, some participants reported using the time to pursue credentials… that could lead to a higher-paying job or starting their own business,” ACF said. “Other participants indicated that Arlington’s Guarantee helped them pursue better-paying jobs by allowing them to purchase interview clothes or cover the gap between their old and new jobs.”

    By the end of the study, nearly three-quarters of participants who received a guaranteed income reported improved mental and physical well-being and an increased sense of control, compared to the control group.

    “It’s a mental thing for me. Just the fact that I knew that I had an income coming, it helped me not have panic attacks,” said one participant. “I knew I could have food for the kids and pay the bills. It allowed me to use my time to be wise about money and not stressed about money.”

    Still, most participants reported they still could not cover an unexpected $400 expense from their savings and said they would need to borrow money, get a loan or sell their belongings in case of an emergency. Income, food and housing insecurity were most acute among undocumented immigrants and those who were once incarcerated.

    Arlington County is not the only locality in Northern Virginia experimenting with a guaranteed income program. Last year, Fairfax County also supported a guaranteed income pilot, offering a monthly stipend of $750 to 180 eligible families over 15 months.

    Although the Arlington County Board signed a resolution imploring state and federal lawmakers to implement a guaranteed income program, neither it nor Fairfax County has indicated that a permanent version of these programs would be implemented locally.

    Meanwhile, ACF said it has been engaging state lawmakers about the prospect of restoring the child tax credit, which expired in 2021, to help raise families out of poverty.

    “This expanded federal CTC in 2021 was a game changer: it reduced child poverty by 46% by lifting 3.7 million children out of poverty before it was allowed to lapse in 2022,” the report said. “This was effectively a trial of guaranteed income policy by the federal government.”

    The U.S. House of Representatives recently passed legislation to expand this credit, which has headed to the Senate for a vote. The tax credit offers a break of up to $2,000 per child, with potentially $1,600 of that being refundable. If signed into law, it would incrementally raise the tax credit amount of $100 annually through 2025.

    Democrats in the Virginia General Assembly, meanwhile, have proposed establishing a child tax credit that would extend until 2029. A House of Delegates subcommittee voted yesterday to delay consideration of the bill until next year.

    https://www.arlnow.com/2024/02/06/report-arlingtons-first-guaranteed-income-pilot-boosted-quality-of-life-for-

    #rdb #revenu_de_base #revenu_garanti #qualité_de_vie #réduction_de_la_pauvreté #travail #Arlington #USA #Etats-Unis #statistiques #chiffres

  • « Faire du brevet l’examen de l’entrée en seconde, c’est la fin programmée du collège unique », Claude Lelièvre

    Invité à préciser ce qu’il entendait par « libéralisme avancé », le président de la République Valéry Giscard d’Estaing (« VGE ») déclarait, sur RTL, le 20 mai 1975 : « Il y a dans la pensée de gauche des éléments positifs importants dont je compte bien m’inspirer ; ce qui fait que, dans l’action libérale avancée, il y a beaucoup d’idées de gauche qui doivent être mises en œuvre. »

    Quelques-unes d’entre elles ont alors défrayé la chronique : création d’un secrétariat à la condition féminine, loi Veil sur l’IVG, abaissement de l’âge de la majorité à 18 ans, regroupement familial pour les immigrés, collège unique.

    On aurait pu penser qu’avec son antienne du « en même temps », la présidence d’Emmanuel Macron s’inscrirait dans cette filiation. On voit clairement qu’il n’en est rien. La loi Veil sur l’IVG a été adoptée avec l’appui de l’ensemble des députés de gauche le 20 décembre 1974 et une minorité de parlementaires de droite.

    A contrario, la récente loi sur l’immigration a été adoptée avec l’appui de l’ensemble des députés du Rassemblement national. Par ailleurs, Michelle Perrot, la grande spécialiste de l’histoire des femmes, a pu se dire « scandalisée » par les propos d’Emmanuel Macron concernant l’affaire Depardieu.

    Rupture avec la « tradition républicaine »

    La conception du « collège unique » est une version française de l’« école de base » suédoise (sociale-démocrate), de la « comprehensive school » (travailliste), de la « Gesamtschule » (sociale-démocrate). Dans le cadre du « libéralisme avancé », le collège unique a été voulu et porté personnellement par Valéry Giscard d’Estaing, mais a rencontré de nombreuses oppositions, en particulier dans son propre camp politique. Encore en octobre 1991, Alain Juppé (alors secrétaire général du RPR) proclamait qu’il fallait « casser le collège unique ». Mais, dans son livre paru en vue de la campagne présidentielle de 2017, il ne prônait plus que quelques aménagements.

    Marine Le Pen, elle, a proposé dans son programme pour l’élection présidentielle de 2022 une arme de « destruction massive » afin d’en finir avec le collège unique : « Le diplôme national du brevet deviendra un examen d’orientation post-troisième. » L’ex-ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, a repris pour l’essentiel cette prescription en annonçant que le brevet serait désormais une condition nécessaire pour entrer en seconde (générale et/ou technologique ?), ce qu’il n’a jamais été jusque-là. Faire du brevet l’examen de l’entrée en seconde, c’est choisir sans appel que le collège doit être une propédeutique au lycée, et non pas la deuxième phase d’une instruction obligatoire (pour tous).

    C’est la fin programmée du collège unique et de son sens originel initié dans le cadre du libéralisme « avancé ». « VGE » avait été très net, en 2001 : « Le débat doit se concentrer sur cette question : quels savoirs donner à cet ensemble de jeunes qui constituent un acquis culturel commun ? On n’a guère avancé depuis vingt-cinq ans. Au lieu d’avoir rabattu tout l’enseignement des collèges vers l’enseignement général, les rapprochant des classes de la 6e à la 3e des lycées d’autrefois, en un peu dégradé, il aurait mieux valu en faire une nouvelle étape de la construction du cycle scolaire. »

    Le renoncement aux ambitions portées par le libéralisme « avancé » dans certains domaines peut parfois aller plus loin et rompre non seulement avec le « libéralisme avancé » mais même avec la simple « tradition républicaine ». On peut en prendre pour exemple significatif la volonté réitérée constamment ces derniers mois par l’ex-ministre de l’éducation nationale d’aller vers une forte « labellisation » ministérielle des manuels scolaires.

    Le choix des manuels scolaires, question vive

    La question du choix des manuels scolaires a été une question vive lors de l’instauration de l’école républicaine et laïque, sous la IIIe République. Le 6 novembre 1879, le directeur de l’enseignement primaire, Ferdinand Buisson, dans une note adressée à Jules Ferry, indique qu’« il y aurait de graves inconvénients à imposer aux maîtres leurs instruments d’enseignement » et qu’« il n’y en a aucun à leur laisser librement indiquer ce qu’ils préfèrent ».

    En conséquence, Jules Ferry signe, le 16 juin 1880, un arrêté qui fait largement appel au concours des maîtres et il souligne que « cet examen en commun deviendra un des moyens les plus efficaces pour accoutumer les enseignants à prendre eux-mêmes l’initiative, la responsabilité et la direction des réformes dont leur enseignement est susceptible ». Le 13 octobre 1881, une circulaire établit, pour les professeurs de collèges et lycées, des réunions mensuelles en leur confiant le choix des livres de classe.

    L’école républicaine instituée sous la IIIe République s’est ainsi distinguée nettement de ce qui l’a précédée et de ce qui l’a suivie dans ce domaine. Par exemple, François Guizot, ministre de l’instruction publique en 1833, a fait paraître des manuels scolaires officiels dans les cinq matières principales de l’école primaire. Et, dès l’arrivée de Philippe Pétain au pouvoir, un décret du 21 août 1940 a mis un terme à l’attitude libérale qui avait prévalu : ce décret ne traite plus de la liste « des livres propres à être mis en usage » mais de celle « des livres dont l’usage est exclusivement autorisé ».

    A la Libération, le 9 août 1944, une ordonnance annule « tous les actes relatifs à l’interdiction de livres scolaires ou instituant des commissions à l’effet d’interdire certains livres ».

    En miroir, on peut rappeler la réponse du ministre de l’éducation nationale Alain Savary à une question écrite de parlementaires en avril 1984 à propos d’un manuel incriminé : « Le ministre ne dispose pas du pouvoir d’injonction lui permettant de faire retirer ni même de faire amender un ouvrage. Il n’exerce aucun contrôle a priori sur le contenu des manuels scolaires et il n’a pas l’intention de modifier la politique traditionnellement suivie à cet égard. Il n’existe pas de manuels officiels, pas plus qu’il n’existe de manuels recommandés ou agréés par le ministère de l’éducation nationale. Il y a eu dans le passé des tentatives allant dans ce sens, avec risques de censure. »

    Oui, dans bien des domaines, on est désormais loin de l’horizon d’un certain libéralisme « avancé » qui se voulait « moderniste » : ce qui se profile, c’est presque sans fard un libéralisme « d’attardés » plus ou moins assumé.

    Claude Lelièvre est l’auteur de L’Ecole d’aujourd’hui à la lumière de l’histoire (Odile Jacob, 2021).

    https://www.lemonde.fr/education/article/2024/01/16/faire-du-brevet-l-examen-de-l-entree-en-seconde-c-est-la-fin-programmee-du-c

    #école #BEPC #collège

    • « Si le récit égalitaire perdure, l’Etat organise une forme d’optimisation scolaire », Laurent Frajerman
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/16/si-le-recit-egalitaire-perdure-l-etat-organise-une-forme-d-optimisation-scol

      L’ancien ministre Gabriel Attal avait annoncé, en novembre 2023, avant sa nomination comme premier ministre le 9 janvier, un important train de mesures pour réformer l’éducation nationale, incluant d’aborder la « question du tabou du #redoublement » et de créer des #groupes_de_niveau au collège. Au regard des enquêtes internationales, personne ne conteste plus la baisse du niveau des #élèves français, même de ceux qui figurent parmi les meilleurs.

      L’ex-ministre en avait conclu que l’#enseignement doit se montrer plus exigeant, ce qui correspond à un sentiment très majoritaire. Outre les menaces qu’elles font peser sur la liberté pédagogique, on peut douter que les mesures soient à la hauteur de l’enjeu. Toutefois, ces critiques ne peuvent dissimuler que cela fait plus de dix ans que la dynamique positive qui a démocratisé l’école française a disparu. La panne du modèle actuel, miné par la #ségrégation_sociale et des cures d’#austérité à répétition, impose des changements. Tout l’enjeu étant de savoir si c’est pour revenir aux années 1950 ou pour relancer sa démocratisation.

      Les politiques éducatives menées depuis le général de Gaulle œuvraient pour la scolarisation de tous les élèves du même âge dans une structure identique, dans l’objectif de leur délivrer le même enseignement. En conséquence, les classes ont été marquées par une hétérogénéité croissante, avec son corollaire : une baisse d’exigence, afin de faciliter l’accès de tous les élèves aux anciennes filières élitistes.

      Avec succès, puisque l’#accès_aux_études a été considérablement élargi. Cela s’accompagne du passage presque automatique en classe supérieure. A la fin des années 1960, le redoublement constituait la règle : un tiers des élèves redoublait la classe de CP, contre 1,3 % aujourd’hui. En 2021, seulement 12 % des élèves arrivaient en seconde avec du retard. Devenu résiduel, le redoublement a changé de nature, ne concernant plus que des élèves en forte difficulté, qu’elle soit structurelle ou conjoncturelle.

      Classes moyennes supérieures

      Les enseignants affichent leur scepticisme. Ils ne considèrent pas le redoublement comme une recette miracle, car il peut générer ennui et découragement. Toutefois, ils se trouvent démunis devant l’écart grandissant entre les meilleurs élèves, qu’il faut stimuler, et ceux qui cumulent les difficultés de compréhension. Ils constatent que plus les années de scolarité passent, plus l’échec s’enkyste, moins la notion de travail scolaire ne revêt de sens, générant quelquefois une attitude perturbatrice.

      Gabriel Attal en a tiré d’ailleurs argument pour dénoncer l’absurdité de cette situation et la souffrance qu’elle génère pour les élèves. Nombre d’enseignants vivent une situation d’autant plus ingérable que, paradoxalement, si l’affichage est homogène, le rêve de l’école commune s’éloigne.

      Jusque-là, la sociologie de l’éducation dénonçait les limites de cette politique de massification. Les inégalités sociales étant structurelles, le système est d’abord soumis aux effets de la #ségrégation-spatiale. Quoi de commun entre un collège en éducation prioritaire et un autre situé en centre-ville d’une métropole ?

      Quatre types d’école cohabitent, donc : l’#école_publique normale, celle en #éducation_prioritaire, l’école publique élitiste, et l’#école_privée. Aujourd’hui, avec le développement d’un #marché_scolaire, nous vivons une nouvelle phase. L’Etat aggrave la fracture existante en créant des établissements dérogatoires et de nouvelles #filières_élitistes sélectionnant par les langues, critère socialement discriminant. Pire, il subventionne massivement sa propre concurrence, l’enseignement privé.

      Le privé accueille de plus en plus d’élèves des milieux favorisés, au détriment de la mixité sociale. Les difficultés se concentrent alors dans l’école publique « normale ». Seule à supporter réellement les contraintes de la démocratisation, celle-ci n’en est que plus répulsive pour les classes moyennes et supérieures, générant un terrible cercle vicieux. Si le récit égalitaire perdure, l’Etat organise en réalité une forme d’#optimisation_scolaire au détriment de ceux qui n’ont pas d’échappatoire.

      Depuis une quinzaine d’années, les enquêtes internationales nous alertent sur l’aggravation du poids des #inégalités_sociales dans les résultats scolaires. Ce constat est dissimulé par l’invisibilisation de la #compétition. D’un côté, les notes ont été remplacées par les compétences, de l’autre, elles connaissent une inflation qui, malheureusement, ne reflète pas une hausse du niveau réel. En 2022, 59 % des bacheliers ont obtenu une mention. Ils étaient moins de 25 % en 1997… Le flou qui en résulte bénéficie aux familles les plus informées sur la règle du jeu, ou capables de payer coachs et cours particuliers.

      Politique éducative « discount »

      Le second vice de fabrication de la démocratisation scolaire est son caractère « discount ». Par exemple, l’argent économisé par la quasi-suppression du redoublement n’a guère été réinvesti dans des dispositifs permettant d’épauler les élèves en difficulté. Autrefois, les enseignants encadraient les élèves dans leurs exercices et l’apprentissage du cours en dehors des heures de classe. Aujourd’hui, ce type de travail est généralement confié à des étudiants bénévoles ou à des animateurs ou surveillants peu qualifiés. Même dans le dispositif « Devoirs faits » en collège, la présence d’enseignants est optionnelle.

      De nombreux choix proviennent de la #rationalisation_budgétaire : chasse aux options, suppression progressive des dédoublements de classe. Par exemple, en 2010, un élève de 1re L avait obligatoirement six heures de cours en demi-groupe (en français, langues, éducation civique, mathématiques et sciences). Aujourd’hui, les établissements ont toujours la latitude de créer de tels groupes, mais en prenant dans une enveloppe globale qui se réduit d’année en année et sans qu’un nombre maximum d’élèves ne soit prévu.
      Le pouvoir d’achat des #enseignants a baissé d’environ 20 %, source d’économie massive sur les salaires. Les effets commencent seulement à en être perçus : crise du recrutement, hausse exponentielle des démissions et professeurs en place démotivés par le déclassement de leur métier. Les promoteurs de cette politique leur préfèrent des enseignants précaires et sous-qualifiés, sommés de suivre les injonctions pédagogiques du moment. Remarquons que ces #contractuels sont nettement plus nombreux dans les établissements difficiles de l’enseignement public…

      Depuis 2002, les gouvernements de droite et de centre droit suppriment des postes d’enseignant. Malgré le redressement opéré sous François Hollande, le solde reste négatif, avec moins 36 500 postes. Le second degré a été particulièrement affecté, avec un solde de moins 54 700 postes, au nom de la priorité au primaire. Un maillon essentiel de la chaîne éducative a donc été fragilisé, alors que c’est le lieu de maturation des contradictions du système. Quel sens cela a-t-il d’habituer un élève de REP + à des classes de quinze élèves pour, devenu adolescent, le mettre dans une classe de vingt-cinq au collège ? Ces politiques de ciblage, censées produire des résultats visibles à un moindre coût, créent souvent inégalités et incohérences.

      Aujourd’hui, la France dépense 1 point de moins du PIB pour l’éducation qu’en 1995. Si on appliquait aujourd’hui les ratios en usage à l’époque, le budget consacré à l’avenir du pays augmenterait de 24 milliards d’euros, dont 15,5 milliards d’euros dépensés par l’Etat. Ce sous-investissement chronique se paie par la crise de notre #système_scolaire. Un débat sans arguments d’autorité s’impose donc, sous peine que les idéaux généreux et les politiques cyniques aboutissent définitivement à une école à plusieurs vitesses, dans laquelle les #classes_populaires seront assignées à un enseignement public dégradé.

      Laurent Fajermann est professeur agrégé d’histoire au lycée Lamartine, sociologue, chercheur associé au Centre de recherches sur les liens sociaux, du CNRS

    • Philippe Mangeot (philippe.duke ) sur Instagram :

      Lecture effarée du rapport de l’enquête administrative de l’Inspection générale sur le collège Stanislas, que publie dans son intégralité @mediapart. Toutes les informations qui circulaient sur les pratiques de cet établissement privé sous contrat sont corroborées et objectivées : contournement de la loi et de Parcoursup, pédagogie brutale et assumée comme telle, programmes non respectés, enseignement sexiste et homophobe..

      À ce stade, le scandale n’est pas seulement que la ministre de l’Éducation nationale ait choisi d’y inscrire ses enfants, contournant l’enseignement public au profit d’une école privée où se cultive l’entre-soi. Il est que le ministère dirigé à l’époque par Gabriel Attal a mis ce rapport sous le boisseau depuis qu’il lui a été rendu en juillet dernier, refusant de le rendre public.

      Mais il est également que cette institution privée, qui viole en toute impunité le contrat qui la lie à l’État, est mieux dotée, sur fonds publics, que la quasi-totalité des établissements scolaires publics de Paris, comme l’a révélé en janvier dernier une enquête de @lemondefr. L’argent public favorise Stanislas, c’est-à-dire les familles les plus fortunées : les « trois petits garçons » de Madame Oudéa-Castéra ont coûté plus cher à l’État.que les élèves du public.

      L’anagramme de Stanislas dit une vérité : la complaïisäncé : des pouvoirs publics à l’égard d’un établissement qui devrait n’avoir aucune place dans « l’École de la République », comme dit la ministre, nous salit tous et toutes.

  • «A Padova la mancanza di case uccide»: la denuncia di Open Your Borders
    https://www.meltingpot.org/2024/01/a-padova-la-mancanza-di-case-uccide-la-denuncia-di-open-your-borders

    La notte tra 6 e 7 gennaio tre persone senza fissa dimora originarie del Marocco sono morte, rimaste molto probabilmente intossicate dall’inalazione di monossido di carbonio. La tragedia è avvenuta a Padova nel quartiere Arcella all’interno dell’ex istituto Configliachi. Queste morti fanno salire ad 12 (l’ultimo ieri a Roma, un nigeriano, investito da un treno) le persone che hanno perso la vita dall’inizio dell’anno, quattro solo nella giornata dell’Epifania, a causa della assenza di alternative alla strada, in special modo in un periodo dell’anno in cui si registrano temperature particolarmente rigide. Dati drammatici raccolti dalla Federazione italiana organismi per (...)

    #Notizie #Redazione

  • Au niveau européen, un pacte migratoire « dangereux » et « déconnecté de la réalité »

    Sara Prestianni, du réseau EuroMed Droits, et Tania Racho, chercheuse spécialiste du droit européen et de l’asile, alertent, dans un entretien à deux voix, sur les #risques de l’accord trouvé au niveau européen et qui sera voté au printemps prochain.

    Après trois années de discussions, un accord a été trouvé par les États membres sur le #pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile la semaine dernière. En France, cet événement n’a trouvé que peu d’écho, émoussé par la loi immigration votée au même moment et dont les effets sur les étrangers pourraient être dramatiques.

    Pourtant, le pacte migratoire européen comporte lui aussi son lot de mesures dangereuses pour les migrant·es, entre renforcement des contrôles aux frontières, tri express des demandeurs d’asile, expulsions facilitées des « indésirables » et sous-traitance de la gestion des frontières à des pays tiers. Sara Prestianni, responsable du plaidoyer au sein du réseau EuroMed Droits, estime que des violations de #droits_humains seront inévitables et invite à la création de voies légales qui permettraient de protéger les demandeurs d’asile.

    La chercheuse Tania Racho, spécialiste du droit européen et de l’asile et membre du réseau Désinfox-Migrations, répond qu’à aucun moment les institutions européennes « ne prennent en compte les personnes exilées », préférant répondre à des « objectifs de gestion des migrations ». Dans un entretien croisé, elles alertent sur les risques d’une approche purement « sécuritaire », qui renforcera la vulnérabilité des concernés et les mettra « à l’écart ».

    Mediapart : Le pacte migratoire avait été annoncé par la Commission européenne en septembre 2020. Il aura fait l’objet de longues tergiversations et de blocages. Était-ce si difficile de se mettre d’accord à 27 ?

    Tania Racho : Dans l’état d’esprit de l’Union européenne (UE), il fallait impérativement démontrer qu’il y a une gestion des migrations aux #frontières_extérieures pour rassurer les États membres. Mais il a été difficile d’aboutir à un accord. Au départ, il y avait des mesures pour des voies sécurisées d’accès à l’Union avec plus de titres économiques : ils ont disparu au bénéfice d’une crispation autour des personnes en situation irrégulière.

    Sara Prestianni : La complexité pour aboutir à un accord n’est pas due à la réalité des migrations mais à l’#instrumentalisation du dossier par beaucoup d’États. On l’a bien vu durant ces trois années de négociations autour du pacte : bien que les chiffres ne le justifiaient pas, le sujet a été fortement instrumentalisé. Le résultat, qui à nos yeux est très négatif, est le reflet de ces stratégies : cette réforme ne donne pas de réponse au phénomène en soi, mais répond aux luttes intestines des différents États.

    La répartition des demandeurs d’asile sur le sol européen a beaucoup clivé lors des débats. Pourquoi ?

    Sara Prestianni : D’abord, parce qu’il y a la fameuse réforme du #règlement_Dublin [qui impose aux exilés de demander l’asile dans le pays par lequel ils sont entrés dans l’UE - ndlr]. Ursula von der Leyen [présidente de la Commission – ndlr] avait promis de « #dépasser_Dublin ». Il est aujourd’hui renforcé. Ensuite, il y a la question de la #solidarité. La #redistribution va finalement se faire à la carte, alors que le Parlement avait tenté de revenir là-dessus. On laisse le choix du paiement, du support des murs et des barbelés aux frontières internes, et du financement de la dimension externe. On est bien loin du concept même de solidarité.

    Tania Racho : L’idée de Dublin est à mettre à la poubelle. Pour les Ukrainiens, ce règlement n’a pas été appliqué et la répartition s’est faite naturellement. La logique de Dublin, c’est qu’une personne qui trouve refuge dans un État membre ne peut pas circuler dans l’UE (sans autorisation en tout cas). Et si elle n’obtient pas l’asile, elle n’est pas censée pouvoir le demander ailleurs. Mais dans les faits, quelqu’un qui voit sa demande d’asile rejetée dans un pays peut déposer une demande en France, et même obtenir une protection, parce que les considérations ne sont pas les mêmes selon les pays. On s’interroge donc sur l’utilité de faire subir des transferts, d’enfermer les gens et de les priver de leurs droits, de faire peser le coût de ces transferts sur les États… Financièrement, ce n’est pas intéressant pour les États, et ça n’a pas de sens pour les demandeurs d’asile.

    D’ailleurs, faut-il les répartir ou leur laisser le libre #choix dans leur installation ?

    Tania Racho : Cela n’a jamais été évoqué sous cet angle. Cela a du sens de pouvoir les laisser choisir, parce que quand il y a un pays de destination, des attaches, une communauté, l’#intégration se fait mieux. Du point de vue des États, c’est avant tout une question d’#efficacité. Mais là encore on ne la voit pas. La Cour européenne des droits de l’homme a constaté, de manière régulière, que l’Italie ou la Grèce étaient des États défaillants concernant les demandeurs d’asile, et c’est vers ces pays qu’on persiste à vouloir renvoyer les personnes dublinées.

    Sara Prestianni : Le règlement de Dublin ne fonctionne pas, il est très coûteux et produit une #errance continue. On a à nouveau un #échec total sur ce sujet, puisqu’on reproduit Dublin avec la responsabilité des pays de première entrée, qui dans certaines situations va se prolonger à vingt mois. Même les #liens_familiaux (un frère, une sœur), qui devaient permettre d’échapper à ce règlement, sont finalement tombés dans les négociations.

    En quoi consiste le pacte pour lequel un accord a été trouvé la semaine dernière ?

    Sara Prestianni : Il comporte plusieurs documents législatifs, c’est donc une #réforme importante. On peut évoquer l’approche renforcée des #hotspots aux #frontières, qui a pourtant déjà démontré toutes ses limites, l’#enfermement à ciel ouvert, l’ouverture de #centres_de_détention, la #procédure_d’asile_accélérée, le concept de #pays-tiers_sûr que nous rejetons (la Tunisie étant l’exemple cruel des conséquences que cela peut avoir), la solidarité à la carte ou encore la directive sur l’« instrumentalisation » des migrants et le concept de #force_majeure en cas d’« #arrivées_massives », qui permet de déroger au respect des droits. L’ensemble de cette logique, qui vise à l’utilisation massive de la #détention, à l’#expulsion et au #tri des êtres humains, va engendrer des violations de droits, l’#exclusion et la #mise_à_l’écart des personnes.

    Tania Racho : On met en place des #centres_de_tri des gens aux frontières. C’est d’une #violence sans nom, et cette violence est passée sous silence. La justification du tri se fait par ailleurs sur la nationalité, en fonction du taux de protection moyen de l’UE, ce qui est absurde car le taux moyen de protection varie d’un pays à l’autre sur ce critère. Cela porte aussi une idée fausse selon laquelle seule la nationalité prévaudrait pour obtenir l’asile, alors qu’il y a un paquet de motifs, comme l’orientation sexuelle, le mariage forcé ou les mutilations génitales féminines. Difficile de livrer son récit sur de tels aspects après un parcours migratoire long de plusieurs mois dans le cadre d’une #procédure_accélérée.

    Comment peut-on opérer un #tri_aux_frontières tout en garantissant le respect des droits des personnes, du droit international et de la Convention de Genève relative aux réfugiés ?

    Tania Racho : Aucune idée. La Commission européenne parle d’arrivées mixtes et veut pouvoir distinguer réfugiés et migrants économiques. Les premiers pourraient être accueillis dignement, les seconds devraient être expulsés. Le rush dans le traitement des demandes n’aidera pas à clarifier la situation des personnes.

    Sara Prestianni : Ils veulent accélérer les procédures, quitte à les appliquer en détention, avec l’argument de dire « Plus jamais Moria » [un camp de migrants en Grèce incendié – ndlr]. Mais, ce qui est reproduit ici, c’est du pur Moria. En septembre, quand Lampedusa a connu 12 000 arrivées en quelques jours, ce pacte a été vendu comme la solution. Or tel qu’il est proposé aujourd’hui, il ne présente aucune garantie quant au respect du droit européen et de la Convention de Genève.

    Quels sont les dangers de l’#externalisation, qui consiste à sous-traiter la gestion des frontières ?

    Sara Prestianni : Alors que se négociait le pacte, on a observé une accélération des accords signés avec la #Tunisie, l’#Égypte ou le #Maroc. Il y a donc un lien très fort avec l’externalisation, même si le concept n’apparaît pas toujours dans le pacte. Là où il est très présent, c’est dans la notion de pays tiers sûr, qui facilite l’expulsion vers des pays où les migrants pourraient avoir des liens.

    On a tout de même l’impression que ceux qui ont façonné ce pacte ne sont pas très proches du terrain. Prenons l’exemple des Ivoiriens qui, à la suite des discours de haine en Tunisie, ont fui pour l’Europe. Les États membres seront en mesure de les y renvoyer car ils auront a priori un lien avec ce pays, alors même qu’ils risquent d’y subir des violences. L’Italie négocie avec l’#Albanie, le Royaume-Uni tente coûte que coûte de maintenir son accord avec le #Rwanda… Le risque, c’est que l’externalisation soit un jour intégrée à la procédure l’asile.

    Tania Racho : J’ai appris récemment que le pacte avait été rédigé par des communicants, pas par des juristes. Cela explique combien il est déconnecté de la réalité. Sur l’externalisation, le #non-refoulement est prévu par le traité sur le fonctionnement de l’UE, noir sur blanc. La Commission peut poursuivre l’Italie, qui refoule des personnes en mer ou signe ce type d’accord, mais elle ne le fait pas.

    Quel a été le rôle de l’Italie dans les discussions ?

    Sara Prestianni : L’Italie a joué un rôle central, menaçant de faire blocage pour l’accord, et en faisant passer d’autres dossiers importants à ses yeux. Cette question permet de souligner combien le pacte n’est pas une solution aux enjeux migratoires, mais le fruit d’un #rapport_de_force entre les États membres. L’#Italie a su instrumentaliser le pacte, en faisant du #chantage.

    Le pacte n’est pas dans son intérêt, ni dans celui des pays de premier accueil, qui vont devoir multiplier les enfermements et continuer à composer avec le règlement Dublin. Mais d’une certaine manière, elle l’a accepté avec la condition que la Commission et le Conseil la suivent, ou en tout cas gardent le silence, sur l’accord formulé avec la Tunisie, et plus récemment avec l’Albanie, alors même que ce dernier viole le droit européen.

    Tania Racho : Tout cela va aussi avoir un #coût – les centres de tri, leur construction, leur fonctionnement –, y compris pour l’Italie. Il y a dans ce pays une forme de #double_discours, où on veut d’un côté dérouter des bateaux avec une centaine de personnes à bord, et de l’autre délivrer près de 450 000 visas pour des travailleurs d’ici à 2025. Il y a une forme illogique à mettre autant d’énergie et d’argent à combattre autant les migrations irrégulières tout en distribuant des visas parce qu’il y a besoin de #travailleurs_étrangers.

    Le texte avait été présenté, au départ, comme une réponse à la « crise migratoire » de 2015 et devait permettre aux États membres d’être prêts en cas de situation similaire à l’avenir. Pensez-vous qu’il tient cet objectif ?

    Tania Racho : Pas du tout. Et puisqu’on parle des Syriens, rappelons que le nombre de personnes accueillies est ridicule (un million depuis 2011 à l’échelle de l’UE), surtout lorsqu’on le compare aux Ukrainiens (10 millions accueillis à ce jour). Il est assez étonnant que la comparaison ne soit pas audible pour certains. Le pacte ne résoudra rien, si ce n’est dans le narratif de la Commission européenne, qui pense pouvoir faire face à des arrivées mixtes.

    On a les bons et mauvais exilés, on ne prend pas du tout en compte les personnes exilées, on s’arrête à des objectifs de #gestion alors que d’autres solutions existent, comme la délivrance de #visas_humanitaires. Elles sont totalement ignorées. On s’enfonce dans des situations dramatiques qui ne feront qu’augmenter le tarif des passeurs et le nombre de morts en mer.

    Sara Prestianni : Si une telle situation se présente de nouveau, le règlement « crise » sera appliqué et permettra aux États membres de tout passer en procédure accélérée. On sera donc dans un cas de figure bien pire, car les entraves à l’accès aux droits seront institutionnalisées. C’est en cela que le pacte est dangereux. Il légitime toute une série de violations, déjà commises par la Grèce ou l’Italie, et normalise des pratiques illégales. Il occulte les mesures harmonisées d’asile, d’accueil et d’intégration. Et au lieu de pousser les États à négocier avec les pays de la rive sud, non pas pour renvoyer des migrants ou financer des barbelés mais pour ouvrir des voies légales et sûres, il mise sur une logique sécuritaire et excluante.

    Cela résonne fortement avec la loi immigration votée en France, supposée concilier « #humanité » et « #fermeté » (le pacte européen, lui, prétend concilier « #responsabilité » et « #solidarité »), et qui mise finalement tout sur le répressif. Un accord a été trouvé sur les deux textes au même moment, peut-on lier les deux ?

    Tania Racho : Dans les deux cas, la seule satisfaction a été d’avoir un accord, dans la précipitation et dans une forme assez particulière, entre la commission mixte paritaire en France et le trilogue au niveau européen. Ce qui est intéressant, c’est que l’adoption du pacte va probablement nécessiter des adaptations françaises. On peut lier les deux sur le fond : l’idée est de devoir gérer les personnes, dans le cas français avec un accent particulier sur la #criminalisation_des_étrangers, qu’on retrouve aussi dans le pacte, où de nombreux outils visent à lutter contre le terrorisme et l’immigration irrégulière. Il y a donc une même direction, une même teinte criminalisant la migration et allant dans le sens d’une fermeture.

    Sara Prestianni : Les États membres ont présenté l’adoption du pacte comme une grande victoire, alors que dans le détail ce n’est pas tout à fait évident. Paradoxalement, il y a eu une forme d’unanimité pour dire que c’était la solution. La loi immigration en France a créé plus de clivages au sein de la classe politique. Le pacte pas tellement, parce qu’après tant d’années à la recherche d’un accord sur le sujet, le simple fait d’avoir trouvé un deal a été perçu comme une victoire, y compris par des groupes plus progressistes. Mais plus de cinquante ONG, toutes présentes sur le terrain depuis des années, sont unanimes pour en dénoncer le fond.

    Le vote du pacte aura lieu au printemps 2024, dans le contexte des élections européennes. Risque-t-il de déteindre sur les débats sur l’immigration ?

    Tania Racho : Il y aura sans doute des débats sur les migrations durant les élections. Tout risque d’être mélangé, entre la loi immigration en France, le pacte européen, et le fait de dire qu’il faut débattre des migrations parce que c’est un sujet important. En réalité, on n’en débat jamais correctement. Et à chaque élection européenne, on voit que le fonctionnement de l’UE n’est pas compris.

    Sara Prestianni : Le pacte sera voté avant les élections, mais il ne sera pas un sujet du débat. Il y aura en revanche une instrumentalisation des migrations et de l’asile, comme un outil de #propagande, loin de la réalité du terrain. Notre bataille, au sein de la société civile, est de continuer notre travail de veille et de dénoncer les violations des #droits_fondamentaux que cette réforme, comme d’autres par le passé, va engendrer.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/281223/au-niveau-europeen-un-pacte-migratoire-dangereux-et-deconnecte-de-la-reali
    #pacte #Europe #pacte_migratoire #asile #migrations #réfugiés

  • Préparation de la carte scolaire 2024 - [-SNUipp 47]
    https://47.snuipp.fr/Preparation-de-la-carte-scolaire-2024

    Dotation nationale

    Au cours du CSA-MEN qui s’est tenu le 21 décembre, le ministre a annoncé que les retraits d’emplois dans le premier degré étaient ramenés à 650, au lieu des 1 709 retraits prévus dans le budget 2024.
    La répartition académique est la suivante :

    #école #réduction_des_effectifs #carto

  • « Loin de créer un “choc des savoirs”, Gabriel Attal va produire un choc d’ignorance », Pierre Merle, spécialiste des questions scolaires
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/19/pierre-merle-specialiste-des-questions-scolaires-loin-de-creer-un-choc-des-s

    La réforme souhaitée par le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, sous l’appellation « choc des savoirs », est fondée sur des diagnostics erronés. Première contrevérité, le collège français n’est nullement « uniforme ». En 2022, les collèges publics scolarisent près de 40 % d’élèves défavorisés. Les collèges privés en scolarisent moins de 16 %. Encore ne s’agit-il que de moyenne ! Dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+), la proportion d’élèves d’origine populaire dépasse parfois 70 % alors qu’elle est souvent inférieure à 10 % dans les collèges privés du centre-ville des capitales régionales.

    A cette #ségrégation_sociale interétablissement, à laquelle correspondent des différences considérables de compétences des élèves, s’ajoute, énonce notamment une étude publiée en 2016 par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), une ségrégation intraétablissement d’une importance équivalente en raison de la multiplication des #sections bilangues et européennes, des classes à horaires aménagés, des langues rares, etc.

    Vouloir créer des groupes de niveau (faible, moyen, fort) dans des classes déjà homogènes est une triple erreur. D’abord, l’idée (en elle-même bienvenue) de réduire à 15 le nombre de collégiens dans les groupes de niveau d’élèves faibles profitera à des élèves moyens, voire bons, scolarisés dans les collèges très favorisés, au détriment des élèves réellement faibles scolarisés en REP.

    Ensuite, en 2019, une synthèse des recherches publiée par Sciences Po Paris a montré un effet bénéfique de la mixité sociale et scolaire sur les progressions des élèves faibles, sans effet négatif sur les meilleurs. Séparer encore davantage les élèves faibles des élèves moyens et forts ne fera qu’accentuer leurs difficultés d’apprentissage.

    Mixité sociale bénéfique à tous

    Enfin, l’évaluation des expériences de mixité sociale réalisées en France, souligne une note publiée en avril par le Conseil scientifique de l’éducation nationale, se traduit par un accroissement du bien-être de l’ensemble des élèves, y compris celui des élèves favorisés. La mixité sociale favorise aussi le développement des capacités socioémotionnelles, réduit la prévalence des #stéréotypes raciaux et sociaux et, pour les élèves socialement défavorisés, améliore leur insertion professionnelle (note de l’Institut des politiques publiques, publiée en novembre). Autant d’effets bénéfiques à tous les élèves. L’établissement scolaire et la classe sont des petites sociétés. Il faut créer de l’unité, non des groupes de niveau.

    La seconde contrevérité du projet ministériel est d’accréditer l’idée d’un redoublement favorable aux élèves en difficulté. Un large consensus scientifique a montré que cette politique débouche sur un résultat inverse. Le redoublement produit des effets négatifs en termes d’estime de soi, de motivation et d’apprentissages ultérieurs. Les seules exceptions concernent, outre la classe de terminale, les classes de 3e et de 2de dans lesquelles les élèves faibles, en cas de redoublement, sont motivés pour éviter une orientation non choisie.

    Tout comme la création des groupes de niveau, des redoublements plus fréquents pénaliseront les élèves faibles, majoritairement d’origine défavorisée. Alors même que, pour l’école française, le constat principal de l’édition 2022 du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) est l’écart considérable entre le niveau des élèves d’origine défavorisée et favorisée, le ministre Gabriel Attal, loin de créer un choc des savoirs, va produire un choc d’ignorance fondé sur une mise à l’écart encore plus accentuée des élèves les plus faibles.

    Le projet ministériel contient d’autres contradictions. Par exemple, Gabriel Attal souhaite une réforme des programmes et une labellisation des manuels scolaires, non pas en référence avec les cycles actuels de trois ans, mais avec des « objectifs annuels », voire « semi-annuels ». Finalement, après avoir dénoncé une uniformité fantasmée du collège, le ministre veut imposer un rythme de progression identique à tous les élèves alors même que, dès l’âge de 2 ans, les inégalités socio-économiques différencient sensiblement leurs compétences langagières.

    De surcroît, la décision de réformer au plus vite le « socle commun » [de connaissances, de compétences et de culture] signifie que l’expérience des #professeurs, les plus avertis des difficultés des élèves, ne sera pas prise en compte. Gabriel Attal veut renforcer leur autorité et, dans le même temps, a déjà décidé d’une modification des programmes sans même les consulter. Un bel exemple de déni de leurs compétences. Pourquoi, aussi, faut-il changer d’urgence des #programmes déjà réécrits par Jean-Michel Blanquer ? Sont-ils à ce point médiocres ? Et pourquoi la nouvelle équipe ministérielle ferait-elle mieux que l’ancienne ?

    Effets délétères

    Dernier exemple, bien que les résultats de #PISA 2022 montrent une baisse des compétences des élèves en #mathématiques, le ministre a décidé la création, à la fin des classes de premières générales et technologiques, d’une nouvelle épreuve anticipée du bac consacrée aux mathématiques et à la culture scientifique. Le ministre se targue de provoquer un choc des savoirs tout en supprimant une année entière d’enseignement scientifique ! Un projet paradoxal dont la genèse tient à l’absence d’une réelle réflexion sur un problème incontournable : la #crise_de_recrutement des professeurs, particulièrement en mathématiques.

    La réforme Blanquer, en reportant le concours d’accès au professorat de la fin du master 1 à celle du master 2, a réduit l’attractivité déjà insuffisante du métier d’enseignant. Certes, Gabriel Attal souhaite revenir sur cette réforme désastreuse, mais son projet est controversé. Au mieux, une réforme ne s’appliquera qu’à la rentrée 2025. En attendant, le ministre se contente d’expédients tels que le recrutement de #contractuels non formés, choix incompatible avec l’élévation du niveau scolaire des élèves.

    L’analyse du projet ministériel montre les effets délétères des mesures envisagées. Groupes de niveau, #redoublement, fin du collège « uniforme », énième réforme des programmes, renforcement de l’autorité du professeur… ne sont que les poncifs éculés de la pensée conservatrice. Ils ne répondent en rien à la crise de l’école française. En revanche, électoralistes et populistes, ces mesures sont susceptibles de servir l’ambition présidentielle de l’actuel ministre de l’éducation.

    Pierre Merle est sociologue, spécialiste des questions scolaires et des politiques éducatives, et il a notamment publié « Parlons école en 30 questions » (La Documentation française, 2021).

    https://seenthis.net/messages/1031680

    #élitisme #obscurantisme #autorité #école #éducation_nationale #élèves #éducation #groupes_de_niveau #ségrégation #Gabriel_Attal #hétérogénéité #coopération

  • Les #Agences_de_l’eau en mode essorage

    Indépendantes de l’État, ces structures décisives dans la gestion de la ressource sont pourtant l’objet de multiples #pressions pour financer le #lobby agricole.

    Depuis quelques jours, les grands acteurs des guerres de l’eau en France jouent aux chaises musicales. On a ainsi vu mercredi dernier, le 6 décembre, #Arnaud_Rousseau, le président de la #FNSEA (#Fédération_nationale_des_syndicats_d’exploitants_agricoles), annoncer lui-même depuis le perron de Matignon que le gouvernement renonçait d’une part à taxer les agriculteurs qui polluent les sols et les eaux en utilisant des #pesticides et d’autre part à augmenter la #redevance de ceux qui irriguent tant et plus. La Première ministre, Élisabeth Borne, s’est contentée d’observer sagement la scène. Ce mardi, à Rennes, d’autres agriculteurs ont exprimé leur colère. Ils ont manifesté et même occupé des bâtiments de l’État pour demander, entre autres, l’arrêt du glyphosate et la taxation des pesticides. Évidemment, ils étaient pour la plupart affiliés à la Confédération paysanne. Ils revendiquaient surtout le paiement de plusieurs dizaines de millions d’euros de subventions qui leur ont été promis et qui doivent financer des mesures agro-écologiques dans leurs fermes. Le grand perdant de ce jeu de chaises musicales, où chacun semble prendre une place inattendue ? Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui n’a visiblement aucune assise. Il laisse la parole à la FNSEA, et il laisse – vous le verrez, c’est un document que se sont procuré Les Jours – son homologue chargé de l’Agriculture, Marc Fesneau, lui remonter les bretelles sur un dossier qui concerne pourtant de très près l’environnement et des établissements publics dont il a la charge, les Agences de l’eau.

    Pour comprendre cette situation, il faut vous présenter un peu plus ces mastodontes aussi importants que méconnus. La France compte six Agences de l’eau, dont les territoires sont délimités en fonction de l’écoulement des eaux : chacune règne sur un grand bassin hydrographique. Les personnes qui connaissent bien ces assemblées – et elles sont plutôt rares – en sont fières et les surnomment les « parlements de l’eau ». Car, en théorie, ces agences dotées d’un budget conséquent – plus de 12 milliards d’euros sur la période 2019-2024 – sont indépendantes de l’État et gérées par des collèges représentants tous les utilisateurs de la ressource : consommateurs, collectivités, industriels, agriculteurs, pêcheurs… Chacun de ces acteurs finance le budget des Agences via des taxes appelées « redevances » et, ensemble, ils doivent parvenir à concilier trois objectifs de plus en plus difficiles à atteindre : que chacun dispose de suffisamment d’eau, que les cours d’eau et les êtres qui y vivent soient en bonne santé, mais aussi que l’eau soit suffisamment peu polluée pour pouvoir être bue par tous.

    Depuis au moins une décennie, ces belles intentions sont largement mises à mal. En 2015, un rapport de la Cour des comptes dénonçait déjà le noyautage des Agences de l’eau par ceux qui la polluent – les industriels, notamment –, ainsi que par ceux qui en usent tant qu’ils en sont les plus grands consommateurs du pays : les agriculteurs… qui parfois polluent aussi. Le rapport pointait notamment le poids de plus en plus important pris par la FNSEA dans les décisions concernant la ressource. La situation ne s’est pas améliorée depuis. Un autre rapport de la même Cour des comptes, publié en juillet dernier et consacré à la gestion de l’eau face au changement climatique, regrettait, lui, que les redevances soient réparties de façon extrêmement inégale. Les consommateurs paient plus de 70 % des taxes via leur facture d’eau, quand les agriculteurs irrigants ne payent que 6 % de ces redevances et les agriculteurs consommateurs de pesticides à peine 4 %. Une situation d’autant plus injuste que l’impact de l’agriculture sur le coût de l’eau est de plus en plus grand : peu à peu, on se rend compte que l’eau potable est ainsi très largement contaminée par les résidus de pesticides, et que la dépollution va coûter une fortune aux collectivités.

    En prime, beaucoup d’agents et responsables des Agences de l’eau ont l’impression qu’on tape dans leurs caisses. Car depuis les années 2010, l’État a régulièrement décidé de ponctionner leur budget pour financer des mesures censées être favorables à l’environnement. Avec des conséquences lourdes sur les moyens de ces établissement mais aussi sur la taille des couleuvres à avaler : en 2018 a par exemple été instaurée une « contribution financière des Agences de l’eau à l’Agence française pour la biodiversité et à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage » d’un montant de 20 millions d’euros. Une somme qui permettait de compenser la perte de budget de ce dernier Office due à la promesse présidentielle – celle-là même qui avait poussé Nicolas Hulot à la démission – de diviser par deux le prix des permis de chasse. C’est ainsi que l’argent des parlements de l’eau a depuis été utilisé pour faciliter la pratique du fusil en milieu rural.

    En avril dernier, le même Emmanuel Macron a annoncé du côté du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, son « plan eau », censé porter des objectifs de sobriété. Cette feuille de route, que Les Jours décrivaient comme très favorable aux agriculteurs (lire l’épisode 2, « Tu cherches un plan eau près de chez toi ? »), devait en partie être financée via les deux taxes auxquelles le gouvernement vient donc de renoncer. Une annulation vécue comme une injustice de trop pour le président du comité de bassin de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, Thierry Burlot (pourtant ex-candidat macroniste aux régionales). Il se dit « abasourdi » : « On a construit ce plan eau pendant des mois. On s’était mis d’accord sur le financement, de façon collective. On a imaginé une taxe sur les pesticides qui, au regard du coût de la pollution, est franchement minime. Et on découvre que la FNSEA est allée négocier seule à Paris, dans le dos de tout le monde. On découvre qu’ils ne veulent même pas payer pour financer un plan dont ils sont de très loin les plus grands bénéficiaires. C’est trop, cette décision va générer beaucoup de tension. »

    À Rennes, l’élu PS et vice-président d’Eau du bassin rennais Ludovic Brossard tance : « On n’est même plus face à du renoncement, on est face à un choix idéologique du gouvernement de soutenir le fonctionnement actuel de l’économie agricole plutôt que de donner une réponse aux enjeux environnementaux. » Du côté des agents de ces Agences, la déception est tout aussi grande. Élue au Syndicat national de l’environnement (SNE-FSU), Delphine Jacono déplore qu’« une fois de plus, on constate un arbitrage au profit des intérêts agricoles et au détriment de l’intérêt général. Ces taxes sont prévues pour abonder des budgets, mais doivent aussi faire changer les pratiques. Y renoncer est dommageable pour tout le monde ».

    Et ce n’est pas le seul dossier financier chaud qui divise les Agences de l’eau et le monde agricole. Les agents rennais de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt l’ont découvert ce mardi en voyant débarquer une centaine d’agriculteurs en colère. L’objet de leur courroux est né de plusieurs échanges épistolaires entre membres de la majorité. Fin octobre, une flopée de parlementaires bretons écrivent au ministre l’Économie Bruno Le Maire et à Marc Fesneau. Ils alertent : des agriculteurs de la région se sont engagés à prendre dans leurs exploitations des « mesures agro-environnementales et climatiques » (Maec) en échange de subventions, et ils attendent leur dû. Victimes de leur succès, ces aides ont explosé les plafonds prévus. Près de 3 000 agriculteurs bretons attendraient aujourd’hui un montant global de 53 millions d’euros. Qui peut les payer ?

    Dans un courrier que « Les Jours » se sont procuré, Marc Fesneau exige de Christophe Béchu que les Agences de l’eau sortent le chéquier. Encore

    Cette missive a été bien reçue et entendue par Marc Fesneau. Selon un document que Les Jours se sont procuré, ce dernier a renvoyé quelques jours plus tard la patate chaude à Christophe Béchu. Son courrier évalue les besoins de financements à 143 millions d’euros à l’échelle nationale et se termine ainsi : « Cette insuffisance de financement provient des Agences de l’eau qui sont sous votre tutelle. » En clair, Marc Fesneau veut encore que lesdites agences sortent le chéquier. Il l’a fait savoir directement à leurs dirigeants, précise Thierry Burlot : « Marc Fesneau a invité les présidents de comité de bassin il y a un mois pour nous le dire. On n’était pas au courant de cet arbitrage, on ne savait pas que c’était à nous de le payer. Je vais être tout à fait clair sur ma position : je suis favorable au financement des Maec. Mais je ne peux pas les payer. On ne peut payer que si on a de l’argent dans la caisse. »

    Sur le terrain, on avance enfin un autre argument, de poids : il faudrait veiller à ne pas subventionner tout et n’importe quoi sous la pression du ministère de l’Agriculture. Un anonyme contrôleur de la Politique agricole commune (PAC), qui a évalué de très nombreux dossiers de Maec, détaille : « Les Maec sont censées inciter à un changement de pratiques et compenser une perte de rendement. Une partie sont très intéressantes, mais dans une majorité de dossiers, on finance des pratiques déjà existantes ou pas forcément pertinentes. » Delphine Jacono, du SNE-FSU, confirme qu’« il y a Maec et Maec, avec des ambitions environnementales très variables ». Elle alerte donc sur le fait que « faire du saupoudrage indifférencié serait une nouvelle atteinte aux objectifs environnementaux et climatiques ».

    Thierry Burlot, qui craint que l’affaire ne décourage les agriculteurs partisans d’un changement de modèle, se veut, lui, beaucoup plus conciliant avec les Maec. Quant à Ludovic Brossard, qui est allé à la rencontre des agriculteurs en colère ce mardi, il assure que la grande majorité de ces exploitants s’engagent dans des mesures vraiment intéressantes pour l’environnement. « Ces agriculteurs se disent qu’il leur manque des millions d’euros et que quelques jours plus tôt la FNSEA a été écoutée en déversant du lisier sur les préfectures. Forcément, ils se disent que les choses marchent comme ça. » Mais n’est pas la FNSEA qui veut : ce mardi soir, les agriculteurs de la Confédération paysanne ont été évacués avec force par la police.

    https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep9-agences-eau-fnsea
    #eau #France #lobbying #agriculture #industrie_agro-alimentaire #indépendance #irrigation #pollution #taxe #glyphosate #Confédération_paysanne #subventions #agro-écologie #Marc_Fesneau #Christophe_Béchu #cour_des_comptes #eau_potable #prix #coût #contamination #dépollution #plan_eau #économie_agricole #mesures_agro-environnementales_et_climatiques (#Maec)

  • Meta and IBM Assemble Open-Source #AI Super Team
    https://www.omgubuntu.co.uk/2023/12/meta-ibm-assemble-open-source-ai-alliance

    Development of open-source AI models just got a major boost with the launch of the AI Alliance, a super-team made up of companies, developers, scientists, academics, and spearheaded by Meta and IBM, owners of #red_hat. While governments around the world wrestle with ways to regulate AI to ensure development is safe, responsible, and not in going to lead to any sci-fi-esque doomsday scenarios, the newly-announced AI Alliance is aiming to offer an industry-led answer. The Ai Alliance says it is “focused on fostering an open community and enabling developers and researchers to accelerate responsible innovation in AI while ensuring […] You’re reading Meta and IBM Assemble Open-Source AI Super Team, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #ChatGPT

    • Héhé, j’adore ce genre de naïvetés chez les journalistes :

      While governments around the world wrestle with ways to regulate AI to ensure development is safe, responsible, and not in going to lead to any sci-fi-esque doomsday scenarios…

      Alors la CAF utilise l’AI pour te sucrer les allocs, Israël utilise l’AI pour pouvoir tuer plus de gazaouis, les ricains utilisent l’AI pour savoir combien de temps on va envoyer un afro-américain en prison, partout on utilise la reconnaissance faciale à des fins policières, etc. Mais on faire comme si les gouvernements cherchaient à « réguler » les utilisations malfaisantes de l’AI…

  • Le #Logement_d'abord saisi par ses destinataires

    « Le Logement d’abord saisi par ses destinataires » est une recherche en sciences sociales engagée en 2019 par l’équipe de la Chaire PUBLICS des politiques sociales (laboratoire de sciences sociales Pacte, Université Grenoble Alpes) : https://cpublics.hypotheses.org. Elle a suivi, par des entretiens répétés, des personnes accompagnées dans le cadre de dispositifs et actions développées dans le cadre de la mise en œuvre accélérée du Logement d’abord sur les métropoles de Grenoble et Lyon. De manière originale, elle éclaire les expériences et donne à entendre les points de vue des destinataires de cette nouvelle orientation de l’action publique à destination des personnes sans domicile.

    Pour télécharger le rapport :
    https://cpublics.hypotheses.org/files/2023/05/Rapport_LDAdestinataires_VF.pdf

    https://ldadestinataires.sciencesconf.org
    #logement #rapport #recherche #Grenoble #Lyon #housing_first #accès_au_logement #sans-abris #sans-abrisme #logement_à_soi #habitat #bailleurs #meubles #accompagnement #appropriation #tranquillité #solitude #SDF #habitat_précaire #système_d'habitat_précaire #débrouille #abris_de_fortune

  • Les ménages les plus aisés ont échappé au piège de l’inflation, pas les plus modestes

    L’#Insee publie deux études qui permettent de mesurer l’impact de l’inflation sur le niveau de vie. Conséquence d’une #politique_antiredistributive du gouvernement, les 10 % les plus aisés sont les seuls à avoir vu leur capacité d’acheter progresser.

    LaLa France a connu en 2022 le plus fort taux d’inflation depuis le milieu des années 1980, avec un niveau moyen de 5,2 %. Cette accélération de la hausse des prix est souvent difficile à traduire en termes d’impact sur le niveau de vie, car le taux d’inflation concerne un panier moyen assez éloigné de la réalité des dépenses quotidiennes des ménages. De même, il est parfois difficile de saisir la réalité de l’évolution des revenus qui viendrait compenser cette hausse des prix.

    Deux études de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiées jeudi 23 novembre dans le cadre de son « Portrait social de la France » annuel tentent néanmoins de saisir le phénomène. La première décrypte l’impact sur les niveaux de vie des mesures sociofiscales, c’est-à-dire des mesures prises par le gouvernement sur le plan des allocations, exceptionnelles ou non, et des changements fiscaux. La seconde tente d’établir un état des lieux de l’évolution du niveau de vie en 2022 en estimant l’impact de l’évolution des différents types de revenu.

    Cela ne surprendra personne, mais le résultat de cette dernière étude confirme la baisse majeure du niveau de vie en France en 2022. Selon l’Insee, les mesures sociofiscales et l’évolution des revenus n’ont, en moyenne, compensé que 90 % de la hausse estimée des dépenses liées à l’inflation. C’est-à-dire que les revenus ont augmenté 10 % en deçà de la hausse des dépenses.

    Mais la facture n’a pas été la même pour tout le monde. Pour 80 % des Français, l’impact négatif est plutôt compris entre 15 % et 20 %, et plutôt proche de 20 %. Mais pour les 10 % qui bénéficient des revenus les plus élevés, l’année 2022 a été une année où les revenus ont dépassé de 10 % la hausse des prix.

    Autrement dit, l’inflation a encore creusé les inégalités réelles. Cette vérité est d’autant plus dure que pour les plus modestes, la compensation n’est liée qu’à des mesures ponctuelles, alors que pour les plus riches, ce sont les revenus primaires qui ont augmenté.
    Les effets des mesures gouvernementales

    Pour comprendre le phénomène, il faut revenir à l’impact de la hausse des prix sur les dépenses des ménages. L’Insee a travaillé sur l’hypothèse d’une stabilité des comportements, autrement dit sur une structure stable des dépenses. Dans les faits, bien sûr, l’inflation conduit à des changements de comportement de consommation. Mais l’idée ici est de comparer l’effet de l’inflation de 2022 sur le niveau de vie de 2021, l’hypothèse est donc cohérente.

    L’Institut estime que le renchérissement de ces dépenses s’élève en moyenne à 1 320 euros sur 2022. Mais là encore, la situation n’est pas la même selon le niveau de revenu. Si les plus riches ont une facture plus élevée en euros courants, ce qui est logique puisqu’ils consomment davantage, l’impact de cette hausse est beaucoup plus faible. Ainsi, les Français qui ont les 10 % des revenus les plus hauts ont vu leur niveau de vie amputé par l’inflation de 3,6 %. Mais pour ceux qui ont les revenus les 10 % les plus bas, cet impact négatif est de 7,4 %, soit plus du double.

    En face, deux sources de revenu sont venues compenser cette dégradation : d’un côté la politique sociofiscale, de l’autre l’effet des revenus primaires, c’est-à-dire l’effet des revenus du travail et du patrimoine.

    Sur le premier terrain, le gouvernement a multiplié les mesures ponctuelles comme le chèque énergie, la prime exceptionnelle de rentrée, l’indemnité inflation ou la revalorisation anticipée de certaines prestations. À cela se sont ajoutées quelques mesures pérennes de revalorisation, notamment celle de l’allocation pour les familles monoparentales ou la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapé. Enfin, il y a eu la dernière phase de la suppression de la taxe d’habitation, imposée à l’État après sa décision de supprimer cette taxe pour les classes moyennes lors du premier quinquennat.

    Toutes ces mesures ont coûté 5,7 milliards d’euros en termes nets et, logiquement, elles ont d’abord profité aux plus modestes. Cumulées, elles ont apporté 190 euros supplémentaires par ménage en moyenne, mais l’effet est de 360 euros pour le premier décile de revenus (les 10 % qui ont les revenus les plus bas), soit un effet positif de 3,4 % sur leur niveau de vie. On voit qu’on est loin de la hausse des dépenses.

    A contrario des autres mesures sociofiscales, qui ont logiquement moins d’effet à mesure que le revenu augmente, la fin de la taxe d’habitation, qui concerne les 20 % de la population aux revenus les plus élevés, a, elle, permis d’ajouter 0,4 % de niveau de vie à cette seule population. Ce qui a un effet intéressant : l’effet des mesures sociofiscales sur les hauts revenus est, au total, plus important que pour les classes moyennes supérieures (les 30 % de la population dont les revenus sont supérieurs à la moyenne, mais inférieurs aux 20 % les plus riches).
    Des revenus du travail en faible progression

    Le deuxième élément clé pour saisir l’évolution du niveau de vie est celui des revenus primaires. Pour les plus modestes, l’essentiel des revenus est lié au salaire. Plus on s’élève dans la hiérarchie sociale, plus la part des revenus du patrimoine (immobilier, produits financiers divers, dividendes) augmente.

    Ce que montre l’étude de l’Insee, c’est que l’évolution des salaires a été très éloignée de celle des prix. Ils n’ont en effet augmenté le niveau de vie qu’entre 1,5 % et 2 % en moyenne, bien loin, par conséquent, des effets inflationnistes. Et là encore, ce sont les plus modestes qui en ont le moins profité.

    Pour les plus aisés, notamment les 10 % de la population aux revenus les plus élevés, l’augmentation des salaires n’a pas été très élevée en termes de niveau de vie. Mais elle est plus que compensée par l’augmentation des revenus du patrimoine. Cette dernière représente pour ces 10 % pas moins de 970 euros en moyenne, soit 1,5 % du niveau de vie. Pour les 90 % de la population restante, l’effet des revenus du patrimoine est en moyenne de 150 euros, soit entre 0,5 et 0,8 % du niveau de vie.

    Cette situation n’est pas étonnante, et elle est le fruit d’un phénomène de long terme en partie explicable par la stratégie du gouvernement de supprimer en 2018 l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et d’introduire un niveau maximal d’imposition sur les revenus du capital à 30 % (c’est le prélèvement forfaitaire unique ou PFU). Cela a conduit une partie des individus aisés à faire basculer leur revenu du salaire vers le dividende, plus intéressant fiscalement. C’est ce qui explique aussi l’écart de performance entre ces deux types de revenu.

    Au total, l’effet de l’évolution des revenus est très faible pour les plus modestes : ils ne compensent qu’à 25 % la hausse du prix des dépenses pour les 10 % aux revenus les plus faibles. Mais les plus aisés, eux, sont bien protégés : les 10 % aux revenus les plus élevés voient leurs revenus primaires compenser à 95 % la hausse de leurs dépenses liées à l’inflation.

    C’est ainsi que l’on en arrive au résultat final : malgré un effort de compensation important de l’État, les plus modestes restent les plus grandes victimes de l’inflation, tandis que les plus aisés, eux, gagnent sur tous les tableaux : hausse des revenus primaires grâce aux revenus du patrimoine et surplus de revenu grâce à la suppression de la taxe d’habitation.

    Il convient de le souligner : si les plus aisés voient leurs revenus augmenter plus vite que leurs dépenses, c’est certes grâce aux revenus du patrimoine, mais aussi et surtout à cause de cette suppression de la taxe d’habitation, qui est une mesure antiredistributive. Or, si le Conseil d’État a contraint le gouvernement à supprimer l’ensemble de cette taxe, rien n’empêchait ce même gouvernement de trouver des mesures compensatoires pour ne pas favoriser les revenus des plus aisés tout en appauvrissant la puissance publique et sa capacité de redistribution.

    Ce résultat est d’autant plus préoccupant que les plus modestes doivent principalement compter sur des mesures provisoires qui les laissent à la merci du bon vouloir de l’État, tandis que les plus riches, eux, peuvent s’appuyer pour leurs revenus sur des mesures pérennes (fin de la taxe d’habitation, baisse de l’impôt sur le capital).

    Si donc on réfléchit aux effets durables de l’inflation, il est important de noter, puisque les prix ne baisseront pas, que la perte de niveau de vie des Français sera durable. Le décalage entre le niveau des prix et les revenus va rester constant, faute de dynamique des revenus du travail et compte tenu du retrait des mesures anti-inflationnistes, qui ne prennent pas en compte cet aspect durable. Les plus riches, eux, peuvent se réjouir puisque l’amélioration de leur sort, déjà très favorable, sera encore plus notable avec le ralentissement des prix.
    La responsabilité du gouvernement

    Derrière ces chiffres déjà désastreux, il y a une réalité encore plus dure. Pour les ménages les plus modestes, les revenus du travail sont insuffisants et les revenus sociaux sont incertains, et même souvent menacés. La politique d’attaques contre les allocations-chômage en 2023 en a apporté la preuve formelle : le gouvernement n’est pas un garant fiable de l’évolution future de leur niveau de vie.

    On notera d’ailleurs que, malgré les « chèques énergie » et autres « indemnités inflation », les ménages les plus exposés aux dépenses importantes d’énergie et de carburant ont été les plus touchés. Le niveau de vie des ménages ruraux est ainsi plus dégradé que celui des ménages de la région parisienne, qui, en moyenne, est plutôt stable.

    En réalité, la responsabilité gouvernementale dans la situation décrite par l’Insee est bien plus vaste. Emmanuel Macron l’avait annoncé dès sa conférence de presse du 14 juillet 2020 : il défend une politique de « modération salariale » en vue de favoriser les profits et l’accumulation du capital. Cette logique sous-tend l’ensemble des réformes du marché du travail, des retraites et de l’assurance-chômage menées depuis 2017. Et elle va se poursuivre, comme l’a confirmé le chef de l’État mardi 21 novembre.

    Il n’y a donc aucune surprise à ce que les revenus salariaux ne suivent pas les prix. Évidemment, l’autre conséquence de cette politique, c’est que l’État, pour tenter de modérer l’effet désastreux de sa propre politique, doit intervenir avec des mesures coûteuses mais forcément partielles. Mesures que ce même État fera payer aux plus modestes plus tard par une politique de dégradation de la redistribution et des services publics au nom de la « réduction de la dette », puisqu’il refuse toute hausse d’impôts.

    La boucle est bouclée. Ce refus de la redistribution fiscale est, comme on l’a vu, très favorable aux plus aisés sur le long terme. L’État apparaît alors comme un Don Quichotte économique, feignant de lutter contre un mouvement de fond. À cette différence près avec l’Hidalgo de la Mancha que c’est lui-même qui initie et soutient ce mouvement de fond.

    Les satisfecit continus du gouvernement se glorifiant des différentes mesures d’aides contre les effets de l’inflation ne peuvent donc pas dissimuler l’échec patent de sa stratégie. En donnant la priorité aux profits et aux rentes, il met à contribution le travail et expose les ménages modestes aux conséquences directes de l’inflation.

    Ainsi, l’effet de l’inflation, plus fort pour le bas de la distribution des revenus, n’est pas le fruit d’une force économique malheureuse et incontrôlable, elle est directement le produit d’une politique. Et de fait, la faiblesse de la hausse des revenus du travail face aux prix confirme l’importance de l’indexation salariale pour préserver le niveau de vie des travailleurs. Mais le gouvernement préfère protéger les revenus des plus riches, et c’est même le cœur de sa philosophie économique.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/231123/les-menages-les-plus-aises-ont-echappe-au-piege-de-l-inflation-pas-les-plu
    #redistribution #économie

    #pauvreté #richesse #riches #pauvres #inflation #statistiques #chiffres #France #fiscalité #niveau_de_vie

  • Bolzano, un’altra tragedia frutto del razzismo e dell’indifferenza
    https://www.meltingpot.org/2023/11/bolzano-unaltra-tragedia-frutto-del-razzismo-e-dellindifferenza

    Mohammed Amine e Mohammed Rakdani (Awad, il suo soprannome) sono stati travolti da un treno Freccia rossa la sera di martedì 7 novembre proprio davanti la struttura di accoglienza “ex Alimarket”, a circa un chilometro dalla stazione ferroviaria di Bolzano. Mohammed Amine è morto ieri nel primo pomeriggio, Awad è ricoverato in gravi condizioni presso l’ospedale di Bolzano. Mohammed aveva contattato l’associazione Bozen Solidale intorno alla metà di ottobre, una decina di giorni dopo essere arrivato nel capoluogo altoatesino, perchè non voleva più dormire all’addiaccio, aveva paura e tanto freddo; l’associazione, che si occupa in maniera informale di diverse (...)

    #Notizie #A_proposito_di_Accoglienza #Redazione

  • Accordo #Italia-Albania: un altro patto illegale, un altro tassello della propaganda del governo
    https://www.meltingpot.org/2023/11/accordo-italia-albania-un-altro-patto-illegale-un-altro-tassello-della-p

    “Un’intesa storica”, “È un accordo che arricchisce un’amicizia storica”, “I nostri immigrati in #Albania”, “Svolta sugli sbarchi”. E’ un tripudio di frasi altisonanti e di affermazioni risolutive quelle che hanno accompagnato in questi giorni la diffusione del protocollo d’intesa firmato da Meloni e dal primo ministro albanese, Edi Rama, per l’apertura in Albania di due centri italiani per la gestione dei richiedenti asilo. Strutture in cui dovranno essere trattenute persone migranti, ad esclusione di donne e minori, soccorse nel #Mediterraneo_centrale da navi militari italiane, come quelle della Marina Militare e della Guardia di Finanza. Alcuni dettagli dell’operazione sono emersi (...)

    #Accordi_e_trattati_internazionali #Approfondimenti #Diritto_di_asilo #Operazioni_SAR #Redazione #Trattenimento_-_detenzione

  • Mediterranea denuncia il Governo: «Ci ordinarono di deportare le persone in Libia»
    https://www.meltingpot.org/2023/11/mediterranea-denuncia-il-governo-ci-ordinarono-di-deportare-le-persone-i

    Illegittima fu la pretesa del Governo Italiano di consegnare alle “autorità libiche” le 69 persone soccorse a bordo e illegittime sono la sanzione e il fermo che ha colpito la Mare Jonio. È stato depositato venerdì 3 novembre al Tribunale di Trapani il ricorso contro i ministeri degli Interni, delle Infrastrutture e Trasporti, e dell’Economia e Finanze finalizzato a ottenere la cancellazione del verbale di “fermo amministrativo nave”, notificato al Comandante e all’armatore della Mare Jonio lo scorso 18 ottobre. Lo comunica Mediterranea Saving Humans che illustra i motivi del ricorso redatto dalle avvocate Cristina Laura Cecchini, Giulia Crescini (...)

    #Notizie #In_mare #Redazione #Approfondimenti #Francesca_Reppucci