Il a déchiffré les #hiéroglyphes et donné naissance à l’#égyptologie… sans avoir foulé les rives du Nil ! En 1828, la mission franco-toscane qui emporte Champollion vers l’#Égypte revêt donc un enjeu archéologique majeur.
Ce voyage, il l’a désiré, attendu et tellement mérité ! Quand #Jean-François_Champollion débarque à #Alexandrie le 18 août 1828, c’est comme un retour au pays natal. Pourtant, le déchiffreur des hiéroglyphes n’est encore jamais allé dans cette Égypte qu’il étudie avec acharnement depuis un quart de siècle. Seuls des objets et des textes – comme la reproduction de la pierre de Rosette – lui ont permis, à distance, de percer le mystère d’une civilisation qui était muette. Il a été le premier à comprendre que l’écriture des anciens Égyptiens était à la fois figurative, symbolique et phonétique. Armé de cette clé, il foule enfin la terre des pharaons.
Ce n’est pas le pèlerinage d’un homme seul. Champollion arrive à la tête d’une mission scientifique franco-toscane, dont le voyage a été minutieusement préparé. L’objectif est de visiter un à un les sites antiques et de dessiner toutes les inscriptions qu’ils contiennent. Le Grenoblois va pouvoir vérifier sur le terrain la validité de sa découverte, que certains de ses concurrents contestent encore.
À bord de l’Églé, la corvette qui l’emmène en Égypte, Champollion dispense à ses collaborateurs des cours d’arabe et une initiation aux hiéroglyphes, sans se douter qu’une lettre du consul de France, arrivée après son départ, lui demande de reporter ce voyage. La flotte turco-égyptienne vient en effet d’être détruite à Navarin par des bâtiments français et anglais, et le vice-roi d’Égypte, Méhémet-Ali, risque de ne pas réserver le meilleur accueil à ces savants.
L’Églé approche de la côte égyptienne. Champollion, qui observe Alexandrie à la lunette avec une émotion grandissante, se verra-t-il interdire l’accès de sa terre promise ? Nullement. Avec une souplesse tout orientale, Méhémet-Ali a bien voulu admettre que les canons français cherchaient à détruire la flotte turque, et non la sienne. Il accorde à la mission les autorisations nécessaires, une escorte et deux bateaux pour remonter le Nil. […]