Sa thèse de doctorat portait sur « l’évaluation des politiques d’emploi et de formation professionnelle et sur l’analyse du système d’assurance chômage. » Sur le papier, cet économiste proche de Philippe Aghion et Pierre Cahuc, les deux autres inspirateurs du programme économique du candidat Macron en 2017 et son directeur de thèse pour le second, semble parfaitement compétent pour piloter les réformes de l’assurance chômage.
Le fils de son père
Mais il y a un hic. Un gros même : Marc Ferracci est le fil de Pierre Ferracci. Inconnu du grand public mais pas des dirigeants de la CGT et des supporters du Paris FC – club de foot de Ligue 2 dont il est président et l’un des propriétaires depuis 2009 -, le paternel est à la tête d’un des plus gros groupes français d’audit et de conseil auprès des comités d’entreprise : #Alpha, dont la principale filiale est le cabinet d’expertise-comptable #Secafi.
Marc Ferracci (...) est aussi actionnaire d’une société. Il possède 35 % d’Icare Finance, la holding familiale qui porte la participation de Pierre Ferracci dans le groupe Secafi Alpha.
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Aksis, un petit Pôle Emploi privé
C’est dans les années 2010 que le groupe Aksis est devenu un partenaire de Pôle Emploi, avant de supplanter l’ensemble de ses concurrents et de s’imposer comme interlocuteur privilégié de l’agence publique. Dans les faits, Aksis s’est transformé en mini Pôle Emploi privé, tant les tâches assumées par ses salariés ressemblent de plus en plus à celles des agents de Pôle Emploi.
« Là où les salariés de Pôle Emploi en charge des demandeurs d’emplois sont appelés conseillers emploi, témoigne un ancien salarié, chez Aksis nous nous sommes des consultants emplois ! Et nous faisons le même travail. Pôle Emploi transmet à Aksis des listings de demandeurs d’emploi. Dans notre cas, c’était essentiellement des travailleurs intérimaires ou en contrat court. Nous devons les convoquer pour l’entretien initial (le diagnostic) au cours duquel nous devons les convaincre de souscrire au programme « Un emploi stable c’est pour moi. » ».
Ce qui est le plus rentable
Il ne fait pas de doute que les collaborateurs d’Aksis savent trouver des arguments convaincants tant le sujet est décisif pour leur employeur : « Si le demandeur d’emploi accepte, reprend notre témoin, il entre dans un suivi de trois mois parsemés d’ateliers à l’issue duquel il est susceptible de décrocher un contrat de travail long de plus de six mois. L’entretien est facturé 75 euros à Pôle Emploi. C’est ce qui est le plus rentable pour Aksis : nous avions jusqu’à une vingtaine d’entretiens à faire par semaine et par consultant emploi dans mon agence ». Et c’est effectivement pour la bonne cause. « Si le demandeur d’emploi suit le programme « un emploi stable c’est pour moi » et décroche un contrat d’au moins six mois, Aksis est rémunéré environ 2 300 euros. Sinon, Pôle Emploi ne paie que 162,50 euros ».
Pourtant, cette carotte irrésistible n’est semble-t-il pas du goût de tout le monde. « Quand j’ai discuté avec des conseillers emploi de mon travail chez #Aksis, ils m’ont dit que j’étais en train de leur... piquer leur boulot ! »