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  • Lynchages en réseaux - Libération

    http://www.liberation.fr/debats/2018/04/11/lynchages-en-reseaux_1642713

    « Un effet de horde »

    Et ces foules, aujourd’hui, ne se reposent jamais. En ce moment, il suffit de suivre un hashtag pour tomber sur des torrents de haine contre Clémentine, une candidate de l’émission de télé-réalité Koh Lanta ou des appels au viol contre l’ex-actrice X Nikita Bellucci. Il y a quelques semaines, c’était la journaliste Nadia Daam ou la militante Caroline de Haas, et avant elles, tellement d’autres. Dans la plupart des cas, la seule solution à leur portée, c’est la fermeture de leur compte et le départ des réseaux sociaux. Il suffit de quelques minutes avec un navigateur pour tomber sur des messages comme : « Cette pute ne mérite aucune considération de notre part », « tu as autant de classe qu’une clocharde qui fait le tapin » ou encore cette variante récurrente qui veut justifier l’injustifiable, « ce qu’elle n’a pas compris, c’est qu’elle a été surtout harcelée parce qu’elle avait dit une grosse connerie ! »

    #réseaux_sociaux

  • LILLE - « Cauchemar », « esclaves », « honte »... les témoignages affluent sur les conditions de travail à Primark Euralille

    « On travaille comme des esclaves. » Tiffany, 20 ans, demeurant à Wattrelos, ne mâche pas ses mots. Elle s’est reconnue dans le témoignage de Charlotte publié samedi, une vendeuse renvoyée au terme de sa période d’essai et très déçue par l’ambiance et les conditions de travail dans le magasin d’Euralille.

    Tiffany partage les mêmes désillusions. « J’ai postulé parce que c’était des CDI... Et au final, je me fais virer comme une mal-propre, pour bavardage ! Je n’ai fait aucune faute, je travaille comme un chien et on me jette. » « Combien de fois je suis rentrée en pleurs chez moi, souffle Rachel. J’ai 27 ans, six ans d’expérience dans la vente, je n’ai pas peur du boulot ni de me salir les mains, mais je n’ai jamais connu ça. » Elle ne s’est pas faite renvoyer, elle a démissionné début décembre. « Il fallait que je parte de ce cauchemar. » Au pliage des vêtements, au ramassage des cintres, au « bazar » continuel dans les rayons, au boulot « un peu à la chaîne », elle aurait pu faire face, « mais le manque de respect à chaque fois qu’on me parlait, ça non, c’était honteux ».

    « Comme des collégiens »
    Une forme de pression qu’a aussi vécue Tiffany : « On ne nous fait aucune confiance, même pour un billet de 50 € d’un client, faut que ce soit un manager qui vienne le vérifier. » « Moi je badgeais à 15 h 30, témoigne Élodie. Le samedi, le temps de traverser le magasin bondé, je me faisais attraper par le manager parce que j’arrivais à 15 h 33. Et devant les clients ! On nous traitait comme des collégiens. » La jeune femme dit avoir vécu « la pire expérience de sa vie ». « Un jour j’avais oublié mes chaussures noires, je m’en suis excusée, mais comme j’étais derrière une caisse, je me suis dit que pour une fois, on ne m’en tiendrait pas rigueur. Et bien on m’a répondu : soit t’en achète tout de suite, soit tu pars ! » *
    Les ex-employées que nous avons interrogées confirment toute ce manque de respect ambiant. Toutes évoquent une salle de stocks
    « beaucoup trop petite » par rapport aux volumes de vêtements, d’où il est difficile, sans se faire mal, d’extraire un carton («  c’est Koh Lanta cette salle des stocks !  »), toutes relatent des « formations hyper rapides aux bons gestes » (comment manipuler des cartons par exemple), parfois même des formations «  sur internet. On lit des explications et après on a un questionnaire et ça fait office de formation ».
    « En réalité, personne ne touche la même somme, alors qu’on fait tous les mêmes heures... »
    Nombreux sont ceux qui pointent aussi du doigt des fiches de paye
    « illisibles », « incompréhensibles », ou qui « posent question » . Élodie s’étonne : « Je n’ai jamais perçu la somme indiquée dans la case : « net à payer ». Jamais. Octobre : 1 496 € à payer, 880 perçus. En novembre, avec les jours fériés et dimanches travaillés : 2 636 € à payer, 1 069 perçus. »

    Tiffany renchérit : « On nous a fourni un descriptif des fiches de paye que personne ne comprend. Quand on va aux RH, on nous répond mal ou on nous endort avec un charabia que personne ne comprend. Ou alors on nous dit que la personne qui peut nous renseigner n’est pas là, qu’il faudra repasser. Ce n’est jamais le moment. En réalité, personne ne touche la même somme, alors qu’on fait tous les mêmes heures... » Élodie, qui a été licenciée, compte et recompte ce que Primark lui doit encore. « On est cinq dans mon cas et nous allons nous rapprocher des syndicats de la Bourse du travail pour avoir de l’aide. »
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    http://www.lavoixdunord.fr/112159/article/2017-01-31/cauchemar-esclaves-honte-les-temoignages-affluent-sur-les-conditions-de
    #Esclavage #Escroquerie #CCI_Grand_Lille #primark #euralille #grande_distribution #exploitation

  • Elève chercheur, enseignant médiateur
    http://charmeux.fr/blog/index.php?2013/05/01/218-eleve-chercheur-enseignant-mediateur

    Quand on aide, comme c’est mon cas, des étudiants à préparer un concours qui leur permettra d’enseigner, on est extrêmement inquiet de voir à quel point est ancrée dans les têtes l’idée qu’il suffit d’expliquer aux élèves ce qu’ils ont à apprendre pour qu’ils l’acquièrent, étant bien entendu que si cela ne fonctionne pas, ce ne peut être que mauvaise volonté de leur part et manque de motivation.
    Le livre de Britt-Mary Barth est tout entier au service de la démolition de cette idée, au profit d’une définition précise, argumentée et illustrée de ce qu’il convient de faire pour que les élèves apprennent. Sa réponse à l’interprétation habituelle de l’échec scolaire désarme le raisonnement connu : « J’ai fini par me demander si ce qu’on appelle motivation ne pouvait pas être vu comme la conséquence d’un apprentissage réussi, plutôt que comme une condition préalable ». Et elle ajoute : « construire la motivation au fil d’expériences qui permettraient aux élèves d’avoir confiance dans leurs capacités d’apprendre. »

    • Le summum de l’antipédagogie se trouve dans l’enseignement supérieur, avec ses légendaires enseignants-chercheurs qui passent sans transition du labo aux monologues dans les amphis, ou dans les classes prépa, une sorte de Koh Lanta pour les intellos. Résidu de l’élitisme républicain instituant la motivation comme condition préalable.

      Il s’agira d’ailleurs d’être honnête. L’enseignement élitiste n’est pas en fait une discipline visant à partager du savoir, mais à opérer une sélection sociale pour faire vivre une hiérarchie sur la seule base du potentiel intellectuel.
      Faire bouffer la théorie de la mécanique quantique à un étudiant qui sort de chez ses parents, c’est un peu comme vouloir apprendre l’anglais à un enfant qui ne sait pas encore bien lire en lui foutant entre les mains un pavé de Shakespeare, à traduire par ses propres moyens. C’est sûr ça opère la sélection, mais en terme de transmission du savoir, le rendement est catastrophique...