• Internationalisme et anti-impérialisme aujourd’hui

    http://www.palim-psao.fr/2023/10/internationalisme-et-anti-imperialisme-aujourd-hui-par-moishe-postone-ine

    [...] je propose de comprendre la propagation de l’antisémitisme et des formes antisémites apparentées de l’islamisme, à l’image de celles présentes chez les Frères musulmans égyptiens et leur branche palestinienne, le Hamas, comme la diffusion d’une idéologie anticapitaliste fétichisée, qui prétend donner un sens à un monde perçu comme menaçant. Même si cette idéologie a été attisée et aggravée par Israël ou la politique israélienne, sa caisse de résonance réside dans le déclin relatif du monde arabe sur fond d’une transition structurelle profonde du fordisme au capitalisme mondial néolibéral. Le résultat est un mouvement populiste anti-hégémonique profondément réactionnaire et dangereux, notamment pour tout espoir de politique progressiste au Moyen-Orient. Cependant, au lieu d’analyser cette forme de résistance réactionnaire dans le but de soutenir des formes de résistance plus progressistes, la gauche occidentale l’a soit ignorée, soit rationalisée comme une réaction regrettable mais compréhensible à la politique israélienne et aux États-Unis. Cette manifestation d’un refus de voir s’apparente à la tendance à concevoir l’abstrait (la domination du capital) dans les termes du concret (l’hégémonie américaine). J’affirme que cette tendance constitue l’expression d’une impuissance profonde et fondamentale, tant conceptuelle que politique.

    • L’une des ironies de la situation actuelle est qu’en adoptant une position anti-impérialiste fétichisée, l’opposition aux États-Unis ne s’adossant plus à un soutien à un changement progressiste, les libéraux et les progressistes ont permis à la droite néoconservatrice américaine de s’approprier, voire de monopoliser, ce qui a traditionnellement été le langage de la gauche : le langage de la démocratie et de la libération.

      […]

      Alors que pour la génération précédente, s’opposer à la politique américaine impliquait encore de soutenir explicitement des luttes de libération considérées comme progressistes, aujourd’hui, s’opposer à la politique américaine est en soi considéré comme anti-hégémonique. Il s’agit là paradoxalement d’un héritage malheureux de la Guerre froide et de la vision dualiste du monde qui l’accompagne. La catégorie spatiale du « camp » a remplacé les catégories temporelles des possibilités historiques et de l’émancipation en tant que négation historique déterminée du capitalisme. Cela n’a pas seulement conduit à un rejet de l’idée du socialisme comme dépassement historique du capitalisme, mais aussi à un déséquilibrage de la compréhension des évolutions internationales.

      […]

      La Guerre froide semble avoir effacé de la mémoire le fait que l’opposition à une puissance impériale n’était pas nécessairement progressiste et qu’il existait aussi des anti-impérialismes fascistes. Cette distinction s’est estompée pendant la Guerre froide, notamment parce que l’Union soviétique a conclu des alliances avec des régimes autoritaires, en particulier au Moyen-Orient, comme les régimes du Baas en Syrie et en Irak, qui n’avaient pas grand-chose en commun avec les mouvements socialistes et communistes. Au contraire, l’un de leurs objectifs était de liquider la gauche dans leurs propres pays. Par la suite, l’anti-américanisme est devenu un code progressiste en soi, bien qu’il y ait toujours eu des formes profondément réactionnaires d’anti-américanisme à côté des formes progressistes.

      #campisme #anti-impérialisme

    • Il est significatif qu’une telle attaque n’ait pas été menée il y a deux ou trois décennies par des groupes qui avaient toutes les raisons d’être en colère contre les États-Unis, comme les communistes vietnamiens ou la gauche chilienne. Il est important de comprendre l’absence d’une telle attaque, non pas comme un hasard, mais comme l’expression d’un principe politique. Pour ces groupes, une attaque visant en premier lieu des civils demeurait hors de leur horizon politique.

      […]

      Il existe une différence fondamentale entre les mouvements qui ne choisissent pas comme cible une population civile au hasard (comme le Viêt-Minh, le Viêt-Cong et l’ANC) et ceux qui le font (comme l’IRA, Al-Qaïda ou le Hamas). Cette différence n’est pas simplement tactique, elle est hautement politique, car la forme de la violence et la forme de la politique sont en relation l’une avec l’autre. Cela signifie que la nature de la société et de la politique futures sera différente selon que les mouvements sociaux militants feront ou non une distinction entre les objectifs civils et militaires dans leur pratique politique. S’ils ne le font pas, ils ont tendance à mettre l’accent sur l’identité. Cela les rend radicalement nationalistes dans le sens le plus large du terme, car ils travaillent avec une distinction ami/ennemi qui essentialise une population civile en tant qu’ennemie et rend ainsi impossible la possibilité d’une coexistence future. C’est pourquoi les programmes de ces mouvements ne proposent guère d’analyses socio-économiques visant à transformer les structures sociales (à ne pas confondre avec les institutions sociales que ces mouvements mettent en partie à disposition). Dans ces cas, la dialectique de la guerre et de la révolution du xxe siècle se transforme en une subordination de la « révolution » à la guerre. Ce qui m’intéresse ici, cependant, a moins à voir avec de tels mouvements qu’avec les mouvements d’opposition actuels dans les métropoles et leurs difficultés évidentes à faire la distinction entre ces deux formes différentes de « résistance ».

      Joseph Andras disait cela aussi dans ces dernières interviews ou textes

      #morale #terrorisme #civils

  • Temps de travail, salaires et lutte des classes

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/temps-de-travail-salaires-et-lutte

    (#archiveLO, 10 avril 2015)

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20150410_CLT_Temps_travail_part1.mp4

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20150410_CLT_Temps_travail_part2.mp4

    Sommaire :

    Avec les sociétés de classes, l’exploitation du travail humain
    ➖ De la #préhistoire de l’humanité...
    ➖ ...aux sociétés de classes
    ➖ Le développement de la société capitaliste et le #travail_aliéné
    ➖ L’#exploitation de la force de travail sous le capitalisme
    ➖ L’accumulation de #plus-value, moteur du capitalisme

    La lutte pour la #réduction_du_temps_de_travail
    ➖ Le long combat pour les huit heures
    ➖ L’histoire du dimanche, comme jour de #repos_hebdomadaire
    ➖ Les #40h et la #semaine_de_cinq_jours
    ➖ Les #35_heures, accordées dans un contexte bien différent

    Du 20e siècle au 21e et d’un continent à l’autre, la même exploitation
    ➖ Du taylorisme au #fordisme, rationnaliser le travail pour augmenter la productivité
    ➖ Le toyotisme et le « lean management », flexibiliser le travail
    ➖ Le travail, encore et toujours aliéné
    ➖ Les luttes de la classe ouvrière dans le monde

    La dégradation avec la crise actuelle
    ➖ Le #chômage de masse
    ➖ Les #salaires toujours plus tirés vers le bas
    ➖ La #dérèglementation actuelle du travail, un retour en arrière
    ➖ Les attaques redoublées contre la durée du temps de travail et les salaires

    En conclusion

    #capitalisme #exploitation #Temps_de_travail #flexibilité #travail #lutte_de_classe #taylorisme #toyotisme #droit_des_travailleurs

  • Histoire du sucre, histoire du monde

    Suivre le sucre pour éclairer l’histoire du monde : tel est le stupéfiant voyage auquel nous invite #James_Walvin. Tout commence avec la #colonisation des #Caraïbes, de l’Amérique et l’essor des #plantations. C’est la naissance d’un nouvel ordre, fondé sur la #déportation de millions d’Africains réduits en #esclavage. Après avoir exterminé les populations indigènes, détruit les #paysages et les forêts tropicales, on implante les premières usines polluantes pour fabriquer sucre et #rhum. Sans compter une organisation du travail implacable qui, plus tard, inspirera #Henry_Ford.
    Mais il fallait aussi que ce sucre, quasiment inconnu jusqu’au XVIIe siècle, soit consommé. D’abord produit de #luxe réservé à la table des #élites, il devient, avec la #révolution_industrielle, l’aliment de base des #classes_ouvrières, pendant que le rhum, l’un de ses produits dérivés, fait des ravages parmi les plus démunis. Cette consommation massive de sucre, qui bouleverse les habitudes alimentaires, est désastreuse : #caries, #obésité et #diabète se répandent sur tous les continents. Une course folle s’engage ; la consommation de boissons et de céréales sucrées gagne du terrain, et continue de s’étendre aujourd’hui encore.
    De Bordeaux à Bristol, des fortunes colossales se sont bâties sur le sucre et l’esclavage, marquant les débuts du #capitalisme. Plus tard, des entreprises sans scrupule, dont #Coca-Cola reste la plus emblématique, développeront leurs pouvoirs de ravager le monde en même temps que leur surface financière. Et finiront parfois par dicter la politique des grands États.

    https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Histoire_du_sucre__histoire_du_monde-9782348046216.html
    #livre #histoire #sucre #géohistoire #géo-histoire #ressources_pédagogiques #fordisme #alimentation

  • Alberto Magnaghi, de la ville-usine au genius loci, Federico Ferrari - Métropolitiques
    https://www.metropolitiques.eu/Alberto-Magnaghi-de-la-ville-usine-au-genius-loci.html

    L’architecte et urbaniste italien Alberto Magnaghi défend une conception de l’espace, dont la notoriété est grandissante, articulée autour des notions de « projet local » et de « #biorégion urbaine ». En négligeant les enjeux contemporains des métropoles, il promeut pourtant une vision nostalgique des territoires.

    Alberto Magnaghi, né à Turin en 1941, fondateur et président de la Société des territorialistes (Società dei territorialisti), est surtout connu en France pour son ouvrage Le Projet local (Magnaghi 2003). Cet essai s’est imposé comme l’une des références majeures d’une idée de projet plus attentif aux identités et aux lieux, en opposition avec une supposée tradition moderniste de la planification, considérée comme autoritaire et « a-topique ». C’est depuis la fin des années 1970 que Magnaghi développe ces thèmes, dans un contexte italien marqué par l’essor de la sensibilité (et d’une législation en conséquence, surtout pendant les années 1980) environnementale et patrimoniale. Cependant, remonter aux origines de son parcours révèle une figure complexe et parfois contradictoire. En retracer les mutations successives peut nous éclairer sur une question fondamentale : la manière dont la pensée progressiste, suite à la crise du paradigme « moderniste » de l’aménagement urbain, a abandonné certains thèmes de la tradition marxiste. Ce changement a eu des conséquences remarquables, et peut-être néfastes, sur l’approche qu’une partie de la culture de gauche (si tant est qu’elle existe encore) développe envers l’aménagement de l’espace, et en particulier vis-à-vis des défis que nous impose la question de la métropole. C’est pourquoi cet article se penche sur le « premier » Magnaghi, moins connu en France, mais décisif pour contextualiser ses propos actuels.

    La ville-usine, un concept marxiste critique

    En 1970, Alberto Magnaghi publie l’ouvrage collectif La città fabbrica (Magnaghi 1970), « la #ville-usine ». Ce titre, pour qui connaît l’auteur « territorialiste » d’aujourd’hui, frappe d’emblée. Et plus encore le sous-titre : « contributions pour une #analyse_de_classe du #territoire ». Bien qu’il s’agisse d’un ouvrage collectif d’un groupe de chercheurs issus du Politecnico de Milan, la marque de Magnaghi est évidente : les auteurs reprennent le concept de « ville-usine » que Romano Alquati avait mobilisé pour analyser certains cas d’étude italiens. En réalité, ce concept a été introduit par Manfredo Tafuri pour décrire le #fordisme comme un modèle qui a imposé à la fois à la ville historique et au territoire un unique dispositif socio-productif de fonctionnement : celui, centralisateur, de l’usine (Tafuri 1969). Si Tafuri développe une approche analytique marxiste appliquée à l’échelle globale, Alquati accentue la charge politique du concept et le met à l’épreuve à propos de Turin et sa région. Plutôt qu’un lieu physique, l’usine devient un paradigme de fonctionnement métropolitain. L’exode de la campagne vers la #métropole et l’appauvrissement socio-culturel des territoires ruraux ou excentrés sont des composantes fondamentales du processus engendré par la ville-usine, dont le problème principal réside dans l’homogénéisation marchande des styles de vie. La ville et le territoire sont entièrement réorganisés par macroprogrammes, dans le but d’« optimiser » leur fonctionnement, à l’image de la production standardisée de l’usine tayloriste.

    Une autre initiative éditoriale de Magnaghi prolonge cette approche : les Quaderni del territorio (Cahiers du territoire), dont la publication débute en 1976. Ils sont emblématiques d’une activité de recherche qui mêle théorisation et terrain, en confirmant et développant la même approche analytique marxiste.

    En revanche, au cours des années 1980, les réflexions de l’auteur montrent un glissement conceptuel significatif (Magnaghi 1986, 1989a, 1989b), vers ce qu’on pourrait appeler un changement radical, qui coïncide avec la parution du Projet local et se précisera pendant les décennies suivantes (Magnaghi 2012, 2014, 2017). La figure du territoire – outil de résistance contre l’homogénéisation de la logique de l’usine – perd son potentiel descriptif de la réalité postfordiste : espace de la fragmentation, de la dispersion, de l’individualisme. Cette intuition assez précoce d’un point de vue non seulement italien mais international (Assennato 2018), se trouve abandonnée au profit d’une vision formelle et nostalgique.

  • De l’élection de Donald Trump et du (soit-disant) vote réactionnaire de la « classe ouvrière »

    Donald Trump, la gauche et le vote ouvrier – carbure
    https://carbureblog.com/2016/11/21/donald-trump-la-gauche-et-le-vote-ouvrier

    L’élection de D. Trump à la présidence des Etats-Unis, outre toutes les questions qu’elle pose quant aux changements dans la politique américaine qu’elle est susceptible ou non de provoquer, a suscité dans la gauche internationale un débat dont la question centrale peut se résumer à ceci : La classe ouvrière américaine a-t-elle, oui ou non, massivement voté pour Trump ? Question sous laquelle se trouve celle-ci : La classe ouvrière est-elle réactionnaire ?

    #lutte_des_classes #gauche #mode_de_production_capitaliste #fordisme

  • A l’encontre » France. Huit thèses sur le #travail et sa qualité
    http://alencontre.org/europe/france/france-huit-theses-sur-le-travail-et-sa-qualite.html

    Les conquêtes sociales du #fordisme reposaient sur l’acceptation par les salariés d’un #contrat de travail où ils échangeaient leur force de travail et leur libre-arbitre dans l’entreprise contre un #salaire et une #protection sociale. Ce face-à-face conflictuel entre patrons et salariés dans l’espace privé de l’#entreprise, qu’on pourrait appeler la « citadelle du travail », a donné des résultats précieux que nous défendons aujourd’hui pied à pied. Mais le patronat s’est échappé de la citadelle en mondialisant le #capital : le libre-échange, la libre circulation des capitaux et la #financiarisation de l’entreprise nous confrontent directement au #marché mondial qui nous écrase. Restés enfermés dans notre citadelle, nous la voyons démontée pierre par pierre par les réformes néolibérales du travail et de son organisation, qui décuplent les #inégalités, précarisent nos vies, détruisent notre #santé, celle de nos concitoyen.ne.s et de la planète.

  • Temps de travail, salaires et lutte des classes [texte intégral de l’exposé n°141 du 10 avril 2015 / Lutte Ouvrière]
    http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/temps-de-travail-salaires-et-lutte #marxisme #salaire #lutte_de_classe #temps_de_travail #capitalisme

    Avec les sociétés de classes, l’exploitation du travail humain
    - De la #préhistoire de l’humanité…
    - …aux sociétés de classes
    - Le développement de la société capitaliste et le travail aliéné
    - L’#exploitation de la force de travail sous le capitalisme
    La lutte pour la réduction du temps de travail
    - Le long combat pour les huit heures
    - L’histoire du dimanche, comme jour de repos hebdomadaire
    - Les 40h et la semaine de cinq jours
    - Les 35 heures, accordées dans un contexte bien différent
    Du 20e siècle au 21e et d’un continent à l’autre, la même exploitation
    - Du taylorisme au #fordisme
    - Le toyotisme et le « lean management », flexibiliser le travail
    - Le travail, encore et toujours aliéné
    - Les luttes de la classe ouvrière dans le monde
    La dégradation avec la #crise actuelle
    - Le #chômage de masse
    - Les salaires toujours plus tirés vers le bas
    - La dérèglementation actuelle du travail, un retour en arrière
    - Les attaques redoublées contre la durée du temps de travail et les salaires
    - En conclusion

  • Chômeurs au seuil de la retraite : ils vivent avec 480 euros par mois - Le Nouvel Observateur
    http://tempsreel.nouvelobs.com/social/20140220.OBS7175/chomeurs-au-seuil-de-la-retraite-ils-vivent-avec-480-euros-par-

    Ils sont nés entre 1953 et 1956 et ont commencé à travailler avant 18 ans. Ce qu’on appelle des « carrières longues ». Mais leurs parcours ont été brutalement interrompus par la crise et ces seniors sont devenus #chômeurs. A quelques années de la #retraite, leurs trimestres sont validés mais pas tous cotisés. Ils doivent attendre l’âge légal pour toucher leur pension de retraite.

    Arrivés en fin de droits, comment vivent-ils ? Avec l’ASS (Allocation de solidarité spécifique), 483,3 euros.

    Pour les générations suivantes, qui ont vécu la précarité de l’emploi sans passer longtemps par l’emploi « stable », vu l’ampleur du chômage non indemnisé depuis le début des années 80, c’est bien moins de « trimestres validés mais pas tous cotisés ». C’est donc les de 787€ de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (APSA qui a remplacé le « minimum vieillesse ») qu’il faut attendre jusqu’à 65 ans, avec ou sans ASS (suffit d’un conjoint qui a un revenu pas trop faiblard), avec ou sans RSA (suffit d’un conjoint qui dispose de 749€ ou plus).

    #AER #ATS

    • Avant toute "réforme" des retraites, c’est dès 1982 que l’on a commencé, ici, à mettre en cause les droits aux alloc’ des chômeurs et précaires.
      C’est à ce moment là -avant même le blocage des salaires de 1983- que la "politique de rigueur", lancée par Raymond Barre en 1976 a commencé à recevoir une traduction structurelle (#socialiste).

      Jusqu’en 1979, il existait même une allocation chômage concédée aux restructurés de l’industrie dont le montant était de 90% du brut (on avait plus de tunes un moment en tant que licenciés qu’au taff précédemment occupé, si on excepte d’éventuelles primes et heures supp).

      Aujourd’hui 80% des embauches se font en CDD (à la durée moyenne en baisse) et le principe général en matière de chômage, c’est, pour nos bons partenaires sociaux de l’Unedic, "un jour cotisé, un jour indemnisé" .

      Or, tout jour non indemnisé ne compte pour rien pour la retraite. Tout jour indemnisé (mais pas ceux de RMI ou de RSA) compte comme cotisé, mais pour 0 en terme de cotise, ce qui fait baisser le montant de l’éventuel droit à la retraite (et hop, on est est bon pour l’APSA à partir de 65 ans, avec des bouts de RSA avant, et des emplois le plus tard possible, comme dit l’OCDE : « la France doit inciter les seniors à travailler » ).

      On est effectivement sur la voie de l’Allemagne post Hartz : on fabrique de nouvelles inégalités quant à "l’espérance de vie", et, prouesse inédite en temps de "paix" et d’absence d’épidémies mortelles massives, celles des pauvres… recule. (cf. Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire, http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6023).

      C’est un tel contexte qui permet aux experts, journalistes et sondologues de contribuer à fabriquer l’ évidence d’un ressentiment ressenti par les djeun’s vis-à-vis de baby boomers qui ont "bénéficié" du #fordisme, ont eu des salaires ont un droit à la retraite dont on annonce partout, non sans raison si il n’y a pas une inversion de la tendance actuellement à l’oeuvre, qu’ils n’auront pas de retraite.
      Cette manière de balkaniser "le social", où chacun devrait se reconnaître dans une "solidarité" restreinte à une figure ultra segmentée d’appartenance, ne peut pas être mise en cause sans en passer par une lecture politique du chômage et de ses "réformes" car celles-ci sont depuis longtemps le préalable par lequel l’initiative capitaliste en matière sociale prend une portée générale. Nul hasard à ce que le #MEDEF considère l’enjeu du chômage comme une sorte de "mère des batailles" de la guerre de classe (voir, par exemple « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3279).

      Bon, comme dit Le Monde, " « Les jeunes sont individualistes, libéraux, par dépit plus que par essence. » Puisque très majoritairement (77 %), ils estiment également que dans la vie, on ne peut pas s’en sortir sans solidarité., http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/02/25/frustree-la-jeunesse-francaise-reve-d-en-decoudre_4372879_1698637.html). Pas d’autre choix que de parier que ce type de faille de la normalisation capitaliste ne soit pas une spécialité réservée aux "jeunes"…

  • Ça se passe comme ça, chez Mc Donald’s
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=1559

    Aux Etats-Unis, depuis 2012, des employés de fast-foods, de la grande distribution et des entrepôts ont montré qu’ils avaient non pas le courage de démissionner, mais d’entrer en lutte. De New York à la Californie, ils descendent dans la rue. Ils luttent pour des salaires décents, pour que leurs patrons …

    #S'organiser

    • Wal-Mart augmente le #salaire d’un demi-million d’employés
      http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2015/02/20/walmart-augmente-le-salaire-d-un-demi-million-d-employes_4580157_1656994.htm

      ...porter le #salaire_horaire_minimum à 9 dollars (7,9 euros) à partir d’avril, contre 7,5 dollars jusqu’à présent, avant de passer à 10 dollars en février 2016, soit une #augmentation globale de 34 %. (...)
      améliorer son image sociale désastreuse. L’enseigne est régulièrement la cible des syndicats, qui se plaignent des conditions de travail et de la faiblesse des salaires.
      La comparaison avec Costco, l’un de ses principaux concurrents, est parlante. Les salariés y sont payés 70 % de plus que chez Wal-Mart, 82 % bénéficient d’avantages (mutuelle santé), contre seulement 50 % chez le leader. Résultat : alors que le #turnover n’est que de 17 % chez Costco, il dépasse les 40 % chez Wal-Mart.(...)

      Ikea vient de relever de 17 % le salaire horaire minimum à 10,76 dollars, tandis que Gap va passer à 10 dollars cette année. Dans un pays où le #taux_de_chômage est passé en cinq ans de 9,8 % à 5,7 %, Wal-Mart ne pouvait plus se permettre de rester spectateur sous peine d’avoir de plus en plus de difficultés à #recruter.

      Le calcul est aussi macroéconomique. Il y a un siècle, Henry Ford avait compris que ses salariés pouvaient devenir ses #clients à condition d’être correctement payés. Wal-Mart, dont la cible de consommateurs se situe majoritairement parmi les bas salaires, fait certainement le calcul que ce qui est lâché en rémunération va se retrouver tôt ou tard dans le chiffre d’affaires. Même si l’on reste loin des 15 dollars de l’heure que réclament les #syndicats, le groupe a annoncé que la mesure lui coûterait 1 milliard de dollars. Ce qui a entraîné une chute de 3,2 % de l’action jeudi, malgré l’annonce d’un bénéfice trimestriel en hausse de 12 %.

      L’effort consenti par Wal-Mart doit cependant être relativisé. Comme le fait remarquer Craig Elwell, macroéconomiste au Congressional Research Service (CRS), « le pic du salaire minimum fédéral en termes réels [en tenant compte de l’inflation] a été atteint en 1968 . Pour égaler le pouvoir d’achat de cette époque, le salaire minimum actuel, qui est de 7,25 dollars, devrait augmenter de 3,44 dollars, soit une hausse de 47 % ». Pour Christine Owens, directrice du National Employment Law Project, une association de défense des salariés, les 10 dollars obtenus sont une « maigre » récompense « comparés aux 16 milliards de profits que le groupe réalise chaque année ».
      En tout cas, cette annonce intervient alors que l’actuelle faiblesse de la hausse des salaires aux Etats-Unis, malgré la chute spectaculaire du chômage, inquiète les #économistes. Sans une accélération, la #consommation, principal moteur de l’#économie, pourrait finir par s’enrayer.

      Etats-Unis : les salaires devraient augmenter
      La hausse de salaires chez le géant de la distribution américain Wal-Mart en présage-t-elle d’autres ? Nombre d’économistes jugent en tout cas que, avec un taux de #croissance relativement robuste (+ 2,4 % en 2014) et un taux de chômage au plus bas depuis six ans (5,7 %), les rémunérations devrait enfin repartir à la hausse aux Etats-Unis. De fait, si le salaire minimum fédéral est bloqué à 7,25 dollars de l’heure depuis bientôt six ans, une vingtaine d’Etats ont récemment annoncé des hausses de leurs rémunérations minimum.

      #mobilité_ouvrière_contre_l'exploitation #fuite #fordisme #grande_distribution

  • Jean-François Gava - Travail immatériel et postfordisme : kairos libérateur ou hypertaylorisme ?
    variations.revues.org/440
    « Et pourtant, il semble bien qu’on tienne avec la ‘descente’ des fonctions de gestion dans l’atelier le motif d’inspiration majeur des théoriciens de l’autonomisation de la force de travail et de la constitution d’un pouvoir de fabrique indépendant du commandement capitaliste (system engineering). C’est bien, en effet, la ‘Kan Ban-isation’ de l’économie, c’est-à-dire la substitution de la logique du bottom-up - de bas en haut, en réalité d’avant en arrière, du marché aux fournisseurs de pièces, sorte de rebroussement horizontal de la filière productive par le flux informationnel - à celle du top-down tayloriste traditionnel (de haut en bas, séparation décision-exécution) qui fournit la forme privilégiée du travail nouveau comme pure coopération : celle-ci s’articule par le biais du medium communicationnel. Il semble donc que le travail immatériel vienne innerver l’ensemble des fonctions productives, y compris celles jadis dévolues à la classe ouvrière d’usine, et non plus seulement celles consacrées à la conception de biens immatériels et de services nouveaux. L’ouvrier social s’incorpore le capital fixe cognitif en le valorisant à son propre compte, produisant ainsi une subjectivité autonome, irréductible à l’empire de la valeur et vidant de toute fonctionnalité la tutelle de la hiérarchie fordiste, désormais parasitaire. »
    #Jean-François_Gava #marxisme #philosophie #fordisme #taylorisme