#jean_ziegler

  • Jean Ziegler : « Nous avons recréé des camps de concentration »
    https://www.illustre.ch/magazine/jean-ziegler-avons-recree-camps-concentration

    Il est rentré bouleversé d’une mission pour l’ONU sur l’île grecque de Lesbos, où se trouve le tristement célèbre camp de réfugiés de Moria. Jean Ziegler accuse l’Europe de bafouer les droits de l’homme et publie « Lesbos, la honte de l’Europe ». Rencontre avec un rebelle dont la colère ne faiblira jamais.

    – Que se passe-t-il sur ces îles grecques justement ? Qu’avez-vous vu dans le camp de réfugiés de Moria ?
    – Des barbelés, de la nourriture avariée, des conditions d’hygiène absolument affreuses. A Moria, les toilettes sont insalubres et ne ferment pas. Il y en a une pour plus de 100 personnes. Les douches sont à l’eau froide. Le camp se divise en deux. A l’intérieur du camp officiel, plusieurs familles se partagent un seul container, ce qui ne leur laisse que 6 m2 pour vivre. A l’extérieur, ce que les officiels appellent poétiquement « l’oliveraie », c’est un bidonville à l’image de ceux de Manille ou de Dacca. Les enfants jouent dans les immondices entre les serpents et les rats, et lorsqu’il neige, les tentes s’effondrent. Ces camps de réfugiés qu’on appelle des « hot spots » sont de véritables camps de concentration. Les suicides s’y multiplient, les enfants s’y automutilent. C’est le seul endroit, dans le monde entier, où Médecins sans frontières a une mission spécifiquement pédopsychiatrique pour essayer de détourner la volonté de suicide des enfants et adolescents.

    – Mais pourquoi donc ces camps ne ferment-ils pas ?
    – L’Europe crée ces conditions dans un seul but : décourager les réfugiés de quitter leur enfer. Les « hot spots » sont donc un repoussoir, mais c’est complètement inefficace, parce que si vous vivez sous les bombes à Idlib ou dans les attentats quotidiens de Kaboul, vous partez de toute façon, quelles que soient les nouvelles qui vous viennent de Moria. D’ailleurs, les gens continuent d’arriver par centaines à Lesbos.

    – Vous parlez beaucoup de responsabilité personnelle. Comment nous, simples citoyens, sommes-nous responsables de ce qui arrive aujourd’hui aux réfugiés de Moria ?
    – Notre responsabilité est totale. Nous refoulons les réfugiés vers l’enfer auquel ils ont essayé d’échapper avec une stratégie de la terreur. Nous créons de véritables camps de concentration avec des conditions totalement inhumaines. Voyez ce qui se passe aujourd’hui en Syrie, à Idlib : ces bombardements sont affreux mais on ne peut pas dire que nous en sommes responsables. En Grèce, ni vous ni moi ne sommes à l’origine des crimes qui se commettent à Moria, mais nous sommes Européens et donc complices. Ce silence qui couvre ce crime-là est effrayant, intolérable. Mon livre est un appel, un livre d’intervention, une arme pour provoquer le réveil de la conscience collective européenne.

    – Vous accusez l’Europe de violer les droits de l’homme mais aussi le droit d’asile et la Convention des droits de l’enfant quotidiennement à Moria. De quelle façon ?
    – L’hypocrisie des Etats européens est renversante. Nous fêtons cette année le 30e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant. Savez-vous que dans le camp de Moria, 35% des 18 000 occupants sont des femmes et des enfants qui ont moins de 10 ans ? Pourtant, il n’y a pas la trace d’une école, d’une crèche. Rien du tout. Les gouvernements des pays européens, qui fêtent aujourd’hui cette convention qu’ils ont signée et ratifiée avec des cérémonies un peu partout, créent des conditions qui sont la négation des droits de l’enfant et qui assurent son dépérissement et sa souffrance. Le droit à l’alimentation est aussi violé. Le camp de Moria est une ancienne caserne. C’est donc le Département de la défense qui est en charge de la nourriture distribuée aux réfugiés et qui vient du continent. Très souvent, le poulet, le poisson sont avariés. J’ai assisté à une dizaine de distributions de nourriture. Les gens attendent trois à quatre heures dans la queue, il y a souvent des bagarres et, quatre fois sur dix, j’ai vu des gens jeter directement leur nourriture et ne garder que les pommes de terre, le riz ou les spaghettis qui l’accompagnent. L’Union européenne paie mais les généraux grecs, souvent corrompus, s’accordent avec des sociétés de traiteurs et détournent une partie de l’argent envoyé par l’UE. Ce que les réfugiés reçoivent comme nourriture est scandaleusement insuffisant et personne ne peut rien y faire car l’armée grecque est souveraine.

    #leur_travail_de_nazi #racisme #europe #immigration #camps_de_concentration et avec le virus on peu dire #camps_d'extermination

  • Jean Ziegler : « Nous avons recréé des camps de concentration » | Illustré
    https://www.illustre.ch/magazine/jean-ziegler-avons-recree-camps-concentration

    Il est rentré bouleversé d’une mission pour l’ONU sur l’#île_grecque de Lesbos, où se trouve le tristement célèbre camp de réfugiés de Moria. #Jean_Ziegler accuse l’Europe de bafouer les #droits_de_l’homme et publie « Lesbos, la #honte de l’#Europe ». Rencontre avec un rebelle dont la colère ne faiblira jamais.

    Publicité
    – Jean Ziegler, vous qui avez beaucoup voyagé et été témoin de crises humanitaires majeures, pourquoi écrire un livre sur Lesbos aujourd’hui ?
    – Dans ma fonction de rapporteur spécial des #Nations_unies pour le droit à l’alimentation, j’ai vu des choses horribles, c’est vrai. J’ai vu des enfants mourir de faim dans la Sierra de Chocotan au Guatemala ou dans les bidonvilles de Dacca au Bangladesh. Des choses absolument terribles. Mais lorsque je suis allé à Lesbos, dans le camp de #réfugiés de Moria, j’ai été terrifié de comprendre que ce genre de choses se passait aussi en Europe et, pire, au nom de l’Europe. En tant qu’Européen, je me suis tout d’un coup senti complice de la stratégie de terreur, de ce refus du réfugié et de la chasse à l’homme qui règne sur les îles grecques.

    [...]

    Mais pourquoi donc ces #camps ne ferment-ils pas ?
    – L’Europe crée ces conditions dans un seul but : décourager les réfugiés de quitter leur enfer. Les « hot spots » sont donc un repoussoir, mais c’est complètement inefficace, parce que si vous vivez sous les bombes à Idlib ou dans les attentats quotidiens de Kaboul, vous partez de toute façon, quelles que soient les nouvelles qui vous viennent de Moria. D’ailleurs, les gens continuent d’arriver par centaines à #Lesbos.

  • L’appel de Jean Ziegler à « l’insurrection des consciences »
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/l-appel-de-jean-ziegler-a-l-insurrection-des-consciences-780464.html

    Jean Jaurès dit : « La route est bordée de cadavres, mais elle mène à la justice. » Incontestablement, l’humanisation de l’homme progresse. Voilà ce que mon expérience, mes observations indiquent. Mais elles enseignent aussi une autre réalité. En effet, comme l’étayaient les marxistes allemands composant l’École de Francfort dans les années cinquante, la justice fait l’objet d’une double histoire ; la première convoque une justice effectivement vécue, empiriquement vécue, la seconde recourt à l’eschatologie - l’étude de ce que la conscience revendique comme juste. Au premier niveau, celui de la justice effectivement vécue, la situation est terrible. Outre la famine, que faut-il penser de l’humanisation de l’homme lorsqu’un milliard d’êtres humains n’ont pas accès à une eau non toxique ? Lorsque la capacité des conglomérats pharmaceutiques de soigner voire d’éradiquer des maladies s’autolimite pour de basses raisons mercantiles, laissant alors les épidémies ravager les populations les plus vulnérables ? Pour les peuples du tiers-monde, la troisième guerre mondiale a bel et bien commencé. La consolidation du nombre de victimes identifiées par chacune des 23 institutions membres des Nations unies s’est élevée en 2016 à 54 millions de morts. Soit l’équivalent du nombre total des victimes militaires et civiles recensées pendant la Seconde Guerre mondiale. En d’autres termes, l’humanité du tiers-monde perd chaque année dans le silence ce que cette boucherie effroyable a infligé à l’humanité entière pendant six ans.

  • INTERNATIONAL :: SOLIDARITÉ :: L’ONU, bien commun en péril
    http://www.lecourrier.ch/143807/l_onu_bien_commun_en_peril

    Le titre est trompeur. Dans « Chemins d’espérance », Jean Ziegler tire la sonnette d’alarme : l’ONU est au bord de l’abîme et, avec elle, le rêve d’un monde fondé sur les droits humains.

    C’est une déclaration d’amour. A la façon de Jean Ziegler, pleine d’emphase mais sincère. Lucide également. Ces Nations Unies au sein desquelles le sociologue genevois, ancien conseiller national et ex-ennemi No 1 des banques suisses, bataille depuis quinze ans, il en loue l’universalité, la charte – sa constitution démocratique –, la Déclaration universelle des droits humains – sa boussole. Dans son dernier ouvrage Chemins d’espérance1, Jean Ziegler dit son optimisme de voir une société planétaire, sous l’impulsion des ONG et des mouvements sociaux, se bâtir un avenir pacifié et solidaire, rompant avec ce « nouvel obscurantisme » qui veut confier la marche du monde aux « forces du marché ».

    #onu #conflits #géopolitique #jean_ziegler

  • Jean Ziegler : « La tragédie des #réfugiés doit provoquer un sursaut mondial » | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/jean-ziegler-la-tragedie-des-refugies-doit-provoquer-un-sursaut-mondial-598

    Selon de nombreuses ONG, la stratégie de l’UE est de créer l’effroi, espérant que moins de gens viendront. Comment peut-on laisser mourir des enfants pour espérer réduire le nombre de réfugiés, laisser les fascistes hongrois et slovaques monter des murs de barbelés, couper la route de la fuite, empêcher les demandes d’asile ? Le plus grand nombre de réfugiés se trouvent hors de l’Europe, en Turquie, au Liban, au Kenya, au Darfour. Ce que l’Europe a accepté est très peu par rapport au nombre global.
    Ce qui est urgent pour les forces progressistes, c’est sauver les gens qui meurent en mer, les gens qui sont refoulés devant les barbelés. L’UE perd sa crédibilité et le peu d’autorité morale qui lui reste

    #shame

  • Land grabbing under the Cover of Law
    http://www.tni.org/briefing/land-grabbing-under-cover-law

    The #BRICS are following the pattern traditionally adopted by Northern countries of enclosing and exploiting land, both nationally and abroad, to benefit capital and global agro-industrialisation. They are also using law and diplomacy, notably Bilateral Investment Agreements, in order to facilitate access to foreign land, and foster their own economic interests.

    http://www.tni.org/sites/www.tni.org/files/download/shifting_power-land.pdf
    #terres #accords_bilatéraux #développement

    • Ca a l’air d’être intéressant, je vais regarder ça, même si cette information n’est pas vraiment une révélation.

      Mais si j’écris ce commentaire, c’est pour dire que depuis que la finance est globalisée, il n’y a plus vraiment de frontières ; ce que fait la Chine chez elle, elle le fera en pire ailleurs ; et ce quel que soit le pays. Il faut bien des accords bilatéraux pour qu’un pays aillent exploiter une ressource quelque part, ou acheter des droits à polluer en achetant des crédits carbone. Les pouvoirs de l’argent, les corporations, les banques, savent comment se mettre d’accord entre-eux. A mon avis ils font partie d’une mafia mondiale.

    • Et aussi @odilon, je veux dire, que ce n’est pas tant l’attaque des puissances étrangères sur des terres qui est le plus injuste, mais surtout le fait que le gouvernement d’un pays sensé garantir l’application des droits fondamentaux et de les mettre en oeuvre, au nom de son peuple, attise l’appétit de pays étranger à venir exploiter sur son sol les terres agricoles, en expulsant du même coup les paysans.

      Apparemment ce qui est injuste, c’est qu’un gouvernement n’applique pas ces droits fondamentaux, mais en cherchant un peu plus, je dirais que c’est le fait que des instances internationales, crées par les pays riches, « organisent » ce type de pillage. C’est mon sentiment.

      PS : j’ai modifié le 2nd paragraphe, car à la relecture il y avait certains incohérence dans la formulation.

    • Oui tu as raison @la_taupe , les gouvernements « faibles » ont leur responsabilité mais les pays développés (et la banque mondiale) ont bien labouré le terrain au préalable pour permettre le pillage des ressources de ces pays par des investisseurs issus de l’agrobusiness ou de la finance.

    • Oui je pense que tu l’as très bien résumée @odilon.

      A mon avis, l’ONU « garantit » les droits fondamentaux des populations, tandis que l’OMC, instance non démocratique, permet de les contourner en douce dans le cadre d’échange commerciaux. L’OMC devrait être sous contrôle de l’ONU.

      Ensuite, comme dit #Jean_Ziegler, ex-rapporteur spécial auprès de l’ONU sur les questions du droit à l’alimentation des populations dans le monde , « il faudrait pouvoir rendre justiciable la non application et la non mise en oeuvre par les gouvernements, du droit à l’alimentation des populations ».

      De toute façon on voit bien que la question de l’accès à la nourriture n’est même pas une question de pays pauvres ou riches, le problème de la faim se pose aussi dans les pays riches ; et "il faut gagner sa croûte"comme on dit (d’ailleurs certains gagnent plus que d’autres). Il faut ...

      La #faim_dans_le_monde commence par chez nous.

  • #Jean_Ziegler provoque des remous sous la Coupole
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/898b1a40-09ca-11e3-a25d-9bfba368c787|0

    La candidature de Jean Ziegler comme expert au comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU continue à faire parler d’elle. Ou plutôt son « soutien » par le Conseil fédéral. Mardi, la Commission de politique extérieure du Conseil national a décidé, par 12 voix contre 10 et deux abstentions, de faire savoir qu’elle jugeait ce soutien « inadéquat ».

    Il dit trouver « bizarre » que la commission « perde son temps » sur ce dossier, « alors qu’elle n’est pas habilitée à se prononcer sur ce type de nomination ». « Je suis l’objet d’une campagne de diffamation de UN Watch depuis onze ans, depuis la présentation de mon rapport dénonçant la sous-alimentation des enfants dans les territoires occupés. Lüscher et ses amis sont téléguidés par UN Watch et par les Américains ! » ajoute celui qui a été rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation de 2000 à 2008. L’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies à New York a, dans un tweet, elle aussi, qualifié sa candidature d’inadéquate.

    • Polémique inadéquate

      La commission de politique extérieure du Conseil national a jugé hier « inadéquat » le soutien du gouvernement suisse à l’un de ses rares experts onusiens. A une courte majorité, les commissaires ont ainsi tenté de savonner la planche du sociologue genevois Jean Ziegler, candidat à un second mandat au comité consultatif du Conseil des droits humains. Démontrant une fois de plus qu’en Suisse le sectarisme politique est bel et bien l’apanage d’une certaine droite.

      http://www.lecourrier.ch/113054/polemique_inadequate