• Police, jamais sans mon arme

    Oui ! On protège un gouvernement qui n’est pas aimé. Mais c’est notre job. Benoit

    Quelle police offre-t-on à la société ? Quelle est la véritable mission d’un policier ? Protéger les personnes et les biens, enquêter, secourir et réprimer aussi.

    À partir du moment où les manifestants se comportent en combattant, je me transforme en combattant. Et le plus fort gagnera. Je n’ai aucune pitié. Benoit

    Il faut savoir assimiler ces 3 fonctions quand on est policier et ne pas en avoir peur. Arme à la ceinture, symbole de leur pouvoir, Marc, Benoit et Anthony questionnent le sens de leur mission.

    J’ai toujours mon arme avec moi. Je fais mes courses, j’ai mon arme avec moi. Je pars en vacances avec mon arme. C’est comme si je prenais mon téléphone portable, mes lunettes, mes clés de voiture ou ma carte bancaire. Ça fait partie de mon quotidien. Benoit

    L’excitation, l’adrénaline, la déception et la désillusion parfois font partie de leur quotidien.

    L’excitation et l’adrénaline m’empêchent d’avoir peur. J’ai peur après. A posteriori, je me dis : « Là c’était chaud quand même ! ». Benoit

    Comment on peut accepter aujourd’hui pour 1600€ de monter en région parisienne pour se faire cracher à la gueule avec une hiérarchie qui ne vous soutient pas ? Marc

    Avec

    Marc, policier
    Benoit, policier
    Anthony Caillé, policier, secrétaire national de la CGT intérieur.

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/force-de-lordre-14-le-maintien-de-lordre-a-la-francaise

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    #Mantes-la-Jolie, des lycéens à genoux

    On doit éviter les policiers ! Alors que les policiers, normalement, ils ont des yeux, ils voient qu’on est des enfants, qu’on est des élèves. un lycéen

    C’est l’histoire d’une interpellation qui survient en pleine mobilisation lycéenne à Mantes-la-Jolie, dans un climat de haute tension.

    La première infraction, c’est d’abord la violation de liberté individuelle, c’est le fait d’avoir été séquestré dans un enclos pendant plusieurs heures. C’est une séquestration commise par une personne dépositaire de l’autorité publique, à savoir les fonctionnaires de police. C’est une infraction pénale. Maître Alimi

    L’histoire de 151 jeunes interpellés par les forces de l’ordre qui sont restés agenouillés plusieurs heures durant, les mains dans le dos ou sur la tête avant d’être transférés dans différents postes de police des Yvelines. Un événement qui va laisser des traces.

    Nous sommes restés 2/3 heures à terre, les mains sur la tête jusqu’à ce qu’ils nous embarquent dans leur voiture par petits groupes. une lycéenne

    Pour les familles plus que blessées, il s’agit d’une arrestation humiliante et inacceptable.

    L’important c’est de faire comprendre que l’autorité est du côté de la police, pas de la loi et que l’important c’est de le faire comprendre... Ce qui est préoccupant c’est que cette attitude est souvent encouragée par la hiérarchie et couverte aussi par le pouvoir politique. Jean-Marie Delarue

    Pour le commissaire de la ville, il s’agissait d’ « interrompre un processus incontrôlé ». Depuis, l’enquête préliminaire, confiée à I’Inspection Générale de la Police (IGPN), qui avait déjà établi « qu’il n’y avait pas de faute » commise par la police lors de cette arrestation, a été classée sans suite.

    Le recteur d’académie m’a appelé personnellement pour me remercier du travail que j’avais fait pour garantir la sécurité de cet établissement scolaire. C’est ça la vérité ! Arnaud Verhille

    Tous les éléments factuels ne peuvent qu’aboutir au constat que nous avons fait le travail de manière professionnelle avec la volonté de ne blesser aucun jeune pendant les quatre jours d’émeute malgré la violence. Arnaud Verhille

    Mais que s’est-il réellement passé ?

    On a ciblé des lycéens à un moment donné de leur vie, au moment d’une grève, au moment d’un blocus c’est-à-dire le moment où d’adolescent on passe à citoyen. Peut-être que l’État inconsciemment se rend compte que s’il veut diriger plus facilement des populations, et bien il faut taper à la racine et faire peur tout de suite. Maître Alimi

    Avec

    Yessa, Hanane, Myriam et Rachida et les jeunes du Collectif de Défense des Jeunes du Mantois
    Maître Alimi, avocat
    Jean-Marie Delarue, président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme
    Edouard Durand, juge pour enfants
    Arnaud Verhille, Officier et Commissaire de police de Mantes-la-Jolie
    Geneviève Bernanos du Collectif de Mères solidaires

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/force-de-lordre-34-mantes-la-jolie-des-lyceens-a-genou

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    "Allô, Place Beauvau ?", davduf lanceur d’alerte

    Mais qu’est-ce que ça veut dire qu’une république qui tire sur ses enfants ? David Dufresne

    Ancien de Best, de Libé, d’I-Télé et de Mediapart, David Dufresne est écrivain, documentariste, explorateur de récits et du web. Mais d’où vient- il ? Des radios libres ? Des fanzines rocks ? Du mouvement punk ? C’est au milieu des années 1980 dans la presse alternative que David Dufresne démarre.

    Ce qui m’intéresse dans le Punk et le Rap, c’est le rapport à la police. David Dufresne

    Préoccupé par les libertés publiques et individuelles, il recense et dénonce sur son compte Twitter jour et nuit les blessés par les forces de l’ordre lors des manifestations des « gilets jaunes ».

    Twitter, en France, c’est un peu le nouveau fil AFP des journalistes... Recenser les violences policières sur mon fil Twitter, c’était une façon de dire : "maintenant les gars ! ça existe vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas". David Dufresne

    Aujourd’hui, on peut raisonnablement dire que l’État a fait le pari de la violence. David Dufresne

    Avec

    David Dufresne, écrivain, documentariste (@davduf)
    Gérard Desportes, écrivain et journaliste
    Mireille Paolini, éditrice aux éditions du Seuil
    Yannick Bourg, écrivain
    Perline, ingénieure informaticienne
    Anita Hugi, réalisatrice et directrice de festival des journées de Soleure en Suisse

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/force-de-lordre-24-allo-place-beauvau-davduf-lanceur-dalerte

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    Le #maintien_de_l’ordre à la française

    L’histoire du maintien de l’ordre c’est celle d’une disciplinarisation à la fois des forces de l’ordre mais aussi des manifestants des protestataires. Fabien Jobard

    Les manifestations des gilets jaunes nous ont bien rappelé que l’encadrement d’une foule nécessite des compétences, un savoir-faire, né dans notre pays après le drame de la Commune.

    Les manifestations "#loi_travail" et "#gilets_jaunes" ont donné lieu à des dégâts physiques et des dommages corporels qu’on n’avait jamais vu auparavant.

    Depuis cette date la question du contrôle des foules dans la « #légalité_républicaine » ne va cesser de se poser, et progressivement une doctrine à la française va se construire.

    Le préfet Lépine a marqué l’histoire du maintien de l’ordre, notamment en essayant de trouver des moyens alternatifs à la charge dans la foule. Ce qu’il a tenté de faire, c’est montrer le plus de force possible, pour ne pas avoir à s’en servir. Fabien Jobard

    Quelle est l’histoire du maintien de l’ordre à la française ? Quelles sont les évolutions majeures et les césures ? Aujourd’hui les autorités sont-elles plus violentes ou est-ce la perception de cette violence qui évolue ?

    Les forces de l’ordre savent parfaitement bien gérer le maintien de l’ordre ordinaire mais pas quand le pouvoir politique leur demande d’être plus répressif. Patrick Bruneteaux

    Avec :

    Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS, rattaché au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP)
    Olivier Filleule, professeur de sociologie politique à l’Institut d’études politiques, historiques et internationales de l’Université de Lausanne (IEPHI) et membre du Centre de recherche sur l’action politique de l’Université de Lausanne (CRAPUL)
    Patrick Bruneteaux, chercheur en sociologie politique au CNRS et membre du CRPS
    Jean-Marc Berlière, historien, spécialiste de l’histoire des polices en France et professeur émérite à l’université de Bourgogne
    Vanessa Codaccioni, historienne et politologue, maîtresse de conférences en science politique à l’Université Paris 8
    Cédric Moreau de Bellaing, maître de conférences en sociologie du droit à l’ École Normale Supérieure
    Jean-Marie Delarue, président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/force-de-lordre-44-police-jamais-sans-mon-arme

    #audio #police #forces_de_l'ordre #métier #travail #France #témoignage #policier #policiers

    ping @isskein @karine4 @cede @nepthys

  • Lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie : « Ce qui s’est passé est pire que ce qu’on a pu voir en vidéo »

    https://www.20minutes.fr/faits_divers/2517847-20190514-lyceens-interpelles-mantes-jolie-passe-pire-pu-voir-video

    En fait il faudrait que ce soit cette image qui colle aux fesses de macron jusqu’à ce qu’il aille se faire rôtir en enfer.

    Celui qui a été entendu dans la matinée n’a pas fait qu’être mis à genoux. Il sortait du lycée où il avait assisté aux cours, ce qui a été vérifié. Il ne faisait pas partie des manifestants. Mais il a été pris dans la nasse mise en place par les fonctionnaires de police. Comme la plupart des lycéens, il ne pouvait pas s’en extraire. Ils ont été repoussés vers les Restos du cœur où ils ont été mis à genoux. Il a expliqué aux enquêteurs que cela avait duré plus de deux heures, qu’il avait également reçu des coups de matraque lorsqu’il a été couché au sol par les policiers. Son téléphone portable, qui était dans son sac, a été cassé par ces coups.

    Un agent lui a écrasé le dos avec son pied, il lui a marché dessus. Ce jeune de 15 ans a ensuite été placé en garde à vue. Les policiers lui ont fait du chantage en lui disant que s’il voulait un avocat, il devait attendre une nuit de plus. C’est la raison pour laquelle il a été entendu sans avocat. Finalement, il n’a eu qu’un rappel à la loi. Forcément, ils n’avaient rien à lui reprocher. Il a donc déposé plainte pour violation de liberté individuelle.

    #violence_policière #macronie

  • Une France qui se tient sage

    Aveugles et hostiles à l’intelligence d’un mouvement qui retourne contre le néo-pouvoir les #valeurs qu’on lui inculque (#disruption, #mobilité, #agilité) et qui renvoie la #police à sa #violence archaïque (#blindés, #voltigeurs et #police_montée), les médias auront été les meilleurs #chiens_de_garde du #pouvoir et de la police, mais aussi les révélateurs du mépris des #élites et des journalistes pour les gilets jaunes, ces ploucs défavorisés : Cnews invitant #Patrick_Sébastien qui connaît ces gens-là, Le Monde les traitant d’« #invisibles » (mais aux yeux de qui ?), des philosophes contrits qui auraient préféré voir surgir un autre #peuple, plus jeune et plus mixte, congédiant ce peuple-ci comme beauf et FN. Et tous ces #experts nous expliquant que la #révolte a lieu grâce au changement d’#algorithme de #Facebook accentuant le rôle des « groupes », comme si les gens n’étaient pas capables de s’assembler tout seuls, et qu’il fallait bien une intelligence supérieure pour les sortir de leur bêtise. Merci M. Zuckerberg d’illuminer nos campagnes. Or le #mouvement est d’abord un mouvement de #rond-point, de #proximité et de #rencontres, qui provoque une extraordinaire redistribution des rôles.

    Le récit raconté par les médias était répugnant. La #TV s’est encore une fois ridiculisée face à #Internet. D’un côté cette image terrifiante présentée comme sécurisante au JT de 20 h, le 15 décembre, de manifestants devant l’Opéra qu’on empêche de rejoindre les Champs sous l’œil de la police montée prête à charger. De l’autre la profusion sauvage des « vidéos de #violences_policières », qui à force deviennent un genre en soi. Au Burger King à Paris, une femme est matraquée au sol, à Biarritz, en marge de tout mouvement de foule, une autre est frappée au visage par un tir de flash-ball. D’abord on empêche de manifester, puis on parque dans une fan zone, ensuite on gaze, et la semaine suivante on interdit les casques, masques et lunettes, indices de « radicalisation ». Des #CRS caparaçonnés en Robocop visent la tête nue de gilets jaunes auxquels on retire le droit de se protéger. Résultat : 170 personnes à l’hôpital à Paris le 8 décembre. 24 plaintes de photographes et journalistes. #Intimidation totale des manifestants. Et la honte : Paris se refermant sur lui-même comme un château-fort face aux hordes de manants.

    Les médias n’agissent pas que par obéissance, mais par perplexité et bêtise, parce qu’il leur manque une case : la case politique. Habitués à commenter des stratégies électorales, ils ne comprennent pas quand émerge un #fait_politique, ils ne le voient pas. Ils répètent que le mouvement n’est pas politique (alors qu’il n’est pas partisan, ce n’est pas la même chose). À la place, on le moralise (la violence, c’est mal !), on le judiciarise. On le scinde : les bons manifestants (qui se tiennent sages) et les mauvais (qui cassent). On parle de casseurs en mélangeant les pilleurs qui en profitent et les manifestants en colère qui se demandent jusqu’où ils sont prêts à aller. Pire encore : on militarise le conflit. Les médias ont parlé de scènes de guerre (quand parfois brûlaient juste une poubelle et un sapin de Noël), fantasmé la guerre civile, épouvantail agité par un État irresponsable qui comptait bien monter les uns contre les autres (« il va y avoir des morts ! »). La police a sorti les chiens, joué aux cow-boys avec ses LBD40, des flash-balls augmentés. Un quart de Paris a été transformé en ville morte, 46 stations de métro fermées le 15 décembre. Il fallait y être pour voir les gilets jaunes transformés en âmes errantes cherchant un endroit où se retrouver. Et on s’étonne de la colère du peuple alors qu’on le traite en ennemi ?

    Le contrechamp logique est la vidéo inouïe des lycéens de Saint-Exupéry à #Mantes-la-Jolie, qui dit l’ambition de ce pouvoir de plus en plus autoritaire. Une France qui se tient sage comme une image. La #banlieue ressemblait soudain aux pires fantasmes de BFM, TF1 ou LCI : à la Syrie. Une voix sinistre se félicitait en sifflotant : « Voilà une classe qui se tient sage, faudra balancer à leurs profs, je pense ils ont jamais vu ça. » Des #images « choquantes » ont dit les médias : ça n’engage à rien. Même ce planqué de Blanquer l’a dit. Alors qu’elles sont monstrueuses, inadmissibles, inexcusables. Les journalistes ont appris à l’école à ne pas donner leur avis, à recueillir les propos, citer les réseaux sociaux et réciter les éléments de langage. Des lycéens ont été agenouillés comme attendant une balle dans la tête, et jetés au milieu des poubelles, comme des détritus. Quelle leçon le petit coq français sur son fumier va-t-il encore vouloir donner au monde en matière de droits de l’homme ?


    https://www.cahiersducinema.com/produit/edito-n751-janvier-2019-une-france-qui-se-tient-sage

    #médias #gilets_jaunes #presse #journalisme #catégorisation #bons_manifestants #mauvais_manifestants #casseurs
    ping @davduf @reka @fil

  • Maintien de l’ordre : le Défenseur des droits instruit plusieurs saisines relatives à la déontologie de la sécurité. | Défenseur des Droits
    https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2018/12/maintien-de-lordre-le-defenseur-des-droits-instruit-plusieurs-sai

    Communiqué du 7 décembre 2018

    Le Défenseur des droits, autorité constitutionnelle indépendante chargée de défendre les droits et libertés, a notamment pour mission de veiller au respect de la déontologie des professionnels de la sécurité et de défendre et de promouvoir l’intérêt supérieur de l’enfant.

    En conséquence, le Défenseur des droits a décidé d’ouvrir une enquête sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées des interpellations de lycéens à Mantes-la-Jolie. Il mettra en œuvre ses pouvoirs d’investigation pour instruire ce dossier dans le respect du contradictoire, comme il le fera également dans plusieurs saisines qui lui ont déjà été adressées suite aux manifestations récentes.

    Dans ce contexte, le Défenseur des droits rappelle qu’il avait, en décembre 2017, à la demande du Président de l’Assemblée nationale, fait un rapport général sur le maintien de l’ordre qui contenait plusieurs recommandations parmi lesquelles :

    le retrait des lanceurs de balles de défense de la dotation des forces chargées du maintien de l’ordre au cours des manifestations ;

    la réalisation d’une expertise sur les armes dites de force intermédiaire, notamment la #GLI-F4, visant à mieux encadrer leur usage ;

    le renforcement de la communication et du dialogue dans la gestion de l’ordre public, avant et pendant le déroulement des manifestations, afin notamment de rendre plus compréhensible l’action des forces de sécurité ;

    la conduite d’une étude sur la mise en œuvre en France de la doctrine dite de la « désescalade de la violence ».

    #maintien_de_l'ordre

  • Les mères avec les lycéens réprimés par la police : ne touchez pas à nos enfants !

    C’est en tant que mamans unies et déterminées que nous nous adressons à l’État : ça suffit, nous vous interdisons d’humilier, de mutiler et de détruire nos mômes ! Nous ne laisserons pas faire ! Nous protégerons nos enfants par tous les moyens nécessaires, parce que nous les aimons, que c’est notre avenir, et parce que c’est notre devoir de parents !

    Depuis plusieurs jours, nos enfants lycéens et lycéennes subissent une infâme répression policière digne d’une dictature.

    La guerre est déclarée à nos enfants à #Ivry, #Mantes-la-jolie, #Garges, #Paris, #Orléans, #Toulouse, #Bordeaux, #Grenoble, #Marseille et partout en France.

    Nos assistons à des scènes où nos enfants sont humiliés, placés dans des positions dégradantes, rappelant les pratiques coloniales.

    Nous entendons la police les menacer avec des insultes racistes et homophobes. Nos enfants sont illégalement placés et maintenus en garde à vue. Nous voyons, horrifiées, la police les mutiler à coups de flashballs, plusieurs d’entre eux ont perdu une main, ont le visage cassé, la mâchoire détruite. Quelle hypocrisie de la part d’un gouvernement qui dans le même temps veut interdire aux parents la fessée !

    Nous ne sommes pas dupes concernant les objectifs de cette répression féroce : nous savons qu’il s’agit de défigurer la jeunesse de ce pays et de la terroriser pour éviter qu’elle vienne donner de la force au mouvement massif de contestation sociale, notamment autour des gilets jaunes. Nous savons que la garde à vue est utilisée comme arme de dissuasion pour empêcher les jeunes d’utiliser leurs droits les plus fondamentaux de s’exprimer et de manifester.

    Nous ne sommes pas dupes, nous savons que cette répression s’inscrit dans le prolongement de l’Etat Macron qui veut expérimenter la présence policière au sein des établissements, qui nomme des gendarmes comme proviseurs adjoints, qui forme les chefs d’établissement aux techniques militaires.

    Nous ne sommes pas dupes également du fait que le système d’oppression raciste ne traite pas nos enfants de la même manière selon leur classe et leur couleur de peau. Si tous les lycéen.nes qui manifestent aujourd’hui sont ciblés, nous savons que le pouvoir traite différemment les jeunes noirs et arabes, et les jeunes blancs des classes moyennes. Aux jeunes noirs et arabes habitant les quartiers populaires, et depuis des décennies, on dénie jusqu’à leur humanité. Ils ne sont même pas considérés comme des enfants, mais comme des délinquants. Nous savons aussi que ce système cherche par là à nous diviser. Mais aujourd’hui, nous ne sommes pas divisées ! Aujourd’hui, nous sommes solidaires. Car liées par le même sentiment d’amour pour nos enfants, liées également par le même sentiment d’inquiétude et d’angoisse pour eux.

    Et c’est en tant que mamans unies et déterminées que nous nous adressons à l’État : ça suffit, nous vous interdisons d’humilier, de mutiler et de détruire nos mômes ! Arrêtez de maltraiter et de sexualiser le corps de nos enfants !

    Nous ne laisserons pas faire !

    Nous protégerons nos enfants par tous les moyens nécessaires, parce que nous les aimons, que c’est notre avenir, et parce que c’est notre devoir de parents !

    Nous sommes solidaires des revendications légitimes de nos enfants, qui refusent qu’on restreigne « réforme » après « réforme » leurs champs des possibles et leurs perspectives d’avenir. Nous sommes solidaires de leurs revendications contre Parcoursup, la « réforme » du bac, la suppression de 2600 postes depuis septembre, et les discriminations dans le système scolaire le plus inégalitaire d’Europe.

    Quant à notre revendication principale, elle concerne la police, qui n’a rien à faire dans l’école. Ni autour ! Nous exigeons une distance de sécurité entre nos enfants et la police. Et que les chefs d’établissement ne soient pas des relais de la police au sein de l’école. Car l’institution scolaire est aujourd’hui complice de la répression à l’égard des lycéen.nes et de l’atteinte à leurs droits fondamentaux en excluant les lycéen.nes qui bloquent les établissements, en leur refusant des salles de réunions, et en collaborant étroitement avec les services de police contre leurs élèves. Nous exigeons de l’institution scolaire qu’elle défende avant tout l’intérêt des élèves !

    Dans ce sens, nous exigeons que soit respecté le droit de nos enfants à manifester et à s’exprimer. Nous refusons la criminalisation de leur engagement, cette forme de punition collective parce qu’ils osent se lever. Car notre rôle éducatif de parents c’est d’apprendre à nos enfants à refuser l’injustice et la violence.

    Notre démarche est de long terme, mais nous prévoyons plusieurs actions concrètes dès les prochains jours :

    – Nous sommes en train d’organiser une riposte juridique pour faire condamner l’État français. En ce sens, nous soutenons les plaintes déposées par les avocats de lycéen.nes victimes de violences policières Arié Alimi, Hosni Maati, Yassine Bouzrou, etc.

    – Nous allons organiser des cellules de soutien pour les lycéen.nes victimes et leurs familles

    – Nous sommes en train de rédiger une plaquette à destination de tous les lycéen.nes, avec leurs droits, les démarches à suivre, les contacts à appeler, etc

    – Mais surtout nous allons protéger nos mômes, nous allons être des mères boucliers !!

    Nous nous rendrons dès ce lundi 10 décembre dans les lieux d’extrême répression, à Ivry, Mantes la Jolie, Garges, Villemonble, etc pour y faire bouclier face à la police et protéger nos enfants !

    Car un pays où l’on détruit les enfants est un pays sans avenir,

    Un pays où l’on terrorise les enfants se dirige vers la dictature et le fascisme.

    Nos enfants, c’est notre vie, notre espoir ! Protégeons-les contre les violences d’État !

    A toutes les mamans de France, rejoignez-nous !

    Front de mères
    Mères solidaire
    Collectif des mères de Bergson
    Collectif des mères d’Arago

    Front de Mères
    Nous avons crée le Front de Mères, premier syndicat de parents des quartiers populaires. Nous l’avons crée parce que nous aimons nos enfants, parce que nous voulons mettre hors d’état de nuire le système raciste qui les détruit, parce que nous voulons leur transmettre tout ce qui pourra les rendre plus forts, à commencer par notre dignité, parce que nous voulons les éduquer à travers des valeurs d’égalité, de justice et de bienveillance, et parce que nous savons que sans lutte politique et collective, ce combat-là est vain. Notre projet s’inscrit dans une démarche d’éducation populaire, nous travaillons sur des projets concrets et locaux, sur du long terme, dans une perspective positive et constructive, et sur tout ce qui concerne l’éducation de nos enfants.

    https://cric-grenoble.info/analyses/article/les-meres-avec-les-lyceens-reprimes-par-la-police-ne-touchez-pas-a-n
    #mères #lycéens #lycée #résistance #violences_policières #police

    Leur blog sur Mediapart :
    Le blog de #Front_de_Mères

    C’est en tant que mamans unies et déterminées que nous nous adressons à l’État : ça suffit, nous vous interdisons d’humilier, de mutiler et de détruire nos mômes ! Nous ne laisserons pas faire ! Nous protégerons nos enfants par tous les moyens nécessaires, parce que nous les aimons, que c’est notre avenir, et parce que c’est notre devoir de parents !


    https://blogs.mediapart.fr/front-de-meres/blog

  • Suisse : Les images de l’arrestation de lycéens en France soulèvent l’indignation Frédéric Boillat - 7 Décembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/10051400-les-images-de-l-arrestation-de-lyceens-en-france-soulevent-l-indignatio

    Les images de l’arrestation de 146 personnes jeudi devant un #lycée de #Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, lors de manifestations estudiantines soulèvent une vague d’indignation, alors que les autorités rappellent le contexte particulièrement violent.

    Une vidéo diffusée par Franceinfo et plusieurs médias français montre des dizaines de jeunes à genoux, les mains dans le dos ou sur la tête. Ils sont entourés par de nombreux policiers. Si on ignore pour l’heure qui a tourné ces images, elles suscitent une indignation générale dans la classe politique française et sur les réseaux sociaux.

    Selon Franceinfo, les jeunes ont été interpellés devant leur lycée pour "participation à un attroupement armé" et les policiers n’avaient pas assez de menottes, ce qui les a forcés à les placer dans cette position. Les lycéens protestaient contre la réforme des études en France mais aussi pour soutenir les gilets jaunes.

    Toujours selon le média français, qui cite la police, plusieurs dizaines de personnes, pour la plupart encagoulées, ont manifesté violemment, forçant la police à intervenir. Ils portaient des bâtons, des battes de baseball et du gaz lacrymogène et ils ont incendié des voitures.

    https://www.youtube.com/watch?v=TnOwLMdYBDs

    "#Intolérable", "#indigne", "#dictature_militaire"
    Si les circonstances de ces arrestations demeurent peu claires, elle ont fortement fait réagir. "Ce qui s’est passé avec les #lycéens de Mantes-la-Jolie (...) est simplement intolérable", a ainsi estimé l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot sur Twitter, en publiant la vidéo en question. https://twitter.com/CanaryFrance/status/1070754858997829633/video/1

    "Glaçant, #inadmissible. Cela n’est pas la #République. La jeunesse française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ?", a de son coté tweeté l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, alors que la sénatrice écologiste Esther Benbassa a fait part de sa colère sur le même réseau : "La France, pays des droits de l’homme. Comment certains policiers y traitent les mineurs. Où vivons-nous donc ? Sous quel régime ?"
    https://twitter.com/libe/status/1070788999378169856

    La conseillère de Paris du Parti de gauche Danielle Simonnet a pour sa part évoqué une "dictature militaire", alors que son collègue de parti et député Eric Coquerel a exigé une réaction du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner après ces actes "indignes".

    . . . . .
    Selon les autorités, 300 lycées et collèges en France ont été perturbés jeudi et 80 d’entre eux ont été bloqués par des élèves. Plusieurs incidents ont conduit à 700 interpellations sur tout le territoire.
    . » . . . .

  • La vidéo de l’#interpellation collective de dizaines de lycéens à #Mantes-la-Jolie provoque de vives réactions
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/06/mantes-la-jolie-des-images-choquantes-de-lyceens-interpelles-par-la-police_5

    « Comment 70 policiers maintiennent-ils au calme 150 jeunes ? Il leur fallait bien trouver des moyens pour les faire tenir tranquilles. Je ne connais pas d’autres méthodes »

    Le plus jeune a 12 ans, le plus âgé, 20 ans.

    #ah_ok

    « Et pour la plupart, il n’y avait rien d’autre à leur reprocher que la participation à un attroupement armé »

    Certains avaient des bouteilles d’essence, précise le procureur Lesclous. Les images de ces arrestations collectives peuvent frapper, c’est certain, et il est vrai que, de mémoire, on n’a jamais vu ça dans les Yvelines, mais face aux violences de ces derniers jours, il fallait opter pour une solution de #maintien_de_l_ordre. »

  • À #Montpellier ce matin, charge de CRS et gaz lacrymogène contre nos enfants :
    https://www.midilibre.fr/2018/12/06/lycees-bloques-au-lycee-georges-clemenceau-la-cdi-charge-les-eleves,500276

    Au lycée Clemenceau, la situation est très tendue. Policiers et motards bloquent l’avenue. La compagnie départementale d’intervention a chargé. Des gaz lacrymogènes ont été répandus.

    (Je dis « nos enfants » par généralité, mes enfants à moi ne sont pas encore lycéen·nes. Mais j’aimerais bien que, quand il·les le seront, il·les ne seront pas éborgné·es pour avoir participé à une manifestation.)

    • Alors que Macron « appelle à l’aide face au risque de violence » (titre de Une de L’Immonde sur le net), la mobilisation lycéenne a deux défauts, elle est une extension potententiellement incontrôlable de la #composition des luttes en cours et est en mesure de réduire drastiquement la xénophobie (latente ou explicite) d’une part de la dynamique en cours. Donc niet.

      Yvelines : 146 interpellations devant un lycée de Mantes-la-Jolie après des incidents (police) #AFP

      via @paris

      En frapper un pour en terroriser mille (et ses parents avec), telle est la politique du gouvernement avant ce samedi 8 décembre. Pas sûr que ça marche.
      #enfance #lycéens #police

    • Ce qui fait dire à @Mélusine sur l’oiseau bleu :

      Je comprends pas pourquoi les lycéens blessés ne sont pas un scandale national, pourquoi tout le monde ne fait pas sa une dessus et pourquoi ce n’est pas le sujet principal de conversation partout.

    • Le premier ministre a eu des mots ciselés au sujet de ce qu’ils attendaient de tous, en parlant à l’Assemblée : de ne pas en rajouter au risque d’être tenus comptables de ce qui arrive. En off, je pense que les menaces sont beaucoup plus franches et décomplexées. Il y a quelques articles sur la façon dont les médias traditionnels ne relaient que le strict minimum de ce qu’il se passe.
      https://www.arretsurimages.net/articles/a-la-tele-deux-regimes-pour-les-videos-de-violences

      Interviewé dans le cadre d’un sujet sur le maintien de l’ordre pour le 20H de France 2, ce mercredi 5 décembre, le journaliste David Dufresne a constaté que ses propos critiques ""sont passés à la trappe", « explique-t-il à ASI.  »""Pendant l’interview, j’ai expliqué que la tradition française du maintien de l’ordre, établie en gros après mai 68 et qui consiste à dissuader, à tenir à distance les manifestants, semblait avoir volé en éclats ces 15 derniers jours, avec les Gilets jaunes comme avec les lycéens. Il y a une militarisation de la pratique, qui débouche sur de graves blessures (voir ici ou ici). Mais ils n’ont gardé que mon propos sur les casseurs qui ne sont pas nécessairement des casseurs professionnels mais aussi des Gilets jaunes en colère. Et quand je leur ai demandé pourquoi ils ne passaient pas les vidéos de violences policières dans les JT, on m’a répondu par un silence poli ." Poli, et révélateur.

    • JM Blanquer, à tous les professeurs de collèges et lycées :

      Mesdames et messieurs les Professeurs,
      Notre pays est confronté à une situation exceptionnelle.
      Au cours des jours derniers et dans certains de nos territoires, des violences particulièrement intenses sont apparues dans des cortèges composés en partie de lycéens.
      Dans ce contexte, la protection des personnes et la sécurité des établissements doivent être notre première priorité.
      C’est pourquoi, au regard du degré de violence qui émaille certaines manifestations, il est indispensable d’appeler à la sérénité, au calme et au respect des personnes et des biens. C’est une exigence démocratique au cœur de notre école.
      Dans ces circonstances, j’en appelle à la responsabilité de chacun et à un discours de sérénité adressé aux élèves. Ce message a également vocation à être partagé avec les familles pour qu’elles soient pleinement conscientes des risques que courent leurs enfants en se joignant à des attroupements qui ne sont ni organisés ni encadrés. Appeler des élèves à se mêler aux désordres urbains revient à leur faire courir un danger grave.
      Pour faire face à cette situation, vous pouvez compter sur l’institution tout entière et en particulier sur les équipes de direction, qui sont à vos côtés pour protéger les élèves et l’ensemble des personnels.
      Nous avons confiance dans l’avenir de notre jeunesse. Je vous remercie donc de contribuer à l’apaisement dont nos lycéens ont besoin pour se construire et réussir.
      En transmettant connaissances et valeurs à tous les élèves, les professeurs sont au cœur de la République. Aussi, je tiens à vous assurer de mon profond soutien pour l’accomplissement de votre mission.
      Avec toute ma confiance,
      Jean-Michel BLANQUER

      J’espère qu’il a également envoyé un appel à la sérénité et au calme aux forces de l’ordre.

    • Violences sur lycéens : les tirs de flashball font de nombreux blessés - Rapports de Force
      https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/violences-sur-lyceens-les-tirs-de-flashball-font-de-nombreux-blesses

      Sur les ondes de France-info, le ministre Jean-Michel Blanquer a évoqué ce matin un mouvement « d’une violence jamais vue », indiquant que quatre lycéens « se sont blessés assez grièvement », dédouanant ainsi l’action des forces de police. Depuis vendredi 30 novembre, plusieurs dizaines de milliers de jeunes descendent dans la rue contre la politique du gouvernement en matière d’éducation. Le nombre de jeunes blessés par des tirs de flashball est particulièrement élevé.

    • Blanquer s’appuie sur un fait réel pour servir son mensonge, il y a au moins un (ou une) lycéen(e) qui a été brulé par un retour de flamme (info vue je ne sais plus où), mais les blessés, mutilés dus à la police sont bien plus nombreux, mais les images de l’ arrestations de 147 lycéens à Mantes-la-Jolie, à genoux mains sur la tête montrent à l’envie, sans même aller chercher celles des très nombreux actes de répression violentes et ultra violentes des lycéens qui ont été diffusées hors des mass media que les policiers ont bien compris à quel point ce régime aux abois est prêt à aller, avec la menace d’interventions de blindés de la gendarmerie à Paris ce samedi, qui fait suite à la présence de snipper(s ?) samedi dernier dans un dispositif ou même la « prestigieuse » BRI était mobilisée :
      https://twitter.com/Obs_Violences/status/1070768467907919872

    • Warning signs...

      Une chose est sûre, l’« acte IV » du mouvement des « gilets jaunes » peut être un tournant si Paris s’embrase à nouveau. « S’il y a dix morts ce week-end, il n’est pas sûr qu’on puisse garder le ministre de l’Intérieur » , glisse un proche du chef de l’État. La perspective d’un remaniement nettement plus large commence à circuler de façon insistante. Au point de changer de premier ministre ? « Dans le meilleur des cas, il faudra un nouveau gouvernement avant les élections européennes. Dans le pire, avant Noël », lâche un macroniste du premier cercle.

      http://www.lefigaro.fr/politique/2018/12/05/01002-20181205ARTFIG00383-gilets-jaunes-macron-annule-la-hausse-des-taxes-e

      La #menace a pris corps contre les lycéens, mutilables à merci, et la voilà plus explicite encore au détour d’un bla bla politique...

    • Ce matin, j’ai été insulté, poussé, frappé, gazé. J’ai dû, avec mes collègues, former une chaîne humaine pour protéger les #élèves de mon #lycée, en panique et complètement déboussolés. Contre qui ?
      La Police Nationale.

      Qui provoquait les étudiants en passant, fenêtre ouverte : « Retourne chez toi ». « Nique ta mère », « T’es le prochain » en imitant une mitraillette.
      Qui frappaient sur leurs boucliers, comme s’ils étaient les spartiates des temps modernes.

      Qui ont percuté avec leur véhicule un élève et notre proviseur-adjointe.
      Qui ont embarqué trois élèves « #pour_l'exemple ».
      Qui ont tiré au #flashball/lacrymo sans aucune sommation ni raison, et qui ont blessé un jeune au bras.

      Ce soir, je découvre les images des autres bahuts en France.
      La même chose. Partout.

      Je suis fatigué et écœuré.
      #StopViolences appellent les députés de la majorité ? Mais reprenez le contrôle de vos forces de l’ordre, qu’elles arrêtent leur violence !

      On commémore aujourd’hui les 32 ans de la mort de #MalikOussekine : n’avons-nous donc rien appris de ces tristes évènements ?

      https://twitter.com/YohOmbriel/status/1070772788640796672

    • C’est #apocalyptique, au sens premier de dévoilement, révélation.

      Révélation, au premier rang, de la #médiocrité du chef de bande ayant perdu les pédales – même les quelques macroniens qui restent encore en ont bien pris conscience – absolument pas à la hauteur de l’événement. Médiocrité des sbires, à la recherche de victimes expiatoires, prêts à tout pour ne pas être dans la fournée des sacrifiés.

      Remake néo-libéral de La Chute ?

      Le roi est nu.

      Les commanditaires s’aperçoivent que la brillante cavale sur laquelle ils ont misé n’est qu’un tocard. Faudra-t-il aussi sacrifier la marionnette pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être ? L’absence de rechange ne laisse plus beaucoup d’autre sortie envisageable que la fuite en avant dans un renforcement de l’autoritarisme, un durcissement de la répression et la mobilisation de tout l’arsenal mis en place pour « lutter contre le terrorisme ». Mais QUI pour mener tout ça ?

    • Cette image, et les 700 gardes à vues de lycéens, c’est un cocktail molotov balancé au milieu d’une situation sociale qui est déjà un baril d’essence à très haut indice d’octane. Dans moins de 3 jours le gouvernement va se retrouver non plus avec 200 mais avec 2000 lycées bloqués


      https://twitter.com/GaspardGlanz/status/1070813554184470528

      La #vidéo ici (entre autres) :
      https://twitter.com/T_Bouhafs/status/1070775086137966592

      Un tweet de l’AFP (compte AFP factuel) qui confirme la véracité des images :

      Vous êtes nombreux à nous interroger sur la véracité de ses images. Elles ont bien été tournées aujourd’hui après des incidents près du #lycée #Saint-Exupéry à #Mantes-la-Jolie, en région parisienne

      https://twitter.com/AfpFactuel/status/1070781218734661632

      #violences_policières

    • Les images des gamins à genoux, il semble assez clair que c’est filmé par un CRS, ou au moins que les CRS ne sont absolument pas gênés d’être filmés à ce moment. L’aspect « démonstration de force » est donc évident et totalement assumé.

    • Ma fille est en seconde dans un lycée à Toulouse, où la situation s’est tendue brutalement mardi. En cause : la réaction des flics aux petits blocages du lundi.

      En gros, ce qui était prévu, c’est manif et blocage des lycées lundi puis retour à la normale : il y a beaucoup d’évaluations et d’examens en ce moment, les gamins sont quand même un peu investis dans leurs études → d’ailleurs, s’ils ne l’étaient pas, la vétusté du lycée (pas franchement rénové depuis sa construction en 1963), les classes de 35, Parcoursup et les frais d’inscription multipliés par 10 ou 15, ils s’en battraient les steaks.

      Bref, les lundi, une partie des élèves du lycée décident de bloquer l’entrée et direct, ils sont font gazés par les CRS. Il y en avait tellement que ça a envahi toute la cité scolaire (2000 élèves, quand même), incommodant tous ceux qui avaient choisi de suivre les cours qui continuaient à l’intérieur.

      C’est à cause de cela que la mouvement a été reconduit le lendemain, avec décision de durcir le blocus. Le lycée de ma fille est celui des quartiers. Le lundi, celui qui a craqué et mis la zone, c’est le lycée à côté, du bon côté de la rocade, plutôt neuf et très bien équipé où vont les gosses des classes moyennes. Les gamins ont envahis les rues autour et du coup, le préfet a demandé à la compagnie de transport de la ville de tout arrêter, partout. Le prétexte était la sécurité, mais j’ai bien vu sur les réseaux que ça a surtout servi à énerver la population contre ses propres gamins.

    • @monolecte Oui, je me dis ça aussi : à nouveau le choix du début de la chronologie est très marquant. Médiatiquement, les images de répression contre les jeunes semblent débuter avec les « débordements » et les voitures brûlées (ce qui, de fait, justifierait qu’on éborgne et qu’on gaze des enfants). Alors que pour les jeunes, il est assez évident que ça démarre au moins une ou deux journées plus tôt avec les gardes à vue scandaleuses de plus de 24 heures (j’ai vu mentionné 36 heures) de lycéens au motif qu’ils avaient graffé « Macron démission » sur le panneau d’affichage du lycée.

    • Un jour de plus dans la révolution citoyenne | Jean-Luc Mélenchon
      https://melenchon.fr/2018/12/07/un-jour-de-plus-dans-la-revolution-citoyenne

      À l’image des gilets jaunes, elle est fondamentalement populaire. Les lycées professionnels et les établissements des régions urbaines isolées sont en première ligne. Est-ce pour cela que la répression est si violente ? la caste des donneurs d’ordres n’a pas ses gosses dans ces établissements.

    • @biggrizzly Oui, c’est assez frappant, cette omniprésence des arguments à la Pandraud (« si les jeunes faisaient pas les cons, les flics ne seraient pas obligés de leur dessouder la gueule à grands coups matraques »).

      Ou : les fachos comme dernier rempart de la Macronie… :-))

    • @arno j’arrête pas de poster mes commentaires avant de les avoir rédigé en entier → pour revenir à la ligne sur FB, il faut faire maj+retour, alors qu’ici, ça poste !

      Bref, tout le monde a pu voir Toulouse qui brûle le mardi alors que personne n’a trop rapporté le crime originel qui a été la répression systématique des lycéens dès le départ, alors qu’il ne se passait rien. Autrement dit : on aurait voulu chauffer les esprits qu’on ne se s’y serait pas pris autrement !.

      Le mardi, l’ambiance était haineuse sur Toulouse. J’ai remarqué aussi que les gens de droite et/ou fachos étaient très présents sur les fils infos. Beaucoup proposaient de faire mal aux gosses, voire de les jeter dans la Garonne… vous voyez l’ambiance.
      Ma fille a eu le temps d’arriver à la Cité de l’espace où elle avait sortie pédagogique toute la journée, mais en fait personne n’en a profité, partout, tout le monde était collé sur les portables à se demander comment ça allait finir.

      Ce qui est remarquable, c’est que ce sont les lycées plutôt nantis qui sont partis violemment. Le plus remarquable étant celui de Blagnac, bien sûr, où rien ne s’était passé la veille.

      Les médias ont une sorte de syndrome de Néron : les images ont rapidement fait le tour du monde. Du coup, les gamins qui ont créé des groupes d’organisation du bordel sur Snapchat et Instagram s’énervaient partout.

      Sur les réseaux, l’incident de Blagnac a suscité les envolés de ceux qui souhaiteraient coller le problème sur les jeunes basanés de banlieue… du genre : « un lycée de banlieue brûle à Toulouse, suivez mon regard… ».

      Comme les agences de presse du monde entier venaient faire leurs courses sur les réseaux, j’ai passé pas mal de temps à répondre à ce genre d’insinuations en rappelant que ce lycée est dans le fief d’Airbus, qu’il est plutôt récent et très très bien doté, qu’il accueille les gosses des ingénieurs et autres classes moyennes sup de la région, voire même de l’étranger tant il est bien classé. C’est limite une vitrine.

      Bref, ça a été le bordel, mais en grande part parce que la préfecture voulait la fermeture totale du réseau, paralysant la ville, même pour les lignes qui n’étaient sur aucun point chaud.

      Le mardi soir, il y a eu le discours tout pourri du ministre (à la limite, s’il avait dit : « allez vous faire foutre ! », ça serait pieux passé), et sur les réseaux, les gosses, là, voulaient clairement en découdre. On a profité de l’accalmie du mercredi pour rapatrier la gosse (à sa demande). Faut savoir que depuis lundi matin, nous subissons aussi une grève SNCF qui fait qu’au lieu d’être à 3 heures de transports, notre fille est plutôt à 5. Elle savait ce qui était prévu pour son lycée le jeudi et on en a déduit qu’il allait fermer dans la journée… ce qui a été le cas. Le retour de flammes, il semble que c’était là.

      Sinon, hier, il y a eu une très belle convergence des lycéens et des étudiants à la fac du Mirail (Jean-Jaurès) : 3000 participants à l’AG, qui a été dissoute avant le vote. En effet, un groupe de lycéens qui souhaitaient quitter le quartier Saint-Cyprien où les manifs sont traditionnellement contenues, se faisait méchamment repousser au niveau du Pont neuf, c’est à dire à l’endroit qui marque l’entrée dans la ville bourgeoise et les centres du pouvoir réel de Toulouse. Là aussi, la cartographie serait très éclairante. Ils sont partis 3000, ils sont arrivés 1500 en renfort sur la zone d’affrontement.

      Là, j’ai moins d’infos, mais à priori, les CRS ont utilisé la méthode normale pour renvoyer les manifestants vers la périphérie : envoi de lacrymos, recul des manifestants, avancée des murs de boucliers sur le boulevard et les rues adjacente, visualisation, re lacrymos. Pas top, mais évite le contact, au moins.

      L’autre truc remarquable, c’est que les quartiers ne bougent pas.
      Voilà.

    • Le moment de vérité est double :
      • les macroniens sont-ils bien les héritiers des versaillais ?
      • les méthodes de maintien de l’ordre et de communication « à l’israélienne » vont-elles être appliquées par nos médias et nos forces de l’ordre, sans sourciller ?

      J’entends :
      • Vont-ils assumer les morts et les blessés, au nom de l’application à tout prix de leur programme politique minoritaire ?
      • Vont-ils assumer d’appliquer une répression et une communication « à la façon » dont les manifestations récentes à Gaza ont été réprimées et relatées ?

    • Ça marche vachement bien leur truc. Mardi ils évacuent le seul point de fixation de Montpellier (le rond-point des Prés d’Arènes), où régnait une ambiance bonne enfant, à l’écart du centre-ville ; ensuite les gaz lacrymogènes contre les lycéens qui avaient brûlé des poubelles (ouh là là…). Hier, interpellation d’une dizaine de 13-17 ans, toujours en garde à vue apparemment aujourd’hui.

      Gros succès de la répression : aujourd’hui un lycée de plus en grève. À l’instant, fermeture du Polygone (le grand centre commercial du centre-ville) par crainte de « remontées » des lycéens, et les gros bistrots de la Comédie en train de ranger leurs terrasses. La course à pied dans le centre de demain matin annulée.

      Tout ça dans une ville où, grosso modo, il n’y a pas eu aucun débordement (en dehors de quelques poubelles martyrisées).

      Grosse ambiance festive, dites-donc.

    • À Montreuil, ma cousine vient de se faire incendier sa voiture par les lycéens voisins. (ping @philippe_de_jonckheere …)

      Près de chez moi, XIVè près de Denfert-Rochereau, on se prépare à l’état de siège : la bibliothèque vient d’annoncer une fermeture exceptionnelle (ainsi que 16 autres bibliothèques municipales), les commerçants voient comment sécuriser leurs vitrines (je ne suis pas dans un des grands axes) le plus simple étant de rester fermés.

    • On m’indique qu’à Nantes, toutes les poubelles à proximité d’un lycée ont été prises pour faire un feu...
      Les bourgeois prennent la version des autorités à la lettre : il y a des casseurs, et les casseurs dilapident nos impôts, et la Police nous défend. Et ceux qui se font défigurer l’ont mérité, la preuve y-a nos poubelles qui sont volées.

  • Après la tuerie de Mantes, « il peut y avoir un mouvement vers l’extrême #droite »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190616/apres-la-tuerie-de-mantes-il-peut-y-avoir-un-mouvement-vers-lextreme-droit

    C’est à #Mantes-la-Jolie que vivait Larossi Abballa, le terroriste qui a tué lundi soir un couple de policiers à Magnanville. C’est aussi dans cette ville LR de 45 000 âmes que travaillait Jessica Schneider, l’une des deux victimes. Sous le choc de cette nouvelle attaque, les Mantais voient arriver la campagne pour l’élection présidentielle de 2017 avec méfiance. Certains ont déjà prévu de s’abstenir quand d’autres ne ferment pas la porte à l’extrême droite.

    #France #Attentat #élection_présidentielle_2017