Le #monothéisme, une régression et non un progrès
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Lorsque les lettrés chinois découvrirent la #Bible, vers 1600, ils furent ébahis, consternés. Les #Dix_Commandements mettaient à la première place l’autoproclamation : « Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi. » Sept avaient une forme négative, et la plupart énonçaient des banalités si puériles qu’il était difficile d’y déceler l’indice d’une sagesse supérieure. Tu ne tueras pas, un gosse de quatre ans sait cela. Le « Maître du Ciel » des missionnaires n’avait-il rien de plus profond à graver sur ses tables ? « Moi l’Éternel, ton #Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération », lit-on dans le #Décalogue.
Affirmer qu’il y a un #Créateur_unique, devant qui tout le monde devrait s’incliner, revient à tenir les autres croyances pour fautives et à juger qu’il est dans l’intérêt de l’idolâtre de se convertir à la vraie foi, la sienne le plaçant d’emblée en position condamnable, punissable. Les #monothéismes ont ce double défaut de se croire un progrès par rapport aux cultes qui les ont précédés et de s’exclure l’un l’autre. Leur propagation se fit toujours aux dépens des autres religions, qu’il fallait éradiquer. À l’inverse, la diffusion du #bouddhisme en Chine s’effectua sans qu’en pâtissent le taoïsme ou le confucianisme. Il y eut des frictions, guère plus, et les trois cultes finirent par cohabiter dans une relative complémentarité.