• L’écrasante responsabilité de la gauche dans la victoire de Donald Trump | Dominique Méda
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/13/l-ecrasante-responsabilite-de-la-gauche-dans-la-victoire-de-donald-trump_503

    Pourquoi les gauches se font-elles tailler des croupières presque partout dans le monde par des partis qui prétendent mettre au cœur de leurs préoccupations les oubliés, les invisibles, les damnés de la mondialisation, les sans-grade, les déclassés ? Source : Le Monde

    • Au contraire je le trouve assez mauvais et scandaleux : toute « la gauche » est mise dans le même panier, Dominique Méda n’est même pas capable de nommer « le parti socialiste », « François Hollande » (qui en plus d’être président a été à la tête du PS pendant 10 ans), « Manuel Valls » (idem) etc. Elle oublie de remettre en cause des idées comme « sociale démocratie », « républicanisme » ou des pratiques comme « élection présidentielle » et « système représentatif » etc.

      Ah et en joke ultime Dominique Méda fait entrer dans « la gauche » le parti Démocrate étasunien et la famille Clinton.

      Sa nostalgie des politiques keynésiennes révèle la faiblesse de sa pensée... justement bien peu de gauche.

      Bref je trouve que c’est un très bel écran de fumée, il rejette bien la responsabilité sur tout le monde sans nommer les choses clairement ni les principaux responsables. Un texte idéal pour chouiner mais ne surtout rien changer. Dominique Méda prépare bien 2017.

    • D’ailleurs Le Monde rappelle bien que Dominique Méda était à l’initiative de « L’Appel pour une primaire des gauches et des écologistes » aux cotés de Daniel Cohn-Bendit, Thomas Piketty, Romain Goupil, Yannick Jadot, Michel Wieviorka, etc.

      Ce collectif était pour qu’avec cette primaire un seul candidat « de gauche » se présente en 2017, quitte à ce que ce soit François Hollande.

      On retrouve cette définition étonnante de « la gauche ».

    • @apichat : je trouve ton commentaire un peu sévère. Certes Dominique Médéa ne va sans doute pas assez loin, et on peut discuter le fait que le mot « gauche » qu’elle utilise désigne une mouvance qui n’est plus du tout de #gauche : la gauche molle, la gauche libérale, la social-démocratie-traîtrise.

      Mais c’est un abus de langage assez commun que de désigner encore par ce mot le #Parti_Socialiste en France, le #Parti_Démocrate aux USA, le #Parti_Travailliste en Grande Bretagne et le #Parti_Social-Démocrate en Allemagne (elle nomme #François_Mitterrand, #Barack_Obama, #Bill_Clinton, #Tony_Blair, #Gerhard_Schröder...).

      De plus, même si on peut effectivement lui reprocher de ne pas nommer explicitement #François_Hollande et #Manuel_Valls, elle les désigne de façons assez peu ambigüe : elle parle des tournants de 1983, 1985-1986, 1994, donc clairement le PS de Mitterrand, et elle cite « l’actuel Président de la République » qu’elle oppose au secrétaire de la CGT.

      Donc il me paraît assez clair qu’elle critique le PS qu’elle appelle, à tort peut-être « la gauche ».

      Alors, OK, Dominique Médéa n’est pas une anarchiste, et elle se situe même probablement dans cette mouvance qu’elle critique, mais dans ce contexte je trouve cette « #auto-critique », comme on peut l’appeler, assz juste.

      Pour compléter ce que Dominique Médéa ne dit pas dans sa tribune :

      #Bilan_du_quinquennat de François Hollande (régulièrement mis à jour) :
      https://www.bilan-ps.fr/liste

      Pourquoi le Parti Socialiste fait-il ça ? :
      #L'autodestruction_du_Parti_socialiste
      Rémi Lefebvre, Le Monde Diplomatique, juillet 2016
      https://seenthis.net/messages/516458

    • J’ai relu l’entretien d’Olivier Le Naire avec Dominique Méda ( Nos voies d’espérance ). Je pense qu’elle est profondément égalitaire, partage du temps de travail, des richesses, égalité homme-femme, sincèrement progressiste mais pas assez « radicale » selon moi.
      Sa troisième voie au sujet de la croissance me semble un peu utopiste. Et telle Cynthia Fleury fait preuve de beaucoup de sagesse ne remettant sans doute pas assez en question la notion de capitalisme peut-être plus proche de Piketty que de Lordon.
      #politique_des_bons_sentiments

    • Un commentaire tout à fait intéressant de Lux Editeur, au sujet de l’autre élite progressiste, réformiste :

      Selon Bifo, les Blancs issus des franges plus défavorisées de la société américaine, ayant été floués et désarmés par la "gauche" réformiste alliée au capitalisme financier, ont voté pour une autre élite qui s’affichait comme étant anti-institutionnelle mais qui, depuis qu’on en sait un peu plus sur le cabinet de Trump, n’est qu’une autre élite.

      Comme le dit un de nos éditeurs, cette nouvelle élite est une élite "corrompue, cupide, libertarienne, habitée de l’esthétique de la violence, qui flatte les bas instincts de ceux et celles qui meurent à crédits, comme disait l’autre — contre une autre élite, « progressiste », libérale— molle, déconnectée du monde réel, qui prend depuis 40 ans au social sans rien lui rendre, une élite engourdie par son confort et qui se console de ses renoncements avec la certitude de la supériorité de sa droiture morale et intellectuelle. […] C’est la victoire d’un déni de la réalité contre un autre déni de la réalité. Une puissante mise en abîme politique."

      https://seenthis.net/messages/541911

    • @sinehebdo En fait effectivement ce n’est pas l’article en lui même qui me gène profondément. Mais c’est la manière dont elle utilise des idées sans faire références aux personnes qui les ont développées. Car effectivement la plus grosse invisibilisations qu’elle effectue n’est pas tant celle du Parti Socialiste et de ses satellites, mais bien toute la partie de la gauche qui depuis au moins 30 ans a réalisée cette critique que Dominique Méda reprend.

      Sinon le site bilan ps est effectivement un bon site et les travaux de Rémi Lefebvre sont très intéressants.

    • Ouch...

      Elle les dégomme tous, un à un, sans passion ni méchanceté, simplement en décrivant ce qu’elle a vu d’eux, ce qu’ils sont. Courtisans, lâches, repus de médiocrité. C’est un livre extrêmement cruel, non pas dans son style mais dans la nullité et la bêtise crasse qu’il met à nu chez ces puissants qui tiennent le « débat public ».

    • « Le Monde libre, c’était en fait le “Monde #Free”, du nom de l’entreprise de télécoms discount grâce à laquelle l’ogre avait bâti toute la fortune profuse qui lui permettait de racheter la presse nationale. (...)

      L’ogre [#Xavier_Niel] ne se faisait du reste pas prier pour fanfaronner à ce sujet, assurant que depuis que ses associés et lui avaient pris la tête du groupe Le Monde, il n’avait pas à attendre une demi-journée avant d’être reçu à l’Élysée. »

    • Vérité des luttes à Paris, erreurs au-delà ?

      Lettre ouverte à Henri Maler d’Acrimed
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/11/04/Verite-des-luttes-a-Paris-erreurs-au-dela

      Cher Henri Maler,

      Nous ne nous sommes croisés qu’une fois je crois. C’était lors d’une des premières réunions d’Acrimed à laquelle j’avais accompagné Pierre Rimbert et Patrick Champagne.

      Je vous écris aujourd’hui au sujet de la recension que vous avez consacrée au livre qui défraie la chronique (parisienne) : « Le monde libre »

      Je trouve en effet assez croquignolesque que vous validiez la thèse que tous les médias colportent en contre-bande en s’appuyant sur cet essai, selon laquelle l’involution du Nouvel Observateur, aujourd’hui l’Obs, daterait de ces dernières années. Vous la comparez à celle subie par Libération, que vous situez sous la direction de Laurent Joffrin.

      À Acrimed, vous êtes pourtant bien placé pour savoir, l’ayant, comme d’autres et souvent les mêmes, longuement documenté en son temps, que la messe est dite depuis bien longtemps au sujet de Libération et du Nouvel Observateur, accompagnateurs idéologiques zélés de la conversion de la « gauche de gouvernement » au néolibéralisme. Depuis bien longtemps, c’est à dire à peu près au moment où l’auteure du livre entrait au Nouvel Observateur.

      À cette époque, je crois aussi me souvenir de l’analyse selon laquelle le surinvestissement dans la « culture » et le façadisme radical-chic étaient bien faits, dans ces journaux, pour accomplir cette mission historique. L’auteure semble pourtant déplorer que « l’équilibre » entre sociale-démocratie néolibéralisée et « radicalité » (les « deux gauches » paraît-il), établi selon elle par Jean Daniel (sans trop s’intéresser à sa fonction idéologique de blanchiment du néo-conservatisme), soit désormais rompu. Et semble affirmer qu’elle a connu un journal « de gauche ». Du point de vue d’Acrimed, cela devrait quand même apparaître un tantinet révisionniste... Ce serait comme dire que le PS a commencé sa mutation au moment où il l’achevait... Et que donc il faudrait revenir à 2012 et non à 1995 ou 1983... Sans compter que l’analyse de Pinto sur le "journalisme philosophique" concluait de façon très précoce aux effets structurellement néfastes de la fusion du journalisme et de l’EHESS, exactement ce que l’auteure présente avec nostalgie comme ce qui a fait la grandeur de son ex-journal...

      En fait, je me demande si vous ne jetez pas aux pieds de ce livre tout le capital accumulé de critique des médias, dans un objectif politique à courte vue : en finir avec le PS. Or ce PS-là est mort, et d’ailleurs les rats quittent le navire. Comme le champ politique a horreur du vide, la vraie question est : sous quelle forme va-t-il ressusciter, et quels griots demi-savant nous empêcheront de le reconnaître ? Vous nous aideriez grandement si vous rappeliez « de quoi le Nouvel Oservateur fut le nom », donc ce principe de porte-tournante entre l’Université et le Journalisme, que l’émoi et moi et moi actuel contribue à dissimuler, avec votre renfort. Cela éviterait que ceux qui faisaient le serment, il y a quelques mois, de « ne plus jamais voter PS », ne votent pour son futur équivalent structurel sans s’en apercevoir, lui permettant de parachever son œuvre (comme en Grèce). Ou puissent faire semblant de ne pas s’en apercevoir.

    • Tout à fait, c’est la suite de la lettre à Maler : sur le site De la gentrification des villes à la gentrification des luttes.

      La petite-bourgeoisie altermondialiste piaffe, ouvrons un peu les portes comme après 68, faisons une « nouvelle société » (alter-société ?). Bon sang, mais c’est bien sûr ! et il est exact que le licenciement de notre auteure, qui tenait tant bien que mal cette position susceptible de renouer avec la fonction historique du Nouvel Obs (associer la petite-bourgeoisie intellectuelle à la grande Marche vers le capitalisme sauvage), démontre l’avarice de ce parti, qui vient avec l’âge, incapable de s’ouvrir au sang neuf, et répondant à la fin de ses privilèges annoncée par la matraque et la course à l’euro-fascisme... Mais rien n’est perdu pour cette perspective radieuse, sauf renversement de table qui ne viendra donc pas d’une « gauche de gauche » mais peut-être, à défaut, d’une « droite de gauche » !

      ...

      Quand Acrimed publie un texte de propagande

      La conclusion vint... d’Acrimed qui publia sans la moindre vergogne, un texte de propagande pure écrit par une nouvelle salariée, sans doute sous la dictée, à la gloire du petit patron marseillais appuyé par les bureaucrates-demi-savants de l’EHESS, du Collège de France et de l’INRA (toute ressemblance avec la formule qui fit le succès du Nouvel Observateur et la défaite des travailleurs...)

      Acrimed qui raillait autrefois le journalisme de service et les reportages à la gloire de Meissier où le photographe fournissait le sandwich... Oui, oui. En d’autres temps, mais aussi s’il s’était agi d’un autre milieu social, et encore plus si cela s’était produit à Paris (vérité à Paris, erreur au-delà...), on aurait peut-être eu un « démontage de texte », tant tout cerveau « critique » en état de marche, sans avoir besoin de connaître un seul mot de l’histoire et par une lecture purement interne, est sidéré de la grossièreté des ficelles d’une telle propagande, émanant d’un éditeur qui se pique de philosophie et de sciences sociales !

      À partir de là, on pouvait commencer à craindre les conséquences du vieillissement des structures indépendantes, nées au tournant de 1995. Blanchir, comme vous le faites, les 15 dernières années du Nouvel Observateur, c’est un peu effacer sa propre histoire... Oublier le modus operandi au profit de l’opus operatum, ne conserver que la mélodie à défaut des paroles, permettant à la prochaine génération de sophistes d’y couler ses vers de résistance mirlitonne... Vous pouvez bien alors, parler de « mécanismes » !

      La conclusion est toujours la même : « revenir aux luttes »... mais aux luttes de classes et aux luttes du travail. Et dès qu’une classe (je parle de la votre bien évidemment, qu’on pourrait appeler peut-être « la gauche Lieu-dit ») prétend se faire porte-parole (en le déniant bien évidemment), ou monopolise la parole (car un média, et acrimed est un média, c’est cela), d’une autre, on peut s’attendre à ce que le PS renaisse de ses cendres paré des atours patiemment tissés à partir des luttes sociales (des autres) par des opposants qui étaient quand même plus proches de lui que de l’humanité souffrante...

    • je ne tagues pas, en même temps je suis abonné à lettre de @lundimatin ,donc facile de retrouver cette chronique que je lirai peut-être ! Je me suis arrêté à :

      Lorsqu’elle est interviewée sur France Inter à propos de son licenciement, elle reste calme et didactique comme s’il lui fallait éviter à tout prix les vagues et se limiter à l’exposé des faits, certes regrettables

       ??? il y a encore de l’impertinence sur #France_Inter ? Je n’écoutes plus cette #radio depuis un bail, au moins depuis que propulsé par Sarkozy, Philippe Val a rayé le plancher de la maison ronde.

    • @Marielle Bon, la boite à lettre du blog de Lordon sur le Diplo ne passe plus, mes réponses à tes commentaires ont été censurées... Vite : je pense qu’il faut se méfier des gens qui depuis Nuit Debout passent en même temps sur les médias autrefois off et sur les médias mainstream. Le premier fut je crois le conseiller de El Khomri qui quitta le navire en perdition. Après on a l’inénarrable Laurence De Cock. Maintenant Lancelin (La-bas trouve que c’est une bonne nouvelle qu’elle ait eu le Renaudot, relégitimant les prix littéraires au passage, alors que c’était écrit dans la presse que c’était une blague entre amis organisée par les « concurrents » de l’Obs). Faudrait surtout que ça s’arrête tout de suite là, l’entre-soi parisien autour du Lieu-Dit, qui fait son casting. Je dis ça je dis rien. Mais il nous faut un intellectuel collectif, au service du plus grand nombre sans démagogie, pas des gens bien en place pour qui le monde est un spectacle et qui vit dans trois arrondissements. C’est la reproduction assurée de la structure là... Donc un conseil Jedi, pas la foire aux narcissiques...