« On connaît nos vaches par leur prénom. Peuvent-ils en dire autant des bouquetins ? »
Je trouve ce titre très éclairant.
pour ma part, je lis dans le mépris perpétuellement affiché par les divers acteurs de la filière carniste - des éleveurs aux consommateurs - envers les oppositions et les critiques un phénomène similaire à celui que... Jocelyne Porcher, qui n’est elle même pas avare d’un semblable mépris, a observé au sein des employés d’un même abattoir, mépris, hiérarchie, qui sépare radicalement les « tueurs » des « non-tueurs ».
Qui tue ou accepte que l’on tue pour manger semble se tenir pour participant magiquement d’une connaissance supérieure de la vie - et considère qu’à ce titre, qui refuse cela se tiendrait irrémédiablement en deça d’une compréhension à laquelle seule l’acceptation de la pratique de la mise à mort donnerait accès. ( Quand Porcher parle des souffrances des employés des abattoirs dans un article de sociologie sur la souffrance au travail, elle emploie le terme de « mise à mort », elle parle de tuer. Mais quand elle s’en prend aux opposants à l’élevage, dans une presse plus généraliste, - ou quand les défenseurs de l’élevage reprennent et promeuvent son discours - c’est pour laisser entendre que ces derniers doivent avoir un problème ... avec « la mort qui fait partie de la vie ».
Il est vrai que la mise à mort, elle, relèverait plutôt d’autre chose.
Il y a un double discours, et des choses dont les carnistes, pour reprendre le concept forgé par Mélanie Joy, ne parlent qu’entre initiés .
mais c’est un sujet sur lequel je compte revenir tôt ou tard ;