organization:fonds monétaire international

  • L’Asie moins exposée aux crises économiques majeures - Asialyst
    https://asialyst.com/fr/2018/11/12/asie-connait-moins-crise-que-reste-du-monde

    ’Asie est moins exposée aux grands chocs que d’autres régions du monde. C’est la conclusion du dernier rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur les perspectives économiques mondiales publié en octobre dernier. Ce rapport contient une analyse intéressante sur les pays ayant subi les chocs les plus violents au cours des 50 dernières années. L’Asie est, avec l’Europe, la région du monde la moins présente dans ce palmarès des catastrophes économiques.

    #asie #économie #asie-pacifique

  • Forum de Davos : « on n’a jamais eu autant de dettes »
    https://www.crashdebug.fr/international/14433-forum-de-davos-on-n-a-jamais-eu-autant-de-dettes

    Comme chaque année, débute ce 23 janvier le Forum de Davos. Souvent qualifiée de « grande messe » de la mondialisation, la réunion de Davos permet de prendre le pouls de l’économie mondiale. Jacques Sapir animait un débat sur ce thème avec Rémy Bourgeot, économiste à l’IRIS et Philippe Béchade, président des Econoclastes.

    Emmanuel Macron et Donald Trump cette année, Xi Jinping l’année dernière, les dirigeants des économies-monde se réunissent chaque mois de janvier dans la petite ville suisse de Davos. Si aucune grande nouvelle n’y est généralement annoncée, cette rencontre entre les grands dirigeants économiques de la planète permet de clarifier les grandes dynamiques économiques. Or, cette année, et même si superficiellement l’économie mondiale va bien, on sent une sourde inquiétude monter. Elle (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

    • « FRANCE IS BACK !! »

      Mr. Macron à Davos. Le raout.

      Très à l’aise, notre président ! Aussi à l’aise avec les puissants qu’avec les promesses.
      Et que de mots, que d’idées, des idées nouvelles même, pour Jupiter, qui daigne enfin pencher son auguste face vers les « laissés pour compte ».

      CHOOSE FRANCE !

      En vendant, oups, vantant la France, dans sa première partie de discours, Manu n’a pas dit une seule fois « je fais ce que j’ai dit » ... C’est déjà ça, mais bon, le slogan « la France is back » a beaucoup plu, et bien sûr, aussi, les propos sur les ristournes fiscales et autres arguments marketing. Du Macron pur jus ! Puis, dans la seconde partie le voilà qui s’est mis à faire du... Mélénchon...
      Ça a commencé donc, par des remarques entre soi (gens qui ont réussi, je suppose), sur les aléas probables avec « nos peuples » et les risques de révolte si les inégalités continuent à s’accroître. « Il faut arrêter de détricoter notre modèle social ». Oui ... sic !
      Il y a du pathologique à proférer des mensonges en rafales comme cela. Inutile d’argumenter sur cette contre-vérité que représente cette phrase, le simple rappel des faits suffit : loi travail, assèchement des moyens de tous ou presque les services publics.

      Et le voilà qui prône un nouveau défi mondial en trois points : le partage, l’investissement et la protection ( dans cet ordre qui n’est pas tout à fait anodin...). Que de grands mots encore, qui engagent.

      – Le partage ; les faits : réduction des taxes sur dividendes et autres joyeusetés et disparition partielle de l’impôt sur la fortune, c’est une drôle vision du partage si de plus on rappelle l’augmentation de la CSG et l’écrêtement des APL ...
      Le partage mais à l’envers.

      – L’investissement, chassez le naturel... c’était déjà le sujet du début de son discours, « viendez » en France pour investir. En comptant bien sur le ruissellement par tous ces premiers de cordée ! Sauf que ça ne ruisselle jamais, et qu’ils ne partagent jamais...
      Notre président, en même temps, est pour le libéralisme effréné ET l’éthique ( partage, protection ) en politique, tout cela enrobé dans un gloubi-boulga de chef d’entreprise monomaniaque. Tout un art du paradoxe qui n’a gêné personne, au contraire, les gens ont applaudi. Sans percevoir soit le cynisme soit la folie portant ces propos.

      – La protection. Des salariés ? loi travail, des chômeurs ? flicage et sanctions accrues dans la prochaine loi, des personnes âgées ? avec la hausse de la CSG, des personnes dépendantes ? Moins d’emplois aidés, bref, la protection de qui exactement ? Il reste les riches ! Protection, oui, une protection très ciblée.

      Comment croire des propos aussi incohérents ? Et l’auditoire qui acclame un discours absurde : des chefs d’entreprise, des décideurs ! Le président a aussi développé, notamment, deux autres idées (complexes je suppose) assez particulières : une théorie du perdant et de nouveaux objectifs pour le Fonds Monétaire International.

      – Une théorie du perdant, oui. C’est-à-dire qu’il presse tout le monde à créer son entreprise (pour devenir milliardaire...) et se propose de vous aider à recommencer si vous échouez, fantastique non ? « Il faut prendre des risques » dit-il. Et recommencer.... je ne sais pas bien pourquoi mais cet éloge du risque, cet empressement à « vendre » son business plan jusqu’à l’échec, c’est quoi ? Il y a bien sûr l’intention inavouée de substituer l’argent privé aux dépenses de l’état. Enjoindre d’invertir 1 euro dans l’éducation pour chaque euro invertis dans les pays sous-développés", en est l’exemple même. Il ne le demande certes pas (encore) pour la France mais c’est implicite dans bien des décisions prise : « demandez-vous ce que vous pouvez faire pour la France »... Cette petite musique est permanente. Une théorie du perdant ? Il n’est pas besoin de prendre des risques pour s’enrichir, il suffit d’une bonne idée et de beaucoup de travail (par exemple). La prise de risque est une caractéristique de l’adolescence, la maturité seule permet une claire vision de la situation et une juste évaluation des possibles ( un ego surdimensionné biaise le regard ), pas le risque a-priori. Risquer c’est envisager l’échec. Entreprendre, c’est voir et prévoir. (a-parte : même sa dialectique est branlante sur ce coup-là et ça a fait les grandes écoles et fréquenté des philosophes !)
      Et d’un autre côté le chômage étant inhérent à la notion de travail, on se demande pourquoi il en veut autant aux (au choix) fainéants, ceux qui ne sont rien, laissé pour compte ... il est vrai que le chômeur « ordinaire » paye généralement pour les risques pris par les décideurs et les patrons...

      L’extension des objectifs du FMI : surveiller le marché et les zones grises, les recoins que ne fréquentait pas jusqu’à présent le FMI, pourquoi ne le fait-il pas déjà serait une question légitime, et celle des moyens de sanctionner aussi... ce que n’a pas abordé Mr. Macron...

      « Je fais ce que j’ai dit »
      Faux évidemment, et de manière systématique : Parlant de protection il saccage dans le même temps les services publics qui met cette protection en oeuvre. Parlant de partage, il favorise dans le même temps une classe au détriment de toutes les autres.

      Non monsieur Macron ne fait pas ce qu’il dit, et sans doute ne le fait-il jamais.

      https://www.lemediatv.fr/articles/france-back

      #Macron_à_Davos

  • Est-il encore permis d’informer sur les activités du groupe Bolloré ?
    http://www.bastamag.net/Est-il-encore-permis-d-informer-sur-les-activites-du-groupe-Bollore

    L’audience du procès en diffamation que le groupe Bolloré intente à Bastamag se déroulera le jeudi 11 février, à la 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris, à partir de 13h. L’audience sera publique.

    Le groupe Bolloré estime diffamatoire pas moins de huit paragraphes – ainsi que le titre et le surtitre – d’un article de synthèse publié par Bastamag en octobre 2012 et consacré à la question de l’accaparement des terres, ces appropriations de terres à grande échelle par des fonds d’investissements ou des multinationales, principalement en Afrique et en Asie.

    S’appuyant sur des rapports des Nations unies et d’organisations internationales, cet article dressait un état des lieux du mouvement d’accaparement de terres en Afrique, en Amérique latine et en Asie, et des grandes entreprises françaises qui y sont impliquées. L’article mentionne ainsi les activités du groupe Bolloré, via une holding luxembourgeoise, la Socfin, dans lequel le groupe possède de fortes participations. La Socfin possède de multiples filiales qui gèrent des plantations d’hévéas et d’huile de palme en Afrique et en Asie.

    >>>>> L’article en question dans le procès pour diffamation : "Bolloré, Crédit agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres", par Nadia Djabali (2012)
    http://www.bastamag.net/Bollore-Credit-agricole-Louis

    Alors que 868 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, selon l’Onu, l’accaparement de terres agricoles par des multinationales de l’agrobusiness ou des fonds spéculatifs se poursuit. L’équivalent de trois fois l’Allemagne a ainsi été extorqué aux paysans africains, sud-américains ou asiatiques. Les plantations destinées à l’industrie remplacent l’agriculture locale. Plusieurs grandes entreprises françaises participent à cet accaparement, avec la bénédiction des institutions financières.

    Egalement sur le site Bastamag :

    >>>> Liberté de la presse : Bolloré porte de nouveau plainte contre Basta ! 2015
    http://www.bastamag.net/Liberte-de-la-presse-Bollore-porte-de-nouveau-plainte-contre-Bastamag

    >>>> Basta ! et Rue 89 mis en examen suite à une plainte du groupe Bolloré. 2013
    http://www.bastamag.net/Basta-et-Rue-89-mis-en-examen

    >>>> Deux autres journalistes de Basta ! mis en examen suite à une plainte du groupe Bolloré
    http://www.bastamag.net/Deux-autres-journalistes-de-Basta

    >>>> Voir aussi les articles au sujet de Bolloré par l’association Survie
    http://survie.org/mot/bollore

    Sierra Leone : Emprisonnement de Shiaka Sama, procès de journalistes en France, les voix critiques contre Bolloré réduites au silence . FIDH Mouvement mondial des droits humains
    https://www.fidh.org/fr/themes/mondialisation-droits-humains/sierra-leone-emprisonnement-de-shiaka-sama-proces-de-journalistes-en

    A la veille d’un nouveau procès intenté par Bolloré contre des journalistes de médias français, des organisations dénoncent l’emprisonnement le 5 février de 6 leaders des communautés locales affectées par les investissements de la SAC, une filiale de Socfin, société liée au groupe Bolloré.

    Comprendre les investissements fonciers en Afrique - Le projet SOCFIN en Sierra Leone - 2012 Oakland Institute

    http://www.oaklandinstitute.org/sites/oaklandinstitute.org/files/rapportOISocfinAvril2012enfrancais.pdf

    En 2011, Socfin Agricultural Company Sierra Leone Ltd. (Socfin SL) a pris le contrôle de 6.500 hectares (ha) de terres agricoles pour établir des plantations de palmiers à huile et d’hévéas dans la chefferie de Malen, district de Pujehun, au sud de la Sierra Leone. L’entreprise cherche maintenant à acquérir 5.000 ha supplémentaires dans la région de Malen ou des chefferies voisines.

    Promettant création d’emplois, compensation pour les exploitations agricoles perdues et la construction d’infrastructures, l’investissement initial, estimé à 100 millions de dollars, a bénéficié d’un soutien au plus haut niveau du gouvernement Sierra Léonais.

    Le bail de 50 ans a été signé par le Ministre de l’Agriculture, des Forêts et de la Sécurité Alimentaire, le Dr Sam Sesay, lui-même.Malgré ce soutien politique, le projet de Socfin SL se heurte à une forte résistance de la population locale. En octobre 2011, 40 manifestants ont été arrêtés, suite aux tensions entre les villageois et l’entreprise. Les manifestants protestaient contre le projet d’investissement, le manque de transparence de la société, l’absence de consultation des populations locales, et le manque d’information sur les perspectives de réinstallation. Ils se plaignaient également des faibles rémunérations, de la corruption d’élites locales, et de la pression exercée sur les propriétaires de terres et les chefs de villages pour la signature des accords.

    Socfin SL, est une filiale de Socfin (Société Financière des Caoutchoucs), une société holding, qui opère dans divers secteurs, dont les plantations, l’agroalimentaire, l’immobilier et la finance. Le principal actionnaire est la société Bolloré Investissement SA (Groupe Bolloré), détenue par l’homme d’affaires français Vincent Bolloré.

    L’empire Bolloré s’est développé de façon spectaculaire au cours des deux dernières décennies. En achetant des anciennes entreprises coloniales, et profitant de la vague de privatisations issue des “ajustements structurels” imposés par le Fonds Monétaire International, Bolloré est devenu un acteur clé dans la structure économique et la vie politique de nombreux pays africains.

    Le Groupe est désormais présent dans 92 pays dans le monde, dont 43 en Afrique. Il contrôle des plantations mais est aussi présent dans d’autres secteurs, comme la logistique, la manutention, les infrastructures de transport, la production de pétrole et surtout les ports africains (13 en 2012). L’emprise de Bolloré sur le continent atteint aujourd’hui de nouvelles dimensions avec l’accroissement des investissements dansles plantations d’huile de palme et d’hévéas.

    Les griefs des agriculteurs de Sierra Leone vis-à-vis des plantations de Socfin font écho à ceux de communautés rurales de plusieurs pays du Sud concernant d’autres filiales de Socfin. Des critiques similaires sont ainsi apparues ces dernières années au Libéria, au Cameroun et au Cambodge.
    Des agriculteurs et petits propriétaires sont poursuivis en Sierra Leone pour leur opposition à Socfin. Leur lutte est bien celle de David contre Goliath, Socfin étant aux mains de puissantes élites économiques et financières internationales, Vincent Bolloré et ses associés.

    >>>> Affaires, médias et humanitaire : Les guerres africaines de Vincent Bolloré, par Thomas Deltombe (2009)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/DELTOMBE/16970

    >>>> Port, rail, plantations : le triste bilan de Bolloré au Cameroun par Thomas Deltombe (2009)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/DELTOMBE/17037

    >>>> Bolloré : monopoles services compris. Tentacules africaines (2000) - Survie
    http://survie.org/francafrique/diplomatie-business-et-dictatures/article/bollore-monopoles-services-compris-170

    Vincent Bolloré contre Basta ! : à bas la presse libre, vive les paradis fiscaux - Attac
    https://attac.org/l/5m1

    Ce jeudi 11 février s’ouvre le procès en diffamation contre le site d’info indépendant Bastamag sur plainte de Vincent Bolloré. Après avoir normalisé Canal +, M. Bolloré veut étouffer le scandale… Bolloré en faisant taire Basta !, un site d’info qui dérange. Il devrait plutôt se méfier de la publicité : la société Socfin, épinglée par Basta ! au vu des enquêtes de terrain menées par plusieurs ONG sur l’accaparement de terres en Afrique, est aussi lourdement impliquée dans deux paradis fiscaux particulièrement nocifs, Liechtenstein et Luxembourg

    .
    #Vincent_Bolloré #Socfin #Bastamag #Nadia_Djabali #attac #fidh #Oakland_Institute #Thomas_Deltombe #procès #paradis_fiscaux #Sierra-Leone #Afrique #Multinationales #Information #survie.org

  • Yanis Varoufakis à Frangy
    http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/250815/yanis-varoufakis-frangy

    Je suis ici parce que notre Printemps d’Athènes a été écrasé, comme le fut celui de Prague. Bien sûr pas par des tanks, mais par des banques. Comme Berthold Brecht l’a dit une fois « Pourquoi envoyer des assassins quand nous pouvons recourir à des huissiers ? » Pourquoi faire un coup d’état quand vous pouvez envoyer le président de l’Eurogroupe dire, au nouveau ministre des finances d’un gouvernement fraîchement élu, trois jours après son entrée en fonction, qu’il a le choix entre le programme d’austérité antérieur qui a plongé son pays dans une énorme dépression, ou la fermeture de ses banques nationales ? Pourquoi envoyer des troupes quand des visites mensuelles de la Troika peuvent contrôler chaque département du gouvernement et écrire chaque loi du pays ?

    • Je vais vous dire pourquoi je suis ici, avec des mots que j’ai empruntés à un vieux manifeste célèbre. Je suis ici parce que :

      Un spectre hante l’Europe - le spectre de la démocratie. Toutes les puissances de la vieille Europe ont conclu une sainte alliance pour exorciser ce spectre : les banquiers parrainés par les États et l’Eurogroupe, la Troïka et le Dr Schäuble, les héritiers du legs politique de Franco, le leadership berlinois du SPD, les gouvernements baltes qui ont soumis leurs populations à une récession terrible et inutile, et l’oligarchie grecque en résurgence.

      Je suis ici en face de vous parce qu’une petite nation a choisi de s’opposer à cette sainte alliance. Pour la regarder dans les yeux et lui dire : Notre liberté n’est pas à vendre, notre dignité n’est pas aux enchères. Si nous renonçons à la liberté et à la dignité, comme vous l’exigez, l’Europe perdra son intégrité et renoncera à son âme.

      Je suis ici en face de vous parce que rien de bon ne peut arriver en Europe qui ne parte pas de la France.

      Je suis ici en face de vous parce que le printemps d’Athènes qui a uni les Grecs leur a redonné :

      • Leur sourire

      • Leur courage

      • Leur liberté contre la peur

      • La force de dire non à l’irrationalité

      • Non à la non-liberté

      • Non à la subjugation qui au final ne bénéficie même pas à l’Europe forte et puissante

      Le magnifique Printemps d’Athènes, qui a culminé à 62% par un Non majestueux à la non-raison et à la misanthropie,

      Notre Printemps d’Athènes, qui était aussi une chance pour un printemps de Paris, un printemps de Frangy, de Berlin, de Madrid, de Dublin, d’Helsinki, de Bratislava, de Vienne.

      Je suis ici parce que notre Printemps d’Athènes a été écrasé, comme le fut celui de Prague. Bien sûr pas par des tanks, mais par des banques. Comme Berthold Brecht l’a dit une fois "Pourquoi envoyer des assassins quand nous pouvons recourir à des huissiers ?" Pourquoi faire un coup d’état quand vous pouvez envoyer le président de l’Eurogroupe dire, au nouveau ministre des finances d’un gouvernement fraîchement élu, trois jours après son entrée en fonction, qu’il a le choix entre le programme d’austérité antérieur qui a plongé son pays dans une énorme dépression, ou la fermeture de ses banques nationales ? Pourquoi envoyer des troupes quand des visites mensuelles de la Troika peuvent contrôler chaque département du gouvernement et écrire chaque loi du pays ?

      Les élections ne peuvent rien changer

      Lorsque, durant ma première réunion de l’Eurogroupe, en février, j’ai suggéré aux ministres des finances un compromis entre le programme antérieur d’austérité de la Troika et l’agenda de réformes de notre nouveau gouvernement, Michel Sapin a pris la parole pour me donner raison – pour argumenter avec éloquence en faveur d’un terrain d’entente entre le passé et le futur, entre le programme de la Troika et le manifeste électoral de notre nouveau gouvernement que les Grecs venaient juste d’élire.

      Le ministre des finances allemand intervint immédiatement : "Les élections ne peuvent pas changer quoi que ce soit. Si à chaque fois qu’il y a une élection les règles changeaient, l’Eurozone ne pourrait pas fonctionner.”

      Reprenant la parole, je répondis que, vu la façon dont notre Union était conçue (très, très mal !) peut-être que le Dr Schäuble marquait un point. Mais j’ajoutai “S’il est vrai que les élections ne peuvent rien changer, nous devrions être honnêtes et le dire à nos citoyens. Peut-être devrions-nous amender les traités européens et y insérer une clause suspendant le processus démocratique dans les pays obligés de d’emprunter auprès de la Troika. Suspendre les élections jusqu’â ce que la Troïka décide qu’elles pourront se tenir. Pourquoi soumettrions-nous notre peuple au rituel d’élections coûteuses si les élections ne peuvent rien changer ? Mais, ai-je demandé à mes collègues ministres, est-ce que l’Europe est d’accord avec ça ? Est-ce que nos peuples ont voté pour ça ?”

      Pensez-y, admettre une telle chose serait le meilleur cadeau à faire au parti communiste de Chine, qui lui aussi croit que les élections constituent une complication dangereuse entravant l’efficacité du gouvernement. Bien sûr ils ont tort. Comme Churchill l’a dit, la démocratie est un système terrible. Mais c’est la meilleure de toutes les alternatives, également en termes d’efficience économique à long terme.

      Un silence glacé s’est installé pendant quelques secondes dans l’Eurogroupe. Personne, même le si souvent abrasif Mr Djisselbloem, ne trouvait quoi que ce soit à dire, jusqu’à ce que des collègues d’Europe de l’Est brisent le silence avec une autre incantation sortie du Livre des psaumes de l’austérité de la Troïka. Du coin de l’oeil je voyais l’air désolé de Michel Sapin. Je me rappelais une chose qu’il m’avait dite à Paris, quand je l’avais rencontré pour la première fois dans son bureau : "La France n’est plus ce qu’elle était".

      Depuis mon jeune âge je trouvais dans la France mon inspiration, peut-être me souvenant de la façon dont la réémergence de la Grèce dans le monde moderne avait été inspirée par la révolution française, et alors des citations de Voltaire et Rousseau résonnaient dans ma tête. En ce moment-là, le silence de Michel fut très difficile à supporter. La perception de l’impuissance est le signe avant-coureur d’une Europe qui s’est égarée.

      Un coup d’état très européen

      Retour vers les jours de notre dictature 1967-1974, quand les tanks occupaient les rues d’Athènes, et que les démocrates Grecs venaient en France, voyageant vers l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, le Canada, l’Australie, afin d’obtenir un soutien pour la nation grecque assiégée. Afin de galvaniser la solidarité avec le peuple grec dans sa lutte contre la dictature fasciste.

      Amis, je ne suis pas ici aujourd’hui afin de rallier un soutien pour la démocratie grecque écrasée.

      Je suis ici pour exprimer le soutien du peuple grec et sa solidarité avec la démocratie française.

      Pour ce qui est vraiment en jeu. La démocratie française. La démocratie espagnole. La démocratie italienne. La démocratie à travers toute l’Europe. La Grèce a été, et demeure malheureusement, un laboratoire où les forces destructrices de l’austérité ont été essayées et testées. La Grèce n’a jamais été la question pour la Troïka et ses favoris. Vous l’êtes !

      Il n’est pas vrai que l’intérêt de nos créanciers soit d’obtenir leur argent de l’état grec. Ou qu’ils veuillent voir la Grèce réformée. Si tel avait été le cas, ils auraient discuté sérieusement nos propositions de restructurer la dette publique grecque de façon à le permettre. Ils ont plutôt insisté sur notre reddition. C’est la seule chose qui les préoccupait. Ils voulaient une seule chose : confirmer la maxime du Dr Schäuble selon laquelle les élections ne sont pas autorisées à changer quoi que ce soit en Europe. Que la démocracie s’arrête quand l’insolvabilité commence. Que les fières nations confrontées à des questions de dettes doivent être condamnées à la prison de dette, dans laquelle il est impossible de produire la richesse nécessaire pour rembourser les dettes et obtenir la libération. Et c’est ainsi que l’Europe, maison commune, est devenue cage de fer partagée.

      C’est important. Vous lisez des journaux et écoutez des programmes de radio et de télévision qui vous bombardent avec des douces histoires selon lesquelles l’Eurogroupe, la Troïka autour desquels l’Europe est construite, proposent à la Grèce des programmes d’austérité à titre de RÉFORMES, pour la forcer à développer son économie défaillante afin qu’elle paie ses dettes et cesse de peser sur le reste de l’Europe.

      Seulement, ce n’est pas ainsi que l’Europe fonctionne en pratique. Si vous étiez une mouche sur le mur observant nos négociations, vous verriez comme je l’ai vu qu’une seule chose intéressait Mme Lagarde, M. Draghi, M. Juncker, certainement le Dr Schäuble : nous dicter les "termes de la reddition". Des termes qui mettent fin au Printemps d’Athènes. Des termes qui effacent le sourire de ceux qui à travers l’Europe nous regardaient et pensaient qu’une nouvelle politique est possible. Des termes incroyables imposés par les créanciers, garantissant que nous, l’endetté, ne pourrions pas rembourser nos dettes, anciennes et nouvelles.

      Remède toxique

      Beaucoup d’entre vous demanderont, à juste titre : Mais pourquoi les créanciers imposent-ils à la Grèce des conditions qui réduisent sa capacité à leur rembourser ses dettes ? Pourquoi les créanciers demandent-ils au gouvernement grec de faire des choses qui l’empêchent de mettre en oeuvre de vraies réformes ? Des réformes qui amélioreraient la place de la Grèce en Europe ? Se pourrait-il que la Troïka soit simplement en train d’essayer de faire prendre à la Grèce un remède amer mais nécessaire ? Et que les Grecs ne veuillent pas prendre leur remède ? Ne veuillent pas faire leurs devoirs, comme pourrait le dire Mme Merkel ?

      Ce sont des questions cruciales. Pour vous, pour le peuple de France. Pourquoi ? Parce que si nous, Grecs, sommes responsables de nos propres problèmes, et s’il est vrai que nous soyons gâtés, paresseux, refusant de faire nos devoirs et de prendre nore remède amer, alors vous n’avez rien à craindre. Vous ne devriez pas perdre de temps à écouter des gens comme moi.

      Mais si, en fait, le remède que l’on nous demande de prendre encore et encore est toxique, si nous avons fait nos devoirs mais que le maître ne veut même pas les lire, alors ce qui arrive dans des endroits comme la Grèce n’a rien à voir avec la Grèce. Cela concerne la politique de l’Europe, de la France en particulier.

      Aussi soyons clairs : le remède n’est pas juste amer. Il est toxique. Un médecin délivrant une telle potion à un patient serait arrêté et radié de l’Ordre des médecins. Mais dans l’Eurogroupe le fait que la potion tue le patient est vue comme la preuve que le remède est bon. Que la dose doit être augmentée !

      Pendant cinq ans, le programme d’austérité de la Troïka a créé la récession la plus longue et la plus profonde de notre histoire. Nous avons perdu un tiers de notre revenu collectif. Le chômage est passé de 10% à 30% dans un pays où seulement 9% des chômeurs ont déjà reçu des allocations de chômage. La pauvreté a submergé 2 de nos 10 millions de concitoyens.

      En 2010, l’Etat grec a fait faillite. Il ne pouvait pas payer ses dettes aux banques françaises et allemandes. Alors, qu’est-ce que l’Europe a fait ? Elle a décidé de donner à l’Etat grec en faillite le prêt le plus important dans l’histoire, sous des conditions d’austérité qui ont réduit le revenu devant permettre de payer les énormes prêts, anciens et nouveaux. Un enfant de dix ans pourrait dire que la personne en faillite ne peut pas s’en sortir avec de nouveaux prêts si on lui impose des conditions faisant chuter ses revenus.

      L’austérité diminue les revenus tandis que les dettes grossissent. Toujours plus de dette, sous la forme de nouveaux prêts d’urgence, à condition qu’une austérité de plus en plus forte sape de plus en plus les revenus : cela conduit avec une précision mathématique à une catastrophe.

      Tout le monde le savait. Alors, pourquoi l’Europe l’a-t-elle fait ? Parce que l’objectif n’était pas de renflouer la Grèce, l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne ! L’objectif était de sauver la Deutsche Bank, BNP Paribas, Finanz Banque, la Société Générale, les banques allemandes et françaises avec l’argent des contribuables, et de faire peser le fardeau sur le plus faible des Européens, en provoquant une crise humanitaire en Grèce et une récession à combustion lente en France.

      Et puis, quand il fut révélé que toute cette austérité avait augmenté la dette grecque de 120% à 180% du revenu national, au lieu de la réduire, que fit l’Europe officielle ? La même chose en 2012, en 2013, en 2014. Les revenus ont continué à baisser, la pauvreté a augmenté, le chômage a atteint le record du monde, tout le monde devait de l’argent à tout le monde et personne ne pouvait payer. Une politique économique consistant à prêter à l’état plus d’argent payé par les plus faibles des citoyens ne pouvait pas marcher. Comme Macbeth qui a commis crime après crime, essayant de cacher son crime précédent en en commettant un nouveau, la Troïka a ajouté sauvetage toxique après sauvetage toxique, étendant la crise, l’approfondissant, en ne cessant de prétendre qu’elle était sur le point d’être résolue.

      C’est ce processus misanthrope qui a éteint l’espoir en Grèce de 2010 à 2015. En janvier dernier, nous avons été élus pour redonner espoir. Plutôt que de nous asseoir dans l’ombre et de maudire l’obscurité, nous avons décidé d’allumer une bougie. Pour donner de l’espoir et une autre chance à la rationalité. Et les gens l’ont remarqué. La petite bougie que nous avons allumée a illuminé les visages des gens, et pas seulement en Grèce.

      Du point de vue de la Sainte Alliance de la vieille Europe, c’était un crime terrible pour lequel nous, et ceux qui avaient voté pour nous, devions être punis. Avec un autre prêt énorme. Avec plus d’austérité autodestructrice portant notre dette publique à 205% du revenu national. Avec une autre décision de l’Eurogroupe condamnant notre peuple à des souffrances inutiles pour le crime odieux d’avoir espéré et, pire encore, que l’espoir se propage dans le reste de l’Europe.

      Un terrain d’entente ?

      Pour en revenir à mes premiers pas dans l’Eurogroupe, je dois dire que j’y allais avec la volonté de trouver un terrain d’entente, comme Michel Sapin. Permettez-moi de vous lire des extraits de mon intervention dans laquelle je proposais un nouveau partenariat avec les institutions et avec mes collègues, les autres ministres des Finances :

      Le nouveau partenariat que nous vous proposons devrait être basé sur des objectifs réalistes et des politiques efficaces.

      Nous, le nouveau gouvernement grec, devons gagner une monnaie très précieuse sans dilapider un bien capital : nous devons gagner votre confiance, sans perdre la confiance de notre peuple - des électeurs qui, pour le moment, nous approuvent fortement. Une telle approbation est un important capital dans la lutte de l’Europe pour réformer la Grèce et la rendre stable et normale.

      En cette période de changement, nous percevons vos préoccupations au sujet des intentions de notre gouvernement. Nous devons, de toute évidence, les apaiser.

      Je suis ici aujourd’hui pour vous transmettre un message clair sur le programme et les engagements du nouveau gouvernement envers ses partenaires de l’Eurogroupe.

      La Grèce, en tant que membre de la zone euro, s’engage pleinement à trouver une solution discutée conjointement entre les partenaires, afin de renforcer notre union monétaire.

      Nous nous engageons à coopérer de bonne foi avec tous nos partenaires européens et internationaux, sur un pied d’égalité.

      Nous nous engageons à des finances publiques saines. La Grèce a fait un vaste ajustement au cours des cinq dernières années avec un immense coût social. Son déficit est maintenant en dessous de 3% en termes nominaux, en baisse de 15% en 2010. Nous avons maintenant un excédent primaire et notre excédent structurel, tel que mesuré par le Fonds monétaire international, est le plus grand dans l’UE.

      Le nouveau gouvernement prend cet ajustement comme point de départ. Nous souhaitons maintenant aller de l’avant, sur la base d’un nouveau partenariat mutuellement bénéfique avec nos partenaires européens.

      Nous nous engageons à de profondes réformes structurelles.

      Notre programme de réforme vise à recréer la confiance entre les citoyens grecs, la croissance de l’économie, et la crédibilité en Europe. Il reconnaît le besoin de réformes profondes pour ancrer la prospérité à long terme de la Grèce dans la zone euro.

      Nous reconnaissons que le programme d’ajustement précédent reflète les engagements pris par la Grèce et ses partenaires de l’Eurogroupe.

      Nous reconnaissons les efforts considérables déployés par les contribuables de vos pays pour soutenir la dette de la Grèce et maintenir l’intégrité de l’euro.

      Cependant, des objectifs budgétaires autodestructeurs et irréalistes ont été imposés à notre pays et à la population : ils doivent être révisés. Un objectif d’excédent primaire de plus de 3% du revenu national n’a pas de précédent historique dans une situation ressemblant à celle de la Grèce aujourd’hui. Il sera tout simplement impossible pour notre pays de se développer si nous continuons sur la voie de l’austérité imposée à notre économie car elle sape la croissance. C’est également tout à fait incompatible avec la réalisation d’un ratio durable dette-revenu.

      Le nouveau contrat que nous proposons de discuter avec vous devrait reconnaître cette évidence.

      Le nouveau contrat se fondera sur les réformes qui sont « possédées » par des citoyens et des institutions nationales, en utilisant de nombreux éléments de l’ordre du jour politique convenu précédemment. Cela signifie également que l’espoir de prospérité partagée doit être relancé à travers l’Europe.

      Nous voulons discuter avec vous de ce programme du pays qui reflète à la fois nos contraintes potentielles et spécifiques. Nous souhaitons que notre croissance soit inclusive, fondée sur l’investissement, et des gains de productivité. Une croissance fondée sur une compression supplémentaire du coût du travail ne peut pas marcher en Grèce et a été rejetée par notre peuple.

      Basé sur des objectifs d’excédent primaire plus réalistes et sur le programme de réforme et de croissance de notre pays, le nouveau contrat que nous proposons permettra de restaurer une trajectoire durable de la dette.

      Nous invitons le Fonds monétaire international à travailler avec nous pour évaluer la soutenabilité de la dette grecque fondée sur les engagements du gouvernement. La Grèce sera prête à faire des propositions concrètes à ses partenaires, en temps voulu, sur une série d’instruments novateurs pour réduire le fardeau de la dette de manière efficace, y compris les échanges de dettes.

      Ensuite, j’ai conclu avec ces mots :

      Chers collègues,

      L’Europe est entière et indivisible, et le gouvernement de la Grèce estime que la Grèce est un membre permanent et inséparable de l’Union européenne et de notre union monétaire.

      Certains d’entre vous, je le sais, ont été mécontents d’une victoire d’un parti de gauche, de gauche radicale. A ceux-là je dis ceci : Ce serait une occasion perdue de nous voir comme des adversaires.

      Nous sommes résolument européistes. Nous nous soucions profondément de notre peuple, mais nous ne sommes pas populistes, promettant tout à tout le monde. En outre, nous pouvons mener le peuple grec le long d’un accord véritablement bénéfique pour l’Européen moyen. En nous, vous trouverez des partenaires de confiance qui ne voient pas ces réunions comme un moyen d’extraire quelque chose de rien, de gagner au détriment de qui que ce soit.

      Je suis impatient de discuter avec vous maintenant, dans un véritable esprit de coopération et de partenariat, et d’écrire ensemble cette nouvelle page de notre relation.

      Je vous remercie beaucoup pour votre attention.

      Pardon d’avoir lu tous ces extraits. Mais je voulais vous donner une idée de l’esprit de coopération avec lequel nous avons approché l’Eurogroupe. Alors que je récitais ces lignes dans l’Eurogroupe, des "sources" de Bruxelles prétendaient que j’étais impoli, que je faisais des cours à mes collègues, que je rejetais les « réformes » de la Troïka. Je ne prenais pas ces rumeurs personnellement parce qu’elles ne me visaient pas personnellement. Elles faisaient partie d’une campagne de propagande brutale visant à justifier la diabolisation de notre gouvernement, à nous peindre comme des communistes radicaux afin de préparer l’opinion publique européenne à notre renversement.

      Pendant cinq longs mois, de notre côté il y eut clarté et propositions sophistiquées :

      • sur la réforme de l’administration fiscale, qui la rendrait totalement indépendante de mon ministère, mais aussi de l’oligarchie
      • sur une restructuration de la dette qui minimiserait les nouveaux prêts de la Grèce et maximiserait nos remboursements à nos créanciers
      • sur une nouvelle banque de développement qui ferait appel à des biens publics, en partenariat avec la Banque européenne d’investissement
      • sur une nouvelle mauvaise banque avec laquelle faire face aux dettes privées non performantes du système bancaire grec, aux mauvaises dettes privées qui bouchent les circuits de crédit, et permettrait d’empêcher les banques de prêter même à des taux rentables, les entreprises axées sur l’exportation
      • sur les mécanismes de lutte contre la corruption, la fixation des prix dans les marchés de détail, le travail non déclaré dans les marchés du travail, la réforme des retraites qui a réduit la retraite anticipée sans pousser plus de personnes âgées dans la pauvreté.

      Chaque fois que nous avons proposé une mesure ou une réforme sensible, nous avons été repoussés. Mes collègues français étaient clairement sans épaisseur, avec un déprimant manque d’influence. Même lorsque nous convenions d’une certaine mesure avec Michel Sapin ou Pierre Moscovici, que se passait-il ? Si le président de l’Eurogroupe en décidait ainsi, notre accord n’était même pas entendu dans l’Eurogroupe - pas sûr que M. Djisselbloem n’ait jamais pris ces décisions de son propre fait. Lorsque, conscient de cela, je posai la question au Dr Schäuble, il a refusé de négocier avec moi sur quoi que ce soit de substantiel : C’est le programme existant (échoué) ou la route, telle était sa ligne. "Allez aux institutions." Ce que j’ai dûment fait.

      Mur de pierre

      Sauf que nos négociations avec les institutions, la Troïka, étaient l’expérience la plus frustrante que l’on puisse avoir. Comme certains personnes ennuyeuses qui veulent tellement vous parler de tout à la fois que vous finissez par ne parler de rien du tout, les institutions ont insisté sur un "examen complet" conduisant à un "accord global", ce qui signifiait qu’ils voulaient parler à propos de tout.

      Ils disaient : nous avons besoin de toutes vos données sur la trajectoire budgétaire actuelle de l’économie grecque, nous avons besoin de toutes les données sur les entreprises publiques, toutes les données sur les fonds de pension, sur les sociétés d’énergie, sur ceci, cela et autre chose. Pour démontrer notre coopération nous avons avancé, répondu aux questionnaires, tenu d’innombrables réunions et nous fournissions les données. Après avoir perdu beaucoup de temps à chercher des données qu’ils avaient déjà, et avant que nous les ministres en prenions connaissance, ils nous demandaient ce que nous avions l’intention de faire à propos de la TVA. Nous faisions de notre mieux pour leur expliquer nos plans modérés sensibles pour la TVA. Ils écoutaient, semblant sceptiques, rejetaient notre proposition mais ne parvenaient pas à en faire une. Et puis, avant d’avancer vers un accord sur la TVA, ils passaient à une autre question, comme la privatisation. Ils demandaient ce que nous voulions faire au sujet de la privatisation, nous mettions en avant quelque chose de sensé et de modéré, ils le rejetaient. Ensuite, ils se déplaçaient sur un autre sujet, comme les pensions, puis sur les marchés de produits, puis sur les relations de travail, etc. C’était comme un chat qui court après sa queue.

      Peut-être le plus grand obstacle à la conduite d’une négociation raisonnable était la fragmentation de la Troïka. Le FMI était proche de nous pour reconnaître l’importance de la restructuration de la dette, mais il a insisté pour que nous retirions toutes les protections restantes des droits des travailleurs et des professionnels de la classe moyenne, comme les pharmaciens ou les ingénieurs. La Commission était beaucoup plus sympathique à notre égard sur ces questions sociales, mais interdisait toute référence à la restructuration de la dette de peur que ça ne dérange Berlin ou Francfort. La BCE avait son propre ordre du jour. En bref, chacune des institutions avait différentes lignes rouges, ce qui signifiait que nous étions emprisonnés dans une grille de lignes rouges.

      Pire encore, nous avons dû faire face à la "désintégration verticale " de nos créanciers, car les patrons du FMI et de la Commission avaient un programme différent de leurs sbires ou que les ministres des finances allemands et autrichiens avaient un ordre du jour en contradiction totale avec celui de leurs chanceliers.

      Pendant ce temps, comme les jours et les semaines passaient en raison de la détermination de nos créanciers à retarder, retarder et retarder, tandis que des fuites dans la presse prétendaient dans le même temps que nous empêchions les négociations, notre gouvernement a été asphyxié par la BCE. Même avant notre élection, la BCE avait indiqué qu’elle réduirait en Grèce l’accès bancaire aux liquidités. Nos adversaires dans la presse ont tourné cela en une gigantesque campagne de peur, incitant efficacement les déposants à retirer leur argent des banques. Il n’y a rien de plus facile au monde que de provoquer un bank run - bank run que les banques centrales ont été créées pour empêcher.

      Quelques jours après notre élection, je me suis précipité à Londres pour parler aux financiers de la ville afin de calmer leurs nerfs et de les convaincre que notre gouvernement était favorable à l’entreprise, tout en étant déterminé à sauvegarder l’intérêt de notre population en difficulté. Ça a marché. Le lendemain matin, la bourse grecque a augmenté de 12% et la Banque d’actions de 20% et plus. Le jour d’après, la BCE a annoncé qu’elle devait limiter l’accès de nos banques au mécanisme de liquidité. La bourse fut de nouveau écrasée. Pourquoi la BCE fit-elle cela à notre nouveau gouvernement ?

      La réponse officielle fut que « le programme » de la Grèce venant à expiration à la fin de Février, cela "soulevait des questions sur la garantie des banques grecques". En réalité, la BCE mettait la pression sur notre gouvernement afin qu’il arrête le rêve de rallumer l’espoir et accepte le programme échoué de la Troïka tel qu’il était - peut-être avec quelques modifications cosmétiques.

      Il est intéressant de comparer ce que la BCE nous a fait avec ce qu’elle avait fait l’été 2012, lorsqu’un nouveau gouvernement avait été élu et que, à nouveau, le « programme » grec était dans les limbes. La BCE avait alors augmenté la liquidité des banques à des niveaux très hauts en une seule fois et l’augmentation du crédit de la carte (ou T-Bill) limite de l’Etat grec de 15 milliards à 18. 3 milliards. Dans notre cas ? Dans notre cas, la BCE a augmenté la liquidité des banques peu à peu, jour après jour, créant chez les déposants la peur que peut-être demain la limite ne serait pas relevée et que les banques seraient à sec. Naturellement, le bank run a empiré.

      Quant à la limite de la carte de crédit du gouvernement, au lieu de la pousser jusqu’à 15 à 18.3 milliards, la BCE a poussé vers le bas, utilisant une astuce juridique sans précédent, passant de 15 à 9 milliards. Et tout cela à un moment où je devais trouver 7 milliards pour effectuer des paiements au FMI, paiements devant à l’origine être faits avec de nouveaux prêts qui ne nous ont été jamais donnés.

      Leur stratégie était très, très simple : retarder tout accord avec nous, nous en faire porter le blâme, parler du manque de « crédibilité » de nos propositions, jusqu’à ce que notre gouvernement, l’État, soit à court de liquidités. Puis nous poser un ultimatum sous la menace de la fermeture immédiate de la banque. Ce ne fut rien d’autre qu’un coup d’Etat.

      Comme je l’ai déjà dit : en 1967, il y eut les tanks et en 2015 il y eut les banques. Mais le résultat a été est le même : renverser le gouvernement ou le forcer à se renverser - en tant que Premier ministre Tsipras malheureusement a décidé de le faire le soir de notre magnifique référendum, et je démissionnais alors de mon ministère, et puis il le fit de nouveau le 12 juillet.

      Les gros poissons à frire

      Pour en revenir à Février, je pouvais voir l’écriture sur le mur. Je pouvais voir que la Troïka n’était pas intéressée par les réformes touchant l’oligarchie, en partie parce qu’ils étaient dans une relation confortable avec les oligarques (dont la presse a soutenu la Troïka dans sa lutte contre nous) et en partie parce qu’ils avaient d’autres poissons à frire, la France étant le plus gros.

      Que pouvais-je faire pour qu’il leur soit difficile d’ignorer nos propositions ? J’ai fait deux choses. Je leur ai d’abord suggéré que ce que je proposais était un compromis décent et raisonnable pour le processus de négociations. Je leur ai dit : nous convenons de trois ou quatre réformes importantes, comme le système fiscal, la TVA, un système pour lutter contre la corruption dans les marchés publics, et nous les mettons en œuvre immédiatement, pendant que la BCE assouplit les restrictions sur notre liquidité. Vous voulez un accord global ? Continuons la négociation pour y arriver - mais en attendant, laissez-nous nous soumettre ces réformes au parlement.

      Leur réponse ? "Non, non, non, ce doit être un examen complet. Rien ne sera mis en œuvre si vous osez introduire une législation. Ce sera considéré comme une action unilatérale hostile au processus pour parvenir à un accord".

      Donc, en réponse, j’ai essayé une autre chose, qui m’avait été recommandé par une personne très haut placée dans le Fonds monétaire international. Avec une équipe d’experts talentueux, j’ai élaboré un plan de 60 pages pour le redressement de la Grèce, un programme de réformes pour la Grèce, un plan directeur pour mettre fin à la crise grecque. Dans cette équipe travaillaient des experts non grecs : le ministre britannique des finances, Thomas Mayer, ancien économiste en chef de la Deutsche Bank, mon grand ami Jamie Galbraith, de l’Université du Texas, et Mariana Mazzucato, de l’Université de Sussex. Ensuite, Jeff Sachs, de l’Université Columbia, qui a partucipé à l’élaboration de nombreux programmes nationaux de réforme au nom du Fonds monétaire international, m’a aidé à modifier et à éditer le document.

      J’ai remis ce document aux autres ministres des Finances, l’ai envoyé aux gouvernements et aux fonctionnaires des institutions. Quelqu’un y a-t-il porté attention ? Bien sûr que non. Même mon Premier ministre a été trop timide pour oser le soumettre à d’autres chefs de gouvernement, de peur que la Troïka ne le voie comme un défi à son autorité, à son "processus d’examen complet".

      Pendant ce temps, la Troïka, diverses personnes de la Commission, du ministère allemand des Finances et d’autres sources de pouvoir, ont multiplié les fuites dans les médias, disant que nous refusions de réformer le pays, que nous perdions notre temps, que nous n’avions rien crédible à offrir !

      Je vous invite à regarder mon site où j’ai téléchargé ce document et, si vous en avez le temps et l’énergie, de le comparer à l’« accord » qui a finalement été imposé au Premier ministre Tsipras. Un rapide coup d’œil vous convaincra que notre plan, celui dont personne ne discute, que même le gouvernement grec n’a pas réussi à faire connaître, mettrait fin à la crise grecque, contrairement aux termes de la reddition dictée le 12 Juillet, que notre Parlement a adoptée récemment, et qui va alimenter la crise avec en outre des effets catastrophiques sur les plus faibles des citoyens grecs.

      Jeu final

      Et la négociation s’est poursuivie sans fin, jusqu’à ce que notre Etat manque complètement de liquidités. A la 11ème heure, le 25 Juin, quatre jours avant que les banques grecques ne soient fermées par la BCE, la Troïka nous a donné sa proposition d’accord. C’était un ultimatum. Vous acceptez, ou vos banques ne rouvriront jamais leurs portes.

      Nous lisons leurs propositions. Elles étaient absolument toxiques ... totalement non viables et toxiques. Ils voulaient que nous engagions une nouvelle austérité ridicule, que nous augmentions la TVA sur les hôtels de nos îles de l’Egée de 6% à 23%, quand en Turquie, il est de 7%, que nous réduisions les pensions des retraités les plus pauvres d’un tiers. La liste des horreurs sur lesquelles ils insistaient était sans fin.

      Pendant des mois, ils ont asphyxié notre gouvernement et l’économie avec simultanément un bank run et un resserrement des liquidités, ils exigeaient que notre état stressé rembourse le Fonds Monétaire International au détriment de sa propre substance en décomposition, et ils ont freiné les négociations jusqu’à ce que nous arrivions au bord de la falaise. Et à ce moment ils ont fait le genre de proposition qu’on fait quand on ne veut pas d’accord. La question est : Pourquoi donc faisaient-ils cela ?

      Ont-ils tout fait pour que nous acceptions ces réformes ? Bien sûr que non. Nous souhaitions désespérément introduire des réformes. Quand ils parlaient de réformes, ce n’est pas de réformes qu’ils parlaient. Ce n’est pas une réforme de réduire la pension mensuelle d’un retraité de 300 euros par mois à 200 euros par mois. Nos propositions de réforme du système de retraite étaient de véritables réformes - nous avions un plan pour utiliser comme levier les biens publics afin de créer des investissements versant des dividendes qui, à leur tour, soutiendraient les fonds de pension. Nous avons proposé une restructuration des fonds de pension et des restrictions drastiques sur la retraite anticipée. Mais cela ne les a pas intéressés.

      Permettez-moi maintenant d’aborder la question de la dette. L’objectif d’une restructuration de la dette est de réduire les nouveaux prêts nécessaires pour sauver un débiteur en faillite. Les créanciers offrent un allègement de la dette pour obtenir plus de valeurs en retour et réduire les nouveaux financements. Les créanciers de la Grèce ont fait le contraire. Ils ont refusé de restructurer la dette et insisté pour que nous nous endettions de plus en plus, dans des conditions rendant le remboursement impossible.

      Au cours des négociations, je ne cessais de suggérer à nos créanciers une série de swaps intelligents de la dette qui auraient deux objectifs : réduire au minimum les nouveaux prêts, et s’assurer que la Grèce bénéficie du même soutien de la BCE dont le reste des Etats membres de la zone euro bénéficient quotidiennement, ce qui est la meilleure façon de cesser d’emprunter auprès des contribuables européens. Ils ont rejeté mes propositions et ont imposé un nouveau prêt qui est le double de ce qui était nécessaire.

      Nos propositions n’ont même pas été rejetées : elles n’ont jamais été discutées, c’est ça le vrai problème ! Même si nous étions habilités à dire qu’elles étaient techniquement rigoureuses et juridiquement solides, la volonté politique de l’Eurogroupe était de les ignorer, de laisser les négociations échouer, de fermer nos banques, et de forcer le gouvernement grec à capituler sur tout - y compris sur un nouveau prêt massif beaucoup plus important que ce que nous avions proposé.

      Pourquoi ?

      Donc, retour à la terrible question : Pourquoi les créanciers de la Grèce préfèrent-ils un nouveau paquet de prêts plus grand que nécessaire ? Pourquoi ignoraient-ils nos propositions de réforme dont ils savaient que nous pouvions et voulions les mettre en œuvre ? Pourquoi ont-ils gaspillé l’opportunité que nous représentions en tant que gouvernement ayant le soutien de la grande majorité du peuple grec ? Nous pouvions demander aux Grecs de prendre un remède amer, mais pas toxique, de la médecine réformiste. Pourquoi ont-ils exigé que le médicament soit toxique et non thérapeutique ?

      Il n’y a pas de réponse économique ici. La seule réponse est en termes de puissance politique. La plus grande crainte de la Troïka était que notre gouvernement puisse réussir. Que sa grande sagesse et son autorité à elle, la Troïka, soient mises en cause par vous, chers amis, par les peuples d’Europe. La Troïka ne se préoccupe pas de la plaie purulente permanente qu’est la Grèce. Le ministre allemand des Finances n’est même pas préoccupé par le remboursement des contribuables allemands.

      Ceux qui dirigent le spectacle en Europe sont prêts à verser beaucoup plus d’argent de leurs contribuables dans la fosse sans fond grecque, pendant que les Grecs souffrent, si c’est la seule façon qu’ils ont de perpétuer leur contrôle sur leur propre peuple.

      • La dette est le pouvoir du créancier et la dette insoutenable donne aux créanciers encore plus de puissance.

      • Ils ne voulaient pas rembourser votre argent.

      • Ils voulaient renverser notre gouvernement à vos frais.

      • Encore mieux, ils nous voulaient étendus un lit de clous, dépendant de leur bon vouloir, et les en remerciant.

      • Ils voulaient humilier le seul gouvernement qui a osé questionner la logique d’une politique économique illogique.

      Notre longue négociation de cinq mois fut un conflit entre le droit des créanciers de gouverner un pays débiteur et le droit démocratique des citoyens de cette nation d’être autogouvernés. Il n’y a jamais eu une négociation entre l’UE et la Grèce en tant qu’Etat membre de l’UE.

      Voilà pourquoi je suis ici. Je suis ici parce que ce qui nous est arrivé est en train de vous arriver. La Grèce est un champ de bataille sur lequel une guerre contre la démocratie européenne, contre la démocratie française, a été tentée et testée.

      En mai dernier, en marge d’une autre réunion de l’Eurogroupe, encore un autre, j’avais eu le privilège d’une conversation fascinante avec le Dr Schäuble. Nous avions parlé longuement à la fois de la Grèce et de l’avenir de la zone euro. Plus tard ce jour-là, l’ordre du jour de la réunion de l’Eurogroupe comportait un article sur les changements institutionnels à venir pour renforcer la zone euro. Dans ces conversations, ce que le Dr Schäuble prévoyait pour l’Europe est devenu très clair. Il était également clair que la grande majorité des ministres des Finances étaient d’accord. Michel Sapin n’était pas parmi ceux-là, mais, je ne me souviens pas de l’avoir vu contester ouvertement la vision de Dr Schäuble. Clairement, la France n’est plus ce qu’elle a été...

      Et quel est le plan ? François Mitterrand savait que la zone euro avait été mal construite. Il croyait que la première grande crise de l’euro obligerait ses successeurs à introduire l’union politique nécessaire pour sauver l’Europe d’une fragmentation semblable à celle des années 1930. Il avait tort.

      Une crise à grande échelle est bien sûr inévitable lorsque le contrôle sur l’argent de différentes nations est concédé à des "technocrates" déconnectés de tout processus parlementaire susceptible de l’infléchir si nécessaire. Une fois que la crise inévitable éclate, les intérêts nationaux refont surface sur un mode vengeur. L’histoire a prouvé que Mitterrand avait tort : La crise a opposé une nation fière à un autre et a repoussé à un avenir lointain une solution fédérale.

      Nous sommes restés avec le plan de Dr Schäuble : Un seigneur du budget Eurozonal (peut-être une version glorifiée de président de l’Eurogroupe) muni uniquement de pouvoir négatif, ou de veto, sur les budgets nationaux. Sur le budget de la France, pour être précis. Un Eurogroupe qui devient de plus en plus puissant pendant que la Commission européenne se fane à l’arrière-plan, confinée à des questions d’importance mineure.

      A ceux qui disent « plus d’Europe » et parlent en faveur d’une « union politique », je dis : méfiez-vous ! L’Union soviétique était aussi une union politique. La question est : Quel genre d’union politique ? Un royaume démocratique de prospérité partagée ? Ou une cage de fer pour les peuples d’Europe ?

      Une démocratie fédérale comme l’Allemagne, les Etats-Unis ou l’Australie, permettez-moi de vous le rappeler, est fondée sur la souveraineté de ses citoyens, comme en témoigne le pouvoir de ses représentants fédéraux de légiférer au nom du peuple souverain.

      En contraste, le Plan Schäuble conçoit seulement des pouvoirs négatifs : Un seigneur du budget qui peut seulement dire « non », mais a une capacité très limitée de recycler les excédents vers les régions déficitaires de l’Europe - ce qu’un système fédéral ferait.

      Le problème posé par ce plan est double. Premièrement, il ne permet pas de protéger et de gérer la macro-économie de la zone euro. Deuxièmement, il viole les principes fondamentaux de la démocratie libérale occidentale.

      Alors, que vient faire la Grèce dans tout cela ? Elle est utilisée dans une sorte de conte moral, pour vous démontrer à vous ce qui vous attend si vous résistez à cette version disciplinaire de l’union politique. Le Grexit est conçu comme une menace pour forcer le peuple de France à accepter comme un moindre mal l’austérité permanente, la crise permanente et le contrôle de votre destin par des irresponsables, des gens sans visage, des pseudo-technocrates économiquement analphabètes.

      Ne vous méprenez pas : Notre gouvernement a été écrasé, car nous avons osé dire non à la Troïka à une époque où elle avait des plans pour venir à Paris. Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenus. "Nous sommes tous des Grecs désormais" non pas parce qu’il y a quelque chose de supérieur chez les Grecs, mais parce que le printemps d’Athènes a allumé une petite bougie d’espoir chez tous les Européens. Une bougie que la Troïka devait éteindre à tout prix, de peur que son autorité soit contestée par le spectre de la démocratie.

      Perte de la souveraineté sur les ministères clés de l’Etat

      Une des choses les plus choquantes pour moi, après que je fus devenu ministère des Finances, fut de comprendre à quel point cinq ans de règne de la Troïka avaient transformé l’Etat grec en fromage suisse. Des pans entiers de notre gouvernement avaient été engloutis par la Troïka, leur répondant directement à eux, ne rendant pas compte aux ministres, voire au Parlement.

      Et ce n’était pas seulement la Banque de Grèce, qui était incorporée dans la Banque centrale européenne et qui, au lieu d’aider notre gouvernement (comme il était prévu que les banques centrales le fassent), nous a asphyxiés. Non, je pense à d’autres institutions cruciales comme le Fonds hellénique de stabilité financière - HFSF - (qui détient pour le compte de l’Etat toutes les banques), à l’instance qui gère toutes les privatisations, à l’Office statistique et, bien sûr, au secrétariat de mon propre ministère.

      Quand j’ai décidé de réduire les énormes salaires des gestionnaires de HFSF, nommés en grande partie par la Troïka, je reçus une lettre de M. Thomas Wieser, le président du groupe de travail euro, un fonctionnaire clé de la Troïka, qui m’a dit que je ne pouvais pas le faire sans son approbation. Dans un pays où la Troïka exige des réductions de salaire et de retraite constants, le ministre ne peut pas réduire les salaires exorbitants des favoris garçons et filles de la Troïka - salaires versés par notre nation en faillite.

      À une autre occasion, je essayé d’interroger le secrétariat de mon propre ministère à propos du retard de quatre mois qui affectait l’ouverture de l’application Web par laquelle les entreprises soumettent leurs déclarations de revenus. Or durant ces quatre mois notre état était asphyxié et avait grand besoin de recettes fiscales. On m’a dit que je n’avais aucune autorité sur le Secrétariat des recettes publiques, qui était effectivement directement relié à la Troïka. Bientôt, au cours des négociations, la Troïka donna plus d’autonomie au secrétariat général qui aidait à l’asphyxie de notre état !

      Et quand, après ma démission, je parlai à un groupe de financiers de mon plan pour rétablir la souveraineté nationale sur ce secrétariat particulier, je fus soudain confronté à une campagne, par les médias grecs amis de la Troïka, dont le but était de me faire inculper pour ... haute trahison.

      Je vous dis tout cela afin que vous soyez avertis. Lorsque la Troïka viendra à Paris, en personne ou en esprit, sachez ceci : une privation hideuse de souveraineté nationale sera imposée aux ministres français aussi - si ce n’est pas déjà fait.

      Déficit démocratique

      Permettez-moi de revenir à la fin Juin. Le premier ministre Tsipras avait annoncé le référendum car nous n’avions le mandat ni d’accepter un accord non-viable, ni d’entrer en conflit avec l’Europe. Donc, nous avons demandé au peuple grec de donner son avis sur l’ultimatum.

      Lors de la réunion de l’Eurogroupe qui a suivi, le 27 Juin, je suis fustigé par plusieurs ministres des Finances pour avoir posé des questions financières complexes à des gens ordinaires. Quoi ? N’est-ce pas une question de démocratie ? Poser des questions complexes aux gens ordinaires, sur la base de : une personne, une voix ? Avais-je bien entendu ? L’Eurogroupe - l’organe de la plus grande économie du monde où toutes les décisions qui façonnent nos économies sociales sont prises - me jetait la démocratie au visage ?

      Lors de cette réunion, le président Dijsselbloem a annoncé qu’il était sur le point de convoquer une deuxième réunion tard dans la soirée, sans moi : sans que la Grèce ne soit représentée. Je protestais qu’il ne pouvait pas, de lui-même, exclure le ministre des Finances d’un État-membre de la zone euro et j’ai demandé un avis juridique sur la question.

      Après une courte pause, l’avis est tombé du Secrétariat de l’Eurogroupe : "L’Eurogroupe n’existe pas dans le droit européen. C’est un groupe informel et, par conséquent, aucune règle écrite ne peut contraindre son président". Aucune règle écrite, aucun procès-verbal (permettant aux citoyens de voir ce qui a été dit en leur nom), aucun respect pour la démocratie. Voilà l’institution qui décide pour vous et moi, pour vos enfants et les miens. Est-ce l’Europe pour laquelle Adenauer, De Gaulle, Brandt, Giscard, Schmidt, Kohl, Mitterrand, etc. avaient travaillé ? Ou est-ce l’épitaphe de l’Europe que nous avions toujours pensée être notre point de référence, notre boussole ?

      Une semaine plus tard, le peuple de Grèce, malgré les banques fermées et la peur exploitée par des médias grecs corrompus, a prononcé un NON retentissant au référendum. Le lendemain, le Sommet Euro a répondu en imposant à notre Premier ministre un accord qui ne peut être décrit qu’en termes de capitulation de notre gouvernement. Et l’arme de choix du Sommet Euro ? La menace illégale d’amputer la Grèce de la zone euro.

      Quoi qu’on pense de notre gouvernement, et malgré les divisions que cette capitulation a occasionnées entre nous, cet épisode restera dans l’histoire de l’Europe comme le moment où l’Europe officielle a déclaré la guerre à la démocratie européenne. La Grèce a capitulé, mais c’est l’Europe qui a été défaite.

      Notre mécontentement

      Comme vous avez pu l’entendre, cette nuit-là j’ai été en désaccord avec le Premier ministre Tsipras et j’ai démissionné. Nous avions été en désaccord sur un certain nombre de questions auparavant.

      Le fait d’avoir concédé à la Troïka fin avril des excédents primaires ridiculement élevés, sans mon consentement, a été une façon d’enhardir nos créanciers. Une fois que vous acquiescez sur des excédents primaires élevés, vous acceptez une nouvelle austérité, vous signalez que vous n’êtes pas vraiment sérieux quand vous parlez de restructuration de la dette. Et une fois que vous cédez sur l’austérité et la dette, la Troïka sait que vous êtes battu. Tout ce qu’ils avaient à faire était d’attendre notre capitulation.

      La raison pour laquelle je ne l’ai pas démissionné alors, fin Avril et début mai, c’était que j’étais certain que la Troïka ne donnerait pas à mon Premier ministre un accord à moitié décent, même après qu’il leur eut accordé presque tout ce qu’ils avaient demandé. Car leur but était notre humiliation, plutôt qu’un accord très dur d’austérité. Et donc j’ai attendu que Alexis durcisse le ton. Le référendum lui a donné cette chance.

      Lorsque l’Eurogroupe a demandé à la BCE de fermer nos banques en représailles à notre référendum - les mêmes banques que la BCE avait déclaré à plusieurs reprises être insolvables - je recommandais deux ou trois actes en représailles de notre côté. Quand je fus mis en minorité au sein de notre cabinet de guerre, je savais que c’était fini.

      Et pourtant les personnes courageuses de Grèce, en dépit de la propagande menée par les oligarques de la télévision et de la radio, ignorant les banques fermées, avaient voté un retentissant « Non » à la capitulation. Cette nuit-là Danae et moi avons senti que nous avions une autre chance. Ou que, à tout le moins, nous devrions démissionner si nous pensions que nous avions usé toutes nos armes, prenant la rue avec notre peuple courageux. « Pas en notre nom » aurait dû être notre réponse de défi à la demande de la Troïka que nous signions son catastrophique « nouveau » plan.

      Ces désaccords entre Alexis Tsipras et moi sont maintenant de l’eau sous le pont. Je suis désolé que nos chemins aient divergé. En particulier, je me désole d’entendre mon camarade se battre pour appuyer un programme dont il sait qu’il n’est pas fait pour marcher.

      Pouvons-nous aller de l’avant unis dans la différence ? La gauche n’a pas si le faire dans le passé. Cela s’améliore maintenant. Nous devons laisser la porte ouverte à tous ceux qui ont l’envie et la capacité de nous rejoindre dans la lutte pour récupérer l’intégrité et l’âme de l’Europe. Pour démocratiser la zone euro.

      Une fausse, mais divertissante, histoire de l’euro

      Pourquoi nous, Européens, avons créé l’euro ? Une réponse peu analytique mais divertissante :

      Les Français craignent les Allemands

      Les Irlandais voulaient échapper à la Grande-Bretagne

      Les Grecs étaient terrifiés par la Turquie

      Les Espagnols voulaient devenir comme les Français

      Les Italiens du Sud voulaient des droits migrateurs vers... l’Allemagne

      Les Italiens du Nord voulaient devenir allemands

      Les Néerlandais et les Autrichiens étaient presque tous devenus allemands

      Les Belges ont cherché à guérir leurs profondes divisions en rejoignant à la fois la Hollande et la France sous l’égide d’un Deutsch mark reconfiguré

      Les pays baltes frissonnaient à la pensée d’une résurgence de la Russie

      Les Slovaques n’avaient nulle part où aller après la séparation d’avec leurs frères tchèques

      La Slovénie fuyait les Balkans

      La Finlande devait faire quelque chose que la Suède ne ferait pas

      Et, enfin, les Allemands craignaient les ...Allemands !

      Comme tous les gros mensonges, cette liste contient d’importantes petites vérités. Les Français craignaient vraiment les Allemands. Et les Allemands avaient des raisons de craindre cette peur, ainsi que la capacité à l’autodestruction de leur propre État-nation.

      Sur ce point, je tiens à différer de ceux qui ont imputé la crise de l’Europe "à l’Allemagne" et "aux Allemands". Je me suis toujours opposé à cela pour deux raisons.

      Tout d’abord, "les Allemands" ça n’existe pas. Pas plus que "les" Grecs. Ou "les" Français. Quiconque connaît les sociétés allemande, grecque, française sait qu’il y a beaucoup plus de différences de caractère, de vertu ou d’opinion parmi les Grecs, les Français ou les Allemands qu’il n’y a de différences entre Allemands, Français et Grecs.

      La deuxième raison pour laquelle je m’oppose à la censure de l’Allemagne est que Paris porte une plus grande responsabilité que Berlin dans notre pagaille actuelle. Permettez-moi de vous ramener au 18 Septembre 1992. Ce jour-là, deux jours avant que les Français ne votent lors du référendum sur le traité de Maastricht, Le Figaro avait écrit :

      Les adversaires de Maastricht craignent que la monnaie commune et la nouvelle Banque centrale ne fortifient la supériorité du Deutsche Mark et de la Bundesbank. Mais c’est exactement le contraire qui va se passer. Si elle vient à Maastricht, l’Allemagne devra partager sa puissance financière avec les autres. « L’Allemagne paiera », disaient-ils dans les années 1920. Aujourd’hui, l’Allemagne paie vraiment. Maastricht est le Traité de Versailles sans la guerre.

      Aucun Allemand ne pouvait pardonner une telle insensibilité. Que l’establishment français lutte de cette façon pour convaincre un électorat français sceptique de voter « OUI » au référendum n’était pas une excuse.

      Le Traité de Versailles de 1919 a condamné les Allemands à la misère indicible, a humilié la fière nation allemande, et a préparé le terrain aux voyous nazis. Les nazis seraient restés une note historique en bas de page s’il n’y avait pas eu les réparations impossibles du traité de Versailles.

      Ce ne fut pas seulement le capricieux éditorial de certains journaux français. Le Président De Gaulle avait également envisagé l’union monétaire avec l’Allemagne comme "la guerre par d’autres moyens », précisément dans l’esprit du Figaro. Et puis en 1983, lorsque François Mitterrand a décidé d’abandonner les politiques anti-austérité du gouvernement socialiste pour apaiser les marchés et la Bundesbank, Jacques Delors a fait valoir qu’il embrassait l’austérité parce que l’austérité pouvait être seulement vaincue au niveau européen. Le plan de Delors était de capturer une institution chérie par le peuple allemand, la Bundesbank, de la subsumer dans une banque centrale française dominée, et d’étendre en Allemagne et au reste de l’Europe des politiques chères au coeur de Paris.

      Oui, il est vrai que j’en ai eu assez d’entendre les politiciens allemands, comme Wolfgang Schäuble, parler et encore parler sur la sainteté de règles inapplicables. Mais nous devons être honnêtes : les élites de la France sont responsables d’avoir mis les élites de l’Allemagne sur la défensive. Les diplômés des Grand Écoles françaises tiennent des beaux discours sur le bien commun de l’Europe, mais en réalité, ils ont tenu à sacrifier les intérêts de la majorité du peuple français sur l’autel de leur étroit intérêt. Ils n’ont cessé d’exiger de leur propre peuple et du reste de l’Europe de faire des sacrifices afin que la classe dirigeante de la France prospère, avec des Deutsch mark ou des euros plein les poches.

      L’euro a changé tout cela. Enfermés dans son étreinte d’acier, les administrateurs sophistiqués de la France se rendent compte maintenant que l’union monétaire ne va pas leur offrir l’Allemagne sur un plateau. En effet, ils se rendent compte que non seulement ils ne gagnent pas sur l’Allemagne mais qu’ils perdent la France. Cela ne nous offre, à nous humanistes européens engagés, aucun réconfort. Nos peuples en France, en Allemagne, en Grèce, en Finlande souffrent de la manipulation inepte par nos prétendues élites de la crise inévitable de l’euro.

      Les fourmis et les sauterelles

      Pour en revenir à ce vieux manifeste avec lequel j’ai commencé mon discours, il reste vrai que l’histoire de l’humanité est l’histoire de la lutte de classes. La seule force politique qui l’a oublié est la ... Gauche. La droite n’a jamais cessé de poursuivre la guerre de classe dans la pratique tout en utilisant chaque crise pour opposer les unes aux autres les nations fières.

      L’idée que les fourmis vivent toutes dans le Nord et les sauterelles toutes dans le Sud, en plus de l’Irlande, est absurde. Il y a des fourmis et il y a des sauterelles dans chacune de nos nations. Pendant les « bons » moments de la zone euro, les sauterelles du Nord et les sauterelles du Sud ont dévoré frénétiquement. Et quand leurs péchés ont conduit à la crise, ce sont les fourmis du Nord et les fourmis du Sud qui ont été forcées de payer la facture.

      La Troïka et l’Eurogroupe sont les instances qui ont endossé l’agenda des sauterelles de l’Europe officielle, partout en Europe, tournant les fourmis du Nord contre les fourmis du Sud dans une Europe qui est en train de perdre son âme du fait des stéréotypes, des dénis et à cause des sales prétendues élites extrêmement déterminées à ne pas lâcher les leviers du pouvoir mal acquis.

      En 1929, un accident à Wall Street a commencé le processus qui a démantelé la monnaie commune de l’époque - le Gold Standard. En 2008, un autre accident à Wall Street a commencé le processus de fragmentation de la zone euro. À ces deux occasions, les Français se retournèrent contre les Allemands, les Allemands contre les Français, avant que les Français ne se retournent contre les Français, les Grecs contre les Grecs et les Allemands contre les Allemands. À ces deux occasions, dans les années 1930 et maintenant, les seuls bénéficiaires ont été les bigots, les nationalistes, les xénophobes, les misanthropes. L’œuf du serpent n’a pas mis longtemps à éclore dans de telles circonstances.

      Anti-nationaliste, anti-nazi

      Voilà pourquoi il est si important que nous évitions de commencer des phrases par « Les Allemands ceci » ou « Les Français qui" ou "Les Grecs". Voilà pourquoi il est impératif que nous comprenions que "les" Allemands, "les" Grecs ou "les" Français n’existent pas. Que nous sommes tous des Européens face à une crise très européenne.

      Lors de ma première visite à Berlin, au cours de la conférence de presse que je donnais avec le Dr. Wolfgang Schäuble, j’ai dit :

      En tant que ministre des Finances d’un gouvernement confronté à des circonstances d’’urgence causées par une crise de dette déflationniste sauvage, je pense que la nation allemande est celle qui peut le mieux nous comprendre. Personne ne peut mieux comprendre que les gens de ce pays à quel point une économie très déprimée, soumise à un rituel d’humiliation nationale et de désespoir sans fin, peut voir éclore l’œuf du serpent en son sein. Quand je rentrerai à la maison ce soir, je vais me retrouver dans un Parlement où le troisième plus grand parti est un parti nazi.

      L’Allemagne peut être fière du fait que le nazisme a été éradiqué ici. Mais c’est l’une des ironies cruelles de l’histoire que le nazisme ait montré son visage laid en Grèce, un pays qui a mené une forte lutte contre lui. Nous avons besoin du peuple de l’Allemagne pour nous aider à lutter contre la misanthropie. Nous avons besoin que nos amis allemands restent fermes dans le projet européen de l’après-guerre ; c’est à dire, ne plus jamais permettre une dépression comme celle des années 1930, divisant les fières nations européennes. Nous ferons notre devoir à cet égard. Et je suis convaincu que c’est ce que feront nos partenaires européens.

      Donc, jamais plus de stéréotypes sur les Grecs, les Allemands, les Français, tout le monde. Tendons la main à tous ceux qui veulent refaire de l’Europe un royaume démocratique de prospérité partagée.

      CONCLUSION

      Je vous ai assez fatigués. Laissez-moi en mon nom et en celui de Danaé, exprimer nos profonds remerciements à Arnaud Montebourg et Aurélie Filippatti pour leur hospitalité, leur amitié et pour nous avoir permis de vous rencontrer vous tous aujourd’hui - pour cette occasion de commencer quelque chose d’important, ici, à Frangy.

      La France est le laboratoire de l’Europe. En apportant en France l’esprit du printemps d’Athènes on peut donner à l’espoir une autre chance.

      Chers amis, la diversité et la différence n’ont jamais été le problème de l’Europe.

      Notre continent a commencé à se réunir avec de nombreuses langues et des cultures différentes, mais il est en train de finir divisé par une monnaie commune.

      Pourquoi ? Parce que nous laissons nos dirigeants faire quelque chose qui ne peut pas être fait : dépolitiser l’argent, pour faire de Bruxelles, de l’Eurogroupe, de la BCE, des zones franches apolitiques.

      Quand la politique et l’argent sont dépolitisés, ce qui se passe c’est que la démocratie meurt. Et quand la démocratie meurt, la prospérité est confinée au très petit nombre de gens qui ne peuvent même pas en profiter derrière les portes et les clôtures qu’ils ont eu besoin de construire pour se protéger de leurs victimes.

      Pour contrer cette dystopie les peuples d’Europe doivent croire à nouveau que la démocratie n’est pas un luxe offert aux créanciers et refusé aux endettés.

      Peut-être le temps est-il venu d’un réseau européen dont l’objectif explicite soit la démocratisation de l’euro. Pas un autre parti politique, mais une coalition inclusive paneuropéenne de Helsinki à Lisbonne et de Dublin à Athènes, s’engageant à passer de l’Europe de « Nous, les gouvernements » à l’Europe « Nous, le peuple ». S’engageant à mettre fin au jeu du blâme. Attaché à la maxime selon laquelle il n’existe rien de tel que "les" Allemands, "les" Français ou "les" Grecs.

      Le modèle des partis nationaux qui forment des alliances fragiles au Parlement européen est obsolète. Les démocrates européens doivent se réunir d’abord, former un réseau, établir un programme commun, et ensuite trouver des façons de se connecter avec les communautés locales et au niveau national.

      Le réalisme exige de notre nouveau réseau européen de chercher des moyens d’adapter les institutions européennes existantes aux besoins de nos peuples. D’être modestes et d’utiliser les institutions existantes de façon créative. Pour oublier, au moins pour l’instant, les modifications des traités et les mesures fédérales qui ne pourront suivre que lorsque nous, et le spectre de la démocratie, aurons mis fin à la crise.

      Prenez les quatre domaines où la crise de l’Europe se déroule. La dette, les banques, l’insuffisance des investissements et la pauvreté. Ils sont tous les quatre actuellement laissés dans les mains des gouvernements qui sont impuissants à agir sur eux. Européanisons les !

      Que les institutions existantes gèrent une partie de la dette des États-membres, place les banques en faillite sous une juridiction européenne commune, donne à la BCE la tâche d’administrer un programme pan-européen de récupération de l’investissement. Et, enfin, utilisons les bénéfices comptables accumulés dans le Système européen de banques centrales pour financer un programme de lutte contre la pauvreté partout en Europe - y compris en Allemagne.

      J’appelle ça un programme primordial d’européanisation décentralisée car il européanise nos problèmes communs, mais ne propose pas de trésor fédéral, pas de perte de souveraineté, pas de transferts fiscaux, pas de garanties allemandes ou françaises pour la dette irlandaise ou grecque, pas de modifications des traités, pas de nouvelles institutions. Il donne plus de liberté aux gouvernements élus. Il limite leur impuissance. Il rétablit le fonctionnement démocratique de nos parlements.

      Il y a quelques années, Michel Rocard a défendu cette proposition, et en a même écrit la préface. Ce peut être le point de départ des réflexions de notre réseau paneuropéen réunissant la gauche française, la gauche radicale grecque, une société allemande plus confiante, et même les conservateurs qui reconnaissent que les dispositions actuelles empoisonnent la démocratie et font dérailler nos économies.

      Nous ne sommes pas d’accord sur tout. Démarrons avec l’idée commune que la zone euro doit être démocratisée.

      Lorsqu’on a demandé à Gandhi ce qu’il pensait de l’Union Européenne, il a répondu par son célèbre : "... Ce serait une très bonne idée".

      Si l’on nous demandait ce que nous pensons de notre Union européenne aujourd’hui, nous dirions : "Quelle idée splendide ! Si seulement nous pouvions la retirer !"

      Nous pouvons la retirer. Tout ce que nous devons faire est d’aider le spectre de la démocratie à hanter ceux qui la détestent.

      Permettez-moi de terminer en ajoutant aux idéaux français de la liberté, de fraternité et d’égalité des notions que notre Printemps d’Athènes a mises en avant et que la nouvelle Europe doit de nouveau embrasser : l’espoir, la rationalité, la diversité, la tolérance et, bien sûr, la démocratie.

      –-----

      Le texte anglais de cette conférence à été publié et introduit hier par Christian Salmon :

      http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-salmon/240815/notre-printemps-dathenes-par-yanis-varoufakis

  • Tsipras va soumettre le plan d’aide à la Grèce à référendum
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/06/27/tsipras-va-organiser-un-referendum-sur-le-plan-d-aide-a-la-grece_4662977_323

    « Au peuple de parler sans pression ni chantage. » 1 heure 20 du matin en Grèce (minuit 20 à Paris), samedi 27 juin : dans une déclaration très solennelle, le premier ministre Alexis Tsipras annonce qu’un référendum se tiendrait le 5 juillet sur le plan d’aide au pays. Selon des sources gouvernementales, la question posée sera : « Oui ou non à la proposition des créanciers » — Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire internationale.

    « Nous avons livré depuis cinq mois une bataille » a continué Alexis Tsipras. « Mais malheureusement les créanciers nous ont fait une proposition en forme d’ultimatum » et nous « n’avons jamais cédé. Nous n’avons jamais trahi votre confiance (…). Nous allons répondre à l’ultimatum en consultant le peuple et je m’engage à respecter votre décision quelle qu’elle soit ».

    Dans les cafés, pleins en ce vendredi soir, les écrans de télévision retransmettent en direct l’événement. « D’un seul coup le silence a été total », nous dira une heure plus tard Dimitris Latsos, serveur d’un café très fréquenté du quartier de Pangrati. « Tout le monde était sidéré ». Et puis le débat a commencé. « Entre d’un côté ceux l’insultant, l’accusant de conduire le pays à la ruine et ceux le félicitant et le traitant de héros ». Certains se sont levés pour aller chercher un peu d’argent dans les distributeurs voisins. Alors que ces dernières semaines, les Grecs les plus simples avaient résisté à l’impulsion d’aller retirer leur argent massivement à la banque, là en pleine nuit, vers 2 heures du matin, environ une vingtaine de personnes attendaient déjà devant chaque distributeur du quartier.


    Des Grecs font la queue vendredi soir pour retirer un peu d’argent aux distributeurs.
    EUROKINISSI / REUTERS

    C’est sûr que l’image d’un débat animé dans un bistrot grec, qui pourrait symboliser un débat démocratique, est certainement moins vendeuse que le énième cliché du (futur) bank run : vous voyez bien, les Grecs votent avec leurs pieds (et leurs billets de banque).

  • Le passé oublié du système de #Bretton_Woods

    Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale sont souvent mises en avant pour leurs politiques néolibérales en matière de développement. La genèse des institutions de Bretton Woods montre toutefois leur inscription dans un creuset intellectuel et politique favorable à l’intervention de l’État.


    http://www.laviedesidees.fr/Le-passe-oublie-du-systeme-de-Bretton-Woods.html
    #livre #FMI #Banque_mondiale

  • Le passé oublié du système de Bretton Woods
    http://www.laviedesidees.fr/Le-passe-oublie-du-systeme-de-Bretton-Woods.html

    Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale sont souvent mises en avant pour leurs politiques néolibérales en matière de développement. La genèse des institutions de Bretton Woods montre toutefois leur inscription dans un creuset intellectuel et politique favorable à l’intervention de l’État.

    Livres & études

    / #néolibéralisme

    #Livres_&_études

  • Un train de retard
    http://survie.org/billets-d-afrique/2015/245-avril-2015/article/un-train-de-retard-4921

    L’optimisme dont aime à faire preuve le FMI pour l’avenir de l’Afrique subsaharienne, se fondant sur la vigueur de la croissance économique dans cette partie du monde, semble particulièrement déplacé à un moment où le continent au contraire s’enfonce dans des conflits d’un autre âge. Il y a là un paradoxe qui demande à être expliqué. Il est incontestable que le continent est une zone propice au capital et à la croissance exponentielle des bénéfices des investisseurs privés. Outre les domaines hérités de (...)

    #245_-_avril_2015

    / #Niger, Bolloré, #Bénin, #Édito, #Fonds_Monétaire_International

    #Bolloré

  • Le FMI veut que les contribuables garantissent les prêts octroyés aux entreprises
    http://www.brujitafr.fr/2015/01/le-fmi-veut-que-les-contribuables-garantissent-les-prets-octroyes-aux-entr

    Le Fonds Monétaire International (FMI) a exhorté les gouvernements des pays européens à apporter leur garantie pour inciter les banques à augmenter l’octroi de prêts aux entreprises afin de stimuler la reprise économique.

    Autrement dit, il recommande que les contribuables financent des garanties pour permettre aux banques de prêter de l’argent lorsqu’elles sont dans l’incapacité de le faire, ou lorsque consentir un crédit est trop risqué.

    Dans son Rapport sur la stabilité financière mondiale publié mercredi, le FMI constate que six ans après la faillite de la banque Lehman Brothers, les banques qui représentent 40% des actifs bancaires mondiaux ne sont toujours pas en position de fournir suffisamment de crédits pour soutenir une relance de l’économie. Dans la zone euro, cela est même vrai pour les (...)

  • Le FMI veut que les contribuables garantissent les prêts octroyés aux entreprises ! | Le Blog de la Résistance
    http://resistanceauthentique.wordpress.com/2014/10/13/le-fmi-veut-que-les-contribuables-garantissent-les-

    C’est du bail out indirect : on pend les fonds public pour garantir les prêts (les plus risqués) des banques : ça confirme la voie qui a été choisie en décembre avec la loi qui a été voté qui entrera en vigueur en 2016 (de mémoire) , et qui dit qu’en cas de faillite d’une banque, ce sont ses créanciers qui paieront en premiers : A partir de 2016, cette procédure du bail-in sera obligatoire. Cette procédure du bail-in consiste dans l’ordre à faire payer les actionnaires, puis à faire payer les détenteurs d’obligations bancaires, puis à faire payer les déposants qui ont un crédit supérieur à 100.000€. Nous vous rappelons, pour ceux qui ne le sauraient pas, que si vous avez de l’argent en banque, c’est-à-dire de l’argent en dépôt, vous n’êtes pas propriétaire de cet argent, vous êtes simplement créancier de la banque et, comme tel, vous serez victime du prélèvement. Revue de presse 2013-2014 Z@laresistance

    Le Fonds Monétaire International (FMI) a exhorté les gouvernements des pays européens à apporter leur garantie pour inciter les banques à augmenter l’octroi de prêts aux entreprises afin de stimuler la reprise économique.

    Autrement dit, il recommande que les contribuables financent des garanties pour permettre aux banques de prêter de l’argent lorsqu’elles sont dans l’incapacité de le faire, ou lorsque consentir un crédit est trop risqué.

    Dans son Rapport sur ​​la stabilité financière mondiale publié mercredi, le FMI constate que six ans après la faillite de la banque Lehman Brothers, les banques qui représentent 40% des actifs bancaires mondiaux ne sont toujours pas en position de fournir suffisamment de crédits pour soutenir une relance de l’économie. Dans la zone euro, cela est même vrai pour les banques qui détiennent près de 70% des actifs bancaires......

    >> Dans les faits, le FMI demande donc aux gouvernements européens d’émettre des garanties sur le dos du contribuable pour contourner le problème de cette réticence des banques à prêter de l’argent dans les pays les plus vulnérables. On peut s’attendre à ce que cette nouvelle proposition ne réjouisse pas particulièrement les Allemands… <<<

    #FMI
    #contribuables
    #garantie
    #prêts
    #entreprises

  • La Chine est devenue officiellement la première puissance économique mondiale !
    http://www.brujitafr.fr/article-la-chine-est-devenue-officiellement-la-premiere-puissance-economiq

    Ça y est, c’est officiel : la Chine vient de dépasser les Etats-Unis pour devenir la plus grande économie du monde, a calculé le Fonds Monétaire International (FMI). Il s’est appuyé sur la comparaison des pouvoirs d’achat des deux pays. En effet, les structures de prix varient d’un pays à l’autre et les taux de change sont volatiles ; une chemise n’a pas le même prix à Shanghai qu’à San Francisco. Pour contourner ce problème, le FMI calcule le PIB des deux pays en termes d’échanges de marché et en termes de pouvoir d’achat, et c’est sur la base de cette dernière méthode que la Chine vient de devenir la plus grande puissance du monde. Au printemps de cette année, l’International Comparison Program (ICP), une institution qui (...)

    #ECONOMIE_/_FINANCE

  • Politiques de la Pachamama - Ritimo
    http://www.ritimo.org/article5316.html

    À bien des égards, la majorité des partis de gauche en Amérique du Sud constituent un progrès par rapport à leurs prédécesseurs néolibéraux. Ils ont contribué à tracer un chemin formidable vers des modèles alternatifs qui sont une source d’inspiration dans le monde entier. Dans l’ensemble, ils ont permis aux pays de se libérer du joug du Fonds Monétaire International et des dictatures soutenues par les États-Unis, et leur ont donné les moyens d’accéder à l’autodétermination. Dans l’intérêt de ses nouvelles orientations, il est à espérer que la droite néolibérale ne parviendra pas à regagner du terrain dans la région dans un futur proche et que Washington ne pourra plus continuer à s’immiscer dans les affaires d’une Amérique Latine toujours plus indépendante.

    Néanmoins, alors que cette marche vers le progrès se poursuit sous toutes ses formes, et que les périodes d’élections vont et viennent, les perdants de la nouvelle gauche d’Amérique Latine sont bien souvent les mêmes qu’avant... les communautés rurales expropriées et les mouvements indigènes qui, pourtant, ont ouvert la voie ayant permis à ces présidents d’accéder au pouvoir. Au nom du progrès, de la Terre Mère, du Buen Vivir et du socialisme du XXIe siècle, ces gouvernements contribuent à empoisonner les rivières et la terre, et à déplacer, emprisonner et assassiner les militants anti-extractivistes. Une solidarité qui resterait aveugle à cette contradiction causerait beaucoup de tort aux divers mouvements populaires qui luttent pour un monde meilleur.

    Si un modèle alternatif - mettant la qualité de vie et le respect de l’environnement au-dessus de la croissance du produit intérieur brut et de l’expansion de la société de consommation, plaçant la soutenabilité au-dessus de la dépendance face à l’extraction des matières premières finies, mais aussi respectant le droit à une agriculture à petite échelle et le droit à l’autonomie des territoires indigènes plutôt que l’intérêt des compagnies minières et des exploitations de soja - parvient un jour à triompher, ce modèle sera sûrement le fruit des luttes menées par ces mouvements populaires. Pour que ce modèle réussisse à transformer les tendances progressistes de toute la région, il est nécessaire que les espaces de dissidence et de débat au sein des mouvements indigènes, paysans et de défense de l’environnement soient respectés et renforcés, et non pas écrasés et réduits au silence.

    « Nous sommes debout, et nous manifestons contre l’extractivisme, conclut Rojas, la Terre Mère est fatiguée. »

  • DESTROIKA | Destroika
    http://destroika.noblogs.org/fr

    Inauguration du nouveau siège de la Banque Centrale Européenne | Francfort | Automne 2014
    Appel à la contre-attaque

    Appel de la Destroika à toutes les réalités antagonistes

    De grèves générales sans effet en journées « d’action » qui n’agissent sur aucune cible digne de ce nom, les luttes semblent partout buter sur le cadre national – au Portugal, en Espagne, en Italie, en France, en Grèce. L’échelle nationale, qui fut longtemps l’échelle par excellence de l’action politique, que ce soit pour l’État ou pour les révolutionnaires – est devenue celle de l’impuissance. Impuissance qui se retourne contre elle-même en une rage nationaliste qui, partout, gagne du terrain.

    Il n’y a plus rien à faire du cadre national, et pas seulement parce qu’il va si bien à toutes les formes de réaction. Il n’y a juste plus rien à en attendre. Il est mort et enterré. L’État n’est plus bon qu’à servir la cuisine concoctée par la Troïka, cette Sainte Trinité faite du Fonds Monétaire International, de la Banque Centrale et de la Commission Européennes. Pour nous, le national n’existe plus. Il n’y a plus que du local et du mondial.

    La Troïka ne se contente pas de dicter la politique d’États entiers, voire de les administrer directement, d’imposer les budgets et les régimes qui lui complaisent ; elle détermine aussi nos conditions de vie afin de nous réduire à de simples ressources humaines. Le sentiment d’être dominé, débordé et pour finir écrasé par un « moteur de l’Europe » auto-déclaré, ne cesse de se répandre en Europe, d’y devenir plus palpable.

    Quiconque a un peu étudié les méthodes du FMI sait que celles-ci ne se limitent pas à une « stratégie du choc ». Le dispositif stratégique du FMI et de la Banque Mondiale comporte deux mâchoires : l’une est effectivement la brutalisation des sociétés par une restructuration économique violente, l’autre est un amortissement de ce choc par le micro-crédit, par l’incitation à monter partout de petits business, à s’intégrer même marginalement aux circuits économiques. Le but de cette double manoeuvre : faire partout, de tout et de tous, des entreprises. L’économie sociale et solidaire n’est donc pas le remède tout trouvé à la stratégie du choc, mais son complément efficace. Nous ne voulons pas une meilleure économie, sociale et solidaire, nous voulons la fin de l’économie – la fin du calcul, la fin de l’évaluation, la fin de la mesure, la fin de la mentalité comptable, en amour comme dans les ateliers.
    ….

  • Un diplôme en un an pour les étudiants grecs qui acceptent de s’engage...
    http://www.express.be/business/fr/economy/un-diplome-en-un-an-pour-les-etudiants-grecs-qui-acceptent-de-sengager-en-faveur-de-lausterit/204129.htm

    La troïka composée de la Commission Européenne, de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International envisage de donner la possibilité d’obtenir leur diplôme en seulement un an pour les étudiants grecs motivés qui accepteront de s’engager pour les réformes de marché et l’amélioration de la compétitivité de la Grèce, rapporte le journal grec Eleutherotypia.

    La troïka explique que la nouvelle ère exige un nouveau type d’étudiants, qui pourraient suivre un cursus universitaire raccourci pour éviter qu’ils ne se radicalisent.

    Des membres du gouvernement grec ont indiqué que la troïka a établi un lien entre le rythme hésitant avec lequel les réformes sont adoptées, et le manque d’étudiants « politiquement fiables » qui acceptent la nécessité de l’austérité en Grèce et l’adoption des réformes y relatives.

    Les étudiants intéressés par cette formule devront signer une lettre d’engagement personnel, qui leur ouvrira la voie à ce cursus accéléré. « Créer un cadre pour que des diplômés soient équipés avec un outillage politique et économique adéquat serait très utile pour les investisseurs intéressés par le programme de privatisations du pays », a déclaré un membre du gouvernement.
    « Ce que nous disons aux étudiants, c’est +Voilà, nous voulons pacifier les universités, et vous voulez obtenir votre diplôme rapidement, alors, travaillons ensemble+, a expliqué un officiel de la troïka qui a souhaité rester anonyme.

    Il rappelle qu’en Europe de l’Est, après la Seconde Guerre Mondiale, les universités ne produisaient pas d’étudiants avec les compétences les plus recherchées par les nouvelles économies socialistes. La création de « facultés ouvrières et paysannes » a permis d’offrir des cursus de formation accélérés pour des jeunes d’origine prolétaire, ce qui a également permis d’affaiblir la puissance des vieilles élites académiques.

    En outre, il explique que ces cycles en un an permettront de faire des économies sur le budget de l’éducation grec.
    « Jusqu’à présent, les universités grecques produisaient des avocats et des médecins, ainsi que d’autres diplômés en humanités. Etant donné la situation du marché du travail, il y a naturellement de la frustration quand tout ce que l’on peut offrir à ces gens hautement qualifiés, ce sont des emplois mal payés dans des call centers », a-t-il poursuivi.

    D’autres motivations sont plus politiques : selon une récente étude menée par le ministère de l’Intérieur, il apparaît que les étudiants grecs sont bien plus radicalisés que ceux des autres pays européens. « Le problème, c’est que nos enfants, qui ont été élevés dans le respect de notre nation, de la religion et de notre système politique unique, subissent un lavage de cerveau dès qu’ils arrivent au stade des études supérieures. Ils tombent sous la coupe de divers partis de gauche parlementaires, et dans les pires cas, de partis qui ne sont même pas représentés au parlement. Nous espérons que les propositions de cursus accéléré permettrons à nos enfants de passer plus rapidement par ces institutions et d’obtenir des emplois et des postes adaptés à leur standing social ».

    #Grèce
    #austérité
    #troïka
    #étudiant
    #diplôme
    #cursus
    #accélération
    #radicalisation

  • Naissance d’un monde désaméricanisé par Pepe Escobar
    Traduction [JFG-QuestionsCritiques]
    http://questionscritiques.free.fr/edito/AsiaTimesOnline/Pepe_Escobar/Chine_yuan_dollar_devise_de_reserve_internationale_151013.ht

    Comme elle est bien loin l’époque de Deng Xiaoping où la Chine « gardait un profil bas » ! L’éditorial de Xinhua résume la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du dragon - le blocage actuel du gouvernement américain, le « shutdown ». Après la crise financière provoquée par Wall Street, après la guerre d’Irak, un « monde confus », et pas seulement la Chine, veut le changement.

    Le paragraphe suivant ne pourrait être plus explicite :
    Au lieu d’honorer ses obligations en tant puissance dominante responsable, Washington, qui ne se préoccupe que de ses intérêts, a abusé de son statut de superpuissance et introduit encore plus de chaos dans le monde en déplaçant les risques financiers vers l’étranger, en incitant les tensions régionales au beau milieu de disputes territoriales, et en livrant des guerres injustifiées à la faveur de mensonges invétérés.

    La solution pour Pékin est de « désaméricaniser » les rapports géopolitiques actuels - à commencer par hausser le ton au Fonds Monétaire International et à la Banque Mondiale pour les économies émergentes et le monde en voie de développement, en conduisant à une « nouvelle devise de réserve internationale qui sera créée pour remplacer le dollar US dominant ».

    Notez que Pékin ne propose pas de démanteler complètement le système de Bretton Woods - du moins pour l’instant, mais c’est pour avoir plus de pouvoir de décision. Cela semble raisonnable si l’on considère que la Chine détient un poids légèrement supérieur à celui de l’Italie au sein du FMI. La « réforme » - au sens large - du FMI est en cours depuis 2010, mais Washington, et ce n’est pas surprenant, a opposé son veto à tout ce qui pourrait avoir une portée substantielle.

    Quant à la manouvre pour s’éloigner du dollar US, elle a déjà commencé, à divers degrés de vitesse, en particulier en ce qui concerne les échanges entre les pays qui forment le BRICA, le groupe des puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui se font dans leurs devises respectives. Le dollar US est en train d’être remplacé, lentement mais sûrement, par un panier de devises.

    La « désaméricanisation » est également en route. Prenez l’offensive de charme commerciale de la semaine dernière par la Chine dans tout le Sud-Est asiatique, lequel tend précisément à encore plus d’action avec son premier partenaire, la Chine. Le Président Xi Jinping a conclu tout un éventail de contrats avec l’Indonésie, la Malaisie et aussi l’Australie, une semaine seulement après avoir conclu une autre gamme de contrats avec les « stans » d’Asie Centrale.

    L’engagement de la Chine à améliorer la Route de la Soie sur rail était à son comble, avec les actions des compagnies chinoises de chemin de fer qui crevaient le plafond à la perspective d’un tronçon à grande vitesse, en cours de matérialisation, qui relierait la Thaïlande et la traverserait. Au Vietnam, le Premier ministre chinois Li Keqiang a conclu un protocole d’accord selon lequel les querelles frontalières entre les deux pays dans le Sud de la Mer de Chine n’interfèreraient pas avec le business toujours en augmentation. Bonjour le « pivot » asiatique !

    Tous à bord du pétroyuan

    Tout le monde sait que Pékin détient des montagnes de bons du Trésor américains - grâce à ses excédents commerciaux massifs accumulés au cours des trois dernières décennies, plus une politique officielle laissant le yuan s’apprécier, très lentement mais sûrement.

    En même temps, Pékin agissait. Le yuan devient également, lentement mais sûrement, plus convertible sur les marchés internationaux. (Rien que la semaine dernière, la Banque centrale européenne et la Banque populaire de Chine ont passé un accord pour mettre en place une ligne d’échange entre leurs devises d’un montant de 45 à 57 milliards de dollars, qui viendra s’ajouter à la solidité internationale du yuan et améliorera l’accès aux échanges financiers dans la zone euro.)

    Oct 15, ’13
    http://www.atimes.com/atimes/World/WOR-02-151013.html

  • Le grand (dés)ordre monétaire s’impose aux Assemblées du FMI. | Démystifier la finance
    http://finance.blog.lemonde.fr/2013/10/13/le-grand-desordre-monetaire-simpose-aux-assemblees-du-fmi

    http://www.zcommunications.org/media/graphic/1296/view/238.jpg?1253756417

    Washington s’était mis aux couleurs du jour : triste, morne, privé de ses musées et de ses parcs, pluvieux et froid. Une zone pluvieuse est restée au-dessus de la capitale américaine pendant les trois jours de ces réunions. Le climat économique et monétaire était en effet lugubre. 

    L’inquiétude sur la dette américaine.

    Meme si l’hypothèse d’un défaut de paiement de la trésorerie des Etats-Unis est évoquée, c’est pour repousser cette situation dont les conséquences mondiales seraient catastrophiques. Je ne crois pas que l’irresponsabilité politique sera à ce point suicidaire.

    Le parti républicain est de plus en plus déchiré : Le Président (républicain) de la Chambre des Représentants n’ose même plus mettre au vote une résolution qui approuverait le budget et augmenterait le plafond d’endettement. Les modérés de son propre camp la voteraient, tant est forte leur colère de voir le Grand Old Party piégé par les extrémistes du Tea Party.

    Dans les milieux internationaux, des questions de plus en plus persistantes sont ouvertement posées. A l’inquiétude chinoise -le premier créancier des États-Unis- fait écho la question de Mohamed El Erian, le patron du fonds obligataire PIMCO : devons nous nous habituer à une crise d’instabilité tous les ans aux Etats-Unis ?

    Lors d’un débat organise par APCO, la firme internationale de communication et de stratégie, auquel j’ai participe, je me suis fermement opposé aux anciens parlementaires (mes collègues de l’International Advisory Council d’APCO). Convaincus que le problème se résoudrait, ils traitaient les conséquences américaines et mondiales de la fermeture de l’Etat fédéral comme une escarmouche politique, en toute complaisance et irresponsabilité.

    Le Fonds Monétaire International divisé et dépassé.

    La structure des institutions dites de « Bretton Woods » est ouvertement mise en question par les pays émergents. Avec la moitié des voix pour 10% des habitants de la planète, le FMI, de même que son institution-sœur, la Banque Mondiale, ne peut plus prétendre à une autorité sur l’ordre monétaire mondial. Créé à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il ne répond plus aux rapports de force, qu’ils soient politique ou économique, de la planète.

    Les déclarations de Christine Lagarde, son Directeur General, sur les erreurs commises en Grèce et ailleurs, ont inutilement mis de l’huile sur le feu au sein de l’Eurozone. Cherche-t-elle a se dédouaner par rapport aux pays émergents ?

    Le FMI, disait le Gouverneur de la Banque Centrale du Nigeria, est une institution qui est devenu un repoussoir tant il est inacceptable de continuer à imposer un ordre monétaire occidental au reste du monde.

    Certaines révisions ont eu lieu, mais le fait que l’Europe, un de ses piliers, est devenu un continent assisté par le FMI, affaiblit la voix occidentale. Il n’est plus possible de continuer à gérer l’ordre monétaire mondial sans donner aux grands pays émergents un poids plus proche de la réalité présente. .

    #économie
    #FMI
    #Lagarde.
    #dette-américaine
    #agences-de-notation
    #Banque-Centrale-Europeenne
    #deficit-budgetaire-americain
    #Draghi
    #emploi
    #Etats-Unis
    #Europe
    #federal-reserve
    #France
    #Grece,
    #Italie

  • Répression de la fraude fiscale : encore loin du compte !
    http://www.marianne.net/Repression-de-la-fraude-fiscale-encore-loin-du-compte-_a232880.html

    http://www.marianne.net/photo/art/default/975238-1155768.jpg?v=1381505721

    Dans son discours de politique générale, le 3 juillet 2012, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault appelait « à l’effort national ». Coupes dans les dépenses publiques, allongement de la durée de cotisations pour obtenir une retraite, hausse de la TVA… Le gouvernement s’emploie par de nombreux moyens à équilibrer le budget de l’Etat français. Tellement que même le Fonds Monétaire International lui recommande de lever le pied.

    Pourtant un levier, et non des moindres puisqu’il pourrait rapporter entre 60 et 80 milliards d’euros par an selon un rapport du syndicat national Solidaires finances publiques, a mal été utilisé selon le référé de la Cour des comptes publiés le 10 octobre : La lutte contre la fraude fiscale.

    Cette somme permettrait chaque année de combler les déficits des régimes généraux des retraites et de la sécurité sociale et cela tout en conservant plus de 30 milliards à investir dans d’autres projets.

    #Cour-des-comptes
    #finances-publiques
    #fraude-fiscale

  • Michel Abhervé » Blog Archive » Les comptes extraordinaires de Tonton Gattaz : 30 milliards = 100 milliards

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2013/09/11/les-comptes-extraordinaires-de-tonton-gattaz-30-milliards-1

    Les comptes extraordinaires de Tonton Gattaz : 30 milliards = 100 milliards

    Décidément, Pierre Gatttaz illustre à merveille le côté éternel insatisfait du patronat ne pouvant avouer quand une msure avantage significativement les entreprises, et en voulant toujours plus, mais aussi par sa propension à raconter des histoires (voir Les histoires extraordinaires de Tonton Gattaz : l’ISF empêche le développement des entreprises de taille intermédiaire) et à prendre de grandes libertés avec les chiffres

    Sur RTL le 30 août, comme le rappelle la rubrique Désisntox de Libération, il n’hésitait pas à déclarer qu’il fallait réduire les charges des entreprises de 100 milliards d’euros, et que ce chiffre était celui que donnait “l’ensemble des rapports des instituts : Fonds Monétaire International, Cour des Comptes, rapport Gallois”

    Surement que si le “patron des patrons”, pouvant mobiliser l’expertise de services économiques de qualité, le dit c’est que cela a été soigneusement vérifié.

    Et bien non : ni le FMI, ni la Cour des Comptres ne donnent de chiffres. Le seul rapport qui en donne est le rapport Gallois qui pour sa part propose 30 milliardss de réductions de charges (ce que fera le gouverneemnt par le CICE pour 20 milliards)

    Mais enfin 30 milliards ou 100 milliards, pourquoi pinailler ? Est-ce trop demander de ne pas faire dire à des rapports ce qu’ils disent absolument pas ?

    AJOUT

    Pour Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du MEDEF, une baisse de 50 milliards d’euros des charges sociales est “indispensable”. Comment une organisation qui se veut sérieuse peut-elle laisser ses principaux responsables donner des chiffres qui vont du simple au double ?

    Sur Le Monde.fr

    #Gatttaz
    #MEDEF
    #FMI
    #Cour-des-Comptres
    #CICE

  • Guy Debord archivé à la BnF - autrefutur.net
    http://www.autrefutur.net/Guy-Debord-archive-a-la-BnF

    La non exposition à la BNF, justifiée par l’achat d’un fond de documents, avec le soutien de la veuve de Debord, pour empêcher qu’il parte à l’université de Yale qui le convoitait, a fermé ses portes le 13 juillet 2013.

    "… ce sont les collectionneurs ou les musées, notamment américains, qui, gorgés de faux, auront intérêt à en maintenir la bonne réputation, tout comme le Fonds Monétaire International maintient la fiction de la valeur positive des immenses dettes de cent nations." [1]

    Seul petit bijoux présenté, une vidéo de l’INA où Pierre Dumayet, dans sa célèbre émission de l’ORTF « Lecture pour tous », en septembre 1960, interview Michèle Bernstein, auteur d’un premier roman, « Tous les chevaux du roi ».
    Épouse de Guy Debord pendant une décennie et membre de l’Internationale situationniste dont elle démissionnera en 1967, elle joue, avec une malice incroyable, avec le vieil intervieweur rusé qui se laisse volontiers faire.

    #debord #michèlebernstein #pierredumayet #ortf

  • Chypre, ou comment paver la voie à notre grand ami Poutine.

    L’Eurogroupe « réitère son offre » d’aide à Chypre
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/19/l-eurogroupe-reitere-son-offre-d-aide-a-chypre_1850746_3234.html

    Selon les médias locaux, le gouvernement chercherait à présent à renégocier les termes de l’accord avec la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) et tenterait en même temps de trouver d’autres moyens d’assurer les 5,8 milliards d’euros. Parmi les options, Chypre pourrait envisager d’émettre des obligations, de restructurer les banques et de tenter d’attirer plus d’investissements russes, selon les médias.

    Dans son article d’hier, à chaud, le Monde était (un peu) plus explicite… Chypre : le Parlement rejette le plan de sauvetage
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/19/chypre-le-projet-de-loi-exempte-les-depots-inferieurs-a-20-000-euros_1850329

    Selon le quotidien Vedomosti, la banque russe Gazprombank, détenue à 41 % par le géant public gazier Gazprom, a proposé à Chypre une aide financière en échange de licences de production de #gaz naturel au large de l’île méditerranéenne. Chypre ambitionne de devenir une importante plate-forme régionale dans le domaine de l’énergie, après la découverte de colossales ressources en hydrocarbures sous la mer au large de ses côtes méridionales.

    Rappelons donc que des décisions stratégiques de toute première importance sont en train d’être prises pour la poursuite de l’exploration du gisement de gaz découvert entre Chypre et Israël, avec le Liban et l’Égypte.

    Cf. transparent présenté par le Ministère du Commerce de l’Industrie et du Tourisme le 28-29 mai 2012 à une réunion sur le gaz en Méditerranée, puis à une délégation française le 5 décembre 2012…


    http://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=prospect%20aphrodit%20cyprus&source=web&cd=4&ved=0CE0QFjAD&
    (dans le bloc 12, on a déjà découvert, c’est Noble Energy qui a la concession)

    Notre bon ami Vladimir Vladimirovitch Poutine, par ailleurs sensible aux intérêts des déposants russes et attentif aux souhaits du secteur pétrolier et gazier ne peut manquer de se poser des questions de stratégie militaire au cas où la dernière base navale russe en Méditerranée (à #Tartous, Syrie, tout proche) serait contrainte de déménager…

    À cet égard, le ministre chypriote des Finances, aujourd’hui à Moscou ne manque certainement pas de sujet de conversations…

    Chypre à Moscou à la recherche d’un soutien russe | http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp-00508146-le-ministre-des-finances-de-chypre-a-moscou-a-la-recherche-d-u

    Le ministre des Finances chypriote Michalis Sarris se trouvait mercredi à Moscou pour tenter d’obtenir un soutien russe au lendemain du rejet par le Parlement du plan de sauvetage européen qui a provoqué la colère des Russes.
    Arrivé mardi soir à Moscou, M. Sarris devait rencontrer dans la matinée son homologue russe Anton Silouanov.

    Ou comment réveiller un peu une région qui se morfondait dans une morne quiétude…

  • Soirée « ils nous prennent quand même pour des cons » | kitetoa
    http://reflets.info/soiree-ils-nous-prennent-quand-meme-pour-des-cons

    Depuis qu’elle est responsable du Fonds Monétaire International (FMI), Christine Lagarde -qui s’était déjà illustrée dans le domaine en tant que ministre (elle déclarait en 2007 : « Je pense que le gros de la crise est derrière nous« ), ne manque pas une occasion de faire rire au travers de ses communiqués de presse triomphants à propos du énième sauvetage de la zone euro et de tel ou tel pays en difficulté. Il se trouve que Reflets a remis la main sur un vieil article d’Aporismes.com évoquant un communiqué du même type de Dominique Strauss-Khan à l’époque où il sévissait au Fonds. Étrangement, c’est exactement la même rhétorique. C’était en novembre 2010 à propos de l’Irlande : Press Release No. 10/452 November 21, 2010 Mr. Dominique Strauss-Kahn, Managing Director of the International Monetary Fund (IMF), issued the following statement today on Ireland : “I welcome the response from the European Union and euro-area Member States to the Irish Government’s request for financial assistance to safeguard financial stability. “At the request of the Irish authorities, the IMF stands ready to join this effort, including through a multi-year loan. An IMF team, currently in Ireland for technical talks, will now begin to hold swift (...)

  • La Grèce doit encore mener 150 réformes, selon un rapport provisoire de la troïka
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/10/28/la-grece-doit-encore-mener-150-reformes-selon-un-rapport-provisoire-de-la-tr

    La Grèce va devoir encore mener à bien 150 nouvelles réformes de son économie, selon les recommandations du rapport provisoire des auditeurs mandatés par la troïka, rapporte dimanche 28 octobre l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Citant une version non définitive de ce rapport des experts de la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne), le Spiegel précise qu’Athènes aurait deux ans de délai supplémentaire pour mener à bien les réformes exigées, mais que ce retard ûterait de 30 à 38 milliards d’euros.

    Où comment expédier une nation tout entière dans la misère, la famine, la guerre et plus si affinité.
    #Grèce #Récession #Capitalisme

  • Le Fonds Monétaire International, la Banque mondiale et les droits des femmes dans le monde (Des bassines et du zèle)
    http://blog.emceebeulogue.fr/post/2011/05/28/Le-Fond-Mon%C3%A9taire-International,-la-Banque-mondiale-et-les-d

    L’arrestation de Strauss-Kahn, directeur du FMI, à New-York à la suite d’une accusation de tentative de viol et de séquestration d’une femme de chambre de l’hôtel où il séjournait, a fait grand bruit et fait ressurgir en parallèle la violence que génèrent le Fond Monétaire International et la Banque mondiale dans les pays pauvres ou endettés.

  • [CADTM] « Cette crise va être mise à profit par le Fonds Monétaire International pour octroyer des crédits importants. »
    http://www.cadtm.org/spip.php?article3853

    Mais attention, le FMI va également proposer ses services aux pays du Sud, il n’y a pas de doute là-dessus. Le FMI veut essayer de reprendre l’initiative par rapport à son affaiblissement à l’égard d’une série de pays du Sud. Il faut savoir que plusieurs pays d’Asie et d’Amérique latine ont remboursé de manière anticipée le FMI au cours des années précédentes. Le FMI a perdu, dès lors, un moyen de pression sur ces pays. Il faut s’attendre à ce que le FMI propose un renforcement de ses prêts à l’Afrique, à l’Amérique latine et à l’Asie, notamment en disant qu’on a bien besoin de « son » argent à cause de cette crise. Or il faut savoir que les prêts du FMI sont conditionnés par l’application de politiques qui, ont démontré, au cours des vingt dernières années, leur caractère néfaste. Ces politiques ont été néfastes parce que le Fond monétaire international, en collaboration avec la Banque mondiale, exige une ouverture économique très forte des pays du Sud. Les pays africains, surtout les

    #alimentation #finance #international