person:michel aglietta

  • C’EST CASH ! Après 20 ans d’existence, quel bilan pour l’euro ? (RT)
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/16016-c-est-cash-apres-20-ans-d-existence-quel-bilan-pour-l-euro-rt

    Toujours en vue des Européennes, nous laissons place au débat.... ; ))))))) Des informations complémentaires sous l’article pour vous approprier le sujet.

    Cette semaine, pour le 20ème anniversaire de la mise en place de l’Euro, C’est Cash s’intéresse à la devise des européens.

    #RTCASH #Delamarche #Euro

    Quel bilan peut-on dresser de la monnaie unique ? Une sortie de l’Euro est-elle possible ? Et avec quelles conséquences ? Pour débattre de la question, Olivier Delamarche et Estelle Farge reçoivent Michel Aglietta économiste et conseiller au Centre d’études prospectives et d’informations internationales.

    Source(s) : Youtube.com via Contributeur anonyme

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : « La hausse des prix est beaucoup plus élevée que ce qu’on nous annonce » : (...)

    #En_vedette #Divers

  • Regards sur les #Gilets_Jaunes (14.11.18->23.11.18)

    La république en vrac (Le Monolecte, Blog, 14.11.18)
    https://blog.monolecte.fr/2018/11/14/la-republique-en-vrac

    S’il y a bien une chose que nous apprend l’appel au blocage du 17 novembre, c’est que les fractures sociales évoquées depuis plus de 20 ans par les politiques de tous bords sont à présent bien consommées. La question n’est pas tant de savoir ce qu’il faut faire ce samedi-là que de découvrir ce que cela fait ressortir comme fantasmes et représentations sociales de part et d’autre, des failles à présent béantes qui ont atomisé notre tissu social et qui nous empêchent à présent totalement de faire société.
    […]
    Finalement, que raconte ce mouvement, que nous réclament ces Homos automobilis, si ce n’est que la simple prise en compte de la réalité quotidienne des invisibles de la République, des surnuméraires de l’économie globale, laquelle se veut urbaine, connectée, éduquée et bénéficiaire du meilleur de la mondialisation ?
    […]
    Au final, à quoi ça sert de distribuer de bons ou de mauvais points entre les causes qui mériteraient d’être défendues et les colères qui seraient mal orientées ? À quoi ça sert de renvoyer dos à dos le bouseux enchainé à sa bagnole et son isolement grandissant et l’urbain qui doit pomper comme un Shadock sous amphé pour servir son SMIC mensuel de loyer au proprio ? À quel moment la relégation dans les limbes ou l’entassement dans les citées mortifères ont été des choix raisonnables et consentis par chacun d’entre nous ?
    D’un côté comme l’autre, il y a de plus en plus de colère, de plus en plus de rejet d’une politique toujours plus élitiste et excluante, faite par et pour les 10 % les plus privilégiés contre tous les autres. Qu’importe si l’allumette qui se rapproche de la mèche n’est pas craquée dans les bonnes conditions, de la bonne manière ou pour les bonnes raisons.
    Il n’y a plus qu’un peuple qui en a marre, qui est en colère et qu’on doit — moins que jamais — laisser seul aux mains des forces politiques qui font leur terreau de la haine des autres.

    Pour Gaby, mon gilet jaune (Denis Robert, Facebook, 16.11.18)
    https://yetiblog.org/pour-gaby-mon-gilet-jaune-par-denis-robert

    Je ne sais pas ce qu’il adviendra de ce mouvement basique et populaire, si la stratégie du pouvoir va fonctionner, mais cette colère n’a rien à voir avec le réchauffement climatique et très peu avec le diesel. Les gens à l’origine du gilet jaune le disent depuis le début. Ils en ont assez d’être pris pour des pigeons, des vaches à traire, des décérébrés du bulbe, des sans honneur. Ils veulent se révolter. Il se révoltent.

    Gilets jaunes, un peuple qui vient  ? ( Patrick Cingolani, Libération, 20.11.18)
    https://www.liberation.fr/debats/2018/11/20/gilets-jaunes-un-peuple-qui-vient_1693139

    On aura beau dénoncer la dimension d’arriération du mouvement quant à l’enjeu écologique, c’est bien l’égalité sociale contre l’iniquité du traitement de faveur fait aux plus riches qui est l’objet central de cette contestation.

    Gilets jaunes : la dérangeante odeur du pauvre (Ambroise de Rancourt, Vu du Droit, 20.11.18)
    http://www.vududroit.com/2018/11/gilets-jaunes-derangeante-odeur-pauvre

    Passionnant révélateur des fractures françaises, fascinant témoignage du divorce entre gagnants et perdants de la mondialisation, lumineuse illustration in concreto des travaux des Christophe Guilluy et Gérald Bronner qui nous expliquent, dans le sillage d’économistes aussi avertis que le sont Thomas Piketty ou, mieux encore, Michel Aglietta, la vérité suivante : les classes moyennes sont en train de mourir sous nos yeux.

    Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire » (Gérard Noiriel, Blog, 21.11.18)
    https://noiriel.wordpress.com/2018/11/21/les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-lhistoire

    Ces facteurs économiques constituent donc bien l’une des causes essentielles du mouvement. Néanmoins, il faut éviter de réduire les aspirations du peuple à des revendications uniquement matérielles. L’une des inégalités les plus massives qui pénalisent les classes populaires concerne leur rapport au langage public. Les élites passent leur temps à interpréter dans leur propre langue ce que disent les dominés, en faisant comme s’il s’agissait toujours d’une formulation directe et transparente de leur expérience vécue.

    Ce que le big bang entre Macron et gilets jaunes nous réserve (Arnaud Benedetti, Le Huffington Post, 22.11.18)
    https://www.huffingtonpost.fr/arnaud-benedetti/ce-que-le-big-bang-entre-macron-et-gilets-jaunes-nous-reserve_a_23595

    En attendant le neuf, on peut d’ores et déjà extraire plusieurs enseignements de la scène qui se joue sous nos yeux : la naissance d’un objet politique inidentifiable ; une prise de risque à laquelle s’essaie le pouvoir sans paraître en maîtriser la portée potentielle ; une dépréciation toujours plus grande de la figure du peuple dans les catégories de perception des élites dirigeantes, voire parfois même intellectuelles...
    […] Sous les auspices de la désintermédiation se dessine ainsi un mouvement dont l’imaginaire réactive l’un des mythes romantiques d’une histoire de France qui ne se réaliserait qu’à travers de grandes ruptures révolutionnaires.
    […]
    Le pari politique des dirigeants est de spéculer sur une exaspération d’une partie du corps social face à l’agitprop « giletiste », en fouillant et en agitant de manière subliminale un inconscient bourgeois très XIXe siècle associant les « classes laborieuses » à des « classes dangereuses ».
    […]
    La disqualification intellectuelle du mouvement telle qu’elle se dessine parfois sur les réseaux sociaux ou au travers de l’expression de certains professionnels du commentaire, la réduction sarcastique et dévalorisante à un prurit de « beaufs » de la mobilisation participent de la montée en puissance d’un retour à une forme quasi-décomplexée de lutte des classes dont la société de masse nous avait promis la dissolution à travers la consommation et la prospérité.

    Qui sont et que veulent les « gilets jaunes » ? (Benoît Coquard, Contretemps, 23.11.18)
    http://www.contretemps.eu/sociologie-gilets-jaunes

    Se fondant sur ses recherches antérieures et sur une enquête en cours, Benoît Coquard se propose dans cet entretien de décrire et d’interpréter sociologiquement le mouvement des « gilets jaunes », dont le prochain temps fort aura lieu demain 24 novembre.

    Il donne en particulier à voir l’ancrage du mouvement dans les classes et les sociabilités populaires, les raisons d’agir et les logiques d’action des participant·e·s, et plus généralement le caractère éminemment politique de la contestation en cours, non dans un sens restreint – c’est-à-dire partisan – du mot, mais au sens où elle exprime publiquement – à partir de la question des taxes sur le carburant – une fronde généralisée contre la dégradation des conditions de travail et d’existence de la majorité de la population.

    Les gilets jaunes : une protection contre la haine de classe (Franck Lepage, Facebook, 23.11.18)
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2170395846547335&id=1525946107658982&__xts__[0]=6

    Je suis admiratif des gens que j’ai vus sur les ronds points. A se geler la nuit en ayant conscience de faire cela pour tout le monde, et qu’on ne vienne pas me faire le coup de l’extrême droite...on me l’avait déjà fait pour le traité européen...c’est ne rien comprendre aux gilets jaunes que de ne pas réaliser en quoi il s’agit bien d’une réponse populaire massive à la morgue, la suffisante, et l’imbécillité crasse de la clique qui s’est emparée du pouvoir.
    […]
    La mobilisation populaire des gilets jaunes, c’est pas pour les 6 centimes d’essence, c’est pour le massacre de notre protection sociale, la vente de nos services publics, la démolition de notre hôpital, le prix obscène d’un péage vinci une fois vendues les autoroutes, les salaires de tarés des dirigeants français...

    Attention : derrière la haine de classe : le mépris de classe (Franck Lepage, Facebook, 23.11.18)
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2170968796490040&id=1525946107658982&__xts__[0]=6

    Je voudrais dire à mes amis et inconnus politiquement conscientisés d’êxtrême gauche, à tous ceux qui savent ce qu’est la permaculture et qui peuvent expliquer les doigts dans le nez le mécanisme de la dette grecque et de la création monétaire, à tous ceux qui réussissent à lire Friot et Lordon dans le texte et qui ne manquent aucun monde diplomatique, qui savent faire une critique pertinente des media et ont l’appli médiapart, qui ne regardent pas la télé, qui voient les films en VO et qui savent articuler l’intersectionnalité des trois dominations sexe-classe-race, bref qui sont redevables à l’école d’avoir pu cesser de croire en Dieu en découvrant Nietzsche en terminale philo, c’est à dire qui sont comme moi, que nous devrions nous méfier de ne pas ajouter du mépris de classe à la haine de classe. Et que si nous carricaturons les gilets jaunes comme des beaufs racistes, amoureux du foot et du tour de France, et incapables d’analyser ou de revendiquer plus loin que leur bouchon de réservoir, nous reproduisons la même représentation du peuple que celle que Macron a dans la tête.

  • À propos de La Double Démocratie
    http://www.uef.fr/a-propos-de-la-double-democratie

    La Double Démocratie – Une Europe politique pour la croissance, essai de Michel Aglietta et Nicolas Leron (Seuil, janvier 2017) Il faut relever d’emblée que l’ouvrage est centré sur les politiques économiques et monétaires, avec un accent particulier sur les questions budgétaires. Les auteurs soulignent tout d’abord que la méthode des petits pas, dite néo-fonctionnaliste, a atteint ses limites car elle a conduit l’UE à une crise de légitimité politique. Ils démontrent avec pertinence que dans le cadre (...)

    #Tribunes

  • Ce que cachent les soubresauts financiers de la #Chine, par Michel Aglietta (octobre 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/AGLIETTA/53963

    Entre 1993 et 2012, l’expansion de l’industrie a servi de moteur à la croissance. La Chine est devenue la manufacture du monde en utilisant au maximum son atout principal : une main-d’œuvre peu qualifiée, jeune et abondante, en surplus dans les campagnes, qui pouvait être transférée à bas coût dans les villes et qui ne bénéficiait pas des services sociaux de base. Il fallait aussi investir en infrastructures pour en assurer le développement rapide. Il s’en est ensuivi une accumulation excessive de capital, surtout dans les industries lourdes, encore exacerbée par le plan de relance de 2009-2010 en réaction à la crise financière mondiale. Ce régime a créé de gigantesques inégalités sociales et enrichi une élite dont les intérêts pourraient s’opposer à la nouvelle orientation.

    Mais les conditions de viabilité de ce régime de croissance ont disparu. La main-d’œuvre s’est raréfiée avec le vieillissement de la population. Le marché du travail est devenu favorable à une hausse durable des salaires appuyée par des revendications, augmentant fortement les coûts de production des entreprises chinoises. La demande étrangère s’est ralentie. De plus, la croissance forcenée de l’industrie aux coûts les plus bas a exploité au maximum les ressources naturelles, détériorant gravement l’environnement. Il y a donc à la fois un obstacle dirimant à la poursuite de la voie antérieure et une opportunité, celle de changer le régime de croissance grâce à l’essor de la classe moyenne. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/17381 via Le Monde diplomatique

  • #Débat entre #Bernard-Friot et #Anselm-Jappe ! Encore par les Amis de @mdiplo, mais cette fois-ci en Belgique.

    Après l’#économie de marché ? by Festival des Libertés
    http://soundcloud.com/festival_des_libertes/economie-de-march

    La majorité des critiques économiques actuelles portent sur le néolibéralisme et la bulle financière. Et si la financiarisation de l’économie avait, en réalité, permis au modèle capitaliste de durer au-delà des limites qu’on pouvait lui prévoir ? Le néolibéralisme n’aurait alors été que le moyen de prolonger l’expérience capitaliste et non la politique économique qui l’a mis en difficulté. Dans quelle mesure peut-on penser dépasser aujourd’hui le système capitaliste ? Ne devons-nous pas envisager un changement radical de paradigme économique, de système de répartition des ressources ? Un changement qui concerne autant nos catégories de pensée que nos habitudes de comportement.

    Via #Palim-Psao qui évidemment n’aime pas du tout Friot.
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-apres-l-economie-de-marche-debat-contradictoire-entre-a

    #conférence #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #travail #salariat

    • La #critique_de_la_valeur c’est super intéressant mais ça manque vraiment de résumés, de traduction en langage plus palpable et moins conceptuel, et aussi de traduction de termes allemands (Aufhebung, Aufklärung etc.)
      Les animateurs de Palim-Psao sont peut-être peu nombreux et n’ont peut-être pas le temps de tout faire, ce que j’imagine fort bien, mais quelques résumés seraient les bienvenus.

      Dans le même style et sur les même thématiques je repense aux longs et touffus textes de Clément sur le forum decroissance.info à l’époque, qui malgré leur intérêt faisaient fuir plein de monde (dont moi parfois) à cause de leur forme. C’est dommage.

    • Pour ma part, je n’ai pas encore compris la #critique_de_la_valeur.

      Pour le moment j’ai l’impression que c’est une doctrine qui consiste à remplacer la haine viscérale du capitaliste prédateur par la haine viscérale de l’argent, en partant de l’hypothèse que c’est l’argent le coupable de tous les maux, car l’argent serait le poison qui transformerait le plus doux des agneaux en affreux spéculateur, n’interagissant avec ses pairs que par intérêt. Pardon pour cette caricature, mais j’aimerais bien affiner mon jugement.
      Il faut que je réécoute attentivement Anselm Jappe pour essayer d’avoir une lecture plus subtile.
      Quand je lis le passage ci-après par contre, ça ne me convainc pas. J’ai l’impression qu’on confond capitalisme et utilitarisme, et ce que Clément Homs désigne par anti-capitalisme, c’est plus de l’anti-utilitarisme.
      Pour ma part je prend un problème l’un après l’autre. Déjà abolissons le droit prédateur au profit du propriétaire, le privilège capitaliste. Ensuite il sera temps d’évaluer si le droit d’utiliser le travail son prochain par l’échange de monnaie est si immoral que les critiques de la valeur le laissent entendre (ou autre façon de le formuler : en quoi le capitalisme serait-il inhumain s’il prenait enfin un visage humain ?).

      Il s’agit ici de faire passer par dessus-bord la superficialité de l’analyse de la crise que l’on retrouve chez tous les économistes de gauche qui sont soit marxistes traditionnels, régulationnistes ou keynésiens, et dont les élucubrations se retrouvent à longueur de colonnes dans Le Monde Diplomatique, Libération, Alternatives Economiques, la Revue des Livres, L’Humanité, Politis, Alternative Libertaire, etc. Pour toute la radicalité bourgeoise de gauche, des économistes attérés à Frédéric Lordon, en passant par Paul Jorion, Bernard Friot, Bernard Marris, Jean-Marie Harribey, Michel Aglietta ou Cédric Durand, les problèmes de la crise sont toujours définis quasi spontanément en fonction de la logique intériorisée du système dominant, c’est-à-dire toujours en termes d’une redistribution des catégories capitalistes à chaque fois transhistoricisées par ces auteurs. Pour le populiste Friot, bien sûr, dans sa déclaration d’amour au capitalisme, il s’agit toujours de débarasser le capitalisme (comme le pensaient déjà les nazis dans les années 1930 en parlant du « capital-rapace »), de ses méchants spéculateurs, de ses horribles banquiers et de ses rapaces actionnaires, afin de libérer les gentils-travailleurs véritables créateurs de valeur. On critique le méchant capital-financier au nom du bon-capital pourvoyeur d’emplois et de marchandises : c’est là l’utopie du gentil-capitalisme qui fonctionnerait pour tout le monde, l’espoir d’une gestion alternative d’un capitalisme enfin à visage humain. Sortir du capitalisme, aujourd’hui comme demain, ne sera pourtant jamais le fait de redistribuer autrement la valeur, c’est-à-dire l’argent sous la forme du salaire (socialisé ou pas) ou des retraites. Etatisme contre néolibéralisme, c’est toujours le capitalisme !

    • Anselm Jappe est bien embêté puisque le cadre du débat semble être de poser des solutions pratiques alors que la théorie de la critique de la valeur se propose avant tout d’avancer sur le plan des idées. Il reste dans une posture critique qui, bien que valable, frise parfois le cynisme alors que Friot au contraire est dans la poursuite de qui a été « conquis » au travers de la social-démocratie et qu’il fournit un modèle déjà tout fait ou à poursuivre.

      On regrettera les carences dans l’animation du débat et les questions du public qui, à quelques exceptions près, n’apportent pas grand chose. Il aurait été beaucoup plus intéressant de confronter plus directement les deux intervenants dans un réel débat. Friot semble d’ailleurs le provoquer et Jappe répond mais malheureusement le modérateur ne saisit pas l’occasion d’approfondir les divergences qui sont pourtant très (trop) grandes.

      Toutefois je note quand même ceci en terme de « proposition » de la part de Jappe :

      Il faut donc quelque forme de planification sociale qui évidemment n’a rien à voir avec la planification des États qui se proclamaient socialistes. Elle doit être surtout une planification qui se base directement sur la valeur d’usage – même si le mot n’est pas très bon pour d’autres raisons. Il ne doit pas il y a avoir un facteur qui nous échappe totalement et qui décide pourquoi on abandonne par exemple une production et on en fait une autre. (…) Une société post-capitaliste ne peut qu’être une société qui règle consciemment sa production. On ne peut pas y arriver d’un jour à l’autre mais cela reste pratiquement la seule alternative. Mais je ne suis même pas sûr qu’on peut y arriver, on peut aussi peut-être échouer. Et c’est sûr que ce n’est pas quelque chose qu’on peut formuler comme une proposition de loi. Il faut une révolution assez profonde. Mais il faut au moins commencer à poser le problème et abandonner les fausses pistes et actuellement je ne vois presque que des fausses pistes qui restent toujours dans le cadre de ce qui est donné pour le régler.

      #planification #critique_de_la_valeur

    • Une des « pistes de solution » (je ne dis pas que c’est une solution telle quelle quoi), qu’avance la critique de la valeur, c’est de dire que les « allocations » que pourraient donner aux gens soit l’État soit des organismes gérés par les gens (avec une préférence pour que ce ne soit pas l’État évidemment), et bien ces « allocations » doivent se faire en nature, et non pas par la médiation de l’argent.

      On doit donner directement un toit aux gens, directement des habits, directement un panier de légumes locaux, et non pas de l’argent pour qu’ils les achètent.

    • Salut, je suis à la ramasse, votre discussion date de 2014. Mais grâce à celle-ci, j’ai pu apprendre que Palim Psao était définitivement contre Friot. Actuellement, moi je suis plutôt intéressé par les travaux de Friot mais qui sait, peut-être que les articles critiques à l’encontre de Friot vont me convaincre.

      Avez-vous changé de façon de penser depuis lors ?

  • « Après l’économie de marché ? », débat entre Anselm Jappe et Bernard Friot [Enregistrement audio]
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-apres-l-economie-de-marche-debat-contradictoire-entre-a

    Il s’agit ici de faire passer par dessus-bord la superficialité de l’analyse de la crise que l’on retrouve chez tous les économistes de gauche qui sont soit marxistes traditionnels, régulationnistes ou keynésiens, et dont les élucubrations se retrouvent à longueur de colonnes dans Le Monde Diplomatique, Libération, Alternatives Economiques, la Revue des Livres, L’Humanité, Politis, Alternative Libertaire, etc. Pour toute la radicalité bourgeoise de gauche, des économistes attérés à Frédéric Lordon, en passant par Paul Jorion, Bernard Friot, Bernard Marris, Michel Aglietta ou Cédric Durand, les problèmes de la crise sont toujours définis quasi spontanément en fonction de la logique intériorisée du système dominant, c’est-à-dire toujours en termes d’une redistribution des catégories capitalistes à chaque fois transhistorisées par ces auteurs. Pour le populiste Friot, bien sûr, dans sa déclaration d’amour au capitalisme, il s’agit toujours de débarasser le capitalisme (comme le pensaient déjà les nazis dans les années 1930 en parlant du « capital-rapace »), de ses méchants spéculateurs, de ses horribles banquiers et de ses rapaces actionnaires, afin de libérer les gentils-travailleurs véritables créateurs de valeur : l’utopie du gentil-capitalisme qui fonctionnerait pour tout le monde, l’espoir d’une gestion alternative d’un capitalisme enfin à visage humain. Sortir du capitalisme ne sera pourtant jamais le fait de redistribuer autrement la valeur, c’est-à-dire l’argent sous la forme du salaire ou des retraites. Afin de dépasser la fausse conscience de cet anticapitalisme tronqué de la gauche, on retrouvera dans l’intervention de Jappe une présentation de quelques éléments de base propres au courant allemand de la critique de la valeur, notamment une présentation de la critique des catégories/formes capitalistes que sont le travail, la valeur, l’argent, la marchandise, le rapport-capital comme « Sujet automate » (Marx) et l’Etat. Pour comprendre la crise actuelle il s’agit de véritablement changer le cadre de pensée, de commencer à redéfinir complètement les traits fondamentaux du noyau du capitalisme comme jamais la gauche n’a su le saisir depuis deux siècles.

    #critique_de_la_valeur

  • Avenirs de la #Chine
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/12/BULARD/48493

    Si la nouvelle équipe dirigeante chinoise est quasi entièrement renouvelée, le mystère reste entier sur la voie que pourra (ou voudra) emprunter Pékin. Ce sont les blocages actuels et les possibles en germe que cherche à déchiffrer La Voie chinoise , de Michel Aglietta, économiste émérite à (...) / Chine, #Capitalisme, #Communisme, #Histoire, #Inégalités, #Littérature, #Mutation, #Socialisme - (...)

    #2012/12

  • Pour une économie pluraliste, supprimons l’agrégation de sciences économiques | Michel Aglietta et alii (Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/19/pour-une-economie-pluraliste-supprimons-l-agregation-de-sciences-economiques

    On ne dira jamais qu’un chercheur n’a pas été reçu parce qu’il était keynésien, institutionnaliste ou marxiste. On dira qu’il n’a jamais publié dans les revues de rang 1 et 2 ! Ce faisant, on passe sous silence le fait qu’on attend toujours un article, keynésien, institutionnaliste ou marxiste, dans Econometrica, pour prendre ce seul exemple. Peu importe que notre chercheur ait par ailleurs beaucoup publié dans des revues de rang 3 et 4, ou même qu’il ait écrit plusieurs livres, ceci compte pour quantité négligeable, quand cela ne lui est pas reproché ! Le sésame de la réussite universitaire en économie, ce sont les revues de rang 1 et 2. Ajoutons qu’en privilégiant à l’extrême les revues anglo-saxonnes, le critère du ranking conduit mécaniquement à l’éradication de toutes les traditions intellectuelles qui ne parlent pas anglais, et elles étaient nombreuses. Aucune revue française n’est classée rang 1 ou 2 par le CNRS. Ainsi va la mondialisation de la recherche économique ! (...) Source : Le Monde